Burani,
P^^ulLes opmpiers
b8l5
Alliance des Aatears
etCompositeurs deMusiqoe
LES
POMPIERS
Grande Scène dramatique, en vers PAR
Paul BURANI
Prix
:50 Centimes
DU MÊME AUTEUR
:La France au
travail,BO
c, |La
I^'rnncedélivrée,5
c.\
PARIS
JULES SMITH,
Editeur, 61,RUE D'HAUTEVILÎ.E
Tous
droits réservésTïï^r"
i
O
ï frPARIS.
— TYPOGRAPHIE
V^"^EDOUARD VERT
Rue Noire-Dame-de -Nazareth, 29
UBRARy^'^
LES POMPIERS
Vous
les connaisseztous, ces pompierslégendaires Qu'une fotle chanson arendus populaires;
En
les voyantpasser,même
vous avezriDe
leurairimposant, solennel, ahuri.Sans eux, pas,d%concours, de parade, de fête :
Soldatofficiel,'lepompiertient la tête,^=-
^Gauche
dans runiforme;:etle casque luisantPosé
toutdetravers, ilpassetriomphant.Comme
Césaraprès avoir vaincu la Gaule;Ou^
comme
Atlas portantlemonde
surl'épaule!Comme
au fondonlecroitmoins héros quecela.Sursaroute, on fredonne
un
peu «Zim
laï la. »Qu'importe ?être pompier,c'estpresque un sacerdoce !
.Lawater,»des guerriers,leur trouveraitlabosse
^
Qu'uncasqueempanaché
dérobe à tousles yeux.En
pureperte, ils ont cesairsmajestueux;Voyez
: legrosboucherestprès del'huissiermaigre, Etle charbonnierlourd près ducommis
allègre,Le
pharmacien s'alligne avecle charcutier,Le
bottierprends lepas derrière l'épicier,Etle
marchand
devins, qu'on a faitcapitaine, Etale au premierplan sa puissante bedaine.Dans
lesrangsils vonttousun
peucahin caha,Le
petit, lemoyen,
le long,legros, le plat,4 LES POMPIERS
On
estentre voisins, entre amis^ en famille.On
ne segênepas, déjàle regardbrille.Car avantle départ, on fête quelquepeu
Le pomard
duboncoinetl'humblepetitbleu, !C'estalors crânement queleplumet sedresse,
_
""Tel surlesflotshouleux
un
navire endétresse.•«C'est laloi ducontraste, ons'allumepour
mieux Apprendre
lamanœuvre
et l'extinction des feux.Au
surplus^1s'agit d'une vaine parade,-
Un
triomphe entresoi, presqueunepromenade
;Ces braves genssont tousenjoiei^onpeutle
voir^
D'oublierletravail et l'éternelcomptoir.
Comme
des lycéens enun
jour desortie.«Servicew signifieune finepartie ;
Puis jouer auxsoldat^
comme
un autre est««'jeu ; Etcelales rendfiers qu'ils entutoieraient Dieu.Voilà
comment
ils vont entroublantlacadence, Coudoyant, coudoyés, sans ordre, sanssilence, Prenant pours'aligner le rebord dutrottoir;
Ils ontune consigne : il faut,-c'estle devoir,
—
Avec
enthousiasme et lavoix forte et claire, Crierbienàpropos : aVive Mossieulemaire ! »Mais touta,,coup dansl'airpasse
un
sinistre cri : ^Au
feu ! ditun
écho funèbre danslanuit ;Au
feu !! reprend lavoixétouffée,haletante ;Au
feu !!! ditle clairon de sa note stridente.Alors toutva changer, le gros,lelong, le court.
Au
plusvite, au danger, chacuns'élance et court.Arrachés au sommeil,-surprisen pleinefête,
—
Ilsvontsus au périlsans querienles arrête.
—
Ah! le sombre tableau !comme
un coin de l'enfer,La
flamme monte,monte
etserpente dans l'air...LES POMPIERS
5
Des
femmes,desenfants, dansle gouffreterrible Enfermés, fontentendre une clameur horrible;Un
vieillard épuisé, de terreur devientfou.Il veutfuir, mais
comment?
s'échapper, mais paroù?Un
berceau dansles bras,unemère
en délire Pleure,supplie, implore et savoix qui déchire, Crie à l'aidepourlui, lefrêle etpauvre enfant,Que
lafumée
étouffe etque laflamme attend.C'esthOMHble! Partout cesont des cris, deslarmes.
On
secherche, ons'appelle etles sombresalarmes,Avec
le ^onduglas se mêlent danslanuit;Affolés deterreur, bêtes etgenstoutfuit.
Au
hasard, devantsoi, pâles, blêmeset livides;A
dixpas de chez euxceux-ci cherchentdes guides, Ceux-là, l'espritperdu, vontetviennentpleurant.Regardant
hébétéslebrasier crépitant.La
peurestà son comble etle feutoujoursgagne; Sa sinistrelueur éclaire lacampagne,
Lescris sont plus aigus, le désordre plus grand,
Dans
laflamme une voix rauqueàpeine s'entend C'estle suprême appel delamère
qui criej« Sauvez-nous! Sauvez-le!
Mon
Dieu prenezma
vie«
Pour
lasienne!— A
celui quile sauve, de l'or,« C'est
mon
enfant,ma
chair, c'estmon
sang,mon
trésor »Un
cri d'horreurrépond dansleseindela foule.Un
craquement s'est faitentendre, lemur
croule; Alors écheveléeetperdanttoutespoir.Elle vas'élancerdansl'espace sansvoir,
Un
derniercriversDieu,lasuprême prière.Etpuis Mais, unevoix frappelapauvre mère.
Un
bras a pris l'enfantavant qu'elle aitcompris.6. LESPOMPIERS
—
Courage! adit lavoix;etsonregardsurpris, Sans riencomprendre encore, a cru voirdisparaîtreUne
forme emportantl'enfantvers la fenêtre, Elley
vole d'unbond
; là, penchée, elle avuUn homme
noir tenant son enfant demi-nu, Etglissantdoucement
toutle long d'uneéchelle.C'est
l'homme
donttantôt elleseriait, elle,Le
charbonniersilourd quimarchait pesament; /Comme
à sesyeux
ilesttout autre encemoment, *»
Elleadmire sa force autantque son courage, C'estpourluique son
cœur
se brise en soncorsage^Tout
àcoup dans l'espaceilsrestent suspendus,Le
sauveur etl'enfant!—
Elle lescroit perdus, Et pourlui cette fois, àDieu sa voix s'adresse.En
effet,l'homme
hésite,un
obstaclesedresse,Une
poutre brûlante aposé sursamain,Il estblessé! Pourtantil n'estqu'à
mi-chemin
Etlafoule d'en bas a cruvoir, anxieuse,L'homme tomber
avec sacharge précieuse; Maiscelui-cidomptantcetteatroce douleur Se raidit etjurant.pour se donner ducœur,^
Ilreprend lentementsa périlleuse ro<ute.
Iltouche àterre enfin!
— On
l'entoure.—
Il n'écouteRien
et s'élance encore au feucomme un démon
!Ils sonttrente,ils sontcent dans ce dangersans
nom,
Aveuglés et blessés,ils n'ontreposni cesseQue
ledangerpartoutparleurs soinsdisparaisse :Les femmes, les enfants, le vieillard, tousenfin.
Ilslesont arrachés
aux
flammes!— Gens
do bienQue
ceshumbles héros quinous ont faittantrire.Pour
se vengei^ilsfont^u'unmonde
les admire.LES POMPIERS
Regardez dans lefeu cet
homme
quiseprend Corps à corps au danger !—
Il est làsimplement,Iln'aplusle souci des regards de lafoule!
Au
milieu dubrasier quiparmorceaux
s'écroule,Le
bottier suitencorlepas de l'épicierLe
pharmacien s'élance aprèsle charcutier,Le
casque estbossue, l'uniformeestenloques,Ce
sontlesmêmes
gens aux minessi baroques, Seulement.aucun d'eux^n'estplus gauche, emprunté :Ils sontencoresoldatsy.4nais de l'humanité !
—
Vous
avezritantôt, riezdonc à cetteheure ,•• Mais avant venezvoir une foulequipleure Autourd'un noircadavre; etregardez-le bien, C'estun de nospompiers au grotesque maintien^ Celui qu'on a
pu
voir, dansun
effortsuprême,Sauver
un
pauvre enfant! C'estbienlui; c'estlemême.
Etplus tardil devait dansl'abîmesombrer.
Enseveli couvertde feu; pourl'en tirer Il fallait
un
prodige etDieu seulles peutfaire.Le
voilà pantelant,»c'estun
époux, un père;'Venez
voirsesenfants, safemme
près de lui.Etriez donc?
—
Va,dors dans tonobscur oubli,Martyr
d'un saintdevoir.— Aux
gagneurs de bataillesDonnez
lespalmes d'or, lescroix et lesmédailles.Apprenez
àl'histoire etleursfaitsetleurnom,
Faites-leuruneplace envotre Panthéon,Mais
àl'humblehérosun
coindu cimetièreOù
ceux qu'ils a sauvéspleureront leur prière;Pas
depierre,de marbre; unecroixet desfleurs,Pas
de fière épitapheetde regrets menteurs; Surlapierre écrivez:—
Sublime laconisme—
Son
état :DÉVOUEMENT,
et sonnom
:HÉROÏSME
!PAUL BURANI.
LA CHANSMGOGUETTE
Prix net 40 cent,
le petitformat. Piano
1 fr»1.
Ah
crécoquinsij'en avais, refrain grivois 2. Ballotage, rengaine politico-comique 3. Bonnet(le), refrain grivois4. Carmagnole(la), chantrévolutionnaire.
5. * Causonsunpeu, paysannerie
.
6. • Ce n'estpasce que vous pensez,naïveté.
7. * C'estécrasant, motpopulaire.
8. * ChantduDépart.
9. Comvie une Chatte,chanson grivoise.
10. ChantdesFaubourgs (le), retraia populaire. ,
11. Culottes(les) étudecomiqne 12 *
En
affront, refrain grivois. *13. * Faut pastutoyer
mon
épouse, type populaire 14. *Fou
'duRoi(le), refrain satirique.15. Gardenational (le), type comique.
16. * Gardiendu sérail (le; bouffonnerie. * 17. Génies du Peuple (les), chant dramatique.
18. • Guitare àBibi(la), excentricité.
19. *
Homme
quej'airêvé(1'), aveu comique.20. Infirmier{V),oul'Artilleurde la piècehumide^ type.
21. * J'ai
mon
jeune homme,grivoiseriebachique 22. * La, Liberté, bonhommerie.23.
Ma
Ninette, romance.24. * Marins d'eau douce(les), refrain^de canotiers.
25. * Marseillaise(la), chant révolutionnaire.
2G.
Mon
Traversin, chausoii grivoit.»'.27. * Miaou, excentricité féline et grivoise.
28. Mimi,chansonnette.
29. * Mule de satin (la).
30. * MusiciensdeSoissons (les).
31.
Xon
ded'ià, excentricité.32. * On demande
un
serviteur, tyrolienne.33. * Oublieuse (l'j,ou Fais-mois'ypenser.
34. * 0ms qu'ily a d'iagène ily aduplaisir.
35. Peccadilles îles), chanson satirique.
36. * Petit bonhomme depain d'épice (le).
37. Petitprofesseur (le), naïveté.
38. * Polyte, type excentrique.
39. Quandilfait noir, refrain grivois.
40. Relututu oujen'vous l'dispas, aveu comique.
41. *Remplaçant (le).
42. * Rien de nouveau sousVsoleil, excentricité.
43. Sabreet le Goupillon (le), étude.
44. *Saint-Roch etson Chien, légendebouffe.
45. Satire du jour (la) chant.
46. Soupeâ Suzon (la), historiette grivoise.
47. Sur legazon, chansonnette.
48. • Veuve (la), plainte excentrique.
49. * Veux-tu cacher ça, refrain populaire.
50. V'ià la chose.
La
collection de ces50 chansons, brochée15
fr.•
»
PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR
SLIPSFROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
PQ 2201 d815P6
Burani, Paul
Les pompiers
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