A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
J OSEPH P ÉRÈS
Sur l’équation de Volterra singulière
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 2
esérie, tome 5, n
o1 (1936), p. 73-88
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SUR L’ÉQUATION DE VOLTERRA SINGULIÈRE
par JOSEPH PÉRÈS
(Paris).
§
1. - Préliminaires.1. - Le
présent
travail concerne la théorie del’équation
de VOLTERRA depremière espèce
~,(où
l’inconnue est dans le cassingulier
où ladiagonale k(y, y)
du noyan s’annule pour la valeurparticulière y=0.
On sait quel’équation (1)
se ramènepar dérivation à
l’équation
ou bien
(équation
de VOLTERRA de secondeespèce).
En admettant parexemple
quek(y, y), y)
sont des fonctions continues dans les domainesrespectifs
~et en
ajoutant l’hypothèse
quek(y, y)
ne s’annule pas dans(1),
on a uneéquation intégrale régulière,
dont la solution est bien connue.Lorsque k(y, y)
s’annule pour la valeurparticulière y=O,
le noyanU (x’ y
k(y, y) de(2’)
n’estplus
borné dans(D):
les
équations (2’)
et(1)
sontsingulières.
2. - Ce cas
singulier
a été traité pour lapremière
fois par 1VI. VOLTERRA(1),
qui
introduit les conditions suivantes :(1) Atti della R. Acc. delle Scienze di Torino, 8 Mars et 26 Avril 1896.
Annal?: della Scuola Snp. - Pisa. 6
A).
On an étant un
entier,
les ai desconstantes, hi(y)
etLi(x, y)
des fonctionscontinues,
ainsi que leurs dérivées parrapport
à y, dans les domainesrespectifs (I)
et(D).
B). K(y, y)
ne s’annule dans l’intervalle(I)
que pour la valeury=0.
n
C). 5li ai =1= 0,
de sorte quek(y, y)
admet la racine un ordre0
de
multiplicité
exactementégal à
n.D). L’équation algébrique
a toutes ses racines distinctes.
M. VOLTERRA établit alors les résultats suivants :
1°)
Si toutes les racines de(3)
ont leursparties
réellespositives, (1)
admet un.e solution et une seule continue dans(I).
2°)
Si(3)
a des racines dont lapartie
réelle estnégative,
la soLzc-tion de
l’équation (1)
n’estplus unique.
Le second de ces résultats a été
complété
par M. HOLMGREN(2)
en suivantla même méthode. On obtient l’énoncé :
3°)
Si(3)
admet r racines dont lesparties
réelles sontnégatives,
lesautres
ayant
leursparties
réellespositives,
la solutiongénérale
de(1) dépend
de r constantes arbitraires et s’écrit :Wi(Y), ~2(y),...., ~,.(y)
étant dessolutions,
linéairementdistinctes,
del’équation
homogène
~,3. - La
question
a étéreprise
par LALESCO(3) qui
retrouve les mêmes ré- sultats en suivant unanalyse
tout à fait différente de celle de MM. VOLTERRA et HOLMGRTN.~
(2) Ibid, 25 Fevrier 1900.
(3) Journal de Mathématiques, 1908, p. 125.
Nous ferons
quelques
remarquescomparatives
sur les deux méthodes.LALESCO admet pour le noyan un
développement
de formepuis
il détache le casparticulier
oùP(x, y)
estidentiquement
nul. Dans ce casparticulier l’équation (1) conduit, après (n+1) dérivations,
àl’équation
différentiellequi,
sous des restrictionscorrespondantes
auxprécédentes A), C),
est dutype
de
Dans le cas
général (P(x, y)
nonidentiquement nul)
LALESCOprocède
parapproximations
successives dont chacune est définie par uneéquation
dutype (4)
où le second membre est connu et
s’explicite
donc(méthode
de variation des cons-tantes)
par desintégrales
où interviennent les solutions fondamentales de(4).
En allant au fond des
choses,
il est aisi de voir que, dans la méthode de M.VOLTERRA,
on détache de même lapartie
du noyauensemble des termes
principaux
pour xet y petits, laquelle amènerait,
si elle étaitseule,
àl’équation
différentielleMais,
tandis que LALESCO a puemployer directement,
dans sonanalyse, l’équation
différentielle
(4),
MM. VOLTERRA et HOLMGREN nepouvaient
utiliser de même(5) qu’il
estpourtant
loisible de retrouver derrière leurs calculs etqui
en donne lefil directeur.
La méthode de LALESCO est formellement
beaucoup plus simple,
de sorte que c’est ellequi
estgénéralement exposée
dans les traités. Ellepermet
d’éviter la conditionD) posée plus
hautmais,
d’un autrepoint
de vue, elle estpourtant
unpeu moins
générale :
LALESCO l’aexposée
pour le cas où le noyauk(x, y)
del’équation (1)
estanalytique ;
il estclair,
comme il l’aindiqué,
quel’analyse
vautsous des
hypothèses plus larges, mais,
de toutesfaçons,
le passage parl’équation
(4) Au moins en première analyse et s’il est possible d’éviter de telles restrictions, ce
ne pourrait être, croyons-nous, que par des modifications profondes de la méthode, qui
perdrait alors ses avantages de simplicité.
différentielle nécessite que l’on dérive
(n ~ 1)
foisl’équation (1)
et il faudra doncadmettre l’existence des dérivées
n+ 1 ièmes de k(x, y) et
deh(y) {4).
Or M. VOLTERRA pose seulement les conditionsprécédentes A), C) :
existence des dérivéespremières
et
hypothèses
sur l’allure infinitésimale dek(x, y)
eth(y) lorsque x et y
appro- chent de zéro dans(D)
ou(I) :
ce sont là des conditionsplus larges
et tout àfait naturelles.
Observons d’autre
part
que la méthode de M. VOLTERRA pourra êtrepréfé-
rable s’il
s’agit
non seulement d’obtenir les théorèmesd’existence,
mais de déter-miner effectivement la ou les solutions d’une
équation singulière (1)
donnée. Cela vient au fond de ce quel’équation (5)
est infinimentplus
élémentaire que(4).
Les formules de M. VOLTERRA ne font intervenir que des fonctions élémentaires alors que les
approximations
successives de LALESCO se calculent à l’aide des solutions fondamentales de(4), qui
ne sont engénéral
pas connues en termes finis(5).
4. - Il
apparait
donc comme souhaitable desimplifier
la démonstration donnée par M. VOLTERRA pour les théorèmes d’existence tout restant à sonpoint
de vue.
C’est ce que
j’ai
cherché à faire ici. La méthode quej’expose plus
loin amèneaux théorèmes en
question
par des calculssimples
et d’une manièrequi
m’a paru très naturelle. Elle repose sur unedécomposition
du noyauqui permet
de pro- céder par récurrence etqui présente d’ailleurs,
enelle-même,
un certain intérêt.Je l’examine au
paragraphe
suivant.Le lecteur
qui
a en vue seulementl’équation singulière
de VOLTERRApeut
passer immédiatement au
paragraphe
3.§
2. - Les noyaux de et leurdécomposition.
J x
5. - Nous utiliserons dans la suite les notations de la théorie de la
sition de M. VOLTERRA.
Rappelons
seulement que leproduit
decomposition
dedeux fonctions
f(x, y)
etg{x, y)
est(composition
depremière espèce)
et renvoyons, pour les
propriétés
utiles de lacomposition
et des fonctions permu---- ---
(5)
Au même point de vue, il est intéressant de tenir compte d’un résultat de M. VOLTERRAqui montre, dans sa seconde note, que l’on peut introduire systématiquement des fonctions
symétriques des racines de (3).
** **
tables
(c’est-à-dire
telles quefg=gf)
auxexposés
de la théorie(6).
Leséquations
précédentes (1)
et(2’) peuvent
alors s’écrireen introduisant le
symbole
1 °(unité
decomposition ( ~ ))
et enposant
Il est d’ailleurs sous entendu que, dans
(1)
et(2’),
cp,h,
H nedépendent
que** **
de y
et que, dans lescompositions 9*gk
et la limite inférieured’intégration
est
(nous l’indiquons
ici par l’indice zéroplacé
en avant et au dessous dela
ligne).
Rappelons
enfin que, noyau et second membre étantsupposés
continus(c’est-
à-dire si l’on n’est pas dans le cas
singulier), l’équation (2’)
a pour solutionle noyau V~
(noyau
résolvant de étant donné par la série decomposition
ce noyau est
permutable
avec H et vérifie leséquations
d’où
équations qui
rendent d’ailleurs intuitif le passage de(2’)
à(6).
6. -
Plaçons
nous maintenant dans le cassingulier
et supposons que len
noyau
k(x, y)
se réduise à ses termesprincipaux
avec la condition C:(6)
Voir, par exemple, les Leçons sur la composition et les fonctions permutables deV. VOLTERRA et J. PÉRÈS. (Gauthier-Villars, 1924).
(7)
Loc. cit., p. 8.Le noyau M de
l’équation (2’)
se réduira àil est de forme
P étant un
polynome
et nous allons examinerquelques propriétés
de tels noyaux.Soient deux noyaux de
type (9) :
P et
P1
étant despolynomes,
ou mêmes des fonctionsquelconques
de la va-riable
t= x,
fonctions bornées etintégrables
pour Les noyaux sont yalors définis pour
0 x-Y;
on voit de suitequ’ils
sontpermutables
entre eux(8),
leur
produit
decomposition
étantdéfini,
luiaussi,
dans lechamp
et donnant un nouveau noyau de
type (9).
Il en sera de même
des puissances
decomposition
l Donc enfinle noyau résolvant
de y
YP(jo)
Y sera défini pour et sera detype (9).
7. - Prenons le cas
particulier
de deux noyauxoù a et b sont des constantes
quelconques,
ainsi que lesexposants
 et /-l. Bornons- nous, cequi
suffit pour lasuite,
au cas où Â et ,u sont différents et formonsIl
vient,
comme on le vérifie de suite(8) J’avais indiqué ailleurs (Journ. de Math., 1915, p. 60) que toutes les fonctions permu- tables avec
2yfl (a -~. ~ -~-~ 1 ~ 0)
sont de forme Si a +p = -1
ilfaut prendre la forme
y
et, pour a =0, 03B2 = -1,
on a bien le groupe de fonctionsz
permutables du texte.
79 Pour que les noyaux f et g soient résolvant l’un de l’autre il sera néces- saire et suffisant que
d’oic immédiatement
D’où l’énoncé suivant : Le noyau résolvant de
8. - Le calcul
qui précède
entraine aussi que: si l’on compose des binomesen nombre
quelconque
de formeoù les
constantes Âs
sont différentes entre elles on obtiendra uneexpression
de.x. ;
forme 1° - F avec
les coefficients
bs
se calculant aisément àpartir
des as et desÀs.
Nous nous trouvons tout naturellement amenés à étudier la
question
inverse :étant donné le noyau 1), 1
peut-on
trouver unedécomposition
de 1 0 - F enproduits
decomposition
et une telle
décomposition
est-elleunique?
9. - Or l’étude de cette
question
est biensimple.
Lescoefficients b,
et~,s
sontconnus, les
1s
étant tous distincts. On recherche les as. Nousimposons
auxdécompositions
cherchées la condition que lesexposants
des divers binomes duproduit symbolique
II interviennent tous effectivement dansF,
nous devons donc supposer que aucundes b,ç
n’est nul(9).
(9) C’est là une condition qu’il n’est pas indispensable d’introduire. Notons en effet que, pour un choix convenable des a,ç et des 1 il peut fort bien arriver que quelques uns des 6y soient nuls. On pourrait donc envisager des décomposition du type (11) dans lesquels le
Si nous remarquons que
tout revient à déterminer ai de
façon
que l’on aitavec
les
b$’
étant de nouvelles constantes.Admettons,
pour faire lecalcul,
queli-ai
est différent deli, ~3~...~ quitte
à vérifier à la fin que cette
hypothèse
est bien satisfaite. La valeur de F’ s’écrit de suited’après
p le calcul du n.° 7. On trouve dans F’ un terme en-Â +1. y 1 xi
dont le coefficient estnul,
un termequi
doitdisparaître,
cequi
donney l al
c’est une
équation
dedegré p
pour déterminerl’inconnue a1 ;
ilapparait
dès..
maintenant que le
problème
de ladécomposition
de 1° - F ne sera pas entièrementdéterminé;
ilapparaît
aussi que la conditionpréalable posée 1i -ai=f=À.S (s =1,
est satisfaite par toutes les racines de
(13),
lesbs
étant tous différents de zéro.En choisissant ai racine de
(13)
on est ramené à laquestion analogue
avec1~2013J~
F’
ayant
la même forme de F mais étant somme termes seulement. On renouvelleral’application
de la méthode.On arrive ainsi à l’énoncé suivant: la
décomposition (11)
estpossible
et deplusieurs
manières. ,10. - On vient de voir que, pour déterminer les as, on a à résoudre une suite
d’équations algébriques :
d’abordproduit symbolique II introduirait des exposants qui ne se retrouvent pas dans F. Cela n’a pas grand intérêt pour la suite et ne présente d’ailleurs pas de difficultés.
81
puis l’équation analogue
formée avecFi’
etc. Mais il existe des relations très
simples
entre ceséquations
succes-sives
(13), (14),....,
de sorte que lesdécompositions
cherchées s’écrivent immédia- tement dès que l’on connait les racines de(13).
Posons,
eneffet,
on a, pour a,
l’équation algébrique
Or le calcul du n.° 7 entraine de suite que
en
désignant
par ai la racine de(15) qui
a étéprise
pour valeur de Ecrivons maintenant(15)
sous la formepuis
transformons-la defaçon
à y fairedisparaître
le facteur 0 - 01(en
for-mant 1(0) -
f(ot) ).
Il vient --c’est-à-dire
qui
coîncide avec(14)
enprenant o==Â,-a,.
L’application
de la méthode suppose donc seulement connues les racines de(15), puisque
toutes leséquations algébriques
que l’on doit considérer se déduisent .~e(15)
en y éliminant les facteurs binomes donnant les racinesdéjà
utilisées.Toutes les racines de
(15)
seront utilisées à tour derôle; (15) peut
avoir desracines
multiples,
cela n’aménera aucunedifficulté,
chacunecomptant
autant defois
qu’il
y a d’unités dans son ordre demultiplicité.
X.En résumé les
décompositions
cherchées del’expression
1° - ~’ s’obtiendront de lafaçon
suivante: prenons toutesles p
racines del’équation (15) (dis-
tinctes ou
confondues)
et faisonscorrespondre
à chacune d’elles 6,g desexposants ~~,
on aura,d’après
cequi précède,
et on aura
d’où immédiatement
On voit très nettement l’arbitraire des
décompositions
cherchéesqui
est dansla
correspondance
établie entreles
etles a,;
il y adonc p!
tdécompositions possibles
dutype précédent.
§
3. -Application
àl’équation intégrale singulière
de Volterra.11. - Nous n’aurons besoin que d’un résultat très
particulier
entre lesprécé-
dents et nous
l’énonçons
ainsi:Lemme. - Soit le noyau
a2cquel
nous faisonscorresp01tdre l’équation
Cette
équation,
rendueentière,
est dedegré
p,si p
+ 1 est le nombre des coefficients ao, as,..., anqui
ne sont pas nuls. Soit ai l’une de ses racines et soit r leplus grand
entier inférieur à n tel quea~. ~
0. Considérons les deux noyaux(résolvant
l’un del’autre)
on aura, dans le domaine 0
x ~ y,
leségalités équ1:valentes:
83
Mi(x, y)
étant noyau de mêmetype
que(19)
tel que la somme
qui
yfigure
a un terme de moins.Les coefficients
ai’ sont
donnés paret
analogue
à(3)
formée avec lesai’
coïncide avecl’équation (3)
débarassée du facteur
La vérification directe est immédiate. Si l’on veut avoir l’énoncé
précédent
comme cas
particulier
des résultatsdu §
2 on fera attention auxchangements
de notations : les
As
du§
2 sont ici les nombres0, 1, 2,...., n -1,
ou du moinsceux de ces nombres
qui correspondents
à des coefficients ai nonnuls;
l’inconnue a de
l’équation (15)
est notée ici a-1 de manière que(15)
prenne exactement la forme(3)
donnée par M. VOLTERRA.12. - Revenons alors à
l’équation singulière (1),
ou à sonéquivalente
Nous nommerons
H(y)
le second membre et’ nous poserons le noyauy)
étantl’expression (19).
Les conditionsA), B), C) posées
au début en-trainent immédiatement la suivante :
A’). H(y)
etM(x, y)
sont bornées et continuesrespectivement
dans(I)
et
(D). y)
estcependant
discontinue pourx=y=O,
mais en restantbornée;
il
importe
peu pour la suite où l’essentiel est que les fonctions considérées restent bornées et soientintégrables).
Nous avons donc à traiter
l’équation
qui peut
encore s’écrire(1°) Bien entendu les valeurs de l’indice i qui correspondraient à des ai nuls ne doivent
pas intervenir dans le calcul, et l’on peut être ainsi assuré de ne jamais rencontrer de déno- ll1inateur
Â,
- i - 1 nul.sous les
hypothèses A’).
Toute la difficulté vient de lapartie singulière
du noyauy);
mais le lemmeprécédent permettra
de réduire cettepartie singulière.
13. - Si les noyaux
lJ:f, fi,
gi étaient bornés dans(D) -
cequi
n’est pas lecas -- la
réduction, laquelle
serait d’ailleurs sansintérêt,
serait fortsimple.
?f
(22),
en lacomposant
par1° -fs
et en tenantcompte
de(20)
donneraitavec
(23)
étant d’ailleurséquivalente
à(22)
àlaquelle
on repasse encomposant
par
~1° -g1), puisque Yi
est le noyau résolvant de f.Mais les calculs que nous venons
d’indiquer
sontlégitimes, malgré
la limiteinférieure
d’intégration zéro,
si les fonctionsfi,
g~ i sont dutype :
l’exposant u ayant
sapartie
réellepositive.
Il est clair en effet que les inté-grales
que définissent lescompositions
restentconvergentes
et que l’onpeut
yéchanger
lessignes d’intégration,
cequi
donne l’associativité desproduits
decomposition,
surlaquelle
repose en fait le calculprécédent.
Il
n’y
aura doncjamais
de difficulté concernant oùapparait +1,
avec... ~ xQl-1
y .
un
exposant
rpositif.
Dansfi apparait
de même -61 et le calcul du début de yce numéro sera valable si la
partie
réellede 03C31
estpositive.
En résumé : toute racine de(3) qui
a sapartie
réellepositive permet
de passer de(22)
à uneéquation (23) équivalente
en cequi
concerne la recherche des solutionsbornées, plus simple parcequ’il
y a un terme de moins dans lapartie singulière
du noyau.
L’équation (23)
est d’ailleurs exactement du mêmetype
que(22)
carles fonctions
11ft
etHi qui
yfigurent
sont bornées : parexemple l’intégrale qui
intervient dans
M1
est telle queavec
0/ =partie
réelle de ai.85 Si
(3)
a une autre racine àpartie
réellepositive
distincte ou non de ai, on pourraappliquer
à nouveau leprocédé
deréduction,
et ainsi de suite.Lorsque
toutes les racines de(3)
ont leursparties
réellespositives,
on auraainsi une
équation (24)
où la
partie singulière
du noyau adisparue
et oùfl,
et sont des fonctionsbornées. C’est une
équation
de VOLTERRA de secondeespèce qui
est dutype
habituel et à
laquelle s’applique
la théorieclassique.
Nous retrouvons ainsi lepremier
résultat de M. VOLTERRA :l’équation (1)
a, dans cesconditions,
uneseule solution
(bornée).
De toutes
façons
on pourra, par leprocédé
de réductionqui
vient d’êtredonné,
se débarasser de toutes les racines
qui
ont leursparties
réellespositives.
Il nousreste donc à examiner le cas oi~ toutes les racines de
(3)
ont leursparties
réelles
négatives.
; -
14. - Il
n’y
aplus
rien à tirer alors de lacomposition
de(22)
par1° - f1
avecla limite inférieure
d’intégration zéro,
et cela nousoblige
à modifier leprocédé
de réduction.
Le nouveau
procédé conduit,
comme on le verra, à uneéquation qui
n’a pasb
tout à fait la même forme que
(22),
mais oùfigure
enplus
uneintégrale .
Nousy
envisagerons donc,
dès ledébut,
au lieu de(22),
uneéquation
contenant un telterme,
à savoirN(x, y) désignant
un nouveau noyau donné dans lechamp
borné et continu
(ou
au moinsintégrable)
dans cechamp. L’équation (25)
donne
(22)
comme casparticulier
en yprenant
N= 0 et on verra que les ré- ductions successives conservent ce mêmetype (25).
cp(y)
étant une solution bornée de(25)
et ai une racine(de partie
réellenégative)
del’équation (3),
iln’y
a pas d’obstacle àremplacer
par* :* : ; * ,
nous avons
déjà
vu que lescompositions
par gi n’amenaient . pas de difficultés. Enposant
l’équation (25)
s’écritEn
désignant
parL(y)
le secondmembre,
surementborné,
etposant
pour uninstant 41
on a
l’équation
différentielled’où
(i étant une constante arbitraire. Le second membre tend vers zéro avec y, on dérive sans difficultés et obtient
À
étant une autre constante arbitraire. En tenantcompte
de(26)
on a unenouvelle
équation
enqui, d’après
le calculprécédent,
estéquivalente
à(25)
en ce
qui
concerne la recherche des solutions bornées. Or cetteéquation
s’écrit :avec
87 et il est clair que
Hi, Ni respectivement
définis dans leschamps (I), (D)
et(D’)
y sont bornées.
La réduction est ainsi faite. La nouvelle
équation (27)
a même forme que(25),
ymais avec un terme de moins dans la
partie singulière
du noyau et une cons- tante arbitraire au second membre.02 étant une autre racine de
(3) ayant
sapartie
réellenégative,
onpeut
recommencer la réduction sur
(27).
Le terme du second membre donneraun terme de forme ou bien
log y)
dans le casoù 02=01
(cas
où a, est racinemultiple
de(3)),
A et Bayant
des valeursévidentes;
on aura deplus
au second membre un termeyy-c,2, où y
est unenouvelle constante arbitraire.
15. -
Puisque,
parhypothèse,
toutes les racines de(3)
ont leursparties
réellesnégatives,
onpoursuivra
la réduction en éliminantcomplètement
lapartie
sin-gulière
M. On aboutira enfin à uneéquation
de formeoù les fonctions
P, Q, Ro, Ri
sont connues et bornées et où les ai sont des constantesarbitraires,
p étant d’ailleurs ledegré
del’équation (3). Il
est évident(cf.
fin du n.°14)
que les fonctionsR1, R2’’’’’’ .Rp
sont linéairementindépefi-
dantes
L’équation (29)
est dutype
à limitesfixes ;
ellepeut
s’écrireen
prenant
le noyan Ségal
à P ou àQ
suivantque i
est inferieur ousupé-
rieur à y. On en aura la solution par des
approximations successives,
évidemmentconvergentes
si b est assezpetit
p01tr quece
qui
ne fait pas dedifficulté ;
on retrouvera dans cette solution les constantesarbitraires,
sûrementindépendantes,
a,.En combinant ces résultats et ceux des numéros
précédents
on a bien tousles théorèmes d’existence énoncés au début.
(U) Ces fonctions sont d’ailleurs solutions fondamentales de l’équation différentielle associée au noyau y) (équation (5), § 1).
16. -
Quelques
remarques pour terminer.Dans le cas du racines à
partie
réellenégative
il fautsupposer b
assezpetit,
ce
qui
restreint l’intervalle(I)
de definition des solutions99(y)
obtenues. C’estlà une restriction
qui
seprésentait
aussi dansl’analyse
de HOLMGREN etqui
estsans
importance,
car il est aisé deprolonger
une solution99(y).
Les calculs de MM. VOLTERRA et HOLMGREN
supposent
essentiellement quel’équation (3)
a toutes ses racines distinctes. Dans la méthode de LALESCOégalement
il faut traiter àpart
le cas où les racines del’équation (3)
ont desdifférences nulles ou
entières,
la formeanalytique
des solutions fondamentales del’équation
de FUCHS~4)
étant alors modifiée. Il est intèressant de noter que notre méthode n’établit pas de distinction entre ces divers cas : tandis quel’expression analytique
des solutions fondamentales del’équation
differentielle(5)
,
* *
se modifie pour le cas des racines
multiples,
notredécomposition
de(1° * M), décomposition
dutype (17),
se faittoujours
exactement demême,
que les racines soientsimples
oumultiples.
Nous avons laissé de coté le cas où
(3)
aurait des racines dont lapartie
réelle serait
nulle;
le lecteur retrouvera sanspeine
les résultats de LALESCO concernant ce cas.Il est à
peine
besoind’indiquer
que les racinesimaginaires
de(3)
n’améne-ront,
dansl’analyse précédente,
aucunedifficulté;
lesimaginaires disparaissent
bien entendu d’elles-mêmes dans les formules finales.
LEONIDA TONELLI - Diretlore responsabile. Finito di stampare il 27 dicembre 1935 - XIV.