Membres du jury
Monsieur le Professeur DINOMAIS Mickaël | Président Madame le Docteur MASSON-BELLANGER Cécile | Directeur Monsieur le Docteur BELLANGER William | Membre
Monsieur le Docteur PY Thibaut | Membre Monsieur GRATTON Emmanuel | Membre
2019-2020
THÈSE
pour le
DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE Qualification en Médecine Générale
Le médecin généraliste : acteur du soutien à la
parentalité ?
Thèse qualitative auprès de médecins généralistes du Maine et Loire
SIGNAMARCHEIX Agathe
Née CHEVREUIL le 8 juillet 1992 à Guéret (23)
Sous la direction de Mme le Docteur Cécile MASSON-
BELLANGER
ENGAGEMENT DE NON PLAGIAT
Je soussignée SIGNAMARCHEIX Agathe
déclare être pleinement consciente que le plagiat de documents ou d’une partie d’un document publiée sur toutes formes de support, y compris l’internet, constitue une violation des droits d’auteur ainsi qu’une fraude caractérisée.
En conséquence, je m’engage à citer toutes les sources que j’ai utilisées pour écrire ce rapport ou mémoire.
signé par l'étudiante le 01/02/2020
LISTE DES ENSEIGNANTS DE LA FACULTÉ DE SANTÉ D’ANGERS
Doyen de la Faculté : Pr Nicolas Lerolle
Vice-Doyen de la Faculté et directeur du département de pharmacie : Pr Frédéric Lagarce Directeur du département de médecine : Pr Cédric Annweiler
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS
ABRAHAM Pierre Physiologie Médecine
ANNWEILER Cédric Gériatrie et biologie du
vieillissement Médecine
ASFAR Pierre Réanimation Médecine
AUBE Christophe Radiologie et imagerie médicale Médecine
AUGUSTO Jean-François Néphrologie Médecine
AZZOUZI Abdel Rahmène Urologie Médecine
BAUFRETON Christophe Chirurgie thoracique et
cardiovasculaire Médecine
BENOIT Jean-Pierre Pharmacotechnie Pharmacie
BEYDON Laurent Anesthésiologie-réanimation Médecine
BIGOT Pierre Urologie Médecine
BONNEAU Dominique Génétique Médecine
BOUCHARA Jean-Philippe Parasitologie et mycologie Médecine
BOUVARD Béatrice Rhumatologie Médecine
BOURSIER Jérôme Gastroentérologie ; hépatologie Médecine
BRIET Marie Pharmacologie Médecine
CAILLIEZ Eric Médecine générale Médecine
CALES Paul Gastroentérologe ; hépatologie Médecine CAMPONE Mario Cancérologie ; radiothérapie Médecine CAROLI-BOSC François-xavier Gastroentérologie ; hépatologie Médecine CHAPPARD Daniel Cytologie, embryologie et
cytogénétique Médecine
CONNAN Laurent Médecine générale Médecine
COUTANT Régis Pédiatrie Médecine
CUSTAUD Marc-Antoine Physiologie Médecine
DE CASABIANCA Catherine Médecine Générale Médecine
D’ESCATHA Alexis Médecine et santé au Travail Médecine DINOMAIS Mickaël Médecine physique et de
réadaptation
Médecine
DIQUET Bertrand Pharmacologie Médecine
DUBEE Vincent Maladies Infectieuses et Tropicales Médecine DUCANCELLE Alexandra Bactériologie-virologie ; hygiène
hospitalière
Médecine
DUVAL Olivier Chimie thérapeutique Pharmacie
DUVERGER Philippe Pédopsychiatrie Médecine
EVEILLARD Mathieu Bactériologie-virologie Pharmacie FAURE Sébastien Pharmacologie physiologie Pharmacie
FOURNIER Henri-Dominique Anatomie Médecine
FURBER Alain Cardiologie Médecine
GAGNADOUX Frédéric Pneumologie Médecine
GARNIER François Médecine générale Médecine
GASCOIN Géraldine Pédiatrie Médecine
GOHIER Bénédicte Psychiatrie d'adultes Médecine GUARDIOLA Philippe Hématologie ; transfusion Médecine
GUILET David Chimie analytique Pharmacie
HAMY Antoine Chirurgie générale Médecine
HENNI Samir Chirurgie Vasculaire, médecine
vasculaire Médecine
HUNAULT-BERGER Mathilde Hématologie ; transfusion Médecine IFRAH Norbert Hématologie ; transfusion Médecine
JEANNIN Pascale Immunologie Médecine
KEMPF Marie Bactériologie-virologie ; hygiène
hospitalière Médecine
LACCOURREYE Laurent Oto-rhino-laryngologie Médecine
LAGARCE Frédéric Biopharmacie Pharmacie
LARCHER Gérald Biochimie et biologie moléculaires Pharmacie LASOCKI Sigismond
LEGENDRE Guillaume
Anesthésiologie-réanimation Gynécologie-obstétrique
Médecine Médecine
LEGRAND Erick Rhumatologie Médecine
LERMITE Emilie Chirurgie générale Médecine
LEROLLE Nicolas Médecine Intensive-Réanimation Médecine LUNEL-FABIANI Françoise Bactériologie-virologie ; hygiène
hospitalière
Médecine
MARTIN Ludovic Dermato-vénéréologie Médecine MAY-PANLOUP Pascale Biologie et médecine du
développement et De la reproduction
Médecine
MENEI Philippe Neurochirurgie Médecine
MERCAT Alain Réanimation Médecine
MERCIER Philippe Anatomie Médecine
PAPON Nicolas Parasitologie et mycologie médicale Pharmacie
PASSIRANI Catherine Chimie générale Pharmacie
PELLIER Isabelle Pédiatrie Médecine
PETIT Audrey Médecine et Santé au Travail Médecine PICQUET Jean Chirurgie vasculaire ; médecine
vasculaire Médecine
PODEVIN Guillaume Chirurgie infantile Médecine
PROCACCIO Vincent Génétique Médecine
PRUNIER Delphine Biochimie et Biologie Moléculaire Médecine
PRUNIER Fabrice Cardiologie Médecine
REYNIER Pascal Biochimie et biologie moléculaire Médecine RICHARD Isabelle Médecine physique et de
réadaptation
Médecine
RICHOMME Pascal Pharmacognosie Pharmacie
RODIEN Patrice Endocrinologie, diabète et maladies
métaboliques Médecine
ROQUELAURE Yves Médecine et santé au travail Médecine ROUGE-MAILLART Clotilde Médecine légale et droit de la santé Médecine ROUSSEAU Audrey Anatomie et cytologie
pathologiques Médecine
ROUSSEAU Pascal Chirurgie plastique, reconstructrice
et esthétique Médecine
ROUSSELET Marie-Christine Anatomie et cytologie
pathologiques Médecine
ROY Pierre-Marie Thérapeutique Médecine
SAULNIER Patrick Biophysique et biostatistique Pharmacie
SERAPHIN Denis Chimie organique Pharmacie
TRZEPIZUR Wojciech Pneumologie Médecine
UGO Valérie Hématologie ; transfusion Médecine
URBAN Thierry Pneumologie Médecine
VAN BOGAERT Patrick Pédiatrie Médecine
VENIER-JULIENNE Marie-Claire Pharmacotechnie Pharmacie
VERNY Christophe Neurologie Médecine
WILLOTEAUX Serge Radiologie et imagerie médicale Médecine
MAÎTRES DE CONFÉRENCES
ANGOULVANT Cécile Médecine Générale Médecine
BAGLIN Isabelle Chimie thérapeutique Pharmacie
BASTIAT Guillaume Biophysique et biostatistique Pharmacie
BEAUVILLAIN Céline Immunologie Médecine
BELIZNA Cristina Médecine interne Médecine
BELLANGER William Médecine générale Médecine
BELONCLE François Réanimation Médecine
BENOIT Jacqueline Pharmacologie Pharmacie
BIERE Loïc Cardiologie Médecine
BLANCHET Odile Hématologie ; transfusion Médecine
BOISARD Séverine Chimie analytique Pharmacie
CAPITAIN Olivier Cancérologie ; radiothérapie Médecine
CASSEREAU Julien Neurologie Médecine
CHAO DE LA BARCA Juan-Manuel Médecine
CHEVALIER Sylvie Biologie cellulaire Médecine
CLERE Nicolas Pharmacologie / physiologie Pharmacie
COLIN Estelle Génétique Médecine
DERBRE Séverine Pharmacognosie Pharmacie
DESHAYES Caroline Bactériologie virologie Pharmacie
FERRE Marc Biologie moléculaire Médecine
FORTRAT Jacques-Olivier Physiologie Médecine
HAMEL Jean-François Biostatistiques, informatique médicale Médicale HELESBEUX Jean-Jacques Chimie organique Pharmacie
HINDRE François Biophysique Médecine
KHIATI Salim Biochimie et biologie moléculaire Médecine JOUSSET-THULLIER Nathalie Médecine légale et droit de la santé Médecine JUDALET-ILLAND Ghislaine Médecine Générale Médecine
KUN-DARBOIS Daniel Chirurgie Maxillo-Faciale et
Stomatologie Médecine
LACOEUILLE Franck Biophysique et médecine nucléaire Médecine
LEBDAI Souhil Urologie Médecine
LANDREAU Anne Botanique/ Mycologie Pharmacie
LEBDAI Souhil Urologie Médecine
LEGEAY Samuel Pharmacocinétique Pharmacie
LE RAY-RICHOMME Anne-
Marie Pharmacognosie Pharmacie
LEPELTIER Elise Chimie générale Pharmacie
LETOURNEL Franck Biologie cellulaire Médecine
LIBOUBAN Hélène Histologie Médecine
LUQUE PAZ Damien Hématologie; Transfusion Médecine MABILLEAU Guillaume Histologie, embryologie et
cytogénétique
Médecine
MALLET Sabine Chimie Analytique Pharmacie
MAROT Agnès Parasitologie et mycologie médicale Pharmacie
MESLIER Nicole Physiologie Médecine
MOUILLIE Jean-Marc Philosophie Médecine
NAIL BILLAUD Sandrine Immunologie Pharmacie
PAILHORIES Hélène Bactériologie-virologie Médecine
PAPON Xavier Anatomie Médecine
PASCO-PAPON Anne Radiologie et imagerie médicale Médecine
PECH Brigitte Pharmacotechnie Pharmacie
PENCHAUD Anne-Laurence Sociologie Médecine
PIHET Marc Parasitologie et mycologie Médecine
PY Thibaut Médecine Générale Médecine
RAMOND-ROQUIN Aline Médecine Générale Médecine
RINEAU Emmanuel Anesthésiologie réanimation Médecine
RIOU Jérémie Biostatistiques Pharmacie
ROGER Emilie Pharmacotechnie Pharmacie
SAVARY Camille Pharmacologie-Toxicologie Pharmacie
SCHMITT Françoise Chirurgie infantile Médecine
SCHINKOWITZ Andréas Pharmacognosie Pharmacie
SPIESSER-ROBELET Laurence Pharmacie Clinique et Education
Thérapeutique Pharmacie
TANGUY-SCHMIDT Aline Hématologie ; transfusion Médecine
TESSIER-CAZENEUVE
Christine Médecine Générale Médecine
VENARA Aurélien Chirurgie générale Médecine
VIAULT Guillaume Chimie organique Pharmacie
PROFESSEURS EMERITES
Philippe MERCIER Neurochirurgie Médecine
Dominique CHABASSE Parasitologie et Médecine Tropicale Médecine
Jean-François SUBRA Néphrologie Médecine
AUTRES ENSEIGNANTS
AUTRET Erwan Anglais Médecine
BARBEROUSSE Michel Informatique Médecine
BRUNOIS-DEBU Isabelle Anglais Pharmacie
CHIKH Yamina Économie-Gestion Médecine
FISBACH Martine Anglais Médecine
O’SULLIVAN Kayleigh Anglais Médecine
Mise à jour au 09/12/2019
REME RC IEM ENTS
Au Docteur Cécile MASSON-BELLANGER, merci d’avoir accepté de diriger cette thèse, merci pour ta confiance et pour tout ce que tu m’as
apportée ;
Au Professeur Mickaël DINOMAIS, merci de me faire l’honneur d’assurer la présidence de ce jury ;
Au Docteur Thibaut PY, merci pour votre participation à ce travail et merci d’avoir accepté de juger ce travail ;
Au Docteur William BELLANGER, merci d’avoir accepté de participer à ce jury ;
A Mr Emmanuel GRATTON, merci d’avoir accepté de participer à ce jury ;
Un grand merci aux médecins généralistes qui ont participé à cette étude, sans qui ce travail n’aurait pas été possible.
A tous les médecins rencontrés durant ces études pour leurs transmissions.
REME RC IEM ENTS
A Arthur, merci de partager ma vie. Merci pour ton soutien, ta patience et ton écoute durant toutes ces années et durant ce travail, rien n’aurait été possible sans toi.
A mes parents, merci de m’avoir fait grandir dans un environnement d’amour et de confiance. Merci pour votre relecture.
A mon père, pour m’avoir transmis son amour de la médecine, pour son écoute attentive et son soutien ;
A ma mère, pour son dévouement envers sa famille et envers les autres.
A ma sœur Caroline pour son amour et sa présence au quotidien, à mon beau-frère Xavier, mon filleul et neveu Joseph, ma nièce Sixtine,
A mon frère Pierre, ma belle-sœur Catherine et à ma nièce Margot, A Nina, qui est comme une sœur pour moi,
A ma belle-famille, pour son soutien,
A Manon et à Estelle qui étaient là au début et qui sont encore présentes et indispensables à mon cœur,
A Julia, pour son écoute, sa relecture et ses conseils,
A mes amis si chers à mon cœur, Victor, Yann, Aurélien, Pierre,
Benjamin, Florian, Fabien, Antoine, Sam, Pierre, Hugo, Hélène, Vincent, Maud, Alexis, Tristan, Sam et Geoffrey,
A mes amis de l’externat Charlotte, Lucie, Chloé, Lisa, Thibaut, Hélène, Marine et, peut-être, à un avenir professionnel en commun !
A Morgane pour son amitié, sa joie communicative et son amour de l’amour,
A mes amis angevins qui ont rendu ces années inoubliables, Rémi, Benjamin, Céline, Anna, Alice, Thibaut, Marin et Payou,
Aux très belles rencontres qu’ont permis l’internat et tout
particulièrement à Quentin, Marie, Justine, Sarah, Benjamin et Margaux.
A Mazon, qui aurait été fière de ce travail, et à mes grands-parents partis trop tôt.
Liste des abréviations
REAAP Réseau d’écoute d’appui et d’accompagnement des parents LAEP Lieux d’accueil enfant-parent
PIF Points info familles
CLAS Contrat local d’accompagnement scolaire PMI Protection maternelle et infantile
UNAF Union nationale des associations familiales CMP Centre médico-psychologique
CMPP Centre médico-psycho-pédagogique CAMSP Centre d’accueil médico-social précoce HAS Haute autorité de santé
UNAFAM Union nationale de familles/amis de personnes malades/handicapées psychiques
PNP Préparation à la naissance et à la périnatalité RAM Relais d’assistantes maternelles
SDSF Schéma départemental des services aux familles TMG Trouble mental grave
FAS Fédération des acteurs de la solidarité CREFE Centre ressources enfance famille école
IREPS Instances régionales d’éducation et de promotion de la santé PAEJ Point Accueil Ecoute Jeunes
MDA Maison des Adolescents DU Diplôme Universitaire EPP Entretien Prénatal Précoce
PLAN
LISTE DES ABREVATIONS INTRODUCTION
HISTORIQUE ET CONTEXTE
I Historique
II Politique de soutien à la parentalité en France
III Recommandations HAS
MATERIELS ET METHODE
I Type d’étude
II Echantillon
III Recueil de données
IV Enregistrement
V Méthode d’analyse
RESULTATS
I Résultat de la population
A. Caractéristiques des participants du focus group B. Caractéristiques des participants aux entretiens II Analyse thématique
A. Un rôle de soutien à la parentalité : le « médecin de famille »
B. Des médecins pris dans le mouvement et qui ne se mettent pas dans une position de savoir
C. Le soutien à la parentalité effectué par les médecins généralistes : le concept de la BASE
D. Un jeu de « D » E. Un rôle de tiers
F. Des motifs variés de consultation
G. Des médecins qui ont identifié des situations de vulnérabilité parentale H. Les limites et les difficultés ressenties dans ce rôle
I. Des médecins qui n’hésitent pas à orienter vers d’autres professionnels J. Mise en œuvre en pratique de ce soutien
DISCUSSION
I Forces et limites de l’étude
A. Validité interne de l’étude B. Intérêt de l’étude
C. Limites de l’étude
II Discussion des résultats
A. Le médecin généraliste, un acteur du soutien à la parentalité méconnu de l’extérieur et de lui-même
1. Un soutien horizontal 2. Une relation de confiance
3. Le concept de la BASE : Bienveillance Accompagnement Soutien Ecoute 4. Culture de l’individu
B. Un soutien essentiellement centré sur la pratique de la parentalité, un rôle plus inattendu dans le soutien à l’expérience de la parentalité
C. Des situations de vulnérabilité à priori, qui ne sont pas toujours identifiées comme des situations à risque
1. Les séparations
2. L’homoparentalité 3. La précarité
4. L’adolescence 5. Le handicap
6. Les pathologies chroniques 7. L’adoption
D. Un soutien non formalisé, qui ne veut pas être nommé E. Un travail pluriprofessionnel
F. Une société en demande de soutien, pourquoi soutenir la parentalité ? CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE I : Guide d’entretien
ANNEXE II : Liste d’intervenants en Maine et Loire
ANNEXE III : Retranscription du focus group
ANNEXE IV : Retranscription d’un entretien individuel
INTRODUCTION
De nombreux professionnels travaillent dans le milieu de la petite enfance et sont confrontés chaque jour à des situations questionnant la parentalité.
Les médecins, les travailleurs sociaux, les enseignants et les personnels de crèche sont dans cet ordre les professionnels auxquels les parents sont le plus disposés à s’adresser [1].
La Caisse nationale des Allocations familiales a conduit début 2016 une enquête nationale auprès de parents d’enfants de moins de 18 ans [2] : rapport du groupe de travail sur la parentalité de juin 2017 :
Plus de deux parents sur cinq jugent aujourd’hui difficile l’exercice de leur rôle. La qualité du lien parents-enfants est source de préoccupation, la scolarité et la santé des enfants sont aussi désignées par les parents comme les deux domaines les plus compliqués pour eux dans l’éducation de leurs enfants.
En cas de difficulté les conseils sont demandés à l’entourage et à des professionnels de santé. Ils sont 60% à faire appel aux professionnels de santé (médecins
généralistes, pédiatres, psychiatres, nutritionnistes...)
Le médecin généraliste semble en première ligne mais son nom n’est quasiment jamais cité dans les articles concernant le soutien à la parentalité.
Joue-t-il un rôle dans le soutien et l’accompagnement à la parentalité ? Quel regard porte-t-il sur son action ? Quels motifs de consultation en lien avec la parentalité et quelles situations de vulnérabilités parentales et ou familiales identifie-t-il ? Enfin, quel réseau active-t-il en cas de difficultés repérées ?
HISTORIQUE ET CONTEXTE
I Historique
Nous devons le terme de « parentalité » à Paul-Claude Racamier, psychiatre et psychanalyste français en 1961[3].
Ce terme est issu de « parenthood », néologisme décrit par Thérèse Benedek,
psychanalyste hongro-américaine, en 1959 [4]. Il définit un processus de maturation psychique chez l’individu qui devient parent.
La parentalité a été définie selon trois angles par D. Houzel, pédopsychiatre et psychanalyste français en 1999 : l’exercice, l’expérience et la pratique de la parentalité [5] :
-l’exercice de la parentalité : le terme exercice est à prendre dans un sens juridique (exercice d’un droit). Cela correspond à la désignation du parent, à la filiation
juridique, à l’exercice de l’autorité parentale. L’autorité parentale est définie par l’article 371-1 du code Civil : « l’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient aux père et mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent selon son âge et son degré de maturité. »
-l’expérience de la parentalité : c’est l’expérience subjective qui décrit l’évolution psychique d’un individu en parent. Ce phénomène est aussi nommé processus de parentification. Catherine Sellenet l’identifie comme le chef d’orchestre de la parentalité.
-la pratique de la parentalité : ce sont les aspects les plus objectifs des fonctions parentales au quotidien. Cela représente l’ensemble des soins physiques et psychiques du parent à l’enfant, les devoirs envers l’enfant, nécessaires à son bon
développement. Les parents doivent assurer la sécurité émotionnelle de l’enfant et l’aider à développer ses capacités de socialisation. En effet, un enfant privé de soins parentaux suffisants est en risque de présenter des troubles divers de la santé physique, psychique et affective. John Bowlby est à l’origine de la théorie de l’attachement. L’attachement est le lien émotionnel spécifique que l’enfant va développer avec son « caregiver ».
Le décret du 2 novembre 2010 crée un Comité National de Soutien à la parentalité (CNSP), placé auprès du ministre chargé de la Famille, qui définit la parentalité en 2011 [6] :
« La parentalité désigne l’ensemble des façons d’être et de vivre le fait d’être parent.
C’est un processus qui conjugue les différentes dimensions de la fonction parentale, matérielle, psychologique, morale, culturelle, sociale. Elle qualifie le lien entre un adulte et un enfant, quelle que soit la structure familiale dans laquelle il s’inscrit, dans le but d’assurer le soin, le développement et l’éducation de l’enfant. Cette relation adulte/enfant suppose un ensemble de fonctions, de droits et d’obligations (morales, matérielles, juridiques, éducatives, culturelles) exercés dans l’intérêt supérieur de l’enfant en vertu d’un lien prévu par le droit (autorité parentale). Elle s’inscrit dans l’environnement social et éducatif où vivent la famille et l’enfant »
La famille existe dans toutes les sociétés humaines, et est variable selon les sociétés.
Claude Levy Strauss, dans son livre « les structures élémentaires de la parenté » (1949) a opposé les structures élémentaires aux structures complexes. Ces structures complexes correspondent aux sociétés industrialisées qui laissent désormais à
l’individu le choix de son conjoint. [7]
Le début des années 70 voit apparaître les premiers divorces de masse, dont la courbe ne cessera d’être ascendante jusqu’à nos jours, même si elle semble se stabiliser depuis quelques années. Le terme de « monoparentalité » apparaît en sociologie à cette période.
Le droit a également beaucoup évolué :
-Loi sur l’autorité parentale en 1970 [8] : fin de la puissance paternelle ;
-Loi sur l’égalité des filiations en 1972 : conserve la distinction entre enfants légitimes (nés de parents mariés) et naturels mais rompt avec l’inégalité induite en posant le principe d’égalité des enfants légitimes et naturels, notamment en matière d’héritage.
La filiation légitime devient aussi divisible : une personne mariée peut établir sa filiation avec un enfant indépendamment de son conjoint. Cette distinction d’enfants légitimes et d’enfants naturels n’existe plus aujourd’hui.
-Libéralisation des divorces en 1975 ;
-La coparentalité post divorce et institution de la résidence alternée en 2002.
Durkheim, 1975 : « la famille d’aujourd’hui n’est ni plus ni moins parfaite que celle de jadis : elle est autre, parce-que les milieux où elle vit sont plus complexes. »
Dans les années 1990, on constate le début de toutes les déclinaisons ultérieures de la « pluriparentalité » : coparentalité, homoparentalité… traduisant ainsi l’évolution de la famille [9]. Selon Irene Théry, ce qui définit un parent dans notre culture se décline sous trois composantes : biologique (le parent biologique est le géniteur), domestique (parent présent sur le lieu de vie) et généalogique (le parent est celui que le droit désigne comme tel) [10] Ces composantes peuvent être dissociées ou non.
Le terme de dysparentalités a été cité par René Clément, psychothérapeute et psychanalyste français [9] dans son livre « Parents en souffrance ».
II Politique de soutien à la parentalité
D’après B. Lamboy, psychologue, la parentalité est une question de santé publique, les problèmes de parentalité étant à la source de nombreuses difficultés sanitaires et sociales. [11]
Le soutien à la parentalité est le quatrième objectif des politiques familiales, à côté de l’encouragement à la natalité, la compensation des charges financières liées à la famille et la conciliation vie familiale/vie professionnelle.
Ces dernières décennies, les structures familiales ont rapidement évolué : un enfant sur cinq vit dans une famille monoparentale, constituée dans 82% des cas d’une mère avec un ou des enfants. Les familles monoparentales sont plus fortement exposées à la précarité que les autres types de familles ; un enfant sur neuf vit dans une famille recomposée. [12]
Selon le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) publié en 2013 sur l’évaluation de cette politique, le soutien à la parentalité a touché, en 2012, environ 1 million de personnes, 150 millions d’euros (M€) ont été dépensés.
La politique de soutien à la parentalité passe par six dispositifs : les réseaux d’écoute d’appui et d’accompagnement à la parentalité (REAAP), les lieux d’accueil enfant- parent (LAEP), le point info famille (PIF), le contrat local d’accompagnement à la scolarité (CLAS), la médiation familiale, les espaces de rencontre.
REAAP : Réseaux d’écoute d’appui et d’accompagnement à la parentalité : créés à la suite de la conférence sur la famille de 1998, permet la mise en réseau d’action de soutien.
LAEP : Les lieux d’Accueil Enfant-Parent sont des espaces qui accueillent, de manière libre et anonyme, de jeunes enfants dès la naissance et jusqu’à leurs 6 ans,
familiale, adulte proche et responsable de l’enfant). Il a pour objectif de prévenir ou de rompre l’isolement.
PIF : Point info famille : a pour mission d’informer les familles sur des questions de la vie quotidienne et de les orienter.
CLAS : Contrat local d’accompagnement à la scolarité : aide méthodologique en dehors des temps scolaires pour les enfants qui ne trouvent pas dans leur
environnement familial l’aide nécessaire.
Médiation familiale : « La médiation familiale est un processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l’autonomie et la responsabilité des
personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation dans lequel un tiers impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision – le médiateur familial – favorise, à travers l’organisation d’entretiens confidentiels, leur
communication, la gestion de leur conflit dans le domaine familial entendu dans sa diversité et dans son évolution » (définie par le Conseil national consultatif des Familles en 2002).
Espace rencontre : L’espace de rencontre est un lieu permettant à un enfant de rencontrer l’un de ses parents ou un tiers, ou de faire l’objet d’une remise à un parent ou à un tiers. Il contribue au maintien des relations entre un enfant et ses parents en assurant leurs sécurités physiques et morales.
« Dessine-moi un parent » est la politique nationale 2018-2019 de soutien à la parentalité, mise en place par la ministre des Solidarités et de la Santé. L’un des objectif est de rendre l’offre de soutien à la parentalité plus lisible grâce à :
- une identité visuelle commune, qui permettra aux parents de mieux repérer les services ;
- un outil de géolocalisation des actions de soutien à la parentalité ;
- une certification des ressources d’information des parents disponibles sur Internet.
Cet intérêt des politiques de santé publique française en matière d’appui à la fonction parentale est influencé par les recommandations de divers organismes internationaux avec notamment le projet de la Commission européenne :
“Be supportive, not violent! Positive parenting for happy children!” [13].
Le rapport du Haut Conseil de la Famille en 2016 sur les politiques de soutien à la parentalité décrit une volonté forte de développement tout en prenant en compte les disparités en fonction des territoires.
Les programmes de soutien peuvent cibler des populations spécifiques en fonction de leurs facteurs de risque ou s’adresser à l’ensemble de la population.
III Recommandations de la Haute Autorité de Santé
Recommandations HAS sur la préparation à la naissance et à la périnatalité
En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en 2005 des recommandations relatives à la parentalité « Préparation à la naissance et à la périnatalité ». Ces recommandations professionnelles accompagnent les mesures du plan périnatalité 2005-2007 en proposant aux professionnels de santé impliqués en périnatalité une démarche qui vise à préparer les couples à la naissance et à l’accueil de leur enfant au moyen de séances éducatives adaptées.
Il est attendu des professionnels de santé qu’ils repèrent les situations de vulnérabilité en prévention des troubles de la relation parents-enfants, qu’ils soutiennent la
parentalité par des informations et des repères sur la construction des liens familiaux, qu’ils favorisent une meilleure coordination des acteurs autour et avec la femme enceinte, de l’anténatal au postnatal [14]
Les recommandations sont centrées sur la périnatalité. Les objectifs généraux sont de créer des liens sécurisants, accompagner la femme ou le couple dans leurs choix concernant la grossesse, prodiguer des conseils sur l’alimentation et l’allaitement, s’assurer du soutien affectif pour la femme pendant la grossesse, renforcer la confiance des parents en leurs capacités, soutenir la construction du lien enfant- parents, soutien à l’allaitement. Le médecin doit participer au dépistage des troubles du post-partum.
Recommandations HAS sur l’exercice de l’autorité parentale en cas de placement 2012 [15] :
Les professionnels doivent s’assurer de la bonne compréhension des motifs du placement ou de la décision judiciaire, en les reformulant si nécessaire.
Si la proximité géographique le permet, la décision des parents de conserver le
médecin traitant de la famille et de poursuivre les soins en cours chez les spécialistes habituels sera respectée. L’enfant demeure ayant droit de ses parents à la sécurité sociale.
Les parents sont informés en cas de souci de santé de l’enfant. Le carnet de santé, ou sa photocopie, accompagne l’enfant lors de ses retours en famille. Les rendez-vous médicaux de l’enfant sont préparés avec les parents.
Ces recommandations de bonnes pratiques sont en parties destinées au médecin généraliste qui est invité à répondre et à accompagner ces demandes.
MATERIEL ET METHODE
I Type d’étude
La recherche qualitative est la plus appropriée pour étudier ce sujet, le but n’étant pas de mesurer des données.
La recherche qualitative est particulièrement intéressante en médecine générale afin d’approfondir un problème spécifique. Elle permet de recueillir l’expérience et le ressenti des participants.
Nous avons réalisé un recueil de données par utilisation de focus groupe et d’entretiens individuels semi-directifs.
La méthode de focus group est une méthode qualitative de recueil des données. Il s’agit d’une technique d’entretien au sein d’un groupe de discussion, semi structuré, modéré par un animateur neutre en présence d’un observateur. Il permet une
dynamique de groupe où chacun fait part de son expérience. Le nombre idéal de participants se situe entre 6 et 8 personnes.
Les entretiens individuels permettent d’approfondir plusieurs points. De plus, le fait d’être seul avec le participant permet une plus grande liberté de parole.
II L’échantillon : taille et stratégie d’échantillonnage
Les critères d’inclusion de l’étude sont d’exercer la profession de médecin généraliste et d’exercer en Maine et Loire.
Méthode d’échantillonnage :
Un premier médecin généraliste est choisi de manière aléatoire. Puis ce médecin transmet deux noms de médecins potentiellement intéressés qui eux-mêmes transmettent deux autres noms et ainsi de suite.
L’échantillonnage est réalisé du 29 mai 2019 au 20 juillet 2019.
Les médecins sont contactés par mail, ou par téléphone s’ils ne répondent pas au premier mail. Un mail de relance est envoyé deux semaines après, en cas de non- réponse.
III Le recueil de données
Le guide d’entretien
Le guide d’entretien semi-structuré est établi avant la réalisation du premier focus group avec la directrice de thèse et est le fil conducteur de la recherche. Il reste
modulable en fonction du déroulement de la séance et au fur et à mesure de l’analyse.
Pour chaque thème, des sous questions (questions de relance) permettent
d’approfondir les points importants si l’enquête ne les développe pas spontanément.
Les questions sont directives mais ouvertes, afin de laisser l’expression libre du participant, de l’encourager à développer et à citer des situations rencontrées.
Nous respectons les temps de pause.
Le focus group
Tous les médecins donnent leur accord oral pour être enregistrés.
Un seul focus group est réalisé. Il se déroule le jeudi 12 septembre 2019 avec sept participants, un animateur le Dr Py et une observatrice, et a lieu à la faculté de médecine d’Angers. Il est filmé et enregistré grâce au matériel installé par le service informatique de la faculté.
L’animateur du focus groupe est neutre même s’il a un intérêt pour le sujet. Il met en confiance le groupe et guide les discussions.
J’occupe le rôle d’observateur et note les aspects non verbaux du focus group.
Les entretiens individuels
Je dirige ensuite quatre entretiens individuels : le 25 octobre, le 8 novembre, le 19 novembre et le 10 décembre 2019. Les entretiens se déroulent soit au cabinet soit au domicile des participants médecins généralistes.
Le recueil des données est effectué jusqu’à saturation des données.
IV Enregistrement
Un texte introductif est présenté au début de chaque séance notamment afin de rappeler l’anonymisation des données et de recueillir l’accord pour l’enregistrement.
Un tour de table de présentation est réalisé pour le focus group.
L’enregistrement est effectué grâce au dictaphone et à la caméra de l’université pour le focus group puis avec une application dictaphone sur le téléphone portable pour les entretiens individuels.
V Méthode d’analyse
La retranscription intégrale des entretiens est effectuée, avec les aspects non verbaux notés par l’observateur.
Le logiciel utilisé pour la retranscription des données est Word.
L’ensemble du texte intégral brut représente les verbatims. Les aspects non verbaux sont notés en italique.
L’analyse transversale thématique est réalisée avec manuel de codage, qui évolue au fur et à mesure de l’analyse des données. Une deuxième analyse des verbatims est réalisée par la directrice de thèse avec le manuel de codage afin de limiter les biais d’interprétation.
RESULTATS
I Résultat de la population :
A. Caractéristiques des participants du focus group :
Sept médecins généralistes participent au focus group, quatre femmes et trois hommes. Cinq participants ont une activité de médecine générale exclusive et deux participants ont une activité mixte soit en crèche soit en PMI.
Quatre médecins exercent à Angers, trois sont installés en rural ou en semi-rural dans le Maine et Loire.
B. Caractéristiques des participants aux entretiens :
Quatre femmes médecins généralistes acceptent de me recevoir en entretien individuel. Trois exercent exclusivement la médecine générale au cabinet. Une participante a une activité mixte en crèche.
Un médecin travaille à Angers, les trois autres en rural ou semi-rural.
II Analyse thématique
Le focus group a une durée de 1h25. Les entretiens individuels ont une durée moyenne de 20 minutes.
Les verbatims cités ci-dessous sont présentés en italique et précédés de la mention
« M + le numéro du participant ».
A. Un rôle de soutien à la parentalité : le « médecin de famille »
Le médecin généraliste est un interlocuteur de première ligne, il a une bonne connaissance de la famille et réalise un accompagnement dans la durée, à tous les âges de la vie.
Il représente « parfois le seul interlocuteur » (M8) et est « en première ligne » (M8)
« il y a souvent besoin à tous les âges de la vie » (M10).
Le médecin généraliste est un acteur de la santé des enfants.
« En tant que médecine de premier recours on est tout le temps sollicité pour les enfants » (M5).
Du fait de sa fonction de médecin de famille, il peut réaliser le suivi de plusieurs générations :
« on a la chance de pouvoir accompagner les enfants avec leurs parents qui deviennent à leur tour des parents, il y a quelque chose de sympa du côté de la transmission, de l’échange » (M6).
« Le médecin généraliste et la parentalité ça va durer vachement longtemps ça va durer jusqu’aux grands-parents. » (M6)
Les participants remarquent qu’ils peuvent être mis dans une autre position que celle de médecin. Se pose alors la question du transfert dans la relation thérapeutique, en place de parent :
« Je trouve que parfois on nous met à des places de mères/pères. » (M4)
« quand elle a une inquiétude à un moment où elle aurait peut-être appelé sa mère et en fait je repère que parfois elle m’appelle. J’accepte ce transfert parce-que je sens qu’il peut être thérapeutique et l’accompagner. » (M4)
Une place qui varie en fonction des besoins des familles :
« Mon rôle je pense que parfois il est important et parfois il est très très modeste. » (M9)
« Notre besoin de présence, il est très fluctuent d’une personne à une autre, enfin d’une famille à une autre, d’un enfant à un autre, d’un parent à un autre. » (M9)
B. Des médecins pris dans le mouvement et qui ne se mettent pas dans une position de savoir
Ils réalisent un accompagnement sans jugement afin de pouvoir avancer avec les parents. Ils mettent en place un soutien horizontal qui renforce la confiance et le lien.
« Je ne me sens pas spécialiste en parentalité hein, justement c'est de
l'accompagnement, on questionne un peu les parents, on réfléchit avec eux » (M8)
« après, on n’a pas vraiment de formules miracles, chacun aide de la meilleure façon qu'il peut » (M8)
Etre là pour les parents et les enfants, même sans agir :
« En étant là et parfois simplement le fait de nous en avoir parlé ça a verbalisé les choses ça les a posées donc… oui parfois juste ça ça suffit » (M10)
« on est là, même si on n’agit pas. » (M11)
« On n’intervient pas forcément non plus, on reste soit sur du biomédical, la
rhinopharyngite ou autre, mais ça leur permet de déposer ce qu’ils avaient besoin de déposer et peut-être que ça reviendra deux ou trois ans plus tard. » (M3)
« Si nous on ne leur montre pas qu’on leur fait confiance, comment on va pouvoir les aider à prendre confiance en eux ? » (M2)
Des situations qui peuvent évoluer tout au long de la vie auxquelles le médecin va s’adapter :
« Ça évolue avec le temps c’est-à-dire qu’à un moment donné, la situation va être bien gérée et bien vécue, mais la même situation quelques années plus tard ne sera plus supportée ou plus supportable » (M9)
Il va aider à faire circuler la parole, à mettre des mots pour établir une relation de confiance.
« Le langage, c’est important pour la mise en relation. » (M7)
C. Le soutien à la parentalité effectué par les médecins généralistes : Le concept de la BASE
L’ébauche de ce concept est un socle formé de Bienveillance ainsi que d’un Accompagnement, d’un Soutien de la fonction parentale, et enfin d’une Ecoute attentive.
Bienveillance
Soutenir « De façon bienveillante » (M1)
« Ecoutez ! La mère parfaite n’existe pas ! et de leur rappeler qu’elles font bien comme elles peuvent avec leurs enfants » (M4)
« par notre attitude, par le jeu, par la bienveillance, en fait les choses peuvent bien se passer » (M7)
Accompagnement
Le terme d’accompagnement a été beaucoup cité comme mot pouvant résumer le soutien à la parentalité par les médecins.
« prendre du temps pour expliquer et accompagner. » (M8)
« on a notre rôle à chaque consultation d’un enfant, on pose des questions, on essaye de voir comment ça se passe » (M11)
« Je me souviens avoir vu une maman la veille de sa reprise de travail, elle n'avait toujours pas envisagé de mode de garde pour son enfant parce-que pour elle ce n’était pas envisageable ! Donc ça, ça se travaille, ça s'accompagne ! » (M8)
« c’est un accompagnant, un accompagnant des parents, pour orienter, conseiller, accompagner » (M9)
Soutien de la fonction parentale, du lien parent-enfant
Ce soutien va s’effectuer dès la grossesse. Le médecin va être attentif à la création du lien mère-enfant notamment dans les premières semaines de vie.
« je pense qu’on a une vraie place à jouer en tant que soutien à la parentalité, en les aidant à trouver leur place de parents » (M2)
« Au sein de la consultation, on essaye de voir comment se forme le lien mère- enfant, père-enfant aussi d’ailleurs » (M10)
« La fonction de parent elle commence là, dans la projection qu’on se fait de soi à cette place là et de ce que notre entourage en pense » (M6)
« Je dis souvent aux parents qui arrivent avec plein d’idées notamment avant l’arrivée du premier enfant : oui vous allez donner naissance à un enfant mais votre enfant va donner naissance à des parents » (M4)
Il peut également avoir un rôle de conseil dans l’aide à la séparation et la soutenir.
« aider l'enfant dans son autonomie et apprendre le parent à se séparer de son enfant, c'est de l'éducation » (M10)
« Je trouve qu’on peut avoir des fonctions un peu différentes à l’adolescence, avoir une fonction de séparation » (M4)
Ecoute « Un médecin qui écoute est souvent plus utile qu’un médecin qui prescrit » (D. Sicard)
L’écoute des besoins permet aux médecins d’y répondre de manière adéquate.
« Je trouve qu’on a beaucoup un rôle d’écoute » (M4)
« offrir un espace de parole » (M3)
« Le simple fait de déposer quelque chose, ça leur permet d’avancer. » (M3)
« faites de votre mieux et puis on verra au fur et à mesure, on en reparle » (M7)
Ils laissent la possibilité aux parents de déposer leurs questions et leurs inquiétudes.
D. Un jeu de « D »
Les notions de décalage, de déculpabilisation et le verbe dédramatiser ont été beaucoup cités : une prise de recul qui aide et soutient la fonction parentale.
Décalage
« De l'écoute, du décalage, de la déculpabilisation » (M4)
« transmettre qu’ils aient confiance en eux et qu’ils aient confiance en leur enfant.
L’exemple de l’allaitement… bah l’allaitement vous n’allez pas allaiter avec un
chronomètre, vous allez entendre plein de sons de cloches différents à la maternité, c’est à vous de vous faire confiance et de faire confiance à votre enfant pour prendre ce dont il a besoin. » (M4)
Déculpabilisation
« déculpabiliser sur la reprise du travail » (M5)
« Arrêter d’essayer d’atteindre un objectif » « Ils sont déjà de suffisamment bons parents » (M2)
Dédramatiser
« dédramatiser et enlever la pression de tout ce qu’ils lisent » (M4)
« vous pouvez être parents, c'est normal que vous ne sachiez pas, vous allez faire comme tout le monde vous allez tâtonner, c'est pas quelque chose d'inné mais c'est quelque chose qui... même pas qui s'apprend mais qui s'invente ; tout le monde passe par là à partir du moment où on devient parent, c'est difficile pour tout le monde, vous ne serez pas des parents pires que les autres, chacun fait comme il peut » (M5)
E. Un rôle de tiers
Le médecin généraliste a un rôle de tiers bien identifié par les participants. Il accepte souvent cette place et la voit comme thérapeutique.
« Clairement, elle ne venait pas voir le médecin, il fallait une tierce personne et c’était moi. Mais je ne voyais pas pourquoi. C’était pas du tout médical. » (M10)
« on fait tiers parfois quand même entre l’enfant et le parent » (M4)
« nous on est juste témoin de ça. » (M2)
« Enfin je trouve que parfois il y a des choses éducatives, des besoins qu’il y ait un tiers qui arrive, enfin moi je le vois bien des fois y a un papa qui est là, mais qui n’est pas là dans la fonction du père quoi » (M4)
F. Des motifs variés de consultation
Le sommeil et l’alimentation sont les deux grandes portes d’entrée, notamment pour le premier enfant, période à laquelle les médecins pensent devoir être plus présents.
« un premier enfant » (M5)
« l'alimentation il y a des parents qui sont un peu perdus avec ça » (M8)
« c'est le sommeil : des troubles du sommeil, la qualité du sommeil, peut-être celle des parents aussi » (M8)
« Il y a des parents qui ont besoin d’énormément de conseils : combien de grammes de viande, faut que je le couche à quelle heure » (M9)
« la question de dormir avec les parents et jusqu’à quel âge » (M2)
Les conseils donnés par les participants à notre étude prennent beaucoup en compte l’avis ainsi que la culture des parents.
« quand ils me questionnent sur les co-dodo, qu’ils soient dans la chambre ou pas dans la chambre, je leur dis : mais comment vous avez envie vous de faire ?(...) si ça m’a l’air secure je leur dis que je n’ai pas à m’immiscer dans cette intimité-là. » (M4)
« L’alimentation c’est pareil, on nous interroge parfois sur des interdits alimentaires, sur des postures alimentaires assez surprenantes, donc il faut demander aux gens comment ils s’alimentent eux » (M6)
« La dimension culturelle dans la parentalité, elle est primordiale, si on ne prend pas ça en compte, on va se planter sur l’accompagnement qu’on va faire auprès des parents » (M2)
« Il faut leur demander quels repères ils ont, comment on peut les accompagner » (M2)
Beaucoup de questions autour de la pratique de la parentalité, de l’éducation des enfants.
« sur l’esprit Montessori : c’est quelque chose qui laisse beaucoup les enfants libres sur plein de choses ; et, à la fois, il y a les méthodes traditionnelles qui cadrent beaucoup les choses, donc les parents ils ne savent plus » (M1)
« Parfois ils peuvent nous interroger en nous demandant : un tel est malade, il va décéder, comment j’en parle ? » (M4)
« laisser ses enfants faire tout ce qu’ils veulent mais en même temps cadrer ; y en a qui ne s’y retrouvent pas » (M1)
Une prise de recul sur certains motifs est nécessaire afin de pouvoir avancer :
« leur aîné n’arrête pas de se réveiller la nuit ; effectivement il y a eu les vacances et la reprise et je lui dis : il sait que vous attendez un autre enfant ? Ben non, on ne lui a pas dit ; je leur dis bah écoutez le fait qu’il vienne systématiquement se mettre entre papa et maman dans la nuit il faudrait peut-être lui dire » (M4)
« Parfois ils amènent leurs enfants pour une problématique mais ça vient parler de leur souffrance de parent. » (M4)
Face à des symptômes qui se répètent, il faut chercher ce que l’enfant vient nous montrer en consultation.
« des choses qui se répètent chez l’enfant… » « Des symptômes à répétition, même des otites toutes bêtes mais otite sur otite sur otite » (M9)
« un comportement qui interroge que ce soit de la part des parents ou de la part des enfants » (M9)
Les motifs de consultation peuvent varier selon l’âge de l’enfant. En effet à l’adolescence de nouveaux questionnements peuvent apparaître ou s’accentuer comme la question de la déscolarisation et le problème des écrans.
« des enfants déscolarisés » (M8)
En parlant des écrans : « J’aimerais que ces discours-là prennent ; c’est là où parfois je trouve ça épuisant » (M6) « on est beaucoup sollicité pour la question des écrans » (M6) « les gens viennent pour qu’on dise à leurs enfants d’arrêter de regarder les écrans » (M6)
L’adolescence est vue comme une période à risque par les médecins.
G. Des situations de vulnérabilité parentale identifiées Des situations sont considérées à risque par les participants.
*les situations de handicap ou de pathologies chroniques :
-Le handicap de l’enfant :
« d’être parent d’un enfant différent, un enfant porteur d’un handicap » (M5)
« dans ces cas de figure là, y a vraiment une équipe pluridisciplinaire qui se met en place donc à la limite, c’est peut-être moins compliqué » (M10)
-Les pathologies chroniques parentales et notamment psychiatriques.
« je pense qu’être parents en situation de handicap ou en situation de maladie
chronique, c’est aussi un critère de fragilité où on va devoir être un peu plus présents.
» (M2)
*l’adoption :
La plupart des médecins interrogés ont des situations d’adoption dans leur patientèle, ce facteur n’est pas toujours considéré comme une situation à risque. Un médecin a notifié qu’il ne se sentait pas à l’aise dans ces situations, par manque de connaissance dans ce domaine.
« au minimum complexe, au maximum haha catastrophique, c’est la question de l’adoption » « je crois que ça tient aussi à mon vécu de médecin généraliste où à chaque fois ça a été complexe… » (M6)
« être parent d’un enfant adopté, je ne suis pas très bien étayé avec ça, je me sens en difficulté » « donc je crois que ce qui est difficile pour moi c’est que je n’ai pas accès à l’avant, à l’histoire, c’est-à-dire dans la question du désir de l’enfant, de son arrivée, de l’attente etc… » « Je ne me sens vraiment pas compétent sur ce sujet-là alors je sais que je suis aussi bloqué. » (M6)
« Il y a des moments difficiles dans l’adoption, le moment de l’adolescence les enfants recherchent leurs parents, leurs origines, c’est toujours là que ça pose problème » (M7)
« mais dans les enfants adoptés que j’ai, bah en fait, je n’ai pas eu de problèmes avec eux » (M10)
« J’ai des enfants adoptés mais non il n’y a pas eu de problèmes » (M11)
*l’homoparentalité
« La différence la plus marquante dans l’expérience du désir d’enfant est la nécessité pour la plupart des homosexuels de devoir le « justifier » au regard de leurs proches, au regard de la société et d’attendre une légitimation de leurs aspirations. » [16]
Peu de participants ont des situations de familles homoparentales mais globalement, il est décrit que les parents ont besoin de beaucoup de réassurance. En revanche les médecins qui ont répondu ne pensent pas devoir être plus vigilants dans ces
situations.
« c’est deux mamans, elles ont fait une conception avec un copain qui a accepté d’être le papa de leurs deux garçons» « elle m’a tout à coup reparlé de cette histoire- là, elle vient en me disant qu’il avait une petite particularité physique, je lui dis : oh bah ça ce n’est pas grave, on verra plus tard et elle me répond : bah déjà qu’il a deux
« Alors moi j’ai plusieurs couples de mamans ou de papa. Je ne l’identifie pas comme une situation où j’aurais envie d’y être plus, mais par contre je peux observer que ce sont des parents qui ont plus besoin d’être rassurés sur le fait que ce sont des bons parents » (M2)
*les parcours de procréation médicalement assistée (PMA), les fausses- couches
Les grossesses très attendues qui suscitent beaucoup d’angoisses parentales ont été citées comme des situations compliquées.
« les grossesses précieuses, les grossesses survenues difficilement ou après un long parcours d’AMP etc où la parentalité est parfois un peu particulière, on va dire » (M5)
« soutien à la parentalité sur les fausses-couches répétées, pas répétées, précoces, pas précoces, peu importe » (M6)
« ça impacte sur les grossesses ultérieures, les rapports aux enfants ultérieurs. Ça fait partie de la parentalité aussi » (M3)
*les séparations
Globalement les médecins sont plus attentifs dans les situations de divorce ; ces situations peuvent entraîner une rupture du lien avec, par exemple, un
déménagement.
« on peut avoir un rôle à jouer effectivement quand les parents se séparent » (M6)
« une histoire de séparation des parents où la maman m’a demandé si je pouvais voir un des enfants, puis ensuite un autre sur la fratrie. » (M2)
« beaucoup de familles qui se séparent, donc là ça fait partie des situations qu'on accompagne » (M8)
« Récemment j’ai vu un petit garçon, sa mère je la trouvais un peu agressive, y avait un divorce et elle me disait qu’il ressemblait à son père et le gamin, je le sentais mal aimé, comme un rejet, en discutant avec lui, il en faisait beaucoup, presque trop pour que sa mère s’intéresse à lui. » (M11)
« des enfants avec conflit parentaux » (M8)
« des enfants qui représentent un enjeu pour chaque parent » (M8)
« Oui j’ai des cas de parents séparés où j’ai l’alarme qui s’allume et puis d’autres pas du tout. » (M9)
*la précarité
Les médecins sont plus attentifs en cas de fragilité sociale.
« Des situations sociales qui ne sont pas forcément évidentes. » (M3)
« des moments qui nous amènent à être un peu plus attentifs parce qu’on sait qu’il y a une fragilité » (M3)
« je trouve qu’il y a des parents qui ont des métiers tout à fait honorables, qui sont mal-à-l’aise dans leur parentalité et d’autres, où on pourrait se dire que socialement ils sont moins favorisés et pour qui c’est assez inné cette parentalité » (M9)
*l’isolement
L’isolement est souvent constaté, notamment dans les familles monoparentales. On objective fréquemment un éloignement géographique de la famille proche, comme les
grands parents, qui perdent leur rôle d’acteur dans l’éducation de l’enfant. C’est un constat qui est fait au sens large sur la société moderne.
« des mamans isolées qui ont besoin d'avoir un peu de repères » (M8)
« une mère mineure isolée qui n’a pas de famille en France, qui est aussi au niveau cognitif assez limitée, elle ne sait ni lire ni écrire » (M2)
« l’isolement, le manque de repères » (M2)
« qu’on est d’autant plus sollicité qu’il y a peut-être un peu moins de soutien familial parental aujourd’hui que les générations précédentes » (M5)
« les gens sont de plus en plus isolés, il n’y a pas forcément leurs familles » (M4)
« les grands-mères ne sont pas forcément là » (M7)
*Les dysfonctionnements familiaux
-la maltraitance et les signalements :
Les constats de maltraitance ou de négligence entraînent des signalements, les
médecins ont décrit qu’il faudrait que ces situations soient perçues comme un soutien par les parents, qu’ils comprennent que la situation est trop compliquée pour eux et qu’ils ont besoin d’aide.
"Des formes de maltraitance aussi, y a des parents qui ont un discours inadapté envers leurs enfants, ça c'est l'objet d'un accompagnement mais ça peut aussi être l'objet d'un évènement préoccupant." (M8)
« De mauvais traitements à l’enfant » (M7)
A propos des signalements : « Il faudrait toujours que ce soit du soutien à la
parentalité, c’est pas toujours facile mais dans l’idéal, il faudrait dire : bah là en fait le
problème c’est que je ne vais plus pouvoir être toute seule à vous aider et là vous avez besoin d’aide parce-que là ce qu’il se passe chez vous c’est pas possible pour votre enfant » (M1)
-la parentalité partielle
La parentalité partielle est la part des aspects de la parentalité que les parents peuvent continuer à assumer, même quand leur enfant leur est retiré et même s’ils souffrent de désordres psychiques sévères ou s’ils sont l’objet de condamnation pour des fautes graves.
« L’enfant a été placé dès la maternité, donc du coup je dois les accompagner dans leur parentalité d’un enfant qu’ils n’auront pas avec eux. C’est ça parfois l’aide à la parentalité ce n’est pas toujours avec un enfant en l’occurrence » (M5)
-la parentalité en famille d’accueil
« Quand tu sens que la famille d’accueil elle est complètement démunie parce-que les enfants sont compliqués » (M11)
H. Les limites et les difficultés ressenties dans ce rôle
Le médecin généraliste peut ressentir des difficultés à trouver sa place.
« c’est pas toujours simple de trouver sa place » (M2)
« Mais je ne voyais pas pourquoi j’intervenais dans une histoire de cadre qui avait été dépassé et qu’il faut refixer. » (M10)
« Ce n’était pas à moi de dire qu’il fallait mettre une punition à sa fille. » (M10)
Le médecin est questionné sur de nombreux thèmes par les parents, sortant parfois
« le principal problème que j’ai, c’est de situer la frontière entre ce qui est médical et ce qu’il ne l’est pas, c’est-à-dire que bien souvent ce sont des conseils éducatifs qu’ils demandent et c’est pas forcément de notre ressort en tant que médecin » (M5)
Est-ce que ça s’apprend d’être parent ?
« c’est pas inné d’être parent donc les gens spontanément ont tout de suite beaucoup de questions, des fois même avant la naissance » (M5)
« ils viennent parfois chercher du savoir chez nous mais c’est souvent du bon sens, de l’accompagnement. » (M4)
Le temps de consultation en médecine générale est souvent trop court pour permettre d’explorer les problèmes dans leurs globalité.
« Le temps d'une consultation, même s'il est peut-être plus long chez d'autres collègues, il ne permet pas de tout percevoir au moment de la consultation » (M8)
Le médecin est un apprenti qui a ses limites et qui les connaît.
« On n’a pas toujours les réponses mais on les cherche avec eux » (M8)
I. Des médecins qui n’hésitent pas à orienter vers d’autres professionnels
Le médecin généraliste comme frontière avant l’orientation, il a un rôle d’arrêt, de passage.