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BLASTOCYSTIS HOMINIS : ETUDE DE LA PREVALENCE DANS DES POPULATIONS MAROCAINES

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Résumé :Blastocystis hominis est un parasite intestinal connu depuis longtemps. Considéré au départ comme un champignon, sa nomenclature a été revue et actuellement il est classé parmi les protozoaires.

L’exploitation des résultats de 5616 examens parasitologiques des selles, réalisés au laboratoire de parasitologie et de mycologie médicale de l’hôpital d’enfants de Rabat a permis de calculer une prévalence de 13,39 %.

La revue bibliographique du parasite révèle l’existence de nombreux éléments inconnus relatifs à son cycle épidé- miologique, à sa pathogénicité et enfin à l’attitude thérapeutique.

Mots-clés : Blastocystis hominis - protozoaires - prévalence

BLASTOCYSTIS HOMINIS : ETUDE DE LA PREVALENCE DANS DES POPULATIONS MAROCAINES

BLASTOCYSTIS HOMINIS : STUDY OF THE PREVALENCE IN

MORROCAN POPULATIONS

L. CHABAA, H. TLIGUI, A. KHALLOUFI, AS. ALAOUI, A. AGOUMI.

Abstract :Blastocystis hominis is an intestinal parasit formerly known. Considered in the beginin as a fungi, it’s nomenclature has been reviewed. Now, it’s classified with the protozoairs.

The result of 5616 parasitical stools investigations, performed at parasitologic and medical micology laboratory in Rabat childreen’s hospital gave a Blastocystis hominis prevalence of 13,39%.

The parasit’s bibliographic review shows a lot of unknown about the epidemiological cycle, the pathogeny and the therapeutic attitude

Key-words : Blastocystis hominis – protozoair - prevalence.

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Très à part :L. Chabaa. Laboratoire de parasitologie et de mycologie médicale, hôpital d’enfants – CHU de Rabat, Maroc

(2)

L. Chabaa et coll Blastocystis hominis

Maroc Médical, tome 22 n°3, septembre 2000 187

INTRODUCTION

:

Blastocystis hominis, actuellement classé parmi les proto- zoaires, pose des problèmes d’ordre cliniques et thérapeutiques.

Dans cet article, il est rapporté la prévalence du parasite calculée sur une durée de 3 années et une revue bibliogra- phique relative au Blastocystis hominis.

RAPPEL PARASITOLOGIQUE :

Blastocystis hominis a longtemps été considéré comme un champignon myxomycète (1). Les différents échecs de culture sur milieu de Sabouraud ainsi que sa résistance aux antifongiques, ont incité de nombreuses réflexions quant à la validité de sa classification parmi les champignons.

Plus tard, la possibilité de sa culture sur milieu pour pro- tozoaires, l’étude de sa structure qui s’est révélée proche de celle des protozoaires ainsi que sa sensibilité aux médi- caments antiprotozoaires ont été des arguments en faveur de son rangement parmi les protozoaires. Cependant sa nomenclature exacte parmi ce groupe de parasite reste encore mal définie (2).

Blastocystis hominis se présente sous plusieurs formes : vacuolée, multivacuolée, avacuolée, granuleuse, améboide et kystique (3,4). Des études ont rapporté l’existence de deux types de kystes : des kystes à paroi fine et d’autres à paroi épaisse (5).

Ce parasite est retrouvé aussi bien chez l’homme que chez certains animaux. Il est cosmopolite et vit au niveau du côlon (4). Son cycle épidémiologique n’est pas encore élucidé. Cependant, certaines hypothèses et constatations ont été rapportées :

- La forme vacuolée se transformerait en forme granu- leuse lorsque les conditions deviennent défavorables (2)

- La forme amiboïdeserait la forme de multiplication (2) - Les kystes à paroi fineseraient autoinfectants (5) - Les kystes à paroi épaisseseraient les agents de trans- mission du parasite, laquelle transmission se ferait par voie oro-fécale par l’intermédiaire d’une eau de boisson contaminée (5).

MATERIEL ET METHODES

L’étude de la prévalence du Blastocystis hominis s’est éta- lée sur une durée de 3 ans (1996 - 1998).

Elle a intéressé un total de 5616 examens parasitologiques des selles ( EPS ).

La population étudiée se répartit comme suit :

- 3052 enfants hospitalisés dans les différents services de l’hôpital d’enfants de Rabat (H.E.R ), soit 54,34 %

- 2564 patients consultants à " titre externe ", représen- tés par des adultes, essentiellement des étudiants ou des patients provenant des dispensaires de la ville de Rabat.

Le prélèvement de selles se fait sur flacon propre et sec.

L’EPS consiste d’abord en un examen direct entre lame et lamelle d’un pois de selles dilué dans de l’eau physio- logique, un examen microscopique après enrichissement par la technique de Bailanger couramment utilisée au laboratoire de l’H.E.R.

RESULTATS

Sur l’ensemble des EPS réalisés, 752 cas de parasitisme à Blastocystis hominis (Bh) ont été colligés, soit 13,39 %.

Le nombre de cas rapportés par année est donné dans le tableau suivant :

L’indice parasitaire simple (IPS), qui correspond au pourcentage des sujets parasités par rapport au total des EPS effectués, est de 34,74 %.

Fig. 1

Schéma des différentes formes de Blastocystis hominis dans les selles (3)

Années Bh seul Bh + Pa Autre Pa EPS(-) Tot EPS

1996 165 78 322 1356 1921

1997 130 109 432 1155 1826

1998 119 151 445 1154 1869

Total 414 338 1199 3665 5616

Tableau I

Cas de Blastocystis hominis colligés entre 1996 et 1998 Pa : parasite

Eps : Examen parasitaire des selles

Bh : Blastocystis hominis, Ehm :Entamoeba histolytica minuta, GI : Giardia intestinalis

(3)

Blastocystis hominis L. Chabaa et coll

188 Maroc Médical, tome 22 n°3, septembre 2000

L’indice parasitaire spécifiquepour la blastocystose est de 38,54 %. Il correspond au pourcentage des sujets para- sités par blastocystis hominis par rapport au total des EPS positifs.

Blastocystis hominis étant un protozoaire, il semble logique de le comparer à d’autres protozoaires fréquem- ment trouvés dans les selles examinées au laboratoire, à savoir Entamoeba histolytica type minuta et Giardia intes- tinalis. Le tableau II compare le parasitisme de ces trois para- sites dans l’ensemble de la population étudiée, tandis que le tableau III ne prend en compte que la population infantile.

DISCUSSION

La présence de Bh dans les selles a été diagnostiquée dans 752 cas sur un total de 5616 selles examinées.

La prévalence de ce parasite chez l’ensemble de la population étudiée est de 13,39 %. Des travaux réalisés aux USA ont retrouvé une prévalence de 15 % (2).

D’autres enquêtes réalisées sur un groupe de sujets adultes

d’origine maghrébine ont trouvé des taux de portage plus important de l’ordre de 21,4 % (6) et 32 % (3). Le taux de portage plus bas retrouvé dans cette étude s’expliquerait par le fait que 54 % de l’échantillonnage est constitué par des enfants. En effet, si on ne considère que la population infantile, la prévalence est de 7,6 % alors que la prévalen- ce dans le groupe des consultants à " titre externe " s’élè- ve à 20,28 %. D’autre part, la prévalence chez les enfants reste inférieure aux chiffres variables entre 13,4 et 19,4 rapportés par certaines études (6,7).

D’autre part, les cas de parasitisme à Bh se répartissent en 414 cas de monoparasitisme ( 55 %) et 338 cas de plu- riparasitisme. Les associations les plus nombreuses com- binent Blastocystis hominis aux amibes non pathogènes.

Dans 50 % des cas, l’amibe est représentée par Entamoeba histolytica type minuta. Les associations Blastocystis hominis – Giardia intestinalis sont moins nombreuses.

Enfin, la comparaison du parasitisme à Blastocystis hominis par rapport aux parasites les plus couramment rencontrés dans cette série d’étude, à savoir Blastocystis hominis , Entamoeba histolytica minuta et Giardia intesti- nalis , montre :

- Au total, Blastocystis hominis représente le parasite le plus retrouvé avec un IPSp de 34.74% par rapport à des IPSp voisins de 24% pour G.I et E.h.m

- Par contre, si on ne considère que la population infan- tile, G.I vient en tête, suivi par B.h puis par E.h.m.

Au laboratoire, l’examen direct des selles entre lame et lamelle a été suffisant dans la majorité des cas pour déce- ler la présence de ce parasite. Les formes les plus couram- ment retrouvées sont les formes vacuolées et les formes multivacuolées. La première mesure entre 8 et 10 μ, elle présente une vacuole centrale qui occupe la presque totalité de la cellule et repousse de petits noyaux et le cytoplasme vers la membrane cytoplasmique. La forme vacuolée est plus grande et peut mesurer jusqu’à 15 μet plus. Elle montre une grande vacuole bien visible entourée de petites vacuoles baignant dans le cytosol (3).

Années Bh Ehm GI

1996 243 120 133

1997 239 155 142

1998 270 199 176

Total 752 474 451

IPSp 34,74 24,29 23,11

Tableau II

Parasitisme à Blastocystis hominis, Entamoeba histolytica minuta et Giardia intestinalis durant les années 1996 à 1998

Années Bh Ehm GI Total des EPS

1996 85 55 90 1152

1997 69 42 98 973

1998 78 46 108 927

Total 232 143 296 3052

Tableau III

Parasitisme à Blastocystis hominis (Bh), Entamoeba histolytica minuta (Ehm) et Giardia intestinalis chez les enfants

hospitalisés entre 1996 et 1998.

Séries notre étude Rousset (2) Junod (6) Wery (3) Prévalence 13,39 % 15 % 21,4 % 32 %

Comparaison de la prévalence de Blastocystis hominis, calculées à partir de différents travaux.

Tableau IV

Forme vacuolée de Bh après coloration au MIF ( obj 100) Fv : forme vacuolée, fm : forme multivacuolée, k : kyste.

(4)

L. Chabaa et coll Blastocystis hominis

Maroc Médical, tome 22 n°3, septembre 2000 189

L’identification de Blastocystis hominis à l’examen direct peut nécessiter une coloration. La coloration au lugol permet de confirmer le caractère non iodophile de la vacuole (3). Les colorations au trichome, au merthiolate – iode – formol (MIF) et au bleu de toluidine peuvent aider au diagnostic étant donné que le polymorphisme de ce parasite peut tromper un examinateur non expérimenté (2,3). La technique d’enrichissement recommandée est la technique de Ritchie qui utilise le mélange formol – éther (3). Celle–ci n’a pas été mise à profit dans l’étude, ce qui amène à penser que nos résultats sont sous-estimés par rapport à la réalité.

La culture de Blastocystis hominis se fait en anaérobie stricte sur milieu MEM (Minimal Essential Medium) addi- tionné de sérum de cheval (2).

Certains chercheurs ont mis au point des techniques immunologiques, notamment la technique ELISA pour le diagnostic sérologique du Blastocystis hominis par la recherche d’Ig G (4). L’examen direct reste la technique de choix pour son diagnostic quoique certains travaux aient conclu à la possibilité d’un portage intermittent (6).

Cependant, tous ces efforts diagnostiques sont-ils justi- fiables puisque la pathogénicité de ce parasite reste enco- re discutée ? En effet, depuis 1899 les cliniciens se sont intéressés à cette question (8) suite à quoi plusieurs rela- tions de cause à effet ont été relatées, acceptées par les uns et contestées par les autres.

Ces dernières années, certains symptômes sont souvent retrouvés chez les sujets porteurs de ce parasite : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées, perte de poids, fatigue, anorexie et prurits (8,9). Certains auteurs relient la sévérité des symptômes à la charge parasitaire ; les symptômes seraient alors d’autant plus intenses que le nombre de parasite est supérieur à 5 éléments par champs

lors de l’examen microscopique (8).

Nous avons relevé que le statut immunologique de l’in- dividu parasité ne peut, dans l’état actuel des connais- sances, expliquer la survenue et l’intensité du parasitisme (19,6 % chez les sujets immuno-compétents et 15 à 16 % chez des patients sidéens ) (6).

Etant donné que la pathogénicité est encore discutée, la question relative à l’attitude thérapeutique ne peut que l’être davantage. Les avis restent controversés, ce sont sur- tout les médicaments à activité antiprotozoaires qui sem- blent donner quelques satisfactions. Comme agents anti- protozoaires. Les imidazolés représentés essentiellement par le métronidazole per os sont utilisés, cependant des échecs à cette thérapeutique ont été notés, conséquence d’une faible concentration de la molécule au niveau du côlon ou du fait d’une recontamination. D’autres médica- ments ont été utilisés comme la diphétarsone qui a donné de bons résultats puis les iodo et hydroxyquinoléïnes (3).

CONCLUSION

L’étude de la prévalence du Blastocystis hominis dans la population étudiée est de 13,39 %. Le portage de ce para- site est aussi important que celui de Giardia intestinalis ou d’Entamoeba histolytica minuta.

La revue bibliographique n’apporte que peu d’éléments unanimement admis puisque des lacunes persistent quant à l’exacte classification du Blastocystis hominis parmi les protozoaires, mais surtout quant à son cycle épidémiolo- gique et à sa pathogénie. L’ensemble de ces inconnues incite encore, et toujours, à insister sur les mesures d’hy- giène individuelles et collectives.

Blastocystis hominis est pour certains parasitologues un parasite intestinal non pathogène mais la prudence doit être de rigueur.

1- A. Domart, J. Bourneuf- Nouveau Larousse médi- cal, (1990), éd larousse, pp 1142

2- J.J. Rousset -Blastocystis hominis. Un parasite animal ou végétal ? pathogène ou non ? – Tech et Biol, 1991,2 ; p 63 - 67

3- M. Wery - Protozoologie médicale- Agence francopho- ne pour l’enseignement et la recherche, (1995), pp 273.

4- DJ. Stenzet, PF. Boreham- Blastocystis hominis revisi- ted - Clin. Microbiol. Rev, 1996, Oct ; 9 (4 ). P 563 - 584

5- M. Singh, K. Suresh, LC. Ho, GC. Ng et EH. Yap- Elucidation of the cycle life of the intestinal protozoan Blastocystis hominis – Parasitol. Res. 1995 ; 81 (5), p 446 – 450.

6- C. Junod- Blastocystis hominis : commensal habi-

tuel du côlon, étude de la prévalence à Paris dans diverses populations – Presse. Méd ; 1995 ; 24, p1684 – 1688.

7- A.M. Martin-sanchez, A. Canut-blasco and al - Epidemiology and clinical signifiance of Blastocystis hominis in different population groups in Salamanca (Spain) – Eur. J. Epidemiol. 1992, jul, 8,(4), p 553 – 9.

8- L. Nimri- Evidence of an epidemic of Blastocystis hominis infections in preschool childreen in Northern Jordan. – J. Clin. Microbiol, Oct 1993, p 2706 – 2708.

9- C.H. Zierdt, W.S. Zierdt & B. Nagy- Enzyme–linked immunoabsorbent assay for detection of serum antibody to Blastocystis hominis in symptomatic infections. – J.

Parasitol, 81 (1), 1995 ; p 127 – 129.

BIBLIOGRAPHIE

Références

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