Chapitre 13 : Équation linéaire du 1 ier et 2 sd ordre.
I Résolution des équations différentielles linéaires d’ordre 1
A Définition.
Rem1. Une équation différentielle est une équation qui dont l’inconnue est une fonction et non des réels ou ou des complexes.
• Soitpa, bq PR2, l’équation
y1`ay“b (E)
où l’inconnue est la fonction y est appelée une équation différentielle linéaire
loomoon
y1etyn’interviennent
qu’à la puissance 1
d’ordre 1 loooomoooon
seulsyety1
apparaissent
à coefficients constants.
loooooooooooooomoooooooooooooon
aetbsont des constantes
• On appelle l’équation
y1`ay“0 (E0)
l’équation différentielle homogène associée àpEq.
•
Rem2. On peut décider que l’équation n’existe que sur un un intervalleIdeR.
Une solution depEqest une fonction dérivableydéfinie surRà valeurs dansRvérifiant
@tPR y1ptq `ayptq “b Définition 1
B Résolution de l’équation homogène.
Rem3. La fonction exponentielle est solution du cas où a“ ´1.
SoitaPR.
L’équation différentielle linéaire homogène d’ordre 1
y1`ay“0 (0)
admet comme ensemble de solution
S0“ tÞÑKe´at, K PR( Théorème 1
Démonstration 1.
Rem4. Montrer que les éléments deE0sont solutions, est le "sens"
simple : il suffit de vérifier.
SoitKPRety:tÞÑKe´at. Montrons quey solution depE0q: f est alors dérivable surRet on a
@tPR f1ptq “ ´Kae´at
D’où
@tPR f1ptq `afptq “ ´Kae´at`aKe´at“0 Ainsif est bien solution depE0q.
Démonstration 2.
Rem5. Pour ce sens : 1. On suppose l’existence une telf fonction solution de pE0q.
2. On introduit une fonctiongdéfinie à partir def et dont la dérivée sera nulle 3. Elle sera donc constante (ce sera la constantek).
4. On en déduit la fonctionf
Réciproquement soity une solution depE0q. On va montrer qu’il existeKPRtel que
@tPR yptq “Ke´at Soit alors z : R Ñ R
t ÞÑ eatyptq
z est dérivable surRen tant que produit de fonctions dérivables et on a, pour tPR z1ptq “aeatyptq `eaty1ptq “eatpy1ptq `ayptqq “0
z est donc une fonction constante, il existe ainsiKPRtel que
@tPRzptq “K
C’est-à-dire
@tPR yptq “Ke´at
C Solution particulière.
Rem6. Les coefficients étant constant, trouver une solution particulière est simple : pour l’ordre 1 ont peut choisir des fonctions polynôme de degré 1.
Soitpa, bq PR2. On considère l’équation différentielle linéaire d’ordre 1
y1`ay“b (E)
— Sia‰0 alors y0 : R Ñ R t ÞÑ ba
est une solution depEq.
— Sia“0 alors y0 : R Ñ R t ÞÑ bt
est une solution depEq.
Proposition 2
Démonstration 3. Il suffit de remplacer dans l’équationpEq, pour vérifier que ces fonctions sont solu- tions.
D Principe de superposition.
Rem7. Ce principe de superposition fonctionne que les coefficientsaetb soient des constantes ou des fonctions et que l’ordre soient 1 où ně1.
Soitpa, b1, b2q PR3 et soitpλ1, λ2q PR2.
Soit y1 une solution de l’équation différentielle y1 `ay “ b1 et soit y2 une solution de l’équation différentielle y1`ay“b2.
Alorsλ1y1`λ2y2 est une solution dey1`ay“λ1b1`λ2b2.
Théorème 3(Principe de superposition pour les équations de degré 1)
Démonstration 4.
Rem8. In suffit de vérifier
Soitpa, b1, b2q PR3et soitpλ1, λ2q PR2.
Soit y1 une solution de l’équation différentielle y1`ay “ b1 et soit y2 une solution de l’équation différentielley1`ay“b2.
Soit alorsf “λ1y1`λ2y2. On af1“λ1y11`λ2y21. D’où
f1`af “λ1y11 `λ2y21 `apλ1y1`λ2y2q “λ1`
y11 `ay1˘
`λ2`
y21 `ay2˘
“λ1b1`λ2b2 Ainsiλ1y1`λ2y2 est bien une solution dey1`ay“λ1b1`λ2b2.
E Résolution de l’équation générale.
Rem9. Il suffira simplement d’additionner une solution particulière aux solutions générales.
Soitpa, bq PR2. On considère l’équation différentielle linéaire d’ordre 1
y1`ay“b (E)
• Sia‰0 alors l’ensemble des solutions depEqest S “
"
tÞÑKe´at`b
a , K PR
*
• Sia“0 alors l’ensemble des solutions depEqest S“ ttÞÑK`bt , K PRu Théorème 4
Démonstration 5. Soitpa, bq PR2. On considère l’équation différentielle
y1`ay“b (E)
et son équation homogène associée
y1`ay“0 (E0)
NotonsS l’ensemble des solutions depEqetS0l’ensemble des solutions depE0q. Soity0 une solution particulière depE0q.
Rem10. L’égalité de deux ensembles se montre très souvent par double inclusions.
Nous allons montrer pardouble inclusionsque :
ty0`y , yPS0u “S
• Montrons d’abord Ă.
Rem11. On utilise dans les deux cas le principe de superposition.
Soit y une solution de pEq. Alors, d’après le principe de superposition,y`y0 est une solution de l’équation différentielley1`ay“b`0, c’est-à-dire depEq.
Ainsi
ty0`y , yPS0u ĂS
• Montrons maintenant Ą.
Soit maintenant f une solution de pEq et g “ f ´y0. D’après le principe de superposition, g“f´y0est une solution de l’équation différentielley1`ay“b´b, c’est-à-dire depE0q.
Ainsi, comme f “y0`g, f s’exprime bien comme la somme de la solution particulière y0 et d’une solution de pE0q.
D’où
SĂ ty0`y , yPS0u Et donc
S “ ty0`y , yPS0u
F Problème de Cauchy.
Problème de Cauchy
Rem12. On parlera souvent de condition initiale pour ypt0q “y0. Pour la fonction exponentielle cette condition est yp0q “1 (De plus a“ ´1 etb“0).
Soitpa, bq PR2,t0PRety0PRLe problème
pPq:
#y1`ay“b ypt0q “y0
Rem13. La problème de Cauchy admettra toujours qu’une unique solution.
est appelé unproblème de Cauchypour les équations différentielles d’ordre 1. Il admet une unique solution.
Définition-Proposition 5
Démonstration 6.
Rem14. On connait l’expression générale d’une solution sans condition initiale. On montre que la constanteKest conditionnée par la condition initiale.
Sia‰0 alors les solutions de pEqsont de la forme y:tÞÑÞÑKe´at`b
a
Une telle fonction est solution depPqsi et seulement si Ke´at0`b
a“y0 C’est-à-dire si et seulement si
K“eat0 ˆ
y0´ b a
˙
Ainsi la fonction
y : R Ñ R
t ÞÑ ` y0´ab˘
eapt0´tq`ab est l’unique solution depPq.
Démonstration 7. Sia“0 alors les solutions de pEqsont de la forme y:tÞÑÞÑK`bt
Une telle fonction est solution depPqsi et seulement si K`bt0“y0
C’est-à-dire si et seulement si
K“y0´bt0 Ainsi la fonction
y : R Ñ R
t ÞÑ bpt´t0q `y0 est l’unique solution depPq.
Exemple 1. On va résoudre le problème de Cauchy pPq:
#
y1´3y“5 yp0q “2 L’ensemble des solutions de l’équationy1´3y“5 est
S“
"
tÞÑKe3t´5
3 , K PR
*
SoitKPRet y : R Ñ R t ÞÑ Ke3t´53
On va déterminer pour quelle valeur deK a-t-onyp0q “2.
On ayp0q “K´53, il nous faut donc prendreK“2`53 “113 Ainsi l’unique solution du problème de CauchypPqest
y : R Ñ R
t ÞÑ 11e3t3´5
II Résolution des équations différentielles linéaires d’ordre 2
Soitpa, b, cq PR3. On cherche résoudre l’équation différentielley2`ay1`by“c. On va procéder suivant le même schéma que pour les équations du premier ordre
A Définition.
• Soitpa, b, cq PR3, l’équation
y2`ay1`by“c (E)
où l’inconnue est la fonctiony est appelée une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants.
• On appelle l’équation
y2`ay1`by“0 (E0)
l’équation différentielle homogène associée àpEq.
• Une solution depEqest une fonction deux fois dérivableydéfinie surRà valeurs dans Rvérifiant
@tPR y2ptq `ay1ptq `byptq “c Définition 2
B Résolution de l’équation homogène
Rem15. On remarque que pour une équation linéaire d’ordre 2, il faudra la combinaison linéaire de deux fonctions pour engendrer l’ensemble solution.
Soitpa, bq PR2. On s’intéresse à l’équation différentielle linéaire homogène d’ordre 2
y2`ay1`by“0 (E0)
Soit P : R Ñ R
x ÞÑ x2`ax`b
On appelleP le polynôme caractéristique de l’équationpEq.
3 cas sont alors possibles
‚ ∆ ą0. Le polynôme P admet deux racines réelles distinctes λet µ. L’ensemble S0
des solutions depE0qest alors :
S0“ tÞÑAeλt`Beµt, pA, Bq PR2(
‚ ∆ “ 0. Le polynômeP admet une racine double λ. L’ensemble S0 des solutions de pE0qest alors :
S0“ tÞÑAeλt`Bteλt, pA, Bq PR2(
‚ Rem16. Le cas ∆ă0
est très courant en physique (sans jeu de mot) notamment pour tous phénomènes ondulatoires.
∆ă0. Le polynôme P admet deux racines complexes conjuguéesα`iβ et α´iβ.
L’ensembleS0 des solutions depE0qest alors :
S0“ tÞÑeαtpAcospβtq `Bsinpβtqq , pA, Bq PR2( Théorème 6
1 Cas ∆ ą 0
Démonstration. ‚Cas où le polynômeP admet deux racines réelles distinctesλetµ
— Commençons par prouver que les fonctions de la forme tÞÑAeλt`Beµt avecpA, Bq PR2 sont bien des solutions depE0q.
Soit doncpA, Bq PR2 et f : R Ñ R x ÞÑ Aeλt`Beµt
f est deux fois dérivables en tant que somme de fonctions deux fois dérivables et on a, pour tPR
f1ptq “λAeλt`µBeµt f2ptq “λ2Aeλt`µ2Beµt
Alors, pourtPR,
f2ptq `af1ptq `bfptq “λ2Aeλt`µ2Beµt`a`
λAeλt`µBeµt˘
`b`
Aeλt`Beµt˘
“Aeλt`
λ2`aλ`b˘
`Beµt`
µ2`aµ`b˘
“AeλtPpλq `BeµtPpµq
“0`0
“0
Ainsif est bien une solution de pE0q. On en déduit que tÞÑAeλt`Beµt, pA, Bq PR2(
ĂS0
— Montrons maintenant que toute solution depE0qpeut s’écrire sous la formetÞÑAeλt`Beµtavec pA, Bq PR2.
λet µ sont les deux racines du polynômeX2`aX `b ainsi, d’après les relations coefficients- racines (vues dans le chapitre « Nombres Réels et complexes, Trigonométrie »)
a“ ´pλ`µq etb“λµ Soityune solution depE0qet soit z : R Ñ R
t ÞÑ e´λtyptq On sait quey est une solution depE0q, ainsiy vérifie
@tPR y2ptq ´ pλ`µqy1ptq `λµyptq “0
zest deux fois dérivable en tant que produit de fonctions deux fois dérivables et on a, pourtPR z1ptq “ ´λe´λtyptq `e´λty1ptq “e´λt`
y1ptq ´λyptq˘ z2ptq “λ2e´λtyptq ´2λe´λty1ptq `e´λty2ptq “e´λt`
y2ptq ´2λy1ptq `λ2yptq˘ Alors, pourtPR, on a
z2ptq ` pλ´µqz1ptq “e´λt``
y2ptq ´2λy1ptq `λ2yptq˘
` pλ´µq`
y1ptq ´λyptq˘˘
“e´λt`
y2ptq ´2λy1ptq `λ2yptq `λy1ptq ´λ2yptq ´µy1ptq `λµyptq˘
“e´λt`
y2ptq ´ pλ`µqy1ptq `λµyptq˘
“0
z1 est alors solution de l’équation différentielle linéaire d’ordre 1 f1` pλ´µqf “0
On a déjà déterminé les solutions de ce type d’équation. Il existe doncKPRtel que
@tPR z1ptq “Ke´pλ´µqt
On primitive cette relation, il existe doncCPRtel que
@tPR zptq “ K
µ´λepµ´λqt`C D’où
@tPR yptq “ K
µ´λeµt`Ceλt En notantA“ µ´λK et B“Con aboutit bien à la forme voulue.
On a donc montré que
S0Ă tÞÑAeλt`Beµt, pA, Bq PR2( Et donc
S0“ tÞÑAeλt`Beµt, pA, Bq PR2(
2 Cas ∆ “ 0
Démonstration. ‚Cas où le polynômeP admet une racine doubleλ.
On a alorsP “X2´2λX`λ2, c’est-à-dire
a“ ´2λ et b“λ2
— Commençons par prouver que les fonctions de la formetÞÑAeλt`BteλtavecpA, Bq PR2 sont bien des solutions depE0q.
Soit doncpA, Bq PR2 et f : R Ñ R x ÞÑ Aeλt`Bteλt
f est deux fois dérivables en tant que somme de fonctions deux fois dérivables et on a, pour tPR
f1ptq “λAeλt`λtBeλt`Beλt“eλtpλA`λtB`Bq f2ptq “λ2Aeλt`λ2tBeµt`2λBeλt“eλt`
λ2A`2λB`λ2tB˘ Alors, pourtPR,
f2ptq `af1ptq `bfptq “eλt``
λ2A`2λB`λ2tB˘
`apλA`λtB`Bq `bpA`Btq˘
“eλt` A`
λ2`aλ`b˘
`Bt`
λ2`aλ`b˘
`Bp2λ`aq˘
“eλtpAPpλq `BtPpλq `Bp2λ` p´2λqqq
“eλtp0`0`0q
“0
Ainsif est bien une solution de pE0q. On en déduit que tÞÑAeλt`Bteλt, pA, Bq PR2(
ĂS0
— Montrons maintenant que toute solution de pE0qpeut s’écrire sous la forme t ÞÑ Aeλt`Bteλt avecpA, Bq PR2.
Soityune solution depE0qet soit z : R Ñ R t ÞÑ e´λtyptq On sait quey est une solution depE0q, ainsiy vérifie
@tPR y2ptq ´2λy1ptq `λ2yptq “0
zest deux fois dérivable en tant que produit de fonctions deux fois dérivables et on a, pourtPR z1ptq “ ´λe´λtyptq `e´λty1ptq “e´λt`
y1ptq ´λyptq˘ z2ptq “λ2e´λtyptq ´2λe´λty1ptq `e´λty2ptq “e´λt`
y2ptq ´2λy1ptq `λ2yptq˘
“0 z2est donc la fonction nulle. En primitivant deux foisz2on montre alors qu’il existepA, Bq PR2 tel que
@tPR zptq “A`Bt C’est-à-dire
@tPR yptq “Aeλt`Bteλt On a donc montré que
S0Ă tÞÑAeλt`Bteλt, pA, Bq PR2( Et donc
S0“ tÞÑAeλt`Bteλt, pA, Bq PR2(
3 Cas ∆ ă 0
Démonstration. ‚Cas où le polynômeP admet deux racines complexes conjuguéesα`iβetα´iβ On a alorsP “X2´2αX` pα2`β2q.
— Commençons par prouver que les fonctions de la forme t ÞÑ eαtpAcospβtq `Bsinpβtqq avec pA, Bq PR2 sont bien des solutions depE0q.
Soit doncpA, Bq PR2 et f : R Ñ R
x ÞÑ eαtpAcospβtq `Bsinpβtqq
f est deux fois dérivables en tant que somme de fonctions deux fois dérivables et on a, pour tPR
f1ptq “αeαtpAcospβtq `Bsinpβtqq `βeαtp´Asinpβtq `Bcospβtqq
“αfptq `βeαtp´Asinpβtq `Bcospβtqq
f2ptq “α2eαtpAcospβtq `Bsinpβtqq `2αβeαtp´Asinpβtq `Bcospβtqq ´β2eαtpAcospβtq `Bsinpβtqq
“ pα2´β2qfptq `2αβeαtp´Asinpβtq `Bcospβtqq
“ pα2´β2qfptq `2α`
f1ptq ´αfptq˘ Alors, pourtPR,
f2ptq `af1ptq `bfptq “f2ptq ´2αf1ptq ` pα2`β2qfptq
“ pα2´β2qfptq `2α`
f1ptq ´αfptq˘
´2αf1ptq ` pα2`β2qfptq
“ pα2´β2qfptq `2αf1ptq ´2α2fptq ´2αf1ptq ` pα2`β2qfptq
“0
Ainsif est bien une solution de pE0q. On en déduit que
tÞÑeαtpAcospβtq `Bsinpβtqq , pA, Bq PR2( ĂS0
— Cette partie de la preuve ne peut se faire sans introduire le concept de dérivabilité des fonctions deRdansC. Pour ne pas compliquer outre mesure ce cours, on a pris le parti de ne pas aborder cette notion et donc d’admettre cette partie de la preuve.
On admet donc que
S0Ă tÞÑeαtpAcospβtq `Bsinpβtqq , pA, Bq PR2( Ce qui entraine que
S0“ tÞÑeαtpAcospβtq `Bsinpβtqq , pA, Bq PR2(
Rem 17. Dans le cas oùP admet deux racines complexes on a vu que S0“ tÞÑeαtpAcospβtq `Bsinpβtqq , pA, Bq PR2(
Or, on sait qu’une expression de la formeAcospβtq`Bsinpβtqpeut se mettre sous la formeRcospβt`ϕq avecpR, ϕq PR2. On peut alors montrer que
S0“ tÞÑReαtcospβt`ϕq, pR, ϕq PR2(
Une telle écriture a plus d’intérêt en physique qu’en mathématiques car elle permet une lecture aisée de l’amplitude et du décalage de phase de la solution. En mathématiques on préférera la forme t ÞÑ eαtpAcospβtq `Bsinpβtqq qui a l’avantage de faire apparaître clairement une base de l’espace des solutions (au sens des bases des espaces vectoriels, notion qui viendra plus tard dans l’année).
Exemple 2. 1. Résolvons l’équation différentielle homogène
y2´y1´12y“0 (H1)
SoitP1“X2´X´12. Déterminons les racines deP.
Le discriminant deP est ∆“ p´1q2´4ˆ p´12q “49“72.P admet donc deux racines réelles distinctes qui sont 4 et´3.
L’ensemble des solutions depH1qest donc
SH1 “ tÞÑAe4t`Be´3t, pA, Bq PR2(
2. Résolvons l’équation différentielle homogène
y2`4y1`4y“0 (H2)
SoitP“X2`4X`4. Déterminons les racines deP.
Le discriminant deP est ∆“42´4ˆ4“0.P admet donc une racine double qui est´2.
L’ensemble des solutions depH2qest donc
SH2 “ tÞÑAe´2t`Bte´2t, pA, Bq PR2( 3. Résolvons l’équation différentielle homogène
y2´8y1`17y“0 (H3)
SoitP“X2´8X`17. Déterminons les racines deP.
Le discriminant de P est ∆ “ p´8q2´4ˆ17 “ 64´68 “ ´4. P admet donc deux racines complexes conjuguées qui sont 4`iet 4´i
L’ensemble des solutions depH3qest donc
SH3 “ tÞÑe4tpAcosptq `Bsinptqq , pA, Bq PR2(
C Résolution de l’équation générale
Maintenant que l’on a résolupHqil ne nous reste plus qu’à déterminer une solution particulière de l’équation avec second membre. Là encore on va chercher parmi des fonctions simples : les fonctions polynomiales de degré 2.
Soit donc f : R Ñ R
t ÞÑ αt2`βt`γ
, on cherche à quelle condition sur pα, β, γqf est-elle so- lution de l’équation différentielle
y2`ay1`by“c (E)
f est deux fois dérivable surRet on a
@tPR f1ptq “2αt`β f2ptq “2α Ainsi, pourtPRon a
f2ptq `af1ptq `bfptq “bαt2` pbβ`2aαqt` p2α`aβ`bγq f est donc solution depEqsi et seulement si
$
’&
’%
bα “0
bβ`2aα “0 2α`aβ`bγ “c 3 situations sont alors possibles
— Sib‰0 alors on prendα“0,β “0 etγ“ cb, soitf :tÞÑ cb
— Sib“0 eta‰0 alors on prend α“0,β“ ca et γ“0, soitf :tÞÑ cat
— Sib“0 eta“0 alors on prend α“c2,β“0 etγ“0, soitf :tÞÑ 2ct2 On en déduit la proposition suivante
Soitpa, b, cq PR3, on considère l’équation différentielle
y2`ay1`by“c (E)
3 situations sont alors possibles
— Sib‰0 alors f : R Ñ R t ÞÑ cb
est une solution depEq
— Sib“0 eta‰0 alors f : R Ñ R t ÞÑ act
est une solution depEq
— Sib“0 eta“0 alors f : R Ñ R est une solution depEq Proposition 7
En combinant les solutions depHqet les solutions particulières depEqon obtient alors l’ensemble des solutions depEq.
Soitpa, b, cq PR3, on considère l’équation différentielle
y2`ay1`by“c (E)
On définit f0 par
— Sib‰0 alors f0 : R Ñ R t ÞÑ cb
— Sib“0 eta‰0 alors f0 : R Ñ R t ÞÑ cat
— Sib“0 eta“0 alors f0 : R Ñ R t ÞÑ c2t2 On définit le polynôme P “X2`aX`b Plusieurs cas sont possibles
‚ Le polynômeP admet deux racines réelles distinctesλetµ. L’ensembleSdes solutions depEqest alors
SH“ tÞÑAeλt`Beµt`f0, pA, Bq PR2(
‚ Le polynômeP admet une racine doubleλ. L’ensembleSdes solutions depEqest alors SH“ tÞÑAeλt`Bteλt`f0, pA, Bq PR2(
‚ Le polynômeP admet deux racines complexes conjuguéesα`iβetα´iβ. L’ensemble S des solutions depEqest alors
SH“ tÞÑeαtpAcospβtq `Bsinpβtqq `f0, pA, Bq PR2( Théorème 8
Démonstration 8. Soitpa, b, cq PR3. On considère l’équation différentielle
y2`ay1`by“c (E)
et son équation homogène associée
y2`ay1`by“0 (H)
NotonsS l’ensemble des solutions depEqet SH l’ensemble des solutions depHq.
Soity0 une solution particulière depEq.
Soit y une solution de pHq alors, d’après le principe de superposition, y `y0 est une solution de l’équation différentielley2`ay1`by“c`0, c’est-à-dire depEq.
Ainsi
ty0`y , yPSHu ĂS
Soit maintenantf une solution depEqetg“f´y0. D’après le principe de superposition,g“f´y0
est une solution de l’équation différentielley2`ay1`by“c´c, c’est-à-dire depHq.
Ainsi, comme f “y0`g, f s’exprime bien comme la somme de la solution particulière y0 et d’une solution de pHq.
D’où
S Ă ty0`y , yPSHu Et donc
S “ ty0`y , yPSHu
Rem 18. A priori il semble y avoir 9 cas possibles mais si on regarde de plus près il n’y en a que 5.
En effet, sib“0 et a‰0 alorsP “X2`aX admet forcement deux racines réelles distinctes (0 et´a) et si a“b“0 alorsP “X2 admet une racine double 0.
D Principe de superposition.
Principe de superposition pour les équations de degré 2 Soit pa, b, c1, c2q P R3 et soit pλ1, λ2q PR2.
Soity1 une solution de l’équation différentielley2`ay1`by“c1 et soity2une solution de l’équation différentielle y2`ay1`by“c2.
Alorsλ1y1`λ2y2 est une solution dey2`ay1`by“λ1c1`λ2c2. Théorème 9
Démonstration. Soitpa, b, c1, c2q PR3et soitpλ1, λ2q PR2.
Soity1une solution de l’équation différentielley2`ay1`by“c1et soity2une solution de l’équation différentielley2`ay1`by“c2.
Soit alorsf “λ1y1`λ2y2. On af1“λ1y11`λ2y21 etf2“λ1y21`λ2y22. D’où
f2`af1`bf“λ1y12`λ2y22`a`
λ1y11 `λ2y12˘
`bpλ1y1`λ2y2q
“λ1`
y12`ay11 `by1˘
`λ2`
y22`ay12`by2˘
“λ1b1`λ2b2
Ainsiλ1y1`λ2y2 est bien une solution dey2`ay1`by“λ1b1`λ2b2.
Rem 19. Le principe de superposition est très utile en physique et en particulier en mécanique.
Considérons une solide de masseM soumis à deux forcesF~1etF~2que l’on suppose colinéaires à l’axe Ox. Le solide est alors en mouvement rectiligne et sa position au cours du tempsxptqvérifie le principe fondamental de la dynamique
M x2ptq “F1`F2
Il est parfois compliqué de résoudre cette équation différentielle. Toutefois le principe de superpo- sition nous dit qu’il suffit de résoudre les équations différentielles
M x2ptq “F1 etM x2ptq “F2 et d’additionner les solutions.
E Problème de Cauchy.
Problème de Cauchy
Rem20. Il est important que les deux conditions initiales portent sur le même instantt0.
De même, pourpa, b, cq PR3,t0PRetpy0, y01q PR2 Le problème
pPq:
$
&
%
y2`ay1`by“c ypt0q “y0
y1pt0q “y10
est appelé un problème de Cauchy pour les équations différentielles d’ordre 2. Il admet une unique solution.
Définition-Proposition 10
Démonstration. Admis
Exemple 3. On va résoudre le problème de Cauchy
pPq:
$
’&
’%
y2´8y1`17y“5 yp0q “3
y1p0q “ ´1
On a déjà vu que l’ensemble des solutions de l’équation différentielle homogèney2´8y1`17y“0 est
SH“ tÞÑe4tpAcosptq `Bsinptqq , pA, Bq PR2(
Ainsi l’ensemble des solutions de l’équation différentielley2´8y1`17y“5 est S“
"
tÞÑ 5
17`e4tpAcosptq `Bsinptqq , pA, Bq PR2
*
SoitpA, Bq PR2 et y : R Ñ R
t ÞÑ 175 `e4tpAcosptq `Bsinptqq
On va déterminer les valeurs deAet B pour lesquellesyp0q “3 ety1p0q “ ´1.
On a #
yp0q “175 `A y1p0q “4A`B Ainsi
#A “3´175 B “ ´1´4A
D’où #
A “ 4617 B “ ´20117
Finalement l’unique solution de notre problème de Cauchy est
y : R Ñ R
t ÞÑ 5`e
4tp46 cosptq´201 sinptqq 17
III Méthodes de résolution.
On en déduit une méthode pour résoudre les équations différentielles linéaires
‚ On résout l’équation homogènepE0q
‚ On trouve une solution particulière depEq.
‚ On obtient la forme générale des solutions depEqen additionnant notre solution par- ticulière à la forme générale des solutions depE0q.
‚ Si l’on est dans le cas d’un problème de Cauchy (avec condition(s) initiales), On détermine la constante pour trouver l’unique solution.
Méthode 1
jdzak
Méthode 2
IV Motivations
Les équations différentielles sont un outil fondamental en sciences dès que l’on cherche à modéliser des phénomènes évoluant dans le temps selon des lois données, que ce soit en physique, en chimie, en écologie voire en économie. On va donner plusieurs exemples de situations faisant intervenir des équations différentielles.
Exemple 4. 1. Cinétique d’une réaction chimique
Considérons un système réactionnel fermé, de volumeV constant, constitué d’un certain nombre d’espèces physicochimiques A, B, C, ...; on note rAsptq (resp.rBsptq, etc ) la concentration en espèceA.
Une réaction d’ordre 1 est une réaction de la forme : αAÑϕF `γG` ¨ ¨ ¨
Dans ce cas la concentration de A varie au cours du temps et sa vitesse de variation est propor- tionnelle à la quantité d’espèceA encore présente : Plus il y a d’espèce A, i.e. plus rAsptqest grand, plusrAsptqdécroit rapidement, i.e.rAs1ptqest un grand nombre négatif.
Plus précisément la concentrationrAsdeAvérifie l’équation différentielle : rAs1ptq “ ´αkrAsptq
oùkest la constante de vitesse de la réaction, qui ne dépend que de la température.
Les réactions d’ordre 1 sont notamment des réactions comportant un seul réactif (qui subit une décomposition, une isomérisation ...), ou dans lesquelles un soluté réagit avec le solvant.
— Décomposition du peroxyde d’hydrogène : 2H2O2paqq“2H2Oplq`O2pgq
— Décomposition du pentoxyde d’azote gazeux : 2N2O5pgq“4N O2pgq`O2pgq
— Isomérisation du cyclopropane en propène :pCH2q3“CH3´CH“CH2
— Hydrolyse d’un chlorure organique : R´CLpaqq`H2Oplq“R´OHpaqq`HClpaqq Une réaction du type
A`BÑF`G
est appelée réaction d’ordre 2. Si on part de concentration initialerAs “a,rBs “b,rCs “ rDs “ 0 alors la concentrationxptq “ rCsptq “ rDsptqvérifie la loi de Van’t Hoff
x1ptq “Kpa´xptqqpb´xptqq
2. Masse reliée à un ressort (Oscillateur harmonique linéaire)
On se place dans un repère orthonormépO, ~u, ~vqet on se donne un ressort de raideurk et de longueur au repos l0. On attache une extrémité de ce ressort à un repère fixe d’abscisse 0 et l’autre extrémité à une massemqui repose sur le sol.
La masse est alors soumise à la tension du ressort, à la gravité et à la réaction du sol. On suppose que les frottements sont négligeables.
Quand la masse se trouve à une distancexptqdu repère fixe vertical elle subit alors une force de rappel
|F “ ´kpxptq ´l0q|u Le principe fondamental de la dynamique nous dit alors que
mx2ptq “ ´kpxptq ´l0q
3. Circuit RLC
On s’intéresse au montage suivant : On rappelle que :
— L’intensité iptqdu courant à travers le condensateur vérifie
@tě0 iptq “Cu1Cptq oùuCptqest la tension aux bornes du condensateur.
— La tensionuptqaux bornes de la bobine idéale vérifie
@tě0 uLptq “Li1ptq oùiptqest l’intensité du courant traversant la bobine.
— La tension aux bornes de la résistance s’écrit
@tě0 uRptq “Riptq
Le générateur applique au circuit une tension eptq. Dans ces conditions, la tension aux bornes du condensateur,uCptqvérifie alors l’équation différentielle
@tě0 uCptq `RCu1Cptq `LCu2ptq “eptq 4. Modèles de populations
Depuis longtemps les scientifiques ont cherché à comprendre et prédire les évolutions dans la taille et la composition des populations humaines et animales.
Historiquement Malthus fut un des précurseur de ce que l’on appelle aujourd’hui l’écologie en
oùaest un taux mixte de natalité/mortalité.
Par la suite Verhulst a amélioré ce modèle en considérant que les ressources naturelles sont limités, ce qui l’a mené à l’équation différentielle
x1ptq “axptqpK´xptqq
Il y a bien d’autres modèles de population (et la recherche continue) sur lesquels on reviendra plus en détail plus tard dans l’année.
Dans ce chapitre on s’intéressera uniquement aux équations différentielles linéaires d’ordre 1 et 2 à coefficients constants.