A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. L ACAZE
Sur la connexion linéaire de quelques surfaces algébriques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 3, n
o2 (1901), p. 151-215
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SUR
LA CONNEXION LINÉAIRE
DE
QUELQUES
SURFACESALGÉBRIQUES,
PAR
M.L’ABBÉ
H.LACAZE,
Agrégé de l’Université.
INTRODUCTION.
Dans une Note parue aux
Comptes
rendus(4 septembre 1899),
ArthurBerry annonçait qu’il
avait déterminé toutes les surfaces duquatrième degré qui possèdent
desintégrales
de différentielles totales depremière espèce,
en em-ployant
laméthode
donnée par M. Picard(’).
Cette méthode consiste à déter- miner la surfaceF (x,
y,a~
- o, dedegré
m, defaçon
que l’onpuisse
trouverquatre polynomes 8(x, y, z),
d’ordre m -3, satisfaisant,
enpremier lieu,
auxconditions suivantes :
où t
représente
la variabled’homogénéité.
Au mois de
janvier
I900, M..deFranchis (2 ) publiait
un Mémoire sur les sur-faces du
quatrième degré
dont le genregéométrique
estnul,
et ilremarquait,
àla fin de ce
Mémoire,
que M.Berry
avait certainement omis de citer une surface duquatrième degré parmi
cellesqui
admettent desintégrales
de différentielles totales depremière espèce.
J’ai voulu alors
reprendre
cettequestion
à un autrepoint
de vue et chercherl’ordre de connexion linéaire des surfaces du
quatrième degré,
c’est-à-dire le (1) Théorie desfonctions algébriques
de deux variablesindépendantes,
t. I, Chap. V.(2) M. DE FRANCHIS, Le
superficie
irrazionali da 4° ordine da genere geometrico-superficiale
nullo (Rendiconti del Circolo matematico di Palermo, t. XIV).I52
nombre des
intégrales
de différentielles totales depremière
et de secondeespèce
attachées à ces surfaces.
Je commence par
rappeler
la notion decycle
linéaire d’une surfacealgébrique,
ainsi que la méthode pour trouver le nombre de
cycles
linéaires distincts d’une tellesurface, d’après
les idées de M.Picard,
tellesqu’elles
sontexposées
dans leTome 1 de sa Théorie des
fonctions algébriq~ues
de deux variablesindépen- dantes, Chap.
II et IV.J’indique
ensuite comment, étant donnée une surface de la formeon
peut
établir certainespropositions permettant,
dans un trèsgrand
nombre decas, de déterminer très
simplement
l’ordre de connexion linéaire de cette surface.J’applique
cesprincipes
aux surfacesparticulières
pourlesquelles f
est unpoly-
nome du sixième ou du huitième
degré
en x et y. Je remarque aussi que les sur- faces duquatrième degré
admettant descycles finis,
c’est-à-dire descycles
nonéquivalents
àzéro,
sontreprésentables
sur un cônecubique,
etje
détermine cessurfaces par une voie différente de celle suivie par M, de Franchis.
CHAPITRE I.
I. - CYCLES LINÉAIRES D’UNE SURFACE ALGÉBRIQUE. GÉNÉRALITÉS.
1. Soit une relation
algébrique
entre trois variables
complexes
x, y, .~, définissant a comme fonction de x et y ;en
employant
lelangage géométrique,
nous dirons que cetté relation définit unesurface algébrique
F.A cette surface F on peut faire
correspondre
birationnellement une surface ~n’ayant
aucunpoint multiple
et située dans un espace àcinq
dimensions( i ~. Si,
par
analogie
avec la théorie des fonctions d’une variablecomplexe,
onreprésente
sur une
sphère chaque
coordonnéecomplexe
del’espace
àcinq dimensions,
la( 1 ) E. PICARD, Comptes rendus, p. 53z-53~ ; ~ 5 mars 1897. - Théorie des
fonctions
algébriques
de deux variablesindépendantes,
t. I, p. 82.surface ~ définira une variété fermée à quatre dimensions
réelles,
située toutentière à distance finie et ne
se coupant
pas elle-même.Revenant à la relation
(i),
nous pouvons, dansl’espace
àquatre dimensions, qui
est lechamp
des variables x et y, considérer une courbe fermée C telle que,en
partant
d’unpoint (xo, yo)
de cette courbe avec une valeur initiale zo, on revienne aupoint
dedépart
avec la même valeur de z. La courbe C sera une variété ou continuum à une dimensionréelle ;
nous supposerons que cette courbene passe par aucun
point critique
de la variable zregardée
comme fonction de x et y. Une courbe telle que C est uncycle
linéaire de la surface F.A
chaque cycle
linéaire C de Fcorrespondent
des courbes fermées sur F et sur Ï). Deuxcycles
linéaires sont considérés commeéquivalents
si l’on peut passer de l’un à l’autre par une déformation continue. Uncycle
sera dit nul(t)
si l’on
peut
le déformer d’une manièrecontinue,
defaçon
que la courbe ferméecorrespondante
tracée sur ~ se réduise à unpoint.
On démontre
qu’un cycle
infinimentpetit
autour d’unpoint simple
de la sur-face F est un
cycle
nul.2. A chacun des
cycles
distincts de Fcorrespondra
dans~,
comme nousl’avons
déjà dit,
une courbe fermée et, par ces courbesfermées,
on ne pourra pas faire passer un espace à deux dimensions dont elles limitent unepartie,
car, s’ilen était
ainsi,
ces courbes fermées et, parsuite,
lescycles
se ramèneraient à unnombre
moindre,
c’est-à direqu’ils
ne seraient pas distincts. On aura ainsi uncertain nombre de courbes fermées dans + et ne formant pas frontière sur
~; mais,
si on leur
adjoint
une courbe ferméequelconque
y, dans le domaine~,
elles formeront avecy frontière
complète
sur ~.Le nombre des
cycles
distincts de la surface F sera doncégal
étantle nombre
qui exprime
l’ordre de connexion linéaire de la variété~,
et la ques-tion des
cycles
distincts d’une surfacepeut
se ramener ainsi à unequestion
degéométrie
de situation.Toutefois,
il conviendra de seplacer
à un autrepoint
de vue pour la recherche effective dunombre p1
- I relatif à la surface F.Étant
donné uncycle
linéaire Ctracé sur la surface
F,
déformons cecycle
d’unefaçon
continue de manière que, dans sespositions successives,
il satisfasse aux mêmes conditions queC;
nousobtiendrons ainsi un
cycle C, .
Si les axes ont unedisposition quelconque,
tousles
cycles
linéaires de la surface pourront être amenés( 2),
par une déformation continue de ce genre, à être contenus dans un continuum(1 ) E. PICARD, Théorie des fonctions
algébriques,
t. I, p. 92.( 2) E. PICARD, Théorie des
fonctions algébriques,
t. T, p. 86.I’ac, de ~’., 2e S., III. .
en d’autres termes, les
cycles
de la surface F seront descycles
pour la courbele
symbole
yindiquant
que y doit êtreregardé
comme unparamètre.
Mais tousles
cycles
de la courbeprécédente
ne seront pas, engénéral,
distincts si on les considère sur la surface F. Nous allons voir comment, en faisant varier y, on pourradéjà
s’assurer queplusieurs
de cescycles
sontéquivalents.
oùy désigne
unparamètre,
et soit uneintégrale
1n’ayant
pas depoints singuliers logarithmiques,
attachée à cettecourbe;
parexemple,
Pour une valeur donnée
de y,
on pourra définir ainsi lespériodes
ce, , W2 decette
intégrale
I.Marquons
lespoints
o, i, y et un autrepoint quelconque
xo.Nous
désignerons
par u2, ic3 les valeurs de 1correspondant respectivement
aux lacets
(xo, 0), (xo, i), (xo, y),
la détermination initiale de z aupoint
Xo étanttoujours supposée
la même. Nous poseronsw,, w2 sont des fonctions
de y qui
nechangent
pas si l’on fait décrire à y uncontour fermé
n’enveloppant
aucun despoints
o, i . Soit alors uncontour y
cou-pant
le lacet(xo, 1)
et supposonsque y décrive y
dans le sens de laFig. i.
Lorsque
lepoint y
arriveraprès
du lacet(xo, 1),
on déformera ce lacet de tellesorte que le
point
y ne le rencontre pas. On obtiendraainsi, lorsque y
sera revenu aupoint
dedépart,
unefigure
danslaquelle
les lacets(xo, i), (xo, y) (fig. ~)
neseront
plus
les lacetsprimitifs.
Lesquantités désignées plus
haut par lli, u3seront
remplacées
par Jesquantités
Fig.2.
ce
qui
revient à direqu’au
lieu despériodes
w,, w2, nous aurons maintenant d’autrespériodes 5~,, Q2,
qui
sont des combinaisonslinéaires,
à coefficientsentiers,
despériodes primitives.
De
même,
soit la courbedéjà
considéréeet considérons une
intégrale
depremière
ou de secondeespèce
relative à cettecourbe
où
R(x,
y,z) désigne
une fonction rationnelle de x et ,~, et aussi duparamètre y.
La courbe
(i)
étant de genre p,l’intégrale
1admettra,
pour une valeur donnéede y,
2ppériodes
Après
une circulation de y, cespériodes
c~ sechangeront
en d’autres Qqui
seront des combinaisons
linéaires,
à coefficientsentiers,
despériodes primitives ;
nous aurons
Les
équations (S) expriment
un faitgéométrique :
ellesindiquent,
siC, , C2,
...,Cp désignent
lescycles correspondant
auxpériodes
w,, w2, ..., op, que lecycle C,,
par
exemple,
par une déformation continue accompagnant Ja variationdey,
a ététransformé en une somme de
/~}
fois lecycle C, plus m2
fois lecycle C2 plus,
etc.,plus
fois lecycle C2p.
4. Les substitutions
(S)
forment un groupe G. Uneintégrale
abéliennequel-
conque, de
première
ou de secondeespèce,
attachée à la courbe(i)
donnera lieuà ce même groupe G.
M. Fuchs
(t)
a montre que lespériodes
d’uneintégrale ahélienne,
depremière
ou de seconde
espèce,
relative à une courbe telle que(i)~
satisfont à uneéqua-
tion linéaire
(E)
dont les coefficients sont des fonctions rationnelles de y. Les diverseséquations (E), qu’on
peut ainsiformer, correspondant
aux diverses inté-grales
depremière
et de secondeespèce
de la courbe(y,
ont même groupe desubstitutions,
et ce groupe est le groupe G.Soit’
l’équation
que vérifient lespériodes
del’intégrale (2) déjà
considérée, Si l’onveut obtenir cette
équation,
on considéreral’intégrale
Jsuivante,
et l’on remarquera que les
périodes
de cetteintégrale
sont toutesnulles,
en vertude
l’équation
E. Parconséquent,
J sera une fonction rationnelle de x etde ,z,
et,par
suite, de y.
Posons alors -les
intégrales u
étant lesintégrales
depremière espèce
de la courbe(t),
et lesintégrales v désignantp intégrales
de secondeespèce
formant avec lesintégrales u
un
système
fondamental.Pour
exprimer
quel’intégrale
J se réduit à une fonction de x et z, onécrira, d’après
un théorème dû à Weierstrass :i°
Que
la somme des résidus duproduit z)
estnulle ;
2°
Que
la somme des résidus duproduit ~)
est nulleOn obtiendra ainsi 2p relations linéaires et
homogènes
entre les 3/? + i coef- ficients u.( 1 ) FUCHS, Journal de Crelle, t. 71 et 73.
5. Soit une variété
VII’
à radimensions,
située dansl’espace général
à m dimen-sions
(~z ~ ~),
où l’ondésigne
les coordonnées d’unpoint
par(r, ,
~2? ’ ’ -?Dans
l’espace général
à mdimensions,
onpeut
considérer uneintégrale simple
où les X sont des fonctions des
quantités
réelles x,, x2, ..., ~/M restant uni-formes et continues
quand
lepoint (x,,
x2, ...,xm~
sedéplace
dansV";
onsuppose que les conditions
d’intégrabilité
sontremplies quand
onregarde
..., x"t comme fonctions de x,, x2, ..., On a ainsi une
intégrale
dedifférentielle totale dans
Vn.
L’intégrale (3)
étant uneintégrale
arbitrairement choisie sous les conditionsindiquées,
l’ordre de connexion linéaire deVn
estégal
aunombre, augmente
d’une
unité,
despériodes
distinctes de cetteintégrale.
Cela
étant, envisageons
le continuum àquatre
dimensions réellesreprésenté
par
l’équation
Sur cette
variété,
àchaque
valeur de ycorrespondent,
comme il a étédit,
2 p
cycles C, , C~,
...,C2p,
et chacund’eux,
par une circulation convenabledey,
se ramène à une somme de
multiples
des différentscycles C, ; C2,
...,C2p.
L’en-semble de ces
cycles
et du transformé de l’un d’eux forme donc frontière com-plète.
Parsuite,
si l’on considère uneintégrale
de différentielle totale de la naturede
l’intégrale (3 ),
et si l’ondésigne
parses
périodes
relativement auxcycles (;,, C2,
...,(:2P,
lapériode correspondant
an
cycle
transformé deC,
sera encoreP,,
et de même pour les autres. On auradonc
et à
chaque
substitution du groupe Gcorrespondront
2péquations
de cetteforme.
Les
équations (7r) correspondant
à toutes les substitutions du groupe G n’ad- mettront, engénéral,
que la solutionc’est-à-dire que tous les
cycles
de la surface se réduiront à zéro. -S’il arrive
qu’on puisse
satisfaire à toutes leséquations ~T~
autrementqu’en
annulant toutes les
quantités P,
supposons alors que, de l’ensemble deséqua-
tions
(-rt),
onpuisse
tirer 2P - r desquantités
P en fonction des r autres restantarbitraires,
il est clair que le nombre descycles
distincts de la surface sera auplus égal
à n.On a ainsi effectué une
première
réduction descycles
linéaires de la surface F.Cette réduction sera suffisante dans les cas
particuliers
de surfaces que nous allons bientôt considérer. Nousindiquerons
néanmoins comment on pourra, dans le casgénéral,
achever de déterminer le nombre descycles
distinctsd’une
surface.
6. Les considérations
précédentes,
basées sur l’étude d’uneintégrale
abélienne.dont les
périodes
sont fonctions de y, nepermettent
pas d’affirmer que le nombre 1 soitégal à p1 - I,
parcequ’on
n’aenvisagé
que des déformations par-ticulières de
cycles correspondant
à la déformation de la surface deRiemann,
Le nombre r doit donc être
envisagé
seulement comme un maximum dunombre ~, - i des
cycles
linéaires distincts de la surface., ,
Soient alors 2l~
intégrales
abéliennes distinctesn’ayant
pas depoints critiques
’
logarithmiques,
relatives à la courbez )
~ o.Désignons-les
parLes
périodes
de cesintégrales
ont le même groupe de substitutions.On
peut
chercher à déterminer des fonctions rationnellesde y,
de telle sorte que les
périodes
del’intégrale
ne
dépendent
pasdey.
Soientles 2p
périodes
delh.
Nous aurons à écrire les 2péquations
les P étant des constantes. En
particulier,
si ces constantes satisfont à l’ensemble deséquations (~~,
leséquations précédentes
détermineront pour les a des fonc-tions rationnelles de y. En
effet,
en vertu deséquations (rc), quandy
a décrit unchemin fermé
quelconque,
lesystème d’équations
en a estidentique
aupré-
cédent.
Si nous posons
R,
sera une fonction rationnelle en x,y,~ ~,
et lespériodes
del’intégrale
ne
dépendront
pasde y.
Il 5’ensuit quel’expression
sera une fonction rationnelle
de x,
y, z et de Zt, Zt étant une racine del’équa-
tion en z,
et, par
conséquent,
si l’on pose..., Znl étant les m, racines de
F (xo,y, z)
= o,S,
sera une fonction ration- nelle de x, y, z etl’intégrale J, ,
sera une
intégrale
de différentielle totale pour la surface F.Pour déterminer
pratiquement
les fonctions adey
et, parsuite, Rt (x,y, z),
on pourra
appliquer
le théorème de Weierstrassdéjà
cité àl’intégrale S,.
Onobtiendra ainsi 2P
équations
linéaires ethomogènes
entre at, a2, ...,da2
, . , , , les coefficien ts de les coefficients de ces ces équations équations étant étant des olynomes en y;
des polynômes
en y; on onn
entirera a2, ..., a2 p en fonction
de a,
et de sesdérivées,
et a, satisfera à uneéqua-
tion linéaire
(6)
d’ordre auplus égal
à 2p dont les coefficients seront despoly-
nomes en y.
7.
L’intégrale J, qui
vient d’être obtenue admet rpériodes
arbitraires données à l’avance sur la surface F. Si F est une surfacen’ayant
que dessingularités
ordi-naires,
c’est-à-dire une courbe double avec despoints triples,
cessingularités
étant les
plus générales
de leur nature, M. Picard a alors démontré que,parmi
les r
périodes
arbitraires deJ~,
iln’y en
a aucuneprovenant
d’iine courbeloga- rithmique.
Tl s’ensuit que, dans ce cas, le nombre r
représentera
le nombre descycles
linéaires distincts. On aura
De
plus,
ensupposant toujours
que F n’admet que dessingularités ordinaires, l’intégrale J,
est uneintégrale
de différentielle totale depremière
ou de secondeespèce,
et l’on est encore conduit à cethéorème,
que le nombre descycles
dis-tincts d’une surface est
égal
au nombre desintégrales
de différentielles totales depremière
et de secondeespèce
attachées à la surface.Si la surface F est
quelconque,
il pourra arriver que Jes rpériodes
arbitraires del’intégrale Jf
ne soient pas toutes despériodes cycliques,
certaines d’entre ellesprovenant
desingularités logarithmiques.
On aura alorsSi l’on veut trouver le nombre des
cycles
distincts de lasurface,
on pourra la transformer birationnellement en une surfaceF, n’ayant
que dessingularités ordinaires,
et le nombre ~°, -~- I relatif à cette surfaceFi exprimera
l’ordre deconnexion linéaire de F.
8. Il existe des surfaces pour
lesquelles
il estpossible
de trouver immédiate-ment
le
nombre p, --1, en formant directement lesintégrales
de différentielles totales depremière
et de secondeespèce
attachées à la surface. Nous donnerons, deux
exemples simples :
Soit la surface
~.~ étant un
polynome
en xet ’f
unpolynome
en y. Nous pourronsprendre,
pour les coordonnées d’unpoint
de cettesurface, ]es expressions
~ et ~’
satisfaisant deplus
aux relations .Inversement,
on auraet, par
conséquent
il y acorrespondance univoque
entre unpoint
de la surface considérée et unsystème
de deuxpoints pris,
l’un sur la courbe(4),
l’autre surla courbe
(5). Si p
etp’ désignent
les genresrespectifs
de ces deuxcourbes,
onvoit
qu’on
pourra formerp -~-p~ intégrales
de différentielles totales depremière espèce,
etp-~-p’ intégrales
de différentielles totales de secondeespèce,
de tellesorte que toute autre
intégrale
depremière
ou de secondeespèce
attachée à lasurface soit une combinaison linéaire de celles-là. On pourra donc écrire
Soi t encore la surface dont les coordonnées ont
pour expression
~ et ~’
étant donnés par leséquations
x, a’ seront racines de
l’équation
en u,d’où il viendra
il
existera unecorrespondance univoque,
cettefois,
entre unpoint
de la surfacedonnée et un
système
de deuxpoints pris
sur une seule courbe.Considérons,
relativement à cette
courbe, l’intégrale suivante, qui
restetoujours finie,
Si,
dans cetteintégrale,
onremplace
par leursexpressions
en fonctionde x, y, z, il viendra
P et
Q
étant rationnels en x, ,y~, z.Réciproquement,
touteintégrale
de différentielle totale depremière espèce appartenant
à la surface sera de la forme(6), après qu’on y
auraremplacé par leurs expressions
en fonction de a,a’, p, ~’.
De la même
manière,
on pourra former uneintégrale
de secondeespèce K2,
telle que toute
intégrale
depremière
ou de secondeespèce
attachée à la surfaces’exprime
linéairement en fonction deK, et de K2.
L’ordre de connexion linéaire de la surface sera doncégal
à trois.II. - SUR LA RÉDUCTION DES CYCLES LINÉAIRES DES SURFACES
1. Les surfaces que nous allons considérer seront de la forme
~
f (x, y) désignant
unpolynome
en x, y. Ce cas est leplus simple :
tous lescycles
de la surface
pouvant
être amenés dans un continuum y - const.correspondront
alors à des contours tracés dans ce continuum et
enveloppant
deux racines seule-ment de
l’équation
en xoùy
a la valeur constante considérée.Nous allons
présenter quelques
remarquessimples
permettant, dans bien des cas, sinontoujours,
de résoudre leproblème
de la connexion linéaire pour unesurface de la
forme ( 1 ).
,2. M. Picard a démontré que
si f(x, y)
est lepolynôme
en x, y, leplus général
de son
degré,
l’ordre de connexion linéaire de la surface(i) correspondante
estégal
à un. Tous lescycles
linéaires de la surface se réduisent à descycles
nuls.On sera conduit à la même conclusion dans bien d’autres cas. Faisons
voir,
tout
d’abord,
quesi f est
unpolynome
irréductible en x, y, la surfacey)
n’aurapas de
cycles finis.
On peut
toujours
supposerqu’il existe,
aumoins,
une valeurde y, soit y = b,
pour
laquelle Inéquation
aura une racine double a, cette
racine
étant double seulement. Celaétant,
don-nons
à y
une valeur arbitraire yo,l’équation f(x, yo )
= o aura m racineset, en
général,
la demi-somme de deux de ces racines ne sera paségale
à la demi-somme de deux
quelconques
des m - 2 autres racines.Prenons alors un
couple
de cesracines,
lecouple (xa, .rp),
parexemple.
Nousallons
pouvoir
faire décrire à y un chemin tel que, y allant de yo à b par cechemin,
les deux racinesdeviennent,
poury =b, égales
à a.Pour s’en assurer, il suffira de
prendre l’équation
aux demi-sommes u des racines del’équation
en xce sera une certaine
équation
La courbe entre u ety,
F~u,y~
= o, sera, engénéral,
une courbe irréductiblecomme/*;
; car onpeut
supposer que la courbef
occupe uneposition quelconque
par rapport aux axes, et alors F est une
courbe
diamétralede f correspondant
àune direction arbitraire.
Soit,
poury==yo, la racinesimple
.Poury = b, l’équation
F = o aura certaines racinesdoubles;
mais la racinequi
nous
intéresse,
u = a, sera, engénéral,
une racinesimple.
On sait alors
qu’il
estpossible
de trouver un chemin1,
allantde yo en b,
con-duisant de la racine uo à la racine a; ce chemin
permettra
alors de passer ducouple (xa,
aucouple (a, a),
comme nous voulions le montrer.Cela
étant, si y,
partantde yo
et suivant le cheminl,
s’arrête en unpoint b.’
Fis. 3.
très voisin du
point b,
les racines xa, x~ deviendront deux racines deet ces deux racines différeront infiniment peu de a. Décrivons un contour infi- niment
petit
C’ autour dexâ, xâ.
Il est facile de voir que C’ sera uncycle
nulrelativement à la surface considérée. S’il
existe,
eneiet,
uneintégrale
de diffé-rentielle totale de
première
ou de secondeespèce
attachée à cettesurface,
nousconsidérerons un chemin
d’intégration (fig. 3)
passant entrex«,
etjoignant
deux autres racines
quelconques xr, xa
def (x, b’)
= o.Ce dernier
correspondra
à la moitié d’unepériode
del’intégrale
considérée. Sinous faisons décrire
ày,
àpartir
dupoint b’,
unepetite
courbe fermée entourantle
point b,
et si nous déformons en mêmetemps
le chemind’intégration indiqué,
de manière
qu’il
ne rencontre aucunpoint critique,
nousobtiendrons, lorsquey
Fig. 4.
sera revenu en
b’,
ladisposition marquée
par lafig. 4,
où l’on voit a eupermu tation
entrexi
etx).
,Le chemin
primitif ~x~, x~)
s’est ainsi transforme en ce mêmechemin,
aug- menté d’uncycle
infinimentpetit
entourantxâ
etx~,
et que nous pouvons sup- poser coïncider avec C’. Comme lespériodes
d’uneintégrale
de différentielle totale depremière
ou de secondeespèce
ne doivent pasdépendre de y,
il s’ensuit bien que lecycle
C’ seraéquivalent
à zéro.Faisons maintenant
reveniry
de la valeur b’ à lavaleuryo
par le cheminl;
lecycle
C’deviendra, après
cettevariation,
un certaincycle
C entourant etle
cycle
C sera nul.Nous voyons,
ainsi, qu’on
pourra, dans le continuu,m y = y4, tracer uncycle C,
entourant x t et x~,
puis
uncycle C2
entourant X2 et x3, etc. ;enfin,
un derniercycle Cm_,
entourant et xm, tous cescycles
étantéquivalents
à zéro. D’ail-leurs,
uncycle quelconque
décrit dans le continuum y =yo se ramènera à une somme demultiples
descycles Ci, Ça,
..., et l’on voit bien alors que tous lescycles
de la surface se réduiront à zéro.3. La démonstration
précédente
n’est pasindépendante
de toutehypothèse
sur
f ;
elle suppose, parexemple, qu’une
certaineéquation F(u,y)
= o est irré-ductible. Nous allons donc
reprendre
laquestion
pour la traiter d’unefaçon
toutà fait
générale.
A cet
effet, soit, d’abord,
une surfaceayant
pouréquation
une
expression
telle que devantdésigner
désormais unpolynôme
irréductibleen x, y de
degré
a. Pour une valeur donnée yode y, l’équation
en x, OE, = o,admettra une racine a, ;
l’équation
o-g = o donneracinq
autres racinesJoignons
par un trait continu lespoints
a, ,b,, b2,
...,bs 5).
Nousrepré-
senterons par la notation
par
exemple,
lecycle
entourant les racinesbz, b3
etqui correspond
au double dela valeur d’une
intégrale
de différentielle totalequelconque
depremière
ou deFig. 5.
seconde
espèce
attachée à lasurface, prise
de62
àb3,
suivant le cheminmarqué
par le trait continu
b2, b3,
ce dernier étantsupposé
parcouru sur l’un des deux feuillets de la surface de Riernann ~2 =f(x, y).
Nous poserons encoreUn
cycle quelconque
de la surface se réduira à une combinaison linéaire à coef- cients entiers descycles
fondamentauxCela
étant,
nous savonsqu’on peut
faireparcourir
successivement à yplusieurs
chemins parlant
deyo
et y revenant, de telle sorte que lepremier
de ces cheminséchange
lesracines
etb2,
le second les racinesb2,
etb3
et ainsi desuite jusqu’au
dernier
qui échangera b4
etba.
Pendant cette variation
dey,
lecycle
c~, se transformera en un certaincycle
aentourant les racines a, et
b2; puis
cecycle a
se transformera en unautre ~
corres-pondant
aux racines a, et on iraainsi j usqu’à
uncycle 8
formé avec les ra-cines a1
et65.
, _Ecrivons
que la valeur d’uneintégrale quelconque
de différentielle totale depremière
ou de secondeespèce
attachée à la surface nechange
pasquand
on passedu
cycle
Wi aucycle
a. Il viendra une relation de la formeoù h et k sont des entiers
impairs,
Udésignant
une somme demultiples
descycles
fondamentaux autres que Wi et
b2~.
Demême, l’intégrale
considérée conser- vera la même valeurquand
on passera ducycle
a aucycle ~,
etc., et,enfin,
ducycle Y
aucycle
â.Finalement,
nous auronsquatre équations
de la formeoù les
expressions U~, U2,
...,U4 désignent
des sommes demultiples
descycles
fondamentaux. Des
équations précédentes
on déduitqu’il existera,
entre uncycle
fondamental
quelconque
et lecycle
o, , une relation linéaire ethomogène
à coef-ficients entiers. On aura, par
exemple,
m et n étant des entiers. Il s’ensuit que la surface considérée
admettra,
auplus,
un
cycle
fini.Supposons
alors que la droitepasse à
l’origine, qui
est aussi unpoint simple
pour la courbe Tg = o, la tangenteen ce
point
à 0’5 et la droite ~, étant d’ailleurs différentes et aucune d’elles necoïncidant avec l’un des axes.
Pour y voisin de zéro, nous aurons à considérer deux racines x infiniment
petites : l’une, provenant
de ce, = o ;l’autre, b~,
donnée par ~5 ^ o. Soit t uncycle C ( fig. 6),
entourant une des deux racines infinimentpetites, a~,
parexemple,
et une racine del’équation
o-g== o différente deb~.
‘ Fig. 6.
Si nous faisons décrire à y, dans son
plan,
une courbe fermée trèspetite
enfer-mant
l’origine,
chacun despoints a’i’ b’i
décriraégalement
dans leplan
des x uncontour très
petit comprenant l’origine
à son intérieur.Si,
en même temps, onsuit la déformation du
cycle C,
on voit que, y étant revenu aupoint
dedépart,
ce
cycle
se sera transformé( fig. ~ ~
en un autreC’, qui
estéquivalent
aucycle
Fig.7.
primitif C, augmenté
de deux fois uncycle C,
entourant lepoint a~, b~. D’après la remarque, déjà
faiteplusieurs fois,
que lespériodes
d’uneintégrale
de différen- tielle totale depremière
ou de secondeespèce
nedépendent
pasde y,
lecycle G,
sera un
cycle
nul sur la surface considérée. ~Nous sommes ainsi assurés que, dans le continuum y =yo, nous pourrons
tracer un
cycle
autour de la racine a, et d’une racine de T5== o, que nous pouvons supposer êtreb,,
cecycle
étantéquivalent
à zéro. Auxéquations (2)
vient alors s’enajouter
une nouvelle de la formeU5 désignant toujours
une somme demultiples
descycles
fondamentaux. Leséquations ( 2)
et(3)
nepeuvent
être satisfaites que par la solutionet, par
conséquent,
tous lescycles
de notre surface se réduiront à zéro.Il en sera évidemment de même si l’on considère une surface
ayant
pouréqua-
tion
en
supposant, toutefois,
que la droite ce, = o rencontre la courbe = o en unpoint simple,
la tangente en cepoint
à n’étant pas la droite CTf. On peut,d’ailleurs,
admettre que cette condition esttoujours
vérifiée. Eneffet,
on pourra d’abord ramener la surface(4)
à la forme "c~ étant irréductible et de
degré impair.
Posons alorsil viendra une surface
’f
étant irréductible.Transportons l’origine
en unpoint simple
de lacourbe ~
= oet soit alors
aucune
asymptote
de la courbe n’étantparallèle
aux axes. La transformationnous conduira à la surface
la
droite (
= ocoupant
la courbe transformée de’f
en unpoint simple
la
tangente
en cepoint
à cette courbe et ladroite;
= o étant différentes.Il
n’y
aplus, maintenant,
aucune difficulté à voir que pour une surfacef
étantirréductible,
l’ordre de connexion linéaire estégal
à un,puisque
cettesurface,
par l’line des transformationsprécédentes,
pourra être mise sous la forme4. Soient les deux courbes
l’une de
degré m
et l’autre dedegré n,
m et n étantsupérieurs
à un.Suppo-
sons que ces deux courbes se
coupent
en unpoint
Rqui
estsimple
sur chacuned’elles,
les tangentes en cepoint
aux deux courbes étant distinctes. La surfacen’admettra,
dans ce cas, aucuncycle
linéaire fini.Plaçons,
eneffet, l’origine
enun
point simple
de a~m et menons les axes de telle sorte que lepoint
R soit endehors d’eux et que l’on ait
aucune
asymptote
de et de (j’n n’étant d’ailleursparallèle
à Ox ou àOy.
La transformation
nous donnera alors une surface
la courbe
coupera la droite 0".. == o en un
point P,
et la courbe ~~"= o en unpoint R,,
transformé du
point
R. Lespoints P,
etR,
sontsimples
sur les courbesqui
y passent et les tangentes en cespoints
sont, deplus,
distinctes.En raisonnant exactement comme au numéro
précédent,
on verra que tous lescycles
de la surface(6)
et, parconséquent aussi,
ceux de la surface(5)
seréduisent à zéro.
On arrivera à la même conclusion si l’on suppose que les courbes ~m et au lieu de se
couper
aupoint R,
de coordonnées(a, b),
sonttangentes
en cepoint.
Pour y =
b,
une racine de o et une racine de a~,t= o deviendrontégales
à a. Les
développements
de cesracines,
aux environs dupoint R,
seront de laforme
Jes coefficients des
puissances de y
- b Inférieures à lapuissance (3
étant respec- tivementégaux
dans les deuxdéveloppements;
c~ etc~
sont tdiuerents,
et l’onpeut supposer
qu’aucun
de ces deux coefficients n’est nul.Posons
Les courbes se transforment en d’autres courbes
ag, qui
passeront aupoint (a, b),
avec destangentes
distinctes. Lesdéveloppements
des racines cor-respondantes,
devenantégales
à a, pour y -b,
serontet l’on sera ainsi ramené au cas
précédemment étudié,
de deux courbes se cou -pant en un
point simple
R et n’admettant pas la même tangente en cepoint.
5.