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ERREUR SUR LA PERSONNE de Jacques Julien!

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Texte intégral

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Mis à jour 2019, le 18 novembre.

Lot n°24

1

er

propriétaire du lot 24 : Jacques Julien en 1673.

2

e

propriétaire : Pierre Babie sieur Dupéron,

gendre de la seigneuresse Marguerite Hertel.

Note : dans tous les documents de l'époque Jacques Julien ne porta jamais le surnom «le Dragon» et ne savait pas signer son nom.

ERREUR SUR LA PERSONNE de Jacques Julien !

Jacques Julien (Jullien), de Saint-François, n'était pas le soldat surnommé

«le Dragon» du régiment de Carignan. Il fut recensé en 1666 alors que les soldats ne pouvaient l'être. Le soldat «dit le Dragon» de ce régiment ne pouvait qu’être Jean Donet (ou Daunais) dit le Dragon, de la même époque.

Le Jacques Julien de Saint-François, arrivé au Canada en 1665, ne porte jamais le surnom de guerre «le Dragon» dans les archives : aucun des quelques 16 documents qui le mentionnent et qui sont conservés dans les archives n'associent son nom au surnom «le Dragon». Rien donc ne permet d'affirmer qu'il fut le soldat surnommé «Le Dragon» de la compagnie Laubias du régiment de Carignan surtout parce qu'il figure sur le recensement de 1666. À cause de cette seule inscription sur le recensement de 1666 il ne peut plus être considéré comme l'un des soldats du régiment de Carignan-Salières. Le reste de ce texte ne fait que confirmer son exclusion du régiment.

Trois soldats ont porté le surnom Dragon ou Le dragon

«Le Dragon» fut le surnom d’un seul soldat à l'époque du régiment de Carignan : Jean Donet dit Le Dragon, un soldat de la compagnie Laubias du régiment de Carignan; Pierre Ratel, originaire de Rouen, a porté le surnom de «dit Dragon» et non «le Dragon»; on associerait le Jacques Julien de Saint-François au surnom

«le Dragon», parce qu'un autre Jacques Julien au début du 18e siècle a porté le surnom «le Dragon» mais à Montréal et au siècle suivant. L'erreur d'attribuer le surnom Le Dragon au Jacques Julien de Saint-François s'est perpétuée parce qu'on a cité des ouvrages en histoire qui n'avaient pas vérifié les sources dans ce cas précis. Cette erreur née de la confusion entre deux Jacques Julien, l'un au 17e siècle l'autre au début du 18e siècle, persiste toujours.

Jean Donet (Daunais, Donais etc) dit le Dragon,

le véritable soldat dit Le Dragon du régiment de Carignan.

Le soldat surnommé «le Dragon», de la compagnie de Laubias du régiment de Carignan, est le soldat Jean Donet dit le Dragon qui fut condamné le 10 juin 1669 avec Pierre Audouin dit Sansoucy* à l'amende et à faire des excuses à M. Quentin Moral, juge du Cap-de-la-Madeleine, pour violences qu'ils lui avaient faites (Pierre-Georges Roy, Ordonnances, commissions, etc., pages 53-55, Commissions et ordonnances des gouverneurs et intendants, Vol.1, p.90).

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1669-06-10. «Ordonnance de M. Bouteroue qui condamne Jean Donet dit le Dragon et Pierre Audouin dit Sansoucy à l'amende et à faire des excuses à M. Quantin Moral, juge du Cap de la Magdeleine, pour violences à lui faites**

Veu par nous Claude de Bouteroue, coner du Roy en ses conseils intendant de la Justice, police et finances en la Nouvelle-France isle de Terre Neuve et Acadie, le procès-verbal de Mons. Quantin Moral, juge du Cap de la Magdeleine, contenant les violences à luy faites et a son huissier par les nommez Jean Donet dit le Dragon et Pierre Audouin dit Sans Soucy, decret par nous decerné contre eux sur interrogatoire desdits Dragon et Sans Soucy contenant les cognaissances et d'interrogations, ouy ledit juge nous commis auquel le tout a esté communiqué de notre ordonnance, nous avons condamné et condamnons lesdits Donet dit le Dragon et Audouin dit Sans Soucy de comparoir en l'audience du Cap le juge tenant le siege et là en presence de ceux qui y pourront estre mandez par ledit juge recognaistre à genouz que temerairement et insolament ils ont résisté à son commandement et luy ont fait violence, declarer qu'ils luy en demandent pardon, et en outre en dix livres d'amende chacun applicable moitié à l'église et l'autre aux necessitez du siege du Cap et jusques au payement d'icelles tiendront prison, leur faisons deffences de recidiver.

Donné à la Touche le 4e juin mil six cent soixante et neuf. Par mondit seigneur l'intendant, Boucherat.

La presente ordonnance a esté lueue par moy greffier en plaine odience là où estaient presents les nommés Jean Donet dit le Dragon et Pierre Audouin dit Sans Soucy, à genoux ont demandé pardon au juge de ce lieu.

Faict par moy greffier en la juridiction seigneuriale paroisse du Cap de la Magdeleine ce dixe jourde juin mil six cent soixante et neuf. Cusson, greffier. »

* Pierre Audouin, soldat du régiment de Carignan selon migrations.fr

** le 4 juin précédent.

On connaît aussi l'acte de vente d'une terre par «Jean Donet dit le Dragon» à Noël Laurence le 25 avril 1670, passé dans le fort de Sorel en présence de M. de Saurel, M. Peltier, Pierre Huynan dit La Forge, Antoine Béthune dit Lataille et Nicolas Pion dit La fontaine. Cette vente est citée à la page 48 de l'ouvrage de l'abbé Azarie Couillard-Després, Histoire de Sorel, Les Éditions Beaudry & Frappier, Sorel 1926, sans mention cependant du nom du notaire qui aurait été Antoine Adhémar. Mais cet acte est absent du répertoire et des minutes d'Adhémar : il est à espérer qu'une copie se trouve dans le fonds Azarie Couillard-Després conservé aux Archives nationales de Québec. Il a reçu le scapulaire du Mont-Carmel 25 septembre 1665 à Québec.

Pierre Ratel (Ratelle) dit Dragon, mais non «le Dragon».

Enfin un dénommé Pierre Ratel, originaire de Rouen, aurait porté le surnom de «dit Dragon», et non «le Dragon», puisque sa fille Marie-Anne s'est mariée sous le patronyme Ratelle dit Dragon le 3 février 1688 à Sorel avec Pierre Énaud dit Canada qui fut soldat dans le régiment de Carignan. On ne trouve son nom associé à Dragon dans aucun document de l'époque. Seule sa fille a porté ce surnom une seule fois dans les documents d'archives. Pierre Ratel est né vers 1637 à Rouen en France et est décédé vers 1690, probablement à Repentigny. Il s'est marié à Marie Lemaire le 28 décembre 1669 à Montréal, après avoir passé un contrat de mariage le 20 décembre précédent devant le notaire Bénigne Basset. Ils ont eu les trois enfants qui suivent : 1- Marie-Anne Ratelle-Dragon baptisée à Montréal le 12 novembre 1670 et mariée à Pierre Énaud le 3 novembre 1688 à Sorel, 2- Gilbert Ratel né le 17 novembre 1672 à Repentigny et 3- Pierre Ratel né le 25 juillet 1674 à Repentigny, marié à Antoinette Verger-Desjardins le 8 novembre 1698 à Repentigny et inhumé le 15 juillet 1744 à Contrecœur. Pierre Ratel père est mentionné au recensement de 1681 dans la seigneurie de Repentigny où il était établi avec sa famille. On ne connaît pas de circonstances où il aurait porté son surnom et rien n'indique qu'il aurait fait partie du régiment de Carignan bien qu'il en soit contemporain.

L'autre soldat Jacques Julien : il appartenait à la génération suivante et il était l'unique Jacques Julien dit le Dragon : il est né vers 1679 en France et

s'est marié en 1709 à Montréal. Il savait signer son nom.

Jacques Julien dit le Dragon, né vers 1679, soldat de D'Esgly à l'époque de son mariage en 1709. Fils de Louis Julien et de Marguerite Dufresne de la paroisse Saint-Michel de Puylaurens, (Puylauriens, Languedoc) évêché de Carcassonne, d'après l'acte de mariage de 1709 à Montréal. Marié à Marie-Barbe Dupont*, veuve de Pierre Pinel, le 21 mai 1709 dans la paroisse Notre-Dame à Montréal. Il habitait à Pointe-Claire en 1708.

Plusieurs documents de l'époque l'identifient avec son surnom Le Dragon.

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En 1718, Jacques Julien dit le Dragon, résidant à Pointe-Claire (île de Montréal), présent au mariage de sa belle-fille.

Mariage de Marie Josephe Pinel, fille de Jean Pinel et fille de Marie-Barbe Dupont, avec Michel Couillaud le 2 février 1718 à Pointe-Claire, île de Montréal.

« Le deuxieme fevrier mil sept cent dix huit j'ai soussigné prêtre faisant les fonctions curiales de la paroisse de Ste- Anne au haut de l'isle de Montreal apres avoir publié un banc du present mariage ce même jour desdit mois et an et ny aiant paru aucun empechement et aiant recû la dispence des deux autres bancs accordés par Monsieur De la goudalie grand vicaire de Monseigneur apres avoir pris les consentement des parties et parents j'ay donné la benediction nuptiale a Michel La RocBrune demeurant en cette paroisse aagé de ving et quatre ans fils de feu philbert La RocBrune habitant de contrecoeur et de Suzanne St. George ses pere et mère d'une part et Marie Joseph pinel aagé de seize ans demeurant en cette paroisse fille de feu Jean pinel habitant de St. Augustin de Marie Barbe Dupont remariée en secondes nopces a Jacques Julien dit Le Dragon habitant de la parroisse de St. Joachim de la pointe claire ses pere et mere dautre part ledit mariage a êté fait en presence d'Antoine Dailleboust ecuyer Sr. de Manteth fils de Louis Dailleboust ecuyer Sr. de coulonge officier dans les troupes demeurant a sa terre du haut de l'isle de Montreal, de Louis La RocBrune meunier du haut de ladite isle de montreal, de Jacques charlebois habitant de cette parroisse, de Joseph Ladouceur aussi habitant de cette parroisse de Jacques Julien dit Le Dragon habitant de (mots rayés) la paroisse de la pointe claire lesquels ont declarés ne scavoir signer de ce interpellés suivant lordonnance a la reserve desdit. Antoine Dailleboust et de Jacques Julien qui ont signes avec moy. De Breslay faisant les Fonctions curiales + frere du dit epoux Manthey Trois mots raiés

jacques julien D. B. M JJ ».

Le véritable et unique Jacques Julien dit le Dragon achète un fief en 1725

Jacques Julien dit Le Dragon acheta en 1725 le fief de Brucy dans l'île Perrot, de Jacques Charbonnier qui l'avait acquis de la veuve d'Antoine La Fresnaye de Brucy.

CONCLUSION

En conclusion il semble bien évident que le soldat Jacques Julien de Montréal portant le surnom de guerre «le Dragon» et marié à Montréal en 1709 ne pouvait pas appartenir à la génération précédente, c'est-à-dire du régiment de Carignan. Ce Jacques Julien, de Montréal, fut le seul Jacques Julien associé clairement au surnom Le Dragon mais au début du 18e siècle à Montréal : il serait né quelque trente ans après le dénommé Jacques Julien de la seigneurie de Saint-François.

Le Jacques Julien de Saint-François (ou cadet du régiment de Carignan) est arrivé en même temps que les dernières compagnies du régiment à Québec : on le sait par son acte d'abjuration de la foi calviniste.

Le seul et véritable soldat dit Le Dragon du régiment de Carignan-Salières ne peut être que Jean Donet (Donais, Daunais) dit Le Dragon, compagnon de Pierre Audouin dit Sansoucy, tous deux de la compagnie de Laubias. Ce soldat Donet a clairement porté le surnom Le Dragon en au moins deux occasions et on le dit compagnon d'un soldat de la compagnie de Laubias du régiment de Carignan, ce qui devrait amplement suffire à admettre Jean Donet comme étant le soldat surnommé le Dragon du régiment de Carignan.

Le temps est venu d’accueillir le véritable Jacques Julien sans surnom de la seigneurie Rivière Saint-François.

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Chronologie de Jacques Julien

habitant de la seigneurie de la Rivières Saint-François Natif de Dieppe en Normandie

-1643-02-03 à Dieppe, Saint-Rémy : baptême de Jacques Julien, fils de Jean Jullien et de Thoinette Collin, paroisse Saint-Rémy, à Dieppe, Seine-Maritime, en Normandie. «Le 3 fut bapt Jacques fils de Jean Jullien et Thienete Folin...» (Vue 140 paroisse Saint-Remy, dans Baptême 1626-1652 cote 3E 0999). En 1665 en Nouvelle France il est dit originaire de l'évêché de Rouen. Thienette est le diminutif d'Étiennette. Le véritable nom de la mère serait Thoinette Collin. Voir le paragraphe qui suit.

Son frère fut baptisé le 27 juillet 1641 à Dieppe (paroisse Saint-Rémy). Dans l'acte de baptême de ce frère, en date du 27 juillet 1641, le nom de la mère est clairement lisible comme étant Thoinette Collin (Vue 126 côté gauche, de BMS 1634-1644 cote 4E 263).

Les Julien au 17 e siècle.

à Dieppe, Seine-Maritime, en Normandie

La famille de Jacques Julien en France

Ses parents : Jean Julien et Thoinette Collin mariés vers 1637 Sa fratrie connue :

1 - Madeleine Julien bapt. 26 avril 1637 vue 94 de BMS 1634-1644 4E 263 Saint-Rémy Dieppe 2 - Jean Julien bapt. 26 juillet 1641, fils de «Jean Jullien et Thienette Collin», vue 126 de BMS 1634- 1644 4E 263 Saint-Rémy Dieppe

3 - Jacques Julien bapt. le 3 février 1643, vue 140 de Baptêmes 1626-1652 3E 00999, paroisse Saint-

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Rémy de Dieppe ; fils de Jean Jullien et d'Anthoinette Collin; domestique de Nicolas Crevier dit Bellerive puis censitaire de Jean Crevier sans la seigneurie de la Rivière Saint-François en Nouvelle- France (Canada). Marié avec Anne Labrecque à Trois-Rivières le 12 août 1685. Tué en 1689 dans la seigneurie de Saint-François lors d'une attaque des Iroquois (Agniers) de la rivière Mohawk (NY).

L’année de son baptême correspond { l’âge qu’il a déclaré { deux reprises au Canada :

Baptême de Jacques Julien à Dieppe, Seine-Maritime.

-1643-02-03 à Dieppe, Saint-Rémy : baptême de Jacques Julien, fils de Jean Jullien et de Thoinette Collin, paroisse Saint-Rémy, à Dieppe, Seine-Maritime, en Normandie.

« Le 3 fut bapt Jacques fils de Jean Jullien et Thinete Folin ...»

(Vue 140 (gauche), paroisse Saint-Rémy, dans Baptêmes 1626-1652 cote 3E 0999).

En 1665 en Nouvelle France il est dit originaire de l'évêché de Rouen. Thinette est le diminutif d'Étiennette. Le nom de la mère est en fait Thoinette Collin (Anthoinette Collin ou Follin). Voir le paragraphe qui suit.

Son frère fut baptisé le 27 juillet 1641 à Dieppe (paroisse Saint-Rémy). Dans l'acte de baptême de ce frère, en date du 27 juillet 1641, le nom de la mère est clairement lisible comme étant Thoinette Collin (Vue 126 côté gauche, de BMS 1634-1644 cote 4E 263).

L’année probable de son arrivée au Canada : 1666.

Première mention de Jacques Julien

dans les archives canadiennes et québécoises : 25 février 1667 (voir cette date plus bas).

Le mariage de Jacques Julien dans le texte du PRDH Date : 12 août 1685.

Son âge : 42 ans

En gras : le texte du PRDH (en italique)

m : mâle f : femelle p : présent

Le marié : 01 Jacques Julien » m p (conjoint de 02) La mariée : 02 XXXXX p f (conjointe de 01)

La mère du marié : 03 Antoinette Jolliet, f (mère de 01)

Le père du marié : 04 Jean Jullien (père de 01) m

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Acte incomplet

Église Saint-Rémy, Dieppe, Seine-Martime, Normandie.

Lithographie réalisée vers 1860 par Adolphe Maugendre.

(7)

Église Saint-Laurent à Dieppe par Pissaro. www.picturalissimo.com

-1665-10-05 : Québec, Jacques Julien reçoit le scapulaire du Mont Carmel. Pas de surnom Le Dragon.

-1665-10-06 : Québec, Jacques Julien reçoit le sacrement de confirmation : âge : 22 ans. Son lieu d'origine est mentionné : paroisse Saint-Rémi à Dieppe, archevêché de Rouen en Normandie (Seine-Maritime).

-1666, recensement : Jacques Julien 23 ans, serviteur domestique de Nicolas Crevier dit Bellerive. Pas de surnom Le Dragon.

Jacques Julien et son patron Nicolas Crevier auraient traité de l'eau-de-vie avec les Autochtones, selon ce qu'aurait entendu dire François Morneau.

-1667-02-19 : Déclaration de François Morneau, maître arquebusier, habitant du Cap-de-la-Madeleine, âgé de 48 ans ou environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a affirmé avoir souvent vu des sauvages saouls au Cap-de-la-Madeleine et avoir entendu que madame de la Meslée, monsieur du Plessis (Duplessis), Martin Foisy, fermier de Bourjoly, Hébert, fermier de madame de la Meslée, Jacques Julien, serviteur du sieur Nicolas Crevier de Bellerive* et Rivard, serviteur du sieur Gamelin, traitaient de l'eau-de-vie avec les sauvages. Il fut remontré audit Morneau qu'il avait donné un demiard d'eau-de-vie à un sauvage nommé Gabriel, lequel s'est défendu en disant qu'il ne lui en avait donné qu'un coup afin de pouvoir recevoir un payement dû par le sauvage qui ne voulait payer qu'à condition qu'il le fasse boire. - 19 février 1667 - BAnQ en ligne Cote : TL3, S11, P459. Pas de surnom Le Dragon.

*Nicolas Crevier portait désormais le surnom de Bellerive que son frère aîné Jean portait en 1661 et 1662.

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-1667-02-25 : (et non pas le 21 février) déclaration de Jacques Julien, demeurant au Cap-de-la-Madeleine, serviteur de monsieur Bellerive (Nicolas Crevier), âgé de 24 ans environ, au sujet de la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones), lequel a affirmé avoir vu quelque fois des sauvages ivres au Cap-de-la- Madeleine mais ignore savoir qui leur a donné à boire et n'a entendu parler qu'aucune personne en donnait. À l'allégation voulant qu'il ait donné une pinte à un sauvage nommé Garaoc et un pot à deux sauvages, dont un s'appelait Alexandre, ledit Julien a répondu qu'il ne s'agissait pas de la vérité, que ces propos ont été tenus par quelqu'un qui lui voulait déplaisir et qu'il n'a jamais eu de pièce de 40 sols pour boire, autre qu'une donnée par le sieur de Bellerive, laquelle n'a pas été traitée aux sauvages. BAnQ en ligne Cote : TL3,S11,P471.

Jacques Julien s’est engagé { brûler les arbres abattus sur la terre de René Blanchet à Cap-de-la-Madeleine en 1668

-1668-11-02 : Marché entre d’une part Jacques Julien, Bastien Gallant et Pierre Parenteau, et d’autre part René Blanchet (notaire Jacques De La Touche, Cap-de-la-Madeleine). Brûler le bois abattu et rendre la terre de Blanchet propre à être ensemencée de blé. Pas de surnom Le Dragon.

1668-11-02. «L'an mil six cents soixante et huict le second jour de novembre apres midi par devant nous Nore. en la Jurisdiction Seigneurie et prevosté du Cap de la Magdeleine tesmoins soubsignés furent presents en leurs personnes establyes et deubment soubsignés a la dite Jurisdiction Seigneurie et prevosté Jacques Jullien, Bastien Gallant et pierre parantau et (1 mot) pour le tout Lesquels sont obligés pour Mr René Blanchet habitant de la Coste Sainct Marc de travailler sur sa concession et d'y brusler le bois qui est sur terre qui est abbattu en deffault de le faire et de rendre ladite terre nette pouroit icelluy Sr blanchet de tous despens domage et (1 mot) quil pourait prétendre contre Lesdits Jullien, gallant et parantau, sobligeant pour les effets Ledict blanchet de fournir deux journées d'un home Lequel se norira a ses propres cousts frais et despense sans que lesdicts cy dessus soyent obligés a aucune noriture Le tout pour le prix et somme de trante livres

(une abréviation) payable quand ils auront parachevé le travail faict sur ladicte concession dudict blanchet Laquelle par apres sera visitée par esgard de gens a ce cognoissants le payement en monnoye du pays et pour les effect (1 mot) Gallant pour son respect apris (1 mot) un capot vallant la somme de quatorze livres

(une abréviation) delaquelle som il sen est contenté dont et de tout ce que dessus Les partyes en sont demeurées d'accord et en ont requis (2 mots) promettant lesdictes partyes obligeant Etc. renonceant faict et est conditionné que la terre dudict blanchet sera nette pour (1 mot) bled francois prochain faict en la maison du Sr de la prade Lesdicts jour et ans que dessus Lesdictes partyes ne scavoir escrire ni signer de ce enquis suyvant Lordonnance ont faict leurs marques marque dudict blanchet marque dudict parantau marque dudict galland marque dudict Jullien marque de Jacques boisson temoin marque de Jean picart temoin Jacques delatouche Nore. susdit»

-1672-01-17 : Jacques Julien, qui n'a jamais porté le surnom «dit le Dragon», fut témoin d'un contrat de bail à ferme accordé par Jean Crevier, passé à Saint-François. Adhémar notaire, «Société de ferme faite à Simon Meunier dit Laliberté par René le Fort dit Prairie», titre de l'acte dans l’index onomastique.

«... fait et passé à Saint François des Prés le dix septiesme janvier mil six cent septante deux avant midy en presence de Pierre Courrois soussigné Jacques Julien (un mot rayé nul) qui avec lesdites parties ont dit ne scavoir signer de ce enquis suivant l’ordonnance et ont fait leur marque.»

Jean Crevier concède une terre à Jacques Julien (lot 24)

-1673-10-03 : concession d’une terre 3 arpents de front par le seigneur Jean Crevier à Jacques Julien, de Saint-François, dans l'île du Fort devant le notaire Antoine Adhémar (acte illisible). La date de la concession de terre (lot n°24) à Jacques Julien, 1673-10-03, est citée dans 3 actes : 1° dans l'acte de vente de cette terre par sa veuve, à Marguerite Hertel, 1702-10-16, notaire Normandin, 2° dans l'acte de ratification par Jacques Julien fils devant Normandin en date 1714-08-05, et 3° dans l'acte d'inventaire des biens de feu le sieur Saint-François et de dame Angélique Leboulanger son épouse, du 18 avril 1723, notaire Pierre Petit. Jamais Jacques Julien n'y est jamais mentionné avec le surnom Le Dragon.

Jacques Julien a eu comme voisins successifs du côté d'en bas (sud-ouest) René Faure dit Laprairie (1676-

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04-22 Adhémar notaire), Pierre Forcier (Adhémar 1680-01-22), et Jacques Joyel (Adhémar 1684-02-28), et comme voisin du côté d'en haut (nord-est) Pierre Couc lors de la concession de terre à ce Pierre Couc par Jean Crevier (Adhémar 1673-10-14).

-1680-04-25 : Jacques Julien parrain à un baptême à Saint-François (registres de Sorel). Pas de surnom Le Dragon.

-1680-04-09 et 1680-07 du 10 au 12 : Jacques Julien témoigne au procès de Jean Rattier accusé du meurtre de Jeanne Couc : jamais on ne le mentionne avec un surnom. Son nom y figure plusieurs fois sans surnom Le Dragon.

-1681 recensement : Jacques Julien, célibataire à Saint-François, 37 ans, 5 arpents de terre en valeur. Pas de surnom Dragon.

-1685-08-10 : contrat de mariage de Jacques Julien avec Anne Labrecque (notaire Jean Cusson, acte absent).

Jacques Julien se marie en 1685

-1685-08-12 : mariage de Jacques Julien et d’Anne Labrecque { Cap-de-la-Madeleine. Pas de surnom Le Dragon. Fils de Jean Julien et d'Antoinette Collin de la paroisse Saint-Rémi de Dieppe. Acte laconique, incomplet, absence du nom de la mariée et de ceux de ses parents de celle-ci : un acte incomplet rédigé à une époque où les registres paroissiaux de Cap-de-la-Madeleine étaient mal tenus et conservés dans un état déplorable. De là vient l'erreur de nommer Antoinet Jolliet la mère de Jacques Julien, son véritable nom d’usage étant Thoinette Collin.

Acte paroissial du mariage de Jacques Julien avec Anne Labrecque le 12 août 1685 à Cap-de-la-Madeleine.

Absence du nom de la mariée et des noms des parents de celle-ci.

Les registres paroissiaux de Cap-de-la-Madeleine pour la période 1661 à 1673, ont été perdus

Au Cap-de-la-Madeleine, les registres des années 1661 à 1690 avaient été perdus avant 1871. Plus tard, dans un encan, ceux des années 1673 à 1711 ont été trouvés. Selon toute vraisemblance, les registres du Cap commençaient en 1661, mais les registres de 1661 à 1673 demeurent toujours introuvables. Cette disparition daterait probablement de très loin : en 1748, l'abbé De La Villangevin a écrit avoir trouvé les registres "très mal en ordre, déchirés et perdus" et que le missionnaire du lieu devait "faire tout son possible pour recueillir et arranger les registres de ses prédécesseurs."

Source : Maurice LORANGER, 300e, Aperçu historique de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine du Cap-de-la-Madeleine, Cap-de-la-Madeleine, Comité du tricentenaire, 1978, p. 54. On peut imaginer qu'il en fut de même à Champlain. D'une part, on a trouvé à Montréal, dans un magasin de bric-à-brac, un cahier comprenant trente-huit années des registres de la paroisse du Cap-de-la-Madeleine (1673-1711).

Des registres reconstitués

Les registres de la paroisse Sainte-Madeleine du Cap-de-la-Madeleine pour le 13 août 1748 font état de l'information suivante:

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«Vu et examiné le présent registre et tous les précédents que nous avons trouvés très mal en ordre, déchirés et perdus. Avons ordonné au Sieur Missionnaire, conformément à l'Arrest du Conseil supr de Quebec, de faire tout à son possible pour recueillir et a ranger les Registres de ses prédécesseurs, en faire une copie exacte le plus promptement qu'il luy sera possible pour être fournie au greffe dont il prendra recepisse et de faire approuver ceux qui ont été faits par les curés au plustot de les faire viser par Mrs les juges en l'état qu'ils sont pour qu'ils puissent faire foy en justice;

et de fournier à l'avenir exactement copie d'iceux année par année au moins six semaines après le premier Jour de l'an, suivant l'Ordonnance sous les peines qui échéent, et de se conformer entièrement au Rituel de Quebec pour la forme des enrégistratures et réparer le passé au besoin sous les mêmes peines.Donné au cours de notre visite le treize aoust 1748, voulant aussi et ordonnant que les présents registres soient proprement couverts et entretenus pour les conserver suivant le dit Arrest et Ordonnance et Statut. / De La Villangevin vic. gen ».

-1686 circa : naissance de Jacques Julien, fils de Jacques Julien et d’Anne Labrecque { Saint-François. Pas de surnom Dragon.

1687-07-12 : baptême de Françoise Julien, fille de Jacques Julien et d’Anne Labrecque, { Saint-François (registres de Sorel). Pas de surnom Dragon.

1688-02-25 : Jacques Julien présent à la sépulture de Jacques Hudes, 50 ans, meunier de Saint-François (registres de Saint-François). Pas de surnom Le Dragon.

1688-02-26 : Jacques Julien présent à la sépulture de Louis Hudes, âgée de 8 ans, fils du meunier, à Saint- François. Pas de surnom Le Dragon.

1688-07-28 : décès et sépulture de Françoise Julien, fille de Jacques Julien et d’Anne Labrecque (registres de Saint-François). Pas de surnom dit Le Dragon.

Jacques Julien tué par les Iroquois en 1689

-1689-11-06 : Jacques Julien tué par les Iroquois (registres de Saint-François).

-1689-11-12 : Saint-François, sépulture de Jacques Julien tué par les Iroquois à Saint-François en présence de plusieurs Français soldats qui ne savent pas écrire. Il n'a jamais porté le surnom Le Dragon.

«L’an mille six cent quatre-vingt-neuf Jacques Julien chrétien et catholique fut tué par les Iroquois le 6esme de novembre et fut enterré au cimetière en présence de plusieurs Français soldats qui ne savaient écrire; six jours après sa mort on enterra le batteur dantif tué par les mêmes du même jour. Louis André de la comp.

de Jésus». Bibliothèque et archives du Québec.

Bibliothèque et archives du Québec.

Les dettes laissées par le défunt Jacques Julien

Jacques Julien s'était endetté durant le conflit iroquois à ce point que la seigneuresse en a profité pour reprendre sa terre (lot 24) le 16 octobre 1702 (extrait) au profit de son gendre Pierre Babie :

(11)

« ... Laquelle somme de cent soixante quatorze livres Lesdits vandeurs ont employées tant pour les nourritures et entretien de Jacques Jullien fils de la ditte Labreque et dudit feu Jullien son premier mary; Et ce pendant les guerres des Iroquois Et quant au restant du prix de la ditte vente, montant a la somme de soixante seize livres la succession dudit deffunt sieur Jacques Jullien en demeure quitte et deschargée de pareille somme quil devait audit deffunt sieur Crevier par obligation qu'il avoit Eue de luy ...»

VOIR plus bas le texte intégral à la date 1702-10-16.

2

e

propriétaire du lot 24 : Marguerite Hertel en 1702

La terre de feu Jacques Julien et plus tard de Marguerite Hertel puis de Pierre Babie dit Dupéron devient une terre du domaine, c'est-à-dire exemptée des cens et rente. Elle est dite voisine des terres du domaine lorsqu'elle appartenait à Pierre Babie-Dupéron.

-1702-10-16 : Normandin notaire, vente d'une terre de 3 arpents de front, et de profondeur jusqu'au chenal Tardif, par Gilles Laurent, de Saint-François, et Anne Labrecque, sa femme, veuve de Jacques Jullien, à Marguerite Hertel, veuve de Jean Crevier, seigneur de Saint-François.

Cette terre de Jacques Julien puis de Marguerite Hertel devient désormais une terre faisant partie du domaine seigneurial comme il est dit dans l'acte d'adjudication de la terre voisine de Pierre Couc le 9 juillet 1709 : d’une terre sise en ladite seigneurie de Saint-François appartenant à la succession de feu Pierre Couc dit Lafleur de Cognac contenant quatre arpents de large sur la profondeur jusqu’au chenail Tardif { prendre d’un bout par le devant au bord de la rivière de Saint-François et d’autre par derrière à ladite profondeur, tenant d’un côté aux terres du domaine de la seigneurie*, et d’autre { celle de François Delpé Saint-Sernin (Saint-Sorny, Saint-Cerny).

* « … aux terres du domaine de la seigneurie … ». Est-ce que le texte signifie que le propriétaire du lot voisin côté ouest (lot 23), était la veuve du seigneur Jean Crevier, Marguerite Crevier ? Voulait-on vraiment dire que ce lot 23 était exempt de cens et rentes ? Marguerite Hertel, veuve Crevier, allait récupérer formellement devant notaire le lot 23 de Jacques Joyel la semaine suivante le 23 octobre 1702 : (lot 23) « concession de terre (lot voisin no.23) size en laditte seigneurie contenant trois arpans de front et de profondeur jusques au chenail Tardif sur laquelle il y avoit plusieurs arpans de terre defrichée joignant dun costé aux terres du manoir seigneurial de laditte seigneurie et d'autre costé a une terre que laditte dame veuve Crevier a acquise de gilles laurent dit St laurent**, et de anne Labrecque sa femme icelle veuve auparavant de feu Jacques Jullien … »

Un acte notarié daté du 9 juillet 1708 concernant le lot 25 de Pierre Couc, voisin du côté « est », mentionne que le lot 24 de Pierre Babie relevait aussi du domaine : « … d’une terre sise en ladite seigneurie de Saint- François appartenant à la succession de feu Pierre Couc dit Lafleur de Cognac contenant quatre arpents de large sur la profondeur jusqu’au chenail Tardif { prendre d’un bout par le devant au bord de la rivière de Saint-François et d’autre par derrière { ladite profondeur, tenant d’un côté aux terres du domaine de la seigneurie, et d’autre { celle de François Delpé Saint-Sernin … »

3

e

propriétaire : Pierre Babie-Dupéron en 1708.

(Voir aussi sa deuxième terre réservée pour ses enfants : lot n°31)

Pierre Babie-Dupéron, comme voisin d'en bas de la terre de Couc, est dit être établi sur les terres du domaine lors de l'adjudication de la terre de

Pierre Couc 1708-07-09. D'où terre sans redevances à payer.

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-1724-06-24 : Jacques Babie, frère de Pierre et François Babie qui se sont mariés aux deux sœurs du 2e seigneur Crevier, fut assassiné à Trois-Rivières. Il était alors concierge des prisons de Trois-Rivières, poste administratif souvent confié à des notaires. Jacques Baby avait obtenu ce poste de l'intendant Bégon, le 8 mars 1722, en remplacement de Pierre Poulin (Poulain) qui venait de démissionner de cette fonction. Trois jours après l'assassinat, le 27 juin 1724, l'intendant Bégon nomma son fils Joseph Baby (Babie) pour le remplacer. En 1734, le 3 janvier, l'intendant nomma à ce poste Pierre Babie de Saint-François. Il demeura à ce poste jusqu'en octobre 1740.

Pierre Babie sieur Dupéron a eu 3 filles mais pas de garçons survivants. Enseigne dans les troupes du Détachement de la marine du 24-05-1701 au 18-05-1707. Sépulture 1748-05-08, 72 ans à Saint-François

Les Babie de Champlain

ou la famille des deux Babie mariés à des Crevier

BABIE, Jacques. Père : Jean BABIE. Mère : Isabeau ROBIN. Note : Sergent de la Cie Saint-Ours, Régiment de Carignan. Naissance : 1633. Décès : 28 juillet 1688, Champlain. Sépulture : 28 juillet 1688, Champlain.

DANDONNEAU, Jeanne. Père : Pierre DANDONNEAU-LAJEUNESSE. Mère : Françoise JOBINE. Sépulture : 20 juillet 1703, Québec.

Mariage : 1er juin 1670, Ct - Larue, Champlain.

Enfants :

1. BABIE, Jacques, concierge des prisons de Trois-Rivières. Naissance : 1673. Conjoint : Madeleine VÉRON, (mariés 4 février 1709, Trois-Rivières).

Mort assassiné le 24 juin 1724. Concierge des prisons : poste administratif.

2. BABIE, Louis. Occupation : Voyageur. Naissance : 1674.

3. BABIE, Marie-Jeanne. Naissance : 1675.

4. BABIE, Pierre. Naissance : 1676. Nom au baptême : Pierre BABIE-DUPÉRON. Décès et sépulture : 8 mai 1748, Saint-François-. Décédé : 71 ans.

Conjoint : Marie-Anne CREVIER (mariés 13 février 1708, Saint-François).

5. BABIE, Antoine. Naissance : 1678. Décès et sépulture : 15 août 1683, Champlain.

6. BABIE, Françoise. Naissance : 10 mars 1681, Champlain. Baptême : 14 mars 1681, Champlain. Décès : 10 février 1684, Champlain. Sépulture : 11 février 1684, Champlain.

7. BABIE, Jean-François. Naissance : 20 nov. 1682, Champlain. Baptême : 22 nov. 1682, Champlain. Décès : à 20 ans en 1702.

8. BABIE, Madeleine. Naissance : 17 nov. 1683, Champlain. Baptême : 20 nov. 1683, Champlain. Décès : 16 nov. 1717, Pointe-Aux-Trembles.

Conjoint : Jean-Baptiste CREVIER-DESCHENAUX (m. 30 avril 1708, Champlain).

9. BABIE, Marie-Anne. Naissance : 7 juillet 1686, Champlain. Baptême : 9 juillet 1686, Champlain. Décès : 1702 Sépulture : 21 déc. 1702, Québec, à l'âge de 16 ans.

10. BABIE, François. Notes : Aussi François Babie-Chesneville. Occupation : coseigneur. Naissance : 4 août 1687, Champlain. Baptême : 5 août 1687, Champlain. Nom au baptême : Francois-Étienne BABIE-CHÊNEVILLE. Conjoint : Marguerite CREVIER (m. 4 juin 1712, Saint-François-du-Lac).

Décédé à Montréal.

11. BABIE, Raymond. Note : Aussi Raymond Baby. Occupation : Marchand de fourrures. Naissance et baptême : 26 déc. 1688, Champlain. Décès : 14 mars 1737, Montréal. Conjoint(1) : _ ROY (non mariés et un enfant hors mariage : Jacques Babie-Dupéron baptisé Jacques Roy). Conjoint(2) : Thérèse LECOMTE-DUPRÉ (m. 9 juin 1721, Montréal).

Famille de Pierre Babie-Dupéron (1676-1748) et Marie-Anne Crevier (1686-1719)

- Note : Pierre Babie sieur Dupéron et sa femme ont eu 3 filles mais pas de garçons survivants. Pierre Babie avait le grade d'enseigne dans les troupes du Détachement de la marine du 24-5-1701 au 18-5-1707 selon www.nosorigines.com au nom Pierre Baby Babie dit Dupéron.

BABIE dit Dupéron, Pierre. Père : Jacques BABIE Mère : Jeanne DANDONNEAU. Naissance : 1676. Nom au baptême : Pierre BABIE-DUPÉRON. Décès et sépulture : 8 mai 1748, Saint-François. Décédé : 71 ans.

CREVIER, Marie-Anne. Père : Jean CREVIER. Mère : Marguerite HERTEL. Naissance et baptême : 25 juillet 1686, à Saint-François (registres paroissiaux de Sorel). Décès : 5 avril 1719, Saint-François. Sépulture : 6 avril 1719, Saint- François. À sa sépulture elle est dite Marie-Anne Dupéron.

Mariage : 13 février 1708, Saint-François

Enfants. Il y avait 3 filles vivantes en 1759 : Marguerite (Jean-Baptiste Labonté), Jeanne (Louis Cartier) et Marianne selon l'inventaire de septembre 1749, notaire Pillard.

1. BABIE-DUPÉRON, Marie-Anne-Antoinette. Naissance : 9 décembre 1708, Saint-François. Baptême : 12 décembre 1708, Saint-François. Nom au baptême : Marie-Anne-Antoinette BABIE-DUPÉRON. Par/mar : François Babie dit Cheneville (oncle) et Marguerite Hertel (grand-mère). Décédée à 81 ans le 22 juin 1790 à Montréal et fut inhumée le lendemain à Montréal dans la chapelle Sainte-Anne (PRDH). Elle était demeurée célibataire.

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2. BABIE-DUPÉRON, Marguerite. Naissance et baptême vers 1710. Conjoint(1) : Jean-Baptiste LABONTÉ (m. 7 juin 1743, Saint-François.

Conjoint(2) : Alexis Langlois dit TRAVERSY, m. 25 février 1754, Saint-François. Conjoint(3) : Michel LAFOREST, m. 16 octobre 1757, Saint-François.

3. DUPÉRON, Marie-Jeanne-Élisabeth. Note : à son mariage(2) elle est dite Marie-Jeanne Babie. Naissance : 18 mars 1711, Saint-François.

Baptême : 30 mars 1711, Saint-François. Nom au baptême : Anne-Elisabeth BABIE-DUPÉRON. Par/mar : Raymond Babie et Jeanne-Elisabeth Crevier. Décès : 10 avril 1791, Yamaska. Sépulture : 11 avril 1791, Saint-Michel-d'Yamaska. À son décès elle est dite Jeanne Dupéron. Conjoint(1) : Louis CARTIER (m. 28 octobre 1748, Saint-François. Conjoint(2) : Jean Villiers soldat du régiment de Languedoc (m. 19 février 1759, Saint-François, contrat de 12 février devant Pillard).

4. BABIE-DUPÉRON, Joseph. Naissance : 3 décembre 1713, Saint-François. Baptême : 4 décembre 1713, Saint-François. Par/mar : Paul-Louis Lusignan et Marie-Angélique Boulanger.

5. DUPÉRON, M.-Geneviève. Naissance : 29 juin 1715, Saint-François. Baptême : 30 juin 1715, Saint-François. Par/mar : Pierre Gamelin et Marie- Madeleine Babie. Décès : 13 juillet 1715, Saint-François. Sépulture : 14 juillet 1715, Saint-François.

6. DUPÉRON, Anonyme. Naissance : 13 juin 1716, Saint-François. Décès : 13 juin 1716, Saint-François. Sépulture : nouveau-né, 13 juin 1716, Saint- François.

7. DUPÉRON, Catherine-Josephe. Naissance : 10 mars 1719, Saint-François. Baptême : 10 mars 1719, Saint-François. Par/mar : Sieur Saint-François et Marie-Renée St-François. Décès : 7 novembre 1719, Saint-François. Sépulture : 7 novembre 1719, Saint-François.

Note : Pierre Babie et sa femme ont aussi élevé leur neveu Jacques Babie-Dupéron, fils illégitime de Raymond Babie et né le 25 novembre 1720 à Montréal.

-1702-10-04 : Normandin, concession à Pierre Babie sieur Dupéron, seigneurie de Baie Saint-Antoine, par Louis Dandonneau sieur du Sablé.

Les Crevier récupèrent les terres voisines en faveur des membres de la famille (lots 23 et 24). Motif : établissement de membres de la famille et/ou dettes datant de l'époque de la guerre des Iroquois.

-1702-10-16: vente au prix de 250 livres d'une terre de 3 arpents de front (lot 24), et de profondeur jusqu'au chenal Tardif, par Gilles Laurent dit Saint-Laurent, de Saint-François, et Anne Labrecque, sa femme, veuve de Jacques Jullien, à Marguerite Hertel, veuve de Jean Crevier, seigneur de Saint-François. Notaire Daniel Normandin. Comme le défunt a laissé une dette de 76 livres envers le défunt Jean Crevier, Gilles Laurent et Anne Labrecque n'ont reçu que la balance du montant de vente, soit 174 livres sur les 250 livres du prix de vente. Cette somme de 174 livres avait déjà été dépensée durant la guerre avec les Iroquois pour la nourriture et l'entretien du fils Jacques Julien (né en 1689) et du défunt mari, Jacques Julien, tué le 6 novembre 1689 par les Iroquois et inhumé le même jour à Saint-François.

Marguerite Hertel a repris la terre du défunt Jacques Julien (lot 24), pour sa fille Marie-Anne et son gendre Pierre Babie.

Vente de la terre concédée à Jacques Julien en 1673 (lot 24) à la seigneuresse et veuve Marguerite Hertel. La vendeuse, Anne Labrecque, veuve de Jacques Julien, n'a rien reçu de l'acquéreuse pour cette vente car Marguerite Hertel a démontré qu'Anne Labrecque lui devait une somme égale au montant de la vente (250 livres) à cause de la guerre avec les Iroquois (174 livres pour nourriture et entretien du fils aussi appelé Jacques Julien) et à cause d'un emprunt de 76 livres par son défunt mari Jacques Julien père, tué par les Iroquois en 1689.

Il semble que les Crevier, c'est-à-dire la veuve Marguerite Hertel et son fils Joseph Crevier, savaient comment récupérer les terres voisines de leur domaine en tirant avantage de dettes envers eux pour y installer des membres de leur famille. Ce fut le cas non seulement de la veuve de Jacques Julien mais aussi de Jacques Joyel (voir le lot 23).

La guerre avait ruiné les Julien. La seigneuresse, en compensation, a donné aux Julien des terres situées plus loin du domaine, sur la terre ferme au Petit-Chenal, de l'autre côté de la seigneurie.

Grâce à cet acte de vente on apprend que Jacques Julien père devait de l'argent au défunt

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seigneur Jean Crevier. Marguerite Hertel, veuve de Jean Crevier, auraient profité de cette dette pour acquérir la terre du défunt Jacques Julien à bas prix et la vendre vers 1708 à sa fille Marie-Anne Crevier et leur gendre Pierre Babie-Dupéron (vente citée dans Accord entre Joseph Crevier, son frère Crevier-Deschenaux et leur beau-frère Babie-Dupéron).

On apprend aussi comment Anne Labrecque, veuve du défunt Jacques Julien, a dépensé le restant du montant de vente durant la guerre avec les Iroquois pour élever leur fils aussi appelé Jacques Julien.

On apprend finalement que les vendeurs ou propriétaires du lot 24, Gilles Laurent et Anne Labrecque, se sont engagés à donner à Jacques Julien fils, un arpent et demi de leur nouvelle terre, sur la terre ferme (lot 56).

1702-10-16. «Par devant Daniel Normandin Nore Royal Et gardenottes du Roy Nostre Sire en la prevosté Royale de Trois Rivieres Residant a Champlain et soubzet tesmoins cy Bas nommez; Furent presens en leurs personnes Gilles Laurant demeurant en la seigneurie de St. Francois, Et Anne Labreque sa femme authorisée de sondit mary pour l'effect des presentes Icelle auparavant veuve de deffunt Jacques Jullien son premier mary; Lesquelles de leur bon gré et vollonté ont ensemblement et sollidairement un chacun d'eux seul pour le tout Renonsant aux benefices de division dissention de (1 mot) et autres (1 mot), vandu ceddé quitté, delaissé et transporté Et par les presentes vandent, ceddent, quittent delaissent et transportent Et promettent garantis de tous troubles debtes hypotecques, eviction et empeschements generallement quelconques A dame Margueritte Hertel veuve de deffunt Jean Crevier Escuyer sieur de St. Francois seigneur de la seigneurie St. Francois; acceptant par Joseph Crevier escuyer sieur de St. Francois officier d'une compagnie du Destachement de la Marine; d'elle fondé de procuration generalle passée par Severain Ameau Nore Royal le dixiesme d'octobre Mil six cent quatre vingt treize demeurant en ladite Seigneurie de St. Francois; Scavoir est une concession de terre size en laditte seigneurie St. Francois; contenant trois arpans de front sur ce quy ce trouvera y avoir de profondeur jusques au chenail Tardif; joignant dun costé a lhardité dudit pierre Couc dit lafleur de Coignac; d'autre costé audit (1 mot) acquereur; dun bout a la Riviere St. François; Er d'autre bout au chenal Tardif; Icelle (2 mots) Ledit seigneur St. Francois audit deffunt Jullien par contract passé devant Adhemard Nore Royal le troisiesme doctobre mil six cent soixante treize a cens et Rentes seigneurialles de trois livres et dun bon chapon ou trente sols pour chacuns chapons; (3 mots); que le tout Ledit sieur de St. Francois a dit bien scavoir; pour en jouir par laditte dame Hertel ses hoirs et ayant cause a ladvenir comme de son propre bien et loyal acquisition dont et de laquelle terre circonstances et despendances; fonds tresfonds Et proprietté Lesdits Laurant Et Labreque sa femme sen sont desmis, desvetus et dessaisy; d'ors a present; Et ont vestu et saisy laditte dame Hertel ses hoirs et ayant causes, luy en faisant pour cette effect dor a present touttes desmissions, cessions; retrocessions et transport requis et necessaires voullant consentant quelle en demeure vestu et saisie en vertu des presentes; la subrogeant en leur lieu droit et place Et hipotequan la presente vante cession et desmission Et transport Et (1 mot); entre lesdites partyes a la charge par laditte dame acquereure des droits, cens, Rentes seigneuriaux; Expliquez sy dessus; quitte desdits cens et Rentes seigneurialles jusques a jour et feste de St. Martin d'heres unziesme Novembre de Lannée que laditte dame hertel est en pocession Et jouir de la ditte terre; qu'encore pour et moyennant le prix et somme de deux cents cinquante livres de laquelle somme lesdits Laurant et Labreque sa femme ont reconnu et confessé avoir receu sy devant de laditte dame acquereure la somme de cent soixante quatorze livres ; dont ils se contentent Et en tiennent quitte et deschargent laditte dame Hertel Et tous autres par ses presentes Laquelle somme de cent soixante quatorze livres Lesdits vandeurs ont employées tant pour les nourritures et entretien de Jacques Jullien fils de la ditte Labreque et dudit feu Jullien son premier mary; Et ce pendant les guerres des Iroquois Et quant au restant du prix de la ditte vente, montant a la somme de soixante seize livres la succession dudit deffunt sieur Jacques Jullien en demeure quitte et deschargée de pareille somme quil devait audit deffunt sieur Crevier par obligation qu'il avoit Eue de luy; Et partant Lesdits Laurant et Labreque sa femme declarent que laditte veuve Crevier a acquitté entierement le prix de ladite vente tant par ce qu'ils ont receu d'elle; que par ce que ledit Julien devait audit feu sieur Crevier par obligation Et ainsy elle en demeure quitte et deschargée (1 mot) ayant lesdits vandeurs mis presentement es mais dudit Sr. St. francois la coppie en papier du contract de concession de laditte terre; sy dessus datté; dont il ce contente (1 mot) que ledit Jacques Julien fils aagé de quatorze ans avoit moittié dans laditte concession comme heritier dudit deffunt Jacques Jullien son pere; Lequel (2 mots) (dudit

?) deffunt sieur Crevier de ladite somme de soixante seize livres Neantmoings lesdits Laurant et Labreque sa femme promettent et s'obligent de donner audit Jullien fils un arpent et demy de terre de celle (qu'ils ont

?) dans ladite seigneurie St. Francois qui est de sept arpans joignant dun costé audit Claude pinard en haut;

et d'autre costé en descendant a francois bibaut dun bout au petit chenal; et d'autre bout a la baye de St.

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Francois Et ce quand ledit Julien sera en aage d'en jouir, (1 mot) que (1 mot) est la vollonté dudit (1 mot) pour (1 mot) sans y contrevenir a peine de tous despens dommage (---1 ligne---) vandeurs, sollidairement

(1 mot) promettants etc sobligeant etc renonsant etc Fait et passé en la dite seigneurie maison seigneurialle apres midy le seizme jour d'octobre mil sept cens deux, en presence des sieurs Anthoine dubois; Et Guillaume Cartier demeurant audit St. Francois tesmoins Et ont lesdits Labreque, Dubois et Cartier declaré ne scavoir signé de ce enquis suivant Lordonnance

Crevier de St. François G Laurent »

-1704-05-19 : Requête de Jacques Babie, au nom et comme tuteur de ses frères Pierre, François et Madeleine, enfants mineurs de défunt Jacques Babie et Jeanne Dandonneau, leur père et mère, à se dire habiles et portés héritiers de la Dandonneau, demandeur, comparant par Daniel Normandin, contre Marie- Madeleine Raclot (Raclos), femme séparée quant aux biens d’avec Nicolas Perrot (Perrault), comparant par l’huissier Pottier (Pothier), pour que la défenderesse délivre au demandeur, en saisie et arrêt des effets étant entre les mains de ladite Raclot provenant de la succession de son fils François Perrot, la somme de 963 livres, 16 sols et 6 deniers en castor que lui doit ledit Perrot par transport de pareille somme faite à la défunte Dandonneau par feu Jacques Sauvage; la défenderesse répond que les effets étaient en mains de son mari et que le testament était défectueux, son mari en ce cas était le premier héritier et lui doit une somme considérable de reste de sentence contre lui du 10 septembre 1702; le demandeur est débouté de sa saisie (signé Tonnancour). - 19 mai 1704. Registre no 7 des audiences de la Juridiction royale des Trois- Rivières, p. 83. BAnQ en ligne Cote : TL3,S11,P2702.

Le titre Écuyer (chevalier) réservé aux nobles est attribué au défunt 1er seigneur, Jean Crevier.

-1704-06-27 : hypothèque sur Gilles Laurent dit Saint-Laurent et Anne Labrecque, sa femme, de Saint- François, par Marguerite Hertel, veuve de Jean Crevier, de la somme de 250 livres, portant sur une terre de 3 arpents de front. Notaire Daniel Normandin.

«Par devant Daniel Normandin Nore Royal et gardenottes du Roy Nostre Sire en la prevosté Royale des trois Rivieres residant a champlain soubz. et tesmoins cy bas nommez furent presens en leurs personnes Gilles Laurent dit Saint Laurent et Anne Labreque sa femme de luy authorisée pour l'effect des presentes, demeurant a St. françois, Lesquels ont dit desclaré quils ont vendu la terre size en ladite seigneurie de St. francois de trois arpens de front et de profondeur jusques au Chenal Tardif; a dame Marguerite hertel veuve de deffunt Jean Crevier Escuyer Seigneur dudit lieu de St. françois; pour la somme de deux cent cinquante livres, suivant quil apert par contract passe devant le Nore Royal des presentes le seiziesme octobre mil sept cent deux laquelle terre auroit esté concedée par ledit deffunt Sieur Crevier a deffunt Jacques Jullien premier mary de ladite Labreque et de leur mariage seroit issu Jacques Jullien leur fils quy pouroit apres le douaire de ladite Labreque inquieté ladite dame veuve Crevier en la jouissance de ladite terre en demandant sur icelle terre le douaire constitué par ledit deffunt Jullien son pere; a ladite Labreque sa mere par leur contract de mariage; Cest pourquoy ...» etc.

Pierre Babie sieur Dupéron acquiert aussi une portion de terre dans la partie inférieure de l'île Saint-Joseph

-1708-02-09 : notaire J.-B. Pottier, vente par Marguerite Hertel à son futur gendre Pierre Babie Dupéron qui signera deux jours plus tard un contrat de mariage avec Marie-Anne Crevier, fille de Marguerite Hertel. Le mariage sera célébré le 13 février 1708. Prix de vente : 60 livres. Voir 1708-10-29 : cette vente a provoqué la colère de Joseph Crevier contre sa mère (voir 1708-10-29 plus bas), Marguerite Hertel. Orthographe et ponctuation modernes.

«Par devant le Notaire Royal de la Nouvelle-France résidant aux Trois-Rivières soussigné fut présente honnête femme Marguerite Hertel veuve de feu le sieur Jean Crevier vivant seigneur de la Rivière Saint- François laquelle a reconnu et confessé avoir vendu cédé quitté transporté délaissé du tout dès maintenant et à toujours promis et promet garantie de tous troubles dettes hypothèques et autres empêchements quelconque au sieur Pierre Babie Duperon à ce présent et acceptant pour lui ses successeurs et ayant cause

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une portion de terre sise en la partie inférieure d’une île qui est dans la rivière dudit lieu de Saint-François { l’opposé des terres des héritiers de feu le sieur Laurent Philippes contenant environ six à sept arpents avec toutes les circonstances et dépendances et comme le tout lui est échu par le partage fait entre elle et les enfants issus d’elle et dudit feu Sr Crevier de la totalité de terre à partager entre eux de ladite île ainsi que le tout est énoncé dans le procès-verbal fait par le sieur Michel Lefebvre de la Sizeraye arpenteur juré sur lequel doit être dressé un acte et ferme entre lesdits copartageants, pour par ledit sieur acquéreur jouir faire et disposer de ladite portion de terre lui ses successeurs et ayant cause comme bon lui semblera au moyen des présentes. Cette vente cession transport et délaissement ainsi fait à la charge de payer à ladite Dame vendresse ses successeurs héritiers hoirs ou ayant cause un sol et cinq deniers de cens et rente annuelle et perpétuelle en sa maison seigneuriale au jour et fête de Saint-Martin onzième novembre dont le premier payement commencera à pareil jour de la présente année, et en outre pour et moyennement la somme de soixante livres que ladite Dame venderesse reconnaît et confesse avoir eue et reçue dudit sieur acquéreur dont elle le quitte et décharge aussi bien des droits de lot et vente qui lui seraient dûs pour le prix de ladite vente et en ce faisant ladite Dame venderesse s’est démise désaisie et dévêtue de ladite portion de terre sus vendue avec toutes le circonstances et dépendances ainsi qu’elle se poursuit et comporte sans en rien excepter reserver ni retenir pour et au profit dudit sieur Dupéron voulant consentant qu’il en soit saisi vêtu mis et (1 mot) en bonne et suffisante saisine au moyen desdites présentes.

CAR ainsi Etc. promettent Etc. obligent Etc. renoncent Etc. fait et passé audit lieu de Saint-François dans le manoir seigneurial avant midi ce neuvième jour de février mil sept cent huit présence du sieur Michel Mora écuyer et Jacques Robidard (Robidas) dit Manceau témoins qui ont signé avec lesdites parties et notaire à réserve dudit Manceau qui a déclaré ne savoir signer de ce enquis suivant l’ordonnance.

Marguerite Hertel Pierre Babie Moras J. B. Pottier notaire Royal».

Marguerite Hertel se qualifie d'honnête femme», expression du 17e siècle pour désigner les personnes bourgeoises, sociables, «équilibrées», agréables, aimant converser et ayant une culture générale. Le personnage Philinte dans le Misanthrope de Molière est un bon exemple de «l'honnête homme» du 17e siècle.

Lire davantage dans Devait-on anoblir les Crevier ? Sous l'onglet Les seigneurs : Premier seigneur Jean Crevier.

-1708-02-11 : contrat de mariage de Marie-Anne Crevier avec Pierre Babie sieur Dupéron. 30 personnes présentes à la signature de ce contrat au manoir des Crevier. Jean-Baptiste Pottier notaire. Pas de mention de terre. Reproduit dans Benjamin Sulte, Histoire de Saint-François-du-Lac, pages 84-85, sans les signatures et avec orthographe et ponctuation modernes.

«Par devant le notaire Royal de la Nouvelle-France résidant aux Trois Rivières soussigné, furent présents en leurs personnes, Pierre Babie sieur Dupéron, majeur jouissant de ses droits, fils de feu le sieur Jacques Babie vivant marchand demeurant à Champlain et de défunte Jeanne Dandonneau ses père et mère, pour lui et en son nom, d'une part, et honnête femme Marguerite Hertel, veuve de feu le sieur Jean Crevier vivant seigneur de la seigneurie de Saint-François, stipulant pour et au nom de demoiselle Marie-Anne Crevier sa fille de son consentement, d'autre part, lesquelles parties, en la présence et du consentement de leurs parents et amis ci-après nommés, savoir : de la part dudit sieur Babie, les sieurs Jacques, François, et demoiselle Madeleine Babie, ses frères et sœurs, le sieur Jacques Brisset seigneur en partie de l'île Dupas, Marguerite Dandonneau son épouse, Bernard Brisset-Courchesne, demoiselle Marie Brisset leur fille; et de la part de ladite Demoiselle Crevier : ladite dame sa mère, Joseph Crevier sieur de Saint-François, officier d'une compagnie des troupes de la marine, damoiselle Marie-Angélique Le Boulanger son épouse, Jean- Baptiste Crevier sieur Deschenaux, damoiselle Marguerite Crevier, François Hertel écuyer seigneur de Chambly lieutenant d'une compagnie des troupes de la marine, dame Marguerite Tavenet son épouse, le sieur Veron de Grandmesnil, Marie Moral son épouse, Gilles Couturier sieur de la Bonté, Marie-Jeanne Moral sa femme, François Renoult sieur de la Chapelle, Joseph Hertel escuyer officier des dites troupes de la marine, damoiselle Catherine Philippes son épouse, René Hertel escuyer sieur de Chambly aussi officier desdites troupes, Claude Hertel escuyer sieur de Beaulac, le sieur Pierre Petit seigneur et propriétaire d'Yamaska, Pierre Gamelain sieur de Châteauvieux, M. Jeanne Maugras sa femme, les demoiselles Véronique et Thérèse Véron Grandmesnil, ont reconnu et confessé avoir fait traité et conventions de mariage qui ensuivent, c'est à savoir : que ladite dame Crevier a promis et promet bailler ladite damoiselle Marie-Anne Crevier à ce présente et de son consentement, audit sieur Babie pour femme et légitime épouse, qui l'a promise prendre par nom et loi de mariage et icelui faire et solenniser en face et sous la licence de notre Sainte Église Catholique, apostolique et romaine, le plutôt que faire se pourra, ainsi qu'il

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sera délibéré entre eux, leurs dits parents et amis pour être communs en effet seront lesdits futurs époux mis et communs en leurs biens meubles et conquests immeubles suivant la coutume de Paris gardée en ce pays, sous laquelle sera régie et gouvernée leur dite future communauté sans être tenus des dettes l'un de l'autre faites et créées avant leurs épousailles, et si aucunes y a seront payées et acquittées par celui qui les aura faites et sur son bien, sans que celui de l'autre ni sa personne en soit tenue. Prend ledit sieur Babie, ladite Damoiselle Marie-Anne Crevier avec ses droits à elle échus dudit feu son père et à échoir de ladite dame Hertel sa mère. En faveur duquel du futur mariage ledit sieur futur époux a doué et doüe ladite damoiselle future épouse de la somme de sept cents livres de douaire prefix une fois payée, seulement ou du douaire coutumier à son choix à l'avenir à prendre sur tous et chacun des biens présents et à venir dudit sieur futur époux, qu'il a pour ce chargés, affectés, obligés et hypothéqués, duquel douaire tel que par ladite damoiselle future épouse sera choisi elle aura délivrance sitôt qu'il aura lieu sans être tenue de le demander en justice. Le preciput sera égal de la somme de trois cents livres que le survivant aura et prendra en hardes, linges ou deniers comptants hors part et sans cru au choix et option dudit survivant, si c'est ledit sieur Babie toutes les hardes et linge à son usage et un lit garni, et si c'est ladite damoiselle future épouse les bagues, joyaux, ensemble toutes les hardes et linge à son usage, avec un lit garni. Sera loisible à ladite damoiselle future épouse lors de la dissolution de ladite future communauté, de renoncer ou accepter icelle, et en cas de renonciation reprendre franc et quitte tout ce qu'elle justifiera y avoir apporté avec douaire et preciput à elle ci-dessus accordé par le présent contrat, sans être tenue d'aucune dette icelle, encore qu'elle s'y fût obligée ou y ait été condamnée. Car ainsy a esté accordé entre les dites partyes promettant obligeant Etc renonçant Etc Fait et passé apres midy audit lieu de Saint-François le onziesme février mil sept cent huict en présence de François de Lime demeurant à Berthier, et Jacques Robidart dit Manceau demeurant à la baie Saint-Anthoine temoins qui ont signé avec lesdits futurs epoux et autres soussignez apres que les autres cy devant desnommez ont declaré ne scavoir escrire ni signé de ce enquis suivant Lordonnance pierre babie marie anne crevier marguerite hertel JBabie Madeleine Babie François Babie J Brisset Marguerite dandonna Crevier De St François hertel Marie angélique le boullenger F Hertel de Chambly dechenaux marguerite Crevier Petit de Lorme veronique veron marie Jeanne Brisset Therese veron Marie Jeanne Maugras J.B. Pottier Nore.»

-1708-07-24 : Jean-Baptiste Pottier notaire, accord entre les sieurs Saint-François, Deschenaux et Dupéron, sur leurs acquisitions de terres dans l’île du Fort. Voir aussi dans Pierre Couc.

Quelques mois plus tard, le 2e seigneur, Joseph Crevier, en colère contre sa mère et son beau-frère Pierre Babie sieur Dupéron.

-1708-10-29 : protestation de Joseph Crevier sieur de Saint-François, seigneur dudit lieu, contre un contrat passé entre Marguerite Hertel, veuve de Jean Crevier, et Pierre Babie sieur Dupéron, son gendre. Notaire Daniel Normandin.

«Par devant Daniel Normandin Notaire Royal et gardenottes du Roy nostre Sire en prevosté Royalle des Trois Rivieres Residant à Champlain sourbsigné et tesmoins cy apres nommez fut present en personne Joseph Crevier Escuyer Sieur de St. françois officier d'une Compagnie du destachement de la marine seigneur en partie de la seigneurie de St. françois y demeurant de present au Cap de La Magdeleine Lequel a dit et déclaré qu'il proteste a pur et plain; contre un contrat ou acte passé Entre dame Marguerite hertel veuve de deffunt le sieur Jean Crevier quand vivait seigneur de ladite seigneurie de St. françois; Et Pierre babie Sr duperon son gendre; devant Me Jean Baptiste pottier Notaire Royal aux Trois Rivieres il y a Environ trois mois; Ledit Sieur de St. François par le present protest declare que pour Nourir payer amittié concorde Et union Entre luy et ladite dame hertel et ledit Sr Duperon qu'il soutient et pretend son Relevé toujours tant pour luy que pour ses Enfants en temps et lieu suivant la coutume de paris suivie en ce pays, pour les terres et (1 mot) a luy fait par ledit contract, a dire et declaré en temps et lieu devant quy Il apartiendra, attendu que ladite Dame hertel ne que Ny deub passer ledit contract a son préjudice avec ledit Sr babie pour luy (1 mot) l'endroit qui luy apartient dans la terre quy est desnoncée dans ledit contract; Et comme il veut conserver lamittié de sadite mere, Il requiert acte de la presente protestation a moy dit Notaire Royal a luy accordé pour luy valloir et servir ce que de Raison en temps et lieu devant quy Il apartiendra; fait et passé audit Cap de la magdeleine en maison du sieur de St. pierre avant midy; le vingt neufiesme octobre mil sept cent huict en presence dessieurs francois Rochereau, Et René Courcanbec demeurant audi Cap de la magdelaine Tesmoins Requis quy ont signez avec ledit Sr de St. francois et Moy dit Notaire Royal.

Signature :

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Crevier De St françois F ranchereau Courcanbec Normandin Notaire Royal.»

En 1709, la terre de feu Jacques Julien, vendue à Pierre Babie-Dupéron marié à la fille du premier seigneur Jean Crevier, Marie-Anne Crevier. Il a acquis cette terre quelques jours avant son mariage célébré le 13 février 1708.

-1714-08-01 : proposition faite par Gilles Laurent dit Saint-Laurent, de Saint-François, et Anne Labrecque, sa femme, à Jacques Jullien fils, dudit lieu, pour faire valoir leur terre de 4 arpents de front, audit lieu.

Notaire Daniel Normandin.

-1714-08-05 : ratification par Jacques Jullien fils, de Saint-François, du contrat de vente d'une terre de 3 arpents de front, audit lieu, fait par Gilles Laurent dit Saint-Laurent et Anne Labrecque, sa femme, en faveur de Marguerite Hertel. Notaire Daniel Normandin.

En 1723 Pierre Babie y possédait 3 arpents de front sur la profondeur de l’île, dont 15 arpents labourables, avec maison, grange et étable.

-1740-05-25 : Simonnet, engagement de Jacques Dupéron, fils illégitime de Raymond Babie et élevé par Pierre Babie-Dupéron, garçon voyageur demeurant ordinairement à Saint-François, à François Brunsard Langevin pour aller à Michillimakinac.

-1743-06-06 : Pierre Babie donne une terre de 2 arpents de front dans le lot n°31 (voir plus bas) à sa fille Marguerite Duperon qui épouse Jean-Baptiste Labonté fils, dans leur contrat de mariage. Jean-Baptiste possède déjà une terre de 2 arpents ou 1 arpent et 6 perches dans le lot n°30.

Jean-Baptiste Labonté n'a possédé aucune part dans la terre paternelle de son beau-père, Pierre Babie sieur Dupéron (lot n°24). Cependant son arrière-petit-fils, Jean-Marie-Véronneau, était propriétaire de ce lot n°24 en 1862 selon le Cadastre abrégé de la partie de la Seigneurie de Saint François du Lac, fait le 24 janvier 1862 par Henry Judah.

Décès de Pierre Babie sieur Dupéron

-1748-10-25 : Pillard, conventions de mariage entre Louis Cartier, d'Yamaska (fils de Nicolas Cartier et de Gertrude Niquet), et Jeanne-Élizabeth Babie (fille de feu Pierre Babie, sieur Dupéron, et de Marianne Crevier, coseigneur de Saint-François). Acte d'Antoine Gamelin-Châteauvieux, capitaine de milice à Saint- François ; déposé le 25 janvier 1749.

Jean-Baptiste Couturier-Labonté poursuit en cour ses cohéritiers pour accélérer le règlement de la succession de leur père et beau-père Pierre Babie-Dupéron. Car-1748-05-08 : à Saint-François, décès et sépulture de Pierre Babie-Dupéron, 71 ans.

-1749-02-11 : Requête de Jean-Baptiste Labonté, habitant de Saint-François, en tant qu’époux de Marguerite Babie (Baby) Dupéron (Duperron), demandeur, comparant par Jean-Baptiste Gassien (Gatien), contre Louis Cartier, Jeanne Dupéron, sa femme, et Marie-Anne Dupéron, défendeurs, pour qu’il soit ordonné que l’inventaire de tous les biens meubles et immeubles ainsi que des dettes passives et actives soit fait par un notaire de la Juridiction des Trois-Rivières; les parties sont appointées à écrire, produire et contredire dans les délais de l’ordonnance; dépens réservés. - 11 février 1749. Soussigné LeProust. Il est inscrit en entête que la suite { l’audience est tenue par maître Jean LeProust (Leprou, Prou, Proulx), ancien praticien, pour le renvoi de monseigneur le lieutenant-général pour cause d’un degré de parenté prohibé. Il est spécifié qu’il y a eu acte de domicile par le demandeur à la maison de Gassien, rue du Coteau, et par le défendeur à la maison du sieur Duplessis, rue du Platon. Pièce provenant du Registre no 11 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, f. 36v-37. Banq en ligne Cote : TL3, S11, P3906.

-1749-05-20 : Pillard, concession d'une terre de 4 arpents de front par Jean-Baptiste Jutras-Desrosiers, seigneur de Lussaudière résidant à Saint-François, à Jacques Dupéron (fils naturel de Raymond Babie), volontaire dudit lieu résidant à Saint-François. Terre qu'il avait acquise auparavant de Jean-Baptiste Caillé pour prix et somme de 50 livres. Le tout en bois debout.

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