HAL Id: jpa-00208818
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Submitted on 1 Jan 1978
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Mesure du taux de dépolarisation dans l’azote comprimé et évaluation théorique des différents processus qui y
contribuent
J. Berrue, A. Chave, B. Dumon, M. Thibeau
To cite this version:
J. Berrue, A. Chave, B. Dumon, M. Thibeau. Mesure du taux de dépolarisation dans l’azote comprimé
et évaluation théorique des différents processus qui y contribuent. Journal de Physique, 1978, 39 (8),
pp.815-823. �10.1051/jphys:01978003908081500�. �jpa-00208818�
MESURE DU TAUX DE DÉPOLARISATION DANS L’AZOTE COMPRIMÉ
ET ÉVALUATION THÉORIQUE DES DIFFÉRENTS PROCESSUS
QUI Y CONTRIBUENT
J.
BERRUE,
A.CHAVE,
B. DUMON et M. THIBEAUL.E.LM.D.L.,
Faculté desSciences,
49045Angers Cedex,
France(Reçu
le30 janvier 1978,
révisé le 3 avril1978, accepté
le 4 mai1978 )
Résumé. 2014 Le taux de dépolarisation de la lumière diffusée par l’azote gazeux a été mesuré à 310 K et à des pressions allant
jusqu’à
440 bars : la diffusion propre et la diffusion collisionnelle(calculée dans
l’approximation
D.I.D.) contribuent aux intensités dépolarisées. Le calcul de Cabannesprévoit la diffusion propre par des molécules aléatoirement orientées. On montre que les corrections les plus
importantes
viennent de la diffusion collisionnelle et des interférences entre diffusions propre et collisionnelle. Ce dernier terme, habituellementnégligé,
estbeaucoup
plusimportant
que celui correspondant aux interférences entre diffusions propres par des molécules différentes
(corrélations d’orientation). L’accord de ces calculs avec
l’expérience
est satisfaisant.Abstract. 2014 The
depolarization
ratio oflight
scattered from gaseousnitrogen
has been measured at 310 K at pressures up to 400 bars. Thedepolarized
intensitiesoriginate
in both the proper and the collision inducedanisotropies
(C.I.S. calculated in the D.I.D.approximation).
Cabannes’ theory gives the proper scattering from random orientated molecules. Calculations show that the mostimportant
corrections are due to the C.I.S. and to interference effects between proper and collisionalscattering.
This latter effect, usually unaccounted for, is much moreimportant
than the interference effects between the proper scattering of the different molecules (orientational correlations). Thecalculations agree satisfactorily with the experiments.
Classification Physics Abstracts
34.90 - 77.30
Introduction. -
Trappeniers
et Kuz[1] ]
ont établique pour calculer un taux de
dépolarisation,
il fauttenir
compte
des corrélations d’orientations molé- culaires(O.P.C,)
et desanisotropies
induites par collision(C.I.S.).
Certains auteurs(Bertucci
et coll.[2],
Dill et Litovitz
[3],
parexemple
ont tenté dereprésenter
les intensités
dépolarisées
diffusées par des moléculesanisotropes
à l’étatliquide
en neconsidérant
quel’effet O.P.C. Au
contraire,
dans unprécédent
article
[4],
nous calculions le taux dedépolarisation
dela lumière diffusée par l’azote gazeux, en
négligeant
l’effet O.P.C. et en ne tenant
compte
que des aniso-tropies
collisionnelles. Ce calculpouvait représenter
correctement les résultats obtenus avec l’azote gazeux à des
pressions comprises
entre 20 et 120bars,
mais nepermet plus d’expliquer
les derniers résultats que nous avons obtenus dans un domaine depression élargie (de
8 à 440bars), grâce
à un montage amélioré : à densitémodérée,
ces résultatsexpérimentaux
sontassez bien
représentés
par un calculintégrant
leseffets C.I.S. et O.P.C. Utilisant un
potentiel
inter-moléculaire réaliste
[5]
et à l’aide d’unordinateur,
nous pouvons calculer
numériquement
les effets C.I.S.(dans l’approximation D.I.D.)
et O.P.C. à bassedensité. Ces effets se détruisent
partiellement.
Partie
expérimentale.
- On utilise un laser à argon ionisé 2 W muni d’unsystème
derégulation’de
lumièrepermettant
une stabilisation à moins de0,7 %.
Un faisceau laser
(Â
=514,5
mm ; P =0,7 W),
dontla direction de
polarisation
estréglable
à l’aide d’une lamedemi-onde,
traverse une cuve hautepression (voir « Montage »)
stabilisée entempérature
à1/10
de
degré (310
K ±0,1) remplie d’azote,
et onanalyse
le faisceau diffusé à
angle
droit à l’aide d’unpolariseur
suivi d’un
photomultiplicateur.
Latempérature
estmesurée au
1 f 1 0e
dedegré
avec une sondeplatine 100Q’.
On
dispose
de 2capteurs
àjauges
decontrainte,
l’unBasse
pression (0-75 bars)
l’autre Hautepression (75-500 bars)
pour mesurer lapression (P
440bars).
La
précision
obtenue avec lesponts
d’extensiométrieest de l’ordre de 1
%.
Le montage est décrit de manièreplus
détaillée en[6].
Onpeut
ainsi déterminer 4 inten-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01978003908081500
816
sités diffusées
VV, HH,
VH etHV (Fig. 3).
L’intensitédépolarisée
HH étantparticulièrement
peuperturbée
par les
biréfringences
accidentelles des fenêtres de la cuve, on choisit de définir un taux dedépolarisation 1
de la lumière diffusée par le
rapport HHIVV.
Onélimine le Raman de vibration à l’aide d’un filtre inter- férentiel de
largeur
120A
centré sur 5 145A qui
laissepasser le Raman de rotation et le
Rayleigh
colli-sionnel. La lumière
parasite représente
la moitié del’intensité HH mesurée à 1
atmosphère
et on retranchecette valeur aux intensités HH mesurées. L’ouverture des
diaphragmes
fait que l’on n’observe pasrigoureu-
sement l’intensité diffusée à
angle droit,
il s’ensuit que, lors de la mesure deHH,
on superpose à HH une faible fraction de l’intensité VV[7] ;
cette fraction nedépen-
dant pas de la
densité,
onpeut
l’évaluer en mesurantle taux de
dépolarisation
enpression
nulle d’un gaz formé de moléculesisotropes
telles quel’argon.
Cette valeur
expérimentale 0,059
x10-2,
liée à lagéométrie
dumontage,
doit être retranchée à toute valeur mesurée du taux dedépolarisation.
Le taux dedépolarisation présenté
sur lafigure
1 en fonction de ladensité en amagat
(1
amagat =2,69
x1025
molé-cules/m3),
tientcompte
de ces corrections. Lafigure
2représente
VV et HHcorrigées
en fonction de ladensité p. Les
systèmes optiques (lames 1/2 onde, polaroïds, atténuateurs)
traversés par les faisceaux lors de la mesure de VV et de HH n’étant pas lesmêmes,
les mesures absolues des taux dedépolarisation
sontmédiocres
( ± 3 %),
mais les mesures relatives sontbeaucoup plus précises.
Enfin laqualité
desporte-
fenêtres et le
principe
des mesures éliminentprati-
quement les
dépolarisations
accidentelles[6].
FIG. 1. - Taux de dépolarisation il = HH/VV de l’azote gazeux.
[Depolarization ratio 17 = HH/VV of gaseous nitrogen.]
FIG. 2. - Intensités polarisée VV et dépolarisée HH en fonction
de la densité.
[Polarized VV and depolarized HH intensities versus density.]
Expression générale
du taux de diffusion. - Toutegrandeur
relative à l’interaction entre deux moléculessera indicée c ; si elle est relative à la molécule
seule,
elle sera indicée p. ,GÉOMÉTRIE DE LA DIFFUSION. - Voir
figure
3.Le
plan
de diffusion(Oxy)
esthorizontal,
lechamp
excitateur G est soit vertical
(j)
soit horizontal(- - --».
Lespositions
des molécules du milieu diffusant sontrepérées
à l’aide d’un trièdre orthonorméOxyz,
dont
l’origine
0 est située au coeur du milieudiffusant ;
on s’intéresse aux composantes du
champ
diffusé etparticulièrement
auxcomposantes
verticalesEvv
ethorizontales
EHH,
d’intensité VV etHH,
diffuséeslorsque
lechamp
excitateur est vertical ou horizontal.La distance du
point
d’observation à 0 estgrande
devant les dimensions du milieu diffusant.
FIG. 3. - Définition des composantes du champ diffusé.
[Different components of the scattered field.]
Soit une molécule h
perturbée
par une molécule 1(Fig. 4).
Nous caractérisons lagéométrie
dusystème
par la distance r des centres de
gravité
des deuxmolécules,
par la direction du vecteur unitaireuh’
passant par les deux centres de
gravité (Gh
etGl),
par les vecteursunitaires,
notésu h
etup,
caractérisant lesaxes moléculaires.
FIG. 4. - Orientation d’un couple de molécules d’azote, définition des paramètres.
[Geometrical definition of the relative orientations of a pair.]
Soit
(oth)
le tenseur depolarisabilité
de la moléculeh,
lesymbole ( ) désignant
unegrandeur
tensorielle.Nous l’écrivons sous la forme d’une somme de tenseur propre liée à la molécule
que’
nous noterons(ah P)
etd’hyperpolarisabilités collisionnelles,
liées à l’existence de moléculesperturbatrices
telles que 1 que nousnoterons
(othl)
Dans uneapproximation binaire,
on
peut
écrire :Les intensités diffusées VV et HH sont
proportion-
nelles
respectivement [9],
auxgrandeurs
notéesIZZ
et
Ixy,
oùLa constante de
proportionnalité, identique
pour VV et pourHH,
fait intervenir lagéométrie
du montage, lalongueur
d’ondeexcitatrice,
l’intensité du faisceauexcitateur,
et un terme lentement variable avec ladensité, cphm représente
lesdéphasages
liés aux pro-pagations
deschamps
diffusés par les molécules h et m, les crochetsz représentent
une moyenne sur toutes lesconfigurations microscopiques
d’un état macro-scopique
donné.En théorie
(D.I. D.), (ahl [8], prend
la forme : 1où
(itl)
est le tenseur décrivant lechamp
créé en h parun
dipole
situé en 1. Noussimplifierons
le calcul enréduisant dans le calcul de
(o),
@(ocp)
et(ap)
à lacontribution de la
polarisabilité
moyenneâ( U)
desmolécules h et 1
supposées identiques, ( U)
est le tenseuridentité :
L’erreur
faite,
enemployant
cetteapproximation
a étéévaluée en
[9]
à bassedensité,
elleintroduit,
par ladépolarisation
del’azote,
une erreurcorrespondant
à
2,2 %
de la contribution collisionnelle à ce taux dedépolarisation,
erreurnégligeable
à densité modérée.La trace de
(Sh’)
estnulle,
on en déduit que lapola-
risabilité moyenne
collisionnelle,
est nulle : SoitSelon
(4) l’ellipsoïde
depolarisabilité (ahh $1)
est derévolution d’axe
uh’
etl’anisotropie correspondante
b (be =
Ciell jj-
Ciel)
peut se mettre sous la forme :On a, en
fait,
à ne tenir compte que des molécules 1proches
de la molécule h[7].
Pour unemolécule,
comme une molécule d’azote
h,
ayant un axe desymétrie
d’ordresupérieur
à2, l’ellipsoïde
depola- risabilité, représentant (ap),
a un axe de révolutionUp
et est caractérisé par la
polarisabilité moyenne â
etl’anisotropie ôp.
Il est inutile d’indicer â etôp puisque
toutes les molécules sont
identiques
et que les ani-sotropies
collisionnelles sont,elles,
indicées.Selon
(1), l’expression (2)
devient :818
avec
Loin du
point critique
on peutexprimer (8)
en s’aidantdes remarques suivantes :
a)
Si les molécules h et m sont à des distances nonpetites
devant lalongueur d’onde,
la molécule h etles
couples hl,
s’oriententindépendamment
de lamolécule m et des
couples
mn, et onpeut remplacer
lespolarisabilités
intervenant dans(8)
par leurs valeurs moyennes.Or,
nous avons vu(6)
que les collisions nemodifiaient pas ces valeurs moyennes, dont
l’expres-
sion est :
,A ij
est l’indice de Kronecker(,A ij
= 1 si i= j ; ;,A ij
= 0si i =1= j).
La contribution
Ig,
des molécules dont la distance mutuelle estgrande,
àIij prend
ainsil’expression
1
suivante :
b)
Si les molécules h et m sontproches ((phm
#0),
et si on effectue d’abord une moyenne sur les orien- tations d’ensemble du milieu
diffusant,
onpeut
écrire :Par suite de
(6),
seules lesanisotropies
contribuentaux
équations (llb), ( 11 c).
La barresupérieure indique
une moyenne sur les orientations d’ensemble dumilieu, P2
est lepolynôme
deLegendre
d’ordre 2 :Les formules
(lla, b, c)
sont bien connues, une démonstration de formules similaires dans un casvoisin,
se trouve parexemple
en[11].
Selon(6)
et(lla, b, c)
les molécules de distance mutuellesfaibles,
ont une contribution
I!.
àlij
donnée parl’expression :
ou
c)
Si on fait le bilan desexpressions (10)
et(13),
on voit que les
expressions (10)
et(14) peuvent
semettre sous une forme
unique
que nous noteronsAij :
Selon
[8], Aij
a pourvaleur :
où N est le nombre de
molécules, RT XTI V,,,
est unfacteur intervenant dans les fluctuations de densité
[12], qui
vaut 1 pour un gazparfait.
Deplus,
pour des moléculeslointaines,
l’orientation des axesuhlc
etUmn’ up
etUp, up
etU,n
sontindépendantes,
on endéduit :
Ainsi,
on peut étendre le calcul de D(15),
à toutesles
molécules,
la contribution des moléculesh,
m degrandes
distances mutuelles est nulle etlij
peut s’écrire :où D se calcule selon
(15)
sans restriction dans les choix de m et h. En notant que les N molécules sont.
équivalentes
à une moléculeparticulière (étiquetée a),
on en déduit :
Nous calculerons
D/N
endistinguant
3 contri-butions :
-
Dpp
oùbp désigne
lesanisotropies
propres des molécules a et m,-
D,p
où une desanisotropies ô.
1(1
=1=h)
estcollisionnelle,
l’autreanisotropie
est uneanisotropie
propre, -
-
Dec
oùô"
etô,n représentent
desanisotropies
collisionnelles
(1
:0h,
n :0m).
On a
ainsi, après réarrangement
des sommations :où
Les intensités YV et HH sont
proportionnelles
àI,.-
et
Ixy
où(selon (20)
à(25))
onpeut
écrired’où un taux de
dépolarisation
il, défini par le rap- portHH/VV égal
à :Dans un calcul élémentaire où on
néglige
lescorrélations d’orientation et les
anisotropies
colli-sionnelles,
les termesDpp
etDcc
sont nuls et le termeDpp
se réduit au terme
Dpp,n
cor où la seule contribution nonnulle
correspond
à midentique
à a, soit :le terme
négligé,
faisant intervenir lescorrélations,
a pour
expression :
Dans cette théorie
simple,
le taux dedépolarisation
estcelui
prévu
par Cabannes[13],
il sera notéEn fait les termes
négligés
en Dcorrespondent
àquelques
pour cent deD,
D contribuant pourquelques
pour cent à
lzz (25)
donc àVV;
il suffit donc de rem-placer
dans le calcul de VVou delzz, D/N
par sonexpression approchée (29)
et on en déduit alors :Si on
néglige
lesanisotropies collisionnelles, l’expres-
sion
(32)
se réduit à ses deuxpremiers
termes alors que, si onnéglige
lescorrélations, D pp,cor
etDcp
sontnulles et
Dcc prend
une formesimplifiée.
On peutainsi,
selon leshypothèses
debase,
donnerplusieurs expressions
de fi, les calculernumériquement
ou lesconfronter à
l’expérience.
Pour estimer les différents termes intervenant dans le calcul de
D,
nousrepérons
ainsi uncouple
hl :7thl
et
7tIh
sont lesplans respectivement
définis par(uh, FI uhl)
c et(UI
pUhI)
c9h’
et9’h
lesangles (Uh
pUhI)
c et(Up, uh’), l’angle des deux plans e
et 7eh
le potentiel
intermoléculaire Whl [5]
est calculé de lafaçon
sui-vante : les deux noyaux d’une molécule
d’azote,
dont la distance est notée 2 y(y
=0,55 À)
sontétiquetés
1ou 2. On suppose une interaction Lennard-Jones entre un noyau d’une molécule h
étiqueté
a et un noyau d’une molécule 1étiqueté fl,
de distance mutuellert),
le
potentiel
intermoléculaire étant unesuperposition
de ces interactions
avec
Whl apparaît
comme une fonction de la distance r hl des C.D.G. des deux molécules et des orientations relatives caractérisées parohl@ olh
et.phI.
Si on met en facteur le taux de
dépolarisation
deCabannes, l’expression (32)
peut s’écrire :où r pp,COf’ r cp’ r cc
désignent respectivement
les rap-ports
bpp..,/5p, Dcp/{)
etDcc/b
soient selon(30),
(24)
et(25) :
820
(
1 +r pp,cor >
est notéusuellement g [2]
dans lalittérature.
Si on
néglige
lesanisotropies
collisionnelles0), le
taux dedépolarisation (notée
alors1J n
con) peut
s’écrirealors
que si onnéglige
les corrélations entre les axesmoléculaires,
ou, entre les axes moléculaires d’une part, les axes intermoléculaires d’autre part, lestermes rpp,cor et r cp deviennent nuls et le taux de
dépo-
larisation
prend
une nouvelleexpression (notée 11n,corr) :
On peut noter que r cc tient compte des corrélations entre axes intermoléculaires dont l’effet à densité modérée peut être
important [7, 14, 15, 16].
CALCUL DE n A BASSE DENSITÉ. - A basse
densité,
il
n’y
a que des collisionsbinaires,
et pour évaluer lesexpressions (22-25)
deD,
on ne doitconsidérer,
comme autre
molécule,
que laproche
voisine de a, notéeb,
c’est-à-dire que seules interviennent les molécules1,
m, n pourlesquelles 1,
m, ndésignent
aou
b,
lescouples
mn intervenant en(24), (25)
ou(36), (37)
sont alors lescouples
ab ouba,
on en déduit alorsDans le calcul d’Alder et coll.
[14], l’approximation
basse densité revient à
négliger S¡Z
etsfz
devant.
SfZ(SZZ *
2SfZ).
En sommant sur l’ensemble des
molécules,
ceci peut s’écrire :En
effet,
les contributions des molécules q autres que b auxexpressions (43)
à(45),
sont nulles à basse densité(valeurs
deô éq (q #
a oub) négligeables
et pas decorrélation,
c’est-à-dire valeur moyenne deP2 nulles).
Pour
alléger
les notations nousappellerons 01, 92, t/J, r
lesangles 9aq,
9qa ett/Jaq
ainsi que les distances raq,on a alors :
Le
potentiel
W est une fonction de r,91, (J2 et t/J
calculée selon
(33),
laprobabilité dp
de trouver unemolécule,
à ladistance r,
dans un volumedr,
les orien- tations des axes moléculaires étantcompris
dans lesangles
solidesdwl
etdW2’
est :v est la densité
numérique, qui,
pardéfinition,
peuts’exprimer
en fonction de la densité vo à l’état stan-dard STP
(vo - 2,69
x1025 m- 3),
et de la densité enamagat
(p)
par :On en déduit une fonction
g(r)
de distribution radiale moyenne sur toutes les orientations :ainsi que des moyennes
angulaires,
pour une distance r donnée, des fonctionsP2 (U’p . Uq) p q,,, -
etP2 (tl’p - U’cq)q 1.
que nous noterons
respectivement P2,pp etp2,,,,p
et
Les calculs de ces
intégrales
ont été effectués à l’aide d’un ordinateur et sontreportés
sur lafigure
5. Onconstate que, lors d’une forte
collision,
les molécules tendent à sedisposer perpendiculairement
à l’axeintermoléculaire
(P 2,cp = - 0,5), les
axes moléculairesne devenant
perpendiculaires (P2,pp
= -0,5) qu’au
cours de collisions trèsfortes et
très peuprobables
(g(r)
trèspetit).
Une valeur deDpp
fortementpositive
est observée autour de r =
0,9
J, car les molécules seFIG. 5. - Polynômes de Legendre d’ordre 2
moyenné_s
en orien-tation faisant intervenir soit deux axes moléculaires
(P2.pp),
soitun axe moléculaire et un axe intermoléculaire
(P2,PC); Ù) :
fonc-tion de distribution radiale des molécules moyennée en orientation.
[Boltzman average of second order Legendre polynomials for the
relative orientation of : a) two molecular axis
(P2,PP)’
b) a mole-cular axis and a intermolecular axis
(,F2,p,, ,) ; G% :
angular average of the molecular pair correlation function.]mettent alors
pratiquement perpendiculairement
àl’axe
intermoléculaire,
les molécules tournant assez librement autour de cet axe.(Si les molécules
tour-naient tout à fait librement on aurait
Pz,pp égale
à0,25 ;
en fait la
position
des moléculesperpendiculaires
estun peu
privilégiée,
cequi
diminue la valeur deP2,pp,)
En estimant
(ba,,)@ t- a
en théorieD.I.D., [4],
on déduitdes
expressions (43)
et suivantes :les coefficients entre crochets sont constants, et sont
trouvés, après
calcul desintégrales
àl’ordinateur, respectivement égaux
à3,80
x10-5, - 5,47
x10-4, 1,26
x ..10-3,
pour l’azote à latempérature
de 310K,
en
adoptant
pourâ/4
1f:Bo la valeur 1,75A3,
moyenne entreplusieurs
valeurs relevées dans divers travauxexpérimentaux
et en déduisantôp
de la valeur du tauxdépolarisation
no àpression
nulle :Pour faire ce
calcul,
on a tenu compte dessymétries
du
problème
et considéré 40 000positions possibles
depaires
de molécules en cours de collision etpondéré
la contribution de chacune des
paires
à l’aide dufacteur de Boltzmann.
On mesure
expérimentalement
ilo =0,967
x 10- 2valeur un peu faible par rapport à la moyenne relevée dans diverses
publications scientifiques [4, 17].
Onconstate que l’effet des corrélations des axes molé- culaires est très faible
(correction
relativeà q
del’ordre de
3,80
x10-’.p)
les corrélations entreaxe moléculaire et direction intermoléculaire
jouent
un rôle
plus important ( - 5,47
x 10- 4 .p)
l’effet leplus
fort venant de
l’anisotropie
induite(1,26
x10-3.p).
Les deux derniers effets se compensent
partiellement.
La détermination
théorique de ’1
à différentes den- sités(34)
peut être achevée en calculant ’1CAB(31) en
utilisant
l’équation
d’état[18] qui
permet de cal- culerRTy ,,/V..
CALCUL DU TAUX DE DÉPOLARISATION A DENSITÉ MODÉRÉE. - Les collisions ne sont
plus
seulement descollisions binaires et nous tenterons de tenir compte
grossièrement
des chocstriples.
Le calcul de r cc(ou
de 1JCAB xr cc),
dans le cas de moléculesisotropes
a fait
l’objet
de nombreux travaux utilisant des modèlesde milieu dense
[7],
des calculs dedynamique
molé-culaire
[14]
ou desdescriptions
de chocstriples [15,16].
Nous avons
extrapolé
le calcul de Alder au cas des moléculesanisotropes [9]
et nous utilisons cetteestimation du terme 11CAB x r cc’ Il reste à calculer rpp,cor et r cp à densité modérée. On peut
analyser
ainsila différence essentielle entre un choc binaire et un choc ternaire : dans un choc
binaire, chaque
molécules’oriente par rapport à la direction intermoléculaire et par rapport à l’axe de l’autre
molécule,
dans un chocternaire l’orientation de la molécule 1 par rapport à la molécule 2 est très contrariée par l’orientation de la molécule 1 par rapport à la molécule 3. Nous schématiserons ceci en écrivant
qu’il n’y
a pas d’effet d’orientation dans un choc ternaire. Avec un tel modèleils
faut limiter les sommations intervenanten
(43)
et(44)
au cas des seuls chocs binaires. Nous calculerons l’effet de cette limitation à l’aide de deuxapproximations (notées
APP1 etAPP2) :
,- selon
APPI,
on confondU(r)
avec sonexpression
à basse
densité,
822
- selon
APP2,
on utilise la distribution de Poisson pour faire lastatistique
du nombre de molécules qproches
d’une molécule a.Ces deux
approximations,
etparticulièrement
laseconde,
sont assezgrossières,
mais cohérentes entre ellespuisqu’elles signifient qu’on néglige
les corré- lations entre les molécules q.Le graphique (Fig. 5)
montrequ’il
y a collision(p2,.p
ouP2,PP
sensiblement différents dezéro)
quelorsque r
est inférieure àl,1 S . Q.
Le nombre moyen demolécules Vc >
en collision avec la molécule a estalors : .
Ce
qui
dans le cas de l’azote à 310K,
a été calculé à l’aide de APP1 :Selon
APP2,
laprobabilité
1tl pour que la molécule an’ait pas de collision avec d’autres molécules que la molécule q intervenant en
(43)
et(44)
est :les
expressions
de rpp,cor et r cp deviennent alors :ainsi les valeurs de rpp,cor et rcp, calculées en
(52)
et(53),
se trouvent
multipliées par
n1. On en déduit :On retrouve les valeurs calculées à basse densité en
faisant 1tl
égale
à 1. On remarque que, dans le domainede densité étudié
expérimentalement (p
300Amagat),
1tl reste
compris
entre0,57
et 1.Ainsi,
si la correction due à 1tl à densité modérée resteapproximative,
cen’est pas très grave
puisque
cette correction a unefaible incidence sur la valeur calculée de il. Un calcul
remarquable
a été fait à haute densité et basse tem-pérature
parLevesque
et Weiss[19].
Ils calculent endynamique
moléculaire defaçon beaucoup plus précise
le terme r pp,cor(35) qu’ils
notentPd(O)
et lafonction de corrélation
dépendante
du temps corres-pondante (Pd(t)),
pour l’azoteliquide (694 Amagat
et 71
K).
Il n’est malheureusement paspossible
derapprocher
leur calcul dePd(0)
de l’estimation(61),
les conditions de
température
étantbeaucoup
trop différentes et leshypothèses
faites à densité modérée devenant alorssimplistes.
Cependant, Levesque
et Weiss notent que la valeur faiblePd(O)
à l’étatliquide s’explique
par les effets d’annulation dans la contribution àP,(O)
des molé-cules
voisines;
c’est cequ’exprime
dansl’expres-
sion
(61)
le termeexponentiel.
On notera aussi que les calculs ne sont pas exactementparallèles : Levesque
et Weiss ont calculé une évolution
temporelle
dePd(t)
en insistant sur le
découpage
du temps etbeaucoup
moins sur les conditions
initiales,
nous ne calculonspas la fonction de corrélation en fonction du temps mais faisons une
statistique
sur un nombre élevé de distributions initiales.Comparaison
avecl’expérience.
- Le tableau 1donne
quelques
valeurs du taux dedépolarisation,
calculées ou déduites de
l’expérience
en fonction de la densité. Sur lafigure 6,
nousreprésentons
par des croix les valeurs mesurées du taux dedépolarisation (noté r¡exp)
et nous le comparons à la valeurde
calculée dans différentes
approximations :
- calcul de Cabannes
(r¡CAB) négligeant
les aniso-tropies
collisionnelles et lescorrélations,
- calcul
négligeant
lesanisotropies
collisionnelles TABLEAU 1Taux de
dépolarisation
dans l’azote à 310 K pourdifférentes
densités p(Amagat). n représente
la valeur calculée en tenant compte de tous les
effets.
Les valeurs l1exp sont déduites de nos mesuresexpérimentales.
[Depolarization
ratio innitrogen
at 310 K for differentdensities,,
p(Amagat) n
is the calculated value of thedepolarization
ratiotaking
different processes intoaccount.
l1exp isdeduced
from ourexperimental measurements.]
FIG. 6. - Comparaison du taux de dépolarisation expérimental
à des expressions théoriques.
[Comparaison of the experimental and calculated values of the
depolarization ratio.]
FIG. 7. - Rapport à un facteur près des intensités W mesurées et calculées V -
[Ratio of the measured and calculated scattered intensities (the
ratio is multiplied by an arbitrary constant).]
(nn coll)’
Les résultats de ce calcul n’ont pas étérepré-
sentés car ils se confondent
pratiquement
avec ceuxdu calcul de
Cabannes,
- calcul
(nn corr) négligeant
les corrélations entre d’une part les axes moléculaires et d’autre part lesautres axes moléculaires ou les directions inter-
moléculaires,
- calcul tenant compte de tous ces effets
(n,
formule
(34)).
A faible densité nexp se situe entre nn coll et In corr et
est assez bien
représenté
par n.Pour évaluer la
précision
des mesures d’intensiténous avons
comparé
l’intensité VV mesurée à savaleur VVE calculée en théorie d’Einstein modifiée pour tenir compte de la
dépolarisation [20] :
YV estproportionnel
à une variable Végale
à :On a
représenté
sur lafigure
7 lerapport R égal
àVV/v.
On voitqu’entre
12 et 250Amagat,
R est cons-tant à mieux de
1,5 %.
Cetteimprécision incorpore
deserreurs sur les
équations
d’état et sur les mesures depression perturbant
la valeur calculée de VVE: lapré-
cision sur les mesures des intensités doit être sensi- blement meilleure et on peut estimer à moins de 2
%
l’erreur faite sur les mesures des variations de 11exp
avec la
densité,
cequi
valide les conclusionspré-
cédentes. On remarque
cependant
que, si les variations relativesdue 1
sont très bien connues, la valeur absoluede 11
est moinsprécisément
connue(voir
discussion de lapartie expérimentale).
Conclusions. - Les mesures
faites, indiquent
nette-ment
qu’il
faut tenir compte à la fois des corrélations d’orientation et deshyperpolarisabilités
collisionnelles pour décrire le taux dedépolarisation
dans l’azotegazeux.
Cependant
il est évident que de nombreuxprogrès
restent à faire sur lesplans, expérimental (amélioration
des mesures à très basse densité et à hautedensité),
etthéorique (calcul
d’unehyper- polarisabilité
collisionnelle moinssimple,
meilleureappréciation
descorrélations).
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