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Des secours immédiats (pansements tout préparés) aux blessés des guerres navales · BabordNum

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Texte intégral

(1)

ENTRE SOIS LE Nr'<>,:>09

FACULTÉ

DE

MÉDECINE

ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

ANNÉE 1902-1908 57

DES

SECOURS IMMÉDIATS

(Pansements tout préparés)

AUX BLESSÉS DES GUERRES NAVALES

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉ

Présentée et soutenuepubliquement le 19 Décembre 1

Albert-Adolphe-Emile DUCHA

Né à Gorée-Dakar (Sénégal), le 13 juin 1879

Elève duService de Santé de la Marine

!MM. LE DANTEC

MOKACHËDENUEELAGRANGE agrégé

professeur....

professeuragrège [ luges.

Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU MIDI PAUL CASSIGNOL

91 RUE PORTE-D1JEAUX 91 1 902

(2)

Faculté de Médecine etjle Pharmacie de Bordeaux

M. DE NABI AS,doyen M.

PITRES, doyen honoraire.

PUOFKNSEUKS

MM. M1GÉ 1

DUPEY MOUSSOUS.

Pro fesseurs honoraires.

MM.

-

, » PICOT.

Cliniqueinterne ^ PITRES

. \ DEMONS.

Clinique externe

j

LANELONGUE.

Pathologie et théra¬

peutique

générales. VERGELY.

Thérapeutique

ARNOZAN.

Médecine opératoire.

MASSE.

Clinique d'accouche¬

ments LEFOUR.

Anatomie pathologi¬

que COYNE.

Anatomie GANNIEU

Anatomie générale et

histologie

VIAIJLT.

Physiologie

JOLYET.

Hygiène

LAYET.

Médecine légale MORACHE.

Physiquebiologique ot

électricité médicale BERGONIE.

\tiillOGBOS

MM.

Chimie BLAREZ.

Histoirenaturelle ... GUILLAUD.

Pharmacie FIGUIER.

Matière médicale.... de NABIAS Médecine expérimen¬

tale

FERRÉ.

Clinique ophtalmolo¬

gique BADAL.

Clinique des maladies chirurgicales des en¬

fants. .. - P1ÉCHAUD Clinique gynécologique

BOURSIER.

Cliniquemédicale des

maladies desenfants A. MOIJSSOUS Chimiebiologique...

DEN1GÈS.

Physiquepharmaceu-

SIGALAS.

tique

Pathologie exotique . LE DANTEC.

■su

pion de médecine (Pathologie interne et Médecine

lêyale.)

MM CASSAET. | MM. MONGOUR.

SABRAZÈS. | CABAN

NES.

HOBBS. |

section de chirurgie et accouchements

Pathologieexlerne

mm.denuce.

i braquehaye i chavannaz.

bégouin.

Accouchements IMM. FIEUX.

ANDERODIAS.

Anatomie

section dessciencesanatomiques et physiologiques

IMM. GENTES. | Physiologie

MM. PACHON.

••••) CAVALIÉ. | Histoire naturelle

BEILLE

section dessciences physiques

Chimie MM.

BENECH. | Pharmacie M. DUPOUY.

4'0|iSIS rOHI'i lHIlM ilIt I S :

Cliniquedesmaladies

cutanées et syphilitiques MM. DUBREU1LH.

Clinique des maladies

des voies urinaires

Maladies du larynx,des

oreilles

et

du

ne/.

Maladies mentales Pathologie interne Pathologie externe Accoucheftients

Physiologie Embryologie Ophtalmologie

Hydrologie et

Minéralogie

Le Secrétaire de la L'acuité:

POUSSON.

MOURE.

REGIS.

RONDOT.

DENUCru.

ANDÉRODIAS.

PACHON.

PR1NCETEAU LAGRANGE.

CARLES.

LEMAIRE.

Pardélibération du 5 août1879, la Faculté a

arrêté

que

les opinions émises dans les

Thèses quilui sontprésentéesdoiventêtre

considérées

commepropres

à leurs auteurs,

qu'ellen'entendleurdonner

ni approbation ni improbation.

(3)

A la Mémoire de mon

Grand-Père

PIERRE le EOARER

CAPITAINE DE FRÉGATE

OFFICIER DE LA LÉGIOND'HONNEUR

A MA

GRAND'MÈRE

le

EOARER

(4)
(5)

A MON

PÈRE

MÉDECIN EN CHEF DE lre CLASSE DE LA MARINE OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE MEMBRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE SANTÉ DE LA MARINE

A MA

MÈRE

Hommage filial.

A MA SŒUR

(6)

A MES MAITRES DE LA

MARINE

ET DE LA

FACULTÉ

A MES CAMARADES DES CORPS

DE SANTÉ

DE

L'ARMÉE

COLONIALE

ET DE LA MARINE

(7)

, î1: s""

Ssisilii

A MONSIEUR LE DOCTEUR

TALA1RACH

DIRECTEUR DU SERVICE DE SANTÉ DE LA MARINE DIRECTEUR DE i/ÉCOLE PRINCIPALE DU SERVICE DE SANTÉ

DE LA MARINE ET DES COLONIES COMMANDEUR DE LA LÉGION DHONNEUR

OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

(8)

A 'MONSIEUR LE DOCTEUR GIRARD

MÉDECIN PRINCIPAL I)E LA MARINE

SOUS-DIRECTEUR DE LECOLE PRINCIPALE DU SERVICE DE SANTÉ CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

(9)

A mon Président de Thèse

MONSIEUR LE DOCTEUR LE DANTEC

PROFESSEUR DE PATHOLOGIE EXOTIQUE Â LA FACULTÉ DE MÉDECINE MÉDECIN PRINCIPAL DE LA MARINE

CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

OFFICIER D'ACADÉMIE

(10)
(11)

Un louable et très ancien usage, digne à tous

égards d'être

conservé, veut que

l'élève,

parvenu au

terme de

ses

études

universitaires, dont il va recevoir l'officielle

consécration,

réserve la première page de son

premier travail à l'expres¬

sion des remerciements si légitimement dus aux

Maîtres qui

lui ont prodigué les

fruits de leur savoir et de leur expé¬

rience.

Que tous ceux qui,

depuis tant d'années,

nous

ont donné

le meilleur de leur esprit et souvent de

leur

cœur, ne

voient

pasdans cet hommage que nous nous

plaisons à leur adres¬

ser aujourd'hui une

simple formule de politesse banale,

commandée par le respect

d'une vieille et traditionnelle

cou¬

tume. Si le mot de reconnaissance, dont il est trop souvent fait abus, a quelque peu perdu

de

sa

valeur,

nous

les prions

de vouloir bien y attacher tout

le prix

que nous

lui donnons

nous-même et nous les prions aussi de croire

à la sincérité

de ce témoignage, faible et lointain

écho de tout

ce

qui vibre

intimement en nous et que rendent si

mal

ces

quelques

lignes venues naturellement sous notre

plume. La géné¬

rosité appelle la

gratitude

:

à tous

ceux,

indistinctement,

qui ont été généreux envers nous

de leurs leçons et de leurs

conseils, qui nous ont dit

tant de bonnes et savantes paroles,

nous en dirons à notre tourune seulequi les résume toutes:

Merci.

Mais nous avons ùn autre devoir, et combien doux à rem¬

plir, celui de

répéter à

nos

camarades et à

nos

amis notre

vivesympathie et notre

profonde affection: dans les heures

tristes qu'ils ont

toujours

su

égayer d'un sourire leur amitié

nous fut chère et la confiance loyale qu'ilsnousontaccordée

nous reste, maintenant,

très précieuse.

Au moment un peu troublant et solennel d'abandonner une commune existence

(12)

- 12

de trois année, au seuil d'une autre vie qui nous impose la séparation, gardons, au moins, l'assurance queles affections nées à notre âge durent aussi

longtemps

que nous; croyons donc en d'autresjours de fraternelles rencontres et, comme gage de cette espérance, permetttez-nous de vous dire à

tous: Au revoir. A.

D.

(13)

AVANT-PROPOS

Unjour, enlisant la Revue de Paris

(x),

notre attention fut particulièrement attirée, en notre qualité de futur médecin militaire, sur un article ayant trait au fonctionnement du service de santé en campagne; l'auteur anonyme de cette étude fait une critique frappante de vérité de l'état actuel de ce service, relève les défectuosités existantes, propose des modifications d'une impérieuse nécessité. Des critiques de même ordre ont été formulées depuis

longtemps

déjà par les médecins de la marine; et si

beaucoup

ont été prises en sérieuse considération, d'autres sont tombées dans l'oubli ; il nousa paru intéressant de tenter, à notre tour, une étude du service de santé de la marine pendant le combat; et,nous

inspirant de l'expérience acquise par nos

devanciers,

d'es¬

sayer de rendre plus prompts et aussi plus efficaces les pre¬

miers secoursà donner aux blessés des guerres maritimes.

Sans remonter aux extraits de rapports insérés dans les Archives demédecine navale presque depuis leur fondation et aux travaux nombreux des médecins de la marine qui prouvent les efforts de tous pour faciliter le transport des blessés, transport relativement facile à bord des anciens vaisseauxenbois,dont les panneauxlargement ouverts et le

dégagement du pont et des batteries laissaient une grande liberté de mouvements à des époques surtout où les boulets ne causaient pas les dégâts qui résultent aujourd'hui des

nouveaux projectiles atteignant les navires en fer, l'on peut

(!) Revue deParis, numéro du 1erjuillet 1901.

(14)

_ 14

dire que l'œuvre

magistrale de Rochard et Bodet (»)

a

réuni

le plus

grand nombre des réclamations disséminées des

médecins de la marine, et que c'est de ce

jour

que

date la

réelle réglementation du service de santé

pendant le combat.

Le travail de l'Inspecteur

général du service de santé de la

marine Auffret a donné, de son côté, un nouvel élan à la solution de ce

problème

dessecours aux

blessés dont nul

ne peut maintenant se

désintéresser.

Depuisquelques années, en

effet, l'idée

a

fait du chemin et

beaucoup donnent

à l'œuvre entreprise qui l'appoint de leur

savoir,qui le concours

de leur générosité; les sociétés civiles

sontmême entrées enjeu, et chacun aujourd'hui apporte sa

pierre à un

édifice dont les bases sont solidement et définiti¬

vement jetées.

Mais il est un point capital que nul ne doit perdre

de vue : l'efficacité des secours sera d'autant plus grande que ces secours seront

plus prompts eux-mêmes.

Si en ce qui concerne le transportdes blessés onest

arrivé,

comme nous leverrons, grâce à des appareils ingénieux,

à

une presque

entière satisfaction, il s'en faut de beaucoup

qu'il en soit de même au point

de

vue

des

secours

immédiats

à leur prodiguer. Venant

d'étudier le rôle du service de

santé pendant le combat, il nous a

semblé

quecette question

des premiers soins

méritait également

une

étude approfon¬

die. C'est donc sur elle que nous insisterons particulière¬

ment dans ce travail.

Les pansements tout

préparés

sont

maintenant à l'ordre

du jour et, au cours de nos

recherches, il

nous a paru

qu'il

ne serait pasimpossible de les

adopter dans

la marine;nous

nous sommes donc efforcé de rechercher dans quelles conditions ils seraient utiles et aussi de quelle façon on

pourrait

s'en approvisionner. Mais, avant de

nous

entretenir

sur ce sujet d'actualité des pansements tout préparés qui ont déjà motivé des expériences de la part du service de (i) Rochard et Bodet, Traité de médecine et de chirurgie navales, XI1, 1896.

(15)

santé militaire etqui, auparavant, ont reçu au Dahomey le baptême du feu, nous avons cru utile de passer en revue les modes actuels de secours à bord des navires, en signalant à

mesure qu'elles se présenteront à nous les défectuosités persistantesencore etauxquelles il est d'un intérêt capital de porter remède.

Le plan do notre travail nous est imposé par les événe¬

ments tels qu'ils se passeront dans la réalité même du combat et nous n'en aurons point d'autre. Nous prendrons donc l'homme au momentoù il est atteint et il tombe poul¬

ie suivrejusqu'au lieu où il recevra les premiers soins; et ainsi se trouveront constitués nos quatre premiers chapitres

que nous désigneronscomme suit:

Chapitre Premier. Relèvement des blessés.

Chapitre II. Transport des blessés.

Chapitre III. Postes des blessés..

Chapitre IV. Des premiers soins à donner aux blessés (de l'utilité des pansements tout préparés).

Abandonnant ensuite le blessé lui même, nous verrons par quels moyens les secours qui lui sont dus

lui

seront le plus rapidement donnéset nous aurons

alors

un :

Chapitre V. Du fonctionnement du service de santé pendant le

combat.

Puis très brièvement et avant de conclure nous dirons quelques mots :

Chapitre VI. Du

navire-hôpital.

Chapitre VII. Des compagnies

de débarquement.

Enfin nous terminerons notre étudepar unecourteconclu¬

sion où nous insisterons unedernière fois sur les modifica¬

tions qu'il nous

semble utiles d'apporter à l'organisation

actuelle du service de santé de la marine pendant le combat.

Mais, avant de commencer, qu'il nous soit permis de remercier ici M. le Prof. Le Dantecde l'intérêt qu'il nous a toujours porté et du

grand honneur qu'il

nous

fait aujour¬

d'hui en voulantbien accepter la présidence de notre thèse.

(16)

■BSSv v

.fi-'-V ,

K ,

f-y,.

-

(17)

CHAPITRE PREMIER

Du Relèvement des Blessés.

A bord des

bâtiments,

dont les types sont d'une variété telle que Ton peut diresans trop d'exagération qu'aucun ne se ressemble, où l'espace sur tous est si restreint, la plus grande place étant réservée à juste titre au matériel de combat, où des cloisons étanches solidement closesséparent les parties du navireen autant de compartimentscommuni¬

quant difficilement les uns avec les autres par des jDassages

étroits,

le problèmedes secours aux blessés est plus compli¬

qué, plus irritant même qu'il ne peut l'être à terre. Là, en effet, le champ est libre pour organiser les formations sani¬

taires, le médecin a toute initiative pour régler les détailsde son service, le médecin divisionnaire recevant seulement du commandement la communication des plans qui doivent être suivis et prenant toutes ses dispositions pour apporter l'assistance la plus efficace sans provoquer aucune gêne pourles opérationsou pour les combattants. A bord, il n'en est pas de même: si le médecin semble plus à portée des hommes qu'il devra secourir et panser, les facilités d'accès sont loin d'être toujours possibles, lenavire étant à la merci des projectiles qui d'un moment à l'autre l'éventrent.

Onva répétantsans cesse que les guerres maritimes avec les engins multiples dont disposent aujourd'hui les nations européennes, voire mêmeasiatiques, seront tellement meur¬

trières qu'un secours immédiat sera chose

impossible,

et Ton compte volontiers pour assurer ces secours sur le mo-

Duc, 2

(18)

18 -

ment où la lutte, qui théoriquement ne

doit

pas

être longue,

sera terminée et où le navire tout entier sera transformé én

un vaste hôpital;

c'est là

une

façon d'envisager les choses

qui dispenserait de

chercher

une

solution à

une

question

délicate et permettrait de se reposer

dans

une

douce quié¬

tude. Néanmoins, bien que cette idée soitencore ancrée

dans

quelques esprits, il s'en faut

qu'elle soit partagée

par

tous et

nous n'en voulons comme preuves que les instructions

ministérielles de cesdernières années : une dépêche du 23 janvier1897 rendait réglementaires les

brancards de la

guerre utilisés pour le transport

horizontal des blessés

et pour les compagnies de débarquement; une autre du

8 septembre

de la même année consacrait la gouttière Auffret; celle du 2 septembre 1896 avait déjà visé

les

dispositions

à prendre

pour assurer

à bord

des

navires le fonctionnement du

ser¬

vicede santé pendant le combat, et le 27 mai

1890 il avait

été prescrit de comprendre dans le plan des navires en construction l'étude des postes et des passages pour les

blessés.

Ces nombreux documentssuffisent à établir d'une façon irréfutable l'attention du département de la Marine sur le

mode d'intervention du service médical pendant le combat.

Pendant un combat naval, au point de vue du service de santé, chaquenavire, lors même qu'il fera partie d'une esca¬

dre, doit être considéré comme une unité isolée. Avant l'action et même dès le temps de paix, le médecin en chef pourra bien donner à ses subordonnés des instructions

particulières;

mais, si le commandant en chef a dans la mainet sous sa haute direction tous ses bâtiments, le méde¬

cin d'escadre se trouvera tout à fait séparé des officiers de

son corps, disséminéssur chacun des éléments de combat, et

ne pourra plus leur être d'aucun secours; son autorité

ne pourra sefaire sentir qu'à la fin de la lutte et, peut-être même, débordé par sa propre besogne à bord de son navire l'effectif est plus élevé et qui seraplus exposéaux coups de l'ennemi, par cela mêmequ'il porte le pavillon-amiral,ne

(19)

- 19

pourra-t-il intervenirqued'une

façon

exceptionnelle.

Chaque

médecin est donc livré à sa propre initiative et devra par suite étudier avec le plus grand soin, dès son arrivée à bord, les moyens les plus efficaces pourassurer un rapide relève¬

ment des blessés pendant le combat.

Il n'e«tactuellement douteux pour personne que le relève¬

ment des blessés doit s'effectuer dans le plus bref délai.

Alors que tous les commandants parlent avec raison de Pénervement et de l'affaiblissement du moral des hommes qui entendent crépiter les projectiles sur les tourelles et les parois du navire, il est permis d'affirmer quela vue du sang et les plaintes des blessés exagéreront encore ces effets démoralisants chez lescombattants et il est même à craindre que l'autorité des chefs parvienne difficilement à les empê¬

cherd'obéir à cet instinct naturel qui les pousserait à prêter, pourainsi direautomatiquement secours à leurs camarades quand le devoir les oblige à rester à leurs postes de combat.

De plus, un blessé est unegêne, une cause d'encombrement dans un espace à peine suffisant pour le maniement des engins meurtriers ; il y a donc le plus grand intérêt à débar¬

rasser le plus promptement possible les postes de combat d'hommes devenus inutiles.

La question du relèvementdes blessés est pour ainsi dire contenue tout entièredans celle des brancardiers, question du plus haut intérêt et de laquelle nous allons nous entre¬

tenir maintenant.

A terre, des brancardiers, exercés de longue date, savent relever techniquement un blessé, ce qui ne s'improvise pas d'emblée et nécessite une instruction préalable et des exer¬

cices souvent

répétés;

ils savent comment ce blessé doit être transporté pour lui éviter des secousses, sources de nouvelles souffrances ; ils ont appris à appliquer le panse¬

ment individuel dont chacun des hommes est muni ; et, le jour du combat, il leur suffit d'être informés uniquement de la situation des postes de secours. A bord, le pansement individuel ou quelque chose le remplaçant fait totalement

(20)

20

défaut; etc'est au

coffre de combat, placé plus

ou

moins

loin,qu'il

faudrait avoir

recours.

Les brancardiers manquent

aussi d'expérience,

n'étant instruits du rôle qu'ils auront à

remplir au

moment voulu

que par

le médecin-major du

bâtiment lequel

pendant les exercices de branle-bas de

combat les initie à ces délicates

fonctions. Le

corps

des

brancardiers reste donc à créer, et

l'on peut dire

que

c'est là

une lacune grande de notre

marine.

Certes, il ne

saurait être question d'encombrer

un

navire

l'espace

est des plus mesurés d'un personnel qui exige¬

rait 25 à 30 hommes pour un

cuirassé, 12 à 15

pour

un croiseur et créerait une

spécialité nouvelle; mais pourquoi, tout

comme

on l'a fait en Allemagne, ne

rendrait-on pas

réglementaires

en

France, à bord des

bateaux-écoles où le

personnel est plus stable, des

cours théoriques

et pratiques à l'usage des matelots et des sous-

officiers. L'enseignementne

comporterait

pas

plus de quinze

à vingt leçons ;

des séances supplémentaires plus complètes

pourraient à la rigueur être instituées pour des sous-officiers

intelligents et

instruits; la marine aurait ainsi prompte-

mentet à peu

de frais

un corps

de brancardiers; de plus,

mention serait faite sur le

livret de cette instruction complémentaire et, à leur embarquement à bord des navires,

ces hommes seraient plus

spécialement affectés

au

relève¬

ment des blessésetau service des passages.

Un essai de

ce genre est

actuellement tenté

sur

le bateau-école stationnaire

des

apprentis marins la Saône,

en

rade de Brest

;

mais il

gagnerait

sans

doute à être généralisé. A leur arrivée à bord,

ces brancardiers, déjà en possession

des connaissances générales théoriques et pratiques, auraient vite fait de

compléter

leur instruction et de s'adapter

au

navire spécial

sur lequel

ils

se

trouvent embarqués. Gomme cela

se passe

dans l'armée de terre, la marine pourrait aussi faire de temps

à

autres,

à l'occasion des branle-bas de combat

ou

pendant les

manœuvres

d'escadre, l'expérience du relève¬

ment etdu transport

d'un

grand

nombre de blessés à bord

(21)

21

des navires ainsi que de leur l'évacuation. Ce serait là une source de plus de renseignements fructueux. Mais il y auraitpeut-être autre chose à faire, car relever un blessé

sans maladresse ne suffit pas, lui porter immédiatement des

secours intelligents vaut mieux et celaest encore du rôle du

brancardier; aussi pourrait-on augmenter leurs connais¬

sances de quelques notions succinctes mais très précises de pansement immédiat des plaies; nous avons l'assurance que les conférences auxquelles nous faisons allusion seraient volontiers suivies par les hommes, à en juger par

l'expérience déjà faite : en effet, depuis que des cours d'hy¬

giène ont lieu à bord des bâtiments, les médecins-majors se louent de l'intérêt qu'y apporte l'équipage.

Actuellement, ce sontdes hommes désignés à l'avancepar le commandant qui sont chargés de ce premier service du relèvement des blessés Ils sont àcet effet placéssous l'auto¬

rité degradés pris à bord : charpentiers, voiliers, tous gens

pleins de zèle et d'un dévouement à toute épreuve, mais forcément incompétentset dont l'inhabileté n'a d'égale que le grand désir de bien faire. Rien ne s'improvisant à la guerre, ce serait donc un immense avantage de leur subs¬

tituer des sous-officiers instruits à l'avance et susceptibles

de guider efficacement ces brancardiers de fortune, pour ainsi dire, éduquésseulement et trop hâtivementà bord.

(22)

CHAPITRE II

Du

Transport des Blessés.

Admettons néanmoins que le relèvementse fasse dans les meilleuresconditions, etvoyons par

quels

moyens va

s'effec¬

tuer le transport.

Les divers navires sont munis actuellement d'un

appareil parfait à tous égards, c'est la gouttière Auffret

;

je

ne

crois

pas

utile de la décrire dans tous

ses

détails

;

elle est

connue de tous ceux

qui s'intéressent à la chirurgie navale

:

c'est,

en un mot, une

gouttière de

lionnet

coudée

ou

mieux

cour bée suivant une ligne

adoptée après

de longs

essais

el

dans laquelle

un blessé peut

être immobilisé,

reposant sur

toute

sa surface ; à la partie

coudée

correspondant au

périnée,

une lame formant soutien permet de

redresser la gouttière

et de la placer en

position verticale; le, blessé étant delà

sorte maintenu assis et soutenu, cette

disposition permet

ainsi le

transport vertical, d'où la possibilité do descendre

par voie

aérienne, ù

l'aide de

palans appropriés,

un

homme

blessé dans le,s hunosdes mâts militaires. Munie d'odllets à ses doux extrémités, cette

gouttière

peut

être transportée

horizontalement, des galets

disposés è

la

partie Inférieure permettant de

la roulercomme une brouetteon la soulevant

par l'arrière ; enlin, grâce aux diverses

positions,

verlienle,

horizontale ou inclinée, qu'il est

possible

de lui Imprimer, cette

gouttière

trouve accès dans tous les passages étroits et tortueux des navireset.,en vertu des galets, u l'avantage éga

lement de pouvoir glisser sur des rails. Son seul déb ut,

(23)

lorsqu'elle est métallique, est d'être un peu trop lourde, et ellegagnerait à être faite en osier que l'on pourrait rendre ignifuge par les procédés actuellement vulgarisés. Un sem¬

blable modèle a été d'ailleurs proposé par son auteur, mais n'est pas encore adopté. Cette gouttière est un excellent moyen de transport, et l'on ne peut que regretter qu'elle ne soit délivrée qu'en minimes quantités à bord de nos bâti¬

ments, puisque les croiseurs et les cuirassés n'en

reçoivent

quedeux.

Acemode de transport viennentse joindre les cadres et lesbrancardsdu modèle delà guerre.Les cadres et les hamacs sont rendusrigides par

l'adjonction

de matelas ; de tous ces hamacs le type le plusconnuest le hamac Guézennec qui est ainsi constitué : les rebords de ce hamacétant rabattussur le blessé préalablement

placé

sur un matelas, sont reliés ensemble par des liens; dans les

glissières

de la toile pas¬

sent deux

hampes

qui servent â enlever lo hamac, l'anneau de l'araignée de ce hamac situé â la partie

têtière

de la toile sert à frapper un palan pour opérer la descente ; l'anneau de

l'araignée

situé aux pieds

frappe

uh

filin

permettant de régler celte descente dans le transport vertical. C'est un pro¬

cédé

analogue qui

est

employé

dans la marine

anglaise.

Le hamac Gués est, une modification de cette gouttière

avec

adjonction

d'un cadra rectangulaire

métallique faisant

do ce hamac, une, sortede cadre.

Pour immobiliser

davantage le

h lassé, M. le médecin prin¬

cipal de la marine Magot avaiteu l'idée,

ingénieuse

de

placer

entre les membres inférieurs un coussin

fmnconlque

de varech, de 0,80 de

long

sur

0,26 de large à

la base, de 0,10 au sommetet ayant une

épaisseur de 0,20

centimètres; ce cous sin arrivait

jusqu'au

périnée, deux attelles

capitonnées

sou tenaient le blessésous lesaisselles,attelles qui

étalcntplneées

de

choque

côté du matelas, Le hamac

repli*'

et llxé, les lirai gnéos des pieds, donton a enlevé l'anneau, étant diviséesen

doux faisceaux noués et formant étrler, le blessé pouvait être enlevé par un palan. Cet appareil, digne d'attention.

(24)

24

semble pouvoir rendre d'utiles services, surtout pour les fractures des membres

supérieurs.

Nous ne parlerons que pour mémoire du fauteuil Thibau- dier, qui ne peut êtreen réalité d'un grand secours, bien que les Russes aient adopté la chaise-civière Miller, qui a avec elle de grandes analogies et dont les deux moindres défauts sont d'être très lourde et très encombrante.

Un pliant à trois secteurs mobiles, pouvant d'ailleurs être immobilisés de

façon à

former cadre, a été

employé

par les Japonais comme moyen de transport. Ce système est préfé¬

rable aux deux types précédents ; il a d'abord pour lui le premier avantage de la légèreté et mérite une mention spéciale.

Les moyens de transport dont on dispose à bord des navi¬

res sont donc assez variés : gouttières Auffret, brancards, hamacs, fauteuil Thibaudier; mais on peut dire qu'à chaque typede bâtimentdoit revenir un moyen particulier de trans¬

port. Ainsi, par exemple, la gouttière Auffret ne peut guère

trouver unemploi réellement efficace qu'à bord descuiras¬

sés et des croiseurs cuirassés (types Saint-Louis, Amiral- Baudin, Roche), mais non à bord des croiseurs légers

(type

Fricint,

Bruiœ)

et encore moins à bord des aviso-torpilleurs (type

Cassini).

Il est évident que sur ces derniers bateaux l'on dispose d'un espace trop restreint pour pouvoir songer

au moment de l'action à des moyens de transport aussi volumineux. Là il appartient au médecin d'examiner lui- même quel est le mode le mieux approprié à son navire et

aux circonstances : le hamac modifié et rendu rigide est partout l'appareil le plus généralement adopté, en raison de la facilité de son maniement et du peu d'encombrement qu'il occasionne : le mode de transport le plus simple peut être à un moment donné le plus efficace ; aussi, en dehors des gouttièreset des cadres ingénieux dont nous venons de parler, il ne faut pas oublier que les hamacs peuvent rendre des services trèsefficaces ; pour le transport horizontal, c'est toujours à eux quel'on devra recourir de préférence, car ils

(25)

25 -

ne risquent pas, comme les autres procédés, d'être

avariés

et mis hors de service aussi facilement ; de plus, ils permet¬

tent d'économiser les gouttières, dont les réparations sont

souvent délicates; enfin, le bord en possède un approvi¬

sionnement dans lequel il n'y aurait qu'à puiser.

Après avoir rapidement pris connaissance desmoyens de transport, si nous considérons maintenant le transport en lui-même, nous y distinguerons plusieurs temps, car ce transport devra emprunter des voies différentes pour arri¬

verjusqu'aux postes secondaires oujusqu'au posteprincipal auquel seront destinés les blessés les plus graves. Ce trans¬

portsuivra donc d'abord un trajet horizontal jusqu'aux pan¬

neaux de descente, puis un trajet vertical à travers les pan¬

neaux; enfin un dernier trajet horizontal depuis la descente des panneauxjusqu'au poste - il peut se faire même que le nombre des trajets horizontaux et verticaux soitaccru lors¬

que le blessé se trouvera dans les parties supérieures du navire, les panneaux ne se correspondant pastoujours. Il

faudra donc prévoir à chaque trajet des procédés différents pour effectuer le transport descentionnel : le palan est le système le plus facilement admis, mais on y substituera, quand la chose sera possible, les plans inclinés à l'aide de toiles fortement tenduesservant au glissement des appareils de transport. Il y aurait le plus grand intérêt à ce que le blessé puisse être transporté jusqu'au poste sans quitter l'appareil surlequel il a étéprimitivement placé et, dans cet ordre d'idées, le cadreou le hamac rigide muni deson mate¬

las est particulièrement utile.

Enfin, mais c'est là un simple vœu que nous formulons, le transport des blessés serait encore plus rapide si l'on pou¬

vait prévoir dans les plans des bâtiments des passages spé¬

ciaux où manœuvreraient des monte-charges adaptés à ce service tout particulier. Un ascenseursusceptible de s'arrê¬

teraux divers étages serait sans doute l'idéal dans le voisi¬

nagedu poste principal ; mais le soin de résoudre ce pro-

(26)

- 26

blême revient aux ingénieurs,plus

compétents

en la matière,

et nous ne faisons ici, nous le répétons, qu'indiquer un

moyen nouveau

de transport des blessés.

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CHAPITRE III

Postes des Blessés.

Après avoir pris connaissance du personnel et des appa¬

reils de transport que ce personnel aurait entre les mains,

nousen venons tout naturellement à étudier les postes vers lesquels seraient dirigés les blessés.

En dépit des instructions ministérielles, les ingénieurs étant toujours sollicités par les commandants désireux d'avoir le plus de place possible pour loger, dans les condi¬

tions les plus satisfaisantes, le personnel et le matériel de combat, les postes de blessés n'existent pasen réalité et ne

consistent, même à bord des cuirassés, qu'en postes de for¬

tune. Il y aune faute dont tous supportent un peu le poids. Beaucoup d'officiers demeurent encore convaincus,

avec l'amiral Mallarmé, que pendant le combat il n'y aura aucun secours à tenter et que, par suite, il n'y a pas lieu de

se préoccuper des postes et despassagesde blessés. Certains médecins, rares il est vrai, ont aussi appuyé cette manière de voir, et en vertu de cette incertitudeet de cette indécision,

on peut direque rien n'a été fait. Si l'on songe à ces postes de secours, c'est une fois le bateau terminé, et alors seule¬

ment on s'enquiert d'un local relativement peu encombré, plusou moinsabrité, auquel on accède comme on peut et qu'on décore finalement du nom de poste des blessés. Cet endroit est généralement dans le voisinage deschaufferies,

souvent près des compartiments dedynamos; il y règne une

température élevée, dépassant parfois, mais atteignant le

(28)

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qu'on

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lui reconnaisse

aucune

importance.

Chaque

médecin-major dit bâtiment s'ingénie, comme les

les circonstances le lui permettent

toutefois,

pour

améliorer

cet état de choses actuel : mais, à vrai dire, c'est là unesim¬

ple satisfaction morale qu'il se donne, et il en sera

malheu¬

reusement ainsi tant que les

plans

des bateaux necomporte¬

ront pas la prévision d'un local,

spécialisé

en tout temps et uniquement affecté au service médical en casde combat.

Donnons donc un rapide aperçu de ce poste

des blessés,

tel qu'il devrait exister depuis longtemps déjà, du moins sur tous nos bateaux de première ligne.

Avant tout, il e.st bien évident que ce local doitposséderun minimum de confortable technique au-dessous duquel il

n'aurait plus sa raison d'être; rappelons encore une fois,

car on ne saurait trop insister sur ce point capital, que ce local ne peut être un local quelconque, par le seul fait qu'il

est destiné à recevoir des blessés, c'est-à-dire des hommes qui, plusque d'autres, doivent être mis dans les meilleures conditions d'hygiène.

Ceposte aura

d'abord

des dimensions suffisantes pour recevoir un dizième, d'aucuns prétendent même un cin¬

quième,

de l'effectifqui peut être mis hors de combat; il faut

faut donc que sa surface soit telle qu'en y déposant des matelas, où pourront être couchés convenablement une quarantaineaumoinsde blessés graves,les communications

avecles compartiments voisins par des portes latérales et l'accès des cadres suspendus aux crocs du plafond soient

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en soit, il est du ressortdes ingénieurs de donner à ce poste

unesurface en rapportavec le bâtimentetavec l'effectifpro¬

bable de l'équipage qu'il doit porter.

Aprèscette condition première, uneautre non moins im¬

portante s'impose : ceposte doit êtresitué de façon que de touteparton puisse y accéder promptement,etquel'évacua¬

tion, au cas où le navire seraitexposéà couler, puisse s'effec¬

tuer rapidement. Ce local devra avoir de plus un cubage d'air et uneaération suffisants, car il est de toute nécessité queles blessés qui s'y trouvent puissent respirer dans les plus favorables conditions ; une ventilation que l'on pourra régler, suivant les besoins, est absolument

indispensable

; le navirepossédant de nombreusessourcesd'électricité,ilserait faciled'établir dans ce poste des ventilateurs

électriques.

Ce poste sera doté encore d'un bonéclairage artificiel pou¬

vantsuppléer au bon éclairagenaturel qu'il doit nécessaire¬

mentposséder pour des raisonssur lesquelles nous insiste¬

rons d'autant moins qu'elles s'imposentd'elles-mêmes.

S'il était possible, une arrivée continue d'eau distillée chaude et froide serait également d'un grand secours.

Au point de vuedela disposition intérieure, ce poste devra être muni de toutes les étagères nécessaires et suffisantes pour y placer le matériel médical qu'il est indispensable d'avoir, à un pareil moment, sous la main.

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30 -

Ce sont là des desiderata formulés pour la plupart dans l'instruction ministérielledu 2juin 1902 et qui recevront, nousl'espérons, une prochaine et définitive satisfaction.

Etant donné l'intérêt capital de ceposte desblessés, ilnous reste à discuter le siège de son établissement.

Ce poste central devra être le plus,près possible des pan¬

neaux amenant les blesséset tous les passages devront y aboutir. Une double communication serait, il nous semble, nécessaire entré ce poste et le

faux-pont

pour assurer le retour de la gouttière, du cadreou du hamac vide, à moins toutefois que la voie ne fût assez large pour assurer le dou¬

ble transport.

D'autre part, il est admis par tous aujourd'hui qu'il doit être placé sous le pont cuirassé, à l'abri des projectiles. Il doit être situé au centre du bâtiment, de

façon

que le trajet pour y arriver des deux extrémités soit égal (50 mètresà peu prèsen projection

horizontale).

Frappés des défectuosités des locaux affectés à bord des navires pour le service des blessés en cas de combat et delà presque impossibilité

d'y

faire parvenir les hommes atteints parles couloirs y conduisantactuellement, ce qui leurimpo¬

serait un supplice tel, comme l'a dit le médecin en chef

Danguy des Déserts, qu'il aggraverait sensiblement leurs blessures etdiminueraitleurs chances de guérison,certains médecinsont émis l'idée qu'ily aurait avantage àsoignerles blessés dans deslocaux non protégés plus vastes, mieux éclairés et d'accès plus facile. A l'appui de cette nouvelle façon d'envisagerla question on a allégué que les Italiens, après examen attentif, ensont arrivés à nier l'utilitédes pos¬

tes spéciaux de blessés, estimant quela seulechose possible après avoir dégagé le blessé des combattantssera de le pan¬

ser surplace : mais, comme le fait remorquer M. le médecin principal Léo (<), si cette opinion a pu être formulée il s'en faut de beaucoup que, même en Italie, elle soitgénéralement

(Û Léo,Article publié enfévrier 1901, dans les Archives de médecine navale.

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admise, car le docteur Filippo Rho, médecin de la marine italienne, dans un travail ayant trait à la question qui nous intéresse, s'étend longuement sur l'installation despostes de blessés dans les fonds des navires, surles passagesamenant à ces postes etles aménagementsque nécessite l'assistance médicale à bord en temps deguerre.

L'expérience des guerres récentes a donné d'ailleurs en

partie la solution dece problème et, en pareille matière, on estautorisé à s'appuyer d'autant plus sur les faits d'hier età

en tirer d'utiles conclusions quele sort d'existences, dont on à la charge, en dépend davantage. Les récents faits d'armes d'Extrême-Orient sont pour nous une source précieuse de renseignements que l'on ne saurait négliger. Au combat de Ya-Lu, un projectile pénétrant dans le carré des officiers du navirejaponais

Hugeï,

transforméen poste de blessés, tua 14 hommes dont le commandant déjà blessé, 2 médecins,

tous les infirmiers et brancardiers, les « projectiles,

comme l'ont dit humoristiquement Rochard et Bodet, n'ayant pointsu faire la savante distinction si artificielle¬

ment établie entre les combattants et les non combat¬

tants », et blessa 27 autres hommes ; c'est là une leçon

de choses dont peuvent profiter les apologistes du poste

non protégé.

D'autre part, àCavité, à bord delà

Reina-Christina,

comme le relate M. lemédecin principal Gayet

(*),

un obus tua au carré des officiers, également transformé en ambulance,

tous ceux qui s'y trouvaient. On objectera, il est vrai, que les blessés espagnols, dans cette même affaire de Santiago, sup¬

pliaient instammentqu'on les laissât sur le pontdes navires

etqu'on leur épargnât la descente dans les fonds; mais cela prouve simplement la fâcheuse organisation de transport existant à bord de ces bateaux, véritables épaves livrées

sans défense aux coupsde l'ennemi et qui devinrent rapide¬

ment la proie de l'incendie.

(1) Ga.yet, Revue maritime, février-mars 1899.

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