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CHAPITRE III

Postes des Blessés.

Après avoir pris connaissance du personnel et des appa¬

reils de transport que ce personnel aurait entre les mains,

nousen venons tout naturellement à étudier les postes vers lesquels seraient dirigés les blessés.

En dépit des instructions ministérielles, les ingénieurs étant toujours sollicités par les commandants désireux d'avoir le plus de place possible pour loger, dans les condi¬

tions les plus satisfaisantes, le personnel et le matériel de combat, les postes de blessés n'existent pasen réalité et ne

consistent, même à bord des cuirassés, qu'en postes de for¬

tune. Il y aune faute dont tous supportent un peu le poids. Beaucoup d'officiers demeurent encore convaincus,

avec l'amiral Mallarmé, que pendant le combat il n'y aura aucun secours à tenter et que, par suite, il n'y a pas lieu de

se préoccuper des postes et despassagesde blessés. Certains médecins, rares il est vrai, ont aussi appuyé cette manière de voir, et en vertu de cette incertitudeet de cette indécision,

on peut direque rien n'a été fait. Si l'on songe à ces postes de secours, c'est une fois le bateau terminé, et alors seule¬

ment on s'enquiert d'un local relativement peu encombré, plusou moinsabrité, auquel on accède comme on peut et qu'on décore finalement du nom de poste des blessés. Cet endroit est généralement dans le voisinage deschaufferies,

souvent près des compartiments dedynamos; il y règne une

température élevée, dépassant parfois, mais atteignant le

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lui reconnaisse

aucune

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Chaque

médecin-major dit bâtiment s'ingénie, comme les

les circonstances le lui permettent

toutefois,

pour

améliorer

cet état de choses actuel : mais, à vrai dire, c'est là unesim¬

ple satisfaction morale qu'il se donne, et il en sera

malheu¬

reusement ainsi tant que les

plans

des bateaux necomporte¬

ront pas la prévision d'un local,

spécialisé

en tout temps et uniquement affecté au service médical en casde combat.

Donnons donc un rapide aperçu de ce poste

des blessés,

tel qu'il devrait exister depuis longtemps déjà, du moins sur tous nos bateaux de première ligne.

Avant tout, il e.st bien évident que ce local doitposséderun minimum de confortable technique au-dessous duquel il

n'aurait plus sa raison d'être; rappelons encore une fois,

car on ne saurait trop insister sur ce point capital, que ce local ne peut être un local quelconque, par le seul fait qu'il

est destiné à recevoir des blessés, c'est-à-dire des hommes qui, plusque d'autres, doivent être mis dans les meilleures conditions d'hygiène.

Ceposte aura

d'abord

des dimensions suffisantes pour recevoir un dizième, d'aucuns prétendent même un cin¬

quième,

de l'effectifqui peut être mis hors de combat; il faut

faut donc que sa surface soit telle qu'en y déposant des matelas, où pourront être couchés convenablement une quarantaineaumoinsde blessés graves,les communications

avecles compartiments voisins par des portes latérales et l'accès des cadres suspendus aux crocs du plafond soient

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bâtiment du combatnu pou Vont disposer pour ceposte do blessés dos 180 à 180 mètres cubes qui ont étéréclaméspar quelques médecins, Quoiqu'il

en soit, il est du ressortdes ingénieurs de donner à ce poste

unesurface en rapportavec le bâtimentetavec l'effectifpro¬

bable de l'équipage qu'il doit porter.

Aprèscette condition première, uneautre non moins im¬

portante s'impose : ceposte doit êtresitué de façon que de touteparton puisse y accéder promptement,etquel'évacua¬

tion, au cas où le navire seraitexposéà couler, puisse s'effec¬

tuer rapidement. Ce local devra avoir de plus un cubage d'air et uneaération suffisants, car il est de toute nécessité queles blessés qui s'y trouvent puissent respirer dans les plus favorables conditions ; une ventilation que l'on pourra régler, suivant les besoins, est absolument

indispensable

; le navirepossédant de nombreusessourcesd'électricité,ilserait faciled'établir dans ce poste des ventilateurs

électriques.

Ce poste sera doté encore d'un bonéclairage artificiel pou¬

vantsuppléer au bon éclairagenaturel qu'il doit nécessaire¬

mentposséder pour des raisonssur lesquelles nous insiste¬

rons d'autant moins qu'elles s'imposentd'elles-mêmes.

S'il était possible, une arrivée continue d'eau distillée chaude et froide serait également d'un grand secours.

Au point de vuedela disposition intérieure, ce poste devra être muni de toutes les étagères nécessaires et suffisantes pour y placer le matériel médical qu'il est indispensable d'avoir, à un pareil moment, sous la main.

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-Ce sont là des desiderata formulés pour la plupart dans l'instruction ministérielledu 2juin 1902 et qui recevront, nousl'espérons, une prochaine et définitive satisfaction.

Etant donné l'intérêt capital de ceposte desblessés, ilnous reste à discuter le siège de son établissement.

Ce poste central devra être le plus,près possible des pan¬

neaux amenant les blesséset tous les passages devront y aboutir. Une double communication serait, il nous semble, nécessaire entré ce poste et le

faux-pont

pour assurer le retour de la gouttière, du cadreou du hamac vide, à moins toutefois que la voie ne fût assez large pour assurer le dou¬

ble transport.

D'autre part, il est admis par tous aujourd'hui qu'il doit être placé sous le pont cuirassé, à l'abri des projectiles. Il doit être situé au centre du bâtiment, de

façon

que le trajet pour y arriver des deux extrémités soit égal (50 mètresà peu prèsen projection

horizontale).

Frappés des défectuosités des locaux affectés à bord des navires pour le service des blessés en cas de combat et delà presque impossibilité

d'y

faire parvenir les hommes atteints parles couloirs y conduisantactuellement, ce qui leurimpo¬

serait un supplice tel, comme l'a dit le médecin en chef

Danguy des Déserts, qu'il aggraverait sensiblement leurs blessures etdiminueraitleurs chances de guérison,certains médecinsont émis l'idée qu'ily aurait avantage àsoignerles blessés dans deslocaux non protégés plus vastes, mieux éclairés et d'accès plus facile. A l'appui de cette nouvelle façon d'envisagerla question on a allégué que les Italiens, après examen attentif, ensont arrivés à nier l'utilitédes pos¬

tes spéciaux de blessés, estimant quela seulechose possible après avoir dégagé le blessé des combattantssera de le pan¬

ser surplace : mais, comme le fait remorquer M. le médecin principal Léo (<), si cette opinion a pu être formulée il s'en faut de beaucoup que, même en Italie, elle soitgénéralement

(Û Léo,Article publié enfévrier 1901, dans les Archives de médecine navale.

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admise, car le docteur Filippo Rho, médecin de la marine italienne, dans un travail ayant trait à la question qui nous intéresse, s'étend longuement sur l'installation despostes de blessés dans les fonds des navires, surles passagesamenant à ces postes etles aménagementsque nécessite l'assistance médicale à bord en temps deguerre.

L'expérience des guerres récentes a donné d'ailleurs en

partie la solution dece problème et, en pareille matière, on estautorisé à s'appuyer d'autant plus sur les faits d'hier età

en tirer d'utiles conclusions quele sort d'existences, dont on à la charge, en dépend davantage. Les récents faits d'armes d'Extrême-Orient sont pour nous une source précieuse de renseignements que l'on ne saurait négliger. Au combat de Ya-Lu, un projectile pénétrant dans le carré des officiers du navirejaponais

Hugeï,

transforméen poste de blessés, tua 14 hommes dont le commandant déjà blessé, 2 médecins,

tous les infirmiers et brancardiers, les « projectiles,

comme l'ont dit humoristiquement Rochard et Bodet, n'ayant pointsu faire la savante distinction si artificielle¬

ment établie entre les combattants et les non combat¬

tants », et blessa 27 autres hommes ; c'est là une leçon

de choses dont peuvent profiter les apologistes du poste

non protégé.

D'autre part, àCavité, à bord delà

Reina-Christina,

comme le relate M. lemédecin principal Gayet

(*),

un obus tua au carré des officiers, également transformé en ambulance,

tous ceux qui s'y trouvaient. On objectera, il est vrai, que les blessés espagnols, dans cette même affaire de Santiago, sup¬

pliaient instammentqu'on les laissât sur le pontdes navires

etqu'on leur épargnât la descente dans les fonds; mais cela prouve simplement la fâcheuse organisation de transport existant à bord de ces bateaux, véritables épaves livrées

sans défense aux coupsde l'ennemi et qui devinrent rapide¬

ment la proie de l'incendie.

(1) Ga.yet, Revue maritime, février-mars 1899.

L'inspecteur général du service de santé de la marine

Auffret

(!)

songeant à

éviter

des transbordements, dont le danger apparaît à tous, avait proposé l'installation d'un poste de blessés dans les parties élevées du navire, là

l'on pouvait aisément trouver ces deux immenses avan¬

tages : l'air et la lumière ; mais il demandait que ce poste fût protégé par une cuirasse, comme le blockhaus du com¬

mandant. Cette idée très séduisante est malheureusement dans la pratique difficilement réalisable, et l'auteur l'a

reconnu lui-même; car, dans un nouveau travail datant de 1898, il ne fait qu'une allusion discrète aux avantages qui pourraient résulter de cette solution.

A bord des croiseurs non cuirassés,aucun poste n'étant

efficacement protégé par la coque du navire, il est impos¬

sible de songer à un abri analogue à celui dontnous venons de parlerpour les cuirassés; on sera donc réduit à chercher

les points paraissant offrir le plus de

sécurité,

et, le combat terminé, on soignera dans ces locaux désignés

d'avance

ou dans d'autres, qui auront

été

les moins

avariés

ou les plus épargnés, les

blessés

que, pendant

l'action

et en

l'état actuel

desbâtiments, on arrivera malaisément à descendre dans les fonds.

Aplus forte raison, les

dificultés

serontplus grandesencore à bord des avisos-torpilleurs. Ces derniers types de navires sont, il est vrai, peu appelés à combattre, du moins dans les

mers européennes; mais les circonstances peuvent cepen¬

dantamener un engagement possible avec un type similaire

del'ennemi. Le transport et legroupementdes blessésseront encore d'autantplus difficiles que le médecin se trouvera

aux prises avec

des locaux

plus

réduits

et des passages plus

étroits encore.

Quoi qu'ilen soit,pour les navires de première ligne, ceux

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