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Texte intégral

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1. Généralités :

Considéré comme étant une source de protéines animales importante et ayant un rôle vital dans l’alimentation humaine, le lait revêt en Algérie un caractère hautement stratégique (GHOZLANE et al, 2003). En effet, le lait constitue un produit de base dans le modèle de consommation algérien (AMELLAL, 1995). Cependant, l’apport de la production laitière dans notre pays est très faible, face aux besoins de consommation qui sont en pleines croissance. Devant une telle situation, l’état algérien a fait appel aux importations de matières premières venant des pays industrialisés. La valeur annuelle des importations des laits et produits laitiers a été estimée entre 600 et 800 millions de dollars, ce qui rend l’Algérie le deuxième importateur mondial de ces produits, après le Mexique et avant l’Egypte (BOUGUEDOUR et ICHOU, 2010). La production laitière locale est assurée en grande partie (plus de 80%) par le cheptel bovin, le reste est constitué par le lait de brebis et celui de chèvre, celle des camelins est marginale (BEDRANI et BOUAITA, 1998).

2. Cheptel bovin laitier :

L’élevage laitier n’a pas connu de développement significatif. Dans la plupart des cas, il est mené en extensif et demeure peu productif, ce qui explique globalement sa faible contribution au fonctionnement de l’industrie laitière (YAKHLEF, 1989). L’Algérie possède un potentiel de production représenté par 40 000 éleveurs disposant d’un cheptel de plus de 900 000 vaches (DJELLOULI, 2009). Selon BENCHARIF (2001) et NOUAD (2008), le cheptel bovin laitier est représenté par :

- le moderne (BLM) qui se localise dans des zones qui détiennent les meilleures terres des zones littorales et telliennes à fort potentiel d’irrigation. L’élevage est mené de manière intensive et repose sur environ 260 000 vaches importées à haut potentiel génétique. Ce cheptel assure environ 40% de la production totale;

- l’amélioré (BLA) qui est issu d’un croisement de race locale et race importée.

L’élevage est mené de manière extensive dans des zones de montagne et forestière et enfin, - le local (BLL) représentant 50% du cheptel, n’assure que 20% de la production.

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Les races locales et améliorées représentent environ 80% des effectifs. Elles sont détenues essentiellement par des éleveurs privés. Quant aux fermes d’Etat, elles sont constituées de vaches laitières à haut rendement représentant moins de 10% du cheptel. Rappelons qu’en 2004, l’Etat a importé 36 000 génisses pleines. Durant la durée 2000–2003, l’importation des bovins vivants avait été interdite pour des raisons sanitaires (la vache folle) (SOUKI, 2008).

3. Production du lait cru :

Elle reste le faible maillon de la filière laitière. Comme le montre le tableau 1 et les estimations disponibles, qui indiquent une progression de 4.3% entre 1970 et 1996 (SOUKI, 2008). Durant la période allant de 1982 et 1992, la progression a été particulièrement forte.

Au cours de cette période le cheptel a connu une augmentation de 9.9% due à l’importation de vaches laitières reproductrices. La période 1992-1998 est caractérisée par une stagnation de la production du lait cru (BEDRANI et BOUAITA, 1998). Depuis 1999, la production laitière a connu une forte augmentation et connait dés 2004 une croissance annuelle de 7% pour atteindre 2.45 milliards de litres/an en 2009 (NOUAD, 2008).

La croissance de la production de lait cru n’a pas suivi celle des capacités de transformation dans l’industrie laitière, ceci peut être expliqué par le déficit en production fourragère, qui est elle-même aggravée par le caractère aléatoire et saisonnier de la production en raison de faible pluviométrie (AMELLAL, 1995).

Le tableau 1 illustre l’évolution de la production laitière nationale

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Tableau 1 : Evolution de la production laitière en Algérie (106 litre)

Année Production du lait cru

1982 538

1988 886

1992 1229

1996 1100

1997 1050

1998 1200

1999 1558.6

2000 1583.6

2001 1637.2

2002 1541

2003 1650

2004 1915

2005 2092

2006 2244

2008 2230

2009 2450

Source: MADR (2009) 4. Circuits du lait cru :

Les circuits de mise en marché et ceux de distribution des laits et produits dérivés deviennent de plus en plus complexes, en relation avec le recentrage des entreprises publiques et l’arrivée de nouveaux acteurs. Le lait produit localement suit deux circuits pour arriver aux consommateurs, un circuit informel et un autre formel (BENCHARIF, 2001), le :

- premier concerne l’autoconsommation et/ou la vente de proximité du lait cru et des produits laitiers fabriqués de manière artisanale;

- second correspond à la vente du lait cru aux unités de transformation étatiques ou privées.

5. Collecte du lait cru :

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La collecte devrait avoir un rôle clé dans le cadre de la politique de développement de la production laitière nationale. L’évolution des performances réalisées en matière de collecte du lait cru est un indicateur important de la dynamique de la production nationale et de son articulation à son aval industriel et par sa contribution à la concrétisation de l’objectif d’intégration de l’économie nationale (BOURBOUZE, 2002).

La collecte du lait cru reste très faible. Cette faiblesse du taux de collecte s’explique par une organisation déficiente du circuit de collecte, aggravée par la forte dispersion des exploitations dans la plupart des régions où la quantité du lait collectée au kilomètre est très souvent faible (AMELLAL, 1995). Le tableau 2 donne l’évolution de la collecte du lait ainsi que ses taux d’intégration

Tableau 2 : Evolution de la collecte du lait cru en Algérie (106 litre) Année Lait collecté Taux d’intégration (%)

1992 38.5 3.13

1997 112.7 10.73

1998 92.5 7.71

1999 97 6.22

2000 100.7 6.36

2001 93.5 5.72

2002 129.5 8.40

2003 107.5 6.51

2004 140.3 7.33

2005 163.9 7.83

2006 221.2 9.86

2008 221.9 9.95

2009 312.8 12.77

2010 325.1 ---

Source : MADR (2010) 6. Industrie laitière :

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L’industrie laitière en Algérie est une industrie de recombinaison, car elle fonctionne essentiellement sur la base de matières premières importées, c'est-à-dire de la poudre du lait et de la matière grasse laitière anhydre. En effet, le lait produit dans les exploitations n’entre que pour une faible part dans l’activité industrielle de transformation (AMELLAL, 2007). Selon BENCHARIF (2001), cette industrie laitière est représentée par le secteur:

- étatique qui représenté par le groupe industriel de production laitière (GIPLAIT), issu par la fusion des trois entreprises régionales (OROLAIT, ORLAC, ORELAIT). Ce groupe et ces 18 filiales occupent une position dominante et de quasi-monopole sur le segment du lait pasteurisé, avec une capacité de 1.4 milliards de litres /an;

- privé qui est représenté de quelques PME/PMI avoisinant une capacité de 1 milliard de litres/an, activant particulièrement dans la fabrication des produits laitiers (80%) et de laits de consommation (20%).

7. Importations :

Vu le manque de pâturage et le caractère intensif des élevages, basés sur l’industrie des aliments du bétail, l’Algérie ne dispose pas d’autosuffisance laitière et dépend pour ses approvisionnements de la consommation et la transformation, du marché mondial de la poudre du lait (HACINI, 2007). Cette situation a obligé l’état à se tourner vers les importations afin de combler le déficit. Ainsi les importations algériennes ont connu un accroissement en volume, notamment celles des céréales et des produits laitiers (MERNACHE, 2010). La valeur annuelle des importations des laits et de ses dérivées est de l’ordre de 600 millions de dollars, ce qui fait que notre pays est le deuxième importateur mondial de ces produits. Ces derniers accaparent prés de 25% des importations totales de produits alimentaires, qui est estimée à 2.5 milliards de dollars et occupent ainsi le deuxième rang de ces importations, après les céréales (BENCHARIF, 2001).

8. Politique de développement de la production laitière :

Pour diminuer ou annuler à long terme la dépendance de la filière lait en matière d’importations, les pouvoirs publics ont initié, un programme de réhabilitation et de promotion de la production laitière.

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Ce programme de développement de la production laitière accorde des aides aux investissements nécessaires à la production laitière, à l’activité de collecte et des aides aux prix de la production (BOUSLIMANI, 2002).

Selon l’ONIL et le ministère de l’agriculture et de développement rural (2010), l’aide aux investisseurs consiste en :

- une subvention de 30% de l’investissement concernant le matériel de récolte, de conservation et de conditionnement des fourrages et le matériel laitier. Une autre de 50% de l’investissement relatif à l’abreuvoir automatique, équipements d’irrigation pour les cultures fourragères;

- une aide variant de 40 à 60% est accordée à la création de centre de collecte et de mini-laiterie et subvention à hauteur de 75% pour l’insémination artificielle;

- des primes sont versées aux producteurs, aux collecteurs et aux usines de transformation pour encourager la collecte du lait et sa transformation;

Ces mesures décidées, telles que l’aide aux éleveurs, la réorientation effective du fonctionnement des laiteries en privilégiant la collecte du lait cru et sa transformation en tant que lait de consommation et la validation des différentes conventions, constituent les fondements essentiels d’une stratégie destinée à améliorer les performances de la production et de la collecte et d’assurer la traçabilité de la production du lait cru. Toutefois l’objectif d’augmentation de la production laitière est loin d’être atteint, ceci peut s’expliquer par :

- le déficit alimentaire lié au manque des ressources fourragères, ceci est aggravée par le caractère aléatoire et saisonnier de la production en raison de la faible pluviométrie (AMELLAL, 2007);

- l’insuffisance de l’infrastructure de collecte du lait et sa faible organisation (HACINI, 2007);

- les prix administrés appliqués à la production et à la consommation favorisant l’utilisation de la poudre du lait importée au détriment de la collecte du lait local (BOUGUEDOUR et ICHOU, 2010);

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- la faiblesse de productivité des vaches importées comparativement avec leur pays d’origine et ceci lié à l’insuffisance de soins et d’entretien donnés à ce type de bétail qui est génétiquement fragile et peu adapté au milieu (NOUAD, 2008) et enfin;

- la faible technicité des éleveurs quant aux conduites d’élevages avec en majorité des élevages de type extensifs (RAHAL, 2007b).

9. Conclusion :

Le lait constitue un produit de base dans le modèle de consommation algérien. Cependant, l’apport de la production laitière en Algérie est très faible et ce malgré les efforts des pouvoirs publiques, face aux besoins de consommation et de transformation qui sont en pleines croissance. L’essentiel de la demande est satisfaite par des importations de matières premières. Aujourd’hui une nouvelle politique nationale de développement agricole, constitue dans son contexte général, une nouvelle étape pour améliorer les niveaux de production laitière nationale et établir ainsi une intégration de cette production locale dans le secteur de transformation.

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