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La forêt domaniale et le monde d aujourd hui

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Academic year: 2022

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HAL Id: hal-03534796

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Submitted on 19 Jan 2022

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La forêt domaniale et le monde d’aujourd’hui

- [.]office National Des ForÊts Paris

To cite this version:

- [.]office National Des ForÊts Paris. La forêt domaniale et le monde d’aujourd’hui. Revue forestière

française, AgroParisTech, 1970, 22 (S), pp.766-773. �10.4267/2042/20466�. �hal-03534796�

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IMMERIEN

LA FORÊT DOMANIALE

ET LE MONDE D'AUJOURD'HUI"'

Class. Oxford 907 : 922.1

Jamais sans doute une civilisation n'aura à la fois autant menacé la nature et autant désiré cette nature . Jamais donc on n'aura autant parlé de sa protection.

A l'origine et encore au siècle dernier, la notion de protection de la nature recouvrait essentiellement une idée de conservation de certaines espèces rares ou en voie de disparition dans un but scientifique.

Puis elle a subi diverses évolutions, allant toutes dans le sens de son extension.

A la notion de conservation d'espèces, s'est peu à peu substituée chez les scientifiques celle de maintien d'associations végétales et animales vivantes.

Parallèlement le public avait tendance à y superposer le milieu dans lequel évoluent les espèces et à lui assimiler un certain concept de paysage naturel.

Actuellement nous assistons à une véritable prise de conscience de l'opinion publique et à sa sensibilisation devant certaines atteintes portées au milieu naturel (incendie de forêt, pollution du Rhin) ; ce phénomène paraît résulter, non plus de préoccupations scientifiques ou culturel- les, mais de véritables besoins physiologiques et psychiques de l'homme d'aujourd'hui . Il s'agit là sans doute d'une réaction de la société du XX'' siècle devant la privation accélérée de ce qu'elle ressent comme « nature » : grands espaces forestiers, vastes prairies verdoyantes,

rivières pures, littoral sauvage, etc . ..

Aussi la protection de la nature doit trouver désormais sa place dans l'aménagement du terri- toire, s'insérant dans la notion nouvelle « d'environnement ».

Elle nécessite des actions de portée générale ayant un effet de masse, les interventions parti- culières ayant un effet d'exemple et d'incitation paraissant insuffisantes devant l'ampleur des agressions de la vie moderne et eu égard à la sensibilisation du public.

De toutes façons, actuellement la notion de protection de la nature est indissociable de son aménagement en vue d'une meilleure connaissance des richesses naturelles et à titre d'élément fondamental dans la recherche d'une civilisation du « mieux vivre » succédant à celle du

bien être ».

(1) Cet article représente la quasi-intégralité de la première partie d'un rapport présenté au Conseil d ' admi- nistration de l'Office par le Directeur général, le 19 mars 1970.

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La forêt domaniale et le monde d ' aujourd 'hui

LA FORET ET LA PROTECTION DE LA NATURE Le rôle de la forêt dans l'assainissement du milieu

L'arbre joue un rôle très important en matière de lutte contre les pollutions atmosphériques.

En particulier, grâce à une de ses fonctions vitales, la photosynthèse, il absorbe du gaz car- bonique et dégage de l'oxygène dans l'air ambiant : on a pu ainsi calculer qu'un hectare de forêt assimile annuellement 5 à 10 tonnes de carbone et libère 10 à 20 tonnes d'oxygène.

L'ensemble de la forêt française fixe donc en carbone plus que la consommation du pays sous forme de produits pétroliers et charbonniers, soit une centaine de millions de tonnes annuelle- ment.

A cette action chimique, s'ajoute une action physique de fixation des poussières ; il a été calculé qu'un hectare de forêt peut ainsi retenir annuellement 30 à 80 tonnes de poussières qui se déposent sur les feuilles et sont ensuite entraînées au sol par les pluies.

On n'imagine pas en effet, en général, que le feuillage d'un hectare de forêt représente suivant l'espèce de 8 à 15 fois la surface au sol (la surface des aiguilles d'un hectare de futaies d'épi- céas atteint par exemple 150 .000 m2) . Ceci explique la fonction de retenue des eaux de pluie assurée par les frondaisons.

Mais l'arbre puise aussi dans le sol des quantités d'eau considérables qu'il rejette dans l'atmosphère, toujours par les feuilles sous forme de vapeur d'eau . La forêt apparaît comme une immense machine qui pompe l'eau du sol et l'évapore dans l'air par transpiration . Ici encore les chiffres laissent rêveurs : on estime qu'un hectare de hêtraie consomme de 2 .000 à 5 .000 tonnes d'eau par an et en évapore 2.000 . On a calculé que la hêtraie de Villers-Cotterêts, dans l'Aisne, alimente l'atmosphère ambiante de quelques 25 millions de m3 d'eau par an.

Ces données permettent d'apprécier l'importance de l'action des forêts non seulement sur l'épuration de l'air mais aussi sur la régulation du climat et du régime des eaux.

La forêt, élément fondamental de la protection de la nature

La forêt constitue d'abord une association vivante, animale et végétale où quantité d'espèces venues du fond des âges ont trouvé refuge.

C'est aussi, comme nous l'avons rappelé, l'auxiliaire nécessaire de l'équilibre climatique et hydrologique ou encore un agent efficace contre les érosions.

Si bien qu'en définitive, la protection de la nature épuivaut pour une large part à la pérennité des forêts.

La récente concentration urbaine et des modes de vie de plus en plus éloignés des besoins physiques de l'espèce humaine ont fait naître simultanément de nouvelles menaces sur les massifs boisés et un engouement presque passionnel pour les cadres de verdure.

Un problème se pose alors pour nous, comme pour tous les états dits développés, celui du rôle de la forêt pour la détente et l'accueil de grandes masses humaines ou pour le tourisme à ses divers degrés.

La politique à suivre en matière forestière sous l'angle de la protection de la nature peut dès lors se résumer en trois points :

1) Assurer la pérennité du patrimoine boisé existant ;

2) Augmenter ce patrimoine par la création de forêts nouvelles ;

3) Mise en oeuvre d'équipements d'accueil selon un programme respectant les autres objectifs et maintenant l'ambiance forestière.

Il convient à ce propos de rappeler que la forêt n'est pas un simple groupement d'arbres mais une biocénose complexe dont les éléments microscopiques et macroscopiques, animaux et végétaux ont des interactions multiples et vitales pour l'équilibre biologique de l'ensemble.

Sa fragilité est grande et, contrairement à l'opinion communément répandue dans le grand public, la forêt ne pousse pas toute seule et ne se perpétue pas toujours identique à elle-même si on la laisse évoluer au gré des seules forces naturelles ; elle évolue alors fréquemment vers des formations dégradées telles que le maquis, la garrigue ou la lande, voire le désert.

Il serait inexact de considérer comme loi générale la fameuse phrase de Chateaubriand : Les forêts précèdent les peuples, le désert les suit » . Si en effet certaines populations se sont avérées

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de terribles destructrices d'espaces boisés, en revanche, les massifs existants, et parmi eux les plus prestigieux, sont pour la plupart le résultat des soins séculaires que l'homme leur a ma- nifesté.

Aussi admettre des citadins motorisés en grand nombre dans ce milieu fragile est un constant compromis qui a ses limites, au-delà desquelles on ne pourrait qu'à prix d'argent maintenir un espace vert artificiel.

LA FORET DOMANIALE ET LES AUTRES FORETS SOUMISES

La forêt occupe une fraction relativement importante du territoire métropolitain : en gros, elle couvre 12 millions d'hectares correspondant à un taux de boisement de 22,5 °/o en moyenne.

Mais sa répartition est extrêmement variable suivant la physionomie des régions et départements, le taux de boisement allant de 3 °/o dans la Manche à 54 °/o dans le Var et 63 °/o dans les Landes.

Elle a dans certaines régions, comme dans les Landes de Gascogne ou en Sologne, une origine largement artificielle et, ailleurs, elle a été l'objet d'une sylviculture orientée depuis des siècles . Mais elle n'en constitue pas moins, aux yeux du public et des autorités scientifiques, la première de nos réserves de nature.

Les forêts soumises au régime forestier (propriété de l'Etat et des collectivités) représentent sensiblement le tiers du patrimoine boisé national soit 4 millions d'hectares et 7,5 °/o du ter-

ritoire. Sur cet ensemble géré par l'Office national des forêts, les forêts domaniales couvrent 1,6 million d'hectares, soit environ 3 °/o du territoire et 13 °/o de la forêt française.

PHOTO TOURING-CLUB

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La forêt domaniale et le monde d'aujourd'hui

Le rôle réel de la forêt soumise, singulièrement de la forêt domaniale, est néanmoins beaucoup plus important que les simples données de superficie pourraient le laisser supposer et ce pour de nombreuses raisons dont les principales méritent d'être rappelées :

— la beauté de ses peuplements forestiers, résultat d'une gestion assurée de longue date avec compétence et continuité par les agents des eaux et forêts ; la renommée des futaies de chêne de Bercé, Belléme ou Tronçais, celle de certaines sapinières et pessières des Vosges et du Jura a depuis longtemps dépassé le cadre de « l'hexagone » ;

— la qualité de ses équipements d'infrastructure (routes et sentiers notamment) qui en fa- cilitent la connaissance ;

— la valeur exceptionnelle de nombreux sites qu'elle occupe (littoral aquitain, Estérel, Ai- goual) ou de l'environnement qu'elle contribue à créer (forêts entourant Rouen, première cein- ture verte de la région parisienne ;

— le fait qu'elles sont largement ouvertes au public 'lors que les forêts privées lui sont fréquemment interdites.

L'ACTION DE L'ADMINISTRATION DES EAUX ET FORETS

L'un des grands mérites du Ministère de l'Agriculture et de l'administration responsable de- meurera d'avoir réussi à conserver intactes et même à développer et améliorer les forêts soumises en les défendant âprement contre les empiètements ou les utilisations du sol à d'autres fins, sous des prétextes économiques ou sociaux souvent momentanés eu égard à la durée requise pour la croissance des arbres et l'établissement d'une nature pérenne.

Cette action patiente, menée avec un esprit de continuité et un désintéressement remarquable s'est manifestée tout au long des siècles d'abord par des interventions de portée générale parmi lesquelles il convient de rappeler :

— la surveillance permanente visant à sauvegarder l'intégrité du domaine, action ingrate, parce qu'impopulaire et peu spectaculaire ;

— la protection des peuplements contre leurs ennemis divers (insectes et parasites de tous ordres) et singulièrement contre le feu.

L'action de l'administration s'est ensuite manifestée par des interventions protectrices de caractère particulier dont les plus importantes ont consisté à utiliser la forêt pour le maintien

des équilibres physiques . Il s'agissait essentiellement de la protection des sols et de l'eau contre les effets des érosions torrentielles ou éoliennes.

On ne peut passer sous silence à cette occasion l'ceuvre commencée à partir de la seconde moitié du siècle dernier en matière de fixation des dunes littorales et de restauration des ter- rains en montagne.

Ces travaux ont abouti à la constitution de grandes forêts nouvelles de protection, elles mêmes fragiles, et dont le maintien en état nécessite des soins constants.

Enfin dans ce souci de protection de la nature manifesté par l'administration, mentionnons éga- lement : l'inscription à l'inventaire des sites et le classement de nombreuses portions de forêts soumises ainsi que l'institution de réserves naturelles intervenues dans le cadre de la législa- tion sur les sites (loi du 2 mai 1930 modifiée et complétée notamment par la loi du 1" juillet

1957).

LES ACTIONS NOUVELLES FONDAMENTALES

La continuation des actions traditionnelles précédemment rappelées constitue bien évidemment la première mission de l'Office ; il en résulte pour lui une ardente obligation ».

Il en est de même de certaines actions nouvelles qui avaient pris naissance peu avant la créa- tion de l'Office mais dont le développement a pris une grande ampleur depuis, l'établissement s'étant attaché à faire preuve en ces circonstances d'un dynamisme tout particulier.

Elles s'exercent dans trois directions principales :

— l'équipement récréatif des forêts soumises,

— la création de nouveaux espaces verts forestiers,

— la protection de la faune .

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L'équipement pour l'accueil des forets soumises.

Dans le cadre de l'aménagement du territoire, la part de l'effort national consacrée aux activités de loisirs ne cessera d'augmenter . Sous cette perspective, non seulement la sauvegarde des ressources naturelles, mais leur aménagement pour le plus grand bien de tous, devient une préoccupation essentielle.

Pour les forêts publiques, le rôle nouveau qu'elles sont appelées à prendre a fait l'objet, dès 1964, d'une instruction du Ministre de l'Agriculture dont les principes méritent d'être rappelés

— les forêts soumises doivent s'ouvrir à un hôte qui doit y être accueilli et non plus seu- lement toléré ;

— c'est au service forestier qu'il appartient de prendre et de conserver l'initiative dans ce domaine ;

— la forêt domaniale ne doit pas devenir un « Luna-Park « mais conserver son caractère d'espace naturel apparemment sauvage si apprécié du public ;

— enfin le problème de l'équipement touristique doit être posé pour chaque massif et résolu dans le cadre de son aménagement proprement dit.

Depuis l'intervention de la loi du 23 décembre 1964 créant l'Office national des forêts, la poli- tique touristique à suivre dans les forêts soumises continue d'être définie par l'administration, mais elle est mise en oeuvre par l'établissement.

Dans le cadre ainsi tracé, l'Office oriente son action selon trois principes essentiels :

— le premier, c'est que la règle générale est celle d'un équipement diffus, très discret routes et chemins forestiers de promenade, emplacements de halte ou de pique-niques, parkings disséminés, installations de propreté camouflées et signalisation se fondant au décor, sentiers pour piétons et pistes cavalières, zones de silence doivent en constituer les éléments de base

— le deuxième, c'est que les gros équipements doivent être exceptionnels . Ce sera le cas du plan d 'eau aménagé en vue de la pratique des sports nautiques et non plus seulement de la pêche ou du seul point de vue de l'agrément du site . Ce sera le cas encore d'un équipement sportif dense, de la base de plein air et de loisirs installée s'il y a nécessité impérative se combinant avec l'utilisation optimum d'un site privilégié.

— le troisième, c'est que l'on doit pouvoir avec précaution s'engager dans une politique d'installations d'accueil correspondant à ce qu'attend aujourd'hui le visiteur quelle que soit sa catégorie sociale . Ce n'est pas parce qu'un lieu d'accueil, de repos, de restauration est en forêt, qu'il ne doit pas apporter le confort, la qualité, l'hygiène.

La doctrine définie par l'administration est que ces équipements d'intérêt général doivent être financés par l'Etat d'une part, par les collectivités locales et organismes divers qui en bénéfi- cient, d'autre part.

La progression des programmes de travaux lancés en forêt domaniale permet de juger des efforts accomplis :

— de 1959 (année de démarrage) à 1965, les programmes ont oscillé entre 1 et 2,75 millions de F par an ;

— de 1966 à 1968, ils ont été de 8,5 à 12 millions pour atteindre en 1969 le record de 19 millions de F, la part de financement des collectivités dépassant nettement 50 °Io.

Les mesures d'austérité budgétaires vont se traduire malheureusement par un très net ralen- tissement en 1970 (prévisions 10 millions) ; une reprise importante est à espérer dès 1971.

Précisons que dans les autres forêts soumises, les réalisations ont représenté ces dernières années sensiblement le quart de celles effectuées en forêt domaniale.

La création de nouveaux espaces verts forestiers.

II a été rappelé que c'était là un des points importants de la politique forestière vue sous l'an- gle de la protection de la nature.

Cette action s'est trouvée limitée par le coût élevé des opérations d'installation artificielle de boisements, d'autant qu'au prix important des travaux, il y a lieu d'ajouter en général les frais d'acquisition des terrains par l'Etat ou les collectivités.

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PHOTO STEFANI

Le seul exemple vraiment massif est le boisement du littoral Languedoc-Roussillon . Les travaux visent à améliorer l'environnement des stations touristiques en cours d'installation ; ils ont com- mencé modestement en 1963 pour atteindre un rythme de croisière à partir de 1966 (4 millions de travaux par an) . Ils sont financés sur fonds d'Etat et réalisés par l'Office aux termes d'une convention : 1 .500 ha de boisements nouveaux ont ainsi été créés avec l'infrastructure indispensa- ble (chemins notamment) en plus de l'équipement proprement dit des stations en espaces verts urbains.

Les mesures d'austérité budgétaires se sont traduites là aussi par un ralentissement du rythme des travaux dès 1969.

La protection de la faune.

La faune sauvage existant naturellement en forêt constitue un de ses attraits.

Elle mérite donc d'être protégée, mais cette protection ne doit pas s'exercer sans nuances, la prolifération incontrôlée de certaines espèces de gibier (cervidés notamment) pouvant compro- mettre la pérennité de l'état boisé .

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A l'inverse, une pratique trop libérale de la chasse, sport en développement constant en liaison avec l'expansion des activités de loisirs, pourrait aboutir à la disparition du gibier.

Le forestier n'est toutefois pas démuni en face de cette situation délicate pour tenter d'obte- nir les équilibres souhaitables entre la forêt et les animaux sauvages d'une part, le gibier et les chasseurs d'autre part.

Les dispositions relatives au « plan de chasse ,, permettent de réaliser un exercice contrôlé de la chasse.

La constitution de réserves de chasse ,> est de nature à assurer la protection des espèces menacées ou l'acclimatation d'espèces nouvelles en vue de leur dissémination.

Il est bon de rappeler que les réserves de chasse assises en forêt domaniale couvrent 160 .000 hectares (dont 30 .000 hectares de réserves nationales ») sur un total de 450 .000 hectares pour l'ensemble du territoire national boisé ou non.

Une action éducative est aussi nécessaire dans ce domaine comme dans tant d'autres ; elle se manifeste notamment par l'installation dans certains massifs de parcs ou enclos à animaux sauvages >, destinés à permettre l'observation de la faune par le public . Ce genre de réalisation est en général très bien accueilli et obtient un grand succès . De tels enclos ont été réalisés en forêt de Roumare près de Rouen et à Breuil-Chenue dans la Nièvre ; d'autres sont en cours d'installation (notamment en forêt de Rambouillet).

Enfin l'Office a instauré depuis deux ans une politique d'amélioration cynégétique (affoura- gements, cultures à gibier, aménagements de points d'eau, lâchers de gibier . . . etc . . .) tant dans les réserves que dans les lots où la chasse est exploitée ; cette action commence à porter ses fruits et se traduit par l'amélioration qualitative et quantitative de la faune des forêts doma- niales.

L'APPORT ORIGINAL DE L'OFFICE NATIONAL DES FORETS EN MATIERE D'INTERVENTIONS NOUVELLES

L'urbanisation croissante aux abords des grandes agglomérations et le développement d'une fréquentation touristique dense font peser sur certains massifs forestiers des pressions particu- lièrement lourdes génératrices de leur destruction.

Devant cette situation l'Office s'est refusé à adopter l'attitude négative consistant à se canton- ner dans un rôle étroit de gestionnaire traditionnel de la forêt domaniale qui aurait eu fatalement pour conséquence de laisser passer dans d'autres mains les zones menacées.

L'intérêt bien compris de la forêt exigeait que les équipements inéluctables soient mis en oeuvre par les forestiers donc par l'Office.

Allant au-delà, l'établissement souhaitait également être associé étroitement à toutes les actions d'aménagement du territoire intéressant la forêt et l'espace naturel.

La loi du 23 décembre 1964 pose sans ambiguïté le principe que : « l'établissement peut être chargé, en vertu de conventions passées avec l'Etat et les collectivités publiques, de la réali- sation d'opérations de gestion, d'études, d'enquêtes et de travaux en vue de la protection, de l'aménagement et du développement des ressources naturelles et notamment des ressources forestières ».

Le décret du 7 décembre 1965 a même étendu ce domaine conventionnel aux études et travaux dont la réalisation serait confiée à l'Office par des personnes privées.

Son statut d'établissement public permet à l'Office national des forêts de mettre en oeuvre les directives générales de l'administration de façon très complète . Son intervention au titre des missions d'intérêt général que lui a confiées la loi — application du régime forestier, gestion et équipement du domaine privé — est en effet prolongée par les services qu'il peut rendre par voie conventionnelle à l'administration et aux maîtres d'ouvrages.

Ainsi non seulement l'établissement doit mettre en oeuvre toutes les interventions en forêt domaniale, mais par la force des choses et par la qualité des services rendus il a vocation à être le maitre d'oeuvre des interventions dans les forêts des collectivités publiques.

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Par la voie des conventions, un domaine encore plus vaste lui est ouvert . II peut utiliser des crédits d'origine différente ; il dispose, sur l'ensemble du territoire, de cadres et personnels qualifiés. Enfin nul autre maître d'oeuvre n'est à même de mieux concilier l'aménagement non forestier avec les impératifs de la sylviculture.

Entrant résolument dans cette voie, l'Office depuis sa création a effectué de nombreuses missions comportant études, direction et réalisation de travaux, un rôle de conseiller technique de promoteurs publics ou privés, une participation aux organismes chargés de définir des partis d'aménagement, ceci bien entendu dans les domaines entrant dans ses compétences, savoir la protection et la mise en valeur de l'espace naturel.

On peut plus particulièrement noter, pour illustrer cette nouvelle orientation, l'importance prise par l'Office dans l'établissement des parcs naturels régionaux, dans l'aménagement de la Côte aquitaine et dans l'équipement en espaces verts et forestiers de la Région parisienne.

Ainsi apparaît bien le rôle croissant du forestier et notamment de l'Office national des forêts dans une politique active de protection de la nature.

Mais plus encore, c'est l'importance du rôle de la forêt qui s'impose et plus particulièrement de la forêt domaniale . Cette forêt est un point d'ancrage d'une politique de sauvegarde de l'es- pace naturel . A l'abri des risques de la propriété privée, assurée de sa pérennité au-delà des générations, elle est un rempart sur lequel il convient de veiller avec soin . Elle devrait également pouvoir être un point de départ d'une politique plus ambitieuse de constitution de grands en- sembles domaniaux nouveaux . Mais cela est une autre affaire.

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