A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M. M ENDES
Sur quelques groupes finis de transformations
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 23 (1959), p. 141-155
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1959_4_23__141_0>
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Sur quelques groupes finis
de transformations
par M. MENDES
Résumé. - Etude des groupes de transformations
dépendant
deparamètres
dans le plan et dans l’espace qui conservent les angles ou la forme de
l’équation
du potentiel : détermination des transformations infinitésimales.
Application
auxsolutions de
l’équation
de Laplace.1. . - Gé~néra~lités.
Considérant un groupe de transformations
liant les n variables x’ aux n variables x,
dépendant
de rparamètres
a etadmettant la transformation
identique
obtenue en annulant tous ces para-mètres,
nous chercherons successivement la condition nécessaire et suffi- sante pour que ces transformations conservent soit lesangles,
soit la forme del’équation
dupotentiel.
Plusprécisément,
un groupe de transformations étant défini par ses transformationsinfinitésimales,
nous étudierons la forme de ces dernières. Le cas duplan, particulièrement simple
etqui
nepeut d’ailleurs,
comme on le verra, être considéré comme un casparticulier
obtenu en faisant n =
2,
sera traité àpart
pour chacune des cesquestions.
Nous utiliserons ce résultat de la théorie des groupes :
Étant
donné legroupe
de transformation(1),
si l’onreprésente
parles transformations
infinitésimales,
les x’ vérifient unsystème d’équations
et leur
développement
suivant lespuissances
des a estles indices
supérieurs
0indiquant
que l’on aremplacé
les a par0,
les x’ par les xcorrespondants
dans les fonctions où ils seprésentent.
Deplus,
ledéterminant d’ordre r formé par les est différent de
zéro,
de sorte que toutsystème
linéaire ethomogène
aux u de la formeentraîne ui = ... = u~ = 0.
(1) Nous utilisons de façon générale dans ce mémoire la convention classique consis- tant à considérer comme indice de sommation un indice écrit deux fois dans un monome.
142
PREMIER
PROBLÈME
: TRANSFORMATIONS CONFORMES 2. - Position duproblème.
Les
équations (1) )
transformantl’espace
des x enl’espace
desx’,
consi-dérons,
àpartir
de chacun de deuxpoints homologues (x)
et(x’),
deuxdéplacements correspondants
liés par les relationsL’égalité
desangles
des directions(dx,
et(dx’, 8x’)
est donnée parPour
qu’elle
soit vérifiéeidentiquement,
il faut et il suffit que l’on aitCes relations
expriment
en mêmetemps qu’entre
les éléments linéaires des deux espaces existe la relationh2 étant la valeur commune de toutes les
-.quantités 2. 20142014 ) .
.~
~~’j~ Î
Compte
tenu de(3),
elless’écrivent,
z étant indice desommation,
et03B4ij
étant lesymbole
deKronecker, égal
à 1 ou 0 selon que z= j
ou i 4=j,
ce
qui
donne, en se bornant aux transformationsinfinitésimales,
.On en
tire, d’après
une remarqueprécédente,
toutes les relations3. - Cas de deux variables.
Bornons-nous d’abord au cas du
plan (n
=2) et,
poursimplifier,
posonsLes relations
précédentes
se réduisent àCes
équations donnent, U~ (x, y)
étant une fonctionharmonique quelconque,
Ces
égalités
sont des identités en x, y; on adonc, x’, y’
étant mis à laplace
de x, y dans les
U,
d’où les relations
et les transformations infinitésimales
engendrant
le groupe de transfor- mationssont,
x, y étant remis dans lesU,
données par lessymboles
Démontrons que,
réciproquement,
siles 03BE
et les ~ sont de cetteforme,
avec les U fonctions
harmoniques,
les transformations(1)
sont des trans-formations conformes
quels
que soient les a. Cela revient à démontrer que les relations(4), (5), qui
se réduisent ici àsont vérifiées.
Elles donnent successivement
± 1.
Mais, x’
ety’
se réduisantrespectivement
à xet y
pour tous les anuls,
lasolution = 1
est seuleacceptable,
et l’on a leségalités
clas-siques, qui remplacent (4~)
et(5’),
Or les relations
(8) donnent,
pardérivation,
d’où,
enposant
et en tenant
compte
de(6’)
et( î’ ) ,
Pour tous les a
nuls,
x’ se réduit à x,y’
à y, donc u et v à 0. La seule solution de cesystème
aux dérivéespartielles correspondant
à ces valeursinitiales est
précisément
relationsu = 0,
!~=0 sont doncbien vérifiées pour toutes les valeurs des
paramètres;
elles entraînent les relations(~’ ) , ( 5’ ) .
Nous sommes ainsi arrivés au résultat suivant :
La
condition
nécessaire etsuffisante
pour que lestransformations
x’ = x’
(x,
~~a )
~y’
=y’ (x,
.y ~a ) ~
,formant
un groupe à rparamètres a
contenant latransformation identique,
soient des
transformations conformes quelles
que soient les valeurs attri- buées auxparamètres
est que lestransformations in. f initésimales
de cegroupe soient de
la f orme
.. où les U sont des
fonctions harmoniques.
On sait d’ailleurs .que ces transformations infinitésimales
engendrant
ungroupe de
transformations,
il existe r3 coefficients cAx,dépendant
de troisindices variant de 1 à r et vérifiant les relations
tels que l’on ait toutes les identités
ce
qui
donneRéciproquement,
si l’on c~onsi~dère rfonctions harm~oniques
U solutionsde
(?? ),
les cvérifiant
les relations(9),
lestransformations infinitésimales supposées ind’épendantes
engen~drent
un groupe à rparamètres
essentiels detransformations
con-f ormes,
car deséquations (11 )
ou deséquations équivalentes (~10 )
on déduit immédiatement les identitésEn
résumé,
la recherche des groupes detransformations conformes
dansle
plan
revient àl’intégration
dusystème (11 )
au moyen defonctions
harmoniques.
4. - Détermination de fonctions
harmoniques.
Indiquons
ausujet
dusystème (11)
unepropriété permettant,
àpartir
de fonctions
harmoniques
données de x, y, d’en déduire de nouvelles.Soient q
fonctionsharmoniques
donnéesU1,
...,Uq;
considérons leséquations (11 ) correspondant à h, k
=1,..., q,
les coefficients c étantquel-
conques; ~ elles se
partagent
en deux groupesde 2 équations
chacun,
qui permettent
de calculer les20142014
et 1‘
(t
= q +1,
...,r) si, q
et r étantliés par la relation
r-q=q(q-1) 2 ,
’ d’où r==q(q+1) 2
, le déterminantest ,différent de zéro.
La dérivation par
rapport
ày’
deséquations
de lapremière ligne
et parrapport
à x deséquations
de la secondeligne donne,
par soustraction et entenant
compte
deles relations
d’où,
en vertu de 84= 0,
Le
système
considéré aux fonctions inconnuesUt
est donccomplètement intégrable.
La dérivation par
rapport
à x deséquations
de lapremière ligne
et parrapport
à y deséquations
de la secondeligne
donneensuite,
paraddition, compte
tenu de0,
’
d’où l’on déduit pour tous les
indices AUt
= 0.Le
système (11)
nous a doncfourni,
àpartir de q
fonctionsharmoniques,
q(q-1) 2
nouvelles fonctionsharmoniques.
Ces
fonctions,
même si les c vérifient les relations(9),
ne vérifientd’ailleurs pas en
général
les relationset les
analogues,
de sortequ’on
nepeut
les associer àUl,
...,U~
pour obtenir de nouvelles transformations infinitésimales.Il
suffit,
pour s’enconvaincre,
deprendre
et de considérer une troisième fonction
U3
définie par les relations(11) qui
se réduisent àet donnent
quels
que soient les coefficients c, on nepeut
réaliser leséquations (11)
dans
lesquelles
on faith = 1,
k =3, puis
h =2,
k = 3.5. - Cas
’général.
Supposons
maintenant que le nombre n des variables x soit au moinségal
à trois.En
désignant
par(xi, x~) (i
~j)
des fonctions arbitraires des deux seules variables Xi, x;, vérifiant la relationUij
+U;~
=0,
on voit facilement quel’intégrale générale
dusystème (6)
est donnée parLes relations
(7)
s’écriventà~U
. à’U .
Tenantcompte
del’égalité U12
+U21
= 0 etposant 0394U12 = w
é r, +,
i x~on aura, en
particulier,
d’où,
en vertu de ladépendance
des fonctions U parrapport
auxvariables, l’égalité
qui
entraîne des relations de la formeavec
~xs )
=~xs ) .
De
façon générale
on aurales fonctions p ne
dépendant,
outre l’indicek,
que de l’indice dont est affectée la variable dont ellesdépendent.
Les relations
(7)
donnentalors,
pour deux indicesquelconques
diffé-rents
i, i’,
ou
la constante du dernier membre ne
dépendant
que de l’indice k. On en déduitMais
l’égalité
donne
et de
même,
avec un troisième indicej’,
On en déduit immédiatement toutes les
égalités (x; )
=0,
d’oùOn a
donc,
enposant
c*+ ~
=D~,
P
d’où
La relation
donne alors
Tenant
compte
del’indépendance
.de i parrapport
à x; pour toutes les valeurs dei,
on voit facilement que l’on ales e et
f
étant des coefficients constants vérifiant la condition + = 0.Nous arrivons en définitive à
l’expression
Cette relation étant une identité aux x, on a
,
Ayant
ainsi obtenu la forme nécessaire des transformations infinité- simales pour que les transformations(1)
soientconformes,
il nous fautmontrer que,
réciproquement,
siles 03BE
sont de cetteforme,
les x’ définispar
(1)
et vérifiant(2)
définissent une transformation conformequels
que soient les a, c’est-à-direqu’ils
vérifient les relations(4)
et(5).
Partons des
égalités
obtenues enexprimant, grâce
à(1),
les x’ enfonction
des x,
Posant,
avec p indice de sommation variant de 1à n,
on a. en vertu de
(2),
~Sii’ ~ah = 03BBkh (a) [~x’ ~x1’ ~03BEkp(x’) ~xi + ~x’p ~xi ~03BEk (x’) ~xi’], (k indice
desommation).
~ (.r’) ~ ~~
Remplaçant ~xi
et par leurvaleur,
onobtient,
toutessimpli-
fications
faites,
Posant
ensuite
on a, avec p et k indices de
sommation,
d’où pour deux indices différents
quelconques,
Pour tous les a
nuls,
les x’ se réduisent aux xcorrespondants,
les5~~,
àzéro,
les T~ àl’unité)
donc les différences T~ - T~- à zéro. La solution de chacun dessystèmes d’équations
aux dérivéespartielles (12), (13)
corres-pondant
à ces conditions initiales est donnée parCes
relations,
vérifiées pour toutes les valeurs des a, ne sont autres que les relations(4), (5 )
que nous voulions démontrer. Nous pouvons donc énoncer le résultat suivant : :La condition nécessaire et
suffisante
pour que lestransformations formant
un groupe à rparamètres
a contenant latransformation identique
soie.nt des
transformations conformes quelles
que soient les valeurs attri- buées auxparamètres
est que lestransform~ations infinitésimales
de cegroupe soient de la
forme
que l’on
peut
écrireégalement
r.
Les identités
se traduisent par des
égalités compliquées
que nous n’écrirons pas.SECOND
PROBLÈME :
: TRANSFORMATIONS CONSERVANTL’ÉQUATION
DE LAPLACE6. -
Énoncé
duproblème.
Soit V
(:Ti,
...,xn)
une fonction des x solution del’équation
deLaplace
Si nous
remplaçons
dans cette fonction les x par lesx’,
nous obtenons lafonction V
(x’1,
...,x’ n)
que nousdésignerons plus
brièvement parV’;
cette fonction des x’ vérifiera évidemment
l’équation
Si dans cette fonction nous
exprimons,
au moyen des relations(1),
les x’en fonction des x et des a, nous obtiendrons la fonction
(x, a) )
= W
(x, a) ,qui
seréduira,
pour tous les anuls,
à V(x).
Nous nous pro- posons, sachant que V(x)
estharmonique,
d’établir les conditions pourqu’il
en soit de même de W(x, a) quels
que soient les a.On a les formules
d’où
L’équivalence
des relations 0 V = 0(ou
o’ V’ ~0 ) , 0
’W = 0 entraîne les conditionsLes relations
(14)
et(15) donnent,
en vertu de(3),
les relationsqui
seréduisent,
en se bornant aux transformationsinfinitésimales,
auxéquations (6)
et(7).
(16) donne,
dans les mêmesconditions,
~= 0.7. - Cas de deux variables.
Avec les notations du
paragraphe 3,
ontrouve,
les U étant des fonctionsharmoniques,
_et l’on a bien = == 0.
Les transformations infinitésimales sont données encore par les
symboles
les U étant des fonctions
harmoniques.
Réciproquement,
siles 03BE
et ~ sont de la formeprécédente,
les relations~ V = 0, ~ W = 0
sontéquivalentes.
Eneffet,
deséquations (14), (15), (16) qui
s’écrivent icion déduit
puis
d’où À == 1 comme seule solution
acceptable,
cequi
donneCes relations coïncident avec celles du
paragraphe
3 et entraînent0 x’ ~_ ~ y’ = 0.
Le raisonnement faitprécédemment
est doncvalable,
lesdeux
problèmes
étudiés dans ce mémoire étantéquivalents
dans le cas duplan.
8. - Cas
général.
Dans le cas d’un nombre de variables
supérieur
àdeux,
ontrouve,
envertu de
(6)
et(7 ) ,
la mêmeexpression
queprécédemment
pour les~°.
Maisla relation
supplémentaire ~°k;
= 0don~ne,
deplus, (n
-2 ) cx;
=0,
d’oùCki
= 0. On obtient ainsiet les transformations infinitésimales cherchées ont pour
symboles
Supposons, réciproquement,
queles ~
soient de la formeprécédente.
Ona les formules _
toujours
valables ensupposant ekii
== 0.Posant
on a, en vertu de
(2),
et,
enremplaçant
les dérivéesdes 03BE
par leurexpression,
on obtientOn trouve ensuite
Pour tous les a nuls et pour tous les indices on a
Un raisonnement
déjà
fait montre,grâce
ausystème ( 17 ) , (18)
et ausystème (19),
que ces relations subsistent pour toutes les valeurs desparamètres.
Donc,
la con~dition nécessaire etsuffisante
pour que lestransformations
x’ = x’
(x, a) f o-rmant
un groupe à rparamètres
a contenant latransf or-
mation
identique
conserventl’équation
,deLaplace quelles
soient Les valeurs attribuées auxparamètres
est que lestransformations in finitési-
males de ce groupe soient de la
forme
Les identités relatives à la structure du groupe se réduisent ici à
On
voit,
enparticulier,
que, le coefficient de .r, dans lepremier
membreétant
nul,
on aChkSD8
= 0.9. -
Propriétés
del’éqnation
deLaplace.
Reprenons
la fonction V’(x’) qui
se réduit à V(x)
pour tous les a nuls.A’ V’ se
réduit,
dans les mêmesconditions,
à A V.Supposant qu’il n’y
ait
qu’un paramètre a,
une formuleclassique donne,
enposant
À(a)a
=t,
et en se bornant au
premier
ordre parrapport
à t considéré comme infini- mentpetit principal,
Les
égalités
A V = A W = 0 donnentalors,
par passage à lalimite,
155 Si donc V
(x)
est unefonction harmonique, il
en est de même dedans le cas
général.
Dans le cas du
plan,
U(x, y)
et V(x, y)
étantharmoniques,
il en est demême de
~U ~x ~V ~x - ~U ~y ~V ~y.
Si l’on fait V =
U,
on voit que lafonction (~U ~x)2 - ( 1L1
2
est
égale-
ment
harmonique.
En
prenant
V fonction associée deU,
on en déduit encorel’intégrale
~U ~U
~x ..
Indiquons
encore que, U et V étant deuxfonctions ass~ocié~es,
U2 - V2 etUV sont
également
desfonctions harmoniques.
àU ‘U
En
considérant
parexemple,
les deux fonctions associéeslU
et -~- ,
on retombe sur les fonctions
harmoniques - - 1 U 2 et ~U ~x ~U ~y
.Tous ces résultats se
démontrent,
bienentendu,
immédiatement par lecalcul direct. ’