Sciences
&
Technologie – N°13, Juin (2000), pp. 15-17.© Université Mentouri, Constantine, Algérie, 2000.
RESOLUBILITE D’OPERATEURS DIFFERENTIELS A COEFFICIENTS LIPSCHTZIENS
Résumé
Nous montrons la résolubilité locale d’opérateurs différentiels linéaire du premier ordre à deux variables et à coefficients Lipschitziens, vérifiant la condition (P) de Trèves-Nirenberg, en modifiant légèrement la technique utilisée pour le même but par Hounie J. [3].
Mots Clés : Résolubilité locale, Opérateurs différentiels.
Abstract
We prove local solvability of first order linear differential operators in two variables with Lipschitz coefficients, satisfying the Trèves-Nirenberg condition (P), by slightly modifying the proof of Hounie J. [3].
Keyswords : Local solvability, differential operators.
Classification AMS: 35A.
irenberg et Trèves [5] ont donné une condition, appelée condition (P), équivalente à la résolubilité locale de tout opérateur différentiel linéaire du premier ordre à coefficients réguliers.
Trèves [6], avec la même condition, obtint la résolubilité locale dans l’espaceL2. Si on considère un opérateur différentiel M dansR2, alors il s’écrit, après un changement de variable local :
21
a t,x , i x x
, t t ib
M (1)
où b est une fonction à valeurs réelles. Dans ce cas, la condition (P) signifie que la fonction b a un signe constant. Hounie [3] a considéré l’opérateur différentiel M dans le voisinage
1,1
Rde l’origine de R2avec a une fonction mesurable bornée et b une fonction positive, continue et Lipschitzienne en x i.e. vérifiant :
t,x ,t,y
,
R ,k
0 1 1 , b
t,x bt,y kxy (2) Il obtint alors un théorème de résolubilité locale dans l’espace L2pour l’opérateur M. Nous allons prouver le même résultat pour l’opérateur M. La différence se situe dans une légère modification de la méthode. D’abord, on prouve une estimation à priori à partir de laquelle on obtiendra le résultat de résolubilité. Jacobowitz [4] a montré que la régularité de la fonction b est optimale en exhibant une fonction b continue Höldérienne telle que l’opérateur M associé ne pourrait être résoluble. Ceci montre la limite de la suffisance de la condition (P) quant à la régularité des coefficients. Nous avons montré [1] la nécessité de la condition (P) directement en suivant la méthode de Grushin.ESTIMATION A PRIORI
Soit dans R2l’opérateur différentiel:
2 1
a t,x , i x x
, t t ib
M ,
où a est une fonction mesurable bornée et b une fonction positive, continue et Lipschitzienne en x i.e. vérifiant (2). On sait
alors que b admet une dérivée partielle xbpresque partout dans
1,1
Rqui vérifie:
t,x k xsup b b
R , x , L t
x
1 1
(3)
N
C. BOUZAR F. OUYEKENE Faculté des Sciences
Département de Mathématiques Université d'Oran (Algérie)
صخلملا
ل ر رر ل ل نيلررم لل ررر حملل رر حل ررح لورر ىلع نرربن ل م رر مبلعرنرررع مل رلوررل ا ل ررحن ل لعررمل رررطخل لطنشل لققح لي ل ل، رزرش برل ل
(P)Nirenberg-Trèves
ل
لع رر نبلورر ىلبررر طللر رر لل ررخ إب ل
[3]Hounie
ل ليررف
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ااا ايحملا لااااملكلا :
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Soumis le 31/01/2000 – Accepté le 17/05/2000
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Technologie – N°13, Juin (2000), pp. 15-17.61
Théorème 1. Il existe une constante c > 0 et un voisinage
de l’origine de R2, tels que :
cMu , u C0
u (4)
Preuve. On désigne par . et ( .,.) la norme et le produit scalaire de l’espace L2. On suppose que la fonction u s’annule pour t 1, où sera précisé ultérieurement. Soit
t,x, t , xR
1 . Considérons dans L2
Rl’opérateur Pdéfini par :
2 0
1 e uˆ d
x u
P ix
L’opérateur Pest un projecteur orthogonal dans L2
R du fait que:1. L’opérateur Pest un opérateur borné de
RL2 dans L2
R . En fait, l’opérateur Pest un opérateur pseudodifférentiel à symbole la fonction d’Heaviside H
.2. On a
Pu,v
u,Pv
; en effet :
Pu,v
Pu
xv x dx
21 H uˆ vˆ d
u x eixv d dx
21 0
u,Pv
3. Et
P2P (Facile à vérifier).Posons PIP, donc Pest aussi un projecteur orthogonal dans L2
R et alors :
u P u u , u
P 2 2 2 L2
R . Remarquons que :
ux 21 0 e uˆd
P ix
Démontrons l’inégalité (2.1) pour vPuet wPu. On définit le sous-espace S+ (resp. S-) de l’espace de Schwarz S par {u S : suppuˆR}(resp. { u S :
R
uˆ
supp }). Nous avons le lemme suivant qui donne une certaine inégalité de Garding [3].
Lemme. Il existe une constante c > 0 telle que :
bx D xu xdx cb' u , uRe 2 S+.
Ce lemme est valable pour b0et uS-. On a:
1 1
1 1
2Re e tMvvdxdt r e tv2dxdt
2Re
11 etb
t,xDxvvdxdt2Re
11 eta
t,x v2dxdtD’après le lemme :
1 1
2 2
2Re e bt,xD vvdxdt ecb v
L 'x
t x .
En effet :
bt,xDxvvdxcsupxRbx' t,x vt,x 2dxRe
2 ' 2' , , 2
sup 2
, Re
2
1 1 1
1
v b ce dt dx x t v x t b ce
dt dx v v D x t b e
x L R x
x t x
On a aussi :
t x v dxdt e a
t x v dxdta
e t 2 t 2
1
1 1
1 , 2 ,
Re
2
2eaL v2. Et par conséquent :
1
1 1
1
' 2
2 2
Re 2
v a b
c e dt dx v e
dt dx v Mv e
L L t x
t
' 21 2 1
e c e b a L v
x L
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz : v Mv e dt dx v Mv e
Re
11 t 22 ,
d’où :
c e b a v, v
e Mv
e L
L 'x
1 2
2 1 S+ (5)
Pour wPuS-, on considère l’intégrale :
1
2Re 1 e tMwwdxdt et on obtient l’estimation :
c e b a w w
e Mw
e L
x L ,
1 2
2 1 ' S- (6)
On choisit
L L
'x a
b c
e 1
2 2 , et en faisant la
somme des carrés de (5) et (6), on a alors :
2 2
1
2 22 2 1
4e Mv Mw e ec b aL u
L
'x
(7)
D’autre part :
bD ,P
u P ,a uMu P u MP
Mv x
bD ,P
u P ,a u MuP u MP
Mw x
P+ et P- sont des opérateurs pseudodifférentiels classiques d’ordre 0, alors, grâce au théorème de Calderòn [2],
bDx,P
,bDx,P
sont bornés dans L2, de norme
L 'x
b
c , et puisque P+ et P- sont des projecteurs dans L2, alors P 1, P 1, et alors :
P,a u 2aL u
P,C u 2aL uEn effet :
P,a u P
au a
Pu P
au a
PuRésolubilité d’opérateurs différentiels à coefficients Lipschtziens
61
au aL Pu 2aL u Et donc :
2 2 2
2 2 P Mu 2a cb u
Mv L
'x L
2 2
2 2
2 P Mu c' a b u
L 'x L
2 2 2
2 2 P Mu 2a cb u
Mw L
'x L
2 2
' 2 2
"
2 P Mu c a b u
x L L
Et par suite :
2 2 ' 2
2
2 2 2
2
"
'
2
u b a c c
Mu P Mu P Mw
Mv
x L L
2 2 '
2 2
'
"
2 Mu c b a L u
x L .
Cette dernière et (7) donnent :
' 2 21
2 2 '
2 2 2
1 2
'
"
8
u a
b c e e
u a b c Mu e
L L x L L
x
En posant 8ec"'bx' L aL et
L L
'x a
b c
e 1
2 , on a :
2 2
22 2
8e Mu u
Si on choisit :
L L
'x a
b c
e 1
2 ,
alors
220, et donc :
822
Mu2 u2,d’où u k Mu, uC0
. EXISTENCE DE SOLUTIONSSoit M* l’adjoint formel dans L2de l’opérateur M; il est donné par:
t,x x at ib
*
M
Il est du même type que M, alors il vérifie la même estimation à priori (4), i.e. il existe une concentration k’ > 0 et un voisinage de l’origine de R2tels que :
k' M*u, u C0
u (8)
Théorème 2. Il existe de l’origine dans R2, tel que pour tout fL2
, il existe un uL2
, vérifiant :
t,x f t,xMu , dans .
Preuve. D’après le théorème 1, il existe c > 0 tel que
M*u, u C0
u . Posons :
M* : C0 E
E est un sous-espace de L2
; on définit alors l’application :
, f
* M
C E : l
On a, grâce à l’inégalité de Cauchy-Schwarz:
M*
f, f .l ,
et puisque f L2
, alors:
M*
cl .
L’inégalité (8) donne :
M*
c M*l ,
i.e. l est une forme linéaire continue sur E muni de la topologie induite par L2
, et d’après le théorème de Hahn-Banach, l’application l se prolonge en une application linéaire continue L sur L2
, donc il existe, grâce au théorème de Riesz, uL2
tel que L
u, , pour tout L2
, en particulier pour tout E :L
= L
M*
l M*
i.e.
u,M*
f, d’où :
Mu,
f, , C0
, ce qui donne Mu = f dans au sens des distributions.REFERENCES
[1]- Bouzar C., Ouyekène F., Construction de Grushin pour des opérateurs de type Mizohata, Les Annales de l’Académie Universitaire de Constantine, T.1 (1999), pp.13-16.
[2]- Calderòn A.P., Commutateur of singular integral operators, Proc. Nat. Acad. Sci., 53 (1965), pp. 1092-1099.
[3]- Hounie J. Local solvability of first order linear operators with Lipschitz coefficients, Duke Math. J., vol.62, N°2 (1991), pp.
467-477.
[4]- Jacobowitz H., A non solvable complex vector field with Hölder coefficients, Proc. Of Amer. Math. Soc., Vol.116, N°3 (1992), pp. 787-795.
[5]- Nirenberg L., Trèves F., Solvability of a first order linear partial differential equation, Comm. on Pure and Appl. Math., vol.16 (1963), pp. 331-351.
[6]- Trèves F., Local solvability in L2 of first order linear P.D.E.S., Amer. J. Math., 90, (1971), pp. 369-380.