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PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE DES URGENCES OPHTALMOLOGIQUES DANS UN HOPITAL UNIVERSITAIRE MAROCAIN AU COURS DU CONFINEMENT LORS DE LA PANDEMIE COVID-19

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Diplôme National de Spécialité

En OPHTALMOLOGIE

Présenté par :

Dr. KARMOUN Souhaila

Sous la direction du :

Pr BERRAHO Amina

Pr Abdallah Elhassan

Année 2020 ROYAUME DU MAROC

UNIVERSITE MOHAMMED V – RABAT FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE

RABAT

Profil épidémiologique des urgences

ophtalmologiques dans un Hôpital universitaire

Marocain au cours du confinement lors de la

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Sommaire

Introduction ...3

1. Matériels et méthodes ...5

Résultats ... 10

1. Répartition des consultations et nombre des patients examinés au sein de l’unité des urgences ... 10

2. Origine et habitat des patients ... 11

3. Répartition selon le sexe ... 14

4. Répartition selon l’âge ... 15

5. Provenance des patients ... 17

6. Répartition selon le motif de consultation ... 19

7. Délai de consultation ... 23

8. Pathologies constatées durant les 2 périodes d’étude ... 26

9. Répartition en fonction de type de prise en charge ... 35

Discussion ... 36

1. Répartition des consultations et nombre des patients examinés au sein de l’unité des urgences ... 37

2. Origine et habitat des patients ... 38

3. Activité de l’unité des urgences ophtalmologiques: ... 40

4. Répartition selon le sexe et l’âge ... 40

4.1. Provenance des patients ... 41

4.2. Motif de consultation ... 42

4.3. Délai de consultation ... 45

Conclusion ... 52

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3

Introduction

Les infections virales respiratoires représentent une part très importante de la morbidité observée en pratique communautaire et hospitalière et demeurent la principale cause de mortalité d’origine infectieuse. Elle reste une source majeure de pandémies mondiales en raison de la transmission interhumaine rapide par voie respiratoire.

La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a été déclarée pandémie mondiale par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le 11 mars 2020 [1]. Le nouveau coronavirus (nCoV), maintenant appelé syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus 2 (SRAS-CoV-2) [1], a poussé le monde à l'état d'urgence en quelques semaines.

Suite à la propagation fulgurante de la maladie, les chefs d'État et de gouvernement du monde entier ont pris des mesures drastiques pour la contenir, allant du couvre-feu à l’état d’urgence sanitaire avec à la solde un confinement de la moitié de l’humanité.

Pour sa part, le Maroc a très vitre entrepris un vaste plan de riposte. Cette chronologie réalisée par le ministère de la Santé retrace la situation épidémiologique au Maroc à partir du 20 mars avec les différentes mesures prises par le royaume pour endiguer la propagation du virus. Ainsi, le pays a enregistré son premier cas positif le 2 mars [2].

La pandémie de Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) a imposé une réorganisation de notre système de soins conduisant à un essor inespéré de la télémédecine assurant ainsi une continuité des soins de patients atteints de maladies chroniques non urgentes, mais également le tri et le suivi de ceux atteints du COVID-19 dans le respect des règles de sécurité et de confidentialité.

L’hôpital des spécialités RABAT à l’image des autres établissements de soins, a été confronté à un triple défi : réorganiser les soins pour pouvoir accueillir les patients malades ou suspects d’une infection par le nouveau coronavirus, poursuivre la prise en charge urgente des autres patients et enfin protéger patients et professionnels de contacts potentiellement contaminants.

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Les atteintes ophtalmologiques sont un motif fréquent de consultation en urgence. En période de confinement sanitaire cette dernière est demeurée un recours incontestable.

On retrouve dans la littérature une incidence de consultations en urgence, pour un motif ophtalmologique, variant de 2,64 à 9,11pour mille habitants et par an, selon les pays [3-4].

Certains symptômes doivent alerter : c'est le cas par exemple d'une baisse brutale de l’acuité visuelle ; d'une douleur oculaire intense, d’une diplopie et/ou d'une rougeur oculaire ; de même, les traumatismes oculaires représentent une cause importante des cécités mono-oculaires évitables et doivent être considérés comme potentiellement graves, jusqu'à preuve du contraire. L’urgence ophtalmologique y est rarement vitale, mises à part certaines pathologies neuro-ophtalmologiques.

Ainsi, l’intérêt des études sur la fréquence des consultations et la qualité de la prise en charge des différentes pathologies ophtalmologiques est important pour évaluer la qualité des prises en charge et avoir une idée sur la population ciblée par les soins prodigués au niveau de cette structure. Cependant, il existe peu d’informations concernant l’épidémiologie de ces urgences ophtalmologiques, sous-estimées en fréquence et en gravité, dans notre pays.

Dans le service d’ophtalmologie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Sina de RABAT, la gestion de ces urgences, de plus en plus nombreuses, devient un lourd fardeau pour l’équipe des médecins, infirmiers et personnels de sécurité.

Aucune étude n’a été menée sur le profil épidémiologique des consultations vues au niveau de l’unité des urgences ophtalmologiques de l’Hôpital des spécialités RABAT (HSR).

Nous avons élaboré cette étude afin d’évaluer les caractéristiques épidémiologiques, les motifs de consultation, les diagnostics les plus pertinents ainsi que les modalités de la prise en charge des patients ayant consulté aux urgences ophtalmologiques au sein de l’hôpital des spécialités RABAT pendant la période de confinement allant du 20 Mars au 10 Juin 2020.

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5

Nous avons réalisé une étude monocentrique au sein du service des urgences ophtalmologique de l’HSR.

L’intérêt était d’évaluer le profil épidémiologique des patients vus au niveau de cette unité pendant la période de confinement lors de cette pandémie, de déterminer les pathologies les plus fréquentes vues durant cette période, de distinguer les vraies urgences et celles nécessitant une prise en charge en ambulatoire, et enfin de comparer les résultats de notre étude avec les résultats de la même période de l’année 2019.

1. Matériels et méthodes

Nous avons réalisé ce travail sur une durée de 12 semaines, allant du 20/03/2020 au10/06/2020.

Dès la déclaration de la pandémie dans notre Pays, les ophtalmologistes se sont mobilisés, l’ACADEMIE MAROCAINE D’OPHTALMOLOGIE a établis des recommandations vu que :

- La maladie peut se manifester par UNE CONJONCTIVITE.

- Les consultations d’ophtalmologie connaissent des CONCENTRATIONS importantes de patients.

- La population en ophtalmologie concerne *TOUS LES ÂGES, LES SUJETS ÂGÉS ET LES ENFANTS représentant des sujets à risque ou vecteurs*

- Proximité médecin malade lors de l’examen ophtalmologique : ENVIRON 40 CENTIMÈTRES FACE À FACE.

- Afin de réduire au maximum la diffusion de l’épidémie et de protéger les patients à risque et le personnel médical et paramédical, il a été recommandé de :

1) LIMITER les consultations UNIQUEMENT AUX CAS URGENTS.

La prise en charge des urgences médico-chirurgicales sera réservée à l’appréciation de l’ophtalmologiste qui jugera le rapport bénéfice/risque à l’admission.

2) PRENDRE DES MESURES DE PROTECTION LORS DE L’EXAMEN DES PATIENTS : PORT DE MASQUE et de lunettes protectrices ou la mise en place de plaque transparente séparatrice sur LAF pour l’examinateur ainsi que le port de masques et de gants par toute l’équipe.

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6

3) DÉSINFECTER mains et matériel entre chaque patient.

4) RÉAMÉNAGER les espaces de Salles d’attentes avec 1 MÈTRE MINIMUM entre chaque patient.

5) LIMITER le nombre d’accompagnants exclusivement à UN PAR PATIENT malvoyant, ou Personne âgée ou handicapée ou enfants.

6) GÉRER dans la mesure du possible LES CONTRÔLES PAR TÉLÉPHONE.

7) REPORTER tous les soins pouvant être différés sans risque pour le patient.

8) SENSIBILISER les équipes, patients et familles.

9) LIBÉRER LES LITS D’HOSPITALISATIONS ET LES RESPIRATEURS en cas de besoin pour pallier au déficit de lits de réanimation.

10) PROMOUVOIR la COLLABORATION privé public pour décongestionner les hôpitaux.

Toutes ces recommandations ont été mise en œuvre durant toute la période de l’étude au cours du confinement.

Tous les patients vus au sein des urgences de l’hôpital des spécialités pour un motif ophtalmologique ont été inclus dans notre étude. Pour chaque patient, après avoir être reçu à l’unité de triage pour mesure de la température et interrogatoire, une fiche de recueil standardisée a été remplie.

Ainsi, pendant cette période de confinement, le pavillon de consultation réservé pour les consultations externes à froid et les contrôles des urgences, a suspendu son activité. Par ailleurs, une nouvelle consultation a été crée pour tous les patients nécessitant des contrôles et une surveillance après avoir été vus aux urgences.

Critères d’inclusion et d’exclusion :

Tous les patients se présentant pour un motif ophtalmologique ont été inclus dans notre étude.Une fiche d’exploitation standardisée a été remplie pour chaque patient examiné.

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7 Provenance :  Patient lui-même  Médecin généraliste  Hôpital périphérique  Ophtalmologiste

 Consultation non urgente  Autres Motif de consultation :  BAV  Œil rouge  Douleur oculaire  Irritation oculaire  Larmoiement  Prurit  Myodésopsies  Atteinte palpébrale  Diplopie

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8  Autres

 Traumatisme :

➢ Mécanisme : AVP, Agression, Accident domestique, Accident de travail, Corps étrangers, Objet contendant, Projection chimique, Autres

➢ Types : perforant, contusifs, projection ou autres ➢ Délai depuis le traumatisme et la consultation

 Examen ophtalmologique complet  Examens complémentaires  Diagnostic  Traitement : - Ambulatoire - Hospitalisation : • Traitement médical • Traitement chirurgical Fiche d’exploitation :

Une fiche d’exploitation a été créée afin de pouvoir en faire un outil d’évaluation. Celle-ci comportait plusieurs parties :

➢ La première partie réunit les données démographiques : la date denaissance, le sexe, l’origine du patient et sa provenance afin d’étudier les conditions d’accès des patients à une prise en charge ophtalmologique en urgence.

➢ La seconde partie concerne les symptômes rapportés par le patient notamment : - Le motif de consultation

- Le délai entre les premiers signes cliniques et/ou le traumatisme et la consultation.

- En cas de traumatisme nous nous sommes intéressés au mécanisme et au type du traumatisme

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9

➢ La troisième partie est destinée aux examens réalisés et le diagnostic final retenu pour chaque patient, ainsi que l’orientation dans la filière de prise en charge médicale ou chirurgicale de chaque patient, qu’il s’agissait d’acte chirurgical ou médical, d’une consultation de contrôle, d’une hospitalisation ou de bilans à faire.

Au terme d’un examen clinique ophtalmologique minutieux, le médecin de garde planifie le type de prise en charge en fonction de la pathologie en cause.

Les actes réalisés ont compris :

- Un traitement médical en ambulatoire

- Une hospitalisation ou un RDV d’hospitalisation pour bilan étiologique, oupour une chirurgie.

- Des bilans biologiques ou radiologiques à faire et à ramener dans un RDV de contrôle.

- Des séances de laser

- Une ablation de corps étrangers

- Des sutures palpébrales

- Des avis du médecin ophtalmologue sénior, des avis des autres spécialités

- Des programmations du bloc en urgence, dans la journée, dans la semaine

Les suites sont en fonction de la pathologie en cause :

- Pas de suites et donc le patient ne nécessitera pas de prise en chargecomplémentaire

- Un contrôle des urgences peut s’imposer

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Résultats

1. Répartition des consultations et nombre des patients examinés au sein

de l’unité des urgences

Du 20/03/2020 au 10/06/2020, 1212 consultations ont été réalisées par les médecins du service d'ophtalmologie de l’Hôpital des spécialités de RABAT. Tous ces patients ont été inclus de manière prospective dans notre étude.

Ceci représentait une moyenne de 17,31 consultations par jour, avec un flux plus important durant la semaine et moindre durant les weekends (un maximum de 30 consultations a été constaté le Mercredi 10/06/2020, tandis qu’un minimum de 7 consultations a été objectivé Dimanche le 10/05/2020).

En revanche, durant la même période de l’année 2019, 2854 consultations ont été réalisées au même service, avec une moyenne de 40,77 consultations par jour avec toujours un flux moins important durant les weekends.

La plupart des malades croient qu’ils n’auront pas d’accès aux soins durant les weekends.

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2. Origine et habitat des patients

Le plus grand nombre de patients ayant consultés durant notre période d’étude en 2020 venaient de la région Rabat- Salé- Kénitra avec un total de 1175 patients pour un pourcentage de 96,94%.

La 2ème région occupant le fil de ligne était la région de Tanger-Tetouan-Al houceima avec 20 patients soit 1,65%, la région de Fès-Meknès suit avec 12 patients soit 1%.

Les dernières places étaient pour les régions Casa-Settat et Béni mellal – Khénifra avec successivement 2 malades soit 0,16% et 3 malades soit 0,24%.

Répartition des malades vus aux urgences en fonction de

leurs provenance en 2020

Région Rabat-Salé-Kénitra Région Tanger-Tetouan-Al Houceima

Région Casa-Settat

Région Beni mellal-khenifra autres

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12

Pour la même période de l’année 2019, on avait retrouvé la répartition comme suit : la région Rabat-Salé-Kénitra avec un total de 2659 pour un pourcentage de 93,16%.

La 2ème région présentée par la région de Tanger-Tetouan-Al houceima avec 121 patients soit 4,23%. La région de de Fes-Meknès suit avec 32 patients soit 1,21%.

Les 2 régions Casa-Settat et Béni mellal – Khénifra avaient successivement 18 malades soit 0,63% et 12 malades soit 0,42%. Dernièrement, on avait reçu 12 malades provenant des autres différentes régions du Maroc.

Répartition des malades vus aux urgences en fonction de

leur provenance en 2019

Région Rabat-Slaé-Kénitra

Région Tanger-Tetouan-Al Houceima

Région Casa-Settat

Région Beni mellal-khenifra

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13

On s’est intéressé à la région de Rabat-Salé-Kénitra spécialement vu qu’elle représentait le plus grand nombre de patients sur les deux périodes d’études.

La région représente un carrefour reliant plusieurs axes et dispose de ressources et de potentialités économiques et sociales importantes.

0 100 200 300 400 500 600 700

Nombre des malades en fonction des différentes villes de la

Région de Rabat-Salé-Kénitra, périodes 2019 et 2020

Période d'étude de l'année 2020

Période d'étude de l'année 2019

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14

3. Répartition selon le sexe

473 patients de sexe féminin (soit 39%), contre 739 patients de sexe masculin (soit 61%) ont consulté au cours des 12 semaines de la période de confinement. On conclut à une prédominance masculine avec un sexe ratio de 1,56.

Pour la même période de l’année 2019, 1198 patientes (soit 42%) contre 1656patients (soit 58%) ont consulté, avec toujours une prédominance masculine et un sexe ratio de 1,39.

0 500 1000 1500 2000 Période du 20/03/2020 au 10/06/2020 Période du 20/03/2019 au 10/06/2019

Répartition des malades vus aux urgences en fonction

du sexe

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15

4. Répartition selon l’âge

En ce qui concerne la répartition des consultations selon l’âge des patients. En 2020, l’âge maximal était de 83ans, tandis que l’âge minimal était de 9mois. La moyenne d’âge était de 38ans ce qui implique que la population consultante était jeune.

Pour la même période de 2019, l’âge maximal était de 89ans, tandis que l’âge minimal était de 6mois. La moyenne d’âge était de 36 ans.

Pour une meilleure distinction de cette répartition d’âge des patients et pour savoir distinguer la tranche la plus prédominante on a classé les malades en fonction des tranches d’âge. Les résultats constatés sont comme suit :

❖ Pour la période d’étude de l’année 2020 :

La tranche la plus prédominante était la tanche entre 10-30 ans avec 424 malades (35%), suivie de la tranche entre 30-50ans avec un total de 327 (26,98%), ensuite les tranches entre 50-70ans et 0-10ans avec un total de 228 patients (18,82%) et 199 enfants (16,40%) respectivement. A la dernière place, les patients âgés de plus de 70ans avec un total de 34 (2,8%). 16% 35% 27% 19% 3%

Répartition des malades en fonction des tranches d'age

durant la période de confinement

Tranche d'age entre 0 et 10ans Tranche d'age entre 10 et 30ans Tranche d'age entre 30 et 50ans Tranche d'age entre 50 et 70 ans Tranche d'age de plus de 70 ans

(16)

16 ❖ Pour la période d’étude de l’année 2019 :

La tranche d’âge la plus prédominante était entre 10-30ans avec 931 patients (32,7%), suivie de la tanche entre 30-50ans avec un total de 829 patients (29%), ensuite les tranches entre 0-10ans et 50-70 ans avec un total de 553 enfants (19,37%) et 470 patients (16,46%). Dernièrement, la tranche d’âge de plus de 70ans ne représentait que 2,47% avec 71 patients.

Cette répartition des malades indique que les tranches d’âge des patients adultes jeunes représentent les tranches les plus prédominantes dans les deux études. Tandis qu’un minimum de cas a été constaté pour la tranche de plus de 70ans.

20%

33% 30%

17%

Répartition des malades durant la période d'étude de

l'année 2019 en fonction des tranches d'age

Tranche d'age entre 0 et 10ans Tranche d'age entre 10 et 30ans Tranche d'age entre 30 et 50ans Tranche d'age entre 50 et 70ans Tranche d'age plus de 70 ans

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17

5. Provenance des patients

La provenance des patients, désigne l’individu ou l’institut référant le patient pour une consultation au sein du service des urgences. On les avait classéspar la suite sur les fiches de saisie des données en cases pour une meilleure distinction.Le résultat de cette répartition a été résumé sur le tableau suivant :

Provenance des patients

Nombres des patients recus aux urgences durant la période du confinement en 2020

Nombres des patients recus aux urgences durant la meme période de l’année 2019

Patient lui-meme 776 malades soit 64% 1684 malades soit 59%

Centre hospitalier provincial (CHP)

170 malades soit 14% 314 malades soit 11%

Ophtalmologues privés 6 malades soit 0,5% 199 malades soit 7%

Medecins généralistes 10 malades soit 0,8% 115 malades soit 4% Demande d’avis

spécialisé

122 malades soit 10% 400 malades soit 14%

Controles des urgences 115 malades soit 9,7% 56 malades soit 2%

Autres 13 malades soit 1% 86 malades soit 3%

(18)

18

La majorité des patients se présentant aux urgences ophtalmologique pendant les deux période d’étude étaient venus consulter d’eux même : 64% en période de confinement et 59% en meme période de l’année 2019.

Durant notre période d’étude on avait noté que 14% des patients étaient adressés par des ophtalmologues des centres hospitaliers provinciaux durant le confinement contre seulement 11% durant la meme période de l’année 2019.

0 ,5% de nos patients étaient adressés par un ophtalmologue privé au cours du confinement, et 7 % durant la meme période de l’année 2019.

Les medecins généralistes n’ont adressé a notre formation que 0,8% des malades au cours du confinement, alors que ce pourcentage a été de 4% au cours de la période de l’année précédente.

En ce qui concerne la demande d’avis spécialisé nous avons reçu 112 malades soit 10% durant la période d’étude de l’année 2020 contre 400 malades soit 14% durant la période de l’année 2019.

Durant la période du confinement, le pavillon de consultation et d’exploration ne recevait plus de malades. Le contrôle des urgences se faisait au niveau des urgences et ceci a été traduit par le fait qu on a vu 115 malades soit 9,7% par rapport a 56 malades soit seulement 2% en meme période de l’année 2019.

La tranche « autres » désigne l’ensemble des structures médicales ou nonmédicales assurant l’acheminement des patients avec un taux de 1% du total des consultations durant le confinement et 3% en période de l’année 2019

Cette tranche regroupe :

- La police

- Les écoles

- Les pompiers

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6. Répartition selon le motif de consultation

Motif de consultation Période de confinement du 20/03/2020 au 10/06/2020

Période du 20/03/2019 au 10/06/2019

Traumatisme 799 Soit 66% 1770 Soit 62%

Baisse d’acuité visuelle sur œil rouge douloureux

133 Soit 11% 362 Soit 12,7%

Œil rouge sans baisse d’acuité visuelle

109 Soit 9% 376 Soit 13,2%

Irritation oculaire 61 Soit 5% 86 Soit 3%

Baisse d’acuité visuelle sur œil blanc

25 Soit 2% 91 Soit 3,2%

Autres 85 Soit 7% 169 Soit 5,9%

Les motifs de consultations au niveau de l’unité des urgencesophtalmologiques sont divers et multiples. Le motif le plus fréquent deconsultation au urgence était les traumatismes oculaires avec un pourcentage élevé pour les deux période d’études avec respectivement un total de 799 malades (soit 66%) et 1770 (soit 62%) pour les 12 semaines de confinement et les 12 semaines de l’année 2019.

Pendant la période de confinement, 133 patients ont consulté pour une baisse d’acuité visuelle sur un œil rouge douloureux (soit 11%) et une petite hausse pendant la meme période de l’année 2019 avec un total de 362 malades (soit 12,7%)

Durant le confinement, les medecins et les ophtalomologues ont été devant une situation d’urgences imposant plusieurs autres moyens de consultations tels que les vidéos consultations, les consultations par téléphone.. ceci a impacté les motifs de consultations aux hopitaux et aussi au CHU.

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Les diagnostics évidents ont été pris en charge par ces moyens de consultations tels que : les conjonctivites bactériennes, allergiques, virales,et les sechresses oculaires..Cependant, certains malades n’ont pa pu accéder a ces télé-consultations, pour ceci 109 malades (soit 9%) ont consulté pour un œil rouge sans baisse d’acuité visuelle pendant le confinement contre 376 malades (soit 13,2%) pendant la meme période de l’année 2019.

85 malades (soit 7%) ont consulté pour une baisse d’acuité visuelle sur un œil blanc pendant la période de confinement, contre seulement 86 patients (soit 3%) pendant la période de l’étude de l’année 2019.

L’irritation oculaire a présenté le motif de consultation de 61 malades soit 5% pendant la période de confinement,contre 86 malades soit 3%.

Le motif ‘’autres’’ signifie les controles des urgences, d’autres motifs moins fréquents (diplopie, atteinte palpébrale, prurit, myodésopsies..) les patients référés des autres services pour un examen ophtalmologiques dans le cadre d’un bilan de maladie générale ou pour rechercher une hypertension intra-cranienne, ou des patients venant consulter sans réel motif (check up).

❖ Répartition en fonction du mécanisme des traumatismes oculaires :

Le contexte traumatique, le plus fréquent, regroupe à lui seul différents mécanismes.La figure ci-dessous résume ces derniers

38 166 120 16 74 29 72 192 92

Différents types de mécanisme des traumatismes oculaires

Différents mécanismes des traumatismes oculaires vus en période de confinement par nombre des patients

Accident de la voie publique Corps étrangers Objet contendant Agression

Projection chimique Accident de travail Violence conjugale Accident domestique

(21)

21

Les accidents doméstiques sont le mécanisme le plus fréquent des traumatismes vus aux urgences pendant la période de confinement, avec un nombre de 192 soit 24%.

Les corps étrangers superficiels sont aussi un mécanisme fréquent des traumatismes vus en cette période, avec un nombre de 166 malades soit 20,8.

Les objets contendants occupent la 3ème place avec 120 malades.

Le motif « autres » désigne : une anarchie de mécanismes parfoisinsolites et incompréhensibles (traumatisme par stylo,attaque d’animal, piqûre de poussins, insectes…) avec un nombre de 92 malades soit 11,6%.

Avec un pourcentage de 9%, on retrouve le traumatisme oculaire par violence conjugale et par projection oculaire de produits chimiques avec un nombre respectivement de 72 malades et de 74 malades.

Les traumatismes oculaires secondaires à un accident de la voie publique, un accident de travail ou par agression sont en dernière ligne avec un total de 83 pour les 3 mécanismes.

5% 21% 15% 2% 9% 4% 9% 24% 11%

Différents types de mécanisme des traumatismes oculaires en période de confinement en pourcentage

Accident de la voie publique Corps étrangers Objet contendant Agression Projection chimique Accident de travail Violence conjugale Accident domestique Autres mécanismes

(22)

22 256 460 215 323 102 207 36 100 71

Différents types de mécanisme des traumatismes oculaires

Différents mécanismes des traumatismes oculaires vus en période d'étude de l'année 2019 par nombre des malades

Accident de la voie publique Corps étrangers

Objet contendant Agression

Projection chimique Accident de travail Violence conjugale Accident domestique

14% 26% 12% 18% 6% 12% 2% 6% 4%

Différents types de mécanismes des traumatismes oculaires vus en période d'étude de l'année 2019 en pourcentage

Accident de la voie publique Corps étrangers Objet contendant Agression Projection chimique Accident de travail Violence conjugale Accident domestique Autres mécanismes

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23

Durant notre période d’étude de l’année 2019, Les corps étrangers (CE) sont le mécanisme le plus fréquent des traumatismes avec un nombre de 460 patients. Ces CE sont dans 80% des accidents de travail chez les ouvriers dans le domaine de soudure et de construction.

Les traumatismes oculaires secondaires à des agressions ont occupé la 2èmeplace avec un nombre de 323 patients soit 18%.

Les accidents de la voie publique avec un point d’impact au niveau orbito-facial sont souvent associés à des traumatismes oculaires, durant la période de notre étude, 256 malades ont été victime de ces types de traumatisme.

Les objets contendants occupent la 4ème place avec 215, ensuite les accidents de travail avec 207 patients.

Les projections chimiques constituent aussi un mécanisme fréquent des traumatismes oculaires avec un total de 102 patients.

Les accidents domestiques, la violence conjugale ainsi que les autres types de mécanismes ont constitués les mécanismes les moins fréquents pendant notre période d’étude de l’année 2019.

7. Délai de consultation :

Le délai écoulé entre le début des symptômes et la date de consultation variait de quelques heures à plusieurs mois.

Une répartition s’est avérée alors nécessaires pour distinguer les pathologies les plus aigües des autres sub-aigues et chroniques.

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24 Délai de consultation aux urgences

ophtalmologiques pendant la période de confinement

Nombre de patients vus aux urgences pendant le

confinement Pourcentage < 24h 74 6,1% Entre 1 et 3 jours 487 40,2% Entre 3 et 7 jours 433 35,7% Entre 7 et 15 jours 160 13,2%

Entre 15 jours et 1 mois 40 3,3%

Entre 1 et 3mois 14 1,2%

>3 mois 4 0,3%

Pendant la période de confinement, 487 des patients venaient consulter dans un délai de 1 à 3 jours (soit la grande majorité) et 433 des malades ont consulté dans un délai entre 3 et 7 jours.

Ensuite nos malades ont consulté à des délais variables : 160 patients ont consulté dans un délai de 7 à 15 jours et 74 ont consulté dans un délai de moins de 24h, les 2 tranches constituant la minorité sont : 14 malades qui ont été vus aux urgences dans un délai entre 1 et 3mois et seulement 4 malades dans un délai de plus de 3mois.

(25)

25 Délai de consultation aux

urgences ophtalmologiques pendant la période d’étude de

l’année 2019

Nombre de patients vus aux urgences pendant 2019 Pourcentage < 24h 976 34,2% Entre 1 et 3 jours 897 31,4% Entre 3 et 7 jours 588 20,6% Entre 7 et 15 jours 202 7,1%

Entre 15 jours et 1 mois 142 5%

Entre 1 et 3mois 29 1%

>3 mois 20 0,7%

Pendant la même période de l’année 2019, 976 patients venaient consulter en moins de 24h de l’apparition de la symptomatologie (étant la tranche la plus prédominante), 897 patients ont consultés dans un délai de 1 à 3jours, ensuite 588 patients ont consultés dans un délai de 3 à 7jours.

142 patients ont consulté dans un délai entre 7 et 15 jours, tandis que 142 de nos malades ont consulté dans un délai de 15 jours à 1mois.

Dernièrement, une minorité des patients ont consulté tardivement avec un délai de plus de 1 mois.

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26

8. Pathologies constatées durant les 2 périodes d’étude

L’ensemble des diagnostics en ophtalmologie sont très diversifiés et riches. Les étiologies peuvent être de nature infectieuse, inflammatoire, dégénérative, tumorale, traumatique ou encore non étiquetées.

Ainsi, et pour permettre une nette distinction de l’ensemble des pathologies, on a regroupé ces dernières dans deux tableaux distincts :

❖ Pathologies traumatiques ❖ Pathologies non-traumatiques 74 487 433 160 40 14 4 976 897 588 202 142 29 20 0 200 400 600 800 1000 1200

<24H entre 1 et 3j entre 3 et 7j entre 7 et 15j entre 15j et 1 mois entre 1 et 3mois plus de 3mois

Patients vus pendant le confinement Patients vus pendant 2019

Nombres des malades en fonction des délais de consultation : période de confinement, periode 2019

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27 ➢ Pathologies traumatiques :

Ensembles de pathologies traumatiques observées durant les 2 périodes d’étude

Pathologies post-traumatiques Nombre de patients au cours du confinement

Nombre de patients au cours de la même période

de l’année 2019 Plaies (conjonctivales,

cornéennes, sclérales, lacrymales et palpébrales)

134 182

Corps étrangers présent lors de la consultation

166 323

Œdème et/ou ecchymose palpébrale post-traumatique isolé 37 106 Hyphéma post-traumatique 62 121 Hémorragie sous-conjonctivale bénigne 98 124 Cataracte post-traumatique 26 82

Luxation du cristallin post-traumatique 13 (dont 2 luxations antérieures et 11 postérieures) 46 (dont 6 luxations antérieures et 40 postérieures) Hémorragie de vitré

post-traumatique

10 42

Décollement de rétine post-traumatique

5 13

Œdème maculaire post-traumatique 11 16 Brulures (chimiques, thermiques..) 9 12 Autres 23 131

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28 Pendant le confinement :

- Les corps étrangers oculaires et les plaies du globe étaient les diagnostics les plus fréquents chez nos patients et représentaient 48% du total de toutes les consultations post- traumatiques vus aux urgences.

- Certains patients avec un bilan lésionnel négatif ont été pris en charge en ambulatoire, Ceci a été le cas des patients présentant un œdème et/ou ecchymose palpébrale post-traumatique, les hémorragies sous-conjonctivales bénignes

- Les atteintes post-traumatiques du segment antérieur étaient diverses (brulures cornéennes, les hyphémas post-traumatiques, les luxations antérieures du cristallin et les cataractes post-traumatiques) ont constitués un total de 99 malades soit 12%.

- Les atteintes post-traumatiques du pole postérieur étaient variables (luxation du cristallin dans le vitré, HIV post-traumatique, décollements de rétine post-traumatiques, les oedèmes maculaires post-traumatiques) constituant un total de 37 malades soit 5% des patients.

- Le mot ‘’autres’’ regroupe des diagnostics variés : tels que les infections post-traumatiques, les abrasions cornéennes, les traumatismes du massif facial avec atteinte oculaire, les fractures de l’orbite… , avec un total de 70 malades soit 3%.

Au cours de la période de notre étude allant du 20/03/2019 au 10/06/2019 :

- Les corps étrangers oculaires étaient le diagnostic le plus fréquent être présentaient 19% de l’ensemble des consultations post-traumatiques.

- Les plaies du globe oculaire occupent la 2ème place en matière de fréquence avec un

total de 182 malades soit 11%.

- Les patients présentant un œdème et/ou une ecchymose palpébrale post-traumatique, les hémorragies sous-conjonctivales bénignes, présentaient un total de 230 soit 13%.

- Les atteintes post-traumatiques du segment antérieur ont constitués un total de 221 malades soit 12%.

- Les atteintes du pole postérieur post-traumatiques ont constitué un total de 111 malades soit 7% des patients.

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29 ➢ Pathologies médicales non traumatiques :

Les pathologies non traumatiques représentent 413 cas soit 35% du total des patients consultants durant le confinement, contre un total de 1084 malades soit 38% de la même période de l’année 2019. Elles sont exposées dans les deux tableaux qui suivent selon leur prise en charge (strictement médicale, ou chirurgicale)

PATHOLOGIES MEDICALES VUES EN CONSULTATION

Types de pathologies Nombre des patients vus en période de confinement

Nombre des patients vus en période d’étude de 2019 Pathologies infectieuses Conjonctivites (bactériennes, virales, fongiques) 132 360 Abcès de cornée 12 28 Endophtalmie 4 18 Kératite et kérato-conjonctivite 13 21 Dacryocystite aigue 2 14 Zona ophtalmique 10 6 Cellulite orbitaire (pré-septale et rétro-(pré-septale) 6 32 Autres 8 13

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30

Types de pathologies Nombre de patient vus en période de confinement

Nombre de patients vus en période d’étude de 2019 Pathologies inflammatoires Chalazion 2 30 Orgelet 5 14 Uvéites (antérieures, postérieures, totales) 10 antérieures 4 postérieures 20 antérieures 13 postérieures Neuropathie optiques 6 18 Vascularites 3 7 Œdème papillaire 12 23 Syndrome sec 23 55 Conjonctivites allergiques 2 14 Autres 5 7

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Types de pathologies Nombre de patient vus en période de confinement

Nombre de patients vus en période d’étude de 2019

Pathologies pressionnelles

Crise du glaucome par fermeture de l’angle

25 27

Glaucome néovasculaire 10 8

Crise d’hypertonie 16 20

Autres 2 5

Types de pathologies Nombre de patient vus en période de confinement

Nombre de patients vus en période d’étude de 2019 Pathologies divers Hémorragie intra-vitréenne spontanée 7 13 Rétinopathie diabétique 2 72 Œdème maculaire 3 34 Hémorragie sous conjonctivale spontanée 1 16 Occlusion de la veine centrale de la rétine 0 6 Occlusion de l’artère centrale de la rétine 0 0 Ectopie du cristallin 0 2 Dystrophie de cornée 0 4 Autres 12 25

(32)

32

Parmi les 1212 consultations pendant le confinement, 413 pathologies non-traumatiques ont été vu aux urgences, dont 337 ont nécessité une prise en charge médicale.

Certains diagnostics ont nécessité des examens complémentaires pour confirmation du diagnostic (bilan radiologique ou biologique).

Au cours de la même période de l’année 2019, 1084 pathologies non traumatiques ont été vu, dont 925 pathologies relevaient d’un traitement médical.

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33

PATHOLOGIES CHIRURGICALES VUES EN CONSULTATION

Types de pathologies Nombre des patients vus en période de confinement

Nombre des patients vus en période d’étude de 2019

Pathologies tumorales

rétinoblastome 5 12

Rhabdomyosarcome 0 2

Tumeur des paupières 6 14

Tumeur conjonctivales 3 12

Autres 2 9

Types de pathologies Nombre de patient vus en période de confinement

Nombre de patients vus en période d’étude de 2019

Pathologies du cristallin

Cataracte intumescente 10 18

Cataracte congénitale 6 10

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34

Types de pathologies Nombre de patient vus en période de confinement

Nombre de patients vus en période d’étude de 2019 Pathologies du pole postérieur Décollement de rétine (macula ON) 9 12 Décollement de rétine (macula OFF) 20 33 Trou maculaire 5 8 Autres 7 16

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35

9. Répartition en fonction de type de prise en charge

On a divisé la prise en charge en 3 principales types : prise en charge en milieu hospitalier, en ambulatoire, ou ‘’autres’’ (différée, adressé en consultation).

On note une différence significative en matière du type de prise en charge entre la période de confinement et la même période de l’année 2019, avec une prise en charge hospitalière de seulement 205 malades soit 17%, vu l’état d’urgence.

733

205 274

1256

802 796

Prise en charge en ambulatoire Hospitalisation Autres

Répartition des malades en fonction du type de prise

en charge : période du confinement et 2019

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36

Discussion

L’accès aux soins rapides est devenu un enjeu dans notre société. La population est en constante augmentation tandis que le nombre de médecins diminue. Il en résulte un afflux croissant de consultations aux urgences ophtalmologiques.

Peu d’études se sont intéressées au problème des urgences ophtalmologiques au Maroc, la dernière datant de plus de 5 ans (étude prospective Oujda), mais aucune étude n’a été menée au niveau du service des urgences ophtalmologiques de RABAT.

L’intérêt de notre étude réside dans la mise en évidence de certaines différences entre 2 périodes distinctes ainsi que le nombre important de patients inclus.

Notre étude réalisée sur une période de 12 semaines, des 2 années consécutives comprenant : la période de confinement lors de la pandémie en 2020 et 12 semaines de l’année 2019 en dehors de la pandémie comprenant 3 semaines de vacances scolaires.

Partout dans le monde, l’épidémie de coronavirus a bouleversé notre quotidien. Fin mars, plus de 3,38 milliards de personnes, soit 43 % de la population mondiale, était confinée chez elle. [5]

Jour après jour, le confinement devenait la nouvelle norme. 34% des ménages marocains se sont confinés avant même l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, 54% ont commencé le confinement depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire, et 11%depuis la promulgation du décret-loi relatif à la déclaration de l’état d’urgence selon une étude du Haut Commissariat au plan (HCP).

La pandémie de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est l'événement déterminant de cette génération. L'absence de remède ou de vaccin viable a conduit à la mise en œuvre de mesures de distanciation sociale extrêmes avec des verrouillages déclarés dans de nombreux pays pour minimiser les interactions de personne à personne afin de prévenir la transmission du virus [1]. Ces mesures ont un impact profond sur l'offre de soins de santé. Quelques sous-spécialités telles que l'ORL, l'anesthésie et l'ophtalmologie sont considérées comme présentant un risque plus élevé que d'autres en raison de la proximité avec les patients et de la nature des procédures associées à un risque de transmission plus élevé. [4,6,7,8]

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La communauté ophtalmologique dans son ensemble devait faire face à des modifications majeures dans la façon dont elle gère les visites ambulatoires et en cabinet, pendant et après la période de confinement.

1. Répartition des consultations et nombre des patients examinés au sein

de l’unité des urgences

1212 contre 2854 consultations aux urgences ophtalmologiques ont été réalisées respectivement pendant le confinement et la même période de l’année précédente (2019).

Cette baisse significative du nombre de patients peut être expliquée par 2 principales raisons :

➢ La peur d’accès au système sanitaire par menace de contamination est la principale raison :

Selon l’étude réalisée par CHP : 24% des ménages sont très inquiets des menaces du Covid-19, et 46% sont plutôt inquiets. Ces inquiétudes sont dues principalement à la crainte d’être contaminé par le virus (48%), de perdre son emploi (21%), du décès (10%), à ne pas pouvoir subvenir aux besoins alimentaires du ménage (10%) et par rapport à l’avenir scolaire des enfants (5%). Selon la même étude sur l’ensemble des ménages ayant un membre ou plus souffrant de maladies chroniques (30%), près de la moitié (48%) n’a pas accédé aux services de santé, 46% en milieu urbain et 53% en milieu rural de même pour tous les gens ayant d’autres pathologies.

➢ Le Maroc avait installé un système de téléconsultation pour toutes spécialités confondues :

Les services de téléconsultation médicale ont connu un essor sans précédent, pendant cette période de confinement exceptionnelle.

Les deux piliers de la santé, à savoir les médecins et les pharmaciens, ont décidé d’opter pour la téléconsultation afin d’assurer un service de conseil à distance efficace et surtout sécurisé vu l’épidémie actuelle, le tout en coordination avec le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et du Conseil national de l’Ordre des médecins du royaume.

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2. Origine et habitat des patients

La région de Rabat-Salé-Kénitra est l’une des douze régions du Maroc depuis le nouveau découpage territorial de 2015.

Région Rabat-Salé-Kénitra :

La région de Rabat-Salé- Kénitra s’étend sur une superficie de 18.194 km2 et compte 4.581 milliers d’habitants (RGPH1 2014), soit une densité de 251,8 habitants au km2 et une superficie de 2,56% du territoire national. Elle est limitée au Nord par la région de Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, à l’Est par la Région de Fès-Meknès, au Sud par la région de Beni Mellal-Khénifra et la Région de Casablanca-Settat et à l’Ouest par l’Océan Atlantique

Selon le portail national des collectives territoriales du ministère d’intérieur, cette région est composée de trois préfectures et de quatre provinces :

• La province de Kenitra • La province de Khémisset • La préfecture de Rabat • La préfecture de Salé • La province de Sidi Kacem • La province de Sidi Slimane • La préfecture de Skhirate-Témara

Le nombre de communes est de 114 dont 23 urbaines et 91 rurales, soit à peu près 7,6 % de l'ensemble des communes à l'échelon national.

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Le plus grand nombre des patients ayant consulté durant les 2 périodes d’études ont été en provenance de Rabat- Salé- Kénitra avec respectivement 95% et 93% pendant le confinement et la même période de l’année 2019. Pour ceci, on s’est intéressé à étudier la répartition des malades vus aux urgences en provenance des différentes provinces et préfectures de cette région durant les 2 périodes d’études.

La plupart de nos malades sont venu des 2 préfectures : Skhirat-temara et Salé durant les 2 périodes d’études.

On conclue que : Les patients vivant à proximité de l'hôpital ont tendance à consulter au CHU comme un hôpital de soins secondaires ou ils sont admis sans référence d'autres établissements médicaux. En revanche, les patients qui vivent loin de l'hôpital y consultent comme étant un hôpital tertiaire et y sont référés depuis d'autres établissements médicaux.

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3. Activité de l’unité des urgences ophtalmologiques

Les urgences en ophtalmologie reflètent le degré d'accessibilité aux soins médicaux et aussi le degré de développement socio-économique d'une société.

La salle des urgences ophtalmologiques de notre hôpital fonctionne avec 2 médecins résidents et un Professeur assurant l’astreinte, couvrant 24 heures de service, un ou plusieurs stagiaires (médecins internes) et un infirmier. L'équipe médicale couvre également les patients hospitalisés. L'infrastructure couvre les besoins de base de la salle des urgences, avec un biomicroscope, un ophtalmoscope indirect, un échographe oculaire et un service d'imagerie (radiologie et tomographie) disponible 24 heures sur 24.

Les symptômes ophtalmologiques sont un motif fréquent de consultation médicale en urgence et représentent une moyenne de 2,7 à 6,1 % des demandes de consultation, d’un service accueillant les urgences de toutes les spécialités [9-10].

Une unité dédiée aux urgences ophtalmologiques au niveau de l’hôpital des spécialités de Rabat a été crée en 1983 dès son inauguration. Depuis lors, aucune étude épidémiologique évaluant l'activité de cette unité n'a été réalisée. Notre étude est la première à le faire.

4. Répartition selon le sexe et l’âge

Le sex-ratio dans notre étude était en faveur du sexe masculin durant les 2 période avec des pourcentages proches de 61% et 58%.

Cette prédominance masculine est toujours présente dans la littérature et est liée à la part importante de traumatismes chez les hommes en particulier [10,11,12 ,13,14].

Une étude menée par Kara-Jain et al. avec 100 patients traités dans le service d'urgence ophtalmologique de l'hôpital clinique de l'Université d'État de Campinas [15] et d'autres recherches [16] ont retrouvé le même résultat, probablement justifié par la réalité que les hommes étant plus exposés à des facteurs de risque tels que : des professions dangereuses, les accidents de circulation et les chutes de sports.

En ce qui concerne la répartition des consultations selon l’âge des patients, la moyenne d’âge était proche entre les 2 périodes d’étude : avec une moyenne de 38ans en période de confinement et 36ans en même période de l’année 2019.

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Kaimbo au Congo a trouvé un âge moyen de 26 ans [17]. Pour Girard, la tranche d'âge de 35 à 41 ans était la prédominante [11]. Ainsi, une prédominance des jeunes adultes se retrouve dans presque toutes les séries. Cela pourrait s'expliquer par le fait qu'il s'agit d'une population plus exposée et plus active.

4.1. Provenance des patients

Cette répartition a un très grand intérêt vu qu’elle met en valeur le mécanisme d’accès aux soins et le cheminement des patients dans le réseau de soin de santé et leurs affiliations.

Ainsi, pour chaque urgence ophtalmologique examinée, nous avons étudié comment le patient était parvenu à notre consultation ophtalmologique aux urgences durant les deux périodes d’étude.

La majorité de nos patients ont été venus aux urgences par eux même durant les 2 périodes d’études.

Les médecins des hôpitaux provinciaux ont une place indéniable dans la référence des patients au service des urgences ophtalmologiques.

Ces hôpitaux, repartis dans le royaume, reçoivent un nombre très important de patients nécessitant soit un avis secondaire, un examen ophtalmologique spécialisé qui est parfois non disponible dans ces formations, un examen para-clinique disponible uniquement dans notre service ou même une prise en charge chirurgicale simple ou très spécialisée.

Pendant la période de confinement, la plupart des hôpitaux du royaume ont été préparéset équipés pour la réception des malades atteints du Covid-19, notamment les hôpitaux provinciaux de Salé et Kenitra. Cependant, notre Hôpital a gardé une activité ordinaire des urgences ophtalmiques tout en instaurant les mesures nécessaires de protection pour toute l’équipe médicale et paramédicale et des moyens de contrôle pour tout patient accédant a notre formation.

Les CHP de la région de Rabat ont référé 14% des patients pendant la période de confinement contre seulement 11% durant la même période de l'année 2019.

Les différents services de CHU Ibn Sina adressent quotidiennement des patients en consultation des urgences ophtalmologiques soit pour un bilan d’extension dans le cadre d’une pathologie impliquant le globe oculaire, soit pour confirmer un diagnostic suspecté. Enfin, des services peuvent adresser le patient pour un examen ophtalmologique dans le cadre d’un traumatisme associé.

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Dans notre étude, et avec la baisse de l’activité journalière des autres services pendant le confinement, 10% de nos consultations étaient sous la demande d’autres spécialités contre 14% des consultations de la même période de l’année 2019.

Devant l’état d’urgence sanitaire, tous les établissements privés ont été soit en arrêt d’activité, soit dédiés à la prise en charge des malades atteints du Covid-19. Cela a été constaté dans notre étude, car nous n’avons reçu que 1,3% des malades renvoyés par des ophtalmologues et des médecins privés contre 11% durant la même période de l’année 2019.

Vu l’état d’urgence, notre formation a limité ses activités à l’unité des urgences, le pavillon de consultation a été dédié pour la réalisation des explorations pour les patients urgents. Tous les rendez-vous de consultations donnés auparavant ont été reportés. Les urgences en confinement ont reçu 9% de ces malades dont leurs pathologies ont nécessité un contrôle impératif.

4.2. Motif de consultation

Les médecins ainsi que les ophtalmologues étaient devant une situation d’urgence imposant plusieurs procédures de consultations telles que les vidéo-consultations, les consultations par téléphone… ceci a impacté les motifs de consultations aux hôpitaux et aussi au CHU. Les pathologies bénignes ont été traitées à distance, Cependant, certains malades n’ont pas pu accéder à ces téléconsultations.

Dans l'analyse de nos données, les traumatismes oculaires constituent le motif de consultation le plus fréquent, dans les 2 périodes d’étude : avec un pourcentage de 66% en période de confinement et 62% à la même période de l’année 2019.

Le traumatisme oculaire est divisé en blessures ouvertes et fermées. On estime actuellement que 90% des cas de traumatismes oculaires peuvent être évités, avec une éducation appropriée et des mesures préventives [15].

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Voon et coll. [18] ont mené une enquête prospective sur une période de 3 mois auprès du service des urgences d'un grand hôpital tertiaire de Singapour. Ils ont constaté que les cas de traumatisme représentaient 52,9% de tous les cas.

Les infections aiguës de l'œil et des annexes constituaient le deuxième plus grand groupe de patients (15% en période de confinement et 18% en 2019) consultant au service d'urgences ophtalmologiques. Ceci est similaire à d'autres études réalisées en Brésil [19].

Le schéma de certaines pathologies observées en médecine générale et à l'hôpital est différent. Ceci est illustré par l'étude de McDonnell [20] où la conjonctivite bactérienne était 10 fois plus fréquente que l'abrasion cornéenne et les corps étrangers, alors que dans notre étude, le traumatisme oculaire était plus fréquent que l'infection.

❖ Les traumatismes oculaires :

Le traumatisme oculaire représente un grave problème de santé publique et une des principales causes de déficience visuelle [19,20].

La pandémie COVID- 19 et les mesures de distanciation sociale pourraient avoir un impact sur le risque de traumatisme oculaire.

Au cours de la période d'étude 2019, il y a eu 1770 blessures oculaires. Par ailleurs, au cours de la période d'étude 2020, les blessures oculaires ont diminué à 799. Les types de blessures au cours des deux périodes d'étude ont été rapportés ainsi que les mécanismes des traumatismes.

Les accidents domestiques étaient le mécanisme le plus fréquemment retrouvé pendant la période de confinement (avec un pourcentage de 24%). Ceci est expliqué par la restriction des activités quotidiennes à l’extérieur et l’obligation de rester chez soi et de ne sortir que pour obligation. Ce type de mécanisme n’a constitué que 6% de la totalité des traumatismes vus en même période de l’année 2019.

Les corps étrangers superficiels sont aussi un mécanisme fréquent des traumatismes vus en cette période de confinement (20,8%), expliqué par les activités de bricolage à domicile avec implication des enfants parfois, ainsi l’entretien des travaux dans son foyer.

Pour un pourcentage non très loin : 24% pendant la même période de l’année 2019. Ces CE surviennent dans 80% comme accident de travail.

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Avec la limitation des activités quotidiennes, des déplacements et de la circulation dans toutes les villes du Maroc au cours de cette période de confinement, on retrouve les traumatismes oculaires secondaires à un accident de la voie publique, un accident de travail ou par agression en dernière ligne et avec un total de 11% pour les 3 mécanismes. En revanche, ces mécanismes, sont responsables d’un pourcentage assez important lors de l’année 2019 avec une totalité de 44% pour 3 mécanismes.

Plusieurs études ont été réalisées pour étudier les impacts psychologiques et socio-économiques dans le monde entier, et ont toutes comme conclusion que cela a produit chez toutes les populations un sentiment de stress, d’anxiété et de peur.

9% de nos patientes ont consulté pour un traumatisme oculaire suite à une violence conjugale pendant la période de confinement, contre seulement 2% en 2019.

Il y a eu une diminution frappante du nombre des traumatismes observés dans notre formation entre les 2 périodes d’étude.

Les changements des activités quotidiennes pendant la quarantaine pourraient être associés à un moindre risque de traumatisme. La diminution des blessures sportives et des blessures chez les enfants lors de la fermeture de l'école semblent soutenir cette hypothèse. Cependant, la baisse du nombre des patients demandeurs des soins d'urgence a touché toutes les blessures, y compris les atteintes potentiellement graves engageant le pronostic visuel. Il semble que certains patients ont volontairement évités les soins plutôt que de risquer une exposition au coronavirus dans les hôpitaux.

Nos résultats sont proches de ceux réalisés par une étude italienne réalisée par Pellegrini et Al (2020) sur l’impact du confinement sur les traumatismes oculaires. Il s’agit d’une étude comparative entre le nombre des traumatismes vus pendant le confinement et la même période de l’année précédente. Ils ont trouvés une diminution frappante de 68,4% du nombre des traumatismes oculaires. Cependant, la baisse des patients demandeurs des soins d'urgence a touché toutes les blessures, y compris celles potentiellement graves.

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4.3. Délai de consultation

34,2% des malades ont consulté le jour même de la survenue des symptômes oculaires en période d’étude 2019, et 31,4% d’eux ont consulté dans les 3jours qui suivent.

Cette condition ne l’est plus pendant le confinement, on note ainsi une nette prolongation du délai de consultation avec des pourcentages majoritaires pour un délai de 3 à 7jours et de 1 à 3jours.

Cela est expliqué par la peur et l’anxiété des malades envers la contamination par le virus, et aussi par la difficulté d’accès à l’hôpital pour les gens habitants loin et nécessitant une autorisation de déplacement donnée par les autorités locales.

Certains malades sont venus consulter au stade de complications.

Comme exemple, on présente le cas d’un patient de 55ans qui a été victime d’un traumatisme de l’œil gauche par une branche d’arbre, le patient ne s’est présenté à la consultation qu’une semaine après la date du traumatisme.

L’examen à l’admission avait révélé une acuité visuelle à PL ( - ) au niveau de l’œil gauche et une endophtalmie sur plaie cornéenne faisant 4mm ( Seidel positive). (Photo ci-dessous)

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On a réalisé chez le malade une TDM orbitaire qui a objectivé un corps étranger au niveau de la partie inférieure du globe oculaire avec un globe oculaire ratatiné.

TDM orbitaire montrant un corps étranger au niveau de la partie inférieure du globe oculaire

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une exploration au bloc opératoire qui a révélé une extériorisation de tout le contenu oculaire. Les berges de la cornée étaient friables et le globe remanié de tissu fibrineu.

Image du contrôle J2 post-opératoire

❖ Pathologies observées au cours de l’étude :

Dans les pays développés, les traumatismes oculaires sont la principale raison de se rendre aux urgences, en particulier les corps étrangers cornéens [19-20], tandis que dans les pays en voie de développement, la première place est occupée par les infections oculaires, y compris les infections parasitaires.

Selon une étude comparative [22], menée sur 8 ans (1997-2005), des changements significatifs ont été observés ces derniers temps: augmentation significative sur le nombre des urgences oculaires, le nombre de corps étrangers cornéens, avec une diminution du diagnostic des conjonctivites. Cette étude a montré une nette prédominance du sexe masculin jeune(les trentaines).

Pour une meilleure analyse des pathologies rencontrées aux urgences, on a essayé de les répartir en pathologie post-traumatique et pathologies non traumatiques.

Puisque les traumatismes oculaires étaient la tranche dominante des consultations, il est évident que les pathologies liées aux traumatismes soient les plus nombreuses au cours des deux périodes d’études.

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confinement, on ne retrouve que 594 pathologies vraies liées au traumatisme lui-même : Un patient qui vient pour un traumatisme n’a pas obligatoirement une lésion ou une atteinte à l’examen ophtalmologique. Ainsi, 205 patients qui ont consulté pour un traumatisme avaient un examen ophtalmologique tout à fait normal.

- En revanche, pour un nombre initial de 1770 traumatismes comme motif de consultation pendant la même période de l’année 2019, on retrouve ainsi, un nombre de 1198 en matière de pathologies vraies liées au traumatisme lui-même. Ainsi, 572 patients qui avaient un examen ophtalmologique tout à fait normal.

- Les 2 principales pathologies post-traumatiques prise en charge dans notre formation étaient les plaies du globe oculaire et les corps étrangers superficiels, avec despourcentages proches dans les deux périodes.

- Les images ci-dessous illustres quelques cas de traumatisme ouvert reçus aux urgences et prise en charge au cours de la période du confinement :

Plaie superficielle de la paupière supérieure suturée aux urgences par des points séparés au vicryl 5/00 avec examen du globe strictement normale

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Plaie cornéo-sclérale de l’œil gauche avec issue de l’uvée

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- Par ailleurs, au cours du confinement, les corps étrangers constituent 28% de la totalité des pathologies post-traumatiques , et les traumatismes ouverts quant à eux, ont constitués 23%. Pour la même période de l’année 2019, les corps étrangers ont constitués 27% et les traumatismes ouverts n’ont constitués que 15%.

- La hausse significative du taux des traumatismes ouverts lors de la période de confinement peut être expliqués par : la difficulté d’accès aux unités de soins des CHP de la région Rabat-salé-kenitra, laissant référés tout traumatisme ouvert pour pris en charge au CHU.

- Parmi les pathologies non traumatiques les plus fréquentes vues aux urgences sont les pathologies infectieuses occupant ainsi la 2ème tranche après les pathologies post-traumatiques. Celles-ci ont constituées 45% des pathologies non traumatiques vus au cours des 2 périodes d’études. Exemple ci-dessous d’une patiente qui a consulté pour un zona ophtalmique avec une bonne évolution

Image montrant les éruptions pustuleuses caractérisant le zona

ophtalmique associées à une conjonctivite bactérienne

concomitante

Bonne évolution sous traitement anti-viral à J7 avec cicatrisation des lésions

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- Il y avait une réduction significative en nombre des patients pendant la période de confinement, cependant, on a vu des pathologies diverses sans différences significatives entre les deux périodes d’études. Cela peut refléter la réticence des patients à risquer l’exposition au virus dans les établissements de soins santé

- Pendant la période de confinement, on a opté pour la prise en charge en ambulatoire pour toute pathologie pouvant être prise en charge à domicile afin de réduire le contact des patients entre eux d’une part et avec le personnels de santé d’autre part.

- En mars 2020, l'American Academy of Ophthalmology, avait recommandé que toute chirurgie élective soit reportée, et que tous les ophtalmologistes cessent de fournir tout traitement autre que les soins urgents. Ceci a été aussi appliqué dans les établissements sanitaires de tout le royaume[23].

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Conclusion

Le nombre de consultation urgente en ophtalmologie a chuté de 58% pendant la période de pandémie par rapport à la même période de l’année précédente. Cette baisse semble essentiellement liée à un recours moins fréquent des patients au service d’urgence.

Dans cette période exceptionnelle de pandémie, et conformément aux recommandations de l’Académie Marocaine d’Ophtalmologie, le déroulement de l’activité des services d’ophtalmologiques de l’Hôpital des spécialités RABAT a subi plusieurs changements :

- Toutes chirurgies et consultations froides ont été reportées, ainsi le flux réduit des malades et la disponibilité du personnel médical ont permis une prise en charge rapide et adéquate malgré un délai de consultation plus prolongé.

- Les urgences traumatiques étaient en tête de liste en terme de fréquence, avec une prédominance des accidents domestiques notamment les violences conjugales, les corps étrangers et les traumatismes oculaires chez l’enfant. Ceci est dû à la restriction des activités quotidiennes à l’extérieur et à son impact psychologique et socio-économique.

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Résumé :

Introduction :

La pandémie Covid-19 a poussé le monde entier à l’état d’urgences en quelques semaines. Ainsi le Maroc a très vite entrepris un vaste plan de riposte afin de contenir la propagation du virus.

La majorité des hôpitaux provinciaux ont été préparé pour recevoir les malades atteints du Covid-19, alors que notre hôpital est resté dédié pour la prise en charge des urgences ophtalmologiques.

L’intérêt de notre étude était d’évaluer le profil épidémiologique des patients vus aux urgences pendant la période de confinement et de comparer les résultats avec ceux de la même période de l’année 2019.

Matériels et méthodes :

Il s’agit d’une étude mono-centrique menée au service d’ophtalmologie de l’HSR, du 20/03/2020 au 10/06/2020 suivant les recommandations de l’Académie Marocaine d’Ophtalmologie.

Résultats :

Dans l'analyse de nos données, Le nombre de consultation aux urgences ophtalmologiques a chuté de 58% pendant la période de pandémie par rapport a la même période de l’année précédente.

Un allongement du délai de consultation a été observé pendant le confinement

Les traumatismes oculaires ont constitué le motif de consultation le plus fréquent, dans les 2 périodes d’étude.

Les accidents domestiques et les corps étrangers oculaires ont présenté les mécanismes de traumatisme les plus fréquents pendant la période de confinement. Alors que pendant la même période de l’année 2019, les corps étrangers et les accidents de la voie publique ont été en tête de liste.

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