LES CELLULES CORTICOTROPES DE L’HYPOPHYSE DES BOVINS, OVINS
etPORCINS
MISE EN ÉVIDENCE PAR IMMUNOFLUORESCENCE ET CARACTÈRES CYTOLOGIQUES
M.-P. DUBOIS
Station de Recherches sur la Physiologie de la Reproduction,
Centre de Recherches de Tours, I. N. R. A.,
37 - Nouzilly
RÉSUMÉ
W L’auteur fait
l’historique
de la mise en évidence des cellules corticotropes chez les Mammi-fères.
20 Du
point
de vue immunologique, les anticorps (Ac.) utilisés sont de deux sortes :a) Les premiers sont obtenus en immunisant des lapins contre la
(i-(i-2¢)
corticotropine synthétique couplée à la sérum albumine bovine (BSA) par l’intermédiaire de la glutaraldëhyde,En présence de l’Ac., la
(i-(i-2¢)
corticotropine fixe le Complément ; de même lap-(r-2¢)
cortioc- tropine conjuguée à la BSA en présence du même Ac. saturé par la BSA. Les ACTH naturelles(porcine, bovine) inhibent ces réactions, mais ne fixent pas elles-mêmes le Complément en pré-
sence de l’Ac. (fig. 1 à 4). La
(i-MSH
ne réagit ni directement ni par inhibition avec l’Ac. antig-(
1 - 24
)
corticotropine.L’ACTH naturelle inhibe la réaction d’immunofluorescence à un taux voisin de celui de l’hor-
mone synthétique.
Le déterminant Ac. s’adresse à la fraction 1-24biologiquement active de la molécule d’ACTH et ne paraît pas, de ce fait, présenter de spécificité zoologique vis-à-vis des espèces étudiées.
b) Les seconds sont dirigés contre l’ACTH bovine naturelle et sont apparus comme conta- minants de sérums de lapins hyperimmunisés contre la prolactine bovine. Seule l’inhibition de l’immunofluorescence par l’ACTH permet la mise en évidence et l’identification de ces Ac.. La
(3-(i-2¢)
corticotropine n’est pas inhibitrice de la réaction d’immunofluorescence : ainsi, les déter-minants Ac. semblent s’adresser à la séquence terminale (25-39) de
l’antigène
naturel.Les deux systèmes révèlent les mêmes cellules en immunofluorescence (pl. I).
30 Du point de vue cytologique, les cellules ACTH sont présentes essentiellement dans la pars distalis : chez les bovins et les ovins, elles prédominent dans la zone basophile ; elles sont
rares et dispersées dans la zone acidophile. Dans les espèces étudiées, elles ont les caractères tinc- toriaux habituellement attribués aux cellules gonadotropes LH : en
présence
de l’association bleu alcian (pH 2,5)- PAS- Orange G, ces cellules sont PAS+ et bleu alcian-, se distinguant ainsides cellules acidophiles (PAS-, bleu alcian-) et des cellules à hormone glycoprotidique (bleu alcian
+ , PASt).
Leur morphologie varie dans les espèces étudiées : très irrégulières et s’insinuant entre les cellules voisines, dans l’hypophyse bovine, elles sont régulièrement ovalaires chez les ovins et
les porcins (pl. III). Ces cellules présentent, à l’état normal semble-t-il, une évolution caracté- ristique, bien visible chez le Porc, dans le sens d’une hypertrophie dégénérative vacuolaire, accom- pagnée de picnose nucléaire (pl. II).
La surrénalectomie, effectuée chez le Porc, fait disparaître l’affinité de ces cellules pour le PAS et les rend chromophobes ; apprécié par immunofluorescence, le contenu hormonal de ces
cellules est réduit.
D’une manière générale, il n’y a pas parallélisme entre l’affinité des cellules corticotropes pour le PAS et l’intensité de la réaction d’immunofluorescence.
40 La recherche des cellules corticotropes en cytologie comparée à l’aide des Ac. précédents
a été positive chez les Mammifères (Homme, Lémurien, Minioptère, Rat, Souris, Hérisson...)
les Oiseaux (Poule), les Batraciens et les Poissons.
5
0 La spécificité de la réaction immunologique est discutée quant aux réactions croisées éventuelles avec différents polypeptides (naturels ou synthétiques) apparentés à l’ACTH, en
fonction des résultats parus dans la littérature.
6
0 L’identification des cellules ACTH par immunofluorescence est confrontée aux critères fonctionnels pouvant servir à caractériser la nature corticotrope de ces cellules (surrénalectomie, castration).
7
0 Les problèmes apparus à l’occasion de cette étude sont exposés.
INTRODUCTION
En 1951 ,
MARSHALLpublie
lespremières
observations relatives à l’identification des cellulescorticotropes
dansl’hypophyse
humaine par immunofluorescence. Les résultats sontcritiqués
par CRUICK5HANg et CURRIE en195 8.
CURRIE(1962),
M C G ARRY
et al.
( 19 6 2 , i 9 6q.),
LEzNOFF e1 al.( 19 6 2 ) publient
leurs travaux chezl’Homme. Toute une série de
recherches, depuis,
se sont efforcéesd’apporter
unesolution satisfaisante : PEARSE et VAN NOORDEN
( 19 6 3 ),
MOSCA et CHIAPPINO(ig6q.), JARETT ! al. ( 19 6 4 ), (ces
derniers sur matériel tumoral
humain à activité
corticotrope),
COSTANZI et al.( 19 6 5 ) chez
leBovin,
KRACHT etal.
surl’Homme,
leLapin,
leChien
et le Rat(K RA C H T et al., ig65 ;
HACHMEISTER etKRACHT, ig65 ;
KRAC H
T et
al., 19 65, ig66 ;
KRACHT etH A C HM E IS TE R , I g66 ;
KRACHT etal., I967 ; BREUST!DT, ig68),
BROZMAN( 19 6 7 , 1970 ) sur l’Homme
et le Bovin ;
Russor,o et al.,
sur le Chien et le
Cobaye (R ICCI
etR USSOLO , ig68 ;
RussoLo etRASTR!I,I,I, 19 68 ; Russo
L
o et al., I g68 ;
Russol,o etB ET , ig6 9 ),
SHIINO( 19 6 7 )
sur leRat,
Huss etal., (
19
68)
sur le même animal. Nous-même(D UBOIS , 19 6 9 a)
avonsprésenté
nos résultatssur le
Bovin,
le Mouton et le Porc. Citons aussi le travail de McKEOWNet VAN OVER- BEE
KE
( 19 6 9 )
sur les cellulescorticotropes
de Saumon.Récemment,
leproblème
a étérepris
par BAKER et al.( 1970 )
à l’aided’anticorps couplés à la peroxydase
suivant la technique
de NAI!Arr!-PI!RC! ( 19 67) appliquée à
l’hypophyse (N AKAN E, 19 68).
l’hypophyse (N AKAN E, 19 68).
i- Si certains de ces travaux ont été effectués sur matériel
coupé
aucryostat,
lagrande majorité
des études a été réalisée sur des coupes de tissu fixé à l’aide defixateurs
formolés et inclus à laparaffine.
2
° Les
antigènes utilisés dans la préparation
des Ac. ont été d’abord l’ACTH
naturelle,
surtout porcine.
La faible antigénicité
de l’hormone, due
à sonpoids
molé-culaire
(environ
4900 )
et aupouvoir immunodépresseur
de la substance(K ASS
etal.,
1955
),
ses effetsbiologiques capables
d’entraîner àlong
terme undéséquilibre
fatalà l’animal en cours d’immunisation accroissent la
probabilité
deréponse
aux anti-gènes
contaminant l’ACTHnaturelle ;
cetteprésomption
a alimenté les discussions concernant lespremiers
résultatspubliés.
30
Ta’antigénicité
de l’ACTH naturelle a étégrandement
accrue et ses effetssecondaires éliminés en la
couplant
à unsupport
depoids
moléculaireélevé,
leplus
souvent une albumine
(McGuIR! et al., I g6 5 ; VANCE et al., 19 68).
Par là même se
réduisait le rôle
possible
d’éventuels contaminants.4 0
Le recours à des ACTH de
synthèse [p-( I - 24 ) et P-(i- 39 ) corticotropine, CIBA, Bâle]
associées à un support (physique
ouchimique)
a éliminé l’interférencepossible
avec des Ac. contaminants
dirigés
contre d’autres hormoneshypophysaires.
Toutefois,
BAKER et al.( 1970 )
sur le Rat ont encore recours à lacorticotropine porcine naturelle émulsionnée dans l’adjuvant
de Freund,
comme dans les premiers
travaux effectués dans ce domaine.
Nous exposons
ci-après
nos résultats dans lesprincipales espèces domestiques.
Ils ont été obtenus de deux
manières,
l’unefortuite,
l’autresystématisée.
Dans lepremier
cas,l’anticorps
est un contaminant de sérumantiprolactine bovine ; dans le
second cas, l’Ac. a été préparé
à partir
de la (i-( I - 2 q.) corticotropine (Synacthène CIBA).
La
première partie
de ce travail est consacrée à l’étudecomparée
de cesAc.,
l’étude
cytologique proprement
dite faisantl’objet
de la deuxièmepartie.
Première
partie
ÉTUDE
DES ANTICORPSI. - ANTICORPS ANTI
!-(1-24)
CORTICOTROPINEMatériel et méthodes
L’Ac. est préparé sur lapin à partir de
(i-(i-2¢)
corticotropine de synthèse (Synacthène Ciba, Bâle) couplée à la sérumalbumine bovine (BSA) par l’intermédiaire de la glutaraldéhyde selonla technique de VANCEet al. (i968).
A. - Préparation de
l’antigène.
- 26 mg de BSA sont dissous dans 2,7 ml de tampon phosphate 0,1 M pH !,2.
- 6 mg de Synacthène sont dissous dans 0,4 ml de soluté salé (CINa o,g p. 100dans l’eau
distillée).
- i ml d’une solution de glutaraldéhyde à 0,02 M (soit 0,2 ml de la solution à 25p. 100 pour 25ml) dans le même tampon est ajouté goutte à goutte sur le mélange précédent maintenu
en agitation continue pendant i heure à la température du laboratoire.
- L’ensemble est dialysé pendant 48 heures en présence de soluté salé.
- Le volume de dialysat est ajusté à io ml, réparti en ampoules scellées de i ml et conser-
vées à - i8!C.
B. - Prépayation de l’anticorps.
Trois lapins sont inoculés une fois par semaine, ¢ semaines de suite, avec une émulsion faite de 1,5 ml d’adjuvant complet de Freund et de i ml
d’Ag..
L’inoculation est répartie par sériesd’injections intradermiques de 0,1 à o,2 ml sur le dos rasé des sujets.
Après un mois de repos, un rappel par voie veineuse avec l’antigène seul (2
ml)
est effectuésous protection d’un antihistaminique (a Phénergan n Specia, 7,5 mg par sujet, par voie veineuse)
15
minutes avant l’injection d’antigène.
Deux saignées de qo à 50 ml sont pratiquées le 5eet le !7e jour suivant le rappel; les sérums, décomplémentés à 56°C pendant 30minutes, sont conservés glycérinés
(vol./vol.)
à - 2ooC,C. - Réactions immunologiques.
i. Réaction de précipitation (test de précipitation à
l’interface).
Elle est effectuée sur l’Ac. glycériné dilué avec un volume égal de soluté salé.
2
. Fixation du Complément.
Elle est réalisée en modifiant la technique de WASSERMANet LEmNE (1961) et de LEVINE
(
19 6 7
)
comme suit :3
. InhiBition de la faxation du C’.
L’Ag.
inhibiteur est à dilution croissante ;l’Ag.
spécifique est à la concentration optimaledonnant la fixation maximale du C’ en réaction directe.
L’Ac. est généralement utilisé au 1/100, après saturation en présence d’hématies de mouton lavées.
Les hématies sensibilisées sont préparées par mélange à volume égal d’hémolysine (1) à la
dilution appropriée et d’une suspension d’hématies de mouton lavées à x -10’ hématies/ml.
Le titrage de
l’hémolysine
et du Complément [sérum lyophilisé de cobaye (1)] est fait au préalable pour chaque lotd’Ac.,
de C’,d’hémolysine
et d’hématies.La réaction d’hémolyse est arrêtée en ajoutant à chaque tube 0,7 ml d’une solution citratée
isotonique à pH 7,2, refroidie à ooC.
Après centrifugation (2 500
t.p.m.)
les surnageants sont recueillis et lus au spectrophoto-mètre à 413 3 my.
4
. Réaction
d’immuno!uovescence
(technique indirecte).Les coupes déparaffinées et réhydratées sont lavées au tampon véronal 0,1M, pH 7,3, et recou-
vertes par l’Ac. à la dilution voulue pendant 30 minutes. Après lavage au tampon, les prépara-
tions sont traitées pendant le même
temps
avec desy-globuline 3
de mouton anti lapin conjuguéesà
l’isothiocyanate
de fluorescéine (2) (3 microgouttes pour 2ml de tampon véronal albumineux,à raison de 2,5 mg de BSA par
ml),
lavées à nouveau, immergées dans une solution de bleu Evans à 0,01 p. 100 (AMBROISE-THOMAS2t al., 1966) pendant 10 minutes, et montées à laglycérine
tamponnée(glycérine :
9vol., tampon véronal 0,1 M, pH 8,6 : 1vol.).Elles sont examinées avec un microscope Leitz « Ortholux a> équipé pour la fluorescence, muni de condenseurs à fond clair et à fond noir, de filtres d’excitation BG 12 et d’un filtre arrêt
K 530.
( 1
) Sérum hémolytique anti hématies de mouton et Complément de cobaye : Institut Pasteur (Paris).
( 2
) Institut Pasteur (Paris).
Les réactions de contrôle comportent, en plus des essais d’inhibition par
l’Ag.
spécifique etpar les autres hormones hypophysaires : une lame traitée avec du sérum de lapin normal (au
lieu de l’Ac. spécifique), et une lame traitée avec les
y-globulines
conjuguées seules.5
. Antigènes utilisés dans les yéactions immunologiques.
Ont été utilisées les substances suivantes :
- Protéine-ACTH bovine, PM 20 000 (1).
- ACTH bovine (1).
- ACTH porcine (Organon : 73et i4o U/IV/mg).
- ACTH porcine (Clin-Byla : 95 U s/cut./mg).
- Corticotropine bovine brute (préparée selon la technique de BAZEMORE et al., jusqu’au
stade inclus de la lyophilisation de la solution dans l’acide acétique N/io, avant passage sur
oxycellulose).
- Prolactine bovine NIH P-B,.
- Fractions de décharge (« Side-fractions ») de la purification d’ACTH porcine au stade
73U/mg (réf. : Organon CRF) (2), au stade 140U/mg
(réf. :
Organon CMC) (2).-
fi-( T - 24 )
corticotropine (Synacthène Ciba).- Sérum-albumine bovine cristallisée (BSA).
- Antigène complexe BSA-Synacthène (couplés par glutaraldéhyde).
Résultats
Les trois
lapins
inoculés ontrépondu positivement
à la stimulationantigénique
et leurs sérums ont montré le même
comportement immunologique
avec de faiblesdifférences dans les titres. Les résultats
exposés
concernent le sérumpossédant
letitre d’Ac. le
plus
élevé.i. Réaction de
précipitation (test
deprécipitation
àl’interface).
( 1
) Dues à l’obligeance du Professeur C. H. Li.
( 2
) Fractions riches en activité MSH, mais pauvres en ACTH.
4
. Réaction
d’immunofluorescence.
I,es
quantités d’Ag.
nécesssaires à l’inhibition de la fluorescence des cellulescorticotropes
ont été déterminées sur coupesd’hypophyse
de bovins.Malgré
lapréci-
sion
limitée,
due au caractèresubjectif
de laméthode,
les résultats ont étésignificatifs.
a) Effet de
la dilution de l’Ae.L’intensité
de la fluorescence neprésente
pasd’atténuation
pour une dilutionau
1/1 6 0
de l’Ac.(saturé
parBSA).
b) Quantité d’Ag.
nécessaire à l’inhibition de la réactiond’immunofluorescence [rapportée
à i ml d’Ac.(saturé
parBSA)
pur, non dilué(cf. tableau 4 )].
Discussion
i. L’hormone naturelle à l’état
conjugué.
Couplée
à la sérumalbumine par la carbodiimide(M C G UIRE e1 al., 19 6 5 ) ou la
glutaraldéhyde (V ANCE
et al., 19 68),
elle s’est montrée,
selon ces auteurs, régulièrement antigénique
sans effets secondaires :
lespropriétés biologiques
de l’hormone sont en effet inhibées par l’association covalente à la sérumalbumine.Toutefois,
la carbodiimideprésente
des inconvénients commeagent couplant :
- le
complexe
estinsoluble,
- il est moins
antigénique :
le C’ estfixé
à un tauxmoindre
par les Ac. ainsi obtenus que par les Ac.anti ACTH/BSA/glutaraldéhyde,
- la carbodiimide
réagit
avec de nombreux groupes fonctionnels del’Ag.
tandisque la
glutaraldéhyde
limiterait son action aux fonctions oc-aminées de lalysine
et a-aminées terminales(QuIOCHO
etRICHARDS, rg66 ;
VANC! etal., rg68).
2
. L’hormone de
synthèse !-(1-24) cor t icotro p i ne,
àl’état
nonconjugué.
En solution émulsionnée dans
l’adjuvant complet
deFreund,
elle ne s’est pas mon-trée antigénique
chez leLapin
entre les mains de F!,!I5CH!R et al.( 19 6 5 ) ; F ELBER
et al.
( 19 66) ;
SHIINO( 19 6 7 ) ;
RUSSOLOet RASTRELLI( 19 68)
etG!r!z!x (zg68).
FISCHER et al.
(1965) ;
HACHMEISTER et KRACHT(1965) ; F!r,s!R
et ASHCROFT(
19 6 5
)
obtiennentcependant
des résultatspositifs
sur le même animal.Chez le
Cobaye,
des Ac. ont étépréparés
àpartir
del’Ag.
nonconjugué
par F!r,B!R(zg6 3 ), F!r,s!R et ASHCROFT ( 19 65,
loc. cit.),
FEI.BER ! al. ( 19 66,
loc. cit.),
I MURZ
et al.
(ig6 7 ),
LANDON et al.( 19 67, ig68).
Nous n’avons pas tenté d’immuniser des
sujets d’expérience
avec cetAg.
nonconjugué.
3. A l’état
conjugué.
R
USSOLO
et RASTRELLI( 19 68,
loc.cit.)
obtiennent une bonneréponse
en Ac.avec la
p-(i-2 4 ) corticotropine couplée
à la para- aminobenzylcellulose.
Par
couplage
avec la sérumalbumine enprésence
decarbodiimide,
G!!,z!R n’obtient un taux détectable d’Ac. que sur unsujet (sur
4immunisés).
L’Ag. couplé
à la serumalbumine bovine par laglutaraldéhyde
nous a donné unemeilleure
réponse (avec
un schéma d’immunisationdifférent).
Les troislapins
immu-nisés ont un taux d’Ac.
permettant
la fixation du C’ à 100 p. 100 enprésence
de2U
C’ HSO
pour unedilution
de l’Ac. aui/ioo après 4 séries d’injections
hebdomadaires
(associées
au Freundcomplet)
et irappel
par voie veineuse i moisaprès
la dernière série. Leprocédé
d’immunisation par émulsionsmultiples (W!IR, 19 6 7 )
a abouti aubout de 8
jours
à des Ac. antiBSA, précipitants,
mais ne fixant pas le C’.4
. La nature de
l’agent couplant
et ducomplexe paraît
influer sur lecomportement
de l’Ac. : i
a)
La[i-(i-2q) corticotropine couplée à la para-amino benzylcellulose
induit desAc.
précipitant
la!-(1-24) corticotropine
et l’ACTH bovine(RussoLo
etR ASTRELLI ,
loc.
cit.)
contrairement aux Ac. obtenus avec le mêmeantigène couplé
à la sérumal- bumine par carbodiimide ouglutaraldéhyde.
b)
Les Ac. antip-( I - 24 ) corticotropine couplés
à la sérumalbuminepar
lagluta- raldéhyde
fixent le C’ enprésence
de la(3-(t-2 4 ) corticotropine (cf. Supra).
Cecis’oppose
aux résultats obtenus par VANCE etal.,
d’unepart,
avec un Ac. antiBSA-ACTH/glutataldéhyde (absence de fixation du C’ en présence
de l’Ac. et
de l’ACTH
seule)
et parGEI,z!R,
d’autrepart [absence
de fixation du C’ enprésence
de l’Ac. anti RSA
( 1 ) 9-( 1 - 24 ) corticotropine/carbodiimide].
II. - ANTICORPS ANTI ACTH CONTAMINANT LE SÉRUM ANTI PROI,ACTIN!
Matériel et méthodes
A. - Préparatioaa de l’Ac,
Le schéma d’immunisation diffère de celui indiqué pour le précédent, en ce que : 1
0 Les injections ont été faites sous-cutanées et non intradermiques.
2
° Les rappels ont eu lieu à 6 semaines ou 2 mois d’intervalle avec l’Ag. émulsionné dans
l’adjuvant
de Freund complet, sur une période deux ans environ.B. - Antigènes utilisés dans les réactions immunologiques.
Ce sont les mêmes que précédemment.
Résultats
i. Réaction de
précipitation (test
deprécipitation
àl’interface).
( 1
) RSA : Rabbit Serum Albumine.
2
. Fixation du
Complément (fig. 5, tableau 6).
3
. Inhibition de la
fixation
du C’.a)
La saturation de l’Ac. antiprolactine
par lacorticotropine
brute inhibe la fixation du C’ enprésence
ducouple (Ac.
antiprolactine-prolactine).
b)
La saturation de l’Ac. antiprolactine
par laprolactine
inhibe la fixation du C’en
présence
ducouple (Ac.
antiprolactine-corticotropine
bovinebrute) .
4
.
Immunofluorescence.
a)
Mise en évidence de l’Ac. anti ACTH.Étudiée
en immunofluorescence sur fond noir avec une coloration de contrasteau bleu
Evans,
unepréparation d’hypophyse
bovine traitée par l’Ac. antiprolactine
montre deux familles cellulaires très distinctes :
1° en lumière blanche et fond
noir,
l’une est faite deplages
cellulaires caracté-ristiques
àcytoplasme
trèsréfringent.
EnUV,
leur fluorescenceparaît jaune ;
2
° l’autre est faite de cellules
isolées,
nonréfringentes, disposées
entre lesplages précé dentes
ou dans la zone centralebasophile dépourvue
de cellules àprolactine :
leur fluorescence est veyte.
La saturation de l’Ac. par des doses
appropriées
deprolactine
ne laisse subsister que le deuxièmetype cellulaire ;
la saturation de l’Ac. par des dosesappropriées
d’ACTH
(bovine
ouporcine)
ne montre que lepremier type identique
aux cellulesmammotropes
mises en évidence antérieurement par d’autres lots d’Ac. anti pro- lactine(D UBOIS , ig6g b).
Dans ces
conditions,
les cellules nonréfringentes
à fluorescence verte ont été identifiées aux cellulescorticotropes,
sous réserve d’inventaire.La fluorescence
jaune
des cellules àprolactine peut
être rattachée à uneffet
de
filtre
exercé par le bleu Evans : ce colorantpossède
une affinitémarquée
pourcertaines structures
(telle
la lameélastique
interne desartères)
etparmi
celles-cipour les
granulations somatotropes
etmammotropes ;
cetropisme
est vraisembla- blementdirigé
contre lesphospholipides
connus pour êtreprésents
à ce niveau(LYCETTE e1 al., ig 7 o).
A cetitre,
dans le casprésent,
il recouvre lesgranulations
deprolactine qui
ont fixé la fluorescéine de l’Ac.conjugué.
Onconçoit
que sa fluorescence rougejoue
le rôle de filtre d’arrêt àl’égard
de lapartie
verte duspectre
d’émission de lafluorescéine,
ne laissant passer que lapartie jaune
de cespectre.
Cetaspect
n’existe pas pour les cellulescorticotropes :
la dissociation des deux familles cellu- laires est ainsi facilitée.b)
Rôle de la dilution de l’Ac.c)
Inhibition del’immunofluorescence des cellules corticotropes.
Discussion
!.
Antigénicité
de l’ACTH naturelle.A l’état non
conjugué, l’antigénicité
del’hormone, quoique
faible etvariable,
est hors de doute
(Fisx!rr
etal., zg 5 9 ;
MCGARRY etal., ig62 ; F!E!,B!ER, zg6 3 ;
IôI URA
e1
al., 19 6 5 , ig67 ; FMISCHER ! al., ig6 5 ;
F!!,B!R etA SHCRO FT, 19 65 ;
Srnxxs et
al., ig65 ; F LEI S CHER et al., ig66 ;
LANDON etal., 19 6 7 , 19 68 ; A UB E R T
etF!r,B!x, ig6g 1;
BAKER etal., 1970).
Ainsi,
chez leCobaye,
15sujets
sur 80 immunisés par AUBERT et F!!,B!R ontun taux élevé d’Ac. doués d’une activité satisfaisante.
Nos essais d’immunisation sur
lapins
avec l’ACTHporcine
en solution émul- sionnée dansl’adjuvant complet
de Freund ont échoué. Demême,
la fixation d’ACTH par laglutaraldéhyde
sur hématies de moutoninjectées
par voie veineuse unjour
sur deux
pendant
3 semaines s’est révélée inefficace.Par
contre,
sur deuxsujets immunisés,
le contaminant ACTH de laprolactine
NIH
P-B z
s’est révéléantigénique
sans les effets secondaires associés aux doses habi- tuellement utilisées dans l’immunisation par l’ACTH nonconjuguée (M C G ARRY et al., 19
6 2
) ;
cela est dûvraisemblablement
à la trèsfaible quantité
d’ACTHinjectée
simul-tanément avec la
prolactine.
2
. La réalité de l’existence d’Ac. anti ACTH.
Dans les sérums anti
prolactine
testés elle ressortaussi
de lacomparaison
derésultats
obtenus,
enimmunofluorescence,
avec ces Ac. et l’Ac. anti!-(1-24)
cortico-tropine.
Si l’on effectue la réaction d’immunofluorescence sur deux coupes sériées conti-
guës,
l’une traitée avec un Ac. antiprolactine (saturé
par laprolactine),
d’autre par l’Ac. anti9-( 1 - 24 ) corticotropine,
lacomparaison
dechamps homologues
montre lamême
cellule, présente
sur les deux coupescontiguës,
rendue fluorescente par l’un et l’autre Ac.(pl. I).
3
. La
présence
d’un contaminant ACTH dans laprolactine.
Elle s’explique
par lespropriétés physico-chimiques
de ces deux hormones et lesconditions d’extraction à
partir
du matérielhypophysaire.
Comme la
prolactine (et
laSTH),
l’ACTH est soluble en milieu acide. La tech-nique
de BAZBMORE ! al.( 1953 )
depréparation
de l’ACTH par le méthanolacétique
à chaud extrait dans les
premiers temps
unimportant
contaminantprolactine
aisé-ment décelable par fixation du C’ ou réaction de
précipitation.
Laprotéine
ACTHet l’ACTH bovines extraites par I,i contiennent
également
de laprolactine.
Inversement,
latechnique
de COLE et I,i( 1955 )
d’extraction de laprolactine
par l’acétone acide isole simultanément dans un
premier temps
l’ACTH et laprolac-
tine
qui
sontséparées
parprécipitation
sélective àpH
3 en solution NaCl. Cetteprécipitation
n’élimine pas lapossibilité
d’un faible contaminant entraîné en mêmetemps
que la fractionspécifique
au cours de laséparation,
d’autantplus
que lapuri-
fication ultérieure de la
prolactine
en milieudichloro-acétique
est aussi propre à la conservation de l’ACTH.4
. Les réactions de
précipitation, de fixation et
d’inhibition de lafixation
du C’.Obtenues avec les Ac. anti
prolactine
elles sont duesuniquement
à laprolactine
contaminant les
Ag. réagissants.
I,’inhibition
par laprolactine
de la réaction(Ac.
antiprolactine-protéine ACTH) (a)
et la fixation ducomplément
enprésence
ducouple (Ac. anti prolactine-prolac- tine)
dans la zone d’excès d’antigènes (b) s’expriment
par deux courbes identiques (fig. 6).
I,a
linéarisation(par
transformationlog Probit)
des deux courbessigmoïdes [D o (’)
=
f (log Ag.)]
montre leurparallélisme.
( 1
) Da : densité optique des surnageants ou p. 100d’hémolyse.
Si la réaction
(Ac.
antiprolactine-protéine ACTH)
et son inhibition par la pro- lactine concernaient un contaminant de laprolactine apparenté
à laprotéine ACTH,
la
quantité
deprolactine
nécessaire à l’inhibition de la réaction(Ac.
antiprolactine- protéine ACTH)
devrait être trèssupérieure
et les deux courbes(a)
et(b) présenter
un
décalage important.
La
comparaison
des courbes de fixation du C’ donne un taux deprolactine (exprimé en prolactine
bovine NIH P-B z )
de 3 p. 100pour la protéine
ACTH bovine
et de 0,4 p. 100 dans l’ACTH
bovine,
contre 12p. 100 dans lapréparation
de corti-cotropine
bovine brute.En se basant sur les doses
d’ACTH,
deprotéine
ACTH et deprolactine
bovinesinhibitrices de la fluorescence des cellules
ACTH,
le contaminant ACTH de laprolac-
tine bovine NIHP-B, ( 20 U/mg) apparaît
ainsi de l’ordre de 0,3p. 100.(A
titre indi-catif,
COLEetIl
font état d’un contaminantACTH,
dosé par le test deS AYERS
et al.( 194
8)
de 0,05 p. 100 pour uneprolactine
à 35U/mg préparée
selon leurméthode.)
Les fractions CMC et CRF en
présence
de l’Ac. antiprolactine
montrent unanneau de
précipitation,
mais ne fixent pas le C’ enprésence
du même Ac. aux doses testées : ceparadoxe s’explique
par les différencesqui
sont censées exister entre pro-lactine bovine
(et ovine)
etprolactine porcine.
CONCLUSIONS
Les Ac. anti ACTH contaminant les Ac. anti
prolactine
n’ontpu
être mis en évi-dence autrement que
par immuno!uorescénce :
ils ne sont pasprécipitants ;
la fixationdu C’ observée en
présence
de l’ACTH et de laprotéine
ACTH bovines ne s’adressequ’au
contaminantprolactine
de cetAg. ;
des hématiespassivement
sensibilisées à l’ACTHporcine
n’ont pas étéhémagglutinées.
L’aptitude
à inhiber cette réaction d’immunofluorescence est maximale pour l’ACTHbovine ; puis viennent,
par ordredécroissant,
laprotéine
ACTH bovine et l’ACTHporcine.
La!-(1-24) corticotropine n’est pas inhibitrice.
Ainsi :
10
L’Ac.
anti ACTHprésent
dans les sérums antiprolactine
testés s’adressenon pas à la
cupule protidique
de laprotéine ACTH,
mais à uneséquence apparte-
nant à la fraction
polypeptidique biologiquement active de cette molécule,
c’est-à-dire
à l’ACTH.
20 La
!-(1-24) corticotropine n’étant pas inhibitrice et la spécificité d’espèce
faisant intervenir une différence très
marquée
dans lesquantités
réactionnelles des ACTH bovine etporcine,
le déterminantantigénique
de l’ACTH concerné corres-pond
vraisemblablement à laséquence
C terminaleresponsable
de cettespécificité,
c’est-à-dire 25 à 39.
La
possibilité
d’existence d’Ac. de cetype
nepeut
êtrenégligée
et les réactionsd’inhibition de l’immunofluorescence ont, de ce
chef,
uneimportance
au moinségale
aux autres réactions
immunologiques qui
cherchent à mettre en évidence par des méthodes directes l’existence de réactionsantigènes-anticorps spécifiques.
Le
comportement comparé
des deuxtypes
d’Ac. anti ACTH étudiés est résumé dans le tableau 9.Deuxième
partie
I. - MISE EN
ÉVIDENCE
DES CELLULES CORTICOTROPES I. -MATÉRIEL
ET MÉTHODESLes hypophyses de bovins, moutons et porcs dans des états physiologiques variés sont pré-
levées immédiatement après l’abattage, fixées dans le mélange d’ELFTMAN (1957) ou au Bouin
Hollande sans acide acétique, additionné de io p. ioo d’une solution saturée de sublimé, et incluses
à la paraffine.
Deux truies ont été surrénalectomisées (1) ; la première supplémentée à la cortisone(5o mg de DOCA/jour) a été abattue douze jours plus tard ; la seconde, non supplémentée, est sacrifiée
quatre jours après l’intervention. Les hypophyses ont été prélevées et préparées comme précé-
demment.
Après la réaction d’immunofluorescence, les coupes sont lavées et colorées. Les champs remarquables sont comparés photographiquement en immunofluorescence et après coloration.
Ont été utilisées les techniques suivantes : bleu alcian (pH 1,5-2,5), PAS, Orange G (HERLANT, 19
6 0
), fuchsine paraldéhyde, Orange G (ELFTMAN, 1059 ; GABE, 1963), trichrome de SLIDDERS,
coloration de BROOKES (1968).
II. -
RÉSULTATS
D’une manière
générale,
dans les troisespèces étudiées,
les cellulesréagissantes
sont fortement
fluorescentes ;
elles sont abondantes dans lapars
distalis.Quelques
rares cellules ont été
parfois
observées à la limite de lapars
intermedia et de lapars
nervosa, mais ni la
pays inte y media,
ni lapars
tuberalis dans leur ensemble ne sontfluorescentes ;
nous n’avons pas observé de fluorescence au niveau de la coucheglan-
dulaire
tapissant
la face inférieure de l’éminence médiane etqui prolonge
à ce niveaula
pars
tuberalis. D’autrepart,
il semble y avoir une évolution des cellules cortico-tropes, marquée
parl’hypertro P hie
cellulaire et unaspect
lacunaire ducytoplasme;
ce dernier caractère
s’apprécie
aussi bien en fondnoir, qui
montre une baisse de la densitéoptique
ducytoplasme,
que sur coupes colorées.A. - Chez les Bovins
Les cellules
corticotropes
sont surtout abondantes dans la zonebasophile ;
dansles aires
latérales,
on les trouvedispersées
et isoléesparmi
la masse des cellules acido-philes.
Elles ont leplus
souvent une formeirrégulière
et envoient desprolongements cytoplasmiques
entre les cellules voisinesjusqu’au
contact decapillaires
sinusoïdes.Le noyau est volumineux
atteignant
etdépassant fréquemment 10 à 12 (L dedia-
mètre,
et pourvu d’un unique nucléole ;
la chromatine est peu abondante. I,e cyto- plasme,
d’une manière générale,
est peu dense et,
sur les cellules les plus
volumi-
neuses,
comporte
souvent demultiples
et fines vacuoles dont le contenu n’est pas fluorescent. La réaction au PAS estpositive,
mais la faible densité ducytoplasme
tend à lui donner un
aspect chromophobe.
L’analogie cytologique
entre cescellules,
trèscaractéristiques
par leurmorpho- logie,
leur dimension et celle de leur noyau, et lesgrandes
cellules àcytoplasme dense,
PAS+et colorées par le bleu d’alizarine acide du tétrachrome de HERLANT
(que
nousavions
présumées
être les cellules FSH dans unepublication antérieure)
estfrappante.
Toutefois,
ces cellules àcytoplasme
dense PAS+(qui
nereprésentent
pas lamajorité
des cellules
ACTH)
ne se sont pas trouvées concernées par les contrôles effectués.Les observations faites sur 4
sujets pathologiques (vaches présentant
unedégé-
nérescence
kystique
desovaires)
montrent unehyperplasie manifeste,
dans les 4cas, des cellulescorticotropes qui
sont abondantes au niveau desplages
de cellules chro-mophobes.
B. - Chez le Mouton
La
répartition préférentielle
des cellulescorticotropes
au niveau de la zone tubé-rale, basophile, correspond
à celle observée chez les Bovins. Dans les airesacidophiles,
elles sont rares et
dispersées.
( 1
) Dues à l’obligeance de notre collègue FÈVRE, auquel nous exprimons nos remerciements.