HAL Id: jpa-00208636
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Submitted on 1 Jan 1977
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Interaction d’atomes métastables thermiques d’hélium avec une surface. observation de la création d’ions He+
J. Roussel, C. Boiziau
To cite this version:
J. Roussel, C. Boiziau. Interaction d’atomes métastables thermiques d’hélium avec une sur- face. observation de la création d’ions He+. Journal de Physique, 1977, 38 (7), pp.757-760.
�10.1051/jphys:01977003807075700�. �jpa-00208636�
INTERACTION D’ATOMES MÉTASTABLES THERMIQUES D’HÉLIUM
AVEC UNE SURFACE. OBSERVATION DE LA CRÉATION D’IONS He+
J. ROUSSEL et C. BOIZIAU
Service de
Physique Atomique,
Centre d’Etudes Nucléaires deSaclay,
B.P. n°
2,
91190 Gif surYvette,
France(Reçu
le 20janvier 1977,
révisé le 18 mars1977, accepté
le 28 mars1977)
Résumé. 2014 L’interaction d’atomes métastables d’hélium
d’énergie cinétique
thermique avec lasurface de solides est étudiée expérimentalement afin de mieux comprendre les mécanismes de désexcitation. L’étape de l’ionisation est mise en évidence par la mesure directe des ions He+. On confirme ainsi la validité de l’un des mécanismes discutés par Hagstrum
théoriquement.
Abstract. 2014 The interaction between helium metastable atoms and a solid surface has been
experimentally
studied in order to obtain a betterunderstanding
of the de-excitation mechanisms.The stage of ionization is indicated
by
the He+ ionsby
direct measurement. Thus the validity of oneof the mechanisms
theoretically
discussed by Hagstrum is corroborated.5.280 - 8.900
1. Introduction. - Le transfert
d’énergie
poten- tielle d’un atomeport6
a un niveau d’excitation degrande
dur6e de vie(atome metastable)
a etel’objet
de nombreuses etudes dans le cas des collisions avec
des atomes neutres isol6s. On sait que 1’on peut observer l’ionisation de 1’atome cible
(ionisation Penning)
ou la formation d’une molecule ionis6e resultant de la liaison de 1’atome incident et de 1’atome cible(ionisation associative).
L’interaction d’atomes m6tastables avec la surface d’un solide a aussi 6t6
1’objet
d’6tudes nombreuses.Les
premiers
elementsth6oriques
ont ete fournis parOliphant
et Moon[1] (transition
r6sonnante d’un electron entre le metal et un niveau6lectronique
d’unatome),
Cobas et Lamb[2] (d6sexcitation Auger
d’un atome
excite)
et Shekhter[3] (neutralisation Auger
d’union).
La seuleanalyse globale
de l’inter- actionmétastable-surface
est due àHagstrum [4, 5, 6]
a l’ occasion de ses travaux sur la neutralisation des ions de gaz rares. Consid6rant que sur une surface
m6tallique
a travail de sortie suffisamment6lev6,
par suite d’une transition r6sonnante de 1’electron excite vers les niveaux libres de la
surface,
1’atomemetastable est d’abord ionis6
(Fig. 1),
ilsugg6ra
que le rendement6lectronique
de l’interaction doit etre le meme que celuiqui
est observe pour des ions lents du meme atome.Les travaux
exp6rimentaux
conduits au cours de cesdemières ann6es
[7-12]
ont tendu a determiner cerendement
6lectronique,
enparticulier
dans1’espoir
d’obtenir une verification
experimentale
du mécanismepropose,
parcomparaison
avec les coefficients d’6mis- sion secondaire mesures parHagstrum.
Mais pour etre efficace cette m6thode necessite la determination des valeurs absolues des coefficients d’6missionsecondaire,
donc une connaissance
precise
du flux incidentd’atomes
métastables,
ainsiqu’une
caract6risationparfaite
de lasurface,
toutes chosesqui
n’ont pas,jusqu’d
cejour,
trouve de solution satisfaisante.Puisque
desespoirs
sontplaces
dansl’analyse
de 1’emission
6lectronique
secondaire des m6tastablescomme un moyen d’étudier les
propri6t6s
6lectro-niques
dessurfaces,
il nous a semblequ’une
etudedirecte du m6canisme de l’interaction était souhai-
table,
ne serait-ce que pour avoir lapossibilite
dechoisir le mode
d’interprétation
des spectres en6nergie
des electrons 6mis. Eneffet, l’atome
metastable peut connaitre sur une surface deux modes de désexci- tation :a)
ionisation par transition r6sonnantepuis
neutra-lisation par processus
Auger;
b)
d6sexcitationAuger
directe.Dans un cas
(b),
le spectre enenergie
des electronssera une
image
directe de la densite des 6tatsoccup6s
au
voisinage
de lasurface;
dans 1’autre cas(a),
cespectre
sera uneimage
duproduit
d’autocorrélation de la densite d’6tats.Nous avons donc
entrepris
1’6tude de ces m6ca- nismes. Les resultatspr6sent6s
ici montrent que du moins dans les conditionsexp6rirnentales
que nousavons utilis6es pour les
premi6res
mesures, il estArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01977003807075700
758
Fm. 1. - Schema du systeme experimental.
[Schematic diagram of the apparatus.]
possible
d’observer la creation d’ions He+. Lapossibilite
de l’ionisation r6sonnante des atomes He*au
voisinage
d’une surface solide est ainsi mise enevidence de
facon directe, malgre
la faiblesse dusignal
due a lagrande probabilité
de neutralisation de ces ions He+ .2.
Dispositif experimental.
- Destine apermettre
des etudes d’interaction d’atomes excites avec des surfacescontr6l6es,
lesyst6me experimental (Fig. 1)
est constitue de trois chambres afin de
disposer
d’unpompage différentiel avec de faibles conductances entre la source et 1’enceinte contenant la
cible,
en sorteque la remont6e de
pression
y soit laplus
faiblepossible lorsque
la source est mise en fonctionnement.La
pression
de base au niveau de la cible 6tant dequelque 10-’o
torr, onobtient,
source enmarche,
une
pression
de l’ordre de 5 x10-9
torr, constitu6e essentiellement du gazHe,
lapression
dans la source6tant de 5 x
10-1
torr.Nous avons realise un
appareil permettant,
d’une part, l’identification encharge
et eri masse des par- ticules resultant del’interaction,
d’autrepart,
leur discrimination suivant leurorigine.
On sait en effetqu’un
faisceau de m6tastables obtenu par bombarde-ment
6lectronique
d’un gaz neutre contient aussi desphotons,
des atomesrapides
et des atomes excitesa des niveaux
correspondant
a des nombres quan-tiques n
6lev6s(atomes
fortementexcites).
La discri-mination entre les
particules produites
sur la ciblepar les
photons
et les atomesrapides
et cellesproduites
par les atomes excites
thermiques (quel
que soit leur niveaud’excitation)
est effectuee par temps de volentre la source et la
cible,
le bombardement 6lectro-nique
dans la source 6tantpulse.
Unchamp 6lectrique r6glable (0
E 60kV/cm),
6tabli sur letrajet
dufaisceau,
permet la destruction de tout oupartie
desatomes fortement excites.
La distinction entre les 6tats m6tastables 2
1 S
et 2
3S
de 1’helium n’a pas ete faite au cours de cespremieres
mesures. Mais la destruction des 6tats2 ’S
par pompage
optique
sur le faisceau incident estpr6vue
dans les mesures ult6rieures au moyen d’uned6charge
dans de 1’helium contenu dans unespirale
de verre enroul6e autour
du jet
de gaz.Les
particules
issues de la cible sont extraites par undispositif électrostatique
6tudi6grâce
à un programme de calculnum6rique [13].
Les ions sont alorsanalyses
par un
spectrom6tre
de massequadripolaire.
Pourobserver les
electrons,
nous avonspolaris6
les barresdu
quadripole
a unpotentiel continu,
en sorte que1’energie
des electrons ne soit pastrop
basse dans cette zone, leurstrajectoires 6tant, sinon, perturb6es
par leschamps magn6tiques
residuels.A 1’extr6mit6 de ce chemin d’extraction et
d’analyse,
le d6tecteur est un
multiplicateur
d’électrons dont lesimpulsions
sontdirig6es
vers unsyst6me analyseur
de temps de vol
synchronise
avec 1’excitation de lasource. Le
multiplicateur regoit
lesparticules apres
une deviation
6lectrostatique
a 900 en sorte que desphotons
réfléchis ouproduits
sur la cible ne peuvent etre d6tect6s.Les resultats
qui
sontpr6sent6s
ici ont ete obtenussur deux cibles
pr6sentant
descaractéristiques
diffe-rentes :
- une cible de
Mo(110)
soitoxyd6e,
soit propre(nettoyage
par une s6rie dechauffages rapides
à2 000 K
apres oxydation). L’oxydation
est faite paravant mise sous vide
puis
chauffee une seule foispendant
10 minutes a 450 K enpresence
de5 x
10-’
torrd’oxyg6ne.
11 nous est
possible
dans cette installation d’6tudier successivementcinq
ciblesdispos6es
sur unmanipu-
lateur. Nous pouvons controler 1’6tat des surfaces par
spectrom6trie
de masse des ionsproduits
soit pardesorption 6lectronique (electrons
de 100eV,
courant dequelques pA),
soit parimpact
desparticules rapides
issues de la source de métastables.
Nous ne
pouvions,
au cours de cespremi6res
mesures, controler le travail de sortie de nos cibles.
Les moyens nécessaires doivent etre mis en
place
pour la suite de ces etudes.
3. Rksultats
exp6rimentaux
et discussion. - Lafigure
2 montre les courbes detemps
de vol obtenuesen détectant soit les
electrons,
soit les ions He+ 6mis par la cible de cuivre. Onpeut
voir que si lesparticules rapides (photons
et Herapides) provoquent
1’emissiond’électrons,
lesignal ionique
He+ n’est visiblequ’en
liaison avec
l’impact
sur la cible desparticules
ato-miques d’énergie thermique.
Cecipermet
d’effectuer le comptage des ions He+ tout en excitant la sourcede
faqon
continue.Dans ces conditions d’excitation de la source, nous avons 6tudi6 l’influence du
champ électrique applique
sur le faisceau incident
(Fig. 3).
Une forte d6croissance dusignal
He+ est observ6e avec le cuivre. Elle peut etreinterpr6t6e
comme due a ladestruction,
avant leurarriv6e sur la
cible,
d’atomes fortementexcites,
au furet a mesure que le
champ éIectrique
atteint la valeurFIG. 2. - Courbes de temps de vol (20 its par canal) obtenues en
d6tectant soit les electrons soit les ions He+. La source est excit6e durant 40 ps avec une periode de 600 ps.
[Time of flight spectra (20 ps channel width) observed by counting
electrons or He+ ions. The source is excited for 40 ps at a period
of 600 us.]
FIG. 3. - Evolution du signal He+ en fonction du champ elec- trique applique sur le faisceau incident.
[Evolution of the He+ signal as a function of the electric field crossed by the incident beam.]
n6cessaire,
en fonction du niveau d’excitation de 1’atome. On voitqu’A 2 kV/cm
la d6croissance dusignal
estpratiquement
termin6e et le nombre quan-tique n
des atomes fortement excitesqui atteignent
lacible
peut
etre estim6sup6rieur
i n = 20[14-16].
11 est
important
de remarquer que ces atomes ne sont r6v6l6s que par leur ionisation et non par leur contri- bution a 1’6mission6lectronique secondaire,
contri-bution
qui,
si elleexiste,
estn6gligeable
devant celle des atomes m6tastables. Cesresultats,
obtenus sur lacible de
Cu,
peuvent etreexpliqués
par une très faibleproportion
d’atomes fortement excites enregard
desatomes m6tastables
presents
dans le faisceauincident,
cette faible
proportion
6tantcompensée
par des conditions d’ionisationplus
favorables a la detection des ions form6s.La difference de
comportement
de ces atomes avec la cible de Mo(pas
designal He +)
met en evidence le besoin d’une etudeapprofondie
de l’interaction des atomes fortement excites avec les surfaces.Mais
l’objet
de ce travail 6tant 1’6tude de l’ionisation des atomesm6tastables,
l’ionisation des atomes àn > 20
apparait
ici comme unph6nom6ne parall6le qu’il
nous fallait etre certains d’61irniner. L’absence de variation dusignal
He+ au-dela d’unchamp 6lectrique
de 2kV/cm
nouspermet
de consid6rerque la
suppression
de tout atome excite delongue
durée de vie autre que les 6tats 2
’So
et 23S,
de1’helium est
garantie lorsque
les mesures sont effectueesavec un
champ superieur a
10kV/cm.
11 reste a examiner la
possibilite
deproduction
d’ions par des effets secondaires comme la collision
en
phase
gazeuse, auvoisinage
de lacible,
entremetastable incident et metastable r6fl6chi. D’une part, la
probabilite
d’une telle collision est tres faible enraison des flux de m6tastables dont nous
disposons
( 109
atomes excites parseconde).
D’autre part, la collision entre deux m6tastables donne lieu a deux types de reaction :760
les
probabilit6s
de ces reactions 6tant de 30%
pour(a)
et 70
%
pour(p) [17].
Si les ions observes 6taient dus a de telles
reactions,
le spectre de masse des ions
produits
par les m6tastables devraitpresenter
unpic
a la masse 8conjointement
àcelui observe a la masse 4. Or il n’en est rien.
On peut donc affirmer que les ions d6tect6s sont bien dus a l’ionisation des m6tastables par interaction
avec la surface.
Quelle
est donc la fraction des m6tastables r6fl6chis a 1’etat d’ions ? Lar6ponse
a cettequestion
n6cessitela connaissance exacte du flux de m6tastables incidents.
Cette
grandeur
n’est accessible dans notresyst6me experimental
que par 1’interruediaire du coefficient y d’6mission6lectronique
secondaire des m6tastables.On sait que ce coefficient
depend
de 1’etat de surface de la cible[12]
etqu’il
6volue suivant les surfaces et les auteurs entre0,1
et 1 dans le cas de 1’helium.Pour des cibles de cuivre ou de
molybd6ne,
nepouvant connaitre la valeur exacte de y, nous pouvons
cependant
rapporter lesignal
d’ions He+ a celui des electrons sachant que ce dernier estrepresentatif,
a moins d’un facteur 10
pr6s,
du nombre des m6tastables incidents. En tenant compte des coeffi- cients de transmission de notresyst6me
dedetection,
différents pour les ions et les
electrons,
nous obtenonspour la cible de cuivre comme pour celle de
molybdène oxyd6
un rapportn(He+)/n(e-)
situe aux environsde
10-4.
Ce rapportd6croit,
d’un facteursup6rieur
a
10,
dans le passage dumolybdene oxyd6
aumolyb-
d6ne propre.
La valeur faible de ce
rapport,
associ6e a la faible intensit6 desjets
de m6tastables que l’on sait r6aliseren
laboratoire, explique
le faitqu’aucun
auteur n’aitpu observer auparavant l’ionisation d’atomes m6ta- stables d’h6lium sur une cible.
Allison, Dunning
et Smith
[11]
notent seulement que laprobabilite
d’6mission d’un ion doit etre inferieure a
10-3.
Encore faut-il noter que ces auteurs r6alisaient des
mesures en courant total
(pas d’analyse
en masse, des ions,
niseparation
des métastables et desphotons
6mis par la
source).
La valeur que nous trouvons pour la
proportion
d’atomes m6tastables r6fl6chis a 1’etat d’ions est à
rapprocher
des coefficients de reflexion d’ionspubli6s
par
Hagstrum [6]
pour des ions d’h6lium incidentssur une surface de W recouverte d’adsorbats. L’extra-
polation
des resultatsd’Hagstrum
a desenergies cin6tiques
faibles donne environ 3 x10-4,
valeurvoisine de notre coefficient de réflexion des métastables a 1’6tat d’ions.
Il est donc
possible
de penser que dans nos condi- tionsexp6rimentales,
laprobabilite
d’ionisation d’un m6tastable est tresgrande,
mais seuls sont vus les ions non neutralisesapr6s réflexion,
comme dans lecas d’un faisceau d’ions incidents sur la cible.
4. Conclusion. - Les resultats
presentes
ici mettenten evidence 1’existence du mécanisme de l’ionisation d’un atome metastable en interaction avec une
surface.
Dans les conditions ou ce m6canisme sera le seul a
intervenir,
lesm6thodes, adopt6es
parHagstrum
pour
1’exploitation
des mesures faites enI.N.S.,
pourront etreappliqu6es
pour extraire l’information contenue dans les spectresd’6nergie
d’électrons 6mis par les metastables.Remerciements. - Les auteurs tiennent a remer-
cier Monsieur le Professeur G. Slodzian pour l’int6r8t
qu’il
a bien voulu manifester pour ce travail.Bibliographie
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