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Chronique des découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 1965, 1966 et 1967. 1, La ville
SAUTER, Marc-Rodolphe
SAUTER, Marc-Rodolphe. Chronique des découvertes archéologiques dans le canton de Genève en 1965, 1966 et 1967. 1, La ville. Genava , 1968, vol. N.s., t. 16, p. 77-108
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http://archive-ouverte.unige.ch/unige:102637
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CHR,ONIQUE DES DÉCOUVER,TES AR,CHÉOLOGIQUES DANS LE CANTON DE GENÈVN EN 1965, I966 ET
1967I. LA VILLE
par Marc-R,.
Seurnnn memor'i'am Louis Blondel, ( 1885-L967 ) .
-
En ouvrant ces pages'que la surcharge d'occupations m'a obligé à retarder, je me sens
pressédlévoquer la mémoire decelui qui, de 1923 à 1963, signa les trente-cinq chroniques publiées dans Genaaa, s&ns compter
les nombreux articles qu'il
fit
paraître dans ce même périodique et ailleurs. Dans le d.ernier volume de Genaua, PauI R'ousset a excellementdit
ce que notre cité et sa région naturelle doiventà ce maître incontesté, pour la connaissance de leur passé archéo- logique
et historiquel'd'autres ont
souligné, dans des perspectives diverses, les mérites d.e I'archéologue cantonal, d.e I'historien, du citoyen s'Ayant
été appelé à reprendre-
à titre teÀporaire au moins-
la fonction officielle que Louis Blondel avait dd abandonner,je
suistrop
conscient de l'impossibilitéqu'il y
a à l'assumer &vecl'érudition
polyvalente et Ia souriante efficacité de mon prédécesseur, pour laisser pâsser cette ocàasion d.e dire combien celui-ci me manque en tant' de circonstances oir ses conseils me seraient précieux, enrichis qu'ils seraient d''une si longue expérience et d'une si libérale générosité.L'hommage qui agréerait, Ie mieux à cet, homme éminemment modeste' n'est-ce pes que son æuvre continue?
II
ne saurait certes être question d'e Ie faire avec la 1p. Roussor, L,æuare d,e Lou,is Blonilel, archéologue- et h'istorien d,u pqys- genetso'is, dansGenaai,;.;.;
;.
"",
rSôziïp.-iSi-209. Cet article est sùivi du complément' de la bibliographie des rrublications d.el,oullllond"I,
parue en 1963 dans lo voltrme &e Genaoa' (n's', t" xr, 1963' pp. i t-zO1 qui lui était dédié.2 on nout, aiooterïîÙnumération faite par P. Rousset, (p' 194,-n' 3)-des^principaux art'icles
.re"rotoËôSJ"";ffi;;;r à
t
Ëiàt'a"f""o* q,i" no's avons pribUes da"ns Ur'Schweiz
-
La Su'issep,im,itiue, Bâle, xxxr,
|p. i-+,;t
dans les'-Arch4aes suisse's d,'Anthropolog'ie générale,t'-xxxlr' Tsiiriï"d'{"îài;r;1.-;il.ii"; i"r'i qilà
rédigé A. Dor.rwnr, Homrnise à Lou'is Blondet', dans Val,l,esia, Sion, t,.**rrr,'rôôà,;;.
l-ô,_g"t"i d% trois annexes' dont une- Bi'bl,'iograph'le dp fubli'-cations d,e Lou,is Blo"aet-iàkÀiiis àu'Vatai,s (pp. r-5-19) ot, signé par le chanoine
L'
Duror'{r'f,^"tt*o",
Hommage à M. Lowis Blond'el (pp' 20-22)'-78-
même ampleur et la même sûreté de jugement. Qu'au moins ces chroniques manifes- tent la volonté que
j'ai,
commelui,
d'en faire toujours la source d.e documentation archéologique miseà la
dispositiondu
spécialiste comme de l,amateurdu
passéproche et lointain de Genève, cette cité à laquelle Louis Blondel a consacré le plus clair de sa belle carrière.
r. Le Vrr,r,n on GnlrÈvn
Introd,uct'ion
-
Cette chronique rapporte sur les découvertes faites pendant trois a'nnées. C'est dire qu'elle a une ampleur exceptionnelle.Il
nous â paru convenable dela
partager en deux, enlimitant
cette première partieau
territoire dela
Villeet, commune de Genèvo. La seconde partie, consacrée aux autres communes, paraîtra dans le prochain volume de Genaua.
En
rg70 nous pouruons reprendrele
rythme normal des chroniques archéologiques portant sur deux ans.Nous essayons de donner à cette chronique une ord.onnance différente d.e celle qu'elle a connue jusqu'ici.Pour éviterles redites qu'entraînel'arrangementparpériode, pour certaines découvertes qui, localisées au même endroit, s'étendent sur plusieurs époques, on propose de traiter ici les matièïes paï quartier et par site (plus tard par commune) 3.
A. Rive gauche
l.
Haute u,i,llea.
Rue d'u Puits-Buint-P'ierrel-rue
Culain 76 (coord.onnées b00.820/f f1.blg,alt.
env' 397,3m). On
a déjà signaléla
démolition de l'ancienne maison Monnier, datant duxvltr"
sièole, et les travaux de terrassement intempestifs qui préparèrentla
constructiond'un
nouvel immeuble, dansun
terrain où les caves n,occupaient qu'une partie du sous-sol,et
où les sondages efiectués en novembre lg64 avaientfait
constater la présence de niveaux tomains riches en céramique et celle d"'un pro- bable niveau de la Tène finale a. Après cette destruction, seule subsistait uneétÀite
banquette, larged'env. I m,
le long dela
ruecalvin
(ng.r). il
nousfut
possible-^,-j.R"pP9^l9n:gue-nous indiquons en général les coordonnées cle la, Carte nat'ionale su,isse (-C^!-S-) au.1125 000 (plutôt que cèlles, plus précises, mais moins aisément accessibles au lecteur- du Plan d"ensemble d,u canton d,e_Çyèry_au-tl21 000) er I'attitude au sol ; po"" r" ùirÇ
ii;;#i
de la f,euille 1301, Genève, de la C.À/ls. Abréviatio_ns : Chronique 1964
:
Cirïoifq"àa"iii";;;.,i;;
archéologiques-dans Ie canton d'e Genèue en 796t1, dans Genaaà. -,4/SSp
:
Aninairedili
sâLnaZsu'isse d'e Préh'istoi're.
-
BHG:
Bull,et'in ile la Soci,été d,'H,istoitre et d,'Archéologe"ai d"iiii.-"-
MDG
:
Mémo'ires d,e la soc, d,'Hi,stoire..,-
rAB:
rnd,ica,teur d,'Anti,qui,tés tirl,r"ii,ù";i;'. -
!.
Br,oro^n_r,, Les faubourgs.,.,-
Les laubourgs d,e Genèoe auxv"
si,ècte,'d,.ais uùô,'"2"i" l"-a,Genève, 1919.
. ^ ^.
j
M. -R. leurnn, Chronique 79_6_4, dans Genaaa, n.s., t,. xnr, 1g65, pp. 7 _g eL L2, Résumé dans ,4SBP, vol. 53, 1966167, pp. f 20 et tB8.-79-
de fouiller ce témoin épargné, malheureu- sement, d.ans des conditions météorolo- giques
très
mauvaises,d.'avril à juin
1965, avec I'aide
surtout
de MM. J.-P.Mermod et
L.
Chaix.Malgré les remaniements occasionnés à
la
partie supérieure du terrain par les fondations des maisons qui se sont suc- cédé 1à,et
par uno canalisation perpen- diculaire àla
rue Calvin,il
restait dansla
banquette en question &ssez d'épais- seurpouï y
reconnaîtreune
séquencestratigraphique complexe' Dans
cesgrandes lignes elle a d.onné les éléments suivants (flg. 2), de bas en haut.
Couche 1.
-
OntrouveenProfondeur le terrain sableux (couche 1) quiforme le fond archéologiquement stérile' Son som- met,fait
delits
horizontaux aux grains plus ou moins grossiers, a été creusé irrégu- lièrement, de plusieurs poches (ou fosses?)Fig. 1. Rue du Puits-Saint-Piorre 2-rue Cal-
vln t6. Plan au Il5O0. 6-12, coordonnées des
fouilles (v.
fig.
2).En
hachures, murs dofondation.
-
a et b, sondagos de 1964 où desobservations stratigraphiques
ont
été faites.O54o h\
profondes de 0,15 à 0,30
m;
certaines sont comme soulignées pa,f un gravillon rouge ioncé, moins sableux que les terres encaissantes.Il
ne nous a, pas été possible de déga-geï une surface suffisante pour reconnaître la structure indiquée pa,r ces irrégularités.
Il
est d.onc impossible de dire s'il s'agit de traces d'une érosion, plausible sur ce bord du plateau de I'oppidum, ou s'il faut voir Ià l'efiet d'une action humaine. 6Couche Z.
-
Sur ce fond s'est a,ccumulée Ia couche 2, fait'e d'une terre sableuse et graveleuse très rouge (2a), qtt passe a,u brun rougeâtre à brun-gris vers le haut (2ô)' Son épaisseurvalie
d.e 0,90à
1,10 m. C'est,la
partie supérieure, plus brune, qui alivré
des matériaux archéologiques,très
sporadiques: quelques tessons de tradi-tion
gauloise et,, plus rares encore, des tessons et, des tuileaux romains.A
8m
du mitoyen d.e l'immeuble no 14 de la rue Calvinla
terre brune 2b dessinait une fosse entamant Ia terre rouge 2a d.'env. 0,60 m (fond.à
395,05 m) ; elle était large d'env'I
m. Cette fosse était encombrée, dans sa moitié inférieure, de quelques gros moellons arrondis, de fragments de tuiles et de céramique;il n'a pas été possible de recueillir cette dernière dans son ensemble, caril
eûtfallu
creuser < en t'aupe)
sousla
rue'6 Nous avons retrouvé quelque chose d'analogue de 3 à.7 m plus à droite (est),.après la d.émolition du mur de fondatio'n qrii masquait la coùpe de terrain; màis il ne nous a pas été possi- ble d'en faire le rolevé.
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Fig. 2. Rue 9u Puits-Saint-Pierre 2 - rue Calvin 16.^ Coype stratigraphique le long de Ia rue Calvin. Ectr.: env. I/40. pour les coordonnées (6- l2f voir le p-l?t,.fg. l-. En12.50, désigné par
[,
tioute poutridans un mur de fondaùion méÉéval.Le carton en bas donne le détail de la stratigraphié à dra-'è"s les deù fosses superposées et
un
trou de piquet--81 -
t
t
Fig. 3. Rue du Puits-Saint-Pierre 2-rue Calvin 16. Fosse 2b.Pol peint, (reconstitué)..Ech':. l/2.
b-b] zones peintos en blanc; le reste est rouge, les zones ponctuées eT,lazone noire inférieure étant rnates.
Parmi les récipients découverts signalons le col et l'anse d'une a,mphore à lèvre arron- die, un plat à rrernis rouge mat,, deux cruches et, un gland bol de céramique rougeâtre peinte en blanc et en noir suï la, pa,nse (fig. 3). Le décor de ce bol,
fait
de lignes blan- ches rythmées ennoir
detraits
vertic&ux en registres, de zigzags et de rectangles, présente quelque analogie de style avec un bol de Vindonissa 6 et, avec celui qui figure dans une étude récemment consacrée àla
céramique peinte de Roanne 7; l'auteur de celle-ci, l'abbé Bessou, place cette pièce dans la troisième période de sa classifi- ca,tion, qui < se terminerait sous Auguste, aux confins de notre ère >. Notons la pré- sence dans Ia fosse de quelques petits tessons de sigillée'Le reste de
la
couche 2 ne nous &fourni
que peu de céramique. Mais celle-ci s'ajoute àtout
ce qui a été recueilli, en novembre 1964, par les ouvriers et par nous.6 E. Voer, Bemal,te gallische Keram'ik au,s Winil'isch (Kt. Aargau), dalq L4,5, N.n'- Bd.
xxxrrr, 3, 1931 (Eestgabe"... H. Lehmann),pp.47-59 (p1, rrr, l). Musée de Vindonissa, Brugg AG,
'
nos ? M. Brssov, La 23:L278-1279. poteri,e pe'inte gaul,o'ise à Roanne (Lo'ire) au 7u siècle aaant Jésus-Chtrist,dans Ogam lfrad,ition celti,que, Rennes,
t'
19, L-2, f 967, pp. I0S-127 (pI. la' fig. 9).-82--
rl
s'agit dela
même proporbion de rares tessons de sigillée, d'unepart,
de poterie peinte et surtout de céramique grise, d'autre pa,rt.Il
faut signaler à propos de cette dernière que dans les fragments récoltés en automne 1964 plusieursont
appartenu à des bols et, plats ayant subi à la cuisson des déformations, surtout, des boursouflures.Cela tendrait à démontrer qu'un atelier de potier d.evait se trouver à proximité immé- diate du gisement, sinon sur place; c'est une raison de plus de regretter le manque d.e
soin apporté à nous faire savoir à temps le programme des travaux d.e terrassement qui, de ce fait, ont dû détruire beaucoup de documents irremplaçables.
Avec la couche 2 et'la fosse brune on se trouve à l'époque de transition qui
voit
pénétrer sur le sol gaulois-
ici allobroge-
I'influence et la domination romaines, et que la terminologie archéologique moderne désigne comme La Tène D12 (La TèneIII
de la classification de Déchelette). L. Blondel a signalé à maintes reprises ce niveau et son contenu plus ou moins riche sur le sommet de la colline genevoise. C'est, le cas,
par
exemple, dansle
voisinage immédiat de notre parcelle (ruedu
Puits-Saint- Pierre, rue Clavin, ruedu
Soleil-Levant, Grand-Rue, rue des Granges) 8. On les a aussi trouvés sur les pentes nord, où. des chemins gagnaient le lac et son port,, entre autres à la rue du Perron et à la rue du Vieux-Collège. ecouche 3.
-
Nous a,vons donné le no 3 à une couche minco (elle ne dépasse pas 0,15 m) faite d'un gravier arrondi aux éléments ne dépassant pas 8 cm d.e d.iamètre, sauf quelques grandes pierres, gravier emballé dans une terre argileuse grise compacte.Cette couche, qui doit représenter un sol, s'interrompt pour être remplacée par un simple niveau de gravier noyé dans la terre du sommet, de la couche 2, qui de rouge- brun passe au brun-gris. On n'y a trouvé aucun objet. Elle a été crevé,e lors du creuse- ment d'une fosse (dépendant de la couche 4) qui a entamé aussi le sommet d.u rem- plissage (2b) de la fosse mentionnée ci-dessus.
couche 4.
-
c'est en réalité un complexe de niveaux, variant parfois d'un mètre à I'autre, et qu'il est difÊcile de synchroniser.A
sa base est unlit
de charbons et de cendres, trèsnoir
(4a), dont l'épaisseur ne dépasse pas 0,08m. rl s'y
enfonce destrous de piquets plantés verticalement, et dont le diamètre
va
jusqu'à 0,0g m. Nous8 Pu]t's-Sô-Pierre, Soleil-Levant el, Taconnerie: L. Br,oNonr,, Chronique 1g3g, dans Genaua,
t.
xvrrr,^I94o pp. 32-33' _De la c'itad,el,l,e gctul,oise au lorum roma,,in, dan€ Genaaa',t.
xrx, lg4l, pp. 98_-19.5_;_9hron'ique 7945, da,ns Genaua, t. xxrv, 1946, pp. 16-lT.Rue de l'Hôte1-de-viller-L._Br,orvonr, Notes d'archéol,ogie geneuo,ise, vr, L'oTtpddum de Genèae, dans BHG, t. rv{1914-19_2_3)r.livr.7-8,1922, pp. 341-BG2 (siratigraphie,fr,g.2);chioni.que 1976,d.anâ Genaaa, t. xv, 1937, pp.4l-53.
Grand-Rue: L. Br,owonr,, Chronique 1946, dans Genauct,, t. xxv, 1947, pp. I7 -20.
Rue des Granges: ID. Chroniques 7958-1959, da,ns Genaua, n.s., t. vrrr,-pip . 4E-46,
s Rue du Perron (derrière Ie no 20, soit dans les caves du no 15'de la rue Calvin. à Ia cote -392.6-0--393.50) ._L. Br,o{on4 Chronique,T9<Ig, dans Genaua, l,. xxvrrr, 1g50, pp. 25-27. '
Rue Verdaine-Rue du Vieux-ColFe-e: L. Br-oNonr,, Ma'isons gauloi,ses et'ârii,ftce publ,ic romcr,,in (bos!l!q1rg?), dans (lenauo,, t.
x,
1932, pp. 55-76; Chronique 1i49, clans Genaôa, t.'xxvrrr, 1950,pp. l8-25.
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Fig. 4. Rue du Puits-Saint-Pierre 2-rue Calvin 16. Plan du fond de la couche 4e, montranl, les
lrfus de piquets. Ech.: env. l/20. Enoletrou^visiblesur Iacoupe; en f, fosse romaine debasse époque (v. fr.g. 2, carton).
en &vons relevé une dizaine Sur une surface d'env. 1,50 m2; Ieur plan n'ofire guère de régularité (fig. 4). Leur pointe apénétré dans 2ô. Etant, donné la faible superfi.cie
qu'il
a été possible d'exploreriI
serait, téméraire de proposer une interprétation de cette structure. Nous avons parlé de piquets et non de poteaux, ce qui rend entout
caspeu vraisemblable
qu'il
s'agisse d'éléments de construction; aurait-on là les maigres vestiges d'un système de défense, détruit, parla
feu? Nous devons nous contenterd.e poser la question, en espérant
qu'il
sera possible un jour, à l'occasion de travauxle long du
nouvel immeuble, de retrouverla
suite de cet, ensemble énigmatique.Sur ce
lit
charbonneux se trouve une couohedont Ia
composition diffère depart
et d,autre d.'une fosse qui a été creusée plustard
(a. i,nfra, 4e).Du
côté N.-O.elle est
faite
d'une accumulation de tuileaux rouges presque dépourvue de terre, et épaisse d.e 0,03 à 0,10 m (ab).II
en provient, quelques petits objets. Du côté S'-E' elle est, remplacée pa,ï un lit, d'argile jaune collante (4b'), mêlée de charbons de bois fins. On peut penser qu'il a été appliqué de main d'homme;il
est stérile.Ilne
nouvelle couche charbonneuse (4c) recouvre la précédente. Sur les tuileaux elle a une épaisseur maximum de 0,10m, et elle
est, surmontée par une sorte depa1.a,ge en galets arrondis, souvent, plats, enrobés dans de la terre charbonneuse
$d);
ce niveau n'apparaît pas de l'autre côté de la fosse. De ce pa,vage proviennent plu- sieurs tessons tardifs et une grande défense de suidé (porc ou sanglier), dont, la base est percée de deux trous (diam. 2 mm) : élément, de parure? Les tessons sont presque tous postérieurs a,u
II"
siècle apr. J.-C.Le
tout
est recouvert, par de la terre noire riche en charbons et en cendres (4e), épaisse d.e 0,60 à 0,70 m. C'est d'elle que dépend la fosse noire qui a détruit localement, les couches 4a à,4d,, et le sommet du remplissage de Ia fosse signalée en 2b' Cette cou-che 4e est assez riche en tuiles et en tessons. Elle a livré quelques objets fragmentaires en btonze,
et
t'rois monnaies malheureusement en mauvaisétat
de conservation, mais attribuables au IV" siècle. 11 A côté de fragments très rares de sigillée, provenant probablement d.e remaniements dela
couche 2b, et des formes habituelles dans un niveau romaintardif
(sigillée claire, gobelets graphités, etc.),il
faut souligner f inté- rêt de cinq tessons se rattachant à la < céramique sigillée grise > qualifiée naguère de wisigothique, et dont, on a récemment montréqu'il
s'agissait de produits d'ateliers du bas Rhône (Marseille, etc.) travaillant dès le deuxième tiersdu
v" siècle 11.L'un
des fragments,
s'il
est, estampé, a une couleur sa,umon; un autre de même type est gris-blanc; les deux ont appartenu à des gobelets, mais ne s'apparentent à aucune des formes classées par l\{me Rigoir. Les autres sont, des fragments de bords horizon- taux à marli d'assiettes (formesI
et 2)t'
(fig. 5). Au vu du matériel céramique et des monnaies qui accompagnent cette céramique grise estampée, on peut, se demander s'ilne convient pas de penser à une fabrication de celle-ci dès le rv" siècle;
il
est vrai que, vu les circonstances très défavorables dans lesquelles nous avons dû faire nos obser- vations, nous ne pouvons pas situer les tessons en question dansla
stratigraphie aYec assez de précision. Nous espérons que d'autres fouilles plus strictement condui- tes donneront aux spécialistes des éléments d'appréciation plus solides. Ona
déjà signalé des exemples de cette céramique à Genève, et plus exactement dans la haute ville, par exemple lors des fouilles queL.
Blondel a effectuées en tg38 dans les fon- dations romaines et médiévales de la cour Saint-Pierre et de la, rue du Soleil-Levant. 13 Cet auteura
signalé en outre dela
céramique romaine de basse époque au même endroit ainsi qu'à la rue du Puits-Saint-Pierre. 1aLes os d'animaux que nous avons recueillis dans les couches 2
à
416 ne repré- sentent que la faune domestique: porc et, ovicapridés surtout et, plus rarement, un bovidé de petite taille. Ajoutons-y quelques os d'oiseaux.10 Déterminalions de M. N. Dûnn, conservateur du Cabinet de numismatique du M1sée d'art, et d'histoire, que nous remercions.
rl
s'agit de monnaies:l,
de constantin'r"'; 2, de s7b env.I
3, ildéchiffrable, mais < d'après l'aspect, général (dimensions, etc.)iI
faudrait ia dater autour de Constantin le Grand, mais pas plus tard que 390 après J.-C. >.llJacqueline-Rreorn, La céram'ique,?aléochrétienne slgi,llée grise, da,ns Proaence h'istorique, Marseille,,t'..x, 1960, pp. 1-93. L'aire de diffusion de cette céramique (carte, p.
ll)
ne compièn- drait, en Suisse, que Genève et Yverdon.Il
n'est pas exclu que nôs tessons r-eprésentent piutôt, des imitations locales de ce produit.-
Voir I'add,ànd,a à la fin._
t'N9o! avons ajouté à la figure 5 un tesson (no 6) trouvé en juillet lg6? dans la tranchée de la r^ue Calvrn (u. i,nlra, b), à une dizaine de mètres env. des autres îragments.13 Donc à une centaine de mètres au S.-E. de notre gisement. L. Èr,orvonr-, Chronique, 1938, da,ns Genaoa,
t.
xvrr, 1939, p. 46 et fig. 5, no 8; Praetoi,ium, palais burgoncl,e et châteâ,u comtai dansGenaua, t, xvrrr, 1940, p. 81 et fig. 9, nol.
1a T,. Br,oxopt, Chronique 7938, dans Genaaa, t,. xvrr, f g3g, fig. 5, no b; Dela c'itad,ell,e gau- loi,se au lorum roma,in, da,ns Gena,aa, t. xrx, 1941, p.
ll7
et fig. 8, p. 116 ; Chronique 1g45, âans Gemaua, t: xIIY, 1946, p. 7. Le Musée d'art, et d'histoire en pôssèdè qui provientâe la Tour de BoêI, de la Pélisserie et, des Tranchées, ainsi que d'une [rotte du salève, w. DnoNxa, dansGenaua,t.r, 1925, pp, 32-34.
15 Détermination par M. L. Chaix, assistant à I'Institut d'anthropologie.
-85-
-
1r
4-
2E
3
cm
T
56
Fig. 5. Itue du Puits-Saint-Pierre 2-rue a"tË;irlt;3:uche 4' Tessons romains de basse époque'
Lo no 6 provient de Ia grando tranchée dans la'rue Calvin, face à I'immeutrle no
f4
(1967)'Fond,ations.
-
Revenant, à nos observations, ajoutons que le haut du remplis-sa,ge examiné le long de la rue Calvin 16 était, occupé par diverses installat'ions médié- vales et, mod.ernos:
mur
de fondation d'une meison d.'âge indétorminé, sur 1es six pïemiers mètres àpartir
du not4;
canalisation (perpendiculaire à la rue et rompue) entourée de briques modernes, juste au-dessus des deux fosses emboîtées en 2b et'4e, ent're 8,50
et
9m'
PIus à d'roite, donc en directionS'-E',
de1I
m jusque vers I'angle de la rue du Puits-Saint-Pierre 2,la
coupe de t'errain était masquée par les fond.ations d,une maison médiévale superposée à une structule architecturale plus a,ncienne. cette dernière était un mur à redans, visible sur une longueur de 3,25 m, sur une hauteur d'env. I,30 m au maximum. Fait, de lits réguliers de pierres, iI avait' env.I
m d'épaisseur. Deux redans larges de 0,48 m, séparés par 1,11 m' dépassaient ce mtlr cl'env. 0,1 5 m; ils étaient construits en blocs d-e molasse' Ce segm'ent de mur, dont le sommet conservé se trouvait à quelque 2,80 m au-dessous du niveau de la rue' nous a p&ru remonter plus haut' que Ie Moyen Age'Nous n'avons vu ce vestige qu'après la démolition d"'un autre mur de fondation qui présentait une particularité digne d'intérêt. On voyait en trois points, dans la maçonnerio à mortier gris, des vides subcylindriques verticaux, correspondant selon toute waisemblance à l'empreinte de poutres, d'un diamètre maximum d.e 0,50 m, et dont
il
subsistait quelques débris. M. P. Bertrand a proposé 16 de voir là un témoind'un
mode de construction de maisonà
colombage, attribuable auxve
siècle.fl
relève
tt qo" le
premier propriétaire connud'un
immeuble d"'angle est,en
lbb6, Jean Mollière, maître verrier. Plustard
a,u xvre siècle, c'est au célèbre imprimeur Jean crespin, l'auteur du L,iare d,es Martyrs, qu'a,ppartient la maison; elle paÀe à son fils Samuel, conseillerdlEtat,
qui est mentionné commo propriétaire en 162g, et qui la lègue à sa fille cadette, Judith.A
lamort
(par la peste) de celle-ci en 1688 c,Ëst son mari Jacques Chouet le jeune qui en hérite. La famille Chouet reste en possession de cet immeuble jusqu'au début duxlqu"
siècle.vers
1707il
est acquis par René Brière-Le n'ort, réfugié lyonnais.b. Rue calai,n (coord. 500.27011L7.5b0,
alt.
env. 397,b m).-
Enjuillet
1g67, encreusant une tranchéelarge de
t
à2met
profonde de B m, pour l,installation d,un grand égoût tout le long de cette rue, on a mis aujour,
sur une douzaine de mètres(entre les nos 7-s/9-10), un mur solide non appareillé, en boulets et moellons liés au ciment gris grossier. Epais de 0,80 m
il
a été reconnu sur 2 m d.e hauteur, son sommet, étant à 0,45 m sous la surface de la rue.fl
reposait sur le sable stérile et coupait, à la profondeur de 1,15-I,43 m, la couche de sable rouge dontil
est question ci-dessus (couche 2)t8'La
couche supérieure, de terre noire,était
très remaniée dufait
descanalisations nombreuses qu'elle contenait.
L.
Blondelavait
déjà reconnu co mur en lg37, et,l,avait
attribué à l,époque roma'ine.Il écritle: <on
a suivi ce muï, qui a été détruit,, surl0 m.40; il
semble avoir mesuré près de 0,80 m. de largeur. ce mur, à l'une de ses extrémités, fait, retour du côté du no 7, soit du côté du lac. Cinq mètres plus loin, en face du no g, nous avons pu suivre, sur 4 mètres de longueur, un mur de facture identique avec angle en retour du côté du lac.Il
est probable que ces d.eux murs, qui forment unalignÀent
légère-ment différent, se rejoignent, appartiennent à
la
même constructionet
sont sans doute les fondations d'une maison romaine. Du côté de Saint-Pierre, le dernier mur décrit est limité pa,r un gros pa,vage noyé dans la terre grasse. ce pavage avait, une largeur de 4 m. 50 et venait buter contre un troisième tronçon de mur, aussi romain,18 Tribune cle Genèue, 22 avril 1g65, p. 5.
r7 Tribune cle Genèae, l B octobro lg6a. p, 5.
18 Observations faites à la hauteur.dé ia porte de I'immeubte nc 10. D'après Ie contremaître du chantier le sommet 11q mur aurait suivi, en'l'accentuant, la penià d. ia
"ue, et se serait trouvé à I m de profondeur à la hauteur des no. z-9. on a dû
dé;;iir,;-;;;;;;
p"m",'r"pÀ"ti;;â&"â;;
dumur.
1e L. BroNonn, Chronique 7gJ7, dans Genaoa, t. xvr, IgBg, pp. I16_117.
- Y,'l -
que nous &vons suivi sur plus de 3 mètres de longueur...
A
noter que le sol pavé se trouve àun
mètre au-dessous d.ela
chaussée actuelle. > 20 selonL.
Blondel cet'te suite de murs semble < appartenir aux IIe et, IIIe siècles, étant donnéla
nat'ure de leur construction >; il penseq"" l"r
édifices qu'ils soutenaient < s'appuyaient aux murailles de l,enceinte réduite dela fin
du ure siècle >, qui se trouve à quelque 25 m plus au nord.21. On peut se d.emand.er si le sol pavé reconnu parL.
Blondel ne serait' pas à rapprocher, Lorphologiquement,, de celui que nous &vons reconnu dansla
coupe decrite ci-d"essus"t qoi"r
est, éloignée de quelque 65 m; nous l'avons observée d'une distance de 1,50 m, le reste élant cac]né derrière un mur de fondation'on
pourrait alors imaginer que les murs mis à découvert en 1937 et, 1967 comme soutenant des terrasses qu'auraient traversées quelques chemins grossièrement pavés se dirigeant' veïs la, pente, contre laquelle fut édiflé le mur d'enceinte du rrre siècle'La suite du creuseLent de la tranchée, que nous n'a,Yons pa,s pu suiYre réguliè- rement,, a
livré
de nombreux tessons romains des quatre ou cinq premiers siècles de notre ère, qui ont été recueillis par M. Ch. Bonnet 22. Parmi eux mentionnons un tesson de sigillée grise, plutôt noire du reste et appartenant à un gobelet (fig' 5, no 6), dont la forme ne se trouve pas dans la classification de M-e Rigoir;il
provient de la zone entre les nos 13et t4
àe lu, rue Calvin. Nous figurons en outre un fragment' de lampe romaine du rer ou du rre siècle apr. J'-C' (fig' 6)'c. Rues Caludn et d,e lq, Péli,sserie. Parc pour automobil,es'
-
En I'absence detout
service archéologique
il
nous a été impossible de suivre d'assez près les travaux de terrassement qui, en 1966-1967, ont rapidement, transformé Ie grand talus de terrainva,gue laissé intact depuis la démolition, en 1936, des immeubles nos
I
à 5 dela
rue Catvin et ll
à lb de la, Pélisserie, pour obtenir des plans de faible inclinaison nécessai- res à I'établissement du <parking> auquel on accède à partir de Ia rue Calvin prolongée' ces travauxont
d.û atteindre ce qui pouvait subsister des enceint'es du rueet
du xre siècle. On a recueilli un peu de céramique romaine'd. Rue d,u Puits-Saint-Pierre 6, Ma'i,son Tauel (coord. 500.300/1I7.470,
alt'
env' 400 m).- Averti
par M. A. Hubert, du service du vieux-Genève (partiellement ins- tallé là) nous avons, a,vec son aide, enjuin
1967,fait
quelques observations da,ns une tranchée, profond.e d.'env. I,30 m, qui était ouverte le long de la rue, àI
m env. de la base de 1a maison Tavel. C'est le secteuï situé à la hauteur du mur entre Ia porte d,entrée et la première fenêtre à droite de celle-ci qui nous a, paru justifier une not'ice'En
effet on voyait, dans la, coupe côté maison, presque immédiatement au-dessous20 Cela représente la cote approximative-de 395 m'
'i.-'eiôïor", Chr;;;;;;ish,
àn", (lenanta,t. {xrl,
l91a,pp. 2e-30;il
a identifié,-atr
fond de la cour au n" g"i"
ii"oà
cu,i.ritt, un mur médiéval.qu'il srippose être appuyé sur celui du rrre siècle.22 Nous remorcions M. Ch. Bonnot du service qu'il nous a ainsi rendu, en l'absence d'un Service archéologique qui manquo cruellement' à notre cant'on'
Fig. 6. Rue Calvin. tr'ragment de lampe au motif du griffon. F.:ch.: 2lB
des pavés du bord de la rue, un gïoupe de blocs reposant sur une fondation faite de boulets plus ou moins bien cimentés; visible sur une hauteur de 0,20 m cette fondation pouvant être plus épaisse, mais elle était cachée par la terre du fond. L,un des blocs supérieurs, en ca,lca,ire blanc jaunâtre, haut de 0,43 m et long de 0,gg
m,
ava,it une forme parallélipipédique.Il
est prolongé à droite p€ùï un blocâe molasse verte, cassé,long de 0,30 et haut de 0,20 m. A 0,40 m plus à droite
un
autre bloc calcaire à face visible plane se trouvait en contrebas, sa fa,ce supérieure étant à 0,60 m sous la rue, soit, vu l'inclinaison de celle-ci, à 0,54 m plus bas que la face supérieure du premier bloc (fig. 7).Selon t'oute vraisemblance on se trouve là en présence des vestiges de la base du saillant' de la maison médiévale, symétrique de celui qui subsiste à une quinzaine de mètres plus à droite' La base de celui-ci est faite de blocs en calcaire aux formes et aux proportions assez irrégulières; l'un d'eux a les mêmes dimensions (haut. 0,43 m) que le premier bloc décrit ci-dessus. On connaît l'existence de cette tour sud de la maison
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Fig. 7. Rue du Puits-Saint-Pierro 6. Plan et profil de la base de la seconde tour de la maisonTavel.
Ech.:1122.
A. Plan. En haut, base de Ia ma,ison Tavel
B. Coupo. En haut, base de la maison Tavel et pavage actuel. La couche du fond ost en terre charbonnouse à cailloux. c
:
calcaire; m:
molâsse.A
t
I
-90-
rn
Fig. 8. Rue du Puits-Saint-Pierre 6. La maison T'avel sur Io < Plan de la Ville de Genève > de Jean-Michel Billon (f ?26), fouille 39-40, redessiné et ramené à l'échelle l/200.
A gauche la tour encore visible, à droite Ie saillant disparu.
Tavel
primitive;
le planBillon
de L726 représente ce sa,illant, qu'un acte del7l4
mentionne (fig.
8).tt
e. Rue d,es (lranges 10-11 (cord. 500.210/117.490, a,li. 400.2 m).
-
Les travauxnécessités par l'installation d'un sa,c ou ca,isson de ciment au milieu de la rue, entre les immeubles nos
l0
etlt,
à une quinzaine de mètres en a,vant, du parvis de l'église Saint-Germain, ont, permis de faire quelques constatations, grâce à l'aide de MM.J.-C. Bouvier, assista,nt à
I'Institut
d'anthropologie,et
S. Favre, les 13-15 novembre 1965. On a retrouvé là la séquence stratigraphique générale habituelle, soit, de bas en haut: sable stérile (culminant à 1,85 m au-dessous du sol, soit à env. 388,45 m) ;-
deux couches, difficiles à dissocier, de sable rougevif
à rouge-brun, celle du bas étant plus graveleuse; c'est l'équivalent de la couche 2a et 2b décrite ci-dessus à la rue du Puits-Saint-Pierre 2-rue Calvin16;-
série de niveaux correspondant à des sols et à des couches de destruction d'époque romaine (de-
1,60 à-
1,05 m) : gravieremballé d'argile passant à un limon rougeâtre, terre brunâtre localement rougie par le feu, terre jaunâtre se ra,ccordant, au S.-8., àunreste de mur de fondation, letout, étant,
23 L. Br,orqonr, La farruill,e cl,es nobles Tauetr et ses propriétés d Genèoe, clans BI1G, ù. xrr,
4e livr., 1963, pp. 25L-264 (v. p. 257).
-
Tribun'e d'e Genèue, 25 juillet 1967, p. 5. - \rille de Genève,Plans Billon, 1726. Archles d'Etat, Cadastre A, no 2.
N"
Rue c/u Puits -,1t- Pier."
-91 -
recouvert pa,r un nivea,u de 0,05 m d'épaisseur d'une argile mêlée de débris de crépr et, de mortier, et très horizontal; un fragment, de stuc peint en attestait I'appartenance au rer ou, plus probablement, au ne siècle apr. J.-C.
Il
s'y superpose la couche de terre noire correspondant au Bas-Empire et au Moyen Age ; cette couche, qui a été remaniée par les fosses d'inhumation du cimetière de Saint-Germain, et, plus tard encore pa,rdes canalisations (dont
un
égoût en usage), plonge brusquement en direction sud à env. 4,50 m de 1a façade de l'immeuble no 10, coupant toutes les couches archéolo- giques et attaquant, le sable de fond jusqu'àI
à 2,10 m en tout cas.Du
côtéN.-O.
de la tranchée, auN.-8.
du caisson de ciment, le terrain a été beaucoup plus bouleversé par un mur de fondation (?) très dégradé et par l'installa- tion récente de tuyaux et d'un câble électrique.L'intérêt des relevés effectués là 2a réside entre autres dans le
fait
qu'on se trouve sur lo sommet, de la colline de I'oppidum. Le haut de la couche rouge, datable du ler siècle av. J.-C., culmine en cet endroit à la cote 399 m environ. Commeil
n'a pas été possible de pratiquer des fouilles, Ies trouvailles en place ont été rares; mais les rem- blais ont livré de la céramique romaine.f. Egli,se d,e Bai,nt-Germa'i,n.
-
En 1965-1967 d'importants travaux de restauration ont profondément, modifié I'aspect, intérieur de l'église, grâce a,ux efforts fi.nanciers conjugués de la Confédération, du canton. de la ville et de la paroisse catholique-chré- tienne 25, sous la direction de M. L. Archinard, architecte. D'entente avec la Commis- sion fédérale des monuments historiquesil fut
décidé de ne pas procéder à des fouilles dans la partie de l'église qui n'avait pas été explorée en 1906-1907 par Camille Martin;en effet une telle entreprise n'eût, été réalisable qu'avec une équipe de fouilleurs spé- cialisés,
qu'il
n'était pas possible de réunir dans les délais imposés. On a donc jugé plus sage de laisser cetravail
délicatà
une génération ultérieure d'archéologues mieux équipés que nous Ie sommes. Toutefois, en dérogat'ion à cette décision, nous&vons eu
la
surprise de constater qu'une tranchée avait été ouverte sans avertisse- ment à travers l'église pour y loger la gaine du chauffage;il
en est résulté la destruc-tion
de plusieurs sépultures en pleine terre, avec les mélanges irréparables que cela entraîne,il
ne semble pour autant pas que des substructions aient souffert de cette action imprévue.La démolition de la tribune située à I'entrée de I'église et les travaux nécessaires à sa reconstruction ont
fait
réapparaître, de part, et d'autre de la porte actuelle, les fondations du mur de façade de l'église détruite par Ie feu en 1334, fondations indi-2a
Ils
complètent les observai,ions faitesil y
a une dizaine d'a,nnées parL.
Bt oronr,, Chroni,que 1958-1959, da,ns Genaaa, n.s,, t. t'trr, 1960, pp. 45-46.25 La Commission fédérale des monuments historiques
a fait
suivre les travaux par M, Ernest Martin, architecte, membre de cette commission. Sur Ia restauration, voir Ia note de M. le curé L, GLurnrnn, Restauration d,e I'égl,ise d,e Sa,i,nt-Germai,n, 1959-1966. Genève, f 966, p. 4.-92--
quées sur le plan publié par
L.
Blondel d'après le document laissé par C. Martin 26.Le relevé au l/10 des deux bases de colonnes évoquées sur ce plan a été réalisé sous la direction de M. A. de Saussure, architecte, membre de la Commission des monuments et des sites, en
juillet
1966. La surface des socles sur lesquels reposent les deux bases est àI,l5
m au-dessous du niveau du seuil de la porte actuelle. Le socle de la colonne de droite en entrant, semi-circulaire, porte une base de même forme, mais avec des pans obliques; ony
distingue quelques restes d'une décoration peinte en rouge. Le socle symétrique à gauche est de plan rectangulaire et porte une base à pans coupés donnant un plan hémi-octogonal (fig. 8).On a aussi remis au jour un autre élément de colonne libre, posé sur l'angle nord de l'église la plus ancienne. Ce serait, à en croire M.
A.
de Saussure,un
chapiteau tenvetsé, sur lequel setrouvait un
fragment de bloctaillé
sans rapport avec lui.Tous ces éléments ont été enlevés et déposés dans l'une des chapelles latérales.
Au pied du second socle nous arrons mis en évidence la partie côté tête d'une sépulture, construite assez grossièrement,, mais que nous avons renoncé
à
dégager plus, nous contentant de prélever les deux crânesqui
apparaissaient 27.Ils
étaient à un niveau inférieur à celui du socle et peuvent être mis en rapport avec l'église détruite en 1334 (fig. 9).Le dégagement des murs de l'église gothique actuelle en vue de leur traitement, à neuf a permis de faire plusieurs constatations intéressantes. C'est, ainsi que dans le mur du fond de l'abside est apparue la partie gauche d'une porte de style gothique, voisinant a,vec une autre porte peut-être plus ancienne, en réemploi. Dans les demi- chapellos adossées à la rue des Granges le mortier cachait des niches pour le service liturgique, datables du xve siècle. M. P. Bertrand, qui a
fait
connaître ces diverses déc<.ruvertes dans la presse, s'exprime ainsi à propos de ces niches et, de < I'essor desfondations pieuses, dans chaque sanctuaire, où se multiplient les chapelles et, chapel- lenies. C'était le cas de Saint-Germain, alors la plus riche paroisse de Genève. Nous avons relevé dans les textes d'archives pas moins de
dix-huit
chapelles ou chapelle- nies qui trouvaient place à Saint-Germain avantla
Réforme. Ce sont Saint-Pierre, cité en 1427; Saints-Pierre-et-Paul, fondée ... en 1397; Saint-Sébastien, cité en 1465;Saint-Christophe; Saint-Nicolas...; Saint-André, cité
en
1434; puisla
chapelle duz6 L. Br-oNonr, Les prem'iers éc!,'ifices chrét'iens d,e Genèue, d,e Ia, fln de I'époque roma'ine à,
l,'époque rornane, dants Genaua, b. xr, 1933, fig. 3, p. 86 (en grisé pointillé).
27 Ces crânos, comme tous les restes de squelettes prélevés dans l'église, ont rejoint, à I'Ins-
titut
d'anthropologie de I'Ilniversité les collections de squelettes provenant, des cimetières médiévaux de Genève, et qui ont fait (et foronl, encore) l'objet d'études relatives à la composition anthropologique de la population genevoise; on en trouvera la bibliographie dans M.-R. Slurnn,Anthropologie de La populat'ion d,e Genèua, dans Le Globe, Mém. Soc. d,e Géogr, Genèue (Publ,i- cat'ion d,u Centenai,re),
t.
xcyrr, 1958, pp. I4f -I70(:
Genèue, le pags et l,es hommes, études géo- gra,ph'iques, Genève, f 958). I1 faut y ajouter une publication en cours, de B. Mrszr<rnwrcz, D'ie anthropolog'ische Struktur d,er m,ittel,altedi,chen Beuôlkerung d,er St(rdt Genl (XV . Jht.), ds"ns Mate- rialy 'i Prace antropologi,czne, 'Wroclaw, 74, LS68 (à paraître).-93-
-82
-139
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1.?
l -50
- 100
Fig. 9. Eglise de Saint-Germain. Socle et bâse de colonne, et sépulture. E.ch.: 1120,
Les chiffies donnent les col,es au-dessous du niveau du seuil de la porte. (Redessiné d'après Io relevé fait par M. A. de Saussure, et, complété.)
Saint-Esprit, importante, fondée... en 1335;dans cette chapelle probablement (est-ce
la
sacristie actuelle?) s'éIèvent ensuite plusieurs autels dédiés àla
Vierge: Notre- Dameet
Saint-Esprit, Notre-Dame,...
citéen
1448, Notre-Dameet
Saint-Jean- Baptiste, fondé en 1513, Notre-Dameet
Saint-Nicolas, fondé en 150I, Assomptionde Notre-Dame et Saint-Claude, .. . 1499 ; puis les chapelles sont consacrées à l'Annon- ciation de Ia Vierge, à Saint-Antoine, citée en 1525, èL Sainte-Catherine ... citée en 1423; à,Ia Vierge Marie et à Saint-Yves, citée enI497,etenfin Notre-Dame des Grâces, fondée en 1517 ) 28
Parmi les éléments retrouvés en réemploi dans les parois
il
faut faire une place de choix à l'une des deux dalles funéraires utilisées ponr l'encaclrement d'nne armoire murale dans le mur à gauche de la porte d'entrée.II
s'agit d'abord et surtout de celle, malheureusement fragmentaire (elledoit
représenter environle
tiers deIa
dalle), qui se trouvait au-dessus de cette armoire. Le début de f inscription qu'elle porte selit: x HIC
JACET JOHANNESDE
JERNO[...]; la
suite,surle
côté, n'estpas déchiffrée pour l'instant. De I'autre côté on a la fin de l'épitaphe: [...] EJUSANIMA
REQUIESCATIN
PACE. Sur le milieu du champ central est gravée Ia représenta-tion
d'une crosse a,rrec le pallium archiépiscopal, surmontée d'une <r croix à double28 llribune d,e Genèae,25 novembre 1965, p.