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Porter l’excellence et l’ambition dans les quartiers défavorisés

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Academic year: 2021

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Porter l’excellence et l’ambition dans les quartiers défavorisés

Pour nous, qui intervenons en classe préparatoire, en université dans diverses villes de banlieue, le projet de classe préparatoire « particulière » au lycée Henri IV est choquant, car il va à l’encontre du travail de longue haleine mené sur le terrain, seul garant d’un succès durable.

Cette démarche est un contresens, confortant explicitement le principe de la localisation géographique de la réussite scolaire, celle-là même qu’il faudrait s’efforcer de réduire. Au contraire, c’est dans leur lieu de vie, de travail et d’étude qu’il faut proposer aux jeunes habitant dans des zones défavorisées des améliorations culturelles et éducatives. Signal fort donné à tous les jeunes ; l’épanouissement personnel et la réussite scolaire ne résident pas dans la fuite de leurs quartiers. Les universités, les lycées implantés dans les banlieues doivent travailler ensemble à améliorer le taux d’accès à l’enseignement supérieur.

C’est en banlieue parisienne que se trouve l’essentiel des jeunes de la région Île-de-France. Aucune initiative isolée n’est en mesure d’apporter de solution durable à la grave et préoccupante question de l’inégalité des chances. Nous n’acceptons décidément pas que l’initiative du lycée Henri IV puisse être présentée comme une action, certes modeste, mais néanmoins mieux que rien. Affirmation fausse et blessante pour les étudiants et professeurs qui travaillent dans les classes préparatoires, les universités en banlieue (et non pas de banlieue comme on lit parfois).

À Saint-Denis, Sarcelles, Saint-Ouen, Mantes-La-Jolie, Aubervilliers par exemple, fonctionnent depuis 15 ans ou plus des prépas littéraires, économiques, scientifiques. Les taux de réussite qui se mesurent par l’accès dans les grandes écoles ou en licence à l’Université, y sont comparables aux autres prépas.

Différence notable : la proportion d’étudiants de condition modeste y est nettement supérieure, avec des taux de boursiers variant de 30 à 50%. Chaque année, nous prospectons, informons pour aller chercher les élèves motivés dans les lycées avoisinants. Certains élèves que nous sommes parvenus à convaincre de postuler en prépa, optent pour des classes parisiennes, ce qui est leur droit le plus légitime. Notre travail de recrutement contribue aussi à alimenter les lycées parisiens. L’initiative Henri IV, isolée, incohérente, risque alors d’aggraver l’évasion de nos meilleurs éléments, de fragiliser nos classes sans aboutir à une augmentation du nombre total de boursiers en prépa. À Villetaneuse, l’université Paris 13 offre une vaste palette de formations, incluant des écoles d’ingénieurs, à des étudiants dont plus du tiers sont boursiers.

Deux cycles préparatoires associant étroitement lycées, écoles d’ingénieurs, les universités de Paris 13 et de Marne-la-Vallée, ouvriront à la prochaine rentrée afin de renforcer les formations supérieures scientifiques de l’académie de Créteil.

La présence dans les banlieues de formations supérieures d’excellence, produit des effets externes positifs sur l’ensemble des élèves, de la Seconde à la Terminale, qui envisagent alors sans crainte de poursuivre des études, en prépa comme à l’Université, en IUT, en BTS. Ils peuvent vérifier au quotidien que les études supérieures, parce qu’elles existent près de chez eux, sont accessibles à quiconque décide de s’en donner les moyens. Tous ces résultats, toutes ces initiatives ne comptent pas pour rien !

Enfin, nous sommes heureux d’apprendre que le lycée Henri IV disposera, pour trente élèves, de moyens spécifiques pour le logement, le matériel pédagogique (ordinateur, livres) ou les sorties culturelles. Et nos établissements, et nos élèves ! Pourquoi ne travailleraient-ils pas à égalité d’avantages ? Quelle règle républicaine autorise de telles différences, une telle iniquité ? Nous demandons à bénéficier des mêmes conditions, nous qui travaillons depuis tant de temps avec les moyens du bord. Que les entreprises généreuses fassent preuve d’audace en traversant le périphérique !

Robert Soin, professeur en CPGE économiques Article paru dans l’US - Supplément au n° 637 du 20 mai 2006

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