FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX.
ANNÉE 1897-98 N° 93
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
m
j jji10
mKT DM SA COMPLICATION : L'ULCERATION
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement le 10 Juin 1898
PAR
Albert-Emmanuel CHAUCHARD
NéàTarbes(Haules-Pyrénées), le 29avril 1874.
I MAI. LANELONGUE, professeur.... Pré<
i; i il T1< i ROURS1ER, professeur.... .
Examinateurs dela lliese \) VILLAR,, .0 agrégé,.••••- / luge, s.
( AJOURE, ch. de cours, i
iilent.
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
M IBM ME RIE Y. CADOH 17 —- UL"Î ÉJA M 17
1898
FACULTÉ
DEMÉDECINE ET DE PHAHHACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen.
| M. PITRES Doyen honoraire.
PROFESSEURS :
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DUPUY i
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MoUSSO
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LeSecrétaire delaFaculté : LEMAIRE.
Pardélibérationdu 5août ls*9,la Eacultèaarrêtéque
les opinions émises dans les ' hèses qui
lui sont présentéesdoivent êtreconsidérées commepropres
à leurs auteurs, et qu'elle n'entend
leurdonner ni approbation ni improbation.
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*
I
A mon Président de Thèse
Monsieur le Docteur M. LANELONGUE Professeur de Clinique chirurgicale à la Faculté de Médecine, Chevalier de laLégion d'honneur,Officierdel'Instruction publique,
Membrecorrespondant de l'Académie de Médecine, Membre de l'Académie de Bordeaux.
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CONTRIBUTION A L'ETUDE
DE
L'AMYGDALITE LACHE ENKYSTEE
KT DE SA COMPLICATION : L'ULCÉRATION
INTRODUCTION
L'amygdale est le siège de nombreuses lésions et, parmi les
moins connues, se trouve l'affection spéciale que nous étudions
sous le nom de l'amygdalite lacunaire enkystée.
Ladescriptionne setrouve guèredans les ouvragesclassiques,
et cependant elle mérite d'occuper une place à part dans la pathologie.
Nous inspirant des idées et des travaux de M. Moure et de
ses élèves, nous avons étudié trois périodes à cette affection, périodes qui correspondent à des lésions que l'on a plus ou moins étudiées isolément, sans les rattacher l'une à l'autre,
sans laisser supposer que l'une pouvait donner naissance à l'au¬
tre, et que la troisième pouvait n'être que l'aboutissant des deux premières
Nous remercions vivement M. Moure à qui nous avons em¬
prunté sesthéories et de nombreuses observations.
— 10 —
Nous remercions également son aide de clinique, M. le Dr
Brindel, qui a bien voulunouscommuniquer des
observations
etdes examens histologiques qui ontlargementcontribué à mettre
en lumière ces points de la pathologie amvgdalienne.
Notreséjour à la Faculté de Toulouse nous a fourni l'occasion
de contracter des dettes de reconnaissance à l'endroit de M. le
Dr Chalot, professeur de clinique chirurgicale, et de M. le pro¬
fesseur Morel. Nous sommes heureux de leur adresser ici l'expression de notre gratitude.
A Bordeaux, nous tenons essentiellement à témoigner à notre
éminent maître, M. le professeur Pitres, l'expression de notre
vive admiration. Nous n'oublierons jamais les savantes leçons
que nous avons entendues pendant notre année d'externat dans
son Service.
M. le Dr Régis a toujours montré beaucoup de bienveillance
à notre égard; nous profitons de cetteoccasion pourl'en remerr cier.
Nous avons été l'externe de M. le professeur Lanelonguc.
Nous ne perdronsjamais le souvenir du maître quinous aguidé
£;
dans l'étude de la chirurgie; il veut bien nous faire l'honneur d'accepter la présidence de notre thcse; nous lui en exprimons
toute notre reconnaissance.
HISTORIQUE
L'amygdalite lacunaire latente, enkystée, est une affection
connue depuis longtemps, mais sans qu'on ait songé à relier les
trois formes qu'elle peutrevêtir, amygdalite lacunaire caséeuse, enkystée et ulcéreuse, à. leur assigner une identité à peu près
absolue.
Le premier stade, l'amygdalite lacunaire caséeuse, est connu de longue date. Pour en retrouverl'histoire, on peut sereporter
tà la thèse de Gampcrt (Paris, 1891); aux travauxdeSokolowski
et Dnokowski (1891 et 1892), enfin auxarticles de Ruault dans le
Traité de médecine de Chareot et Brissaud, dans les classiques.
Le deuxième stade, la forme enkystée, n'est pas très rare :
cependant l'une des premières observations qui aient paru à ce
sujet ne date que de 1884; elle est de Grynfelt et désignée sous le nom d'observation d'abcès chronique de l'amygdale palatine.
Cet auteur, après avoir fait de nombreuses recherches biblio¬
graphiques sur ce sujet, déclare que la seule mention d'abcès
tonsillaire chronique qu'il ait relevée, se trouvedans une obser¬
vation de kyste hydatique de l'amygdale reproduite par Cru- veilhier, Viciai, Davaine. Grynfelt se demande si l'abcès qu'il a observé et qui datait de dix mois environ n'est pas de nature
scrofulo-tuberculeuse.
En 1888, Noquet communique àla Société française d'otologie
et de laryngologie, un cas d'abcès chronique développé dansun
moignon d'amygdale et remontant à six mois. Il insiste sur les avantages du galvano-cautère dans le traitement de cet abcès.
M. Moure rapporte aussiun cas d'abcès de ce genre datant de plusieurs années, qui a également guéri par la galvano-cautéri-
sation.
Dans la même séance, Hering (de Vienne) mentionne deux
faits semblables dont le diagnostic fut fait au momentde l'abla¬
tion de l'amygdale.
En 1889, Natier publie un nouveau cas d'abcès chronique
de
l'amygdale simulant un fibrome; le
malade avait été
vuà la cli¬
nique de M. Moure.
En même temps, Garel (de Lyon) consacrait un
mémoire
auxabcès chroniques enkystés de l'amygdale,
consécutifs
àl'amyg¬
dalite suppurée aiguë.
11 émet l'idée que ces collections purulentes sont
le reliquat
d'abcèsaigusqui n'ont pu s'évacuer; les plans
musculaires joue¬
raient le rôle, par suite de leurs contractions, d'agents
d'oblité¬
ration des trajets fistuleux de petit calibre.
La littérature étrangère est absolument muette à ce sujet.
En 1893, Babuel-Peyrissac groupe à côté des observations précédentes quatre autres faits
inédits, l'un de M. Moure, les
trois autres recueillis à sa clinique et il arrive aux conclusions
suivantes que les abcès chroniques de
l'amygdale
sontle plus
souventconsécutifs àune amygdalitepldegmoneuse aiguë; qu'ils
peuvent affecter les allures cliniques
des abcès froids, mais n'ont
rien de commun avec les lésions scrofulo-tuberculeuses; leur
chronicité s'expliquant par leur évacuation difficile au travers
de trajets fistuleux, minces, tortueux, en contactavec
des plans
musculaires qui les oblitèrent partiellement, etc., etc.
En réalité, cette conception de l'abcès chronique est, pour beaucoup de cas, une erreurqui, commise parquelques-uns,
est
propagée et répétée par tous comme une
vérité incontestable.
Le premier, le docteur Brindel, de la clinique
de M. Moure,
a réagi contre cette interprétation qui estsouventfausse et,
dans
une présentationàla Société d'anatomie de Bordeaux
(1895),
quenous reproduisons ci-dessous, démontre que la poche
kystique
des lésions dites « abcès chroniques de l'amygdale » n'étaitpas toujours une membrane pyogène et que son contenu
n'était
pasdu pus, mais un mélange de mucus et de débris
épithéliaux.
Observation I
Di'Brindel,Sociétéd'Analomie de Bordeaux,1895.
Amygdalitelacunairesimulantunabcès enkysté.
Il s'agit d'un homme Agé de 28 ans, qui est venu consulter ce matin M. le Dr Moure, à la clinique des maladies du larynx, des
oreilles et dunez, pour un mal de gorge dont il souffre depuis trois
ou quatrejours ; ladouleur est,du reste, peu accentuée etse réduit à
une simple gène de la déglutition.
A l'examen de la gorge, vous pouvezconstater, surl'une etl'autre amygdales, une petitesurface légèrement saillante, lisse, arrondie,
mesurant2millimètres à2 millimètres 1/2dansson diamètre, blanc
nacrée. Cette surface occupe un point symétrique et à peuprèsle
milieu de la hauteur des deux amygdales; un peu plusmarquée à droite, elle est entourée d'une petite aréole rouge, véritable liseré
inflammatoire qui explique la douleur ressentie parle malade. Celui- ci, interrogé, niel'existence d'unediathèse quelconque danssesanté¬
cédents.
J'étais surle point devous présenter la lésionqueporte ce malade
comme type d'abcès enkysté de l'amygdale et de m'égarer peut-être
dans la recherche d'une pathogénie plus ou moins obscure, quand j'ai eu l'idée d'examiner des coupes que j'avais pratiquées, il y a quelques mois, à travers une lésion identique de tous points à celle
quevous offre notre malade.
Nousavons eu soin, M. Beausoleil et moi, de recueillir aseptique-
ment la matière blanchâtre semi-solide,semi-liquide que renfermait
notre prétendu abcèset d'en confierl'examenbactériologiqueà M. le professeur agrégé Auché, qui y avait découvert des streptocoquesen grand nombre, ainsi que des staphylocoques blancs.
De mon côté, je recueillis les parois elles-mêmes de la loge qui
contenait la matière blanchâtre, je fixai à l'alcool sublimé cette por¬
tion malade de l'amygdale, portion sectionnée à la pince emporte- pièce et, après l'avoir colorée en masse au picro-carmin, j'en prati¬
quai l'inclusion dans la paraffine. Une partie des coupes fut, en ou-
__ |4 _
Ire, soumise à une coloration par leGrainni, de manière à déceler la
présence des microbes.
Voici, en quelques mots, ce que vous pouvez observersur lescou¬
pes : A la périphérie, existe l'épithélium normal qui recouvre l'amygdale. Il est pavimenteux, stratifié en dehors, puis cubique,
enfin cylindrique surune rangée; cette rangée forme un liseré qui
répare la couche épiIhéliale du tissu amygdalien proprement dit. Au
centre, on voit une cavité qui n'est pas complètement close ; la bar¬
rière qui la limite est déchiquetée en certains endroits.A l'intérieur,
existeun amas caséeux, malcoloré, qui semble être un amas de cel¬
lules épithéliales dégénérées, avec noyau, à peine ou pas du tout
apparent.
Il existe, de ci de là, au milieu de ce caséum, un ou deux noyaux arrondis, rouges, vivementcolorés. La membrane enveloppante est
constituée par un épiUiélium composé de trois à cinq rangées de
cellules; les deux rangéesles plus internes,déchiquetéespar places,
sont formées de cellules pavimenteuses; les rangées externes sont cubiques et cylindriques; en certains points, le tissu amygdalien de
voisinage asubi des modifications importantes; il existe des îlots de
cellules mal colorées, sans noyau apparent ; les îlots se rencontrent particulièrement là où manque l'épithélium : c'est une sorte de né¬
crose des cellules. Le reste du tissuamygdalien est composé des cel¬
lules à noyau fortementcoloré; les vaisseaux sont très dilatés et il
n'estplus possible de reconnaître les follicules clos qui, d'ordinaire,
sont en si grand nombre dans le voisinage de l'épithélium superfi¬
ciel.
Sur les coupes traitées par le Gramm,il estfacile d'apercevoir sur le caséum qui occupe la lumière de la cavité, comme au sein de
l'épithélium et du tissu amygdalien enflammé avoisinant, de nom¬
breux streptocoques et staphylocoques.
La cavité dontnousavons parlé est, à n'en pas douter,une crypte amygdalienne et non une membrane pyogène. On comprend dès
lors fortbien la formation decesproduits blanchâtres enkystés dans' l'amygdale ; une légère inflammation a suffiàobturerl'orificesuper¬
ciel de la crypte ; des débris épithéliaux et quelques globules blancs
se sont accumulés dans la cavité ainsi formée et l'ont distendue,
D'où cette saillie arrondie et blanchâtre simulant un abcès et cela d'autant mieux que ce casénm peut former corps étranger et déve¬
lopper de son propre chef, ou à la faveur des microbes qui sont
enfermésavec lui dans la crypte, une inllammalion destinéeà ame¬
ner l'évacuation du contenu de la cavité. Je crois, de plus, pouvoir
affirmer que ce travail inflammatoire, allant de la crypte à la super- licie et amenant la nécrose des cellules voisines, estlacause immé¬
diate de ces ulcérations simples de l'amygdale que personne n'a
décritesjusqu'ici et surlesquelles M. Moure a depuis quelque temps
attiré notre attention; nous aurons dureste l'occasion d'y revenir.
Cette communication marque uneétape assez importante clans
l'histoire de ces pseudo-abcès, elle modifie complètement des
idéestrès arrêtées sur ces collections.
Partant de cette conception et muni de l'examen histologique
du docteur Brindel sur des malades de laclinique de M. Moure,
le D' de la Combe est revenu tout récemmentsur cette question
et à la Société française de laryngologie, il est venu confirmer
cette façon de voir. Dans le cours de notre thèse, nous publie¬
rons quelques-unes des observations de son travail. Nous ne
rapporteronsquequelques relations d'admygdaiite enkystée, qui
estune lésioncommune; nous avons, eneffet,assez fréquemment
l'occasion d'en observer pour ne rapporterdans notre thèse que celles qui ont un intérêt particulier soit â cause de l'examen mi¬
croscopique qui en a été fait, soit pour quelque autre raison.
Pour être exact, il est juste de dire que Sokolowski et Dmo-
kovvski ont étudié dans leur travail (189*2) sur le processus ton- sillaire inflammatoire, tànsillitis laciumris chronica desquama-
tiva exaccrbata, une inflammation lacunaire chronique où les
matières caséeuses rappellent l'existence de petits amas sous- muqueuxayant la forme d'abcès enkystés.
Ajoutons que ces mêmes auteurs parlent aussi d'ulcération;
mais ce sont pour eux de simples pertes de subtance situées à
l'orifice de la crypte ainsi ouverte, et non ces vastes ulcères à
fond sanieux, et ressemblant à de véritables gommes ulcérées
que nousallons étudier maintenant.
Dans le Traité de médecine de Cliarcot et Brissaud, Ruault parleaussi de tachesjaunâtressous-épithélialesqui, évidemment,
sont les kystes dont nous nous occupons.
Pendant longtemps, les auteurs ont été muetssurla troisième
forme de celte affection. Presque tous ont établi une classifica¬
tion qui groupe à côté les unsdes autres les ulcères de la tuber¬
culose, de la syphilis, de la scrofule autrefois et les ulcérations
des fièvres éruptives.
11 en est, cependant, quelques-uns qui ont fait quelque allu¬
sion à cette maladie et Lasègue, le premier, dans son Traité
des angines, Paris, 1888, décrit sous le nom d'acné simple des amygdales, de petites pustules élevées, rouges, papuleuses,
miliaires, et une autre l'orme d'acné pustuleuse, qui ressemble
fort à la maladie connue sous le nom d'amygdalite caséeuse.
Plus tard, Trousseau, dans ses cliniques, signale une gangrène primitive qui offrequelque analogie aveccette forme de l'amyg¬
dalite enkystée, mais qui a uneallure exceptionnellement grave quel'on 11e retrouve pas dans celte dernière. Celte gangrène se traduit par la présence, sur les amygdales, de plaques grises,
circonscrites par des bords taillés à pic et jaunâtres. Lorsque
Tescharre est tombée, soit spontanément, soit sous l'influence
de cautérisation, elle laisse une ulcérationquipeut resterlimitée
ou aussi s'étendreet envahir les parties voisines, voile du palais, luette, pharynx etmême larynx. En même temps, la muqueuse
qui entoure les parties sphacélées est rouge, livide, souvent œdémateuse, l'haleine est fétide. Les ganglions cervicaux sont engorgés et les symptômes généraux d'une extrême gravité, au
point que la mort est très souvent la terminaison et Trousseau
en rapporte un cas typique. On verra, dans le cours de notre travail, quecette allureclinique, cestroubles généraux et locaux
11e cadrent pas du tout avec la forme bien spéciale de l'affection
que nous décrivons.
Ramon rapporte trois cas de gangrène primitive et localisée
des amygdales. 11 s'agissait, dans le premier cas, d'un maçon
vigoureux, sans antécédents pathologiques généraux ou locaux, qui ressentit des élancements dans l'amygdale gauche. Lors-
— 17 —
qu'on le vit pour la première fois, son aspect extérieur était excellent; toutefois l'haleine était fétide, les dents saines ainsi que les joues et les lèvres, le voile, les piliers et l'amygdale
droite. Seule la gauche est volumineuse, rouge sombre, noire
par places; sa surface est mamelonnée. Le stylet pénétrait faci¬
lement dans le tissu glandulaire. Un traitement local antisep¬
tique et un régime général tonique furent institués. Au bout
d'un mois tout allait pour le mieux et le malade disparut pour revenir très amaigri, cacliectisé. Des lésions amygdaliennes
avaient reparu, plus étenduesque la première fois, et malgré le
traitement il mourut dans le marasme; la bouche et lepharynx
étaient envahis.
Le deuxième fait est relatif à une dame de 32 ans atteinte de la même affection qui succomba à une hémorragie foudroyante
due à une incision faite pour la soulager.
Le troisième cas concerne une femme de 36 ans, chez qui les
lésions étaient plus étendues et rappelaient ce que l'on sait de
la gangrène del'amygdale qui n'a riende commun avec l'ulcère
que nous avons en vue.
Faugère, dans sa thèse inaugurale sur l'angine ulcéreuse de
nature scrofuleuse, ne fait pas d'allusion à cette lésionisolée.
Homolle, danssa thèsesur les scrofulidesgraves des muqueu¬
ses, neparle pasnon plus de ces altérations amygdaliennes, bien qu'il cite dans ses observations un fait qu'il intitule : « Ulcéra¬
tion de nature incertaine, probablement scrofuleuse, de l'exca¬
vation amvgdalienne ».
Natier l'a résumédans son travail sur les gommes de l'amyg¬
daleetpenseavoir affaireàuneaffection decettedernière nature.
Mais cette lésion qui a quelques points de ressemblance avec
l'ulcère que nous étudions, s'en éloigne considérablement par
son aspect, qui est plutôt celui d'une lésion syphilitique.
Morell-Mackenzie,sous lenom d'ulcération de la gorge,étudie
une affection qui se rencontre chez les personnes affaiblies ou
exposées à des poisons septiques. Les étudiants qui suivent les hôpitaux et les amphithéâtres de dissection y sont particulière¬
ment sujets : Vangina ■nosocomïi des Allemands.
Chauchard 2
- 18 -
Morell-Mackenzie signale comme signe de cette affection la faiblesse du pouls, l'hypothermie, de 1a, lassitude générale. A l'examen, on trouve une série de petites ulcérations n'ayant pas de tendance à devenir confluentes et variant comme étendue d'un grain de millet àune pièce de 1 fr. Ce n'est pas absolument
la forme ulcéreuse que nous étudions ici. 11 semble au contraire que cette variété d'amygdalite cadre bien avec les descriptions
que l'on sait des localisationsamvgdaliennes de certaines mala¬
diesinfectieuses, telles quela fièvre typhoïde et qui ont une cer¬
taine analogie avec celle des maladies éruptives.
Filloux, dans sa thèse, décrit des pertes de substance consé- cutivesauxamygdalites aiguës qu'il compareauxulcérationsfolli¬
culaires de Forster.« Petitesulcérationssuperficielles,précédées
dessymptômesclassiques del'inflammationaiguë,destonsilles».
11signale les ulcérationstypiques par nécrobiosedesfollicules à la suite de coagulation veineuse ou d'endartérite des ulcères de lavariole, et dela scarlatine. Enfin, étudiant lesulcérations con¬
sécutives aux amygdalites phlegmoneuses, il écrit:
« Dans certains cas, l'amygdalite suppurée ne succède pas à
une amygdalite aiguëfranclie. 11 s'est formédans l'amygdale un abcès etcela d'une façon lente, enquinze joursà trois semaines.
Ce fait arrive, comme dans notre observation, chez des person¬
nes qui ontunegrosseamygdaleatteinted'amygdalite chronique,
chez des scrofuleux. L'abcès s'ouvre h l'extérieur et, en même
temps, à l'orifice de l'abcès, il tombe une sorte de bourbillon
qui, après la chute, laisse une ulcération large, plutôt plate, à bords irréguliers, nets bien découpés. Cette ulcération est rem¬
plie par un détritus pulpeux, trèspeu cohérent. Cetteulcération
détergée laissevoir le fond, tapissé de bourgeons charnus.
»Cetteulcération,plus longuequel'ulcération précédente,dure
un certain temps et n'arrive pas aussi rapidement à la cicatrisa¬
tion. C'est, en un mot, une amygdalite suppurée subaiguë qui
s'établità la sourdine chez des personnes porteurs d'uneamygda¬
litechronique et quiprésentent tous les attributs de la scrofule L'abcès laisse à la suite uneulcération qui neprésente point de
tendance àlacicatrisation rapide. Cetteulcération est unmélange
— 19 —
de phlegmon et de gangrène superficielle. C'est,en un mot, une ulcération scrofuleuse.
» L'ulcération peut venir à la suite d'une escharc, c'est alors l'angine gangréneuse. On voit en un point de l'amygdale, une escharc noirâtre se détacher et, après sa chute, reste une ulcé¬
ration dont la forme et l'étendue varient suivant l'eschare, qui l'a produite. Elle ne présente point de caractères spéciaux
une fois que l'eschare est tombée, sinon peut-être qu'elle peut
affecter toutes les formes.
» Le fond de l'ulcération est granuleux; il est, en général,
recouvertd'un détritus pulpeux, grisâtre, quiselaisse facilement
enlever.
» L'ulcération gangréneuse se cicatrise lentementparsuite de
la nature même de l'inflammation qui l'a produite ».
A l'appui de cette description, Filloux cite une observation intéressante. C'est à peu près le seul fait que l'on trouve de ce
genre avec la description qui restera classique de notre maître,
M. Moure.
En 1888, sous le nom d'ulcération de l'amygdale, Schnilzler communique à la Société de médecine de Vienne, un cas de lymphosarcome.
En1895, leprofesseurFournier, dans une leçonsurle chancre amygdalien,dit:« Enfin jevoussignalerai, commesusceptible de
simuler le chancre de l'amygdale, une affection encore peu
connue et non classique appelée jusqu'à présent, faute d'une appellation meilleure,amygdalitelacunaire,laquelle consiste en ulcérations d'origine indéterminée qui se produisent sous les amygdales. Quand ces ulcérations sont remarquablement pro¬
fondes,ellessimulentdes gommes;si elle sont moins profondes,
elles peuvent prendre absolumentl'aspect du chancre.
Donc cette troisième forme possible de l'affection qui fait le sujet de notre thèse inaugurale était connue un peu, mais très peuet surtout très mal et n'était nullementdécrite dans les clas¬
siques.
A la Société française de laryngologiede 1895, M. Moure fit
une description longue de celte affection ;'i laquelle il assigne sa
— 20 -
véritable place nosologique et qu'il différencie de toutes les
autres ulcérations. Il lui attribue une origine pathogénique sur
laquellenous aurons l'occasion de revenir, parce que nous nous inspirerons beaucoup de cette étude très fouillée et très com¬
plète : il l'étaye de six observations personnelles.
Cette même année, à la même Société, M. Mendel publiait plusieurscas d'une affection absolumentanalogue, identique, à laquelle il donne le nom d'amygdalite ulcéreuse aiguë chancri-
forme.
Au même congrès, MM. Joal, Poyet et Martin citèrent des
observations semblables.
En 1897, on trouve, dans les bulletins de la Société d'anato-
mie deBordeaux,une consciencieuseobservation de M. Broquet.
M. Vincent, en mars 1898, fit une communication sur le
même sujet à la Société médicale des hôpitaux de Paris.
Puis M. Lemoine donna une étude clinique des amygdalites qu'il avaient observées etqui répondent aux typesque nouscon naissons.
A la société des hôpitaux, la discussionporta aussisurle nom à attribuer à cette affection. Lenom de diphtéroïde, adopté par Vincent, ne peut s'appliquer à ce genre d'amygdalites. Leterme
« ulcéreux », seul, est insuffisant.
Baoult et Thiry, dans leur communication à la Société fran¬
çaise de laryngologie, en 1898, proposent et adoptent l'épithète
d'ulcéro-membraneuse chancriforme, qui, d'après eux, rend le
mieux compte de l'évolution de l'affection au point de vue clini¬
que. Eneffet, pour eux, la lésion débuterait par la formation
d'une fausse membrane qui, se détachant, laisse à sa place une ulcération plus ou moins profonde. Cette ulcération, le plus
souvent, présente l'aspect d'un chancre de l'amygdale. D'autre part, l'étude bactériologique établit encore une analogie très grande entre cette affection de l'amygdale etla stomatite ulcéro-
membraneuse, car on retrouve la même « flore » dans les deux
affections.
Pour nous qui, avec notre maître M. Moure, adoptons une
autre origine pathogénique à cet ulcère de l'amygdale, pour
nous qui considérons que cette affection est parfois une période plus avancée de l'affection dite amygdalite lacunaire enkystée,
d'autresfoisunecomplication de l'amygdalite lacunairecasécuse,
cette lésion doit conserver le nom sous lequel elle a été étudiée
d'abord par M. Moure : amygdalite lacunaire ulcéreuse aiguë.
Nous voyons, en effet, que Raoult et Thiry confondent et pren¬
nentpour unefausse membrane cequiest, enréalité, des détritus
caséeux et des débris sphacélés. Que si, dans l'agmydalite ulcé¬
reuse il existe de l'ensudat diphtéroïde sur les bords, et il n'y a rien d'étonnant à ce qu'il s'en produise, comme dans toutes les
ulcérations de quelque nature que ce soit de la cavité buccale,
on aurait tort de penser que ce sont ces fausses membranes et les bacilles qui s'y trouvent qui ont exclusivement provoqué
l'ulcère.
ÉTIOLOGfE
L'hérédité, le lymphatisme, l'arthritisme, le rhumatisme ne
paraissent pasjouer un rôleimportantdans l'étiologiede l'afFec-
tion que nous étudions. L'influence.du froid, desirritants locaux
(tabac, alcool), des professions n'est pas notée.
L'âgele plus favorable paraît être l'adolescenceetl'âgeadulte,
de 15 à 35 ans; elle n'existe pas au-delà de 40 à 45ans, à cause sans doute de la transformation fibreuse du tissu amygdalien.
L'ulcération de l'amygdalite enkystée elle, paraît, d'après
M Moure, être plus fréquente au printemps et en automne.
Ce dernier l'a observée surtout chez des étudiants en méde¬
cine et il pense qu'il s'agit là d'une pure coïncidence, à moins d'admettre que leur séjour à l'hôpital ou dans des milieux plus
ou moins infectés ne puisse devenir la source de ce processus local qui s'observe de préférence chez les gensdébilités et affai¬
blis. D'après Raoult et Thiry, ce qui explique la proportion très grande d'étudiants en médecine parmi les malades qu'a obser¬
vés M. Moure, qu'a vus M. Mendel, qu'ils ont eux-mêmes vus, c'est queles douleurs éprouvées sont peuintenses; mais, engens
soigneux,ils examinent leurgorge et sontétonnés, parfois même
effrayés, de voir une plaque blanche sur leur amygdale.
M. Moure a vu cette inflammation locale accompagner révo¬
lution d'une dent de sagesse qui sortait difficilement de son al¬
véole.
D'autres fois, c'est à la suite d'une fatigue excessive, de l'in- fluenza qu'il a vu se développer cette ulcération. Et il n'ajamais
vu aucun de ses malades atteint deux fois de cette amygdalite
ulcéreuse localisée.
On retrouvait chez eux le type d'amygdalis décrits sous le
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nom de lacunaires; souventmême, les lacunes étaientnombreu¬
ses et profondes sur l'amygdale opposée, souvent aussi, les amygdales étaient hypertrophiées. Enfin M. Moure a rencontré
ces lésions chez des sujets porteurs de tonsillês peu volumi¬
neuses, émergeant à peine des piliersantérieurs.
D'autre part, si MM. Vincent et Lemoine ont trouvé l'ulcéra¬
tion amygdalienne chez un nombre assez grand de militaires, c'est, peut-être, qu'au régiment la plus petite indisposition est
une excellente occasion pour se faire porter malade (Raoult et Thiry).
SYMPTOMATOLOGÏE
Supposons l'amygdalite lacunaire enkystée constituée. Quels
sontles signes fonctionnels généraux et objectifs qui Iraduisent
cette affection?
Etant donné la pathogénic de celte lésion des amygdales, il
n'est pas surprenantquedes maux de gorge exislent depuisassez
longtemps, maux de gorge plus ou moins intenses, plus ou moins intermittents, et qui passent plus ou moins inaperçus.
Les symptômes peuvent être plus ou moins accentués et ne
paraissent pas, d'unefaçon constante, en rapport avec levolume du kyste pseudo-abcès.
Fréquemment,mais particulièrement quand il s'agitde lésions
peu volumineuses, le malade, chez qui l'on constate ces lésions,
est venu voir le médecin spécialement pour autre chose que
pour son amygdale et c'est par surprise qu'on découvre cette lésion qui serait passée inaperçue sans un examen complet.
Il peut exister cependant des troubles de la déglutition qui
consistent alors en une simple sensation degêne dans l'arrière-
gorgeauniveau d'uneamygdale; exceptionnellement, lemalade croit sentir un corps étranger lui obstruant le gosier. La déglu¬
tition de la salive etcelle des aliments solides se font à peu près
normalement.
Il est bon toutefois de noter que si le kyste reste absolument inaperçu parfois, cela tient assez fréquemment à sa situation dans l'amygdale. Quand il est à la partie supérieure de cette dernière, il peut ne se traduire par rien du tout; en revanche,
sonvoisinage de la langue, quand il est à la partie inférieure,
fait que le malade s'aperçoit plus tôt de sa présence et setrouve gêné.
Les troubles de la respiration et ceux de la phonation sont
nuls.
L'examen local éclaire mieux. Si c'est dans une période de
repos de l'organe, on constate sur une amygdale, quelquefois
sur les deux, en n'importe quel point decet organe (il ne paraît
pas yavoir de lieu d'élection), l'existence d'un point blanchâtre ayant tantôtla dimension d'une lentille, tantôtla grosseurd'une petite cerise et même plus, très saillant, fortement tendu.
Si. avec le doigt oul'extrémité d'un stylet, onpercute l'amyg¬
dale en ce point, on trouve une certaine consistance, mais
l'oreille de l'observateur ne perçoit aucun son. La tumeur est
indolore au toucher et ne donne pas la sensation de fluctuation.
On voit donc que, généralement, la sympfomalologio de cette
lésion est quelque chose de flou, et, n'était l'examen local pro¬
voqué par le malade, parfois à titre de curiosité, on ne se doute¬
rait de rien.
Il n'en est pas toujours de même à la période qui précède
l'ulcération ; le maladese plaint du côté de lagorge où se trouve
le kyste. Parfois, la douleur est si intense que le sujet ne peut
manger. Si on a la bonne fortune d'être appelé à ce moment,
on constate que la tumeur est devenue rougeàtre, qu'elle fait toujours, ou un peu plus encore, saillie en cet endroit. En tou¬
chant le point où est située la tumeur, on provoque de la dou¬
leur. Cette douleur est d'ailleurs déterminée par la déglutition
à vide. Cet état est souvent accompagné de phénomènes réac-
lionnels généraux tels que la fièvre, la fatigue, la courbature générale, en un mot le symptôme habituel aux angines catar- rhales légères.
Cependant, la transformation du kyste en ulcère ne s'accom¬
pagne pas toujours de réaction fébrile générale bien marquée;
le plus souvent, cette période de transition est insidieuse, pas¬
sant à peu près inaperçue. Lorsque le malade éprouve les pre¬
miers troubles de la déglutition, gêne ou douleur, la lésion
est déjà constituée, ce qui fait que rarement on a l'occasion
d'assister tout à fait au début de l'ulcération et de se rendre
compte si la palhogénie que nous indiquons est exacte,
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Période ulcéreuse constituée. — Lorsque le malade vient con¬
sulter le médecin, c'est parce qu'il éprouve des troubles de la
déglutition. A ce moment, la lésion est déjà constituée : « On constate alors, généralement, sur l'unedes amygdales, quelque¬
fois sur les deux en même temps, une ulcération grisâtre recou¬
verte d'un magma caséeux s'enlevant très facilement avec le porte-ouate et laissant à nu une surface sanieuse mamelonnée, rougeàtre, formée de petites fongosilés, quelquefois même de véritables excroissances polypoïdes. Les bords de l'ulcère sont très nets, rouges, enflammés, taillés à pic sans être notablement tuméfiés et le reste de la glande amygdalicnne ne parait pas
enflammé; elle n'est que peu ou pas augmentée de volume. 11
s'agit là d'une lésion purement locale, n'affectant qu'une partie
de la tonsille, semblant évoluer dans une ou plusieurs cryptes
sans retentir sur les parties voisines. Au premier aspect, on son¬
gerait à une cautérisation faite avec la pointe thermique dans
un espace très limité au moment où l'eschare va se détacher,
c'est-à-dire trois ou quatre jours après la cautérisation. Bien
plus, la cicatrisation marche de la même manière et la perte de substance qui résulte de cettelésion ressemble à s'y méprendre
àcelle que laisse après elle l'ignipuncture. J'ai insisté sur l'ab¬
sence d'inflammation périphérique; j'ajouterai cependant que
très souvent la langue est un peu saburrale, l'haleine un peu forte, sans être absolument fétide. Il n'est pas rare de trouver
sur une même amygdale deux ulcérations ou même trois qui
sontalors séparées par des portions pendulaires, à peine en¬
flammées. Ces ulcères évoluent chacun séparément sans avoir
aucune tendance à se réunir, souvent même ils sont à des stades différents de leur évolution, car l'un est presque guéri lorsque
l'autre est en pleine évolution. Il ne s'agit pas, dans ces cas, de petitesulcérationscupuliformespresque microscopiques, comme
on en a décrit dans l'amygdalite lacunaire aiguë, mais bien de
larges pertes de substance pouvant atteindre les dimensions d'une pièce de cinquante centimes et même davantage. Leur
formé me parait être absolument variable; mais généralement,
bien que les bords en soient frangés et irréguliers, l'ensemble