HAL Id: jpa-00238255
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Submitted on 1 Jan 1884
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Influence de la chaleur et du magnétisme sur la résistance électrique du bismuth
A. Righi
To cite this version:
A. Righi. Influence de la chaleur et du magnétisme sur la résistance électrique du bismuth. J. Phys.
Theor. Appl., 1884, 3 (1), pp.355-360. �10.1051/jphystap:018840030035501�. �jpa-00238255�
et par les bases ne font que nous révéler la
complexité
de con-stitution de leurs solutions aqueuses.
L’étude d’un
plus grand
nombre de substancesn’apporterait, vraisemblablement,
que peu de lumières nouvelles. Il convientplutôt
des’appuyer
sur les résultats désormaisacquis
pouraborder,
avec un
petit
nombre de corps bienchoisis,
leproblème général
de la conductibilité des dissolutions à un
degré
de concentrationquelconque.
C’est de ce côté queje
vais maintenantdiriger
mesefforts.
Qu’il me soit permis,
enterlninant,
de remercier M. J. Voisenat,élève-ingénieur
destélégraphes, qui
m’a assisté avecbeaucoup
dezèle et
d’intelligence pendant plusieurs
mois. Son concours dévouém’a été fort utile pour mener à bien les innombrables mesures
clu’exige
un travail du genre de celui quej’avais entrepris.
INFLUENCE DE LA CHALEUR ET DU MAGNÉTISME SUR LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH;
PAR M. A. RIGHI.
Dans le cours de mes
expériences
sur lephénomène
de Hall(1), j’ai
trouvé que la résistance du bismuth estaugmentée fortement, lorsqu’on
leplace
dans unchamp magnétique (2 ).
Voulant étu-dier de
près
ces variations derésistance, je
me suis aperçu que l’échauffement du au courantproduisait
une diminu tion de ré-sistance,
bien que,d’après
Matthiessen et von Bose( 3),
on sacheque la résistance du bismuth augmente avec la
température,
demême que celle des autres métaux.
J’ai mesuré alors la résistance de lames de bismuth fondues sur
des lames de verre, en les chauffant peu à peu
jusqu’à
100° envi-(1) Sul fenomeno di Hall particolarmente nel bislnuto (Mem. dell’ Accad.
di Bologna, 4e série, t. V; Journal de Playsique, 2e série, t. III, p. 127, mars 1884).
(2) Cela a été depuis confirmé par M. Hurion (Colnptes rendus de l’Académie
des Sciences, p. 1257, 1884). Voir ci-après, p. 360.
( i ) Pogg. Ann., t. CXV, p. 353.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018840030035501
ron. Leur résistance diminuait de
plus
enplus.
En mesurant lesdimensions des
lames, j’ai
pu calculer leur résistancespécifique,
ou le rapport entre la résistance vraie et celle d u mercure à 0°
ayant mêmes dimensions. La valeur trouvée était
toujours
deux àtrois fois celle
qui
résulte des mesures deMatthiessen et von Bose.J’ai eu l’idée quc ces effets anomaux
pouvaient
être dus à lastructure
particulière
du métal fondu en lamesminces ; j’ai
doncchangé
lapréparation
de lapièce métallique,
etj’ai
fait ungrand
nombre de mesures avec un tube de verre en
U,
dont lapartie
moyenne
capillaire
étaitpleine
de bismuth. Ce tube a étéplu-
sieurs fois chauffé
jusqu’à
3100 dans un baind’huile,
ou refroidijusqu’à -
5oO dans lemélange
d’éther et d’acidecarbonique
so-lide. La résistance variait d’une manière curieuse. Elle augmen- tait en chauffant le
métal,
entre certainestempératures,
et dimi-nuait entre d’autres. A la fusion on avait une diminution
rapide
et très forte de
résistance,
fait découvertjadis
par lVlatteucci(1).
De
petites
barres de bismuth obtenues enaspirant
le métalfondu,
dans depetits
tubes depapier roulé,
ont donné les mêmesrésultats. J’ai reconnu aussi que les
températures correspondant
aux inaxima et aux minima de résistance variaient avec la ma-
nière
plus
ou moinsrapide
aBeclaquelle
le bismu th était re-froidi. Le bismuth
pouvait
setremper plus oumoins, comme l’acier,
et
plus
il étaittrempé, plus
sa résistance étaitgrande.
J’ai
préparé
alors des fils de bismu th parpression,
à la manièremême de Matthiessen et von
Bose,
encomprimant
le métal solideet à une
température
peu au-dessous dupoint
defusion,
dans uncylindre d’acier,
avec unpiston
de la même matière. Le métal sor-tait en fil par un
petit
trou. Ces fils ont donné encore les mêmesrésultats que les
petites barrer,
ou lamesfondues,
sauf une aug- mentation de la résistancespécifique,
dont la valeurs’éloignait
encore
plus
de cellequi
résulte des mesures des deuxphysiciens
cités.
Enfin
j’ai préparé
les fils parpression,
mais sans cliauffer le métal. Pour les obtenir ainsi à latempérature ordinaire, j’ai
dûfaire
agir
unepression
trèsgrande.
Ces nouveaux fils ont donné(’ ) Nuovo CÙnento) t. 1, p. 38.
357 des effets semblablcs à ceux des barres
fondues,
sauf une augmen- Lation encoreplus
notable de la résistancespécifique.
Ne pouvant obtenir d’aucune manière les résultats de Matthies-
sen et von
Bose, j’ai
faitanalyser
le métal quej’avais
achetécomme pur. Il contenait
1,18
pour 100 d’arsenic et des traces d’étain.L’ayant purifié,
il a donné sensiblement les valeurs des résistancesqu’on
peut déduire des mesures de Matthiessen et vonBose,
et cette résistance augmente avec latempérature,
commepour les autres métaux purs.
On aurai t pu conclure que les effets
singuliers présentés
par le bismuth nonpurifié
étaient dus à laprésence
de l’arsenic.Maïs,
en
ajoutant plus
ou moins de ce corps au bismuth pur,j’ai
eu unmétal dont la résistance
augmentait régulièrement
avec latempé-
rature.
Après quelques essais, j’ai
pu mepersuader
que lespropriétés
curieuses du métal commercial étaient dues à l’étain. En
ajoutant
au bismuth pur un millième
d’étain, j’ai
obtenu de nouveau lesmêmes résistances et les mêmes
changements
avec latempérature, que j’avais déjà
observés avec le bismuth du commerce, la mêmeaptitude
à la trempe, etc. Ce bismuth avec traces d’étain est aumétal pur ce que l’acier est par rapport au fer. La courbe de ré- sistance
change
avec la dose d’étainajoutée
au bismuth.Retournant au
point
dedépart, j’ai
mesuré les variations de résistance dues aumagnétisme,
etj’ai
trouvé des effets énormescomparés
aux variations semblables queprésente
le fer. J’ai pu même faire des mesures avec deschamps magnétiques
de diffé-rentes
intensités,
queje
déterminais par la méthoded’induction,
et à des
températures
différentes entre 18° et 100°, et tant avec le bismuth purqu’avec
le bismuth-acier.Ayant
ainsi tracé la marcheque j’ai suivie,
voici les conclusions finales :1. La résistance du bismuth du commerce croît en l’échauffant
entre certaines
températures
et diminue entre d’autres(généra-
tement elle diminue aux
températures
voisines de latempérature ordinaire),
et en construisant la courbe derésistance,
avec lestempératures
comme abscisses et les résistancesspécifiques
commeordonnées,
on obtient engénéral
une courbe en forme de M. Ona un maximum à
température basse, puis
unminimum, puis
undeuxième maximum un peu avant la
température
defusion,
etenfin un deuxième minimum
après
leschangements
d’état.Lorsque
le métal est
liquide,
sa résistance augmenterégulièrement
avec latempérature.
2. La diminution de résistance
pendant
la fusion(c’est-à-dire
le passage du deuxième maximum au deuxième
minimum)
réduità peu
près
de moitié la résistance.3. Les
températures
des deux maxima et dupremier
minimumvarient avec les conditions de solidification et de refroidissement du bismuth.
4. Si l’on considère des barres de
bismuth,
don t latempérature après
la fusion a baissé deplus
enplus rapidement,
on reconnaîtque les deux maxima
s’approchent,
latempérature
dupremier
augmentant et celle du second diminuant. En même temps, le pre- mier maximum de résistance s’élève. Le
premier minimum, qui
est
compris
entre les deuxmaxima, disparaît
peu à peu, et la courbe de résistanceprésente
à saplace
deux inflexions.Enfin,
avec un refroidissement encore
plus rapide,
les inflexionsdispa- raissent,
les deux maxima se fondent en unseul,
et la courbede résistance devient semblable à une
parabole.
Les variations de résistance neprésentent plus
alors que deuxphases,
lapremière d’augmentation
de résistance avec latempérature,
la deuxième dediminution, qui
se continuejusqu’à
la fusion.Par
exemple,
du bismuth très lentement refroidi a montré lepremier
maximum à- 40°,
lepremier
minimum à115°,
ledeuxième maximum à 240° environ. Du bismuth refroidi très
rapidement
a donné un seul maximum à 50° environ. A ces chan-gements de la courbe de résistance
correspond
une variation des caractèresphysiques analogues
à ceux de la trempe de l’acier. En outre, les filstrempés
fondent àquelques degrés
au-dessus des filsrecuits.
5. Les fils obtenus par
pression
à chaud donnent des courbes de mêmesformes,
maisplus
élevées.359 6. Pour les fils obtenus par
pression
àfroide
on a des courbessemblables,
mais encoreplus
élevées.7. La résistance du bismuth du commerce varie donc non seu-
lement avec la
température,
mais aussi avec la manière dont lapièce
estpréparée,
et avec latrempe.
Ainsi la résistance à ol, parrapport
au mercure, avarié,
selon ledegré
de trempe, de2,4
à3, 5
pour le métalfondu,
de3,3
à4,
2 pour les fils obtenus parpression
à une
température
voisine de celle defusion,
et de3,9
à6, 3
pour les filsfabriqués
parpression
à froid. Pour le métal en fusionj’ai trouvé 1,3.
8. Le bismuth
chimiquement
pur secomporte
comme les autresmétaux;
il nepeut
pas setremper
sensiblenlent et sa résistanceàoOaétél,I5.
9. La différence entre le bismuth pur et celui du commerce
tient à des traces d’étain
qui
luicommuniquent
despropriétés
semblables à celles par
lesquelles
l’acier diffère du fer.10. En
ajoutant
au bismuth de l’étain enquantité
deplus
enplus grande,
la résistancespécifique
croîtbeaucoup jusqu’à
unmaximum, puis
elle diminue. La résistance à 0° pour du bismuthqui
contient 0,10;o, 23 ; o, 56 ;
2,00; 10,00 pouri oo d’étain, a
été
respectivement : 2)47; 3,47; 4, 24 ; 3,65; 1,84.
Ces valeurscorrespondent
au métal refroidi lentement.11. La
présence
de l’étain enquantité
deplus
enplus grande
modifie la courbe de
résistance,
de la même manièrequ’une
trempe
deplus
enplus
forte.12. La résistance du
bismuth,
soit pur ou non,augmente
lors-qu’on
leplace
dans unchamp magnétique.
13. Cette
augmentation
de résistance a lieu soitlorsque
labarre ou la
lame,
parcourue par le courant dans la direction de salongueur,
estplacée
suivant leslignes
de forcemagnétiques,
soitlorsqu’elle
les coupe à unangle droit; mais,
dans ce dernier cas,elle est
beaucoup plus
forte. Dans mesexpériences, l’augmenta-
tion de résistance est arrivée
jusque -
de sa valeur.14. Le bismuth
trempé
est moins sensible aumagnétisme
que celuiqui
ne l’est pas, en ce sens que lerapport
entre la variationde résistance et la résistance initiale est
plus petit.
De même lebismuth
comprimé
est moins sensible que celuiqui
a étéfondu,
estle bismuth du commerce un peu moins que le métal pur
(1).
15. La variation de résistance est
proportionnelle
à la forcemagnétique,
sauf pour les faiblesvaleurs,
car alors elle croit unpeu
plus rapidement
que l’intensité duchamp.
16. Les variations de résistance dues au
magnétisme
diminuenten élevant la
température
dubismuth,
du moinsjusqu’à
envi-ron 100°.
(Je
n’ai pasexpérimenté
en ce sens pour destempéra-
tures
plus élevées.) (2).
VARIATIONS DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DU BISMUTH PLACÉ
DANS UN CHAMP
MAGNÉTIQUE ;
PAR M. HURION.
Des
expériences
récentes de M. Leduc(3), qu’il
est assez facilede
répéter,
montrent que, si l’onplace
une lame de bismuth dansun
champ magnétique
et normalement auxlignes
deforce,
lessurfaces
équipotentielles
d’un courant traversantla lame se trouventdéviées de leur direction
primitive,
d’où il suit que la constitutionphysique
du métal se trouve altérée. Cette altération peut se tra- duire par d’autreseffets,
notamment par l’action sur la lumière po- larisée.(1) Je viens de vérifier que le phénomène de Hall se produit sensiblement avec
la inéme intensité avec le bismuth pur et avec celui du commerce.
(2) On trouvera dans le Mémoire complet (Académie de Bologne) la description
des méthodes de mesure, les Tableaux numériques des résultats, et les courbes qui les représentent.
(3) Journal cle Physique, 2e sér ie, t. III, p. 33.