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Arthrite réactionnelle à Blastocystis Hominis - A propos d’un cPolyarthrite chronique révélant une maladie de Gaucher - à propos d’un casas et revue de la littérature

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Academic year: 2022

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Revue Marocaine de Rhumatologie

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CAS CLINIQUE

Résumé

L’arthrite réactionnelle parasitaire à Blastocystis Hominis est exceptionnelle.

Nous rapportons le cas d’une jeune fille de vingt-deux ans présentant une oligoarthrite aigue précédée un mois avant par une diarrhée et une conjonctivite spontanément résolutives.

On a retenu le diagnostic d’arthrite réactionnelle après avoir exclu les autres étiologies d’une oligoarthrite aigue. La recherche étiologique a mis en évidence une forme kystique de Blastocystis Hominis sur un examen parasitologique des selles et on a conclu à une arthrite réactionnelle parasitaire à Blastocystis Hominis. La patiente fut mise sous antibiothérapie à base de Métronidazole associée à un anti-inflammatoire non stéroïdien avec une bonne évolution.

L’arthrite réactionnelle parasitaire est rare.

Les microorganismes les plus impliqués sont Giardia lamblia, Entamoeba histolytica, Trichomonas vaginalis, Toxoplama gondii et rarement Blastocystis Hominis. Ce dernier est un parasite commensal des selles qui peut engendrer parfois des symptômes tels que les douleurs abdominales, une diarrhée aqueuse. Le diagnostic repose sur l’examen parasitologique des selles. Le Métronidazole est le traitement de choix. L’analyse de la littérature trouve 3 cas d’arthrite réactionnelle à Blastocystis Hominis dans le monde. Notre cas est le 4ème décrit dans la littérature.

L’arthrite réactionnelle à Blastocystis Hominis est rare, d’où l’intérêt de l’examen parasitologique des selles devant une arthrite réactionnelle avec diarrhée.

MOTS CLÉS

:

Arthrite réactionnelle;

Blastocystis Hominis.

Abstract

The parasitic reactive arthritis of Blastocystis Hominis is exceptional.

We report the case of a twenty-two-year-old woman with acute oligoarthritis preceded a month by spontaneously resolving diarrhea and conjunctivitis. The diagnosis of reactive arthritis was retained after excluding other etiologies. The infectious balance revealed a cystic form of Blastocystis Hominis in the stool.

The diagnosis of parasitic reactive arthritis due to Blastocystis Hominis was retained and the patient have received a treatment with the metronidazole antibiotic combined with a non-steroidal anti-inflammatory drug with good progress.

Parasitic reactive arthritis is rare. The most involved microorganisms are Giardia lamblia, Entamoeba histolytica, Trichomonas vaginalis, Toxoplama gondii and rarely Blastocystis Hominis. This is a commensal stool parasite that can cause abdominal pain and watery diarrhea. The diagnosis is based on the parasitological examination of the stool. The treatment of choice is the Metronidazole.

The literature review finds three cases of Blastocystis Hominis reactional arthritis worldwide. Our case is the 4th described.

The interest of this article is to show the interest of parasitological stool examination in response of reactive arthritis with diarrhea.

KEY WORDS : Reactive arthritis; Blastocystis Hominis.

Correspondance à adresser à : Dr. N. El Ouardi Email : doc.najlae89@gmail.com

Disponible en ligne sur www.smr.ma

Arthrite réactionnelle à Blastocystis Hominis : A propos d’un cas et revue de la littérature

Blastocystis Hominis reactive arthritis: About a case and review of the literature

Najlae El Ouardi, Abderrahim Majjad, Laila Toubane, Hamza Toufik, Julien H.

Djossou, M Ahmed Ghassem, Lahcen Achemlal

Service de Rhumatologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V, Rabat - Maroc.

Rev Mar Rhum 2020; 51:72-5 DOI: 10.24398/A.365.2020;

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Revue Marocaine de Rhumatologie

73 Arthrite réactionnelle à Blastocystis Hominis : A propos d’un cas et revue de la littérature.

L’arthrite réactionnelle est une arthrite aigue survenant deux à trois semaines après une infection à distance, le plus souvent digestive ou génito-urinaire. Il n’existe pas de critères validés pour la classification ou le diagnostic d’arthrite réactionnelle. Cependant, selon les définitions du travail du 3ème atelier international sur l’arthrite réactionnelle, deux critères sont importants pour poser le diagnostic [1] ; une arthrite inflammatoire aigue, rachialgie inflammatoire ou enthésite et la preuve d’une infection précédant l’atteinte articulaire de 4 à 8 semaines. Le syndrome de Fiessinger et Leroy Reiter représente la forme typique de l’arthrite réactionnelle, se définit par la triade clinique arthrite, conjonctivite et urétrite. Les pathogènes les plus fréquemment responsables sont les bactéries entéro- invasives (Shigella dysenteriae, Salmonella enteritidis, Yersinia, Campylobacter jejuni) et les bactéries à tropisme génital (Chlamydiae trachomatis). Cependant, il existe des observations isolées de possibles arthrites réactionnelles déclenchées par l’exposition à des parasites intestinaux [2]. Nous rapportons ici un cas d’arthrite réactionnelle parasitaire à Blastocystis Hominis.

OBSERVATION

Il s’agit d’une jeune fille de vingt-deux ans, sans antécédents notables ni notion de rapport sexuel récent,

qui s’est présentée au service de rhumatologie de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat/ Maroc dans un tableau d’oligo-arthrite aigue d’installation brutale, touchant le 2ème orteil droit et les deux genoux.

Un mois avant, la patiente avait présenté une diarrhée aigüe liquidienne associée à une conjonctivite bilatérale (Figure1) spontanément résolutives. Par ailleurs, la patiente ne rapportait pas de signes axiaux ni de signes extra-articulaires associés, notamment pas de cervicite.

Le tout évoluant dans un contexte d’apyrexie, de frissons et de sueurs nocturnes. L’examen physique trouvait, une bi-arthrite des genoux, une dactylite du 2ème orteil droit (Figure2) et une douleur à la pression des enthèses calcanéennes postérieure et inférieure gauche.

Le reste de l’examen clinique notamment l’examen oto- rhino-laryngologique et gynécologique étaient sans particularités. Le bilan biologique avait objectivé un syndrome inflammatoire avec une vitesse de sédimentation (VS) à 90 mm la 1ère heure et C-réactive protéine (CRP) à 101,3 mg/l, une anémie hypochrome microcytaire à 10,3g/dl, des leucocytes à 4400/mm3 sans hyper éosinophilie, les bilans hépatique et rénale étaient normaux. La radiographie des avants pieds a montré un pincement de l’espace inter phalangien proximal et distal du 2ème rayon droit. Par ailleurs, la radiographie standard du thorax, du bassin, des mains et des arrières pieds était sans anomalies. L’échographie ostéo-articulaire a confirmé la dactylite du 2ème rayon du pied droit et a objectivé une synovite active des deux genoux et une enthésite calcanéenne postérieure gauche active au doppler. L’écho-doppler cardiaque était normale.

L’analyse du liquide de ponction du genou avait trouvé un liquide jaune citrin, inflammatoire avec un taux de leucocytes à 3000/mm³ (lymphocytes : 72% et Polynucléaires neutrophiles : 28%) et stérile. Les sérologies virales (Virus de l’immunodéficience humaine, Hépatite B, Hépatite C) et bactériennes (Chlamydiae, Salmonella, Yersinia, Treponema pallidum, Brucella), ainsi que la recherche du Neisseria gonorrhoeae par Polymerase Chain Reaction «PCR» sur prélèvement vaginal étaient revenues négatives. Le bilan immunologique (anticorps anti- nucléaires, facteur rhumatoïde, Anticorps anti-peptides/

protéines citrullinés ACPA) ainsi que les Antistreptolysines Figure 1 : Conjonctivite bilatérale.

Figure 2 : Dactylite du 2ème rayon droit.

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étaient négatifs. L’Examen cytobactériologique des urines et la coproculture étaient stériles. Cependant l’examen parasitologique des selles a mis en évidence une forme kystique de Blastocystis Hominis.

Le diagnostic d’arthrite réactionnelle à Blastocystis Hominis a été retenu et la patiente fut mise initialement sous anti-inflammatoire non-stéroïdien AINS (Celecoxib : 200mg×2/jr) mais sans amélioration clinique ou biologique. 1mois après, le Métronidazole fut introduit (500mg ×3/jr) pendant 08 jrs en association à l’AINS.

Le contrôle après deux semaines de traitement, avait objectivé une nette amélioration clinique et biologique avec disparition des arthrites des genoux et régression du syndrome inflammatoire (CRP= 10 mg/l VS=25 mm la 1ère heure). L’examen parasitologique des selles de contrôle est revenu stérile. Par ailleurs, le typage HLA B27 était positif. Jusqu’à ce jour, La patiente n’a pas présenté de récidive.

DISCUSSION

L’arthrite réactionnelle est une arthrite aigue qui apparait deux à trois semaines après une infection à distance [1].

L’arthrite réactionnelle parasitaire est exceptionnelle [2- 3]. Les microorganismes les plus impliqués sont Giardia lamblia, Entamoeba histolytica, Trichomonas vaginalis, Toxoplasma gondii et rarement Blastocystis Hominis [1].

Les protozooses sont moins génératrices de l’arthrite réactionnelle que les helminthiases tissulaires extra- digestives. Le diagnostic d’arthrite réactionnelle parasitaire demeure difficile surtout devant une possible association arthropathies et parasitoses. Certes, cette association est rare mais non exceptionnelle [4].

Le Blastocystis Hominis est un parasite mondial, mais plus répandu dans les régions tropicales [5]. C’est un parasite commensal des selles qui a été décrit par Brumpt en 1912 [6]. Il se transmet par voie oro-fécale, éventuellement à partir des sources hydriques [1-7]. Il peut se présenter sous quatre formes : vacuole, amibe, granule et kyste qui est considéré la forme infectieuse. Les symptômes digestifs sont principalement sous forme de diarrhée aqueuse, ballonnement et crampes abdominales. Le diagnostic de Blastocystis Hominis se fait par un examen microscopique des selles à l’aide d’un trichrome ou d’un conservateur coloré à l’hématoxyline spécimen. Le Métronidazole reste le traitement de choix [7].

Les mécanismes d’atteinte articulaire par les parasites sont multiples [1]. On peut avoir une invasion par voie sanguine ou lymphatique de l’articulation par les vers adultes, les larves ou les œufs présents dans les os et les muscles avoisinants ou une réaction inflammatoire à distance sans que le germe soit présent dans l’articulation [8]. Dans notre cas, le 2ème mécanisme est le plus probable. Le substratum immunologique est ainsi incriminé dans l’arthrite réactionnelle aux parasites [4].

La revue de la littérature a montré 3 cas d’arthrite réactionnelle à Blastocystis Hominis, notre cas est le 4ème [1-6-9]. A l’instar des autres cas décrits dans la littérature, il s’agit d’une patiente immunocompétente. Cependant, notre cas est d’âge jeune qui n’a jamais quitté le Maroc contrairement aux autres cas qui sont d’âge moyen (40ans) avec notion de séjour dans des pays à risque. Par ailleurs, le typage HLA B27 était positif dans notre cas et négatif dans deux sur les trois précédents cas.

L’arthrite réactionnelle évolue souvent vers la rémission après 6 à 12 mois. Cependant, elle peut évoluer vers une forme récidivante dans 2% à 18% des cas et si présence de sacroiliite dans 14 à 49% des cas. On peut aussi envisager une évolution vers une authentique Spondyloarthrite (SpA) dans 22% à 26% des cas [10].

Les facteurs pronostiques de la progression d’une arthrite réactionnelle vers une SpA sont le sexe du patient, le type du germe, la présence de HLA-B27 et la récurrence des symptômes[11].

CONCLUSION

L’arthrite réactionnelle parasitaire notamment à Blastocystis Hominis est très rare comme en témoigne le faible nombre rapportés dans la littérature. Cette rareté résulte très probablement d’une sous-estimation de la prévalence.

L’intérêt de cette observation est de rappeler le clinicien de l’intérêt de la réalisation systématique de l’examen parasitologique des selles devant tout tableau évocateur d’une arthrite réactionnelle et l’importance du traitement spécifique de l’infection afin d’éviter les rechutes de l’atteinte articulaire voir l’évolution vers une authentique SpA.

CONFLIT D’INTÉRÊT

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt.

N. El Ouardi, et al.

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RÉFÉRENCES

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Appareil locomoteur. 2008 ;1-4

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Arthrite réactionnelle à Blastocystis Hominis : A propos d’un cas et revue de la littérature.

Références

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