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Étude spectrale de la détonation dans le vide des explosifs d'amorçage

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Étude spectrale de la détonation dans le vide des

explosifs d’amorçage

Henri Muraour

To cite this version:

(2)

ÉTUDE

SPECTRALE DE LA

DÉTONA1ION

DANS LE VIDE DES

EXPLOSIFS

D’AMORÇAGE

Par HENRI MURAOUR.

Laboratoire Central des Poudres. Paris.

Sommaire. 2014 On a fait détoner dans le vide certains explosifs d’amorçage et, en particulier, des azotures et fulminates de métaux lourds. On montre la possibilité d’obtenir par cette méthode des spectres

de raies, que ne sont pas des spectres de flamme et dont l’étude doit pouvoir apporter des renseignements

sur le degré d’excitation de l’atome de métal libéré au moment de l’explosion et sur le mécanisme même de

la détonation de ces explosifs.

Historique. - Malgré

son intérêt l’étude

spectrale

des luininosités

qui accompagnent

la détonation des

explosifs

n’a

jusqu’ici

fait

l’objet

que d’un nombre

res-treint de travaux. Le

premier

Wâchter

(Z.

1923,

p.

56)

signale

que si on

dirige

un

spectro-scope sur la luminosité

qui

se

produit

entre deux

cartou-ches

suspendues

librement et

qui

détonent simultané

ment, on observe un

spectre

continu

(1).

Laffitte

(An-nales de

Physique,

1925,

t.

4,

p.

693)

a étudié au

spec-trographe

la détonation de la

dynamite

dans un tube de

verre. Il a observé un

spectre

continu sans aucune raie.

Au

contraire,

en

photographiant

le

spectre

de la

région

correspondant

à l’onde de

choc,

il a pu mettre en

évi-dence

plusieurs

raies du calcium

(5

580 à 5

600;

.~ ~~5 à

4455 ; 4280

à

4320 ; 4 227 ;

3 969 ;

3

934).

En intro-duisant un fil de cuivre dans la

région

de l’onde de

choc il a observé la raie 4 651 de cet élément et avec un fil de

magnésium

les raies 4480 et 4 352 de

Mg.

Dans son

travail,

Laffitte a attribué les luminosités ob-servées au milieu environnant rendu lumineux

par le

passage de l’onde de

choc,

mais à la suite

d’expériences

exécutées dans son laboratoire par

Patry,

il est revenu sur cette

interprétation (Laffitte

et

Patry,

C. R.

1930,

t.

i9’l,

p.

1335) (Voir

les détails sur les

expériences

de

Patry

dans sa

thèse, Nancy

1933)

et il a admis que les

luminosités avaient pour

origine

une tranche

lumi-neuse des

produits

de

l’explosion

lancée en avant et se

(t) L’auteur se demande si cette luminosité a pour origine la rencontre des ondes de choc ou la rencontre des gaz émis par

l’explosif, les expériences que nous avons exécutées avec

1~1. Michel-Lévy ont démontré que ce phénomène lumineux observée pour la première fois par Siersch en 1896, attribué par

Hess à la compression adiabatique de l’air (Pneumatische phéno-men) puis par Beyling et d’autres expérimentateurs, à la

ren-contre des gaz incomplètement brûlées émis par l’explosif, a bien pour origine l’élévation considérable de la température du milieu environnant à la rencontre des deux ondes de choc.

propageant

au début à la même vitesse que l’onde de

choc,

elle-même non lumineuse.

Avec M.

Michel-Lévy

nous avons montré que la

pre-mière

interprétation

de Laffitte était la

bonne,

les ré-sultats obtenus par

Patry pouvant

s’expliquer

si on

admet que la luminosité du milieu environnant sub-siste encore,

pendant

un

temps

très

court,

après

le passage de l’onde de choc

(Voir

3lém. des

Poudres,

1935,

t.

XXVI,

p. 171.

Dans un intéressant travail Petrikaln

(Z.

Physik,

1926, 37,

p.

610)

a étudié

spectroscopiquement

la

dé-composition

du fulminate de mercure et des azotures de

calcium, strontium,

baryum

et zinc. Dans les condi-tions où Petrikaln a

opéré,

il y avait d’ailleurs non pas

détonation mais combustion vive de ces

produits.

L’auteur a observé les raies suivantes : Fulminate de mercure. - Bandes du

cyanogène.

Raies de mercure: 5460-4358-4046-3662-3654-3650 3341-3131 3125 3025-3023-3021-2967-2893-2805 2 804-2 803

(ces

trois dernières très

faibles) 2

752-2 653 - Z 6~~. La raie ultime 2 537 est

forte,

élargie

et

ren-versée.

Manquent

avec certitude dans le

spectre 5

791 et 4077.

Manquent

probablement :

3 663 - 3131-3 027-2655.

,4zoture de calcium. - Raies du calcium : 6

717-6 572-4 717-60 i - 455-4 454-4 435-4 434-4

4254

226. Dans le visible :

spectre

de bandes du

type spectre

de flamme

(oxyde).

de strontium. - Raies de Sr : 5

535-4962-4 877-4 876-4 72-4 3- 8I3-4 i3- 723-4 607.

Dans le

visible, spectre

de bandes du

type spectre

de flamme

(oxyde).

Azoture de Raies de Ba : 5 535 - 4 607.

(3)

412

Dans le

visible,

spectre

de bandes du

type spectre

de flamme

(oxyde).

Azoture

basique

de zinc. -- Raies du Zn : 4810

-4 722 - zi 680 - 3 316 - 3 303 - 3282.

Petrikaln

indique

les difficultés

d’interprétation

de

ces

spectres

et

souligne

l’intérêt

qu’il

y aurait à

opérer

avec les azotures de mercure et

d’argent,

mais il dé-clare avoir renoncé à

opérer

avec ces

composés

à la suite de

quelques

«

désagréables explosions

»

(1).

T. Tucholski a

publié

en 1931 dans le Bulll!tin de

Polonaise des Sciences et des

Lettres,

Série

A,

p. 76, un

important

travail sur les

spectres

de métaux obtenus par des réactions

explosives.

Il a

opéré

sur différents

picrates (Na

- K - Ca - Ba

-Cu -

Fe)

chauffés

jusqu’à explosion

dans une

petite

poële

en cuivre

(~)

ou introduits dans de l’acide

pi-crique,

du collodion ou de la

gélatine explosive.

Pour obtenir des

spectres

d’une intensité

suffisante,

Tucholski a été

obligé

de faire

parfois jusqu’à

100 dé-tonations devant la fente de son

spectrographe.

Voici

ses conclusions :

« Les

explosions

de

picrates

donnent des

spectres

qui

se

rapprochent

de ceux

qu’on

obtient dans la flamme

oxydrique,

bien que les

spectres

moléculaires

(de

Ca - Ba - Cu et

Fe)

présentent

certaines différences. On reconnaît dans ces

spectres,

de même que dans ceux

des azotures

qu’a

observés A.

Pétrikaln,

un manque

absolu de raies d’étincelles. Les

spectres

de détonation

(obtenus

par

exemple

avec la

gélatine

expfosive)

qui

sont

également

des

spectres

de flamme, montrent que

les

températures

d’explosion

des matériaux détonants sont

comprises

dans les limites de 1900 à 3 200.

Tel était l’état de la

question

au moment

où,

avec

M.

Michel-Lévy,

nous avons

repris

l’étude

spectrale

des

détonations,

nous avons

opéré

avec un

explosif

liquide

extrêmement

puissant, mélange

à combustion

complète

de tétranitrométhane et de

toluène,

placé

dans une

rigole

circulaire creusée dans un bloc de

laiton et amorcé avec une

petite

quantité

de

perchlorate

du diazo de métanitraniline. Nous avons ainsi réussi à créer dans le milieu environnant une

aigrette

lumi-neuse, véritable

éclair,

dont la durée est

toujours

extrê-mement courte, de l’ordre de

quelques

millionièmes de seconde

(Voir

Journal de

1935,

Série

VII,

t.

6,

p.

496).

L’étude

entreprise

a montré que l’intensité des

phé-nomènes lumineux

dépend

essentiellement de la nature du gaz

environnant,

le maximum de luminosité étant obtenu dans les gaz de faible chaleur

spécifique

et de forte densité : argon et

krypton.

(Les

essais n’ont pas encore été exécutés dans le xénon

qui

doit donner le maximum de

luminosité).

Les résultats obtenus nous

(1) Signalons dans le même Z. 1926, 38, p. 201, un

travail de K. Gleu sur l’étude spectrale de la lumière émise par N3Cl se décomposant par passage dans un tube chauffé.

(2) Avec ce dispositif et avec les picrates utilisés Tucholski n’obtenait pas une véritable détonation inais simplement une

déîl4,-ration

yive ,

ont amenés à conclure que les

phénomènes

lumineux observés n’ont pas pour

origine

les gaz chauds émis

par

l’explosif,

mais l’onde de choc et, en

particulier,

les rencontres d’ondes de choc dans le milieu

envi-ronnant.

Dans une étude

théorique entreprise

à la suite de nos

expériences

M.

Jouguet

en

complétant

la théorie

classique

a d’ailleurs montré que l’on

pouvait prévoir

par le calcul une double influence de la chaleur

spéci-fique

et du

poids

moléculaire du gaz

utilisé,

sur la

température

atteinte dans l’onde de choc

(’).

Le

phé-nomène initial

(détonation)

étant constant, la

tempé-rature dans l’onde de choc doit croître suivant l’ordre

Or,

c’est bien là l’ordre de luminosité croissante que

nous avons observé

C’est sur

l’aigrette

lumineuse,

à 20 mm environ

au-dessus de la surface de

l’explosif,

que nous avons avec

M.

Michel-Lévy

braqué

la fente de notre

spectrographe

(Hilger-quartz-petit modèle).

Les clichés obtenus ont

confirmé l’énorme intensité lumineuse atteinte dans

l’argon

et le

krypton,

puisqu’avec

une seule

détonation,

soit avec un

temps

de pose voisin de 4 millionièmes de

seconde,

nous obtenons un

spectre

continu intense

s’étendant dans l’ultraviolet

jusqu’à l’absorption

par la

gélatine

de la

plaque.

Dans

l’oxygène,

comme dans l’air et dans l’acide

car-bonique

nous avons

également

obtenu,

avec 5 et 8

dé-tonations,

des

spectres

continus mais l’intensité dans l’ultraviolet est moindre pour

l’oxygène

que pour

l’argon

et encore

plus

faible pour l’acide

carbonique

(influence

de la chaleur

spécifique

du gaz sur la

tempé-rature dans

l’onde).

Dans le chlore nous avons

obtenu,

avec une seule

détonation,

un

spectre

continu intense

(influence

de la forte densité de

C12)

présentant

la bande

d’absorption

du chlore. Dans l’azote et dans

l’oxyde

de carbone nous avons

obtenu,

très

intenses,

les bandes du

cyanogène, qui paraissent

exister d’ailleurs dans tous les

spectres.

On retrouve

également

dans tous les

spectres

la raie 2478 du carbone CI’.

Par suite de l’af faiblissement du fond

continu,

les bandes du

cyanogène

et la raie du carbone

apparais-sent avec une

particulière

netteté

si,

opérant

dans

l’argon,

on vise avec le

spectrographe

non le maximum

de luminosité mais la

partie supérieure

de

l’aigrette

lumineuse

(40

à 60mm. au-dessus de la surface de

l’explosif).

Le

mélange explosif

utilisé

(tétranitrométhane

+

toluène)

étant

volatil,

il était

logique

d’attribuer les bandes du

cyar.ogène

et la raie du carbone à la

pré-sence dans le gaz environnant de la vapeur de

tétrani-trométhane et de toluène, En

opérant

avec un

explosif

non volatil

(tétranitropentaérythrite)

nous avons en

effet réussi avec M.

Michel-Lévy,

à obtenir leur

(4)

rition à peu

près complète,

les faibles traces

qui

sub-sistent

parfois

pouvant

sans doute être attribuées à la flamme de

l’explosif

(1).

En

poursuivant

l’étude nous avons cherché à

obtenir,

avec M.

Michel-Lévy,

les

spectres

de différents métaux.

La théorie formulée

implique

cette

conséquence

que, pour obtenir ces

spectres,

le métal doit être introduit non dans

l’explosif,

mais à l’état de fine division dans le gaz environnant. Les

expériences

exéculées ont

confirmé cette déduction

théorique (Voir

C.

R., 1936,

t.

202,

p. 949 et

203,

p. 316.

Les résultats obtenus par cette méthode se

dis-tinguent

en deux

points importants

des résultats ob-tenus par nos

prédécesseurs :

1. La luminosité est

particulièrement

intense

puis-qu’une

seule détonation suffit pour obtenir un

spectre

de raies se

prolongeant

fort loin dans l’ultraviolet.

2. Les

spectres

obtenus ne sont pas des

spectres

de

flamme,

mais des

spectres

de haute

température

et

ren-ferment même des raies d’étincelles par

exemple

les raies 2304-2335-2348-2529-2635 du

baryum

ionisé)

voir

également

le

spectre

du calcium ionisé

publié

dans la Note aux C. R. Séance du 15

juillet

19116 et

reproduit

plus

loin

(2).

Au début des recherches exécutées en commun avec

M.

Michel-Lévy,

nous avions étudié au

spectrographe

la détonation de

granules

et de

plaquettes

d’azoture de

plomb

et obtenu ainsi un

spectre

continu

(moins

intense

que celui observé avec le

mélange

de tétranitromé-thane et de

toluène,

par suite de la brisance

beaucoup

plus

faible de

l’explosif)

et renfermant certaines raies du

plomb

soit en

émission,

soit en

absorption.

Nous

reproduisons figure

1

(Planche

hors

texte)

un

spectre

ainsi obtenu en visant avec la fente du

spectrographe,

sans

interposition

de

lentille,

une

plaquette

d’azoture de

plomb

d’environ

1,5

mm

d’épaisseur.

On remarquera

le fond continu dû à l’onde de choc

et,

en émission les

raies 4 245-4 068-3 740-3 683-3 639-3 579 du

plomb.

L’attribution de la raie 4 2~5 au

plomb (raie d’étincelle),

est d’ailleurs très douteuse et il

s’agit

très

probablement

de la raie 4 226 du calcium. On

distingue

de

plus

très

nettement,

sur le

négatif,

les raies sui vantes en

absorp-tion : 2 833-2 802-2 660-2 615. On remarquera la forme

particulière

des raies

élargies

à leur

base,

sans doute sous l’influence de la

pression.

( 1) Il y aurait donc lieu de refaire avec cet explosif les spec-tres obtenus dans l’azote et dans l’oxyde de carbone qui présen-taient, très intenses, les bandes du cyanogène.

(2~ Les spectres obtenus ne paraissent pas cependant identiques

aux spectres d’étincelles, ceci pourrait s’expliquer par deux

hypothèses différentes : 1. La température atteinte serait infé-rieure à celle de l’étincelle, d’où une ionisation moins complète. En adoptant cette hypothèse il est difficile d’expliquer les fortes luminosités observées. 2. La température atteinte est très élevée mais l’ionisation est freinée par la haute pression qui existe

dans l’onde de choc. On devrait dans ce cas observer le

dépla-cement connu de certaines raies sous l’influence de la presfion,

mais un tel déplacement ne pourrait être mis en évidence qu’en opérant avec nn spectrographe beaucoup plus dispersif que celui que nous possédons.

Etude de la détonation dans le vide. - En colla-boration avec Schumacher nous avons montré que les

explosifs d’amorçage

et en

particulier

l’azoture de

plomb,

détonent dans le vide par

simple

inflammation

au contact d’un fil

rougi.

Nous avons

jugé

intéressant

d’effectuer une étude

spectrale

de ces détonations dans

le vide. On

pouvait

en effet s’attendre à la diminution

de

l’intensité,

ou même à la

disparition

du fond continu

dû à l’onde de choc et d’autre

part,

à une durée

plus

grande

de la

luminosité, conséquence

d’une vie moyenne

plus longue

de l’atome

métallique

excité. Comme le

montre le

spectre

(fig. 2)

obtenu avec l’azoture de

plomb

détonant dans le

vide, l’expérience

a confirmé ces

dé-ductions. Sauf

l’emploi

du vide ce

spectre

a été exécuté dans les mèmes conditions que le

spectre

(fig. i ) ,

mêmes dimensions de la

plaquette

d’azoture et même hauteur de la fente du

spectrographe.

On remarquera la hau-teur

beaucoup

plus. grande

des raies due à la

persis-tanee de la luminosité de l’atome de Pb

excité,

on notera aussi que le

spectre

s’étend

beaucoup plus

loin dans l’ultraviolet.

Fig. A.

Le

dispositif

utilisé dans cette

expérience

est

repré-senté

figure

A. Il consiste en un tube

cylindrique

de laiton de 158 mm de hauteur et de 67 mm de diamètre muni d’une fenêtre en

quartz transparent

de 140 mm

de

hauteur,

de 9 mm de

largeur

et de

2,5

mm

d’épais-seur. Ce

cylindre

repose sur un socle en acier muni

d’une tubulure de vide et de deux bornes

permettant

de conduire le courant au fil de

platine qui

doit enflammer

l’explosif.

Ce

dernier,

environ 0,9 g, est

placé

sur la face

supérieure

d’un

petit cylindre

d’acier de 27 mm

de diamètre et de 34 mm de hauteur

placé

au centre du socle. L’étanchéité de

l’appareil

est obtenue en coulant de la

paraffine

dans la

rigole

R.

Pour exécuter

l’expérience

on fait dans le

cylindre

(5)

414

plaquette d’explosif

et presque en contact de la fenêtre de

quartz

la fente du

spectrographe

(1)

après

avoir

ouvert,

dans

l’obscurité,

le châssis du

spectrographe,

on

provoque, en faisant

rougir

le

fil,

la détonation de

l’ex-plosif.

On observe à ce moment, sur toute la hauteur de la

fenêtre

de une vive luminosité. On ferme ensuite le

châssis,

on démonte

l’appareil

et on

répète

l’expérience,

car environ 10 détonations successives sontnécessaires pour obtenir un

spectre

de bonne inten-sité. Il

n’y

a d’ailleurs aucun intérêt à

dépasser

ce

nombre de détonations car

après

explosions

le

quartz

est fortement

dépoli,

tout au moins dans sa

partie

inférieure située en face de

l’explosif,

et il est

nécessaire de lui faire subir un nouveau

polissage.

Ce

phénomène d’attaque superficielle

du

quartz

est

parti-culièrement accentué avec l’azoture de

plomb. Après

la détonation le vide n’existe naturellement

plus

dans le

cylindre,

la

pression

étant alors voisine de 30 à 40 min

de mercure, suivant la

quantité

d’explosif

utilisé. Au moment de

l’explosion,

alors que les gaz ne sont pas encore

refroidis,

cette

pression

peut

être de l’ordre de

1/2 atm. (en

supposant

une

répartition

uniforme de la

pression).

Pour l’étude de la durée de la luminosité se

reporter

à la note que nous avons

rédigée

en commun avec 1B1..A.ndré

Langevin.

Cette durée est de l’ordre de 1 à 3 millièmes de sec. Nous

reproduisons

ici

quel-ques

spectres

obtenus avec le

dispositif

que nous venons de décrire.

On remarquera

que tous ces

spectres

sont des

spectres

de raies. Ce fait est à

rapprocher

d’un résultat fort intéressant obtenu par M. Vaudet au labo-ratoire de M. Cotton. Cet

expérimentateur n

en effet

montré que

si,

en

déchargeant

un condensateur dans

un fil

fin,

on obtient à l’air libre un

spectre

continu intense

(méthode

du fil

explosé d’.Anderson),lâ

même

expérience

exécutée dans le vide donne naissance à un

spectre

de raies.

Voici

quelques longueurs

d’ondes relevées sur nos

spectres

(2).

Spectre

de la détonation de l’azoture de

plomb.

-

Figure

2 bis.

Raies du

plomb : 4 168-4

058-3 740-3 671-3 640-3 573-2 873-573-2 833-573-2 8573-23-573-2 80573-2-573-2 697-573-2 663-573-2 650-573-2 6573-28-573-2 614-2 577-614-2 476-614-2 446-614-2 411-614-2 394.

On

distingue

également

les raies 4 226 et 3 968-3933 du calcium et les raies 3 2 i7-3 27 fi, du cuivre.

Sur le cliché ne

2,

exécuté avec un

quartz neuf,

on

distingue

un

plus grand

nombre de raies dont l’identi-fication est rendue très difficile par la faible

dispersion

du

spectrographe

et la

présence

possible

des

impuretés.

Quelques-unes

de ces raies très

faibles, pourraient

peut-être

être attribuées à des raies d’étincelle du Pb mais cette identification est très douteuse et il sera

(1) HILGR. Petit modèle à prisme de quarlz. Nous avons utilisé des plaques Ilford Zénith non orthochrornatiques.

(2) L’appareil étant très peu dispersif il peut y avoir confusion pour des raies rapprochées.

nécessaire pour trancher cette

question

d’opérer

avec

spectrographe

plus dispersif,

l’étude actuelle ne pou-vant être considérée que comme une étude

prélimi-naire.

Spectre

de la détonation de l’azoture et du fulminate

d’argent. - (Voir fig.

3).

Ces

spectres

sont

identiques.

L’existence des bandes du

cyanogène

dans le

spectre

de détonation de l’azoture de

Ag, qui

ne

contient pas de

carbone,

a

peut-être

pour cause la

pré-sence dans notre

appareil

d’une trace de carbone

(paraffine)

(’ ).

On a constaté la

présence

des raies suivantes :

Raies de

l’argent :

810-3 681-810-3 50 t-810-3 810-38810-3-810-3 280-810-3 1810-30-2 824-2 721-2 810-375-2 810-309.

Bandes du

cyanogène :

4 216-3 883-3 590.

On

aperçoit

en outre

quelques

raies du calcium et du cuivre.

Les raies de

l’argent

identifiées sont des raies

d’arc.

On constate l’absence des raies d’étincelles 2 330-2

4ii-2 438-4ii-2 448,

que nous avions obtenues avec M.

Michel-Levy,

en

provoquant

une rencontre d’ondes de choc

dans de

l’argon

contenant

Ag

en

suspension.

Spectres

de la détonation des azotures mercu-reux et

mercuriques

~2).

-

(Voir fig. 4).

Ces

spectres

sont

identiques,

on a observé les raies suivantes dans le

spectre

de l’azoture

mercurique qui

est le mieux

réussi :

Raies du mercure : 4916

(douteux)-4

358-4 047

(la

raie 4078 est très

douteuse)

3 906-3 654-55-3 341-3131-26-3 026 2 907 -2894-2 803 ou 2 80t)-2 753

(2698

est

abstent) 2653

ou 55-2 576 extrêmement

faible, 2536

ou

34 peu

intense, 2 482,

très faible.

On constate en outre la

présence

des bandes du

cyanogène

(voir

la remarque relative à l’azoture

d’ar-gent)

des raies du calcium 226-3 968-3 933 et à la limite de visibilité 3179-3

159,

enfin des raies du cuivre 3 247 et 3 ~7 4 et du

magnésium 2

795 et 2 852.

(t) On sait qu’il suffit de traces très faibles de earbonne pour faire apparaitre, en présence d’azote, le spectre du cyanogène. C’est ainsi que la combustion d’un mélange de N1 0 et de H2 donne les bandes du cyanogène, si l’hydrogène est amené par

un tube de caoutchouc.

(2) Avec les azotures de mercure et en particulier avec

l’azo-ture mercurique, nous avons observé un phénomène fort curieux :

en général l’azoture ne détone pas au moment où le fil rougit. Par suite du dégagement gazeux, consécutif à une

décomposi-tion thermique, les cristaux sont chassés à une certaine distance du fil et forment autour de celui-ci une gaine en partie fondue. Si alors on coupe le courant on observe, parfois après plus de

30 sec, la détonation de l’explosif. Ce phénomène est dû à la

rupture, pendant la période de refroidissement, de la masse

fondue qui entoure, à distance. le fil de platine. Nous avons en

effet constaté, après une expérience durant laquelle la

détona-tion n’avait pas eu lieu, que la masse agglomérée détone au

(6)

Spectres

de combustion et de détonation du

fulminate. - On sait que le fulnlinatc de mercure

brûle en

petites

quantités

sans détoner. Pour obtenir

un

spectre

de détonation nous avons

opéré

sur un

mélange

du

perchlorate

de diazo de métanitraniline et

de fulminate de mercure. Le

spectre

obtenu dans ces

conditions est

reproduit

figure

5. Il est intéressant de

rapprocher

ce

spectre

de celui obtenu en faisant brûler à l’air libre du fulminate de mercure devant la fente du

spectrographe (fig. 6),

spectre

déjà

étudié par Pétrikaln. Sauf unc différence d’intensité duc à la différence des

temps

de pose

(10

combustions au lieu de I 0

détonations),

on constate que ces

spectres

sont

identiques.

On

peut

t

identifier les raies suivantes de

Hg :

4916 4

38-4047-3 654

(très faible),

3 650-3 31.1-3 9 31-6-3 026-2967-2 894

(très faible),

2805 extrêmement

faible, 2753

faible,

2 ô53-55

faible, 2

576 extrêmement

faible, 2

51§lJ

forte,

élargie

et renversée.

On observe en outre la

présence

des bandes du

cya-nogène

et de raies du

calcium,

du cuivre

(3

274 et

3

247)

et du

Mg,

en

particulier

de la raie fil 848.

Tous les

spectres

obtenus avec les

composés

du

mercure, azotures ou

fulminates,

paraissent

iden-tiques,

on y constate l’absence des raies d’arc du

mer-cure ~ 698 et 4078

À,

cependant

cette dernière est

peut-être

présente,

très

faible,

dans le

spectre

de déto-nation de l’azoture

mercurique.

L’absence de la raie 407ti dans le

spectre

de combustion du fulminate de

mercure avait

déjà

été

signalée

par Petrikaln. Avec l’indécision que

comporte

la faible

dispersion

de notre

spectrographe

il

paralt

d’ailleurs y avoir identité entre

nos

spectres

de mercure et celui obtenu par Petrikaln.

Sauf en ce

qui

concerne l’absence de la raie

4078,

les

spectres

obtenus se

rapprochent

beaucoup

de celui de la

lampe

à vapeur de mercure

pris

au moment même de

l’allumage

et avec un

temps

de pose court.

Le fulminate

comprimé

pouvant

brûler dans le vide

(voir

Muraour et Schumacher. C.

R.,

t.

198,

p.

116i,

1934)

nous avons

essayé

d’obtenir le

spectre

de cette combustion

qui

s’effectue avec une lumière

rougeâtre,

mais même

après 5

combustions

successives,

nous

n’avons obtenu aucun

spectre

sur les

plaques

que nous avons utilisées

(Ilford,

Zénith,

650

HD,

non

orthochro-matique).

C’est à

peine

si l’on

peut distinguer

sur les clichés la bande

principale

du

cyanogène

(;).

En effec-tuant la combustion dans un vide

partiel (300

mm de

Hg)

nous avons obtenu sur le cliché les bandes du

cya-nogène

et les raies du

calcium,

niais les raies dit

"ter-cure sont invisibles.

Cette absence des raies du mercure n’est d’ailleurs pas

extraordinaire,

car on sait que le mercure ne

donne pas, même au chalumeau

oxhydrique,

de

spec-tre de flamme. Ces résultats nous

paraissent

fort

inté-(1) Nous avons d’ailleurs constaté que dans le vide le com-’

primé de fulminate se décompose parfois totalement sans donner naissance à une luminosité notable. On observe dans ce cas la formation d un dépôt qui n’est pas de teinte grise (Hg) mais de

teinte brune. Il est donc probable qu’il existe plusieurs équations

de décomposition du fulminate dans le vide.

ressants,

car ils montrent

qu’à

mesure que la

combus-tion du fulminate se

rapproche

du

régime

détonant

l’air

libre,

la combustion du fulminate se transforme

très facilement en

détonation),

l’atome de

Hg

est libéré avec un

degré

d’excitation de

plus

en

plus

élevé.

Spectre

de la détonation dans le vide d’un

mélange

d’azoture de

plomb

et d’azoture de

cal-cium. -- En collaboration

avec M.

Michel-Lévy

(C’.li.,

séance du 15

juillet

i~36),

nous avons montré que par rencontre d’ondes de choc dans de

l’argon

contenant

en

suspension

du calcium on obtient un

spectre

intense du calcium ionisé. Nous

reproduisons

ici ce

spectre

dans

lequel

on remarque

(spectre central)

les raies suivantes du calcium

(fig.

7).

Ce

spectre

a été obtenu avec une seule

détonation,

on remarquera l’intensité

particulière

des doublets du

calcium

ionisé,

en

particulier

3 737-3 706

qui

n’existe

pas dans le

spectre

d’arc

(Eder

et

Valenta)

et 3 l. î 9-3159.

Ce

spectre

de détonation est encadré par un

spectre

de combustion obtenu en faisant brûler devant la

fente du

spectrographe

un

mélange

d’hexogène (dérivé

nitré de

l’hexaméthylènetétramine)

et d’oxalate de calcium

(1).

On remarquera que dans ce

spectre,

la raie 4 226 de CaI est

plus

intense que le doublet 3

968-3 9968-3968-3 de Caψ-34;. On notera

également

l’absence des autres doublets du calcium ionisé.

En vue de comparer les

températures

atteintes d’une

part

dans la rencontre des ondes de choc dans

l’ar-gon ; d’autre

part

dans la détonation des

explosifs

d’amorçage

dans le

vide,

nous avons exécuté une

expérience

en faisant détoner dans

l’appareil déjà

décrit de l’azoture de

plomb

additionné d’une

petite

quantité

d’azoture de calcium.

Nous

reproduisons

(fig. 8)

le

spectre

obtenu avec

10 détonations

(2).

On remarquera que si le doublet 3 968-3 933 est

intense,

plus

intense que dans le

spectre

de

flamme,

par contre les doublets 3737-3706 et 3 t79-3 159 sont absents ou à la limite de

visibilité,

alurs que leur intensité est très

grande

dans le

spectre

obtenu par rencontre d’onde de choc dans

l’argon.

Les

spectres

de détonation dans le vide des

explosifs

d’amorçage

sont donc intermédiaires entre les

spectres

de flamme et les

spectres

obtenus dans

l’argon

par ren-contre d’ondes de

choc;

ils semblent être très

ana-logues

aux

spectres

d’arc.

En résumé nos

expériences

montrent t la

possibilité

d’obtenir des

spectres

de raies en faisant détoner dans

le vide des

explosifs

d’amorçage

contenant un atome

(1) L’hexogène a été choisi à cause de la haute température

de sa flamme.

(~) On doit noter que la durée de la lumiuosité est déjà pour

(7)

416

métallique.

Les

spectres

ohtenus ne sont pas des

spectres

de

flamme,

mais

plutôt

des

spectres d’arc,

ils

sont

beaucoup

moins lumineux que ceux obtenus par

rencontre d’ondes de choc dans de

l’argon

contenant un métal ou un sel

métallique

en

suspension ;

10 déto-nations successives ne

permettant

pas d’obtenir un

spectre

aussi intense que celui obtenu avec une seule détonation dans

l’argon.

Si l’on en

juge d’après

l’intensité relative des raies

du calcium dans le

spectre

obtenu en faisant détoner

un

mélange

d’azoture de

plomb

et d’azoture de

cal-cium et

d’après

le

spectre

obtenu avec l’azoture

d’ar-gent,

le

degré

d’ionisation atteint est inférieur à celui obtenu par la rencontre d’ondes de choc dans

l’argon ;

résultat conforme à la théorie formulée pour

expliquer

l’origine

de ces derniers

spectres.

L’étude des

spectres

obtenus par cette nouvelle méthode nous

paraît

pouvoir apporter

des

renseigne-ments intéressants sur le

degré

d’excitation de l’atome

de métal libéré au moment de

l’explosion

et sur le mécanisme même de la détonation des

explosifs

d’amorçage.

Manuscrit reçu le 17 juillet 1936.

LÉGENDES DES FI(,-UPES DE LA PLANCHE

Fig. 1. (Exp. no 13). - 22 détonations d’azoture de

plomb à

l’air libre, image renversée.

Fig. 2. (Exp. no 5). - 10 détonations d’azoture de Pb dans le vide.

Fig. 2 bis. (Exp. no 11). - 10 détonations d’azoture de

plomb

dans le vide. Spectre de référence : arc au mercure.

Fig. 3. (Exp. no 16). -- 9 détonations d’azoture

d’argent dans le vide.

Fig. 4. (Exp. no 20). - 9 détonations d’azoture

mercurique dans le vide. Spectre de référence : arc au mercure.

Fig. 5.

(Exp.

no 32) - 10 détonations dans le vide d’un

mélange

du perchlorate de diazo de métanitraniline et de fulminate de mercure. Spectre de référence : arc au mercure.

Fig. 6. - 10 combustions à l’air libre de fulminate de mercure.

Spectre de référence : arc au mercure.

Fig. ’7 -

Spectre de référence : combustion d’un mélange d’hexogène (dérivé nitré de l’hexaméthyléne tétramine) et

d’oxalate de calcium. Au centre : Rencontre d’ondes de choc dans de l’argon contenant du calcium en suspension.

raies : a

3159

l Cal’ g 2811 OH b

3119

h 3064 OH c

370fi

¡ p 11 h 3U6-~ OH d

3~3~ ; (

a i 4226 Cal e

3933

l II f

3968 ~

Ca j 5588 Ca’

Fig. 8. (Exp n" 41). - 12 détonations dans le vide d’un

mélange

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