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Carburants: pourquoi sont-ils si chers?

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Academic year: 2022

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Carburants: pourquoi sont-ils si chers ?

Le prix du baril de brent/pétrole vient de franchir la barre des 90 dollars en ce début d'année 2022.

Rien d'exceptionnel si ce n'est que cette hausse quasi continue depuis plus d'un an s'inscrit dans une logique d'augmentation des prix de toutes les matières premières. Et ce ne sont pas de petites augmentations auxquelles nous avons affaire puisque le prix du gaz a explosé (+50% en un an), celui du bois a été multiplié par deux ou trois ... et tu t'en rends bien compte lorsque tu vas à la pompe, quand tu paies tes factures ou que tu sors d'un magasin de bricolage.

La crise du Covid est passée par là: la paralysie complète de l'économie mondiale avait stoppé la logique à la hausse du prix du baril de brent (de pétrole pour simplifier), depuis la

«sortie» des confinements successifs, la reprise économique est là et ce n'est pas seulement le tarif de l'essence qui explose mais bien celui des matières premières en général.

Et les spécialistes sont d'accord pour dire que cette tendance à la hausse de l'ensemble des prix des énergies notamment n'est pas prête de s'arrêter d'ici la fin 2022 (et donc par

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répercussion le prix de quasi tous les produits, les entreprises répercutant tout ou partie de ces hausses).

Soit dit en passant, quel magnifique système économique qui en créant un épuisement des ressources naturelles, le déséquilibre des écosystèmes, l'effondrement de la biodiversité permet aux seuls riches de s'en sortir sans trop de conséquences sur leur santé ou leur «confort». D'ailleurs ce constat est valable à l'échelle d'un pays mais aussi au niveau mondial si on considère les inégalités de répartitions des richesses. Les pays pauvres sont ceux qui souffrent le plus de ces hausses.

Tu le constates sur ce graphique (2022=janvier2022), nous sommes encore loin du pic des années 2012/2013, le prix du baril avait dépassé les 100$. La marge de progression est encore non négligeable. Et comme les taxes (notamment TICPE) ont augmenté depuis cette date, le prix à la pompe atteindra donc des sommets que nous n'avions encore jamais atteints. La barre de 2€ le litre pourrait être franchie et là je ne donne pas cher de l'avenir d'un gouvernement qui ne proposerait pas d'alternative au niveau mobilité (et chauffage) à des personnes comme moi qui ne peuvent se passer d'un véhicule!

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Covid & baisse de production

Avec le Covid, il semblait qu'on avait pris conscience que, dans les pays riches, il fallait réduire la consommation qui était excessive et dont les excès conduisaient au désastre sanitaire qu'on connaît actuellement. Que nenni ... C'est reparti de plus belle, les ministres s'en félicitent, tout va bien.

Alors quand l'OPEP, l'Organisation mondiale des pays producteurs de pétrole, a décidé de réduire sa production et que la reprise économique est apparue, inévitablement, cela a provoqué une augmentation des prix à la pompe. La reprise est tellement forte que le raffinage ne peut se faire assez vite ... les prix montent!

Hausse du prix du gaz

Le gaz est trop cher donc on se tourne vers le pétrole (ou le charbon parfois) pour produire de l'électricité. Là aussi, bravo à nos dirigeants qui ont forcé à l'utilisation du gaz depuis 15 ans à coup de crédits d'impôts pour booster l'installation de chaudières à gaz. Quel nez!

Nous voilà dépendants de la Russie avec une énergie qui en réalité ne peut être une solution d'avenir.

La demande en pétrole augmente donc, les prix suivent! J'avais cru comprendre que lors des dernières COP, ces mêmes dirigeants avaient décidé une baisse des émissions de CO2 rapides pour éviter le réchauffement climatique ? J'ai du mal comprendre sans doute...

Pétrole & taxes

Alors la logique serait de dire qu'on baisse les taxes. Mais en 2022, ce discours discréditerait totalement la volonté affichée de réduire le recours aux énergies fossiles. Et puis comme les Etats se sont endettés depuis le début de la crise, difficile de diminuer les rentrées fiscales. D'autant que cet argent finance les dépenses sociales, d'investissement ... Cela dit, on est encore dans l'affichage puisque aucune alternative

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sérieuse n'est proposée au niveau mobilité, les gens n'ont pas d'autre choix que de payer.

Tout cela ne sent pas bon et prédit des jours sombres.

S'il existe des raisons qui expliquent ces augmentations, il est aussi certains que les taxes sur les carburants sont loin d'être négligeables. Notamment en France même si la mise au niveau de la plupart des pays européens ne ferait baisser le prix que de 5 à 6 %, c'est à dire seulement quelques centimes de baisse à la pompe. Sur 100 euros de gazoil, seuls 40 euros sont utilisés pour produire le pétrole, le faire sortir de la raffinerie et le distribuer.

Tout le reste n'est que taxes diverses.

Il existe, en France, deux taxes principales: la TVA, et la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques - 2 014). Depuis 2018 et les Gilets Jaunes, la TICPE est figée. Pour la TVA qui est proportionnelle au prix du carburant, elle s’applique à hauteur de 20% sur le total hors taxes. Mais ce n'est pas tout, elle s'applique aussi sur la TICPE. En gros, on paie une taxe sur une taxe. Pour laisser penser au contribuable qu'on lui tond la laine sur le dos, rien de plus efficace que ce genre de mesure. Cette TICPE rapporte donc environ 30 milliards à l'Etat par an et permet de financer les régions. Autant dire qu'on n'est pas prêt de la baisser, les régions et départements étant déjà furax après la suppression de la taxe d'habitation.

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S'il n'y avait pas eu les Gilets Jaunes, le prix des carburants en France serait sans doute encore un peu plus élevé car cette TICPE était sur une progression à la hausse depuis sa création:

Tu le constates, cette TICPE a augmenté bien plus fortement sur le gazole que sur l'essence, c'est aussi un moyen d'orienter la consommation vers des énergies supposées plus propres. Alors imagine si demain il était décidé qu'il n'y a plus que de l'électrique à acheter ce que pourrait devenir cette TICPE sur les carburants fossiles!

Enfin, si la baisse des taxes ne réduirait le prix à la pompe que de quelques centimes, elle serait un mauvais signal. Tout comme le chèque énergie qui, s'il fait du bien à certaines personnes, est aussi un mauvais signal qui n'oblige pas à changer ses habitudes, à réduire ses déplacements.

Pour conclure, aucun espoir que les prix baissent de façon significative à l'avenir. C'est même le contraire qui se passera. Et c'est là qu'on va se rendre compte, nous les citoyens, qu'on ne nous dit pas la vérité depuis au moins deux décennies sur ce qui va arriver d'autant que nos politiques n'ont rien anticipé et ont laissé faire ces grandes entreprises pétrolières (par intérêt sans doute) afin de ne rien changer car changer c'est prendre le risque de ne pas être réellu. Ils seront responsables de tout ce qui va arriver dans les années à venir car je ne vois pas comment il est possible de dire «en même temps» qu'on

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va augmenter le prix des carburants pour limiter leur utilisation, financer un modèle social et ne proposer en alternative que le transport collectif qui n'existe bien souvent pas ou une voiture électrique pas moins polluante et qui reste à un prix que 80% de la population ne peut se payer. Cela dit, le printemps 2022 sera passé alors rien de grave sans doute ...

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