Es Quebec

INVENTAIRE DES HERONNIERES DU QUEBEC

ETE 1997

Alain Desrosiers Charles Maisonneuve

et

Raymond Mc Nicoll

Quebec Es

Service de la faune terrestre

INVENTAIRE DES HERONNIERES DU QUEBEC ETE 1997

par Alain Desrosiers Charles Maisonneuve

et

Raymond Mc Nicoll

Ministere de I'Environnement et de la Faune Quebec, avril 1998

Reference a citer:

DESROSIERS, A., C. MAISONNEUVE et R. MC NICOLL. 1998. Inventaire des heronnieres du Quebec. Ministere de I'Environnement et de la Faune, Direction de la faune et des habitats, Quebec. 30 p. + annexes

Depot legal - Bibliotheque rationale du Quebec, 1998 ISBN : 2-550-33281-4

RESUME

Les heronnieres font partie des habitats fauniques qui sont protégés en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et de ses habitats. En 1989, un premier plan des habitats fauniques a proteger etait dresse a lechelle 1:50 000 et comprenait 183 heronnieres connues. Un premier inventaire realise en 1992 constituait Ia premiere mise a lour complete de Ia cartographie de ces heronnieres. L'inventaire realise en 1997 represente ainsi la seconde tournee des heronnieres du Quebec. Dans l'ensemble, nous avons couvert toutes les colonies presentes sur la cartographie des habitats fauniques, ainsi que les sites nouvellement trouves a partir de differentes sources d'informations. L'inventaire aerien des heronnieres fut donc realise du 16 juin au 10 juillet 1997. Lors de l'inventaire aerien et terrestre, 323 sites ont eta inventories. De ce nombre, 157 repondent a la definition reglementaire, soit un site ou se trouvent au moins cinq nids actifs au cours d'au moins une des cinq derrieres saisons de reproduction. En comparant le nombre de heronnieres entre 1989, 1992 et 1997, on enregistre une diminution de 20 % entre 1989 et 1992, et une augmentation de 7 % entre 1992 et 1997. MaIgre le nombre de heronnieres en hausse en 1997, le nombre total de nids, qui avait déjà diminue de 8 % entre 1989 et 1992, a diminue cette fois de 17 % entre 1992 et 1997. II y a une legere augmentation du nombre de nids par heronniere entre 1989 et 1992 (15 %), suivie d'une diminution de 22 % entre 1992 et 1997. En 1997, toutes les regions administratives, a ('exception de ('Abitibi-Terniscamingue, de la Gaspesie- Iles-de-la-Madeleine et des Laurentides, ont connu une diminution du nombre de nids par heronniere, contrairement a ce que I'on constatait entre 1989 et 1992. La repartition des heronnieres existantes, qu'elle soit effectuee selon les 4 classes d'abondance (5 a 10 nids, 11 a 25 nids, 26 a 50 nids, et 50 nids et plus) ou les trois grands types d'habitats (lies, milieu forestier et etangs a castor) &ail la merne en 1992 et en 1997. Les abandons de heronnieres ont ete *Danis equitablement dans les deux periodes comprises entre 1989 et 1992 et entre 1992 et 1997. Ces pertes de heronnieres ont ete *parties egalement dans les 4 classes d'abondance. II y a eu proportionnellement plus de pertes de heronnieres en milieu forestier (50 %) que dans les autres types d'habitats (23 % et 35 %) pendant la periods 1989-1992.

Pendant Ia periods 1992-1997, les Iles presentaient des pertes (18 %) moins considerables que les deux autres types d'habitats (46 % et 49 %). 11 y a eu plus de heronnieres stables pendant Ia premiere !Anode (65 %), et plus de heronnieres en diminution dans la seconde (60 %). Des tendances differentes sont observees lorsque le nombre de nids des heronnieres couvertes a chacune des trois periodes d'inventaire est compare selon quatre grandes regions geographiques (Abitibi, Laurentides, Appalaches et fleuve Saint-Laurent). Quelles que soient les periodes comparees, une tendance a la baisse est constamment obtenue pour les heronnieres situees dans les Appalaches. Les heronnieres des trois autres regions considerees ont vu le nombre de leurs nids actifs augmenter significativement entre la premiere periode d'inventaire (1981-1991) et l'annee 1992, de meme qu'entre is premiere periode et 1997. Cependant, entre 1992 et 1997, le nombre de nids actifs n'a augmente significativement qu'en Abitibi, toutes les autres regions presentant une baisse significative.

La tendance a la baisse obtenue entre 1992 et 1997 pour ('ensemble des 114 colonies considerees est ainsi remarquee dans ('ensemble des regions considerees. L'augmentation du nombre de nids actifs observee entre la premiere periode d'inventaire et 1997 pour ('ensemble des heronnieres serait essentiellement attribuabie a une augmentation du nombre de nids actifs dans les heronnieres localisees sur des isles. Par contre, la baisse observee entre 1992 et 1997 s'applique a toutes Ies heronnieres, quel que soil ('habitat ou elles sont localisees.

V

TABLE DES MATIERES

Page

1. INTRODUCTION 1

2. METHODOLOGIE 3

2.1 PROCEDURE D'INVENTAIRE 3

2.2 EQUIPAGE ET AERONEF 5

2.3 PLAN DE VOL 5

2.4 LOCALISATION DE LA HERONNIERE 6

2.5 DENOMBREMENT 6

2.6 RENSEIGNEMENTS SUPPLEMENTAIRES 7

2.7 PERIODE D'INVENTAIRE 7

2.8 ANALYSES STATISTIQUES

3. R ES U LTATS 10

3.1 NOMBRE DE HERONNIERES ET DE NIDS 10

3.2 HERONNIERES PAR TYPE D'HABITAT ET PAR CLASSE D'ABONDANCE 10

3.3 TENDANCES DES HERONNIERES DANS LE TEMPS 12

3.3.1 Pertes de heronnieres 12

3.3.2 Tendances des heronnieres 13

3.3.3 Tendances du nombre de nids actifs par heronniere 13

4. DISCUSSION ET CONCLUSION 15

4.1 TENDANCES DES HERONNIERES. 15

4.2 CONSIDERATIONS SUR LES TECHNIQUES ET RECOMMANDATIONS 16

5. REMERCIEMENTS 20

6. BIBLIOGRAPHIE 21

USTE DES TABLEAUX

Page Tableau 1. Nombre de sites, ainsi que les budgets prevus et utilises pour inventaire des

heronnieres en 1997. 24

Tableau 2. Nombre de heronnieres apparaissant au plan des habitats en 1989, en comparaison avec le nombre de sites inventories et le nombre de

heronnieres repondant a la definition reglementaire en 1992 et 1997. 25 Tableau 3. Nombre total de nids et nombre moyen de nids occupes par heronniere par

region administrative, en 1989, 1992 et 1997 26

Tableau 4. Distribution des heronnieres de plus de cinq nids en 1989, 1992 et 1997,

par type d'habitat et par classe d'abondance. 28

Tableau 5. Nombre de heronnieres de plus de cinq nids en 1989, 1992 et 1997, par

classe d'abondance et par region administrative. 29 Tableau 6. Nombre de heronnieres de plus de cinq nids en 1989, 1992 et 1997, par

type d'habitat et par region administrative. 30

Tableau 7. Nombre de jeunes par nid en 1992 et 1997, pour ('ensemble des regions, par type d'habitat et par classe d'abondance pour les heronnieres de plus

de cinq nids. 31

Tableau 8. Variations du nombre de nids actifs dans les colonies couvertes dans chacune des trois *lodes (1981-1991, 1992 et 1997) selon le type

d'habitat. 34

Tableau 9 Variations du nombre de nids actifs dans les colonies couvertes dans chacune des trois periodes (1981-1991, 1992 et 1997) selon le type

d'habitat. 34

ix

LISTE DES FIGURES

Page

Figure 1. Regions administratives du Quebec en 1997 4

Figure 2. Nombre moyen de nids par heronniere, par region administrative. 27 Figure 3. Nombre total de nids °coupes par heronniere, par region administrative, en

1989, 1992 et 1997. 27

Figure 4a. %partition des pertes de heronnieres en 1992 et 1997 selon la classe

d'abondance. 32

Figure 4b. %partition des pertes de heronnieres en 1992 et 1997 selon le type

d'habitat. 32

Figure 5. Tendance des heronnieres en 1992 et 1997 33

En vertu de Ia Loi sur la conservation et Ia mise en valeur de la faune et de ses habitats, le Gouvemement du Quebec a le pouvoir de proteger certains habitats fauniques dont les heronnieres. Pour etre ainsi protegees, les heronnieres doivent apparaitre au plan des habitats fauniques et repondre a la definition reglementaire suivante:

<4.1n site ou se trouvent au moins cinq nids tous utilises par le grand heron, le bihoreau gris (bihoreau a couronne noire) ou la grande aigrette au cours d'au moins une des cinq demieres saisons de reproduction et is bande de 500 metres de largeur qui l'entoure, ou un territoire moindre IA ou la configuration des lieux empeche la totale extension de cette bande.

En 1989, un premier plan des habitats fauniques etait dresse a l'echelle 1:50 000 et comprenait 183 heronnieres cartographiees. Celles-ci etaient localisees par un point entoure de deux bandes, l'une de 200 metres et l'autre de 500 metres (Desrosiers, 1993). Plusieurs localisations provenaient des tournees d'inspection des heronnieres du Quebec effectuees par le Service canadien de la faune au debut des annees 1980 (DesGranges et Laporte 1983). D'autres colonies ont ete localisees lors des inventaires aeriens du gros gibier effectues en hiver par le Ministere du Loisir, de la Chasse et de la Peche (MLCP). Pour celles-ci, it etait impossible de differencier le nombre de nids occupes et non occupes. De plus, certaines n'avaient pas ete visitees au cours d'une des cinq demieres saisons de reproduction.

L'inventaire de 1992 constituait donc la premiere mise a jour complete de Ia cartographie des heronnieres apparaissant a redition 1989 du plan des habitats fauniques. Lors de cet inventaire, 285 sites ont ete visit& et 147 heronnieres ayant plus de cinq nids acids ont ate localisees.

Cette premiere tournee permettait egalement de tracer un perimetre de chacune des heronnieres sur des cartes a l'echelle 1:20 000. La technique d'inventaire, qui avait ete proposee et testae une premiere fois a 'tete 1990, a ete mise a I'essai a rote 1992 pour toutes les heronnieres du Quebec.

2

L'inventaire de 1997 represente Ia seconde tournee des heronnieres du Quebec. Pour etre protege, cet habitat doit, comme mentionne plus haut, etre valide a tous les cinq ans. Dans ('ensemble, nous avons couvert toutes les colonies presentes sur la cartographie des habitats fauniques, ainsi que les sites nouvellement trouves a partir de differentes sources d'informations.

Nous avons visite egalement les heronnieres de moins de cinq nids lorsque nous considerions qu'iI y avait une possibilite qu'elles aient accru le nombre de nids au-dela de cinq.

De plus, un programme d'inventaire des nids de pygargue a tete blanche (Haliaeetus

(AQGO). Le Ministere de l'Environnement et de Ia Faune (MEF) a participe financierement a ce

programme en inventoriant certains nids lorsque ces demiers se situaient sur ou pros de Ia ligne

de vol conduisant aux heronnieres.

2. METHODOLOGIE

En 1990, plusieurs intervenants du MEF ont elabore une methodologie d'inventaire qui a ete utilisee a titre experimental dans les regions du Bas St-Laurent-Gaspesie et de l'Outaouais au cours du merne ete (Chabot et St-Hilaire 1991). Les resultats d'inventaire ont ete presentes lors de ('atelier sur I'avifaune et le petit gibier de 1991 (Alain 1991) et une norme d'inventaire a ete developpee et utilisee pour inventorier toutes les heronnieres a grand heron (Ardea herodias) au Quebec en 1992. Les resultats ont demontre que cette technique permet de bien inventorier nos heronnieres, a ('exception des bihoraies qui doivent etre denombrees au sol (Desrosiers 1993). En effet, comme it est difficile dobserver les bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax) et leurs nids lors d'un survol aerien, les inventaires doivent s'effectuer au sol; ainsi Ia methodologie proposee ne s'applique pas a cette espece.

2.1 Procedure d'inventaire

Contrairement a Ia procedure preconisee en 1992, nous n'avons pas divise le Quebec en deux blocs dinventaire. Chacune des regions administratives avait Ia possibilite de proceder a I'inventaire de ses colonies de facon autonome ou bien de se joindre a une des tournees provinciales. II y avait pour ce faire trois periodes d'inventaire selon les dates les plus propices pour chacune des regions (figure 1).

La premiere toumee debutait a Ia mi-juin et comprenait, en ordre de realisation, les regions 12

(partielle), 05, 16, 06, 14, 04 et 03. La seconde tournee, realisee a la fin juin, couvrait Ia region de

('Abitibi-Terniscamingue (08). Puis Ia derniere tournee effectuee au debut juillet englobait les

regions 12 (partielle), 01, 11 et 09. Le meme aeronef fut utilise dans ('ensemble des secteurs et

couvrait ('ensemble des heronnieres de fawn continue pour minimiser les &placements. La

couverture des regions de I'Outaouais (07) et des Laurentides (15) a ete assuree separement au

moyen des services d'une compagnie privee, simultanement aux deux premieres tournees

effectudes sur le reste du territoire. La couverture de la region du Saguenay-Lac Saint-Jean (02) a

ete assuree awes la troisieme tournee avec ce merne aeronef (figure 1 ).

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Figure 1. Regions administratives du Quebec en 1997.

2.2 Equipage et aeronef

Pour les trois tournees supervisees par Ia Direction de Ia faune et des habitats (DFH), requipage se composait d'une personne de Ia DFH, qui agissait comme navigateur-observateur, alors que chacune des directions regionales fournissait un observateur qui prenait place dans l'aeronef une limite territoriale de sa region pour etre laisse ensuite a l'autre limite du territoire d'inventaire de sa region. Un helicoptere de type Bell 206B (Jet Ranger) muni de patins, de Ia Direction du service aerien gouvememental, fut l'atioronef utilise. La presence de fenetres laterales avec bulles a l'arriere aurait ete preferable mais n'etait pas disponible. Le navigateur, assis a l'avant, dirigeait le pilote vers les sites d'inventaire en suivant le plan de vol. Lorsqu'une heronniere active emit localisee, ce dernier tragait son perimetre sur Ia carte topographique (1:20 000) et participait au denombrement. L'observateur, assis derriere le navigateur, prenait Ia photo (lorsque requise), remplissait la fiche d'inventaire (annexe 1) et participait egalement au denombrement.

2.3 Plan de vol

Toutes les heronnieres a survoler avaient ate cartographiees sur une carte a l'echelle 1:250 000 afin de faciliter la preparation du plan de vol. Dans les regions 0C1 les sites etaient distants les uns des autres, chacune des heronnieres Malt reliee a une autre par une ligne pour determiner Ia trajectoire de vol. L'etablissement de Ia ligne de vol et le calcul de la distance entre chacune des heronnieres, pour determiner les distances parcourues a chacune des envolees, ont ete effectues avec le logiciel Softmap version 2.58, avec lequel les donnees de toutes les heronnieres a survoler ont ete saisies.

Les coordonnees longitude et latitude etant disponibles, elles ont pu etre inscrites au systerne de navigation GPS de l'aeronef, permettant de se diriger directement sur une colonie. Chacune des heronnieres etait numerotee sur le plan de vol et sur la carte a l'Ochelle 1:20 000.

6 2.4 Localisation de Ia hOronniere

Chacune des heronnieres dolt faire l'objet d'une localisation precise pour etre cartographiee, et son perimetre dolt etre trace pour permettre de delimiter ensuite la bande de cinq cents metres qui I'entoure. Pour le trace du perimetre de Ia colonie, une altitude moyenne de cent metres a et6 maintenue. La carte a l'echelle 1:20 000 a servi a definir clairement le perimetre et la localisation de Ia heronniere. Une photo a egalement ete prise pour certaines des heronnieres et le num6ro de la photo indique sur la fiche d'inventaire (annexe 1). Cette photo pourrait servir comme validation

supplementaire de la presence dune heronniere a ce site.

2.5 Denombrement

Le premier survol a servi a compter le nombre de nids °coupes dans la colonie. Les criteres utilises sont Ia presence d'oeufs, de jeunes ou de parents sur le nid. Lors du decompte, ('altitude de vol etait de cinquante a cent metres du sol, et une distance laterale de cent a deux cents metres etait maintenue. Lors de I'inventaire d'une grosse colonie, it fallait parfois survoler directement la heronniere, et une altitude plus elevee (75 a 100 metres) etait alors choisie. Un premier denombrement etait effectue simultanement par le navigateur et l'observateur. Les resultats de chacun etaient notes et confrontes. Dans une colonie de moins de dix nids, les resultats devaient etre identiques, sinon un survol supplementaire etait necessaire. S'iI y avait encore une difference, on retenait le chiffre le plus eleve, tel que propose lors du demier inventaire (Desrosiers, 1993). Dans une colonie de plus de dix nids, une difference de mains de 20 % entre les deux observateurs etait consideree acceptable, sinon un survol supplementaire etait egalement necessaire. S'il y avait encore une difference superieure a 20 %, on retenait le nombre le plus eleve. Dans les grosses colonies (soft plus de 50 nids), plus d'un survol etait parfois necessaire pour denombrer tous les nids °coupes, et parfois, devant l'impossibilite de compter tous les nids, une estimation du nombre de nids etait effectuee.

Le decompte des nids non occupes s'effectuait lors d'un survol supplementaire lorsque necessaire. Dans ce cas, quelle que soit la difference entre les deux observateurs, ii n'y avait pas de passage supplementaire et le plus grand nombre etait retenu.

2.6 Renseignements supplementaires

Lors du survol effectue pour le decompte des nids non occupes, certains autres renseignements ont aussi ate notes et n'ont pas fait ('objet d'un passage supplementaire. Ces renseignements, biers que facu(tatifs, constituent neanmoins des informations interessantes dans le cadre d'analyses subsequentes ou pour des prises de decision requises lors de revaluation d'une activite pouvant modifier ('habitat. Les informations notees etaient les suivantes:

o Ia composition vegetale des arbres utilises et de Ia vegetation generale;

o le pourcentage de mortalite des arbres supportant les nids;

o la vulnerabilite de cette colonie au derangement et a la perturbation d'habitat ainsi que Ia source de derangement potentielle;

o Ia perturbation notee chez les herons lors du survol.

Les donnees de denombrement ainsi que les renseignements supplementaires ont ate notes sur Ia .Fiche d'inventaire d'une heronniere. par I'observateur assis a rarriere de l'appareil (annexe 1).

Pour la majorite des colonies de grand heron de moins de 20 nids, nous avons note Ie nombre de jeunes ou d'oeufs presents dans chacun des nids. Pour une colonie de plus grande taille, un certain nombre de nids (entre 15 et 40), servait dechantillon pour le decompte du nombre de jeunes ou d'oeufs. A quelques reprises, nous n'avons pas effectue de denombrement puisque, apres le premier passage (et parfois le second, lorsque necessaire), nous constations qu'un survol supplementaire risquerait d'augmenter le derangement ou la predation des oeufs par les goelands presents.

2.7 Periode d'inventaire

Suite au projet experimental de 1990 (Chabot et St-Hilaire 1991), la periode d'elevage des jeunes a ate proposee pour leaser ces inventaires. La presence de jeunes au nid semble etre I'indice le plus facile pour identifier un nid occupe. Les denombrements ont donc eu lieu durant la *lode delevage des jeunes, soit de la mi-juin au debut juillet. A ces dates, Ies jeunes sont, salon les

8

regions, au debut ou au milieu de leur developpement et seraient alors moins enclins a se jeter en bas du nid (Gray et a/.1980).

L'inventaire aerien des heronnieres fut done realise du 16 juin au 10 juillet 1997. L'inventaire au sof des bihoraies a eu lieu au cours de la semaine du 7 juillet dans la region 11, et a compter de la semaine du 23 juin dans la region 02. Les heronnieres des lies de la Madeleine ont ete inventoriees au sol par une equipe du Service canadien de la faune entre le 4 et le 16 juin. Par manque de temps, une colonie de la region 08, plus eloignee des autres, n'a pas etc; survolee.

2.8 Analyses statistiques

A des fins d'analyses de tendances et de repartition, les heronnieres ont ete categorisees selon le type d'habitat ou elles etaient localisees, de merne que selon leur classe d'abondance. Trois grands types d'habitat ont ete determines: 1) les etangs a castor, 2) les Iles, et 3) le milieu forestier (regroupant les heronnieres situees en milieux riverains autres que les etangs a castor, et les autres situees a plus de 500 metres d'une rive). Quatre classes d'abondance ant 'Me utilisees pour categoriser les heronnieres selon le nombre de nids (Belanger et Tremblay 1989). Les classes sont A) de 5 a 10 nids; B) de 11 a 25 nids; C) de 26 a 50 nids et D) 51 nids et plus. Cependant, lorsque les analyses couvrent l'ensemble des heronnieres (un nid et plus), la classe A comprend de 1 a 10 nids. La repartition des heronnieres selon le type d'habitat et la classe d'abondance obtenue pour chacune des annees d'inventaire a ete comparee au moyen du test G (PROC FREQ; SAS inst. Inc. 1989).

Les heronnieres ont aussi ete categorisees selon leur tendance entre deux inventaires: une heronniere etait consideree stable si elle demeurait dans la merne classe d'abondance, en augmentation ou en diminution si elle changeait de classe d'abondance d'un inventaire a l'autre.

La *edition des heronnieres dans ces trois classes a aussi ete comparee au moyen du test G.

La repartition des cas de heronnieres disparues d'un inventaire a l'autre a ete comparee au moyen du test x2, (PROC FREQ; SAS inst. Inc. 1989) et la repartition de ces pertes parmi les types d'habitat et les classes d'abondance a ete comparee au moyen du test G.

Finalement, le test de Wilcoxon pour echantillons apparies a ete utilise pour determiner Ia tendance au niveau du nombre de raids actifs au sein de 114 heronnieres couvertes en 1992, en 1997, de merne qu'a au moins une armee pendant Ia Wade 1981-1991. Pour cette demiere *lode, les resultats de I'inventaire fiable le plus recent realise avant 1992 etaient retenus.

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3. RESULTATS

3.1 Nombre de heronnieres et de nids

Au cours des inventaires aeriens et terrestres, 323 sites ont ete couverts selon la procedure decrite (tableau 1). De ce nombre, 157 repondent a la definition reglementaire (tableau 2). Le nombre total d'heures d'inventaire a ete de 86h50, pour un coat global de 53,384$. Le Service canadien de Ia faune, qui utilise le grand heron comma espece indicatrice de l'etat du Saint- Laurent, a defrays une partie des coats, soit un montant de 5,900$, pour la realisation de l'inventaire des heronnieres du couloir fluvial localisees en aval de Quebec (tableau 1).

Entre 1989 et 1992, it y a eu une diminution de 20 % des heronnieres qui repondent a Ia definition reglementaire, tandis qu'une augmentation de 7% a ete obtenue entre 1992 et 1997 (tableau 2).

Malgre cette hausse du nombre de heronnieres en 1997, le nombre de nids total dans les heronnieres de plus de cinq nids, qui avait déjà diminue de 8 % entre 1989 et 1992, a encore diminue de 17 % entre 1992 et 1997 (tableau 3 et figures 2 et 3). Cependant, ces resultats ne refletent pas necessairement les donnees reelles des heronnieres dans leur ensemble, puisqu'aucune recherche systematique de nouvelles heronnieres n'a ete effectuee lors de cet inventaire. Cost ainsi que les heronnieres abandonnees depuis 1989 et 1992, et possiblement relocalisees ailleurs, ont pu echapper au present inventaire.

Pour l'ensemble des regions administratives, it y a une tigers augmentation du nombre moyen de nids par heronniere entre 1989 et 1992 (15 %) et une diminution de 22 % entre 1992 et 1997 (tableau 3). En 1997, toutes les regions, a ('exception de trois (('Abitibi-Terniscamingue, la Gaspesie-Iles-de-la-Madeleine et les Laurentides) ont connu une diminution du nombre moyen de nids par heronniere, contrairement a ce que l'on constatait entre 1989 et 1992 oil six regions presentaient une augmentation.

3.2 Fleronnieres par type d'habitat et par classe d'abondance

De 1989 a 1992, une diminution importante du nombre de heronnieres est notee pour les colonies sur etang a castor dans Ia classe d'abondance A. Les autres diminutions se situent en milieu

riverainitorestier pour les classes d'abondance A, C et D. En 1997, ii y a eu une augmentation des heronnieres de classe A et B sur des Iles et de classe A, B et C en milieu riverain/forestier. Une diminution des heronnieres de classe D est notee sur tous les types d'habitat (tableau 4).

Au tableau 5, les resultats recueillis dans les heronnieres de la cartographie 1989 sont compares avec ceux des inventaires de 1992 et de 1997 par classe d'abondance et pour chacune des regions administratives. Les variations les plus importantes au niveau de Ia classe d'abondance se situent dans la classe A, soit les heronnieres ayant de 5 a 10 nids. Ce sont les colonies de l'Outaouais et des Laurentides qui ont diminue le plus en 1992, alors qu'en 1997 la principale baisse du nombre des heronnieres de cette classe a eu lieu dans Ia region Gaspesie-Iles-de-la- Madeleine.

Au tableau 6, les comparaisons sont effectuees selon le type d'habitat ou les heronnieres se situent. Les heronnieres sur etang a castor ont diminue en 1992, principalement dans la region de l'Outaouais. En 1997, les donnees sont stables pour ce meme habitat. Sur les Iles, it y a une legere augmentation du nombre de heronnieres depuis 1989. Le nombre de heronnieres situees en milieu riverain/forestier a legerement diminue en 1992 dans plusieurs regions, tandis qu'une legere augmentation a ete notee en 1997.

Malgre les quelques differences mentionnees precedemment, aucune difference significative n'est obtenue dans Ia repartition des heronnieres lorsque l'ensemble des heronnieres ( un nid et plus) est inclus dans les analyses statistiques. Ainsi, la repartition de l'ensemble des heronnieres parmi les 4 classes d'abondance n'a pas ete differente entre les inventaires realises anterieurement a Penn& 1992 et ceux realises en 1992 (G = 1,77, di = 3, P = 0,622), ni entre 1992 et 1997 (G = 4,61, dl = 3, P = 0,203). La repartition des heronnieres dans les trois grands types d'habitats etait aussi Ia meme entre les inventaires realises anterieurement a l'annee 1992 et ceux realises en 1992 (G = 0,020, dl = 2, P = 0,990), de memo qu'entre 1992 et 1997 (G = 4,175, dl = 2, P = 0,124).

En 1992 et 1997, nous avons compte le nombre de jeunes par nid dans un certain nombre de regions. Le nombre moyen de jeunes par nid pour 1992 est de 2,55 alors qu'en 1997 it est de 2,61.

Ce resultat est egalement presents par type d'habitat et par classe d'abondance au tableau 7.

12 3.3 Tendances des heronnieres dans le temps

3.3.1 Pertes de heronnieres

En ce qui a trait aux pertes de heronnieres, Ia proportion des colonies disparues entre 1989 et 1992 n'etait pas differente de celles qui ont subi le mime sort entre 1992 et 1997 (x2 = 0,17, dl = 1, P = 0,678). Gest-à-dire que les pertes se sont reparties equitablement entre ces deux periodes (figures 4a et 4b).

Les pertes de heronnieres encourues dans Ia periode 1989-1992 ont ete reparties egalement parmi les 4 classes d'abondance (G = 6,71, dl = 3, P = 0,082). Le merne test revele cependant une difference pour Ia periode 1992-1997 dans la repartition des pertes entre les differentes classes d'abondance (G = 7,94, dl = 3, P = 0,047). Le resultat de ce test se situe cependant fres pres de la limite du seuil de signification. Ainsi, le test de comparaisons multiples (Scherrer 1984: 490) ne permet pas de deceler a quelle(s) classe(s) cette difference serait due. L'examen de la figure 4a pourrait laisser croire a une plus grande proportion des pertes dans Ia classe A. Cependant, l'application d'une autre approche moins conservatrice pour effectuer le test de comparaisons multiples (Scherrer 1984: 489) indique que les pertes de heronnieres etaient aussi reparties egalement dans toutes les classes d'abondance pour cette periode (figure 4a).

En ce qui concerne Ia repartition des pertes de heronnieres parmi les trois types d'habitats (etang, Ile, milieu forestier), celles survenues entre 1989 et 1992 ne se sant pas reparties egalement (G = 7,90, dl = 2, P = 0,019). Le test de comparaisons multiples donne un chevauchement dans les resultats: ii n'y aurait pas de difference entre les pertes survenues dans les Iles et dans les etangs, ni entre les pertes survenues dans les etangs et le milieu forestier, alors qu'il y aurait eu plus de pertes en milieu forestier que dans les lies. Ce chevauchement dans les resultats est du a une erreur de type II (risque d'accepter une hypothese qui est fausse, donc qu'il y a homogeneite entre deux types d'habitats alors que ce n'est pas le cas). On peut donc avancer sans trap de risques qu'il y a eu proportionnellement plus de pertes en milieu forestier (50 °/(3) qua dans les autres types d'habitats (23 °/0 et 35 %) pendant Ia *lode 1989-1992 (figure 4b).

Pendant Ia *lode 1992-1997, les pertes de heronnieres ont aussi ete reparties inegalement dans les differents types d'habitats (G = 18,11, dl = 2, P < 0,001). Le test de comparaisons multiples donne ici un resultat beaucoup plus clair que pour la *lode precedente; it y a eu proportionnellement mains de pertes dans les 'Iles que dans les deux autres types d'habitats (figure 4b).

3.3.2 Tendances des heronnieres

La repartition des heronnieres parmi les trois categories de tendances (stable, en augmentation ou en diminution) n'a pas ete Ia merne pendant les periodes 1989-1992 et 1992-1997 (G = 11,28, dl = 2, P = 0,004, ). II y a eu plus de heronnieres stables pendant is premiere periode (65 %), et plus de heronnieres en diminution dans Ia seconde (60 %) (figure 5). Donc, la seconde periode a ete caracterisee par une plus grande instabilite des heronnieres, un plus grand nombre d'entre elles perdant assez de nids pour changer de classe d'abondance.

3.3.3 Tendances du nombre de nids actifs par heronniere

Au total, 114 heronnieres qui ont ete couvertes lors des tournees d'inventaire de 1992 et 1997, avaient fait ('objet d'au mains un releve pendant la periode comprise entre 1981 et 1991. Pour l'ensemble de ces heronnieres, merne si le nombre de nids actifs notes est passe de 2 548 a 4 340 entre la premiere periode d'inventaires et l'annee 1992, le test de Wilcoxon pour echantillons apparies indique que cette variation n'est pas significative (tableaux 8 et 9). Ceci pourrait etre attribuable a ('influence marquee d'une heronniere, cello de Grande-Ile, qui est passee de 420 nids en 1983 a 1300 nids en 1992. Dependant, pour certaines colonies, le delai entre le premier inventaire retenu et celui de 1992 &aft inferieur a cinq ans, ce qui pourrait reduire les chances de detecter une difference significative. Le merne test, repete en excluant les colonies pour lesquelles les seules donnees anterieures disponibles avaient ete recoltees entre 1988 et 1991, n'indique encore aucune difference significative dans le nombre de nids actifs (n = 30, z = -1,27). Pour l'ensemble des 114 heronnieres, une augmentation significative du nombre de nids actifs est obtenue lorsque les donnees anterieures a 1992 sont comparees a cellos recaltees en 1997, tandis qu'une baisse significative est indiquee pour la

14

*lode plus recente comprise entre 1992 et 1997 (tableaux 8 et 9). L'augmentation entre les annees anterieures a 1992 et 1997 n'est cependant que de 413 nids pour ('ensemble des heronnieres, tandis que Ia baisse not& plus recemment entre 1992 et 1997 implique Ia perte de 1 379 nids actifs (tableaux 8 et 9).

Des tendances differentes sont observees lorsque les comparaisons sont effectudes selon les grandes regions geographiques (tableau 8). Quelles que soient les periodes comparees, une tendance a Ia baisse est constamment obtenue pour les heronnieres situees dans les Appalaches. Les heronnieres des trois autres regions considerees ont vu le nombre de leurs nids actifs augmenter significativement entre la premiere periode d'inventaire et l'annee 1992, de merne qu'entre Ia premiere periode et 1997. Cependant, entre 1992 et 1997, le nombre de nids actifs n'a augments significativement qu'en Abitibi, toutes les autres regions presentant une baisse significative (tableau 8).

L'augmentation du nombre de nids actifs observee entre Ia premiere periode d'inventaire et 1997 pour ('ensemble des heronnieres serait essentiellement attribuable a une augmentation du nombre de nids actifs dans les heronnieres localisees sur des Iles puisque des baisses significatives sont observees pour cette merne periode dans les heronnieres localisees sur des etangs a castor et en milieu forestier (tableau 9). Par contre, la baisse observee entre 1992 et 1997 s'applique a toutes les heronnieres, quel que soit ['habitat ou elles sont localisees.

4. DISCUSSION ET CONCLUSION

4.1 Tendances des heronnieres

Nos resultats indiquent une stabilite relativement plus elevee des heronnieres pendant la periode precedant l'annee 1992. DesGranges et Desrosiers (en preparation) avalent déjà souligne le fait que, dans ('ensemble, le nombre de nids actifs dans les heronnieres du Quebec a ete relativement stable entre les periodes 1975-85 et 1986-94. Ces auteurs avalent utilise le nombre moyen de nids actifs au cours de tous les inventaires realises pendant chacune des periodes. Malgre une approche differente au niveau de l'analyse (nids actifs au cours de l'annee la plus recente pendant la premiere periode vs armee 1992), nos resultats demontrent la memo tendance pour cette periode. L'analyse de DesGranges et Desrosiers (1998) indiquait aussi une augmentation dans les Laurentides, en Abitibi et dans I'Outaouais, ce que nos analyses appuient encore une fois (l'Outaouais etant regroupe avec les Laurentides dans nos analyses). Par contre, des differences notables sont obtenues entre l'etude de ces auteurs et la netre; la baisse indiquee par nos resultats pour les heronnieres situees dans les Appalaches n'avait pas ete mise en evidence par DesGranges et Desrosiers (1998), de merne que ('augmentation au niveau du couloir du Saint-Laurent. Le fait d'utiliser le nombre moyen de nids actifs pour chacune des periodes comparees peut avoir recluit le pouvoir de detection de differences significatives.

Malgre une stabilite relative des heronnieres pendant la periode 1989-1992, it apparait assez evident que la population de Grand Heron du Quebec a connu une baisse entre les inventaires realises en 1992 et 1997. Bien que les cas d'abandon de heronnieres aient ete repartis egalement dans les deux periodes considerees, le nombre de nids actifs et le nombre moyen de nids par colonie ont diminue au cours des dernieres annees. De plus, les heronnieres les plus importantes (classe D) sont celles qui ont ete les plus affectees par ces baisses.

Les cas d'abandon de heronnieres semblent aussi repartis egalement dans l'ensemble des classes

de heronnieres. Par contre, ces pertes semblent varier en fonction du type d'habitat. Les

heronnieres situees en milieu forestier (incluant les heronnieres riveraines) semblent etre

parliculierement touchees, tandis que les heronnieres situees sur les Iles sont abandonnees

16

relativement moins frequemment. Les heronnieres situees sur des Iles sont d'ailleurs caracterisees par une plus grande stabilite que celles situees dans les autres types d'habitat.

La proportion de heronnieres en diminution a ete superieure entre 1992 et 1997 qu'au cours de Ia periode precedent 1992. Seules les colonies situees en Abitibi ont connu une augmentation significative du nombre de nids actifs pendant cette derniere periode. Plusieurs des heronnieres de cette region sont situees sur des Iles, au centre de lacs 00 le derangement et les perturbations d'habitat sont peu frequentes. La tendance a la hausse notee entre is premiere periode d'inventaire et 1997 est d'ailleurs attribuable essentiellement aux colonies situees sur des Iles. A !Inverse, les colonies localisees dans les Appalaches indiquent une tendance constante a la baisse. Une attention particuliere devrait probablement etre accordee aux heronnieres de cette region pour mieux comprendre les facteurs qui contribuent a Ia dynamique de celles-ci et de bien orienter les interventions de protection.

II aurait (Re possible de croire que la diminution du nombre de rids actifs dans les heronnieres observee entre 1992 et 1997 puisse etre attribuable en grande partie aux heronnieres localisees sur des &tangs a castor. Ces heronnieres sont caracterisees par une dynamique particuliere, les nids etant rapidement abandonnes a mesure que les conditions d'habitat a ces etangs se deteriorent. Mais la tendance a la baisse pendant cette periode a aussi ete notee dans les heronnieres localisees sur des Iles et en milieu forestier. Le nombre de nids actifs a ainsi diminue de pres de 50 % dans les heronnieres localisees en milieu forestier et sur des etangs a castor. La proportion de nids de 1992 encore actifs en 1997 etait superieure (74 %) dans les heronnieres situees sur des Iles mais, compte tenu du nombre beaucoup plus important de nids abrites par ce type d'habitat, les penes y ont ete beaucoup plus considerables.

4.2 Considerations sur les techniques et recommendations

La technique d'inventaire qui avait ete proposee et testee une premiere fois a l'ete 1990, et mise I'essai a l'ete 1992, a ete reprise en 1997 pour toutes les heronnieres de Ia province. Les resultats demontrent que cette technique permet de bien inventorier les heronnieres connues au Quebec a

!'exception des bihoraies qui doivent faire ('objet d'un denombrement au sol. Cette facon de

proceder nous a permis de mettre a jour les donnees sur toutes les heronnieres du plan des

habitats fauniques et de couvrir toutes les heronnieres prevues au plan de vol. De plus, une localisation precise du perimetre de chacune des heronnieres est disponible sur une carte a l'echelle 1:20 000.

La procedure d'inventaire utilisee nous a permis de couvrir rapidement toutes les heronnieres survoler en minimisant les deplacement& et les coots. Le choix de realiser l'inventaire separement pour certaines regions a par contre augments les coots d'affretement d'aeronef, (Rant dans ('obligation de recourir aux services d'une compagnie privee avec un nombre inferieur d'heures de location. Lors du prochain survol, en 2002, it faudrait revoir le choix de cette strategie et revenir a la rnethode initiale d'affreter un aeronef pour l'ensemble des regions et couvrir celles-ci de facon continue.

Le systerne de navigation GPS a Ate utilise en tout temps pour minimiser le temps de (*placement. La localisation de Ia heronniere sur l'echelle 1:20 000 s'effectue facilement en aeronef. Dans de rares cas, ['emplacement a du etre modifie par Ia suite, principalement la oCi la topographie n'offrait que fres peu de reperes. L'altitude de vol lors du denombrement, laquelle a vane entre 50 et 100 metres, semblait satisfaisante; alors que la distance laterale a regulierement diminue en dega du 100 a 200 metres propose. Nous recommandons tout de merne de conserver le minimum propose soit 100 metres. En respectant les normes d'inventaire proposees, peu de derangement a ete note lors du survol. Nous avons observe des adultes qui quittaient le nid lorsque nous &ions a moins de 50 metres. Les denombrements lorsque les jeunes sont presents au nid donnent de bons resultats. II est alors plus facile d'identifier un nid occur* La *lode que nous avons retenue, soit de la mi-juin au debut juillet, nous apparait toujours comme un excellent temps pour determiner un nombre de nids occupes, sans risques de causer trop de derangement.

Le decompte fait par les deux observateurs &sit souvent comparable et, lors de divergences, dans plusieurs cas c'est le chiffre le plus eleve qui a ete retenu, puisque parfois un des deux observateurs n'avait pu observer une partie de Ia heronniere.

Ma!gr.& des resultats relativement satisfaisants au niveau des heronnieres connues, Ia procedure retenue ne nous permet pas d'obtenir des connaissances pour l'ensemble des heronnieres du Quebec puisque nous ne couvrons sans doute pas l'ensemble des colonies existantes. En effet, aucune recherche n'est effectuee pour tenter de determiner si les oiseaux dune colonie disparue

18

se relocalisent ailleurs. Nous survolons uniquement les colonies qui sont sur le plan des habitats fauniques ainsi que celles qui ont ete decouvertes a ['occasion par d'autres equipes d'inventaire de Ia faune. Les tendances recentes que nous avons detectees pour les heronnieres ne sont done pas necessairement representatives des tendances qui prevalent dans ['ensemble de la province.

Elles ne s'appliquent effectivement qu'aux heronnieres connues. Compte tenu de Ia duree de vie limitee des arbres supportant des nids, it est facile de croire qu'une certaine dynamique puisse exister, les oiseaux pouvant delaisser graduellement les colonies vieillissantes pour en etablir de nouvelles ailleurs (voir DesGranges et Desrosiers, en preparation). Ge phenomene semble prevaloir particulierement dans les heronnieres situees sur les etangs a castor, ces derrieres ayant connu une baisse particulierement marquee entre 1989 et 1992. Compte tenu de la difficulte de localises les nouvelles heronnieres sur ['ensemble du vaste territoire quebecois, la tendance reelle de Ia population de grand heron est pratiquement impossible a etablir de fawn claire.

Cependant, la possibilite qu'un declin reel des populations de herons soit en cours ne doit pas etre ecartee. Cette tendance souligne le besoin de continuer a proceder a un suivi periodique des heronnieres existantes et d'identifier des moyens pour detecter Ia presence de nouvelles heronnieres.

De plus, Ia region du Nouveau-Quebec n'a jamais ete couverte dans le programme d'inventaire des heronnieres du Quebec. Pourtant, dans le cadre detudes d'impact du developpement hydroelectrique de la region, plusieurs colonies y ont ete decouvertes (Pierre Mousseau, comm.

pers.). DesGranges et Desrosiers (en preparation) suggeraient menne que la population de Grands Herons etait en expansion au Quebec et que celle-ci s'effectuait via une extension de l'aire de repartition de respece vers le nord. La couverture de la partie sud de cette region lors de l'inventaire aerien prevu en 2002 permettrait d'obtenir une image beaucoup plus representative de retat de la population de grands herons du Quebec.

Une somme de 50,000 $ avait ete prevue en 1997 pour l'inventaire de ['habitat du heron dans quatorze regions du Quebec. Nous avons utilise 86h50 heures d'aeronef pour survoler ['ensemble des heronnieres pour un budget de 53,384$ (tableau 1). Nous n'avons pas depasse les sommes disponibles puisque le Service canadien de la faune a defrays une partie des coats d'inventaire des colonies du couloir fluvial. Toutefois, it faudrait prevoir pour ran 2002, prochaine armee d'inventaire, un budget d'environ 60,000$ compte tenu que les coins de location d'aeronef seront sOrement a Ia hausse, et que Ion devrait inclure le sud de Ia region 10. II serait egalement avantageux de

proceder a l'inventaire des nids de pygargue a tate blanche en meme temps que l'inventaire des

heronnieres. En effectuant ces deux inventaires simultanement nous pourrions economiser sur les

coats de &placement en aeronef.

20

5. REMERCIEMENTS

Get inventaire a ete realise en collaboration avec le personnel des Services d'amenagement et d'exploitation de Ia faune des directions regionales suivantes: Alain Pelletier de Ia region 01; Gilles Lupien, region 02; Jean-Luc Brisebois, region 03; Jean-Yves Grenier, region 04; Alain Lussier, region 05; Pierre Bilodeau, region 06; Daniel St-Hilaire, region 07; Nancy Delahaye, region 08;

Daniel Dorais, region 09 ; Marc Belanger, region 11 ; Mario Leclerc, region 12 ; %jean Dumas, region 14 ; Michel Bedard, region 15 et Martin Leveille, region 16. A toutes ces personnes, nous adressons nos remerciements ainsi qu'a Michel Lepage du Service de la faune terrestre pour ses informations pertinentes lors de la preparation de l'inventaire et pour la revision de ce document.

Nous voudrions egalement souligner la participation de Jean Rodrigue du Service canadien de Ia faune pour les donnees foumies lors de I'inventaire des heronnieres des Iles de Ia Madeleine au debut juillet et pour le financement d'une partie des couts d'inventaire de ces colonies.

6. BIBLIOGRAPHIE

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11

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Moyen Fort Vulnerabilite au derangement : Faible

Source de derangement :

Perturbation lors du survol :

D4nombrement Observateur 1 Observateur 2 Resultat retenu

1" 2.

1" 2e Localisation Mercator

Coordonnees : latitude : longitude :

Altitude de vol : Distance laterale:

Photo no :

Nombre de nids occupes : Nombre de nids non-occ.:

Total de nids

Espece(s)presente(s)

Description habitat

Composition vegetale: Feuillus % Resineux % Arbres morts Emplacement : Etang

a

ANNEXE

Fiche d'inventaire d'une heronniere

NUmero d'habitat :03 Numero d'inventaire:

Date d'inventaire : 1997 Carte : Toponymie :

Nombre de jeunes par nid :

Nom navigateur : Nom observateur

Nom pilote : Compagnie :

24

Tableau 1. Nombre de sites, ainsi que les budgets prevus et utilises pour I'inventaire des heronniores en 1997.

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18 3,0 14 6h05 *3,446

02 14 2,0 16(6) 4h30 2,575

03 5 2,0 7 2h05 1,198

04 12 3,0 12 3h35 2,160

05 21 3,0 21 2h.40 1,633

06 2 1,0 2 Oh30 388

07 82 8,0 90 17h30 12,563

08 38 7,0 39 15h50 9,292

09 20 4,0 20 9h30 *5,325

11 15 3,0 14 3h55 *2,254

12 7 2,0 12 5h25 *3,089

14 6 2,0 8 2h00 1,150

15 51 6,0 50 9h05 5,915

16 16 4,0 18 4h10 2,396

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*Le service canadien de la faune a defrayd la moitie des coats pour les regions 01,09 et 11 ainsi qu'une partie pour la region 12.

( ) Nombre de bihoraies

Tableau 2. Nombre de heronnieres apparaissant au plan des habitats en 1989, en

comparaison avec le nombre de sites inventories et le nombre de heronnieres repondant a la definition reglementaire en 1992 et 1997 (plus de cinq nids actifs).

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11

10 2 7 4 1 73 20 3 11 5 2 29

5

11

12 2 10 19 1 95 38 11 15 5 3 52 11

9 7 1 6 4 1 41 27 9 8 4 2 21

7

14 16 7 12 19 1 85 39 20 14 13 8 55 20

9 7 2 8 7 1 39 28 10 4 3 4 26

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Tableau 3. Nombre total de nids et nombre moyen de nids occupes par heronniere, par region administrative, en 1989, 1992 et 1997.

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01 11

9 9 656 292 176 59,6 32,4 19,6

02 10 7 7 797 545 369 79,7 77,9 52,7

03 2 1 2 160 103 19 80,0 103,0 9,5

04 7 6 8 287 364 376 41,0 60,7 47,0

05 4 4 7 99 83 105 24,7 20,7 15,0

06 1 1 1 463 200 251 463,0 200,0 251,0

07 73 41 39 852 722 566 11,7 17,6 14,5

08 20 27 28 352 671 847 17,6 24,8 30,3

09 3 9 10 120 238 176 40,0 26,4 17,6

11 11 8 4 432 134 92 39,3 16,7 23,0

12 5 4 3 81 179 89 16,2 44,7 29,7

14 2 2 4 871 1310 828* 435,5 655,0 207,0

15 29 21 26 438 286 393 15,1 13,6 15,1

16 5 7 9 431 450 353 86,2 64,3 39,2

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*Decompte partiel et estimation du nombre total de nids pour la heronniere de Grande Ile.

Nombre de nids /heronniere

700 - 600 - 500 - 400 - 300 - 200- 100 - 0

1989 II 1992 0 1997

MEIMIti.

14 15 16 Total

Figure 2. Nombre moyen de nids par heronniere, par region administrative, en 1989, 1992 et 1997.

ran Mil I rall" I RA I mml!eme• ramern

1 2 3 4 5 6 7 8 9 11 12

Region administrative

Figure 3. Nombre total de nids occupes par heronniere, par region administrative, en 1989, 1992 et 1997.

Nombre total de nids

7000 - 6000 - 5000 - 4000 - 3000 2000 - 1000

0

1989 El 1992 01997

Es11171

I I

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1 2 3 4 5 6 7 8 9 11 12 14 15 16 Total

Region administrative

Tableau 4. Distribution des heronnieres de plus de cinq nids en 1989, 1992 et 1997, par type d'habitat et par classe d'abondance.

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Etang

54 29 31 24 25 23 6 4 6 1 2 - 85 60 59

castor

Ile 12 11 14 21 20 28 15 17 16 13 16 13 61 64 71

(33%) (44%) (450/0)

Riverain/ 11 7 10 9 7 9 7 4 6 10 5 2 37 23 27

Forestier

—

Classe d'abondance A= 54 10 nids 13= 11 a 25 nids

C= 26 a 50 nids

D= 51 nids et plus