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JUSTICE

L’ADN livre un autre nom que celui

d’Omar Raddad ^P.8

www.20minutes.fr Vendredi 21 octobre 2016 N°3048

-M-, Daft Punk, Iggy Pop... Autant d’artistes reconnus aussi bien pour leur musique que pour leur style.

Mais que cachent-ils derrière ces artifices ? Une exposition perce le mystère, à Moulins. ^P.16

-M- au Zénith de Paris, en octobre 2013.

Imprimé sur du papier recyclé, ne jetez pas ce journal sur la voie publique : donnez-le. Merci ! K. Al-Masri / AFP

SYRIE

L’horreur de la guerre à travers les yeux de trois habitants d’Alep ^P.11

BANDE DESSINÉE

Un opus du manga culte « Gunnm » dégainé ^P.23

M. Meissner / AP / Sipa

FOOTBALL

Rudi Garcia arrive à l’OM et sera sur le banc à Paris ^P.28

SOLIDARITÉ

L’université Lille-I ouvre ses portes aux migrants ^P.4

M. Libert / 20 Minutes

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Vendredi 21 octobre 2016

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Mikaël Libert

L

eur avenir, ils le voient en France. Mardi, 78 réfugiés ont définitivement quitté leurs abris de fortune du camp de la Lande, ap- pelé aussi la « jungle », pour des piaules d’étudiants à Villeneuve- d’Ascq. Volontaires, ils vont apprendre le français avant d’intégrer, l’année prochaine, le cursus universitaire de leur choix.

Un parcours difficile

Tous ont au moins l’équivalent du bac,

« mais la plupart ont déjà un parcours universitaire ou professionnel derrière eux », précise Marie Morisset qui ap- partient au groupe d’enseignants de l’université de Lille 3 à l’origine de cette initiative, en mars dernier.

Et si la moyenne d’âge des 78 deman- deurs d’asile est élevée, environ 25 ans, l’enseignante l’explique faci- lement : « Ils ont suivi un parcours long

et difficile avant d’arriver ici. Certains ont passé plus d’un an dans la “jungle”

et le voyage depuis leurs pays respec- tifs comme la Syrie ou le Soudan, a aussi pu durer très longtemps. » Brahim est soudanais. Il a passé près de six mois dans le camp de Calais et parle déjà assez bien le français. « J’ai appris la langue grâce aux bénévoles des associations dans la “jungle”. » Il a été tellement touché par leur travail qu’il veut à son tour devenir traduc- teur.

Djamal, soudanais lui aussi, reconnaît que « c’est une chance pour moi et mes amis d’être là ». Dans un français encore hésitant, il explique miser « sur l’éducation pour s’intégrer dans la société ». Au Soudan, ce grand gaillard était maître d’hôtel, « mais je veux changer et travailler dans les res- sources humaines », assure-t-il.

Parmi les autres étudiants, il y a une jeune syrienne ingénieure en génie civil, un étudiant en droit ou encore un

acteur de 43 ans. « C’était le roi de la

“jungle”, plaisante Marie Morisset au sujet de ce dernier. Il faisait rire tout le monde. »

Dès lundi, les 78 demandeurs d’asile, désormais étudiants, vont commencer leur apprentissage du français. « A partir du second semestre, nous al- lons leur proposer d’assister à

quelques cours en tant qu’auditeurs libres à Lille-1 ou à Lille-3 pour qu’ils puissent se faire une idée », annonce Marie Morisset.

Entre-temps, ils ne seront pas livrés à eux-mêmes, une centaine d’étu- diants de l’université ayant déjà fait part de leur souhait de s’impliquer auprès des nouveaux venus. W

SOCIÉTÉ L’université de Lille-1 a accueilli près de 80 demandeurs d’asile en provenance de Calais

Une nouvelle vie loin de la « jungle »

M.Libert / 20 Minutes

Les réfugiés vivent dans une résidence universitaire sur le campus.

Vendredi 21 octobre 2016

Gourmandises ■ ^{■■ 5}

La maison Gabriel Meffre, née à Gigondas quelques années avant la guerre, fête ses 80 ans cette année.

Reprise en 2009 par Eric Brousse, qui a choisi de faire du développement durable et des problématiques environ- nementales un sujet central, elle propose aujourd’hui une belle gamme sur les appellations du Rhône méridional, dont ce saint-joseph 2013 à la robe d’un rubis pro- fond. Son nez de cerise noire (griotte) macérée et épicée, et de notes fumées et empyreumatiques se poursuit sur une bouche pleine, qui offre non sans distinc- tion une mâche aux tanins virils mais enrobants. W http://gabriel-meffre.fr

LE VIN COUP DE CŒUR

Un nez de cerise noire, une robe rubis profond

Avec

Gabr iel Mef

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UNE RECETTE DU CHEF PIERRE MENEAU

Sandre de Loire au vin rouge et moelle de bœuf

Préparation : 30 min. Cuis- son : 30 min, sandre 10 min.

Ingrédients pour 4 : 4 pavés de sandre de 200 g chacun,1 carotte, 1 oignon, 1 poireau, 1 branche de céleri, 1 bouquet de thym, 1 feuille de laurier, 1 tête d’ail, 1 l de vin rouge, 20 cl de fond de veau, 20 g de beurre, 200 g d’oignons grelots, 200 g de champi- gnons de Paris, 200 g de moelle de bœuf, bouillon de volaille, sel, poivre.

V Sauce au vin rouge : dans une sauteuse, faire suer la carotte, l’oi- gnon, le poireau, le céleri préalable- ment émincés grossièrement, puis ajouter le thym, le laurier et l’ail.

Mouiller au vin rouge et laisser ré- duire au maximum. Mouiller au fond de veau puis laisser à nouveau ré- duire. Beurrer légèrement et ajus-

ter l’assaisonnement.

V Accompagnement : dans une poêle, glacer les oignons grelots et les champignons avec du beurre et de l’eau..

V Sandre : cuire le sandre à la poêle dans du beurre, côté peau en pre- mier jusqu’à ce qu’elle devienne croustillante, puis retourner.

V Gelée de tomate : pocher la moelle dans un bouillon de volaille pendant 5 min environ. La retirer quand elle est devenue molle.

V Dressage : dans une assiette plate, dresser le poisson au centre, déposer de la moelle pochée par-dessus, les légumes autour puis arroser d’un fi let de sauce au vin rouge. W

Intuitif et dynamique

Après des études de management hôtelier, Pierre Meneau consolide l’héritage paternel (le grand Marc) et approfondit ses connaissances culinaires auprès de Michel Guérard. En septembre 2012, il ouvre son restaurant, le Crom’Exquis, où son esprit intuitif et dynamique s’exprime à travers une cuisine qui sublime des produits frais et d’exception, collectés directement auprès des producteurs.

Crom’Exquis, Paris 8^e, 14/20, .

P. Ménard

NOIRMOUTIER-EN-L’ÎLE. Alexandre Couillon est déjà l’astre de la nouvelle cuisine française, dans cette génération montante (Gauthier, Lallement, Sulpice...) des chefs qui façonnent une cuisine d’exception qui leur ressemble. A l’Herbaudière, le fameux port noirmoutrin, où il est installé sur le quai, il emboîte des trouvailles et des révélations d’un naturel jusque-là inconnu : un patchwork de coquillages et crustacés puissamment iodé, une sole magnifi que, ikéjimé comme la plupart des poissons plats ici, avec un jus de crabe vert, un grandiose merlan de ligne asperge verte et cresson lait de chèvre pour un terre-mer enjôleur et bouleversant, jusqu’aux desserts de cuisinier, plus que de pâtissier, dans une veine très actuelle. Dans la salle, que du bonheur, Céline veille à tout et le maître d’hôtel-sommelier s’adapte très bien. A partir de 68 €. Note G&M (18,5/20) ( )

La Marine, port de l’Herbaudière, 85330 Noirmoutier-en-l’Ile. Tél. : 02 51 39 23 09.

La Marine

DISTINCTION Il est le Cuisinier de l’année Gault&Millau 2017

Le sacre d’Alexandre Couillon

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La belle maison en briques rouges dans laquelle est implantée la boucherie est engageante, mais le meilleur reste à venir, lorsque l’on passe la porte. Des vitrines allé- chantes garnies de viandes label- lisées, veau fermier du Limousin, rôtis superbement parés, bœuf bien maturé, tendres gigots. Les charcuteries maison ont ce grand plus artisanal qui fait toute la dif- férence : andouillette, terrines, pâté de tête, andouille, rosette, saucisson sec, salami, jambon blanc, et des préparations cuisi- nées pleines de générosité. W Boucherie Cassel.

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Vendredi 21 octobre 2016

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Animations et théâtre de rue à Saint-Sauveur La Compagnie Le Vent du Riatt aura carte blanche ce week-end, sur le site de la gare Saint-Sauveur à Lille. Vendredi, samedi

et dimanche, elle y proposera des spectacles mêlant théâtre de rue, installations plastiques et « douce pyrotechnie ». Un lâcher de lanternes magiques est aussi au programme. Ça commence par un concert rock « doigts dans la prise » de Bison Bisou vendredi, à 21 h.

Programme sur www.lille3000.eu/

gare-saint-sauveur/automne-2016/

evenement/le-vent-du-riatt-se-plie- en-quatre

Tournoi de billard européen Le billard du Canon d’Or de Ronchin, premier club français de billard carambole, organise ce week-end un tournoi rassemblant les meilleurs joueurs européens. L’entrée est gratuite. Rendez-vous à partir de 13 h, ce vendredi, au siège du club, rue Pierre-Dupont à Ronchin. Infos sur la page Facebook du club, à l’adresse

www.facebook.com/bccoronchin/

SOLIDARITÉ

Permanence juridique pour les femmes Le comité Femmes Solidaires organise une permanence juridique gratuite (divorce, garde des enfants, le surendettement, le harcèlement, violences conjugales...) ce vendredi de 17 h à 19 h au 12, avenue du président Hoover à Lille.

Sur rendez-vous au 06 82 28 10 42.

RENCONTRE

Vallejo au Bateau Livre La librairie lilloise Le Bateau livre propose ce vendredi, à 19 h, une rencontre avec l’écrivain François Vallejo, auteur

d’Un dangereux plaisir (Ed. Viviane Hamy). Au 154, rue Gambetta à Lille.

INFOS-SERVICES

20 Minutes Lille

28, rue de Paris - 59000 Lille Tél. 03 28 38 16 60

Fax. 03 28 38 16 66 lille@20minutes.fr

Contact commercial : Céline Jardin :

03 20 30 31 44 - 06 72 86 64 35 celine.jardin@regicom.fr

Le ciel est assez nuageux dans le Nord-Est et le Centre-Est avec quelques averses. Dans l'Ouest, les éclaircies s'imposent après dissipation des brouillards matinaux.

Le soleil domine toujours en Méditerranée, grâce au mistral et à la tramontane. La fraîcheur persiste.

AUJOURD’HUI

ET EN FRANCE

DEMAIN

matin après-midi matin après-midi

Une fraîcheur généralisée

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Vendredi 21 octobre 2016

8 ■■ ■ Actualité

NANTES

Le corps de Romain Barré repêché dans la Loire

Début octobre à Nantes, deux suspects ont avoué avoir étranglé Romain Barré avant de le jeter à l’eau.

Le corps retrouvé mercredi dans la Loire a été identifié comme étant celui de l’agent immobilier.

ESPACE

Le module Schiaparelli ne répond toujours pas

L’Agence spatiale européenne, qui a réussi, mercredi, à placer la sonde européano-russe TGO en orbite de Mars, ignorait toujours, jeudi soir, si l’atterrisseur Schiaparelli avait « touché le sol » de la planète rouge.

sec ondes 20

Vincent Vantighem

I

l y a dix jours, la justice annonçait que quatre empreintes génétiques différentes de celle d’Omar Raddad avaient été isolées sur les pièces à conviction conservées dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Ghislaine Marchal, commis en 1991. Il s’agit des fameuses portes sur lesquelles la riche veuve de Mougins (Alpes-Maritimes) aurait tracé « Omar m’a tuer » en lettres de sang, juste avant de mourir.

Selon nos informations, les enquê- teurs sont parvenus à mettre un nom sur l’un de ces quatre ADN. Une cor- respondance a été établie avec un individu figurant sur le Fichier national automatisé des empreintes géné- tiques (Fnaeg), qui regroupe les traces des personnes condamnées ou mises en cause dans des affaires de justice.

Mais il faut encore faire preuve de pru- dence. Comme le prévoit la procédure en cours, les éléments ont été envoyés

à l’Institut génétique Nantes Atlantique pour que la correspondance « soit éta- blie scientifiquement à 100 % », selon une source proche du dossier. Cette correspondance devrait être confirmée, ou infirmée, dans les prochains jours.

Vers un procès en révision ? Même si, à l’issue de l’expertise, la com- paraison des traces renvoie toujours au même individu, cela n’en fait pas, pour autant, l’assassin de Ghislaine Marchal.

« Cette affaire remonte à plus de vingt ans, indiquait, le 10 octobre à 20 Minutes, Jean-Michel Prêtre, le procureur de Nice (Alpes-Maritimes) chargé de l’en- quête. Les pièces à conviction ont été manipulées par de nombreuses per- sonnes. Elles ont même été exposées durant le procès… » Recontacté par 20 Minutes, Jean-Michel Prêtre a refusé de donner des précisions sur l’identité de la personne identifiée sur le Fnaeg et même sur son profil avant que la cor- respondance ne soit « définitivement »

établie. « Cette information conforte ma position depuis le départ, indique l’avo- cate d’Omar Raddad, Sylvie Noacho- vitch. J’attends le résultat définitif pour que, enfin, cette affaire puisse faire l’objet d’un procès en révision. Cela fait 25 ans que mon client attend d’être re- connu innocent. » Condamné en 1994 à dix-huit ans de prison pour « meurtre » avant d’être gracié partiellement en 1996 par Jacques Chirac, Omar Raddad, le « petit jardinier marocain », reste

coupable aux yeux de la justice. S’ap- puyant sur la loi du 20 juin 2014 qui as- souplit les critères pour obtenir la révi- sion d’un procès pénal, son avocate avait obtenu de nouvelles expertises ADN pour tenter de faire établir l’innocence de son client. « Je ne regrette pas de m’être battue pour exiger la réouverture du dossier », a-t-elle lâché jeudi. Vingt- cinq ans après, l’enquête sur le meurtre de Ghislaine Marchal ne fait peut-être que (re)commencer... W

EXCLUSIF L’expertise génétique a livré un autre nom que celui d’Omar Raddad, vingt-cinq ans après

Le match crucial des ADN

M. Fedouach / AFP

Omar Raddad demeure toujours coupable du meurtre de Ghislaine Marchal.

Et une mise en examen de plus ! Le 5 octobre, les juges d’instruction qui enquêtent sur le patrimoine de Patrick Balkany ont mis en examen ce dernier, notamment pour blanchiment de cor- ruption et de fraude fiscale aggravée

« par le caractère habituel », a-t-on appris jeudi. Le député-maire de Leval- lois-Perret a été interrogé sur la créa- tion, fin 2013, et alors qu’une enquête le visait déjà, d’une nouvelle société imma- triculée aux Seychelles, abritant le fruit de la vente en 2002 d’une maison à Saint-Martin (Antilles), la villa Serena

(environ 2 millions d’euros). Dans cette enquête, les juges ont déjà fait saisir une villa à Marrakech, le produit de la vente d’une autre maison à Saint-Martin et une propriété à Giverny, des biens dont ils soupçonnent qu’ils ont été dissimulés à l’administration fiscale pendant des années. Depuis l’ouverture de l’informa- tion judiciaire fin 2013, Patrick Balkany a été mis en examen pour corruption passive, blanchiment de fraude fiscale et fraude fiscale, tandis qu’Isabelle Bal- kany, son épouse, a été mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale. W

JUSTICE

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Vendredi 21 octobre 2016

10 ■■ ■ Actualité

Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite et du centre, est-il respon- sable de la baisse de 13 000 postes dans les effectifs de police et de gendarmerie durant son mandat, comme l’a accusé le ministre de l’Intérieur Bernard Caze- neuve ? Sur Europe 1 jeudi, interrogé sur un bilan de 10 000 et non pas 13 000 postes supprimés, l’ancien chef de l’Etat a rétorqué qu’il s’agissait d’un « men- songe ».

Vrai ou faux ? 20 Minutes a compilé les chiffres de la Cour des comptes et les projections pour 2016 et 2017 par l’As- semblée nationale et le Sénat pour ob- server la tendance depuis 2007, en choi- sissant comme indicateur le schéma d’emploi, exprimé en « équivalent temps plein » (2 012 est incorporée au bilan de la droite, qui avait voté le budget prévu pour cette année-là en 2011). Nicolas Sarkozy a l’habitude de présenter des chiffres couvrant la période 2002-2012, englobant donc son passage au minis- tère de l’Intérieur et son mandat prési- dentiel. Mais les accusations de l’ac- tuelle majorité portent uniquement sur 2007-2012. Quand Sarkozy était Place Beauvau, les effectifs avaient bien aug- menté (+7 000). Avant une chute plus importante que cette hausse pendant son quinquennat, due à la révision géné-

rale des politiques publiques qui pré- voyait le non-remplacement d’un fonc- tionnaire sur deux. Qui donc a raison ? Un peu des deux : il y a bien eu 13 000 suppressions de postes, mais aussi des emplois créés, comme les 2 700 adjoints de sécurité dans la police. Résultat, les effectifs cumulés sont passés de près de 249 700 fonctionnaires en 2007 à environ 240 500 en 2012. Plus de 9 000 emplois en moins, de fait, et un solde négatif proche des 10 000 suppressions dont se défend Sarkozy. W O. P.-V.

Nicolas Sarkozy réfute les

accusations de Bernard Cazeneuve.

La bataille des chiffres

JC Tardivon / Sipa

Florence Floux

C

’est la polémique sur la polé- mique. Jean-Christophe Cam- badélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a affirmé, mercredi, voir dans les manifestations policières des derniers jours la « patte » du FN.

Ces déclarations faisaient écho à une étude d’intentions de vote du centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Cette dernière indique que les forces de l’ordre (policiers et mili- taires, dont les gendarmes) envisagent à près de 56 % de voter en faveur du FN à la présidentielle de 2017.

« Le vote chez les policiers était aupa- ravant orienté à droite, mais les chiffres montrent une déperdition complète de la droite républicaine au profit du FN», analyse Luc Rouban, le politologue du Cevipof. La perte de 12 000 postes sous l’ère Sarkozy semble avoir laissé un mauvais souvenir aux policiers, mais ce n’est pas la seule explication. Pour le

sociologue Christian Mouhanna, « on retrouve chez les forces de l’ordre les mêmes ressorts que dans le reste de la population : une critique des élites et de la hiérarchie ».

« Les seuls à nous défendre » Les manifestations policières depuis lundi soir ont mis aussi au jour une cer- taine défiance envers les syndicats, accusés d’« être tenus par les partis de droite ou de gauche », dénonce un bri- gadier. Selon Christian Mouhanna, le fait que plus aucun syndicat important ne se revendique de gauche « est un signe du raidissement vers la droite ». Le porte- parole d’Unité SGP-FO, Nicolas Comte, évoque, de son côté, une situation géné- ralisée. « Plus aucun syndicat ne se revendique d’un parti, c’est mal perçu aujourd’hui. » Pour autant, la montée du vote FN dans les forces de l’ordre est réelle, même si le syndicat proche du parti de Marine Le Pen, France Police, représente une très faible part de poli-

ciers. « On dirait qu’au FN, ils sont les seuls à nous défendre, les autres baissent les effectifs ou passent plus de temps à nous critiquer qu’à nous facili- ter la tâche », confie un policier. Le pre- mier débat de la primaire de la droite et du centre a d’ailleurs révélé les désirs des candidats de couper dans les effec- tifs de la fonction publique. Quant à la réponse de Florian Philippot, vice-pré- sident du FN, à Jean-Christophe Cam- badélis, elle semble effectivement appuyer les policiers : « Pas de “patte”

mais un soutien sans faille, face à un pouvoir qui a manifestement de la haine pour la police. » « Les propos de Cam- badélis et du FN participent à la récupé- ration politique qu’ils dénoncent », ac- cuse Nicolas Comte. Les policiers ne manquent pas de raisons pour manifes- ter, selon Christian Mouhanna. « Cela fait près de quarante ans qu’intervenir dans certains quartiers est devenu dan- gereux. Ils tentent de peser dans l’élec- tion pour se faire entendre. Cela a été le cas en 2001, en 2002, en 2012. » W

POLÉMIQUE Plus de 55 % des forces de l’ordre se disent prêtes à voter pour le FN à la présidentielle

Le FN infiltre-t-il la police ?

C. Girardon / 20 Minutes

Le parti de Marine Le Pen «soutient sans faille» policiers et gendarmes.

Vendredi 21 octobre 2016

Actualité ■ ^{■■ 11}

##JEV#172-92-http://www.20minutes.fr/tv/actus/255145-a##JEV#

Propos recueillis par Hélène Sergent

H

uit heures de trêve. Deux mois après le début de la violente offensive lancée par le régime de Bachar al-Assad et son allié russe pour récupérer les quartiers est d’Alep, les 250 000 habitants assiégés se sont réveillés, jeudi, sans le vacarme des raids aériens. A quoi ressemble leur quotidien ? Trois Syriens ont pu se confier à 20 Minutes.

V Ismail, 29 ans, engagé au sein de la Défense civile syrienne. « En mars 2013, j’ai décidé d’intégrer les White Helmets (“casques blancs” ou Défense civile syrienne) après le tout premier bombardement qui a touché mon quartier. J’ai vu mes voisins en larmes, hébétés. J’ai ressenti quelque chose d’indescriptible, je ne pouvais pas rester sans rien faire. Au début, il m’ar- rivait de rester figé face aux ruines, je ne savais pas quoi faire. Il me fallait un moment avant de pouvoir agir et aider les autres dans les décombres. Depuis plusieurs semaines, on intervient tous les jours, mais on se répartit en équipes pour faire en sorte d’avoir chacun des moments de repos. Mes parents sont désespérés de me savoir toujours ici.

Mon père me répète souvent : “ Tu as fait un choix, tu vas devoir en assumer les conséquences ”, mais je sens qu’ils n’ont plus beaucoup d’espoir. » V Wissam, 34 ans, professeur d’an- glais à l’université d’Alep. « Depuis deux semaines, les bombes à charge pénétrante (bunker buster) russes visent particulièrement les infrastruc- tures d’accès à l’eau et à l’électricité.

Tout le système éducatif et les services publics sont désormais portés par l’aide humanitaire, même mon job de profes- seur d’anglais est bénévole. Mes parents sont réfugiés en Turquie, mais j’arrive à leur parler tous les jours. Evidemment, ils sont très inquiets et me demandent de les rejoindre. D’autant que ma femme est enceinte de dix semaines. A la mai- son, nous ne dormons plus dans la chambre mais dans le couloir, il n’y a aucune fenêtre, c’est plus sûr en cas de bombardement. Fuir Alep n’a jamais été une option, ni ma femme ni moi n’accep- tions cette décision parce qu’on a envie de participer à la reconstruction de notre pays. »

V Mohammad, 45 ans, chirurgien.

« Si vous voulez vous faire une idée de la vie ici, c’est simple, imaginez l’enfer.

Après l’intervention des “casques blancs”, nous recevons les blessés.

Comme nous ne disposons que de six lits aux urgences, la majorité sont aus- cultés à même le sol. Parfois, j’ai l’im- pression de faire davantage le travail d’un boucher que celui d’un chirurgien.

On est obligés de mettre de côté nos sentiments et nos émotions pour pou- voir aider nos patients. Si quelqu’un dans l’équipe s’écroule et pleure, ça peut faire vaciller l’intégralité du staff. Il m’est arrivé de réaliser quinze opéra- tions chirurgicales en une journée. En moyenne, on traite vingt à soixante-dix personnes par jour. Les convois huma- nitaires sont bloqués, nous ne recevons ni médicaments, ni essence, ni nourri- ture, ni fournitures médicales. Même si vous avez de l’argent, trouver les pro- duits de première nécessité devient compliqué. Le prix du baril de pétrole dépasse aujourd’hui 1 000 €. » W

SYRIE Depuis Alep aux mains des forces de Bachar al-Assad, des Syriens racontent leur quotidien

« Notre vie ici ? Imaginez l’enfer »

5 km

Alep sous les bombes

Le régime, qui poursuit ses violents raids contre les quartiers rebelles, a progressé dans le nord-est de la ville

250 000 personnes assiégées, dont 100 000 enfants Accès limité à l’eau potable SIÈGE D’ALEP-EST

Pas d’aide humanitaire ni d’importation depuis le 22 août Le plus grand hôpital du secteur détruit dans un raid le 3 octobre 17 juillet

Le régime coupe cette route de ravitaillement rebelle

8 septembre Prise de Ramoussa, Alep totalement assiégée par le régime

27 septembre Prise de Farafira, 1^re avancée du régime dans la vieille ville

dee Rt Alep

Castello

Alep Alep DAMAS DAMAS SYRIE SYRIE

Sources : ISW, CarnegieMiddleEast, ConflictNews, SavetheChildren, UNOCHA

Groupe Etat islamique Rebelles Régime

Kurdes Estimation des zones contrôlées par :

Station de pompage d’eau Citadelle

Photomontage 20 Minutes

Ismael, Mohammad et Wissam ( de h. à b. et de g. à d.) vivent dans la partie assiégée de la ville d’Alep. Ils décrivent des conditions de vie effroyables.

Vendredi 21 octobre 2016

C’EST TWEETÉ !

10

Un mineur de la compagnie minière birmane Yadanar Taung Tan a fait la semaine dernière une trouvaille re- marquable. Une pierre de jade pesant environ 174 tonnes a été découverte dans un bloc rocheux, dans l’Etat de Kachin, région située dans le nord de la Birmanie. Mesurant six mètres de long, sa valeur est estimée à plusieurs millions d’euros. Le colosse minéral n’a toutefois pas pu être extrait. « La pierre de jade ne peut pas être bougée,

car il n’y a pas de machine pouvant faire cela ici et pas de route », a dé- claré le député local Tint Soe.

La Birmanie tire une grande richesse de son sous-sol. En 2014, le pays a vendu près de 27,5 milliards d’euros de jade sur le marché mondial. Les ONG surveillent de près l’extraction de pierres précieuse dans le pays, car le secteur est secrètement contrôlé par des « élites militaires » et des « narco- trafiquants », selon Global Witness. W

Une pierre de jade géante découverte

La valeur du bloc de 174 tonnes est estimée à plusieurs millions d’euros.

STR / AFP

1

2

Accro au tabac, ce singe fume un paquet par jour Le zoo de Pyongyang, récemment rou- vert après d’importants travaux, attire en nombre les visiteurs avec un chim- panzé accro au tabac. Ce dernier fume- rait un paquet de cigarettes par jour, rapporte l’agence Associated Press.

Azalea, une femelle de 19 ans, peut allumer ses cigarettes avec un briquet ou un mégot, mais n’avale pas la fumée, assurent les responsables de l’établissement. Le zoo nord-coréen compterait également dans ses rangs un singe qui joue au basket.

Wong Maye-E / AP / Sipa

5

Scarlett Johansson ouvre un magasin de pop-corn Avis aux fans : Scarlett Johansson sera au 35 bis, rue du Roi-de-Sicile, à Paris, ce samedi. L’actrice américaine de 31 ans y ouvre avec son conjoint, le journaliste français Romain Dauriac, une boutique de pop-corn. Yummy Pop – le nom du commerce – proposera une gamme variée de maïs soufflé avec des ingrédients de saison, précise Le Parisien. Truffe, parmesan, sauge, huile d’olive, sirop d’érable seront à la carte. « Avec

ma famille, nous rêvions d’amener notre snack améri- cain favori dans notre ville pré- férée d’Eu- rope », a-t-elle déclaré dans un

communiqué. ^{J. Stra}

uss / AP / Sipa

3

Le revolver de Verlaine en vente aux enchères Le revolver à six coups avec lequel Paul Verlaine blessa Arthur Rimbaud en 1873 va être mis en vente aux enchères le 30 novembre chez Christie’s, à Paris.

L’arme avait été achetée par Verlaine chez un armurier bruxellois. Confis- qué par la police, le revolver sera rendu à l’armurerie Montigny avant d’être cédé en 1981 à son actuel pro- priétaire, qui a décidé de le mettre en vente. Le prix de l’arme est estimé entre 50 000 et 60 000 €.

4

Le Hellfest, sponsor d’un club de foot amateur Ce n’est pas banal. Les joueurs de l’Etoile de Clisson Football ont un nou- veau sponsor : le Hellfest, le festival de metal, selon Ouest-France. Le club de la ville de Clisson (Loire-Atlantique), où l’événement festif a lieu, évolue en Pro- motion d’Honneur. Benjamin Barbaud, le fondateur du Hellfest, a joué au foot

quand il était jeune à l’Etoile de Clisson.

6

La lumière s’éteint lors du débat sur l’électricité Le parlement vénézuélien n’est pas près d’apporter la lumière sur le pro- blème de l’électricité dans le pays.

Mercredi soir, alors que les députés débattaient d’une loi consacrée au sec- teur de l’électricité, la lumière s’est éteinte dans la salle. Ironie du sort, la première coupure de courant est sur- venue alors qu’un élu du camp du pré- sident Nicolas Maduro avait pris la parole pour défendre l’actuelle gestion de l’électricité. Lorsqu’une deuxième panne a plongé le parlement dans le noir, les députés ont levé la séance.

7

En fuite, le gorille boit 5 l de sirop de cassis Kumbuka, un gorille du zoo de Londres, s’était échappé de son enclos, le 13 oc- tobre. Rattrapé au bout de 90 minutes à grand renfort de policiers, de vétéri- naires et d‘hélicoptères, le grand singe avait été ramené dans sa cage en bonne santé. Mais on ignorait que Kumbuka avait englouti 5 litres de sirop de cassis non dilué au cours de son escapade, a révélé jeudi The Guar- dian. Cette pause sucrée n’a pas beau- coup affecté sa carcasse de 184 kg, mais elle a dû lui laisser une petite soif.

sharonosbourne / Instagram

8

Plus de 250 000 € pour voyager avec ses chiens L’animatrice anglaise Sharon Osbourne dépenserait 230 000 £ (257 000 €) par an pour voyager avec ses chiens Bella et Rocky, selon le Mirror. Pour répondre aux exigences des compagnies aé- riennes en matière de transport anima- lier, elle présente ses chiens comme

« des animaux procurant un soutien émotionnel », révèle le Daily Mail. Sha- ron Osbourne aurait aussi déboursé près de 450 € pour des passeports pour animaux. Une goutte d’eau.

Envoyez vos photos à contribution@20minutes.fr ou postez-les sur Instagram avec le hashtag

#Lemondedeprès

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Cette photo nous a été envoyée par Eva Liotard.

Eva Liotard

Une méduse, à l’aquarium de Gênes (Italie)

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Vendredi 21 octobre 2016

week end

BETH HART “Fire On The Floor”

LE NOUVEL ALBUM QUI CONFIRME TOUT LE TALENT DE CETTE INCROYABLE CHANTEUSE !

TOURNÉE EN DÉCEMBRE DONT L’OLYMPIA LE 13/12

WEEK-END. Clermont-Ferrand, ville du rugby. STYLE.

Sans maquillage, on prend soin de sa peau. ART. La Fiac à l’heure d’Ins- tagram. CINÉMA. Cédric Klapisch lance un festival pour enfants.

« GUNNM ». Le manga culte est de retour. EXPOSITION. Quel genre d’ours êtes-vous ? Et tout notre cahier week-end sur www.20minutes.fr.

week end

Anne Demoulin

S

i « l’habit ne fait pas le moine », le costume fait l’artiste. L’expo- sition « Déshabillez-moi ! Costumes de la pop et de la chanson », présentée au Centre national du cos- tume de scène (CNCS) à Moulins (Allier) jusqu’au 5 mars, passe en revue 100 ans de chansons au travers des costumes de scène des plus grandes stars fran- çaises des Daft Punk à Johnny Hallyday en passant par M. Trait d’union entre le public et ses idoles, le costume est un élément stratégique de la construction de la mythologie des musiciens.

V Il touche à l’intimité. « Le costume touche le corps, l’intimité de la vedette.

C’est l’un des éléments les plus proches de l’artiste », explique Delphine Pinasa, directrice du CNCS et commissaire de l’exposition. « Ces costumes ont vécu mes tracs, mes doutes, mes bonheurs, des larmes de joie et mes difficultés aussi, avec l’escalier. L’escalier, c’est le cauchemar », s’exclame Line Re- naud, émue, face à ses propres tenues.

Il fait partie de la vie des idoles.

V Il met l’artiste en lumière. « Les vedettes du music-hall, de la période yéyé, du disco, de la variété, du rock’n’roll, du rap ou de l’électro en- dossent des tenues qui, au premier coup d’œil, les distinguent du commun des mortels », considère Stéphane Mal- fettes, commissaire de l’exposition.

Pour briller sous les feux de la rampe, Zizi Jeanmaire enfile un « truc en plume », les Brigitte, des robes à pail- lettes. « L’artiste cherche un élément qui va le différencier, même si c’est aussi simple que le canotier de Maurice Che- valier », souligne Delphine Pinasa. Un

objet du quotidien peut incarner un chanteur comme le perfecto de Renaud, les Repetto de Serge Gainsbourg ou les casques de moto du duo électro Daft Punk. Le costume devient un signe de reconnaissance.

V Il exprime ce que le chanteur veut dire et incarner. « M est le double scénique de Matthieu Chedid qui connaît différentes incarnations succes- sives », raconte Stéphane Malfettes.

Chaque avatar de David Bowie, chaque excentricité de M sont « constitutifs de

l’expression musicale », selon Stéphane Malfettes. Face à la tenue de scène toute noire et pailletée de « La tournée des grands espaces » d’Alain Bashung, sa veuve, la chanteuse et actrice Chloé Mons, explique : « Cette tenue est le fruit d’une vraie collaboration et réflexion avec Jean Colonna. Alain Bashung vou- lait de l’élégance, mais aussi de l’ani- malité, quelque chose de rock’n’roll. » V Il participe à la mythologie de l’artiste. « Le costume est l’élément le plus stratégique de la mise en scène du

concert et de la construction de la propre mythologie du musicien », rappelle Del- phine Pinasa. A la fin de ses concerts, toujours le même rituel, Claude Fran- çois revenait saluer la foule, dégoulinant de sueur dans un peignoir qu’il jetait en offrande. Au décès du chanteur, le cos- tume devient une sorte de relique pour les fans, les lambeaux des peignoirs et autres chemises de Cloclo s’arrachent à prix d’or. « Les costumes de Claude François peuvent atteindre 25 000 € », précise Delphine Pinasa. W

MUSIQUE Une exposition intitulée « Déshabillez-moi ! Costumes de la pop et de la chanson » est lancée

Le costume, un personnage en soi

Les costumes de scènes de Johnny Hallyday (à g.), Yelle (les deux costumes au centre) et Muriel Moreno de Niagara (à d.)

T Zoccolan / AFP

Vendredi 21 octobre 2016

18 ■■ ■ Culture

© 2016 NORD-OUEST FILMS - FRANCE 3 CINEMA - ZEPHYR PRODUCTIONS© 2016 Edition vidéo France Télévisions Distribution. Tous droits réservés. Conception graphique : Frédéric Andrieu

MAINTENANT EN DVD, BLU-RAY ET VOD

LE CHIFFRE

C’est, en millions, le nombre 4,5

de téléspectateurs qui ont regardé le premier épisode

de la nouvelle série de TF1,

« Coup de foudre à Jaipur », à égalité avec M6 et son « Meilleur Pâtissier ».

CANAL+

La chaîne maintiendra son financement au cinéma

Le directeur général de Canal+, Maxime Saada, a assuré jeudi dans une interview

à l’hebdomadaire Le Film Français que le découpage de ses abonnements en bouquets thématiques ne feront pas baisser sa contribution au cinéma, comme le craignent les professionnels.

FACEBOOK

Des services disponibles sur le réseau social

Facebook va désormais permettre aux Américains de se faire livrer un repas à domicile, acheter des places de cinéma ou prendre rendez-vous chez le coiffeur sans avoir à quitter son réseau social, selon une annonce faite mercredi.

Le réseau social devrait ajouter sur les pages des commerces de nouvelles fonctionnalités permettant aux consommateurs d’interagir avec eux.

secondes

20

Propos recueillis par Caroline Vié

E

n acceptant d’être le parrain de Mon premier Festival,Cédric Kla- pisch prouve une fois de plus son amour inconditionnel pour le cinéma. Il soutient la manifestation qui se déroule jusqu’au 25 octobre dans douze salles de la capitale. Une centaine de films classiques, récents et d’avant-pre- mières y sont visibles, avec des places à 4 € pour tous les spectateurs.

Pourquoi avoir accepté d’être le parrain du festival ?

Je suis cinéaste, je suis parent et j’ai été enfant ! Voilà trois bonnes raisons pour avoir envie de soutenir une manifesta- tion comme celle-ci. A la Cinetek, ser- vice de VOD où des réalisateurs pré- sentent leurs films favoris, je défends le cinéma pour enfants de qualité, celui qui plaît aux petits et à leurs parents.

Comptez-vous emmener vos propres enfants au festival ?

Les plus grands de 18 et 16 ans y vont plutôt seuls, mais j’aimerais bien mon-

trer E.T. (1983) de Steven Spielberg à mon fils de 9 ans. C’est magique et très émouvant. Le revoir avec lui va être un grand moment pour nous deux. C’est un émerveillement de voir son enfant découvrir les films qu’on aime.

Vous souvenez-vous des films que vous avez vus avec vos parents ? Je crois que le premier était 2001,

l’Odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick. J’avais 7 ans et j’ai été surtout fasciné par les spectateurs car je ne comprenais pas grand-chose à ce que je voyais. Après, mon père m’a emmené voir de nombreux films avec Jean-Paul Belmondo qui est devenu mon idole.

Quels films avez-vous montré à vos enfants ?

Je les ai rapidement initiés à Charlie Chaplin à qui Mon Premier festival rend hommage. Mon fils a compris comment fonctionnait le rapport entre le vol, la police et la prison en découvrant ses films. Le Mécano de la Générale(1926) de Buster Keaton, qui passe en cinéconcert pour la clôture, est aussi inoubliable.

A votre avis, tous les genres de films sont-ils montrables aux enfants ? J’applique une règle avec les miens :

« Vous regardez cinq minutes et, si cela ne vous plaît pas, vous pouvez arrêter. » Ça fonctionne très souvent ! Il est parfois difficile de les convaincre de regarder un film muet ou en noir et blanc, mais, une fois qu’ils ont com- mencé, ils se laissent happer. W

CÉDRIC KLAPISCH Le réalisateur est le parrain de Mon Premier Festival

« Revoir un film avec son enfant est très émouvant »

L. Benhamou / Sipa

Cédric Klapisch, le 19 octobre.

COMÉDIE

Colin Firth dans la suite de « Mary Poppins » ?

Plus de 50 ans après la sortie de Mary Poppins, les fans vont pouvoir retrou- ver la nounou la plus loufoque de tous les temps dans de nouvelles aventures.

Alors que Meryl Streep, Emily Blunt, Ben Whishaw et Emily Mortimer sont déjà annoncés au casting de Mary Pop- pins Returns, Colin Firth serait quant à

lui en négociations pour jouer William Weatherall Wilkins, le président d’une banque, annonce Variety.

Contrairement au premier volet qui se déroulait en 1910, cette nouvelle his- toire se passe dans les années 1930.

Les enfants héros du premier film, Michael et Jane Banks (Ben Whishaw

et Emily Mortimer) sont désormais des adultes, et reçoivent une visite sur- prise de leur ancienne nounou incar- née par Emily Blunt.

Alors que Colin Firth pourrait lui aussi rejoindre les aventures de Mary Pop- pins, le film peut d’ores et déjà se tar- guer d’avoir une belle affiche. W

E M I L Y B L U N T

“Emily Blunt

comme vous ne l’avez jamais vue”

ELLE

“Montez en marche, ne laissez pas filer

ce thriller

première classe !”

LE POINT

D’APRÈS LE BEST-SELLER QUI A FASCINÉ LE MONDE ENTIER

Q U ’ A - T- E L L E V U ?

AU CINÉMA LE 26 OCTOBRE

CRÉDITSNONCONTRACTUELS

©2016 Storyteller Distribution Co., LLC /LaFilleDuTrain.LeFilm

Vendredi 21 octobre 2016

22 ■■ ■ Culture

##JEL#155-264-http://bit.ly/2eodEcJ##JEL#

Benjamin Chapon

D

epuis les temps préhisto- riques, l’homme et l’ours ont eu des relations uniques. L’ex- position « L’ours dans l’art préhisto- rique », au musée d’Archéologie natio- nale de Saint-Germain-en-Laye, jusqu’au 30 janvier 2017, montre à quel point la figure de l’ours a fasciné les premiers hommes. Si bien que cer- tains préhistoriens osent le raccourci suivant : l’ours est le premier « dieu » vénéré par les hommes. A Paris, le Muséum d’histoire naturelle nous en apprend de belles sur les ours et leur histoire dans l’exposition « Espèces d’ours ! », jusqu’au 19 juin 2017. Au- jourd’hui, l’Homo sapiens connectus, les yeux rivés sur son téléphone, inca- pable d’interactions sociales non- numériques, se voit parfois traiter d’ours. Oui, mais lequel ?

1. L’ours a colonisé la planète.

Quelles sont vos vacances de rêve ? a) Une randonnée parmi les monas- tères en Arménie.

b) Une île grecque avec des potes.

c) Des visites, le jour, et des clubs, la nuit, à Berlin, Londres ou Lisbonne.

d) Rester à la maison et lire.

2. L’ours a une grande diversité de milieu. Quel est votre habitat rêvé ?

a) Une yourte sur le plateau de Mille- vaches.

b) Une grande maison de campagne.

c) Un appartement sur toit-terrasse.

d) Un loft avec de beaux volumes et une déco minimale.

3. C’est un omnivore opportuniste.

Quel est votre plat préféré ? a) Rognons-purée.

b) Poulet-frites.

c) Un bol de céréales au chocolat.

d) Des sushis.

4. L’ours n’hiberne pas, il hiverne.

Et vous, sous la couette,

quelle est votre activité principale ? a) Regarder dans le vide.

b) Faire en sorte de ne pas y être seul.

c) Dormir.

d) Ne pas avoir de comptes à rendre.

5. Quand il naît, l’ours est vraiment tout petit. Et vous, quand vous sentez-vous le plus vulnérable ?

a) Quand je m’attache à quelqu’un.

b) Dans les transports en commun.

c) Quand je suis malade.

d) Quand je prends la parole en public.

6. L’ours ressemble à l’homme (il se tient debout, a cinq doigts).

Quel est votre animal totem ? a) Le corbeau.

b) Le lion.

c) Le chat.

d) Le poisson.

7. L’ours a fait peur, mais

c’est le doudou préféré des enfants.

Et vous, c’était quoi votre doudou ? a) Une noix.

b) Un ours en peluche.

c) Un petit coussin.

d) Un bout de tissu. W

PERSONNALITÉ Deux expositions rappellent les liens anciens entre le plantigrade et l’homme

Quel ours mal léché êtes-vous ?

V Un maximum de a : vous êtes un ours des cavernes, un mythe. Les gens ont parfois peur de vous sans vous connaître et vous prêtent des pouvoirs mystiques. Pour la plupart de vos amis, vous êtes un mystère. Vos mœurs les fascinent. Et ça vous convient très bien d’être perçu comme un impossible rêve, une inaccessible étoile.

V Un max de b : vous êtes un ours des Pyrénées. Prototype de l’ours mal léché, faussement antisocial, bourru, mais tellement sympathique. Les gens cherchent votre compagnie justement parce que vous surjouez à merveille le misanthrope. Derrière votre cynisme

taquin, vous êtes en fait un bon vivant.

Même les enfants vous aiment.

V Un max de c : vous êtes un panda.

Tout le monde vous aime et vous trouve charmant sous vos airs pa- tauds. On vous pardonne votre mala- dresse sociale et votre tendre mélan- colie. Mais, dans le fond, vous êtes plutôt colérique, et parfois violent.

V Un max de d : Vous êtes un ours polaire. Vous êtes tellement cool. La solitude ne vous fait pas peur. Vous aimez vous recentrer sur vous-même pour être en communion avec votre environnement. Poli, discret, respec- tueux de l’opinion des autres… W

Résultats des cavernes

Le Rewind

L’émission qui revient sur les faits insolites du jour.

http://lerewind.20minutes-blogs.fr

L. Endrdi / Hotspot Medi / Sipa

Informations et réservations sur :

2016 - Lic. I.M.P.S. (Brussels) - ww - www.smurf.com

Culture ^{■■ 23}

Vincent Julé

M

oins connu par le grand public que « Dragon Ball » ou

« Akira », « Gunnm » est pour- tant l’un des premiers mangas à avoir été édités en France dans les an- nées 1990, et a ainsi participé à l’avène- ment d’un marché qui représente au- jourd’hui 32 % des ventes de bande dessinée. L’œuvre de Yukito Kishiro s’est également imposée, en seulement neuf volumes, au panthéon de la science-fiction et du cyberpunk.

L’androïde Gally, la ville suspendue de Zalem, le sport futuriste Motorball, l’art martial Panzer Kunst… Autant de vi- sions, transcendées par le trait du man- gaka, qui ont marqué l’imaginaire des lecteurs. Dont un certain James Came- ron. Depuis vingt ans, le réalisateur ne jure que par « Gunnm » (en anglais

« Alita: Battle Angel »). Son projet d’adaptation cinéma est devenu une arlésienne, avant qu’il ne laisse sa place derrière la caméra à Robert Rodriguez.

Le tournage d’Alita a commencé lundi pour une sortie prévue à l’été 2018.

Le manga est quant à lui revenu en librairie dans une nouvelle édition dite originale chez Glénat : nouveau format, onomatopées sous- titrées, sens de

lecture japonais… Soit les meilleures conditions pour (re)découvrir l’histoire de Gally, cyborg retrouvée dans une décharge. Son questionnement philo- sophique (qu’est-ce qu’être humain ?) s’exprime de manière spectaculaire, avec un dessin riche et dynamique.

Suites contre-productives « Gunnm » est restée longtemps une œuvre inachevée, après Yukito Kishiro a été obligé de précipiter sa fin en 1995.

Une belle fin. Mais, pour le mangaka, l’histoire n’était pas terminée, il voulait envoyer Gally dans l’espace. Ce qu’il fit à partir de l’an 2000 avec « Gunnm Last Order », une suite en 19 volumes qui, malheureusement, fragilisa ce monu- ment de science-fiction, à force de di- gressions artificielles et de combats interminables.

« Gunnm Mars Chronicles », qui ac- compagne la réédition du manga ori- ginal, raconte l’enfance orpheline de Gally (Yoko) sur Mars. Difficile de savoir si l’auteur est sincère ou opportuniste, mais vouloir lever le voile sur tous les mystères du passé de Gally, à la ma- nière des spin-offs hollywoodiens, peut sembler contre-productif. W

Gunnm tome 1. Gunnm Mars Chronicles tome 1 de Yukito Kishiro. Glénat. 7,60 €.

MANGA De retour en librairie et bientôt en film

La SF à coups de « Gunnm »

Y. Kishiro / Kodansha Ltd.

Yukito Kishiro souhaite raconter toute la vie de Gally, depuis son enfance.

20 MINUTES

ACTUELLEMENT AU CINÉMA

ON AIME BEAUCOUP ! EXEMPLAIRE ^,

UNE ODE À LA LIBERTÉ.

DANIEL VANNET ROMAIN LÉGER

ETNOÉMIE LVOVSKY

UN FILM DE

LUDOVIC BOUKHERMA ZORAN BOUKHERMA MARIELLE GAUTIER HUGO P. THOMAS

GRAND PRIX PRIX DU PUBLIC

FESTIVAL DU FILM DE GROLAND 2016

TÉLÉRAMA

L’OBS

UFO DISTRIBUTION présente

une production BAXTER FILMS et LES FILMS VELVET