A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. V ESSIOT
Remarques sur quelques points de la théorie des fonctions algébriques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 10, no2 (1896), p. D1-D14
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D.I
REMARQUES
SURQUELQUES
POINTSDE LA
THÉORIE DES FONCTIONS ALGÉBRIQUES,
PAR M. E.
VESSIOT,
Chargé de Cours à la Faculté des Sciences de Toulouse.
I. - SUR LA RÉDUCTION DES SINGULARITÉS D’UNE COURBE ALGÉBRIQUE PLANE.
Toute courbe
algébrique plane peut
êtretransformée
birationnelle-ment en une autre courbe
algébrique plane
n’admettant pas d’autrespoints multiples
que despoints
doubles àtangentes
distinctes.On a donné bien des démonstrations de ce
théorème ;
lasuivante, qui
serapproche
de cellequi
a étéexposée
par MM.Appell
et Goursat dansleur
Ouvrage
sur les fonctionsalgébriques,
neparaîtra cependant peut-
être pas dénuée
d’intérêt,
à cause de sasimplicité
et de son entièrerigueur.
.Rappelons
d’abord unepropriété
descycles
des courbesalgébriques.
Uncycle
dedegré
npeut
êtrereprésenté
d’une .infinité de manières sous laforme
_avec les conditions
x- et y
désignant,
dans unsystème quelconque
de coordonnéestrilinéaires,
le
rapport
de deux des coordonnées à la troisième. Le nombre k est le même dans tous ces modes dereprésentation
ducycle :
nousl’appellerons,
. pour
abréger
lelangage,
le rang ducycle.
Pour établir ce
lemme,
nous remarquons que ce nombre kpeut-être
défini par la
propriété
suivante : pourl’origine
ducycle,
les kpremières
dérivées dy dx, d2y dx2, ... ,
dky dxk
restentfinies
tandis que la suivante devient infinie. On le voit immédiatement en tirant deséquations (i)
la valeur de y en fonction de xet
prenant
les dérivées successives du second membre parrapport
à x.Cela
posé,
une transformation de coordonnéesquelconque
est définiepar des formules
où
A, B,
C sont des fonctions linéaires de xety;
et, pourqu’elle
conduiseà des formules de la même forme que les
équations (i)~
il faut et ilsuffit,
d’abord que C reste finie pour
l’origine
ducycle,
et en second lieu que latangente
aucycle
ne soit pasparallèle
à la droite A = o, c’est-à-dire que~
reste aussi finie pourl’ori g ine
ducycle.
Cette dérivée est de la formeet l’on a
l, 1 1 d’ . , d~l Y d ~ d
et l’on en conclut que la dérivée
~Xg a pour dénominateur une
puissance
del’expression A, + ~.~
~ qui
ne s’annule pas pour l’origine
du cycle,
en vertu de
l’hypothèse,
et pour numérateur unpolynome
en x, y,d2y dx2, ... , dqy dxq, qui
reste doncfini en ce point,
tant que qne dépasse pas k.
’ Le nombre If ne
peut
donc pas diminuer par une transformation de coor-données,
et, parsuite,
nepeut
pasaugm.enter
nonplus,
à cause de la trans-formation inverse. Le lemme annoncé est donc établi
(’ ).
(1) Ce.,tte remarque nous paraît indispensable pour donner aussi à la démonstration de 1~11~-1. Appell et Goursat, à laquelle nous faisions allusion en commençant, une entière
rigueur,
Considérant une courbe
algébrique plane quelconque, appliquons-lui
latransformation 0 formée par le
produit
des deux suivantes : 10 une trans-formation
projective générale T
; 2° la transformation T’ définie par les formulesoù f =
o estl’équation
de la courbe considérée e,après
la transformationprojective
T. Pour la commodité dulangage,
nousinterpréterons
x et ycomme des coordonnées
cartésiennes,
et, à cause de l’indétermination de la transformationT,
on pourra supposer que les axes de coordonnées occu-pent,
parrapport
à la courbe e, uneposition
tout à faitquelconque.
Le théorème résultera des remarques suivantes :
(a).
Latransformation
0 est birationnelle. - Eneffet,
lespoints
decontact des
tangentes
à la courbe e,qui
sontparallèles
à une direction don-née,
sont,quelle
que soit cettedirection,
en nombre limité : car ce sontles
points
communs à cettecourbe, supposée indécomposable,
et à lacourbe de
degré
moindredont
l’équation
nepeut
se réduire à uneidentité, puisqu’on
auraitalors,
pour tous les
points de , dy dx
= const.c’est-à-dire
que serait unedroite,
cas que l’on
peut
écarter. L’ensemble des droitesD joignant
deuxpoints
enlesquels
les tangentes sontparallèles
nedépend
donc que d’unparamètre :
on
peut
par suite supposer l’axe des y,qui
estarbitraire,
tellement choisiqu’il
ne soitparallèle qu’à
un nombre limité de cesdroites,
c’est-à-direqu’en général
à unpoint (ç, YJ)
de la courbe transformée 0’ necorrespond qu’un point
de la courbe e.(b).
Latransformation
0 n’élève lodegré
d’aucuncycle.
- Celarésulte immédiatement de la
première
deséquations (3).
Enparticulier,
tout
cycle
linéaire reste linéaire.-
( c). Étudions
maintenant de latransformation
e sur uncycle
non linéaire. On
peut
supposer(grâce
à la transformationT)
cecycle
représenté
par leséquations (i),
d’où l’on déduit ~Si donc le
rang k
estplus grand
que I, le rang ducycle
transformé serainférieur d’une
unité,
sans que ledegré
aitchangé.
Si lerang k
estégal
à i ,il vient
et comme r n, on en
déduit,
par leprocédé classique
du retour in-verse des
suites,
que la transformation 0 abaisse dans ce cas ledegré
ducycle.
On conclut de là que, par une suite de
transformations 0,
onpeut
ramener la courbe à
plus
que descycles
linéaires.Supposons
donc ce
premier
résultatobtenu,
et montronsqu’on peut
faire en sortequ’il n’y ait jamais plus
de deux de cescycles ayant
mêmeorigine,
et que deux telscycles
n’aient pas même tangente.C’est,
sous une autreforme, -
le théorème à
démontrer,
et cela va résulter dequelques
nouvellesremarques.
(d),
Soient deuxcycles
de la courbe 8ayant
mêmeorigine :
onpeut
(grâce
à la transformationT)
les supposerreprésentés
par les formuleset les
cycles
transformés sont alorsSi donc h = o, les
cycles
transformés n’ontplus
mêmeorigine ;
si Il = r,ils ne sont
plus tangents;
si i, leur ordre de contact est inférieur à celui descycles primitifs.
(e).
Latransformation
0n’introduit,
commepoints multiples
nou-veaux, que des
points
doubles Lespoints multiples
introduitsproviennent
de la réunion des
points
de la courbe 8qui
ont même abscisse et des tan-gentes
parallèles;
ils’agit
donc de démontrerqu’on peut,
par la transfor- mationT,
faire en sortequ’il
nepuisse
y avoirplus
de deuxpoints
ayant même abscisse et destangentes parallèles,
et queparmi
ces deuxpoints,
aucun ne soit
déjà
unpoint multiple
de C.Comme on
dispose
enparticulier
de la direction de l’axe des y, il suffitde montrer que les droites
qui
rencontrent 8 en troispoints
où lestangentes
soient
parallèles
sont en nombre limité(’ ).
Or cela revient à dire que, si l’on considère lestangentes
à 8parallèles
à unedirection,
iln’y
a pas,quelle
que soit cettedirection,
troispoints
de contact enligne
droite.Comme,
deplus, C
n’est déterminéequ’à
une transformationprojective près (T),
onpeut
faire cettehypothèse
à moins que la courbe donnée n’aitcette
propriété
que,parmi
lespoints
de contact destangentes
issues d’unpoint quelconque P,
il y en aittoujours
trois enligne
droite :NI,
. Examinons ce
qui
en résulterait : P variant d’une manièrecontinue,
lespoints M,
varient aussi d’une manièrecontinue,
car ils sont déter-minés par une
équation algébrique,
dont les coefficientsdépendent
ration-°
nellement des coordonnées de P. Si donc P se
déplace
sur la tangente en Mà la
courbe,
la droiteM~ pivotera
au tour dupoint
1~1 et lestangentes
ent et
M2
ironttoujours
se couper sur latangente
fixe en M.Si,
par uneprojection,
nousrejetons
cettetangente
àl’infini,
nous aurons une courbe que toutes les droitesparallèles
à une mêmedirection,
celle de l’axe des y parexemple, couperont
en deuxpoints
où lestangentes
sontparallèles :
soient
(x, y), (x’, y’)
ces deuxpoints, qui
varient en mêmetemps
d’unemanière continue. Comme on a à la fois r’ = x, --
dy dx,
> on en concluty’ = y + a,
c’est-à-dire que la courbe admet une translation :puisqu’elle
est
indécomposable,
elle se réduirait donc à une droite(2).
Mêmeainsi,
dureste,
l’hypothèse
examinée estimpossible.
( f ).
. Lespoints
doubles introduits ont destangentes
distinctes. -Nous servant
toujours
du même mode deraisonnement,
il nous suffira dedémontrer
qu’il n’y
a pas, sur la courbe e, une infinité decouples
depoints
pour
lesquels dy
et‘~ y
aient même valeur. Soient en effetx y ) (r’ , y’)
lesdeux
points
d’un telcouple :
ils varieraient ensemble d’une manière conti-(1) Par les droites D joignant deux points plus les tangentes sont parallèles, et dont l’une
est un point multiple, un raisonnement fait plus haut montre qu’elles sont aussi en nombre
limité. On peut donc supposer que l’axe des y n’est parallèle à aucune d’elles.
(2) On peut le montrer ainsi. L’équation f(x,y) = o doit être identique à chacune des
équations f( x, y + na) = o, où n est un entier arbitraire; développant cette dernière par la formule de Taylor, on en conclut que
%
est identiquement nul; si l’équation est irréduc- tible, elle est donc de la forme x = const.nue, et des relations
on déduirait
Donc ou bien
‘~y
est constant pour une suite continue depoints
de lacourbe, qui
est unedroite ;
ou bien on a une infinité continue decouples
depoints,
pourlesquels
on amais c’est dire que la courbe admet une
translation,
et c’est encore unedroite
(’ ).
On voit donc bien que, par une suite de transformations
0,
on détruiratous les
points multiples anciens,
etqu’ils
ne serontremplacés
que par despoints
doubles àtangentes
distinctes. Le théorème est donc démontré.II. - SUR 1,’APPLICATION DU THÉORÈME D’ABEL A LA GÉOMÉTRIE.
On sait que l’on déduit immédiatement
du
théorème d’Abel certaines conditions transcendantes que doiventremplir
nqpoints
d’une courbe indé- ~composable
dedegré
n donnéeC,
pour constituer lesystème
despoints
d’intersections de cette courbe C avec une courbe
quelconque
dedegré
q,Cq.
Pour démontrer que ces conditions nécessaires sont aussisuffisantes, Clebsch,
et les auteursqui
ontrepris
laquestion après lui,
se servent desrésultats du
problème
de l’inversion deJacobi,
et duproblème
de l’znven- siongénéralisé.
La démonstration que nous allonsindiquer
est tout autre.Elle
s’appliquerait
facilement au cas où la courbe C a dessingularités quelconques :
poursimplifier
nous nousbornerons,
avecClebsch,
au cas oùelle ne
présente
que despoints
doubles àtangentes
distinctes ou à rebrous-sement
simple (dit
depremière espèce), qu’on peut
supposer tous à distance finie.l’on considère comme évidentes les remarques (e) et ( f ); comme le font MM. Ap- pell et Goursat pour des points analogues de leur démonstration, on arrive au but plus ra- pidement. Mais les explications que nous donnons nous paraissent indispensables pour
mettre les deux faits en question tout à fait hors de doute.
Nous pouvons supposer aussi que les
asymptotes
sont toutes à distancefinie,
etqu’aucune
n’estparallèle
à l’axe des y.~l. . Cas des courbcs - Nous nous servirons du lemme sui-
vant :
Toute
intégrale
abélienne de la courbe considéréef(x,y)
= on’ayant
pas de
point singulier
à distancefinie,
est de laforme
où est un
polynome udjoznt.
La démonstration est toute sem-blable à celle
qui
est donnée par MM.Appell
etGoursat,
auChapitre
VIIde
l’Ouvrage déjà cité,
pour établir la forme desintégrales
depremière espèce.
Nous admettons donc ce lemme et passons à laproposition
à éta-blir, qui peut
s’énoncer ainsiqu’il suit,
endésignant par d
le nombre total despoints
doubles deC,
et par u,(x, y),
...,up(x,y)
unsystème
d’inté-grales
normales depremière espèce
attachées à cette courbe : :Deux
systèmes
de nq - 2 d ---- spoints
de la courbe considéréeétant
liés par
les nelationsoù les
périodes
sous-entendues par lessignes
sont despériodes
corres-pondantes,
si l’un dessystèmes
constitue lesystème
despoints
d’inter-section
(mobiles)
d’une courbeadjointe
dedegré
q avec la courbeproposée,
il en est de même de l’autne.Soit,
eneffet,
g(x~, y)
= o la courbeadjointe
que l’on suppose couperC,
en
plus
despoints doubles,
auxpoints (2)
parexemple.
Lessystèmes (1)
et
(2) peuvent
avoir un certain nombre depoints
communs :désignons
par
( P )
leurensemble,
par( M )
celui des autrespoints ( z ),
par( l~T‘)
celuides autres
points ( 2 ).
Si l’onsupprime
les termes communs aux deux membres dans les relations(3),
ellesexpriment,
en vertu de laréciproque
du théorème d’Abel pour les
intégrales
depremière espèce, qu’il
existe unefraction rationnelle R
(x, y)
admettant pour infinis lespoints (M’)
et pour zéros lespoints (M).
Si nous considérons alorsl’intégrale
abélienneon voit facilement
qu’elle
n’a aucunpoint singulier
à distancefinie ;
elleest
donc,
en vertu dulemme,
de la forme= o étant une nouvelle courbe
adjointe,
c’est-à-dire que l’on aet, par
suite,
les zéros deh (x, y)
doiventêtre,
enplus
despoints
doublesde
C, qui comptent
pour2 d,
lespoints ( fil ),
zéros deR,
et lespoints ( P ),
zéros
de g (x, y) qui
ne sont pas des infinis de R. La courbe h(x, y)
= oest donc une courbe
adjointe ayant
lespoints (i)
pour sespoints
d’inter-section
(mobiles)
avec C et, dèslors,
est enplus
dedegré
q. Le théorèmeest donc établi.
2. Cas des courbes non
adjointes.
- Parmi lespoints
doubles de lacourbe,
on met àpart p’ points
à tangentesdistinctes,
que nousappellerons
les
points (A),
etp" points
derebroussement,
que nous nommerons lespoints (B).
A chacun despremiers correspond,
comme l’onsait,
une inté-grale
normale de troisièmeespèce
et à chacun des
points (B)
uneintégrale
normale de secondeespèce
chacune des courbes
c~i
=::: o, x~ = o étant dedegré
n -3,
etpassant
partous les
points multiples
de la courbeC,
sauf lepoint correspondant.
Celaposé,
le théorème à établir peut s’énoncer ainsi :Deux
systèmes
de s = nq - 2( d
-p’
--p" ) points
de la courbe consi- ’ déréeétant liés par les p +
p’
+p"
relationsOM
les périodes
sous-entendues par lessignes
== sont despériodes correspondantes (en
tantque périodes cycliques), si
l’un dessystèmes
constitue le
système
despoints
d’intersection courbeproposée
C avec une courbe dedegré
q,assujettie à passer
par tous lespoints multiples de C,
autres que lespoints (A) et
en est de mêmede
système
Désignons
encore par g(r, y)
= o la courbe dedegré
q, dont lesystème complet
despoints
d’intersection avec C se compose, parhypothèse,
despoints
doubles de C autres que lespoints (A)
et(B) (chacun compté double)
et des spoints (2). Représentons
de nouveau par(P)
l’ensembledes
points
communs à(i)
et(2),
par(M)
et(M’)
l’ensemble des autrespoints (i)
et(2), respectivement ;
etimaginons qu’on
aitrayé
les termescommuns aux deux membres de chacune des
égalités (3), (~)
et(5).
Celafait,
en vertu deségalités (3)
et de laréciproque
du théorème d’Abel pour lesintégrales
depremière espèce,
il existe une fraction rationnelleR(~-, y)
ayant
pour ses zéros lespoints (M)
et, pour sesinfinis,
lespoints (M’). Si,
de
plus,
on compare leségalités (3), (4), (5),
à celles que fournitl’appli-
cation à cette fraction rationnelle R du théorème d’Abel pour chacune des
intégrales
uh, d,,03B6j,
on voit que cette fonction Rjouit
despropriétés
sui-vantes : 1° en chacun des
points (A),
elleprend
la même valeur sur les deux hranches de la courbequi
secoupent
en cepoint;
2° en chacun despoints (B ),
la différentielle cLR est nulle.Si l’on considère alors de nouveau
l’intégrale
abélienne~
on voit sans
peine : d’abord, qu’elle
n’a d’autrespoints singuliers possibles
à distance finie que les
points
de la courbesuperposés
auxpoints (A),
etles
points (B);
et,ensuite, qu’en
cespoints
elle devient infinie commeles fonctions
03BBii, j03B6j respectivement,
les 03BBet p
étant des constantesconvenablement choisies. ’ ..
Dès
lors, l’intégrale
abélienneest,
d’après
le même lemme que dans lepremier
cas, de la forme$ étant un
polynome adjoint,
et l’on en conclut que est de la formeoù la courbe Il
(r, y)
= o passe visiblement par tous lespoints
doublesde C autres que les
points (A)
et lespoints (B). Comme,
deplus,
sesautres
points
communs avec C doiventêtre, à
cause des zéros et des infinis deR,
lespoints ( M )
et lespoints ( P ),
il en résultequ’elle
est dedegré
y et que c’est la courbe annoncée.III. - REMARQUE SUR LES TRANSFORMATIONS RATIONNELLES DES COURRES ALGÉBRIQUES.
Supposons qu’à
la courbealgébrique
de genre pcorresponde,
par unetransformation simplement
rationnelleune courbe
algébrique
de genre inférieurde sorte
qu’à
unpoint quelconque ( ~, ~ )
decourbe y correspondent,
parexemple, q points
de(C)
Désignons par 2
une surface de Riemanncorrespondant
à la courbe(y),
et S une surface de Riemann
correspondant
à la courbe(C),
etqu’on peut
se
représenter,
parexemple,
comme forméede q~
feuilletsappli.qués
sur~,
en
prenant pour 2
une surface fermée avec trous1 ’ ).
Lepoint (03BE, ~)
sedéplaçant
d’une manière continuesur, les q points ( 1 )
sedéplacent
aussid’une manière continue sur
S;
et si lepoint (03BE, ~)
décrit ainsi sur 03A3 un contourfermé,
il en résulte une certainepermutation
despoints (1).
Deplus,
la surface S étant connexe,puisque
la courbe(C)
estsupposée
indé-composable,
onpeut
choisir le contour fermé parlequel (ç, YJ)
revient à saposition initiale,
defaçon
que deuxquelconques
despoints (i),
choisis àl’avance,
se succèdent par lapermutation correspondante.
Cela
posé,
soitu (x, y)
uneintégrale
depremière espèce, quelconque,
de la courbe
(C),
et considérons la sommeSi on lui
applique
le raisonnement célèbre parlequel
Riemann démontre le théorème d’Abel pour lesintégrales
depremière espèce,
on voit que c’estune fonction de
( ~, ~ ),
dont la différentielle estrationnelle,
etqui
restefinie en tout
point
de ~. C’est donc uneintégrale
depremière espèce ( ~ ) c~ ( ~, ~ )
de la courbe(v)
(1) Cette idée a été déjà utilisée par QI. Hurvritz dans son Travail : Ueber Algebraische
Gebilde mit eindeutigen Transformationen in sich Annalen, t.
(2) ) Ce résultat a été aussi indiqué par M. Hurwitz dans une note de son Mémoire Sur le
Principe de correspondance (Benichte der K. Sächs. Gesellschaft der Wiss., r88G); mais les remarques qui suivent nous paraissent nouvelles.
Écrivons
les relations de cette forme pour pintégrales
depremière espèce indépendantes
attachées à la courbe( C )
Comme la courbe
(y)
est degenre w p,
les seconds membres sont fonctions linéaires à coefficients constants deintégrales
w(03BE, ~)
seule-ment. On
peut
donc choisir lesintégrales uh(x, y)
de manière que, dansau moins des relations
(!~),
les seconds membres soient constants. Ilest du reste
impossible
que cela ait lieu dansplus
de cesrelations,
car toute
intégrale
cw(~,
sechange,
par latransformation (T),
en uneintégrale
depremière espèce
de( C )
que l’onpeut représenter par I q
u(x, y),
de sorte
qu’on peut
écrireOn doit donc
obtenir,
dans les seconds membres deséquations (4), intégrales indépendantes
et, parsuite,
on enpeut
déduire exactementp - relations de même
forme,
à seconds membres constants. On peut donc énoncer le résultat suivant: :A la
transformation simplement
rationnelle considéréecorrespond
un
système
de p -intégrales
abéliennes depremière espèce
de lacourbe
( C ), y),
linéairementindépendantes,
telles que lesrents
points (I) qui correspondent
à un mêmepoint
de la courbetransformée (03B3)
sontl,iés, qucl
q»e soit cepoint,
par les p - relations tr~anscendantesoù les seconds membres sont des constantes.
Ces relations
(5)~ qui rappellent
d’une manièrefrappante
leséquations
du théorème d’Abel pour les
intégrales abéliennes, peuvent
être considéréescomme en fournissant une
généralisation.
Car on retombe sur le théorèmed’Abcl lui-même,
si l’on suppose que la courbe(y)
est unicursale : onpeut
en effet supposer alors
qu’on
ait fait en sorte, par une transformation bira-tionnelle,
que ~ soit une fonction rationnellede (,
et alors lespoints (i)
sont les zéros de
l’équation ( =
NI(y, y).
A un autre
point
de vue, le résultatprécédent
est lié à laquestion
siimportante
de la réduction desintégrales
abéliennes, Nous allons montreren effet que les
intègrales Uh(x, y)
constituent unsystème
de p - wintégrales
depncrnLéne
sc réduisant au p - w.Pour le
dcemontrer,
reprenons la relationgénérale (3). Supposons qu’on
ait tracé sur E et sur S
respectivement
deuxsystèmes
de sections cano-niques,
etdésignons
par af...ap,b,
...bp
les modules depériodicité
de l’inté-grale u(x,y),
para, ... x~., ~, ... ~~
ceux del’intégrale cav ( ~, r~ ).
Si lepoint ( ~, ~ )
décrit uncycle quelconque,
chacun despoints ( 1 )
pourra tra-verser une ou
plusieurs
sectionscanoniques
deS,
une ouplusieurs fois,
desorte que le
premier
membre de l’identité(3) reprendra
la même valeuraugmentée
de certainsmultiples
des modules depériodicité
de u(x, y),
cesmultiples
nedépendant
que du contour décrit par lepoint ( ~, vj)
et non del’intégrale
considérée. Si donc onprend
pour ce contour,successivenienl,
chacune des courbes dont les deux bords forment les sections
canoniques
de
2:,
on obtiendra 2 relations de la formeoù les entiers mkh, nkln
nkh
sont lesmêmes, quelle
que soitl’intégrale
considérée
u (x, y).
De
plus,
lespremiers
membres des relations(6)
sont 2 cy formes linéairesdes ah
et desb~,
linéairementindépendantes,
car nous avons vuqu’on peut
choisir
u (x~, y)
de manière quecw ( ~, r~ )
soit uneintégrale
depremière espèce quelconque
de la courbe(~~),
de sorte que les 2~spériodes
a" ...,j3~
..., sontindépendantes.
Dès
lors,
si nousappliquons
les relations(6)
auxintégrales Uh(x, y),
les
intégrales
wy) correspondantes
sont des constantes, en vertu des relations(5),
et les seconds membres des relations(6)
sont nuls. Lesmodules de
périodicité
de ces différentesintégrales
sont donc liés par lesD.I4
2e? relations
indépendantes
et, par
suite, s’expriment
par les mêmes combinaisons linéaires à coeffi- cients entiers d’un certainsystème
de2 (p - ~ ) périodes indépendantes.
Si nous remarquons enfin que,
d’après
cequi précède,
on peut associer aux p 2014intégrales y),
pour constituer unsystème
de pintégrales indépendantes
depremière espèce
attachées à la courbeintégrales
provenant des
intégrales
de(y) par la
transformation(P)
etqui,
parsuite,
se réduisent de leur côté au genre nous voyons que nous retrouvons
ici,
avec
l’interprétation
des deur un casparticulier
du théorèmegénéral
donné par M. Picard dans le cas = 2,puis par
l. Poincaré dans le casgénéral : système
deabéliennes clc
cspècc,
courbe de h,au genre , il existe un
système complémentaire
de p - wintégrales
dc