1
grand combat
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NATIONAL.
J N
A PARIS,!
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1
Ji/o' le mel/ieuf^azhv erinu\i leJJi/eèe<l
GRAND COMBAT
N A T
IO, N A L.
- 9. \
u’o
N
ade peine ,grandDieu
!àperdiaderk un
peuplenationalqu’onn’apas befoind’honneurpour
êtrelibre.Quedeviendralaplusfiiblimedes Conflltutions.ii le premier piincipe fur lequel elle eftappuyée,
le principe de l’égalité, a tant de peine à s’établir? Etcomment
fedireégaux
tantqu’ily
aura de ces gens chatouilleux qiii^,non-
feulement ne favent pas fiipporter patrio-tiquement
l’injure,maismême
quifiniiTentune
difcufîionpardes
coups
depiilolets,&febattentpour
rire ;tandiseue,
d’un autre côté, d’hon- nêtesCitoyens
aüifs facriEent toutes 1rs inful- tes fur l’Autel de la Patrie,&
fe confolentde
n’êtrs pas der CaTales, en fe diiant qu’ils font
A
2
des Thémijlocks? Voici
un
principedont on
ne doit fe départir jamais: Qiiand on veut marcher enfemhle ^ ilfaut pîtndreU
pas des plusfoihls.Ainfî, je
dénonce
à la Patriecomme
ennemisde
la Conftitiition, d’abord ce petitcoquin de^ukau^
qui jufqu’à préfentcependant
n’aeu que delà bonne volonté
^ le taciturne Cohlas^qui n’eft forti de fa gravité
que pour
faire lerodomont^ MeC
de Caialïs , deBeaumets^àz
Mirabeau(Vicomte
, qu’on nes’y
trompe
pas) Barnavcy Cocherel^
&c.
Je lesdénonce
à laPa-
trie
comme ennemis de
l’égalité&
dela Corif-îitution, parce qu’illeurétoit plusfacile d’être Patriotes
que
Férailleurs.Quelles lamentations nationales n’a pointar-
raché
aux Journaux
patriotiqueslederniercom-
batqui s’eftlivrédansla Capitale! Sage GroU’-vef
quelles funèbres réflexionsfe font élevées dans tonefpritquand
tuas appris cette effroya- ble nouvelle!Mon
Livren’adonc
pasrégénéréles
mœurs,
as~tu dit fansdoute avec amertu- me! Mon
Livre feroit-il inutileou inconnu
!Quelle trifte alternative
pour un
Auteur!Tu
l’as
cependant
bien dit &bîeriprouvé
:V amour
descombats fngullcrs cfi
un
refit de féodalité^ une tache arlflocratîquc,^ Se faire caffer la tête eft
un
étrange droit( 3 )
féodal
que
s’efl:réfervé Car^alls!tout lemonde
iè" connoît, c’ell
un homme
taré fur cet arti- cle, jamais nous ne parviendrons à le corri- ger; arijîocratk en fait de bataille eft deve-nue
dans cemoment une
efpèce d’entêtement.Mais
Barnavz Ariflocnate! mais Barnavz, ac- quittant des Droitsféodaux ptrfonnds ! Grou-- vcl^ garre à nous, les duelsvont recommencer
&
laConflitution elf perdue!Journaux
patrio-tes ,régalité5cette
charmante
égaliténous
échap- pe I maisvous
ne connoiiTez encore qu’une partie desmaux
quinous
menacent.Un
fleuve d’encre la plus noire n’auroitpu
effacerune
gouttedu
fang précieux qui étoit prêt à cou- ler, fl leDieu
tutélairede la France,lehasard^le puiifant hat^ard
^
qui depuis quinze
mois nous gouverne &
préfideaux
deflinées de cetEm-
pire5 n’avoit fiifpendii les fureurs arrêté les
vengeances. Patriotes Philofophes ,
vous
avez tous entendu parler de cesdeux
Héroïnes qui fefont préfenîées fur lechamp
d’honneurpour
fe combattre : écoutez
un moment
les détails de cette effrayante avanture.Non
loindu
Palaisantlquo-moderne
de nos Rois , s’élève fur les ondes limpides de laSeine,
un pont
antique,que
les vieuxRoman-
ciersappelioientil
y
adeux
ans,lePont
RoyaleA
2(
4
)mais qni efl
devenu
Nationalcomme
le tigre de lafoire.Tous
lesjours cepont
aiigufleporteavec ma
jelle fur fes, inébranlables voûtes lechar léger
&
les fringuanschevaux
de nos jeu- nesLégiilateiirs. C’eftpârcepont
Nationalo^io, fe faitlacommunication
de tous les paîrioîif- tnes.Cent
fois dans le jour nos petitsPou-
voirs Légidatifs .s’échappaitliesJacobins, fran- ch’fTePxtavecrapidii
eaux yeux du
Peuple étonne ces arches larges&
fonores. L’un horifontale-ment couché
furifncheval allongé,femldepla- ner far le dos étique de l’animal blanchi par Féciime; Faiitre élevant la têtecomme un Ora-
teur àlaîribiine, s’abandonneaux
oioiv
.mens prccipllés d’un trot rapide; agitant ainfi les flocons de fa cravatte&
fes petites motions,Tariiôt également gu’ndé fur le
(emmet
d’unV/
iski brillant, le petitPouvoir Lég
dat’flaiiTe flotter d’un air diftrait les rênesondoyantes
,pour
préf nteravec
plus d’avant ges à l’admi- rationdu Peuple une
coëîFare enflée de pa- triot^fme.Cependant
l’innocent Jockey^dont
lachevelure huileiife
&
applaîie, n’interditpasla faculté de penfer, s’élève avec effort fur la
pointe de fes pieds,
&
allonge à traversune
épaiffe cravatte
un
coldelTéché,pour
voirpar-deffiisriiiipériale ,fi
k
jeune Légiflateiirne s’ex-( 5 )
pofe pas à écrafer quelque Souverain'darfS îe ruilTeau.
Tantôt
enfin, lufj^endoiî farun
des côtés de fa têteun chapeau
arrondiavec
art, îaifîantmollement tomber
en nulle plis fes bottes fur fes talons, il a.pte avec indifférenceune
badine légère; il achetéavec
popularité\j4mi du Peuple
&
peut7être leGrand Combat
National; il careffe avec aménité la Poîffarde proteûrice, fourit avec égaUîé auCocher
de fiacre,&
fidue avecun profond
relpeél; tousles
Gardes Nationaux
qu’il rencontre ;ou
lechapeau
a trois cornes enfonce fur lesyeux
,Tefprit
&
lesdeux
mains plongés dans lapro-
fondeur de fes gouffets, il traverÇd’un airmé-
ditatifla bruyante cohue.,
C’efi: ainfi
que
notrePouvoir
îégiffatlf,tournant le dos au îriffe
Pouvoir
exécutif, quin^'a plus de forceque
par fes vertus&
parnoslarmes
, s'engage dans ce défilé fffe, obfcur
&
tortueux,communément
appelle la ruedu
Bacq,
Séjour
fameux
qu’édairent les lumières les plus brillantesde laRévolution.Siun
desoua
-
tiers de laVille feglorifie de fon Palais-Royal
&
de le rue Vlvienne, le fauxbotirg,
Suim- Germaîn
a préfenté avecorgueil à la Fédéra',
tionJ fa rue
du Batq &
lesmes
adjacentes'A
iij( 6 )
C’cll-ià
que Fon
voit fe développer da^is toute fon énergie, lecombat
de famoiir qui ne faitque
des efclaves&
de la liberté qui brife tousles fers ; c’eft-là qu’on voit le triomplie
des
principes politlquas fur les fentimens de la nature ; c’eil-làque
Finlfrudion le difpiite. à la beauté; c’ed-làque
le plus fooibre patriotlfme - l’emporte fur la gaieté la plus aimable ; c’ellenfin là
que
le feu de la liberté brûle dans tous les boudoirs5brille furtouteslestoilettes^
&
embrâfe tous les cœurs.Mais
quelfombre miage
eftvenu
obfcurcirce
flambeau
brillant 1 Sainte liberté, tra|nes-tudonc
toujours à ta fuite les diiîentions^ &C la difcorde ! L’énergiedont
tu remplisnos âmes
,ne
peut-elle fe manifefler^qiie par de dange- reufes fureurs ?Ne
peux-tu pas au contrairerefferrer davantage les liens qui imiffent les
hommes
,donner
à l’amour plus d’irpcfTe, ài’amiîié [plus de fiirete
&
de confiance, faire refpeéier la vertu par 1indulgence ,cbeür
la beauté parla fioiplimué , la force par ladou-
ceur , enfin répancsre dans tous les coeurs les^prinupes qui étüufîent les vices,
&
li|muances.qui
tempèrent
les vertus,Q,iielle Divinité dirigera
mon
efprit dans lerécif des faits
dont
j’aipromis
devous
inf-( 7 )
triiire,Concitoyens-Aâüfs-Patriotes-Nationaiixj Sera-ce toi , divine Philofophie, dont les au- gufles principes découlent tous les jours de la
bouche
de R.obenpierrc ,comme
autrefois lemiel des levres
amoureufes ^ Anacrion}
Sera-ce toi,
charmant Dieu du
goût qui, par l’or-gane de l’aimable
&
piquantAbbé
Goutte,menaça
rAffemblée Nationale de recevoirlapelleau
cul?Sera-cetoi,Dieu
des|Poiilmons,Divinitéinconnue
desAnciens, puiffantmaîtredu
fracas des clameurs, toi dont la forcepedorale
s’exerceavec
orgueil dansrAffemblée &
lesDillriéls; qui triomphes en jouant des efforts delaraifon
&
fiibjugueslafoiblevérité,comme
le
rondement du
canton les éclats delà fou- dre étouffent dansle creuxdesrochers lesfons agreffesdn^paifftle Berger?Mais pourquoi
fa- tiguer-monefpritpar devains efforts?Que
desHéros
obfcurs foient étayéspar les refforts de l’éloquence, embellis des riches couleursde
l’imaginiation, il
me
fufHra d’expofer avec ffm- plicitéla fériédesfaits,devons
tremblerez tous.Concitoyens- ABi/s’-Patriotes-Nationaux! .
Il exiffe
une
grande diviffon dans la Société Nationale de la ruedu
Bacq,Le
petit Père Matthieu,dontlepatrkjtifmeagitetoutleF^iux-A
iv( 8 )
hour^ Saint-Germainj'tû. encore la caufe
d
ces derniers débats.Vous
favez qu’ila faithom
mage
à laNation
de fes'armoiries dont il n’a- voitaffuæment
pas befoinpour
être iragrandhomme. Une
moitié de laNation du fauxbourg
Saint-Germaintrouve que
lepetitPere Matthieu
a ditune
fottife, Fautre au contraire le cou-romie
demyrîhe|&
de feuilles de chêne.C’eid bien là ce
que Ton
appelledeux
avis oppofés. Je nevous
parlerai pas de toutes lesmotions
incendiaires qui fe font faites dans les é'Æértm'thés&
dans lespromenades
nationa-les
du
Bois de BoLiloq;ne ; la chaleur de la dir-»pire étoit 11 vive
que;
liliis dhme'fols^, j’ai vti iâ'crème
toiirrfer ^ lesdifcoursétoient fiahitaésU
que
leschevaux
Sfefibient fouvent le petitbout
d’oreille qiie'lès jeunes' Citoyens-»Aftifs
du
h^xû^am'^"Sainl^Germaïî^^\ç:\Sï ont laifiépôiir êtrefursd’a Voir toujoursauprès d’eux qiieiqiFlm qui pût les entendre. ' '‘1.3 divifion
du
Cliib'^de8^ &du Club
àtsJa^
cûMns\
efimoins
fenfibleTurlarive droitedela Seine^queue
fefl: firrlagauche
celledelaSociétéde
la ruedu
Bacq. Les partisne font jamais plus divifcs",que
lorfque desChefs
fameux- ont Fan- dacede
lesconduire ; les paffions de ces der- ruers'ajoutent onçorQ à'la fgfmtûtatiOT deb
( 9 )
multitude. Aulîlla divliion efl-elle au
combla
dans le gros de la Nation. Les fobriquets,lesitafiigotages
provoquent
les difpuîes :on
fe trouve félon la différence des‘ opinions noireou
blanche ,fraxHe ou
fannée; lamoindre
éle-vure
fur lapeau
devient un*bouton
affreux,une
tache dégénère en jauniffe, les années fecomptent
doubles :on
affuremême que
des liaifons très-naturelles ont été ébranlées par cemouvement
national."Gomment
pourraLjevous* rendre l’agitationde
ces Affemblées, dans lefquellesun homme
impartial ne peut plus parcître, lans s’expoier à l’affreufenéceîliîé de prendre
un
parti}Dans
la dernièreSéanceà laquelle j’ai alludé, l’affaire s’efl traitée à
fond,
&c les conféquences de la difcuffion ontprefqiie été fanglanîes.Les deux
partis fe préfentoicnî k forces éga- les; les pliuriés&
les chripeaiix fe trouvoient répartisdans
desproportmms
uffez exaél:es; iln’y avoit pas d’un côté
un
avantage dontraii- tré neme
fcmblapouvoir
fe prévaloir a Ton tour; enfin, cette difiribution des forces de- voir affurerun
équilibre parfait.Un homme moins
obfervateur ne fe feroit jamais apperçu de la divifioii de la Société; maison
fedonnok'du
felpour du
fucre,on
( 10 )
verfoit
avec
affc^llondu
thé dans la fou-coupe
de fon AntaK.on’fte,on demandoit
qua- tre fois delacrème
avant d’en obtenir; enfin,comme vous
le favez, à des Jignes certainson
rc£onnoit
h
cœurdes perfides humains,La
Séance fe paffoit cependantavec
allez^
d’ordre
&
de calme;on
revifoit lesDécrets
^de la plus augulls d?s AlTeriiblées ;
on
s’exta^fioiî fur l'élévation des principes de Roberts-
pierre,^
on
fe rappelloit tous les traits de fen-^
fibilité de Barnave ;
on
applaiid-^lToitaux
ver- tus de Riquetti Fainé, àla touchantecandeur
des Lamuth;on
déclamoitavec
aigreur contrele caradere intriguant de Cabales^ \e ïowiiXe:
du
méprisaccompagnoit
lesréflexionsfur l’inep- tie deMaury &
les ^calculs anti-nationaux de ^Bergafie; tout le
monde
éîoit afiez d’ac-s.cord; radivité des
Citoyens
le manifedoitavec une honnête mefure
,on
fs felicitoitde
ceque Camus zy
oitcyiittéldiperruque , laquelle' ^du
PTand Fréteau ravifïoit cesdames
; enfîn'5^'O
il n’y eutpas
un
petitAvocat
qii’dne reçutun
grain d’encens deces
Nymphes
politiques» ' .Mais
quel aiFreuxchangement
de fcène !Le
,petit
Pere Mathieu
paroiî.Son
petit vifageà laBrum.
inîéreffed abord
toute la fociéîé, car ,c’eil
un
petitBrums
François;,il aTâme
Ample. ,& bonne
; ce ne font pas les conjurations quile maigriiTeur; il«a de terribles
& nombreux
devoirsà remplir,
&
les principes à"égalité dé-rangent
beaucoup
fa confiitudon^Que
fe contenta-t-il de cetriomphe
de la fenfibilité1 II voulut obtenirune
gloire na- tionale,&
tout fut à l’instant difcuté dansk
fens de la révolimon.
H
s’approche&
leurditavec une charmante
naïveté;Concitoyennes
! voiciun
petit bijou nationaleque
je viens de m’accorder. J’ai fait graverfurmon
cachet leBonnet
de la Liberté.™ Eh
bien! allezvous coucher
avec, lui ditd’une
voix brusque Madame
( ci-devant
'C...y ). _
Ce mot
fut le fignal de la guerre. Les Par-tis fe réunirent;
chaque
chef femet
à fon poile, delàmêlée
desopinionscommence avec une
chaleur& une
confuliondont
l’Aifemblée Nationale,feroit jaloufe. -Point de fonnette qui puifTe
ramener
àl’or-dre; les voix fe croifent , les avis fe
confon-
dent, toutes lesplumes
s’agitent,un mouve- ment
convulfiffecommunique
àtousles éven-^tails, le taffetas, froiffé de tous côtés, fait
entendredes fifilemensperçans. Les jeunes pa- triotes fe jettent dans le plus fort de la mêlée.
Concitoyennes
, s’écrieM
, écoutezmes^( )
opinions piibHqiies; jeles ai confiées
au Roi
Jelles
vous
mettront toutes cfaccord. Perfonne ne récoiiîe ; il avoit élevé la têtepour com- mander
le filence : après d’inutiles efforts, il
recourbe fa poitrine 5
&
reprend fon attitude de popularité,M.
B,Ji de F..J
s^agite aiifîiau
m
lieu des combattantes;im
nuage depoudre
odoriférantes’éleyeau-deffus de fa tête,
&
re-îcinbe en maffefurlesCitoveiinesbelligérantes
J
w
^qui eiiffent en ce
moment bravé
la foudre,M\
'B„n en fut
pour
facoëfmre
5&
des quintesde
toux que
produit lapoudre embaumée
,
ajoutentencore
aux
briiyanséclats de laraifon.M,
L..S deN.,,e
profite de Foccalionpour
prendre luie taffe de thé5&
attend tranquille-?ment
le retourdu
calmepour
faire partaux Concitoyennes
defes réflexions.Mais
qui peiit/endre le calmeaux
flots agi- tés ? C’eft àvous
5 puiffanîe A..t( ci-devant
Duch,
de qifii appartient demodérer
Fadivité deces petitesConciîoyennes.'Lebruit fe fait entendre jufque dans les pièces voifines.arrive brandiffanî dans fa
main
vigoiireufeune queue
de bilard ; elle frappe à coups re- doublés far le parquet qiFelle enfonce en dix endroits; c’eilF
allas^armée
d’une lanceredou-
( ï3 )
table, qui, parfafeulepréfence, arrêtrarméa
Troyenne.
Concitoyennes
,dit ,héjoïquement
ap-puyée
furlaqueue
de billard, quelle fureur in- fenféevous
anime
!Voulez-vous
traiter ici les affairescomme
à rAffemblée Nationale, ôc faire perdreànotre fociétéla confiance des Patriotes?Difputez c’eff le premier privilège de îa liberté; mais
d
fputez d’unemaniéréutile :que
les
motions
fe faffent avec ordre ; qu’une Ci-toyenne
dechaque
parti s’avanceponr
argu-menter
5 Scque
lesyautres gardent le filence ,ou
bien....~ Elleagite faqueue
d’une maniéré,effrayante.
Aufîîtot la B,.e deS,„d^ chef de l’oppofiîion
,
fepréfente au
combat
; elle établitpour
pre- mière opinionque
le petit Pere Matthieu avoit ditune
fottife; c’étoit par-làque
le train avoitcommencé, &
la queffion après Forage étoitencore
toute neuve.Mes
preuves , dit-elle, je les prends dansmonperc,
qui, s'il fetrompe
foLïvent en finance, eff au
moins
infaillible enmora
e,Mad,
S, .J établit ôcprouva fapropo-
fîîion d’une maniéré embarraffante
pour
lepre-mier Barcn
Chrétien.Le
côté dt-oit applaudit;a ce^dhcoLirs
, maisleshuées,lestrépignemens de pieds, les
coups
uéventailcm
côté ^^auche.(
M
)ramenèrent
bientôtà l’ordre l’insolencedesap» ,plaudlffetnens.
Madame A....t
frappa environdeux
censcoups
de fa c;ueiie triompbarste ,&
à travers quelques légers frémiffemens, la ci- devant M..fe
monta
furunechaife.Chargée avec
fonCoufin
defoutenirl’honneur de lafamille,elle établit la propofition contraire, en l’ap-
puyant
fur touteslesautoritésque
lepetitPere^latthieu avoit fait valoir dans la fean4.-è
noc-
turne ,que
lesJournaux
ont rendues trop foiblemenî.Au
refie,ajoutalaci-devantfî
vous
ne trouvez pas notre opinion fiifîifam-ment motivée
, j’obferve à FAlTembleeque
no- tre facrilice a été volontaire,puifque'perfomiene
ledemandoit
,&
qu d chevaldonuz on nerc-^garde pas à la bouche,
.
Madame J...t
qui prévitune
explofion dela partdu
côté droit,&
qu’onfoupçonne
d’unpeu
de partialité, étouffa les cris àcoup
dequeue
^& annonça qu
elle levoit la feance.A
l’inQant des réclamations terinbles fe font en- tendr^;
on
veutque
l’Affemblée foit confultée;on
attaquela Préfidente, quelqueséventailslui furentmis fous le nez; celle-ci tient ferme ,je côté
gauche
l’appuie de mélodieufesvocifé- rations,& Madame A
..tfaifant valoii fes dro;tsavec
fermeté,renvoie touteslesconcitoyennes'
Le
réfultatdecette façonméthodique
da dlf-puter, fut qu’au
moins chaque
parti s’en alla, bienperfuadé qu’il avoit raifon, ce quiefttou- joursun
grand avantage dansune bonne
dif- ciifîion.On
trouvaque
puifqueMadame A,d
avoit
empêché
lesDéputés
defedévifager,elle préfidoitfortbien,& on
luivota
desremer-
ciemens. Leslins connolfleurs
^ les
gourmets
enfaitde préfidcnce, remarquèrent qu’elle avoit fait fort
peu
iifage de la queue.Mais
quelmotif
fecretallumaune
fureuryen-
gereffe dans l’ame des
deux
Orateiifes? Faut-ildonc que
le fang coulepour
lamotion
d’un enfant? Secret impénétrabledu cœur humain
! Fimefle effetdes pafTions régénératlves!Au mi-
lieu de la plus
douce
des révolutions, dans le fein de la plus belle des Conflitiitions, quel
noir
démon
vient fouiller la foifdu
fang ôcFamour
desrcombats
!Sexe
aimable, quelle erreur
vous
égare !Pourquoi
chercher ailleursque
dansvos yeux
des armes qui
nous
fiibjugent ? Lescanons font la derniere raifon des Rois, mins les Roisne
fe difputenî.pas descœurs. Si
vous vous ménez
des forces
que vous
avez reçues delanature,le magafin de Mademoifdle Bcrtin eft le feiil arfenal
oü vous
puiflxez allezchercherdesarmes.(>
6 )G'eft-Iàquelegoût dirigeant des doigtsdélicats,
forme
ceschapeaux
nuancés, qui, placés avec art, rendentaux yeux
tout leur éclat ; c’eil-làqu’un
léger tidu,élégamment
hifpendu furun
fi'êle métal, fiotte
mollement
fur le vifage,&
empêche
Fceil le plus pénétrant deremarquer
la trace des années
ou
rimpreiTion des fenti-mens
; c’efc-làque
fe préparent ces fichus en- chanteurs, inventes pariamour
, qui lendent àla taille tous les
charmes
de la îeiineiTe ,&
afifurent desconquêtesjufeuesdansleplusiom-bre crépufcule
du
jour.Cependant
rien ne peut triompher des non-,veaux
Tentimenspua
fkitccloie la levoiiuion.La
libertéau front hardi,aux yeux
éùncelans, fouffle la ragé descombats
, elletriomphe
, Sc letimideamour
s’envoleengémilTant. C’eftclans ton fein, aimable Pauline, qu’il vient le réfu- gieravec
confiance; tu l’alimentes par tadou-
ceur, tu l’épures par ta délicateffe ,&
fier deîa beauté, il croit régner fur le
monde
entier,-en
febornant
à ta conquête.C’en
eftfeit; le cartel eftpropofé
,accepté ;mais toutesles voies de pacification font-ebes anéanties?
Ces
difpofitionsguerrières fontbien- tôtconmaes
danslàibciété,& chacun
cheicnedansla régénération de nos
mœurs un remede
utile
( 17 ). .
Utile. Bientôt il est résolu d’
an
avisunanime que
leB.
de arrangeracette affaire. Il s’y ju’ête avec joie ; il se présente aj^puyé de son éloquenceordinaire etdesgrands exemplesqu
peut se rappeller.Mais ^ut
est inutile; il estlui-même
étonné de la fermeté des caractères qu’il a àconduire.Après
des efforts superflus ,on
sent enfin la nécessité dedonne aux deux
vaillantes Citoyennes des gardes qui
modèrent
leur courage , etrépondent
de leur personne.Le D.
de fut postéauprès de la ci-devantM...e , et la garde de la B...e fut confiée
au
ci-devantD.
d'0..s.Tous
les Patriotesapplau- dirent au choix de la société.Que
de soinsne
se donnèrent pas lesdeux
gardes d’Iionneurpour
feire levenir lesdeux
Hérifiïnesauxvrais piiiicij)«sde larégénération !
Pille sentüient bien que, jouant
un
aussi grandrôle dansnotre
charmante
révolution , elles dé- voient à la Patrie des sacrifices et desexemples,Mais
les paroles étoient données, et l’on nese
joue pat d’un serment. Aussitôt
un
véritable et jeuneI^iél it, auxcheveux
flottans, àlacravatte noire ,et introduit
pour
arraisonner ces carac- tères houillans.Ce
n’estqu’unserment
quivous arrête! pure bagatelle, leurdit lePontite avecun
sang-froid qu’on ne sauroit trop admirer, IlB
( i8 )
leur découvrit alors de
grand
secrets surcetta matière, et finalement leurprouva
avecune
logique jésuitique, qiia la véritéily
a cinqou
sixespeces de serments, mais pas
un
quidoive arrêterun honnête homme
, excepté celuidu
Pacte fédératif.
Une
des prisonnièresluirépon- dit aveccandeur
: ily
acependant
quelque chose dans ce rlerriierquime
chiffonne etqui nioppresse ; cestleBoiteux
quia
dit la Messe.Le
Prélat garantit tout sur sa conscience; lesdeux
gardesrépondirent de tout sur leurhon- neur, mais les Citoyennes restèrent inébranla- bles. Représentez-vous trois vieillards impuis- sans parlantd’amour
àla chasteSusanne
,ou
bienun
Directeuroctogénaireprêchantcontrele plaisirdevantune
jeune fille vermeilleetrebon-die.
Les
glaces defliivercalmentlessensdu
vieil- lard . lorsque tous les feuxdu
printems bouil- lonnent dansle seinde
la Bergere, qui
répond
intérieurementau
Prédicateur:Ah
!quil
s’é-puise s’il le
faut
^ qu’ilme
laisse retomber,
pourvu
qiiune
foisilm’élèvejusqu’aux deux.
C’est ainsi qu’un sentiment vif
triomphe
des meilleure leçons.Aussi les
deux
Concitoyennes bientôt ins- truitesque
leur gardiens n’oublient pas leurs affaires, et les laissent souvent libres, se con-
certent 5 et
pendant que
l’un va faireun
tour( ^9 )
aux Halles, et l’autre présenter son agréable visage auroi qu’il obsède, elles conviennent
de
se rendre au Bois de Boulogne.
Divinités protectrices delabeauté,
abandon-
nerez-vous sans défense cesfemmes
héroïques à tous les dangersdans
lesquels leur courage va les précipiter !Tendre Amour
, ce n’est point ton œil vigilant qui doit veiller sur ces jours précieux ! Ces jeunes Beautésne semê-
lent plus à tes jeux folâtres, la politique a brisé tes fléchés dans leurs mains, etle sceptre des Rois est l’unique jouet qui plaise à leurs doigts délidats.O
Mais
quel bruitnouveau
se fait entendre î Quelle puissante Divinité descend des Cieux!L’hètel de la
Baronne
est tout-à-coupencom-
bré sous desnombreux
floconsde
papiers co- lorés ,un
léger zéphir les agite, etleurs mol-
lèsondu'ationsproduisent
un
frémissementhar-monieux
quicharme
toutesles oreilles.Le nuage
s’ouvre enfin, et à lalueur demillecamouflets,on
voit descendredu
haut des airsun
charde
papiermâché
richement enluminé,ettraînéavec
rapidité par six cerf-volans à la
queue
allon- gée ,que
conduit fièrementun
superbePwi
de Carreau.Quatre Valetschargés deriches livrées de clinquant sont placés derrière,etparmi
eux-
B
ijI
.( 20 )
i^ofiicieiix Qiiînola s’empresse d’aller
donner
lamain
à la Divinité quidescenddu
char. C’etoit leDieu
desAgioteurs !Ce
n’est point ce Pliitus qui descendoiten
pluie d’or,pour
assurer le succès des opérations de Jupiter son maître , c’estun Dieu
plusmoderne
etplus puissant dontles richesses n’ont de bernes
que
celles des pa- peteries et de l’imagination.Deux
as de pique luiforment
desyeux
avi- des etpen
ants , sabouche
encœur
attire la confiance,une
chevelurepittoresqueformée
des paraphes de tous les Banquiers, suppoiteun bonnet
verd ,composé
d’action de CaissecFEs- compte
, des Assignats artistementcousus, for-
ment une
rôbbe barriolée quicouvre son corps livide et décharné;ilnelaisse jamais voirladou- blure de son habitformée
par les impôts, les soucis J lesremords
quile déchirent sans cesse.Le moindre
vent agite ce ceDieu
léger,un
regard l’élève ,un
souille l’abaisse; mais nous- yeaii Protée, iltire sa force de lavariétémême
de ses fermes. Il soutient sa foiblesse ens’ap-
puyant
sur lebras deV
espérance quiraccom- pagne
, et resteroit toujours dans l’inaction si mille espritsfolets,telsque
lesprojets,lesfausses nouvelles,les
Compagnies
, lesEconomistes, lesComités
des Finances nes’empressoient delui l^alayerla routepour
faciliter samarclie.( 31 )
Ils’aapprocha enfin de la B...e et lui ditavec bonté :
Ma
fille , Je connois ton courageet tes projets, et Jeveux
diminuer autant qu’il dé-pendra
demoi
les dangers qui te menacent»Tu
sais que Je dispose à lïicn gré de cettefa-meuse
Assemblée. Jeme
suis fait délivrerên
oriAnal le erand Décret sutVinviolabilité
,
Je vais te l’attacher sur le front ;la sanction uni- verselle qu’ilareçudevroit tranquilliser
ma
ten- dresse ; mais qui peut voir combattre sa fille etne
pas trembler ! Il y apeu de
vertus quisoit àl’abri de certains dangers;
ne
t’allarmesdonc
pas des précautionsque me
suggèremon
amour pour
toi.Tu
saisque
des feuillesde
papier réuniesformentlameilleurecuirasse,J aî choisi celui
que
J’ai cru le plus propre à re- pousser lesmétaux,
et lePapier-^^v?7^««^Justi- fieramon
choix. Faisdonc
circulerautour deton C(rps ces
deux rames
diAssignats; lacir-constance de la grossesserend Vémission beau-
coup
plus considérable, maisavecune
création nouvellepour deux
millards,on ne
s’apper- cevrapasdu
déficit. Jeveux
aussigarantirton cœur-, etparle conseildu
Chevallierde Bouf-, fiers, qui saitmieux
qu’un autre ce Cjui peut blesser cette partie là «-hez lesfemmes,
appli-,B
iij(
23
)ques dessus
comme un
plastronimpénètrahle,
les Considération sur les OpinionsReligieuses.
Il dit:et
remontant
surson char,ils^ëchappe à tire d’aile; la
Banqueroute
, Fhideuse Ban- queroute
,
qm
le suit toujours,
vomit
de sabouche impure
desilôtsd’un poisoncontagieux, et sëleve dans les airsen
poussantun
criter- rible etperçant dont1ëchoretentitencore dansla rue J^^ivienne.
Cependant
la M...e reposoit tranquillement dansles brasdeMorphëe
,des songes aimables, voltigeoientautourd’elle,etlespavotsdont sonlit etoit couvert, pouvoient prolonger long-
temps
encore leurs soporiques effets.Un
bruit lëger rëveille, et la
douce
lumière de l’au- rore dëv^eloppe à sesyeux un
spectacle nou- nouveau.Une femme
jeune,ëlëgante etjoliese prësenteàelle;à
chaque
instant saparure chan- geoitdeforme
, et les diffërens costumes pas- soient sur son corps avec la ïapiditë des nua- ges
que
le ventpromène
sur l’horison.Tous
sesmouvemens
etoientpleins de grâces ; etparmi
ces perpétuelschangemens
de décorations^ il
n’y avoit de constant
que
ledésirdeplairequi brilloit toujours dans ses yeux. Enfin , Conci- toyens-Actifs-Patriotes-N^ationaux^cettefemme
aimable etoit la
Mode.
Votregravité s’allarme,(23)
votre nationalité frémit: oui , c’étoitla
Modei
Elle s’est plus mêlée de nos affaires
que
vousne
pensez.Le
puritain S...es. est à lamode
,le Pouvoir Législatif est à la
mode,
lePouvoir exécutif est hors éemode-, enfin ^quand
'p vous dirai que les ComitésdesRecherchéesont àlamode
; dans de certaines Sociétés, vous croirez bien qu’ily
en a d’autres quipeuvent
jouir
du même
avantage.La Mode
venoit porter desarmes
à\a.M...e,un
casque d’un taffetas brillant,cpe
l’azurdu
ciel poiivoit seul rivaliser,
surmonté
d’un pa-nache
violet, devoit garantir sa têtedes coups de laB
e.La
M...se devoit se perdre sousun immense
fichu, etun
pierrot léger devoit assurer la grâce de tous sesmouvemens. La Mode
se placerarement
au milieu deschamps
de bataille , elle n’en sa'tpas davantage. Lort- que lecombat
s'éloigne des canapés, son ar- tdlerie produitpeu
d’effet. C’est ainsique
Bouillé seroit peut-êtremoins
redoutabledan.sun
boudoir qu’au milieu d’unchamp.
'
Cependant
la M...se reçoit avec le respect qu’on doit avoirpour
laMode
,
cesbrillantes
,
mais foibles armesi elle n’a de confiance
que
dans son courage, et se hâte de se parerde
son armure.Une
confidente simple et na'^ïe,B
iv( ^^4 ) instruite de son projet
, lui attacheson casque
en
palissant,comme
autrefois lejeunefilsd’v^/z- chGinaquc trembla en voyant balancer sur sa tCteleledoutablepanache
de son père Hcctot'*Les
Gueirièresarmées
de pieden
cap , s»rendent sur le oliamp de bataille.
Combien de
lois elles ont fait de voyages dans
un
appereiî rbiierent! Phiioméhe suspend ses chants , l’ar-dent
moineau
luit loinde sacomplaisante épou- se, rinronlelle arrête son vol folâtre etse ca-
clia dans le creux des rochers
comme
à l’ap-proche
d’un orage ; la genisse mugit dans les prairies , le vigoureux taureau hérisse son large front et bondit avec effroi;enfn
la nature en- tière fermente, le ciel et la terre s’agitent; et
toi, petit Père Matthieu, tu dorstranr|uille !
An
!si ton esprit iiavoitpas étéprévenu par
mille fausses illusions, n’aurois-tu pas pressenti les mallisiirsquilionsmenacent. Assez de
phéno-
mè.iesnedevoient-Üs pas allarmer toncœur
!un pavé
glissant sur lequel ton élégant chevalne pouvo
tappuyer
son fer sans danger! les fon- taines dePans
qui aulieu d’eau, avoleiitverse
du
sang!LesJcicobinsune minute
sans fureurs^
l’Assemblée
une
heure sans éclat!Le
grandCa-
mus
sans perruque !Quel moment
fut jamais plus féconden
miraclesl Falloit-ilpour
t’éolai-( 25-)
ter,
que
tout-à-coup
les inspirasse at iaconriance,que
notre grand Roi fûtsans ver- tus , notre grande Reinesans courage ;que
la laGarde
Nationalecessâtdefaireune bonne
Po-lice ;
que
le Châtelet fût libre dans ses proce- dures ; enfin,pour
toutdireen un mot
, fc.î- loit-ilpour
t’éclairer parun
prodige inouï ,falloit-il le dirai-je? falloit-il
que
C...s!....Ir cessât àlétre tlcins le sens cl
une
/leVo- lutiûii ? \Rassurez-vous, Concitoyeus-
Actif
s-Patnotcs- .Nationaux,
le hasard, cebon
aveugle, veilleTsur nous. Il conduitle petitPcre
Matthieu
chezune
des Héroïnes; elleestau boisdeRoulogue
,
lui répondit-on. Consigne forcée!sujet d'afar-
mes
!R
vole chez l’autre,meme
découverte.Il prévoit dès-lors tous les malheurs qui se piépsrent. Sans perdre de tems dans delongs
aémissemens
, ilabandonne peur
cetteiiiat-ueele gouvernail des affaires publiques,et se rend chez le
papa
Financier quin’aplusnen
à faîr, et luiannonce
tous lesdangers auxquelsilpré-voit que sa fdle vas’exposer
Le Papa
s’aiiiusoità lédigerun beau memo.re
qui devoit arracher deslarmesd’attendrissement à tous les Capitalistes de Paris. Il piouvoit seulement
pour
badiner, i®*que
nousavions( )
trop clargent, et
que nous
pouvionsfetterem- core onze millions parlafenêtre; 20. qu’ilnous
avoit
rendu
le plusheureux
peuple delaterre;
que
lorsquenous ne voudrionsplus desdouceurs d une
révolution, et
que nous
serionstombés
dansles horreurs d’unemonarchie tempérée
,la
France
seroitun
payscharmant
àhabiter.Ilcrutcependant
devoir interrom]3rece comptemoral
yet enlever
un moment
à la politiquepour
ledonner
à la nafure.Ilse décide àpartir
pour
allerséparerlesdeux
Concitoyennes.Mais
quelpartiprendre Iln y
apasde
tems
àperdre, etlepetitpere Matthieun
aqu un
chevalsellepour
porter salégislatiire ce qui offreun
grand embarraspour
leprompt
transport de l’émanation hnancieredu
Pouvoir exécutif. Autrefois lePapa
eut volé surlesailesde la gloire
; il se résout enfin à
monter en croupe
et à trotter à l’Angloise avec le petit Pere Matthieu, chantant taus
deux
le refrain patriotique-national : ça ira, ça ira
, ça ira.
Le
petit Pere Matthieu qui savoit faire lescourbettes nécessaires
pour
trottercommodé- ment
à PAugloise,
menoit
grand trainlepapa
Financier. Celui-ci persuadé qu’unhomme de
son caractère doitdanstoutes les circonstances avoirlatête haute, mettoitbeaucoup
deroideur( 27 )
dans son
comportement
, et voulant toujours semaintenirenplaceparl’appuidu
petitJacobin^il le serroit avec forcedans sesbras, abandon- nant sonderrièreàtoutelaviolencedes soubre- sauts; mais
pour
flatterleJacobin,
ilcrioittou- jours d’une vo'x entrecoupée et
peu
sûre : ca ira , ca ira, ca ira.Il ëtoit
tems
d’arriver.Le
Pallas bardédiAs-, ssignats etde Décrets
,
commençoit
àenimposera
laCitoyennegazée. Celle-ci avant de
commencer
le
combat
avoltbraquésalorgnette sursa rivale,
et en l’appercevant elle s’écrie :
Ah
!Baronne
!votre ligure
me
faittrembler!La
fureuraugmen-
te, lesalpêtre alloits’enflammer
,le
plomb mor-
tel alloitsiffler dansles airs,lorsquelepetit
Pere Matthieu
saute à bas de- son cheval ; Conci- toyennes, dit-il avec chaleur^ suspendez ces
coups
meurtriers !Quoi
!lorsque je cherche à détruire jusquaux
derniersmouveinens
des moeurs cheoaleresques,
vous voulez combattra
larégénération des
mœurs
parun exemple
aussi funeste?Quel cœur
pourroitrésisterauxprières d’un jeunehomme
aimable qui plaideen
faveur del’humanité ! Les pistolets sebaissent, et les pourparlers, précurseurs de lapaix ,
commen-
cent.