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Les violences conjugales à la Martinique Présentation à la Commission Territoriale de Lutte contre les Violences Conjugales (17 novembre 2021)

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OBSERVATOIRE TERRITORIAL DES VIOLENCES ENVERS LES

FEMMES - MARTINIQUE - Chargé de Mission - Roger

CANTACUZENE ALEFPA 17/11/2021

Les violences conjugales à la Martinique –

Présentation à la Commission Territoriale de Lutte contre les

Violences Conjugales

(17 novembre 2021)

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1

Les violences conjugales à la Martinique

Il y a violence conjugale lorsqu’un fait de violence se rattache à une relation de couple en cours ou ayant pris fin : l’auteur et la victime peuvent donc être mariés, concubins ou pacsés, mais aussi divorcés, séparés ou ayant rompu le Pacs. Une telle relation est prise en compte même en l’absence de communauté de vie.

1 - Les violences conjugales sont massivement des violences à l’encontre des femmes

Par leur caractère massif, les violences conjugales représentent quantitativement la plus importante forme de violence de genre constatées en Martinique. Pour rappel, les violences de genre sont celles qui touchent plus particulièrement les personnes relevant d’un sexe donné. C’est le cas des violences conjugales, pour lesquelles les victimes sont, de manière extrêmement majoritaire, des femmes.

Il ressort de l’enquête VIRAGE-Martinique menée auprès de 1237 femmes de 20 à 69 ans (INED,2019) qu’environ 18% des femmes de cette tranche d’âge (une femme sur cinq) a été concernée, au cours de la période les 12 derniers mois précédant l’enquête, par l’indicateur global de violence conjugale défini dans l’étude.

A la Martinique, 83 à 96% des situations de violence conjugale constatées par les forces de l’ordre ont pour victimes des femmes (constat sur plusieurs années, avec des variations selon la période, mais aussi selon le type de conjugalité – cohabitante ou non, et selon le type de relation au moment des faits – relation en cours ou rupture) 1.

En nous appuyant sur les tableaux statistiques transmis par le Commandement de Gendarmerie de Martinique, qui comportent les statistiques relatives tant aux hommes qu’aux femmes, il est possible de mettre en évidence la proportion d’hommes et de femmes victimes d’atteintes volontaire à l’intégrité physique (AVIP) dans le cadre de relations conjugales. Ces proportions sont fort probablement applicables aux violences relevées pour la zone couverte par la Police Nationale.

1 Du fait de l’éventail des indicateurs compris dans les tableaux Statistiques de la Gendarmerie Nationale, nous nous appuyons plus particulièrement sur ces données pour l’analyse. Celle-ci est cependant vraisemblablement extrapolable aux statistiques de police

(4)

2

Des variations selon les périodes

Des variations (aléatoires) selon le type de relation

Quelle que soit la forme de conjugalité, cohabitante ou non, relation en cours ou situation post-rupture, les violences conjugales sont exercées de manière prépondérante selon le schéma auteur-homme/victime-femme.

86%

14%

Victimes VC 2017

Victime F Victime H

91%

9%

Victimes VC 2018

Victime F Victime H

88%

12%

Victimes VC 2019

Victime F

Victime H 91%

9%

Victimes VC 2020

Victime F Victime H

84%

16%

VC ex-conjoint 2017

Victime F Victime H

84%

16%

VC ex-concubin 2019

Victime F Victime H

96%

4%

VC Concubin 2016

Victime F Victime H

95%

5%

VC ex-conjoint 2020

Victime F Victime H

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3

2 - Les violences conjugales subies par les femmes représentent la part prépondérante des violences intrafamiliales

1) L’agrégat le plus important (43%) des VIF toutes victimes confondues

Sur le volume global des violences intrafamiliales (VIF) relevé en Gendarmerie pour 2020, tous âges et sexes confondus, la proportion des violences conjugales subies par des femmes est l’agrégat le plus important (43%, contre 6% pour des hommes victimes).

Il surpasse largement les VIF non conjugales, que les victimes de ces dernières soient de sexe féminin (29%) ou masculin (22%).

Violences conjugales et autres VIF femmes et Hommes 2020 - Gend VC Femmes autres VIF femmes VC Hommes autres VIF Hommes

430 292 59 219

2) L’agrégat prédominant (70%) des VIF sur victimes féminines

Au sein des VIF dont sont victimes des personnes de sexe féminin, les VC constituent quasi- systématiquement la part prépondérante : 59% en 2019, 70% en 2020, 63% sur la période janvier-juin 2021.

43%

29%

6%

22%

Répartition des VIF (Homme et femme) 2020 (Gendarmerie)

VC Femmes autres VIF femmes VC Hommes autres VIF Hommes

(6)

4

Du fait de ce poids conséquent, la courbe des violences intrafamiliales relevées par les forces de l’ordre est fortement influencée par celle des violences conjugales. Ceci se vérifie d’ailleurs aussi bien pour les courbes des femmes victimes (Courbe 1, 2 et 3) que pour les courbes toutes victimes confondues (Courbe 4).

Courbe 1 – Violences intrafamiliales et violences conjugales – Femmes victimes - 2019

Courbe 2– Violences intrafamiliales et violences conjugales – Femmes victimes - 2020

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Janv Fev Mars Avril mai Juin juillet Aout Sept 0ct Nov Déc

Evolution VIF femmes 2019 (Zone Gendarmerie)

Total VIF VC autres VIF

0 20 40 60 80 100

Janv Fev Mars Avril mai Juin juillet Aout Sept 0ct Nov Déc

Evolution VIF femmes 2020 (Zone Gendarmerie)

Total VIF VC autres VIF

(7)

5

Courbe 3– Violences intrafamiliales et violences conjugales – Femmes victimes - 2021

Courbe 4– Violences intrafamiliales et violences conjugales – toutes victimes - 2020

0 20 40 60 80 100

Janv Fev Mars Avril mai Juin juillet Aout

Evolution VIF femmes janv-juin 2021 (Zone Gendarmerie)

Total VIF VC autres VIF

0 20 40 60 80 100

Janv Fev Mars Avril mai Juin juillet Aout Sept 0ct Nov Déc

VIF femmes et hommes 2020 (Zone Gendarmerie)

Total VIF VC autres VIF

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6

3 - Un taux de violences déclarées en augmentation sur le territoire

Le nombre de faits de violence conjugale à l’encontre de femmes déclarées aux forces de l’ordre2 est en augmentation depuis plusieurs années, avec toutefois une très faible diminution sur l’année 2019.

Rapporté à la démographie martiniquaise (377.711 habitants, INSEE, Stats 1e janv 2017), il entraîne un taux de violences conjugales constatées sur femmes victimes de 0,19% en 2020 (0,15% en 2019)

2 Sources : Direction Départementale de la Sécurité Publique de Martinique (DDSP) pour la Zone Police (Fort-de-France / Lamentin) ; Commandement de Gendarmerie de Martinique pour la Zone Gendarmerie (autres communes). Les diverses statistiques livrées et leur analyse prennent en compte les données fournies par les services concernés, et sont susceptibles de réajustements en cas de mise à jour provenant de ces services.

343

473 430

584

140 163 153 148

483

636 583

732

2017 2018 2019 2020

Evolution des violences conjugales déclarées (Femmes victimes)

Gend Police Total

(9)

7

4 - Les formes de violence conjugale déclarées

Les coups et blessures volontaires constituent quantitativement la catégorie d’infraction la plus fréquemment relevée :

Dans l’agrégat des femmes victimes :

En 2020 tout comme en 2019, 8 victimes des violences conjugales déclarées sur 10 le sont du fait de coups et blessures volontaires (2019, 84% soit ; 2020, 82%).

13% des victimes ont fait l'objet de menaces ou de chantage.

5% des victimes, en 2020, ont subi des violences sexuelles (3% en 2019)

Types de violence conjugale - Victimes F et H - 2019 et 2020 (Gendarmerie)

Femmes 2019 Femmes 2020 Hommes 2019 Hommes 2020 Total 2019 Total 2020

Coups et blessures volontaires 356 475 54 53 410 528

Menace/chantage 56 77 4 8 60 85

Violences sexuelles 13 29 0 0 13 29

356

475

54 53

410

528

56 13 77 29 4 0 8 0 60 13 85 29

FEMMES 2019 FEMMES 2020 HOMMES 2019 HOMMES 2020 TOTAL 2019 TOTAL 2020

Catégories de violences conjugales constatées 2019-2020

(Gendarmerie)

Coups et blessures volontaires Menace/chantage Violences sexuelles

(10)

8 84%

0%13% 3%

Violences conjugales 2019 Femmes victimes (Gendarmerie)

coups et blessures volontaires coups et blessures volontaires suivis de mort menaces ou chantages

violences sexuelles conjugales

82%

0%13% 5%

Violences conjugales 2020 Femmes victimes(Gendarmerie)

coups et blessures volontaires coups et blessures volontaires suivis de mort menaces ou chantages

violences sexuelles conjugales

(11)

9

5 – Une question cruciale : l’hébergement des victimes de violence conjugale

La mise en œuvre d’une solution d’hébergement des victimes relève du SIAO (115). Ces dernières y sont fréquemment orientées par les associations et structures du réseau de lutte contre les violences à l’égard des femmes.

L’hébergement d’urgence institutionnalisé a fait l’objet d’une extension : le Centre d’Hébergement d’urgence (CHU) de l’ALEFPA est passé de 7 à 21 places en novembre 2020.

Il demeure malgré tout limité par rapport aux demandes. Le premier recours dans l’urgence repose donc sur les nuitées d’hôtel.

1) L’hébergement d’urgence en nuitées d’hôtel

En 2020, sur les 70 demandes d’hébergement émanant de femmes victimes de violences en 2020, 64 se rattachaient à des violences conjugales. En prenant en compte leurs enfants, ces demandes ont concerné un effectif de 152 personnes.

Elles ont débouché sur une solution d’hébergement (nuitées d’hôtel dans l’attente d’une orientation) pour 55 femmes, accompagnées, le cas échéant, de leurs enfants. 12 demandes initiale n’ont pas eu de suite (désistement des femmes, non-présentation au rendez-vous, refus de l’offre proposée), et 3 femmes ont trouvé un logement.

En 2021, le nombre de demandes est en forte augmentation :

- De janvier à août 2020, 40 demandes de femmes victimes, dont 38 pour violence conjugale - De janvier à août 2021, 62 demandes de femmes victimes, dont 49 pour violence conjugale

0 2 4 6 8 10 12 14

Demandes hébergement d'urgence Femmes victimes 2020-2021

2020 2021

(12)

10

2) L’hébergement d’urgence accompagné

Durant l’année 2020, 67 personnes (43 femmes et 24 enfants) ont bénéficié d’un hébergement d’urgence accompagné au Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU-ALEFPA). Si la très grande majorité d’entre-elles sont de nationalité française (46), une proportion non négligeable est d’origine étrangère (21), et principalement haïtienne (17).

Sur les 43 femmes accompagnées, 39 ont entre 22 et 59 ans, 2 entre 18 et 21 ans, et 2 plus de 60 ans.

6 - Protection des victimes et mesures d’éloignement

Le Téléphone grave danger (TGD)

A compter du début de l’année 2020, le TGD a fait l’objet de 30 attributions : - 14 en 2020

- 16 en 2021

12 TGD sont actuellement en circulation

Le Bracelet anti-rapprochement (BAR)

Depuis la mise en place du dispositif sur le territoire au dernier trimestre 2020, 6 attributions de BAR ont été effectuées :

- 1 en 2020 - 5 en 2021

Ces 6 BAR sont actuellement en circulation

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OBSERVATOIRE TERRITORIAL DES VIOLENCES ENVERS LES FEMMES- MARTINIQUE

31 rue Perrinon - 97200, Fort-de-France

www.ovifem.alefpa.asso.fr

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