• Aucun résultat trouvé

Leçon 4 : la société industrielle et la « question sociale »

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Leçon 4 : la société industrielle et la « question sociale »"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

Leçon 4 : la société industrielle et la « question sociale »

Cette synthèse provient du manuel d’histoire, Racines du futur, tome III : Du XVIIIe siècle à 1918, pp. 98 à 107.

Attention, petites précisions :

- Les mots surmontés d’un astérisque sont expliqués en orange dans le point

« vocabulaire » ;

- Ce qui est noté en rouge correspond à la conclusion de la leçon.

De 1650 à 1900, la population mondiale triple : elle atteint un milliard et demi d’habitants. Depuis la fin de XVIIIe s., l’industrie et l’agriculture se transforment. La complexité croissante de l’économie et de l’administration amène le développement du secteur tertiaire. Ces changements économiques et démographiques bouleversent l’organisation des classes sociales héritée de l’Ancien Régime. L’échelle des revenus se modifie également. Une société nouvelle, qui annonce la nôtre, apparaît : la société industrielle. Quels en sont les traits fondamentaux ? Comment vivait le paysan, l’artisan, l’ouvrier, le bourgeois ou l’aristocrate au XIXe s. ?

I. Croissance démographique et urbanisation (rappel)

Depuis la fin du XVIIe siècle, la population mondiale augmente de plus en plus rapidement. En Europe, les anciens fléaux disparaissent (peste, famine). La croissance européenne s’accélère vers 1750. Comme vu dans la leçon précédente (2e partie leçon 3), la pression démographique nécessite la mise en culture de nouvelles terres. Bientôt les techniques nouvelles et l’amélioration des rendements vont permettre de nourrir davantage d’hommes. Le développement industriel, commercial et la modernisation de l’agriculture soutiendront l’essor démographique du XIXe s.

L’augmentation de la population, la concentration industrielle et la diversification des services provoquent le développement urbain. Le manque de débouchés dans les campagnes pousse les paysans à aller en ville. L’expansion des grandes métropoles,

(2)

l’explosion sauvage d’agglomérations industrielles et la croissance des bourgs posent des problèmes d’aménagement des villes et de l’habitat.

Le développement de l’industrie et des services modifie l’importance relative de la population active dans les différents secteurs (primaire : agriculture, sylviculture, chasse et pêche / secondaire : industries de transformation / tertiaire : industries de service).

Cette évolution suit le rythme de l’industrialisation.

II. Le monde rural

En Europe occidentale, la poussée démographique puis l’industrialisation transforment la société rurale. La modernisation de l’agriculture suit des chemins variés.

En Angleterre, nous retrouvons des grandes propriétés gérées de manière capitaliste.

La condition des ouvriers agricoles est moins bonne que celle des travailleurs de l’industrie. En France, on retrouve des grosses exploitations ainsi que des petites propriétés familiales. En Belgique, on retrouve des grosses exploitations aux mains de spéculateurs et de la bourgeoisie. Les petites cultures et les exploitations moyennes sont les plus nombreuses aux côtés de quelques grosses fermes. Pour subsister, les agriculteurs se regroupent en coopératives*.

Au départ, le développement de l’agriculture permet le maintien et même une croissance de la population rurale. Le déplacement de la main-d’œuvre agricole vers les régions industrielles (les villes) ou le Nouveau Monde (les Amériques) est d’abord dû à l’essor démographique. Ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe s. que la mécanisation entraîne un trop-plein de main-d’œuvre et que l’exode rural s’amplifie. Les campagnes se dépeuplent un peu partout en Europe occidentale mais le phénomène est moins important en Belgique. En effet, afin d’éviter la concentration urbaine, l’État a instauré, dès 1870, les abonnements aux chemins de fer pour favoriser la mobilité quotidienne et maintenir les ouvriers dans les campagnes.

(3)

III. La classe ouvrière

Voir les PPT réalisés par Emma et Céleste / Céline / Simon / Shaïma et Lamiae / Julie / Shana et Selinay / Lyna, Diana et Eriola / Cécile

La révolution industrielle plonge les ouvriers dans des problèmes nouveaux et graves. La question sociale est posée.

1. Ouvriers et artisans

La classe ouvrière se forme petit à petit, les ouvriers des grandes entreprises nouvelles, filatures, mines et forges ne sont pas très nombreux au début de la RI. La plupart des ouvriers sont encore des artisans à domicile, mais la machine va venir les concurrencer et ils vont, peu à peu, perdre leur gagne-pain. Certains vont résister, c’est le sweating system*. Ce travail à domicile se fait pour le compte de marchands qui paient des salaires de misère.

2. Un travail pénible

Ne sachant plus résister, les artisans deviennent des ouvriers. Ils perdent toute liberté (rigidité des horaires, discipline d’atelier, amendes…). Les conditions de travail sont difficiles : locaux bruyants, insalubres. Certains postes sont éprouvants, dangereux (dans les mines, la sidérurgie). Les accidents sont nombreux. La durée de travail est énorme (12h à 14h). Les congés sont inexistants. Les femmes et les enfants travaillent pour de bas salaires. Moins chers et plus dociles, ils sont souvent préférés aux hommes.

3. Des conditions de vie précaires

L’ouvrier est exploité. La masse de travailleurs disponibles permet de maintenir des salaires très bas ; qu’ils soient payés à la tâche ou à l’heure. Remplaçant le salaire en argent par des bons qui obligent l’ouvrier à se fournir à prix fort au magasin du patron, le truck system, utilisé par certains, réduit encore le pouvoir d’achat des ouvriers.

La vie des prolétaires (ouvriers) est marquée par l’insécurité. Provoqué par de nouvelles inventions et par les crises économiques, le chômage les réduit à la misère. La maladie ou la vieillesse les condamnent à l’inactivité et les privent de toute ressource. Les ouvriers consacrent les ¾ de leur salaire à l’alimentation. Le plus gros problème est

(4)

l’habitat. Dans les villes, ils sont nombreux à habiter dans des caves ou dans des greniers.

Des spéculateurs construisent des maisons minuscules dans des impasses et des arrière- cours d’immeubles de rapport. L’entassement et la promiscuité favorisent les épidémies comme le choléra dans les quartiers où les aménagements urbains, spécialement pour l’approvisionnement en eau potable, les égouts ou l’évacuation des ordures, sont déficients, presque inexistants. Pour s’évader de leur condition, beaucoup d’ouvriers se réfugient dans l’alcool.

Les accidents, les maladies, l’usure du travail et le manque d’hygiène provoquent une surmortalité dans les villes industrielles.

4. Un statut d’infériorité

La condition juridique de l’ouvrier limite ses possibilités de défense. En Belgique, la législation française reste en vigueur. La loi Le Chapelier de 1791, qui supprime les corporations et prohibe les coalitions, est reprise dans le code pénal de 1810. Instauré en 1803 sous Bonaparte, le livret ouvrier, gardé par l’employeur et indispensable pour trouver un emploi, soumet l’ouvrier à l’arbitraire des patrons, qui y consignent leurs remarques. En cas de conflits, l’article 1781 du Code civil de 1804 stipule que le maître est cru sur parole !

Dans la plupart des pays, l’ouvrier n’a pas le droit de vote, il n’a pas d’existence politique. Il ne peut compter que sur la crainte des possédants - « classe ouvrière, classe dangereuse » - ou sur les sentiments humanitaires pour que les pouvoirs s’intéressent à lui. Malgré les entraves, l’action des mouvements ouvriers et l’augmentation globale de la production permettent une amélioration progressive et limitée des conditions de vie.

C’est ce que nous verrons dans la leçon 5.

(5)

IV. Les catégories supérieures

Voir les PPT réalisés par Anass et Quentin / Fanny / Lucie et Marine / Ninwé, Louise et Jan

Entre la masse de travailleurs manuels et l’élite bourgeoise et aristocratique se situe un monde très complexe.

1. Les classes moyennes

À la base, la petite bourgeoisie ou classe moyenne inférieure des artisans et des petits boutiquiers se maintient dans tous les secteurs avec la RI grâce à la croissance des villes et à la diversification des inventions. À la fin du XIXe s., menacés par la grande industrie et les grands commerces, les indépendants se groupent en syndicats* pour défendre leurs intérêts.

Le développement des entreprises industrielles, du commerce, avec la naissance des grands magasins, des banques ou de l’administration, multiplie le nombre des employés. Par leur activité « intellectuelle » et leur mode de vie, ils se distancient des prolétaires (même si leurs salaires sont parfois inférieurs à ceux d’un ouvrier qualifié).

À l’étage supérieur, on retrouve les fonctionnaires, les avocats, les professeurs d’université, les membres de professions libérales, les médecins, les cadres des nouvelles entreprises et les ingénieurs. Tous veulent grimper dans l’échelle sociale.

2. Aristocratie et grands bourgeois

Même dans les pays industrialisés, la noblesse a souvent maintenu son prestige social et sa puissance économique grâce à ses propriétés foncières. Elle place son argent dans les entreprises nouvelles et siège dans les conseils d’administration. Elle continue à jouer un rôle important dans l’État même si elle a théoriquement perdu ses privilèges.

La grande bourgeoisie des affaires désire rejoindre le sommet de la hiérarchie et pénètre davantage dans le monde privilégié des dominants.

(6)

V. Inégalité croissante et mobilité limitée

Le monde d’avant la RI était celui d’une pauvreté de masse. L’essor économique sans précédent aurait pu améliorer les moyens de tous, mais au cours du XIXe s., l’écart augmente entre la masse de travailleurs manuels et les classes moyennes et supérieures.

Les possibilités d’ascension individuelle sont exaltées. Grâce à leurs capacités et leur travail, des gens gravissent en deux ou trois décennies toute l’échelle de la richesse et du pouvoir. Ces succès restent cependant exceptionnels. Sans atteindre les sommets, beaucoup progressent grâce à leur esprit d’entreprise ou à leur instruction. Toutefois, pour la majorité, l’espoir de promotion est limité, voire nul. Pour beaucoup, la nouvelle société provoque un recul social. Même si l’individu a plus de possibilités, les attaches familiales restent importantes : dans les affaires comme dans l’ancienne aristocratie, les mêmes familles se retrouvent de génération en génération.

Vocabulaire :

* Coopérative : entreprise où des associés mettent en commun leur capital et leur travail, gèrent l’affaire en commun et partagent les profits. Il existe deux types essentiels : les coopératives de production et les coopératives de vente ou de consommation ;

* Sweating system : travail à domicile (vient de to sweat = suer) ;

* Syndicat : à l’origine, association regroupant les travailleurs d’une même profession et défendant les droits liés à cette profession. Progressivement, dès le début du XXe s., les syndicats vont devenir interprofessionnels.

Références

Documents relatifs

Au titre de l’article L0 144 du Code électoral, le Premier ministre a souhaité diligenter une mission temporaire auprès du ministre de l’Éducation nationale de

Trouvez des ensembles d’entiers naturels strictement positifs, dont la somme des éléments est minimale et qui contiennent exactement k multiples de k dans les cas suivants :Q1 :

Les 4 tableaux ci-après donnent les entiers qui sont retenus dans chacun des cas avec un astérisque pour repérer les entiers divisibles par l’un des facteurs premiers 2 ou 3 ou 5 ou

 Oui la situation me parait vraisemblable cela donne à peu près le même effet qu’une poulie et c’est donc plus facile pour lui de porter cette poutre dans la situation 5.. Dans

C’est l’esprit dans lequel sont formulées un certain nombre d’ interrogations pour éviter de faire « comme si » la seule question était, à travers la mise en évidence des

Ces traces permettent aux chercheur·e·s d’analyser de manière différenciée (1) les adaptations opérées par les enseigant·e·s lors de la reprise du dispositif

Créer des capsules sonores dans une démarche de réflexion citoyenne quand on est étudiant dans le cadre des cours de langue : une pratique innovante pour

Cet article analyse les trajectoires d’insertion professionnelle d’enseignants du degré primaire (élèves de 4-12 ans) formés à l’étranger et engagés dans le