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Cérémonie du 21 mars 2013 Ordre du mérite Remerciements de Bernadette Madeuf, récipiendaire.

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Cérémonie du 21 mars 2013 Ordre du mérite

Remerciements de Bernadette Madeuf, récipiendaire.

(Madame la présidente, Messieurs les présidents, ont été invités mais n’ont pas pu se libérer)

Mesdames les directrices, Messieurs les directeurs, Chers collègues, chers amis,

Chère Françoise,

Vous pouvez tous voir à quel point je suis émue, très touchée par le portrait élogieux que vient de tracer Françoise Renversez, que je remercie très sincèrement.

Néanmoins la tradition veut que je m’exprime, que j’exprime mes remerciements, et ma reconnaissance aux nombreuses personnes qui m’ont d’une manière ou de l’autre encouragée, au cours de ma vie professionnelle et auparavant au cours de ma formation.

Il me faut d’abord remercier Françoise Renversez qui au nom du ministre, et au nom de la République, m’a remis l’insigne de l’ordre du mérite. Cette reconnaissance publique que j’ai reçue en novembre 2011, j’en suis naturellement heureuse. Et j’ai voulu partager avec vous tous cet honneur, puisque c’est bien en tant que présidente que j’ai reçu ce signe de reconnaissance.

Le calendrier des élections universitaires, la campagne électorale d’abord, puis les étapes des élections, ne m’ont pas paru favorables à l’organisation d’une manifestation publique pendant le cours de mon mandat. Donc c’est un peu tardivement que cette remise est organisée.

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Nous sommes comme le dit l’adage des nains perchés sur les épaules de géants1. Ceci qui vaut dans l’ordre du savoir, peut être transposé à toute période de formation. Et les mérites ou accomplissements qui me sont aujourd’hui reconnus ne seraient demeurés que des germes d’espoir sans la clairvoyance et la confiance de ceux qui m’ont au départ éduquée, formée, conduite, puis aidée et accompagnée. Je souhaite leur rendre hommage

A mes parents bien sûr, qui auraient été tellement fiers en ce jour.

Leur confiance, mais aussi leur exigence à mon égard, ont été mes premiers repères. J’ajouterai aussi que cette confiance et exigence étaient égales à celles qu’ils ont manifestées à l’égard de mon frère et de ma sœur, ni moins, ni plus. Fille sans doute, mais égale au frère, ce qui ne va pas toujours de soi. Je souhaite ici insister sur le rôle des parents et des pères, je dis bien des pères, dans la consolidation de l’ambition sociale des filles. Peut-être cela va-t-il de soi, pour les plus jeunes d’entre vous. Mais cela n’a pas toujours été le cas…et

aujourd’hui dans bien des endroits du monde ce n’est pas le cas pour les filles privées d’école, de formation et de savoir en raison de leur sexe.

Je pense ensuite aux professeurs, mais d’abord instituteurs de mon enfance. Et deux choses m’ont frappées, dans le petit exercice de remémoration que j’ai tenté.

La première est que j’ai été d’abord élève dans de petites écoles communales, dans de modestes cités du pays minier. Presque des écoles de campagne, mais des écoles de la République, où il y avait principalement des enfants de mineurs. Et parmi ces enfants de mineurs, ou plutôt filles de mineurs, puisqu’il s’agissait d’écoles de

olaire, il y avait beaucoup de filles d’immigrés, filles avant la mixité sc

1Des nains sur des épaules de géants (latin : nani gigantum humeris insidentes) est une métaphore attribuée à Bernard de Chartres, maître du XIIe siècle, utilisée pour montrer l'importance pour tout homme ayant une ambition intellectuelle de s'appuyer sur les travaux des grands penseurs du passé (les « géants »). Citée par Jean de Salisbury dans son Metalogicon, elle est également utilisée au fil des siècles par divers scientifiques, comme Isaac Newton ou Blaise Pascal.

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polonais, algériens, marocains…Je suis une ancienne élève de l’école républicaine mélangée.

Mon second point est que les figures d’enseignants qui m’ont le plus marquée avant d’arriver à l’université, sont des figures

d’enseignantes : institutrices, directrices d’écoles, professeures de lycée, etc. Toutes jusqu’à l’université, ont été des femmes. J’aimerais me rappeler leur nom, seuls me reviennent quelques uns : pourquoi celles-là ? Mesdames Tintiller, Ladureau, Moulier, Verwaeke, Caudmont, Bienaymé. Figures d’autorité, figures du savoir, figures aussi de bienveillance qui m’ont soutenue.

Bien sûr je pense aussi à toutes les autres, comme ce professeur de lettres classiques qui avait une passion pour le théâtre grec qu’elle citait dans le texte, ou cette jeune professeur d’histoire-géographie qui arrivait désinvolte et en coup de vent comme si elle venait juste de débarquer des pays lointains, ou des époques anciennes qu’elle nous apprenait, et tant d’autres, dont les noms m’ont échappé, mais pas leur image2.

A toutes, je dois tant : la curiosité, le goût du savoir et du

questionnement, le sens du travail, même si bien sûr je n’ai jamais eu l’occasion de reconnaître cette dette.

A l’université d’autres grandes figures ont joué un rôle décisif dans mes propres orientations disciplinaires. Cette fois rassurez-vous ce n’est plus un monde sans homme, au contraire, tout d’un coup le

monde s’est masculinisé, tant du côté de la chaire d’enseignement, que du côté des étudiants. Des personnalités marquantes, parfois hors

norme, à la pensée forte et originale, hors des sentiers battus et souvent hors du « mainstream », de grands professeurs de droit et d’économie. Naturellement, je ne peux les citer tous et nommerai : Pierre Legendre, à peine plus facile à comprendre à l’oral qu’à l’écrit,

scandale du développement »), André Nicolaï Jacques Austruy (« Le

2Mais j’en viens à me demander si ce ne serait pas finalement la règle au fond : il faut oublier les professeurs…ou ne s’en souvenir qu’avec légèreté. Un professeur dont le souvenir pèse, est-ce un professeur qui a réussi ?

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(« Comportements économiques et structures sociales »). Et naturellement Charles-Albert Michalet, spécialiste de la

mondialisation, qui a été mon directeur de thèse et m’a fait entrer dans son équipe de recherche le CEREM. Je veux leur rendre hommage à tous en ce jour.

Je voudrais aussi, dire à quel point pendant ma carrière ici, j’ai pu apprécier mes collègues de l’UFR, enseignants-chercheurs, chercheurs et staff administratif. Parmi eux, je dois signaler tous les chercheurs universitaires et CNRS qui ont participé aux recherches du CEREM.

Ils sont trop nombreux pour que je les nomme. Collaborer avec eux ou travailler à leur côté a toujours été enrichissant. Et m’a permis de

trouver un équilibre entre le travail d’équipe, en particulier en

recherche, mais pas uniquement, et l’autre part de notre profession qui est plutôt un exercice individuel et relativement solitaire, devant les étudiants, dans les bibliothèques ou dans l’écriture.

Je voudrais enfin remercier aussi tous ceux qui m’ont accompagnée pendant mon mandat de présidente: les élus et personnalités qui ont siégé au CA, CS, CEVU et CT, les membres de l’équipe

présidentielle, les responsables des services centraux, des services communs, des composantes, instituts, Ecoles doctorales, des équipes de recherche. Tous ont contribué à écrire un chapitre de l’histoire de notre université, de Nanterre.

Mon dernier mot sera pour l’avenir de notre université : pendant 4 années elle a été mon unique préoccupation, j’ai mis mes

compétences et mon énergie au service de la collectivité. J’ai

constamment cherché à agir avec l’assentiment le plus général3 et à ne pas me prévaloir des pouvoirs extensifs que la LRU donne aux

présidents, (et qui est éloignée dans son essence des principes

universitaires de démocratie et collégialité). Ce mandat a été marqué de nombreux défis, en raison d’une politique de changements conduite

hangements de la gouvernance, de l’évaluation, à un rythme accéléré, c

3C’est volontairement que je ne parle pas de « consensus », sachant trop bien que la démocratie consiste à construire quotidiennement l’intérêt général, non en pas en s’attachant à un consensus obtenu par la négation de possibles conflits entre des intérêts locaux, mais au contraire en éclairant ces conflits entre intérêts partiels, pour parvenir à des compromis négociés.

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du calcul des dotations via le modèle sympa, passage aux RCE, stratégie de financement de la recherche sur projets, structuration des PRES, Grand emprunt et investissements d’avenir (Idex, Labex…).

Nanterre n’a pas démérité, quoi qu’aient pu en penser certains.

Ce mandat a aussi été celui de la plus longue grève de protestation de l’université en 2009. Longue protestation qui semble oubliée

aujourd’hui. Et nous pouvons nous féliciter que cette période qui a été dans certaines universités, un moment d’affrontement, n’ait pas

produit le déchirement interne de l’université que l’on pouvait redouter.

En cette année du cinquantième anniversaire de la pose de la première pierre de la faculté des lettres annexe de la Sorbonne en novembre 1963, en cette veille du 22 mars je souhaite que Nanterre continue de préserver son unité et de porter les valeurs universitaires du savoir et de sa transmission toujours au plus haut.

Merci de votre attention.

Références

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