HAL Id: jpa-00205305
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Les variations de la quantité d’ozone contenue dans
l’atmosphère
Jean Cabannes, Jean Dufay
To cite this version:
Jean Cabannes, Jean Dufay. Les variations de la quantité d’ozone contenue dans l’atmosphère. J.
Phys. Radium, 1927, 8 (9), pp.353-364. �10.1051/jphysrad:0192700809035300�. �jpa-00205305�
LE JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
LES VARIATIONS DE LA
QUANTITÉ
D’OZONE CONTENUE DANSL’ATMOSPHÉRE
par MM. JEAN CABANNES et JEAN DUFAY. Faculté des Sciences de
Montpellier.
Sommaire. 2014 Dans un article précédent [J.
Phys.,
t. 8 (1927), p. 125], les auteurs ont montré qu’on pouvait déterminer l’épaisseur de la couche d’ozone à partir des mesuresde transparence de l’atmosphère dans le spectre visible. Dans cet article, ils utilisent les moyennes mensuelles des facteurs de transparence obtenues par Abbot et Fowle, au
Mont Wilson, de 1908 à 1920, et à Calama (Chili) de 1918 à 1920, et cherchent à retracer l’histoire de la couche d’ozone au-dessus de ces deux stations.
Au Mont-Wilson il existe une variation saisonnière de même sens que celle observée
à Oxford par Dobson et Harrison. De juin à octobre, l’épaisseur de la couche d’ozone diminue de près d’un tiers.
A Calama, station située sous les tropiques, dans l’hémisphêre austral, la variation saisonnière parait à peine sensible; elle se produirait en sens inverse.
Il existe en outre des variations plus lentes, d’allure irrégulière, dont l’amplitude
peut dépasser un tiers de l’épaisseur totale. La courbe des moyennes annuelles de
l’épais-seur d’ozone diffère notablement de celles qui représentent les valeurs annuelles du nombre des taches et de la constante solaire. Il paraît exister cependant une certaine relation avec l’activité solaire (peu d’ozone dans les années de faible activité précédant
le minimum de 1913).
SÉRIE VI.
TOMEVIII.
SEPTEMBRE
1927. N , 1,1,
1. Introduction. -
Depuis
les recherches fondamentales deFabry
etBuisson,
on sait tqu’il
existe,
dans la hauteatmosphère,
une couche d’ozonequi joue
unrôle
capital
dansl’absorption
durayonnement
solaire[I, Il]
(’).
Sonépaisseur,
évaluée dans les conditionsnormales,
est voisine de0,3
cm, mais elleprésente,
d’unjour
àl’autre,
des variations d’allureirrégulière,
encore assez malconnues.
Dobson et Harrison les étudientsystéma-tiquement
à Oxford. Leurspremiers
résultats,
basés sur dix mois d’observationsjourna.
lières,
montrentqu’elles
sont en relation étroite avec lapression atmosphérique
locale(2)
etindiquent
en outre lapossibilité
d’une variation saisonnière[X].
Actuellement,
l’un de nous fait exécuter àMontpellier
des mesuresanalogues
par la méthode que nous avons décrite dans un article récent[VIII]
etqui présente l’avantage
de faire connaître simultanémentl’épaisseur
et l’altitude de la couched’ozone.
Mais il faudra encore
plusieurs
années d’observation pour savoir ainsi s’il existe desvariations à
longue période
et reconnaître dansquelle
mesureinterviennent,
d’unepart
les conditionsatmosphériques
locales,
d’autrepart
lerayonnement
solaire. Onpeut
sedemander,
enparticulier,
si une variationpériodique
de onze ansn’accompagne
pas lapériode
bien connue de l’activité solaire.IIeureusement,
comme nous l’avons montré dans un articleprécédent [VII],
onpeut
évaluer avec une bonne
approximation l’épaisseur
de la couche d’ozone enpartant
desmesures
publiées
au cours des dernières années sur latransparence
del’atmosphère
dans (1 ~ Voir l’index bibliographique à la fin de l’article. _(2) Les mesures journalières effectuées à Digne, de juillet à octobre 1925, par Buisson et Jau~seran
[XI~,
n’ont pas montré de connexion entre l’épaisseur de la couche d’ozone et les variations de la pression
atmo-sphérique locale, d’ailleurs faibles durant cette période.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADII M. - SI~R1E VI. -
T. VIII. - ~T° 9. - SEPTE31BRE i 927. 23
le
spectre
visible. Les nombreux résultats d’Abbot et Fowlepermettent
donc une étudepréalable
de laquestion.
En utilisant les données contenues dans le tome III des "-Illnalso f
theAstrophysical
Ubsert~ator°y
of
the Smithsoitiait Institution[III]j
nous avonsdéjà
déter-miné par cette méthodel’épaisseur
d’ozone existant au-dessus deplusieurs
stations,
àdes
.
époques
diverses,
de M03 à 1913[VIII,
p.‘~i4,
tableauX].
Mais ces données neportaient,
engénéral,
que sur unpetit
nombre dejournées
d’observations(quelques
dizaines auplus),
réparties
sur unepériode
d’une ouplusieurs
années : elles nepermettent
donc pas de suivreles variations réelles de
l’épaisseur
d’ozone.A cet
égard,
le tome IV des Annals[IV]
renferme des documentsbeaucoup plus
utiles. jBTous pouvons, en lesinterprétant,
retracerpartiellement
l’Izistair°e des variations de laquantité
d’ozone contenue dansl’atmosphère
de 1908à 1920,.
c’estl’objet
de cet article. 2. Documents utilisés. - Nous nous servirons desjîioyeîines mensuelles des
facteurs
detransparence
del’atJ110Sphère
pourquelques longueurs
d’onde choisies. Ces moyennes ontété obtenues : -.
a)
Au MontWilson,
de 1905 à 1920[IV,
pp.I93-1.9~,
tableau~3].
Altitude : 1 737 m. Latitude : 34° 18’ 55° N.
Longitude :
118, 3’ 34" "7’.6)
A Galama(Chili),
de 1918 à 1920[IV, p. I08,
tableau55].
Altitude : 2 250 m. Latitude : 22° 28’ S.
Longitude :
68, 56’ W.Les observations du Mont Wilson sont faites
pendant
les moisd’été,
dejuin
enoctobre,
parfois
de mai ennovembre.Commencées en1905,
interrompues
en1907,
elles furentreprises
en 1908 dvecun matériel amélioré et continuées sansinterruption, depuis
lors. Les moyennesmensuelles
portent
engénéral
sur 15 à 20journées
d’observation.Les observations de Calama sont faites en toutes saisons. Nous connaissons les résul-tats relatifs à 25 mois
consécutifs,
dejuillet
1918 àjuillet
1920. Les moyennes mensuellesportent
sur 25 à 30journées
d’observation.Dans les deux cas, les facteurs de
transparence
sont donnés pour les 10 radiations dont leslongueurs
d’onde sont :l
(en p..)
=0,35; 0,40;
0,50; 0,60;
0,70; 0,80;
1,00; 1,20;
1,60.
3. Calcul des
épaisseurs
d’ozone. - Nous avonsdéjà
fait connaître notreprocédé
graphique
pour déterminer lesépaisseurs
d’ozone[VII,
p.269].
Nousportons
enabscisses,
À-1;
enordonnées, la
densitéoptique
del’atmosphère
auzénith (logarithme
déci-mal de l’inverse du facteur de
transparence).
Comme la diffusion par l’air humide varie sensiblement avec la radiation incidente comme~,-4@
lespoints
seplacent
sur unedroite,
sauf dans la
région
d’absorption
sélective de l’ozone(de 0,48 ~
à0,65
ou0,70
p).
Pour une
radiation,
delongueur
d’onde~,,
comprise
dans cetintervalle,
la den-sitérelevée
sur la droite est inférieure à la densité mesurée ~¡..La différence 3>, -
représente
la densitéoptique
de l’ozone suivant laverticale;
enla divisant par le coefficient
d’absorption
de ce gazk;,,
mesuré parColange
[V],
on obtientl’épaisseur
de la couche d’ozone suivant laverticale, ramenée
aux conditions normales detempérature
et depression.
L’application
de ceprocédé
aux moyennes mensuelles du Mont Wilson et de Calamadonne lieu aux remarques suivantes :
a)
Parmi les dix facteurs detransparence
connus,quatre
nepeuvent
être utilisés pourle tracé de la droite. Les radiations X =
0,5
et0,6 Il.
sont en effetcomprises
dans larégion
d’absorption
de l’ozone. Pour X =0,7
th, lepoint figuratif
seplace toujours
au-dessus de ladroite; l’atmosphère
exerce donc encore uneabsorption
sélective sur cette radiation(’).
(l) Nous nous sommes demandés si cette absorption sélective élait due à l’ozone, dont on ne connaît pasle spectre dans le rouge au delà de 0,64 Nous avons évalué pour cela le rapport (~1- j.’)o,7o/(à -
A’)o.GO.
Ilest loin d’ètre constant; il esl vrai que la précision des mesures est faible. Aussi avons-nous fait les moyennes a) pour le Mont Wilson, et b) pour Calama. La première donnerait, dans l’hypothèse d’une
absorp-’
tion par l’ozone, ko,-Io = O,OI1; la seconde, ko,;o = 0,0:28, ce qui est absurde. La question est donc tranchée :
il y a un autre absorbant que l’ozone, peut-être de la vapeur d’eau, qui serait alors plus abondanle au-dessus de Calama (station Iropicale) qu’au-dessus du Mont Wilson.
Enfin la radiation ~, =
0,35
IL est située dans la
région
ultraviolette où nous avons constatél’existence de nouvelles bandes
telluriques
[VI],
retrouvéesplus
récemment parLamhert,
Chalonge
etDéjardin
[IX].
Onpouvait
donc s’attendre à ce que lepoint
correspondant
seplaçât
encore au-dessus de la droite.Or,
dans presque tous les cas, il seplace
notablement au-dessous decelle-ci,
comme sil’absorption
atmosphérique
était inférieure à cellequi
résul-terait de la diffusion moléculaire
agissant
seule. Il estprobable
que les mesures sont ici défectueuses.En
effet,
dansl’ultraviolet,
lerayonnement
solaire transmis parl’atmosphère
s’affaiblitrapidement
en mêmetemps
que ladispersion-du prisme
augmente.
Pour 1, =0,3J [1.,
lebolomètre ne
reçoit
doncplus
que très peud’énergie.
Parsuite,
lerayonnement
parasite
produit
parles
radiations lesplus
intenses duspectre
diffusées par leprisme
et lesmiroirs,
prend
uneimportance
relativebeaucoup
plus
grande. Lorsque
le soleil s’abaisse surl’horizon,
cerayonnement parasite
estbeaucoup
moins réduit parl’atmosphère
que lerayonnement
de courtelongueur
d’onde. Saprésence
conduit ainsi à attribuer une valeurtrop
élevée aufacteur de
transparence.
’
. Cette cause d’erreur n’avait pas
échappé
àAbbot,
mais la correctionqu’il
a fait subir à~ ses mesures pour tenir
compte
des radiations diffusées est sans doute insuffisante.Quoi
qu’il
ensoit,
6points
seulement restent utilisables pour tracer la droite. Leurposition
n’est d’ailleurs pas très favorable t à d’entre eux en effet(1,6;
1,2 ;
1,0
et0,8)
sont
groupés
près
del’origine;
deux seulement(0,45
et0,40
p)
sont à une distance assezgrande.
b)
Dans larégion
d’absorption
sélective,
seule la radiation À =0,6 ~,
voisine dumaximum
d’absorption
del’ozone,
convient bien au calcul del’épaisseur
(kx
=0,0~8 ~)tr
Les déterminations basées sur la densité
optique
del’atmosphère
pour ).. ==0,5 P.
seraient illusoires :l’absorption
estbeaucoup
trop
faible pour cette radiation(I~,, ~:
0,0~.~).
Lesépais-,seurs d’ozone seront donc déterminées à l’aide d’un seul
point.
Les données utilisées dans notre
précédent
article fournissaient de 5 à 8points
rdans l’interyalle0,50
-0,65
, et de 10 à 15
points
en dehors de celui-ci.Cependant,
bien que le calcul del’épaisseur
seprésente
actuellement dans de moins bonnesconditions,
nous allons voir que laprécision
des résultats reste sensiblement du même ordre.4.
Epaisseur
d’ozone au-dessus du MontWilson, pendant
les moisd’été,
,de 1908 à 1920. - Nous avons renoncé à utiliser les
nombres,
peu satisfaisants dans,l’ensemble,
obtenus en 1905 et 1906. D’autrepart,
nous avons éliminé lesquelques
moyennes mensuellesqui comprenaient
moins decinq
journées
d’observation(1).
Restaient,
Ide 1908 à1920,
60 moyennesmensuelles;
les 60graphiques correspondants
ont été cons-truitsindépendamment
par chacun de nous.Chaque
densitéA’o 6
a été ainsi déterminée deux fois. Les deux nombres obtenus différaient de moins de0,0005
dans 26 cas, et dans _ 10 cas seulement deplus
de0,001.
Une troisième constructiongraphique
nous a facilementpermis
de tomber d’accord dans tous les cas à0,00i
près.
Telle est l’erreur à craindre sur la densité
qui
résulterait de la seule diffusion. Sinous admettons que la densité totale est connue avec la même
approximation (ce
qui
correspond
à une erreur relative de’3
== -2013
sur les facteurs detransparence
moyens),
i OOU 35l’erreur absolue sur
(A 2013
AI),j,6
est auplus
de0,004.
Comme(à
-â’)O.6
=lco,6e
vaut enmoyenne
0,0482
X0,31
=0,015,
l’erreur relative sur cettequantité
est auplus
de 2 15. h1en résulte une erreur relative
numériquement
égale
surl’épaisseur
d’ozone : les variationsd’épaisseur
sont donc déterminées à0,04
cmprès ;
mais si l’on cherchait avecquelle
préci-sion est connue, en valeur
absolue,
l’épaisseur d’ozone,
il faudrait tenircompte
de l’incerti-tude sur le coefficientd’absorption
ko,6,
qui
peut
atteindre1/20
[V].
L’incertitude surl’épais-seur d’ozone atteindrait donc
0,06
cm.~ ’
(1) Nous conservons provisoirement celles qui eu comprennent de 5 à mais nous ne les utiliserons
La troisième colonne du tableau I
donne,
encentimètres,
l’épaisseur
e de la couche d’ozonequi
existe,
en moyenne(1),
au-dessus du Mont Wilsonpendant chaque
moisd’obser-vation. La
quatrième
colonne donne une indicationgrossière
sur la valeur des mesures, ou TABLEAU I. -E(paisseurs
d’ozone auMont- Wilson.
plus
exactement sur laprécision
aveclaquelle
la courbeD..B
=~ f(),-~)
a pu être déterminée.(i) Nous déterminons l’épaisseur mensuelle em d’après la transparence moyenne, mais il est bien évi-dent qu’on obtient le même résultat qu’en prenant la moyenne des épaisseurs journalières el, e2, .. en- En
effet L
En réalité, nous n’avons pas la densité moyenne, mais la transparence moyenne; le lecteur vérifiera que l’erreur ainsi commise est négligeable.
Les lettres
tb, b,
ab,
m,signifient
que cette détermination est trèsbonne,
bonne,
yassez
bonne,
médiocre ou très médiocre. Enfin les lettres c et ceindiquent
que laden-sité
o’a,
ne varie pas linéairement en fonction de La courbereprésentative
tourne sav .- -- vu
concavité vers l’axe des abscisses: sa courbure s’accentue à mesure que la
longueur
d’ondeaugmente:
elle estlégère
(c)
ouaccentuée
(cc).
Cettecirconstance,
qui
paraît
derègle
dans les stations de basse altitude[VII,
p.~71],
ne seproduit
que rarement au Mont Wilson.Elle
paraît
liée à laprésence,
dansl’atmosphère,
departicules
relativement grosses,qui ne
diffusent pas la lumière conformément aux lois de LordRayleigh [VII,
p.~72].
Le fait s’estproduit pendant
l’été191!,
après l’éruption
du MontKatmaï,
et s’est renouvelé par lasuite.,
avec une intensité
beaucoup
moindre,
en1917,
1918 et 1919. Il convient du reste de remar.quer que l’existence d’unecourbure,
mêmeprononcée, n’augmente
que faiblement l’incertitude sur l’évaluation del’épaisseur
d’ozone. ,,
5.
Epaisseur
d’ozone au-dessus de Calama dejuillet
1918 àjuillet
1920. - Lastation de Calama
jouit
d’un climatprivilégié ;
les mesures, effectuées en toutessaisons,
sousun ciel très pur, sont meilleures que celles du Mont Wilson. Les droites ~’ ~ f
(1~~-~)
sont engénéral
très biendéterminées,
et lesépaisseurs
d’ozone s’en déduisent avec uneprécision
assezgrande
pourqu’il
ne soit passuperflu
de les donner en centimètres avec trois chiffresFig.2.
décimaux. Le tableau II
(voir
aussifig.
2) conlient,
pour les mesures deCalama,
les mêmes indications que le tableau 1 pour celles du Mont Wilson.TABLEAU II. - (Yala17lfL.
Dans les
paragraphes
suivants,
nous allons examiner lesrenseignements qu’on peut
tirer des deux tableaux sur les variationsd’épaisseur
de la couched’ozone.
6. Variation saisonnière au-dessus du Mont Wilson. -- L’examen du tableau 1
montre
immédiatement que, leplus
souvent,
l’épaisseur
d’ozone diminue dejuin
à octobre.
-.
Fig. 3.
Les années
1908,
191.A et1915,
pour
lesquelles
les droites âl =f (À-4)
sont le mieuxdéter-minées, sont,
à cetégard, particulièrement caractéristiques
(fig. 3).
épais-seurs relatives à un même mois de
l’année,
de 1908 à 1920. Lapremière ligne
du tableau III contient lesépaisseurs
moyennes calculées en utilisant toutes les moyennes mensuelles drutableau
I ;
pour obtenir les nombres dela troisième ligne
on a utilisé seulement les moyennesmensuelles
portant
au moins sur 15journées
d’observation. ’TABLEAU III.
Les
lignes 2
et 4indiquent
le nombre d’annéesayant
servi au calcul de ces moyennes ;il n’est pas le même pour tous les mois. Par
suite,
s’il seproduit
d’une année à l’autre deschangements plus
lents del’épaisseur
d’ozone,
les valeurs du tableau III nepeuvent
pasreprésenter
d’une manière très satisfaisante la variation saisonnière pour lapériode
t 908-’ 920.. Il estplus
correct de comparer lesépaisseurs
relatives àchaque
mois à cellequi
corres-pond,
parexemple,
au mois d’août de la même année(la
série des mois d’août étant la seulequi
neprésente
pasd’interruption
pendant
13ans).
On trouve dans le tableau IV l’excès del’épaisseur
d’ozone durantchaque
mois
sur celle du moisd’août;
les nombres entre paren-thèses sont ceuxqui
ont été obtenus avec moins de 15journées
d’observation.TABLEAU IV. - Excès
sur le mois d’aoïtt de
l’épaisseur
mensuelle d-ozone.De juin
à de la variation est dunc de0, 0 9
CIU,soit près
7.
Comparaison
avec les résultats de Dobson et Harrison à Oxford. - Les-mesures
journalières
effectuées à Oxford en 1925 par Dobson et Harrisonindiquent
l’exis-"tence d’une variation saisonnière de même sens
[X].
Nous avonscalculé,
àpartir
de leursnombres,
lesépaisseurs
moyennes d’ozone pourchaque
mois de l’année. Lapremière ligne
du tableau V(voir
aussifig. 4)
donne cesépaisseurs;
ladeuxième,
l’excès surl’épaisseur
moyenne en août 1925; la
troisième,
le nombre desjournées
d’observation.Enfin,
laquatrième ligne
reproduit
la dernière du tableauprécédent :
elle donne l’excès moyen de‘l’épaisseur
d’ozone sur celle du mois d’août au MontWilson,
de 1908 à 1920(après
élimi-nation des mois où il y a moins de 15
journées d’observation).
TABLEAU V.A
Oxford,
en1925,
l’épaisseur
moyenne d’ozone estpassée
par un maximum au début .duprintemps
et a diminué continuellementjusqu’à
la fin de l’automne.Fig.4.
Au Mont
Wilson,
de 1908 à1920,
elle a diminué engénéral
dejuin
à octobre(et
peut-.être de mai à
novembre).
L’ordre degrandeur
de la variation saisonnièreparaît
être sensi-blement le même dans les deux stations. Au mois dejuin, cependant,
nous trouvons unexcès
plus
grand
au Mont Wilsonqu’à
Oxford. Peut-être est-ce l’indice d’uneplus
grande
variations saisonnière au MontWilson,
ou d’undécalage
dans laposition
du maximum. Il estimpossible
depréciser puisque,
d’unepart,
on ne connaît lesépaisseurs
au Mont Wilson Sque pourquelques
mois del’année,
et que, d’autrepart,
les nombres d’Oxford nereprésen-tent
qu’une
année d’observation.8. Variation saisonnière à Calama. - De
même,
les observations de Calama ne fconcer-ientqu’anc
1 éi-lole
liop
courteqLfIl
soitpossible
de mettre clairement enévidence l’existence d’un effet saisonnier. Le fait saillant est la
petitesse
des variations de laquantité
d’ozone parrapport
à cellesqui
furent observées simultanément au Mont Wilson.S’il existe un effet saisonnier à
Calama,
il est certainementplus
faiblequ’au
MontWilson,
et,
parsuite,
plus
difficile àdégager.
L’épaisseur
laplus
grande correspond
aupremier
mois d’observation(juillet 1918).
Dejuillet
à novembre1918,
on constate une diminution très sensible(de
0,333
à0, 89).
Or,
auMont
Wilson,
nous avons trouvépendant
l’été de 1918 desépaisseurs exceptionnellement
élevées(0,44
enaoût).
Un mêmephénomène général paraît
donc avoirinégalement
affecté les deux stations.A
partir
de novembre 1918 les variations del’épaisseur
d’ozone au-dessous de Calama suivent une marche unpeu plus régulière.
L’année1919,
seulecomplète,
montre un minimum trèsprononcé
au mois demai;
des valeursélevées,
en février et décembre. L’année 1920 montre une décroissance assez sensible d’avril àjuillet.
Lesquatre
premiers
mois d’obser-vations mis àpart,
il semble donc que laquantité
d’ozonesoit plus
faible d’avril àjuillet
que de novembre à février.Il y aurait
ainsi,
àCalama,
une variation saisonnière de faibleamplitude (de
l’ordre de0,03
cm)
et en sens inverse de celle du Mont Wilson.Quelle
que soit la cause de ces variationssaisonnières,
oncomprend
que leur sens soit inversé dansl’hémisphère
austral,
etqu’elles
soient faibles sous lestropiques
où les saisons -sont peu accentuées.9. Variations d’une année à l’autre. -~ Les
épaisseurs
d’ozonecorrespondant
aux mois successifs d’une même année(tableau I)
ont leplus
souvent une même tendancegéné-rale à être faibles ou élevées. Il semble
qu’à
la variation saisonnière sesuperposent
deschan-ments
plus
lents d’allure assezirrégulière.
On le voit aisément en considérant(tableau VI)
TABLEAU VI.les
épaisseurs
obtenues pour le mois d’août dechaque
année(21’ colonne),
ou les moyennesdes
épaisseurs
obtenues dejuillet
àseptembre
(3e colonne)
ou dejuin
à octobre(~e
colonne).
C’est
ainsi,
parexemple,
qu’en 1912, 1916,
1-919 laquantité
d’ozone était inférieure à la moyenne; elle étaitsupérieure
en 1914 et 1918. On adéjà
noté que les nombres de Calamaparaissent
confirmer ceux du Mont Wilson relativement à lagrande quantité
d’ozonequi
existait en 1918.Il y a malheureusement des lacunes dans les séries de nombres dont nous
disposons.
Certaines moyennes du tableau VI
proviennent
de sériesincomplètes
(nombres
entre crochets) ;
-,d’autres utilisent des moyennes mensuelles
portant
sur moins de 15 observations(nombres
entreparenthèses).
Pour caractériser le mieux
possible
leschangements qui
seproduisent
d’année enannée,
indépendamment
de la variation saisonnière, il estpréférable
de comparerchaque
épaisseur
d’ozone à la moyenne desépaisseurs
obtenues durant le même mois au cours del’intervalle 1908-1920. C’est ce que nous avons fait dans le tableau VII. Les nombres entre
parenthèses correspondent
encore aux moisqui
comportent
moins de 15 observations. TABLEAU VII. - Excès de d’ozone sur(épaisseur
moyenrte relative au même mois dans l’intervalle de 1908 à 1920.,
En
ajoutant
l’excès moyen caractérisantchaque
année à la moyennegénérale
desépais-seurs de 1908 à 1920
(0,315
cm),
on obtient les nombres du tableau VIIIqui représentent
sans doute d’une manièreplus
exacte les variationsd’épaisseur
d’année en année.TABLEAU VIII.
De
9 U~ 0 ~
à 9 ,9?0l’aïllplitude
des variatirns annuelles0,12
cm, soitplus d’un
tiers de
l’épaisseur
totale.10. Connexion
possible
avec l’activité solaire. - Il est naturel de se demandersi les variations de la
quantité
d’ozone contenue dansl’atmosphfre
sont directement liées à l’activité solaire.Si l’on compare les valeurs mensuelles de
l’épaisseur
d’ozone au Mont Wilson aunombre de taches
vues-durant
le mêmemois,
on ne remarque aucuneparenté
entre les deux séries de nombres. Il en est de même si l’on compare les valeurs mensuelles del’épaisseur
d’ozone aux valeurs mensuelles de la constante solaire déterminée au Mont Wilson par
Abbot et ses collaborateurs
(IV).
Ce résultatnégatif
est conforme à celui de Dobson etHarrison ;
l’épaisseur
d’ozone subit des variationssaisonnières ;
elle est liée dans unecer-taine mesure aux conditions
climatériques locales;
elle ne saurait donc êtreuniquement
déterminée
par]le§rayonnement
solaire. Mais l’existence d’une relation d’ensemble entra les deux ordresde phénomènes
restecependant
possible.
A cet
égard,
il est intéressant de comparerl’épaisseur
moyenne d’ozone existantchaque
année au-dessus du Mont
-BVilson, pendant
les moisd’été,
au nombre des taches visiblespendant
les"-iuêmes
mois. La courbe 1 de lafigure 5 représente
pourchaque
annéel’épais-sieur moyenne d’ozone de
juin
à octobre(Tableau VIII)
et la courbe Ilfigure,
pour la même.
Fig. 5.
année,
le nombre de taches dejuin
à octobre p. 193-195. Tableau53].
Ces deux courbes. sont assez différentes.pourtant,
le minimum d’ozone de 19ï~ aprécédé
de peu le minimumdes taches. Le maximum d’ozone de 1914 a
accompagné
lareprise
de l’activitésolaire,
le-minimum d’ozone de 1916correspond
à un ralentissement de celle-ci.Enfin,
le maximum,d’ozone de 1918 s’est
produit
un anaprès
le maximum des taches. Le résultat leplus
net est en somme le suivant : la moyenne desépaisseurs
de la couche d’ozonependant
lesquatre
ansqui
ontprécédé
le minimum solaire(de
1909 à 1912inclus)
est inférieure à cellequi correspond
aux deuxpériodes
dequatre
ansqui
l’ont suivi(1913-1916
et1917-1920).
Or,
comparée
à ces deux dernièrespériodes,
lapremière correspond
à une faible activité solaire(peu
de taches et constante solaire inférieure à lamoyenne)
(1).
On
peut
faireintervenir,
au lieu du nombre detaches,
la valeur de la constante solaire(courbe
III de lafigure 5).
Malheureusement,
lacorrespondance
estpeut-étre
encore moinsmarquée qu’avec
le nombre de taches. Enparticulier,
le minimum d’ozone,de1912,
qui
coïncidait à peu
près
avec le minimum destaches,
accompagne cette fois-ci une valeurélevée de la constante
solaire.
La relation annoncée parAbbot,
entre les variations de la constante solaire et le nombre destaches,
est d’ailleurq fort mal vérifiée par lacomparaison
des courbes II et III. Nous examinerons
d’ailleurs,
amans unprochain
article,
l’influencequ’exerce
la couched’ozone, d’épaisseur variable,
sur les niesures durayonnement
solaire.( 1 ) La comparaison de l’épaisseur moyenne d’ozone et de la valeur annuelle de la
surface
solaire tachée conduit exactement aux même résultats. Il noua paraît inutile de reproduire le diagramme relatif à lasur-face tachée.
. INDEX
BIBLIOGRAPIIIQU
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