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L a SPE a 100 ans – Notes pour servir à son histoire.

Alain Chippaux

Société de pathologie exotique.

H ISTOIRE DE LA SPE

Création de la Société de pathologie exotique et son évolution

Bene est scire, per causas scire BACON (cité par LAVERAN)

L

’idée de fonder une société comme la Société de patholo- gie exotique était dans l’air du temps, comme en témoigne la création de la Society of Tropical Medicine and Hygiene et celle de la Société néerlandaise de médecine tropicale quelques mois auparavant. Outre celui d’acquérir des connaissances, ces sociétés répondaient à un double besoin : celui de se pencher sur l’ état de santé des populations nouvellement colonisées dans le but de l’améliorer, mais aussi d’utiliser au mieux la force de travail qu’elles représentaient, et celui de protéger les militaires, administrateurs et colons envoyés outre-mer contre les dangers de l’expatriation dans un milieu réputé par- ticulièrement hostile. Ce n’est pas par hasard que LAVERAN joua un rôle essentiel dans la fondation de la SPE. Le prix Nobel qui lui fut attribué en 1907 renforça le prestige qu’il avait acquis par sa découverte faite vingt-sept ans auparavant et le plaça tout naturellement au centre des contacts et des démarches qui devaient aboutir à la création de la Société.

En outre, LAVERAN travaillait à l’Institut Pasteur, et les filiales de l’Institut qui s’ouvraient un peu partout dans le monde promettaient d’être un vivier pratiquement inépuisable de membres susceptibles d’apporter à la jeune société dyna- misme, soutien, informations de première main et expérience de terrain. Laveran enfin, bien que revenu à la vie civile, restait un militaire et, comme tel, mieux placé que quiconque pour attirer, au sein de la future SPE, les médecins que l’Armée envoyait en poste dans les nouvelles colonies après être passés le plus souvent par l’Institut Pasteur où ils bénéficiaient d’un statut particulier. et de places réservées aux enseignements.

Cette relation ambiguë et complexe entre médecine militaire, Institut Pasteur et Société de pathologie exotique s’amenuisa avec le temps, surtout après la décolonisation, mais ne disparut véritablement qu’avec le nouveau siècle.

Fondée le 22 janvier 1908, déclarée à la Préfecture le 29 jan- vier suivant, la Société de pathologie exotique a été reconnue d’utilité publique par décret du 10 décembre 1962, et comme telle habilitée à recueillir dons et legs.

Constitution de la Société de pathologie exoti- que – première séance officielle

La Société est créée le 15 novembre 1907, au cours d’une réunion présidée par Émile ROUX, directeur de l’Institut Pasteur.

Lors d’une seconde réunion, tenue le 20 décembre, les statuts et le règlement intérieur sont adoptés et un bureau provisoire est nommé avec LAVERAN comme président.

La première séance officielle se tient le 22 janvier 1908, sous sa présidence. Dans son allocution d’ouverture, LAVERAN juge

« nécessaire (…) de jeter un coup d’œil rapide en arrière » et de rappeler les travaux des médecins européens sur les maladies exotiques à partir du XVIIIe siècle. Il conclut cette évocation par le constat suivant : « Malgré tous les progrès réalisés dans le domaine de la pathologie exotique, nous n’avons pas à craindre qu’il ne nous reste rien à faire et nous pouvons nous mettre au travail avec le légitime espoir d’être utiles ». Un siècle plus tard, cette constatation est toujours d’actualité ! LAVERAN lit ensuite « l’article Ier de nos statuts (qui) définit le rôle de notre Société ». Il insiste enfin sur la nécessité du concours de tous les médecins militaires et civils qui exercent « dans nos colonies » et sur l’importance des « naturalistes » pour aider à résoudre les « questions d’histoire naturelle médicale qui se poseront devant la Société » (188).

Dans le premier numéro du Bulletin, on trouve la constitution du Bureau définitif de huit membres, élu au cours de cette première séance, auquel se joignent quatre conseillers élus pour deux ans, rééligibles, pour former le Conseil (qui ne portera le nom de Conseil d’administration que plus tard).

LAVERAN est confirmé à la présidence.

La première partie de la séance se termine par la nomination d’une grande commission composée du Bureau, de quatre membres du Conseil et de six membres tirés au sort, chargée de « soumettre dans les prochaines séances les listes des can- didats au titre de membre titulaire et aux titres de membres associés ou correspondants, nationaux ou étrangers qui lui paraîtront les plus dignes de leurs suffrages ».

Ils étaient en tout 46, dont seulement deux étrangers qui travaillaient à l’Institut Pasteur

Membres honoraires (= d’honneur) :

E.L. BOUVIER, A. KELSCH, É. METCHNIKOFF, E. PERIER, É. ROUX & VALLIN.

Membres titulaires honoraires:

L. BERTRAND, COUTEAUD, DELRIEU, Ch. GRALL, JEANSELME, A. KERMORGANT, A. LAVERAN, A. LE DENTU, LEMOINE, NIMIER, H. VALLEE, H. VINCENT & P. YVON Membres titulaires :

ACHALME, A. BILLET, A. BORREL, Ch. DOPTER, F. DUJARDIN-BEAUMETZ, J. ÉMILY, GOUZIEN, GRANJUX, F. HEIM, A. LESAGE, É. MARCHOUX, L. MARTIN, F. MESNIL, E. PINOY, E. RIST, Ed. SERGENT, SIMONIN et TOUSSAINT

Membres associés français :

F. BOREL, A. CALMETTE, A. CLARAC, J. DUPUY, A. LE DANTEC, P.L. SIMOND, A. THIROUX & VAILLARD

Membre associé étranger : A. SALIMBENI.

Tableau I.

Liste des membres fondateurs (au 1er janvier 1909, d’après le tome 2)

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La séance se poursuit, comme cela deviendra la coutume pen- dant de longues années, par la présentation de 15 communica- tions scientifiques. La première, de Louis MARTIN & Henri DARRÉ, est intitulée Sur les symptômes nerveux du début de la maladie du sommeil.

Toutes seront publiées dans le Bulletin, comme les commu- nications des séances mensuelles suivantes.

Le 1er numéro du Bulletin s’achève par les « Statuts et le Règle- ment intérieur ».

Statuts et Règlement intérieur

Les statuts comprennent 18 articles et le règlement, qui les complète, 10 paragraphes et des dispositions transitoires.

La Société est composée de membres titulaires, qui devien- nent d’office membres titulaires honoraires au bout de neuf ans, ainsi que de membres honoraires, que nous appellerons membres d’honneur pour éviter toute confusion, de mem- bres associés et de membres correspondants. Les critères qui déterminent l’appartenance d’un membre à telle ou telle caté- gorie ne sont pas précisés, mais certains éléments indiquent qu’il existe une hiérarchie et que certaines prérogatives sont réservées aux membres titulaires et aux membres d’honneur.

D’autre part, le lieu de résidence est pris en compte, car l’as- sistance aux séances mensuelles est obligatoire pour les mem- bres titulaires qui doivent signer une feuille de présence. Le règlement fixe pour chaque catégorie de membre un numerus clausus qui évoluera avec les effectifs de la Société : 20 mem- bres d’honneur, 40 titulaires, 40 associés (dont 20 Français), 50 correspondants étrangers et 100 correspondants français.

Le Président est nommé pour quatre ans et n’est pas immé- diatement rééligible. Les deux secrétaires généraux sont éga- lement élus pour quatre ans mais, eux, peuvent être réélus ; les autres « fonctionnaires » du Bureau le sont pour deux ans et sont également rééligibles. Les deux secrétaires « ordinai- res » qui complètent le Bureau porteront plus tard le nom de secrétaires des séances qui définit mieux leur fonction, somme toute assez limitée, avant qu’ils ne disparaissent.

C’est le Bureau qui propose les membres du Conseil qui seront élus au cours de la séance de décembre.

Chaque année, un « Comité de contrôle » de trois membres, désigné par le Conseil, examine les comptes et les « catalo- gues » (c’est-à-dire les registres) tenus par le trésorier-archi- viste.

Les ressources de la Société proviennent, comme aujourd’hui, des cotisations, dons et legs, etc. mais aussi des « frais de diplôme » remis aux nouveaux membres et dus par les mem- bres titulaires ainsi que par les membres associés et correspon- dants français, les étrangers en étant exonérés ; il est également prévu des amendes, infligées aux membres titulaires absents lors des séances (hors le cas de congé). Le règlement prévoit que les séances ordinaires de la SPE, c’est-à-dire mensuelles, se tiennent en son local, à l’Institut Pasteur, rue Dutot, Paris (maintenant rue du Docteur-Roux).

Elles comprennent la lecture du procès-verbal de la précédente séance par le Secrétaire de séance en exercice, le dépouillement de la correspondance par un des Secrétaires généraux, les com- munications, et, s’il y a lieu, les comités secrets *. Les séances dites d’Assemblée générale sont annoncées par convocation spéciale mentionnant l’ordre du jour. Les séances extraordi- naires ont également lieu sur convocation spéciale, en temps et lieu fixés par la convocation.

Les différentes formes de communications, notes et mémoires, et les modalités de présentation et de publication sont ensuite soigneusement décrites.

Enfin, les règles organisant les différentes élections sont men- tionnées en détail ainsi que la composition des commissions chargées de dresser les listes de présentation des personnes ayant fait acte de candidature. L’élection du Conseil a lieu à la séance de décembre.

Chaque année, le premier numéro du Bulletin est précédé, dans le tome correspondant, de la liste des membres ; à partir de 1940, celle-ci sera remplacée par un annuaire dont quelques exemplaires sont conservés dans les archives.

Alphonse LAVERAN donna donc à la Société qu’il fondait une structure voisine de celle des académies : numerus clausus, membres répartis en plusieurs catégories minutieusement défi- nies, règles de publication strictes, communications présentées au cours des séances mensuelles publiées avec les débats qui leur faisaient suite, procès-verbal des séances ; président élu pour un seul mandat non renouvelable, secrétaires généraux ayant souvent un mandat plus long que celui du président…

Cette structure ne changea pas jusqu’à la modification des statuts, d’ailleurs modeste, effectuée en 1932.

Évolution de la SPE

Jusqu’à la fin du XXe siècle, les séances mensuelles se tenaient, comme le voulaient les statuts, l’après-midi du deuxième mercredi, sauf pendant l’été. Les membres participant à la séance présentaient une communication ou un mémoire, selon l’importance du sujet. Un débat auquel participait toute l’as- semblée suivait l’exposé. Les communications présentées par des membres éloignés étaient lues et commentées de la même façon. Des ouvrages et des pièces adressés par des membres travaillant sur le terrain pouvaient être présentées. Le pré- sident pouvait lire des messages ou des informations qu’il jugeait susceptibles d’intéresser l’assemblée. Jusqu’en 1963, des élections pouvaient avoir lieu : adhésion de nouveaux membres, désignation de membres du Conseil ou de Com- missions affectées à des problèmes particuliers.

Les séances étaient souvent inaugurées par une conférence, délivrée par un invité étranger éminent de passage ou un mem- bre français de grande notoriété.

Les deux secrétaires de séances tenaient un registre et veillaient à réunir les textes des communications et des questions et réponses en vue de leur publication.

Commissions scientifiques

On peut classer en deux grandes catégories les commissions prévues par le Règlement intérieur pour alerter les pouvoirs publics sur les problèmes concernant la santé des populations des régions d’outre-mer se trouvant sous la responsabilité de la France, ou pour répondre aux demandes d’avis formulées par le Gouvernement :

– Commissions concernant les maladies transmissibles sou- vent endémo-épidémiques (maladie du sommeil, fièvre jaune, paludisme…) ;

– Commissions concernant les problèmes sociaux (alcoo- lisme, opium…).

Dés la première année, la Société est régulièrement consultée par les autorités sanitaires sur les problèmes de santé tropicale humaine ou animale relevant de sa compétence qui se posent dans les colonies, et ses avis sont habituellement suivis.

* Comité secret – Les séances ont toujours été publiques en ce qui concerne la partie scientifique ; lorsqu’une question considérée comme confidentielle ou d’ordre administratif se présentait, comme par exemple la constitution d’une commission, les membres présents se constituaient en comité secret, en début ou en fin de séance pour en discuter sans témoin extérieur à la SPE.

(3)

En 1910, une lettre est adressée au ministre des colonies au sujet de l’alcoolisme qui sévit dans les colonies françaises ; elle traduit, certes, le souci de la santé des populations, mais celui de la productivité des travailleurs n’est pas absent ; il est d’ailleurs ouvertement reconnu.

En décembre 1912, un vœu sur la nécessité de la répression de l’alcoolisme au Maroc est transmis au ministre des Affaires étrangères et au Résident général de France.

En 1913, la Société envoie au ministère des colonies dix exem- plaires du rapport établi par la commission de l’opium à la suite d’un échange de correspondance avec le ministre. La même année, la Société échange du courrier avec le Résident général du Maroc, le Général LYAUTEY, sur les mesures à prendre pour lutter contre l’alcoolisme dans le protectorat.

En 1914, constatant les ravages que fait l’alcool dans la popula- tion « indigène », un groupe de colons demande la prohibition de la vente de l’alcool « pour éviter que la main d’œuvre ne fasse bientôt défaut », ce qui fait l’objet d’une correspondance entre la SPE et le gouvernement général de l’AEF.

Après la seconde guerre mondiale, ces consultations se font de plus en plus rares et ont aujourd’hui disparu, tout comme les interventions de la SPE, nombreuses avant 1945, auprès de l’industrie pharmaceutique pour obtenir la mise à disposition de la population de produits efficaces et bon marché. De nos jours, ce sont les ONG comme MSF et DNDI qui on pris le relais concernant ce dernier point.

Élections

Jusqu’en 1963, l’obligation, pour les membres titulaires et associés, d’être présents à toutes les séances (chaque second mercredi du mois, sauf en août et septembre) conférait à cel- les-ci le caractère d’une assemblée générale ; l’ élection d’un nouveau membre pouvait ainsi se faire lors d’une séance quelconque, pourvu qu’elle soit prévue à l’avance, un seul siège étant pourvu à la fois. Les candidats au titre de membre titulaire présentés par la commission ad hoc qui n’étaient pas retenus au bout de cinq ans devaient refaire leur dossier de candidature. Une autre commission préparait les candidatures au titre de membre associé ou correspondant.

Quant aux élections pour le renouvellement partiel du Bureau, elles avaient lieu seulement lors de la séance de décembre, au plus tard au cours de celle de janvier.

En 1911, une motion signée de nombreux membres demande une modification des statuts pour maintenir A. LAVERAN à la présidence pour un nouveau mandat de 4 ans. Au cours de la séance du 14 février 1912, la Société, réunie en Assemblée

extraordinaire, vote donc un addendum aux statuts précisant que « M. Alphonse LAVERAN sera, à titre exceptionnel, pro- rogé dans ses fonctions de président pendant la période allant de 1912 à fin 1915 ». En fait, il sera maintenu jusqu’à la fin de la guerre et la reprise des élections de renouvellement du Bureau se fera seulement en décembre 1919. Il en ira de même pour É. ROUBAUD, dont le mandat sera prorogé lors de la seconde guerre mondiale. Le 11 novembre 1914, les élections sont ajournées car il y a trop de membres aux Armées pour tenir le quorum requis (192). Elles ne reprendront qu’en 1919 pour combler les vides (2). Le règlement est modifié le 13 décembre 1922 pour préciser que le nombre de correspon- dants étrangers ne peut dépasser 120.

Au début de la séance mensuelle du 12 février 1928, des élec- tions augmentent massivement l’effectif de la Société pour le rapprocher de celui prévu par les statuts : 7 nouveaux membres d’honneur, 8 membres titulaires honoraires et 10 titulaires, 5 membres associés français et 19 étrangers, 11 membres cor- respondants français et 35 étrangers, soit au total 95 nouveaux membres. Parmi eux, Mme L. RABINOWITSCH-KEMP- NER, de Berlin, est la première femme étrangère élue ; encore n’est-elle que membre correspondant étranger !

Depuis 1963, le Bureau est renouvelé en une seule fois, tous les quatre ans, par le nouveau conseil d’administration issu des élections quadriennales ; celles-ci se font exclusivement par correspondance au cours du mois de décembre de la dernière année de la mandature du conseil et de son président.

Modifications des statuts

Les statuts ont été « remaniés » en juillet 1933 et en novembre 1938. Par la suite, ils ont été à nouveau modifiés en 1963, puis en 1993 et en 2003.

En 1963, les règles régissant les séances et les conditions de publication sont assouplies. La création d’une catégorie de membres bienfaiteurs est décidée ; on distingue plus nette- ment les membres français et les membres étrangers. Pour être admis dans la Société, il n’y a plus de commissions d’examen des dossiers ; il suffit d’être présenté par deux membres et d’être agréé par le CA ; le règlement précise toutefois qu’il faut avoir publié au moins un article dans le Bulletin. Le Conseil comprend 12 membres élus au scrutin secret par l’AG parmi les membres français ; il comprend en outre les anciens pré- sidents et les secrétaires généraux qui ont effectué un mandat complet. Le CA se réunit au moins tous les deux mois et la validité des décisions nécessite la présence d’au moins la moitié des membres. L’AG, composée des membres français, se réunit au moins une fois par an. Le président ajoute aux fonctions qu’il avait déjà celle d’ordonner les dépenses.

Les modifications de 1993 instaurent une limite d’âge pour les membres du CA et n’autorisent, comme membre de droit, que le président sortant pendant un seul mandat ; toutefois les anciens présidents et secrétaires généraux qui faisaient partie du Conseil conservent leur siège à titre transitoire.

En 2002, le ministère de l’intérieur ayant refusé d’entériner les modifications proposées faute de quorum à l’AGE , une seconde AGE se réunit le 18 décembre 2003 pour approuver à nouveau ces modifications : création d’une nouvelle catégorie de membres, les membres émérites, et d’un second poste de vice-président. Le montant de la cotisation ne figure plus dans les statuts mais est décidé par l’Assemblée générale annuelle sur proposition du conseil d’administration. Le ministère de l’Intérieur entérine ces décisions en décembre 2004.

Quant au règlement intérieur, il a été, lui aussi, modifié suc- cessivement quatre ou cinq fois (4, 8, 10, 13).

1913 création de la commission de l’opium.

1920 une commission de la maladie du sommeil est instituée, dont l’objectif est repris en 1924 par une commission de la prophylaxie de la maladie du sommeil (3, 5).

1931 création d’une nouvelle commission de la maladie du sommeil, dont le président est F. MESNIL, assisté de 3 rapporteurs et 6 membres (9). En 1939, un arrêté ministériel instaure une commission consultative de la maladie du sommeil aux colonies dont les membres sont nommés par le ministre qui était alors G. MANDEL : deux membres de droit et 12 propo- sés par le Conseil de la SPE choisis parmi ses membres (17, 18).

1942 constitution d’une troisième commission SPE de la maladie du sommeil, sous la présidence d’É. ROUBAUD (19).

1922 Commission du paludisme (MARCHOUX). En 1923, correspondance au sujet du vœu émis par la Société médico-chirurgicale de l’Ouest africain sur la prophylaxie du paludisme à Dakar.

1927 Commission de la fièvre jaune, sous la présidence d’É. MARCHOUX, assisté de 6 membres. Rapport admis au cours de la séance du 9 novem- bre et envoyé au Ministre des colonies (6).

Tableau II.

Liste des Commissions de la SPE

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Ressources humaines

Les archives antérieures à 1964, date de l’installation de la SPE dans le bâtiment des IPOM, n’ont pas été retrouvées et le Bulletin ne donne guère de précisions utiles sur ce sujet.

En 1980, R. DAGRON, neveu de R. DESCHIENS et officier de marine retraité, fut coopté par le CA comme chargé de mission bénévole de la SPE jusqu’en 2002.

Après la mort de son mari en 1971, Mme BALTAZARD avait été engagée à l’Institut Pasteur par J. MONOD. Un accord avec la direction de l’IP lui permettait de partager son temps entre le département d’écologie dirigé par A. DODIN et la SPE. Lorsque Mme Baltazard prit sa retraite en 1995, cet accord ne fut pas maintenu et Murielle HAMON fut recrutée pour gérer le secrétariat administratif et la comptabilité.

Contribution à l’enseignement et à la formation continue

Jusqu’en 1980, l’enseignement n’avait pas été vraiment le souci de la Société ; il ne figurait d’ailleurs pas dans ses objectifs. On peut cependant considérer que le soin de conserver documents et échantillons scientifiques envoyés par les membres éloignés travaillant sur le terrain et la constitution d’une bibliothèque réunissant périodiques et ouvrages reçus ou acquis étaient l’amorce d’une action de formation.

Un effort allant dans le même sens peut être trouvé dans la création, en 1943, d’un centre de documentation de pathologie exotique, distinct de la bibliothèque et organisé en six sections : microbiologie, parasitologie, pathologie humaine, patholo- gie vétérinaire, sciences pharmaceutiques chimiothérapiques, phytopathologie (21). Mais très vite, le manque de moyens, malgré le dévouement du personnel rétribué et des bénévoles, ne permettra pas le développement initialement prévu.

En 1961, on remarque dans le Bulletin la première annonce concernant un enseignement universitaire de médecine tro- picale.

Le pas est franchi dans les années 1980, quand, pour pallier une assistance de moins en moins assidue, le Bureau de la SPE organise des conférences didactiques en début de séance auxquelles les étudiants en médecine tropicale parisiens sont conviés. L’intérêt porté à ces conférences s’émousse hélas assez rapidement, peut-être en raison d’une publicité insuffisante au niveau des facultés. La dernière séance de la SPE comportant une conférence d’enseignement fut celle du 10 février 1999.

Par ailleurs de nombreuses personnes en activité ne pouvant que très difficilement se libérer le mercredi après-midi pour assister à des séances traitant de sujets divers qui ne les inté- ressaient pas toutes forcément , il y eut de plus en plus de demandes pour l’organisation de séances thématiques. Cel- les-ci étaient plus difficiles à organiser, car elles nécessitaient l’élaboration d’un programme et l’invitation de conférenciers venant parfois d’assez loin. Après avoir longuement pesé le pour et le contre, le conseil décida d’alterner les deux for- mules : séances thématiques et communications libres. Ces modifications concernant l’objectif et le rythme des séances, qui n’étaient plus mensuelles, se firent sous les présidences de Marc GENTILINI et d’Alain CHIPPAUX.

Enfin, depuis 2005, la SPE parraine le cours international francophone de vaccinologie.

Réunions thématiques et séances délocalisées

La première fut une délocalisation forcée. En juin 1940 en effet, les événements dramatiques qui secouent la France empêchent, pour la première fois, la tenue de la séance men- suelle réglementaire à l’Institut Pasteur. Le président ROU-

BAUD réunit les communications prévues pour les publier directement et la séance de juillet se tient à Montpellier, sous la présidence de R. PONS, secrétaire général. Le retour à l’Ins- titut Pasteur se fait dès novembre.

D’autre part, au cours de chaque congrès international orga- nisé par la SPE, une séance délocalisée de communications libres est prévue, en satellite, afin de faciliter aux adhérents locaux la présentation de leurs travaux en supprimant, pour eux, la contrainte de respecter les règles de présentation stric- tes des communications orales ou affichées du congrès.

Depuis 2000, les séances délocalisées se sont multipliées tant en France que dans les pays d’outre-mer pour faire davan- tage participer les membres de la SPE résidant hors de France métropolitaine, membres étrangers en particulier, à la vie de la Société.

Tableau III.

15 octobre 1997 Hommage au Professeur A. DODIN : Le péril fécal, actualités et perspectives (98)

10 juin 1998 Hommage à P.L. SIMOND, découvreur de la peste – au Val-de-Grâce (101)

10 octobre 1999 Génétique et maladies infectieuses dans l’environne- ment tropical (100)

13 décembre 2000 Drépanocytose et β thalassémie (108)

13 novembre 2002 Hommage au Professeur M. BALTAZARD : Peste, rage : du terrain à la conception scientifique de l’épidémiolo- gie

13 mars 2003 Pédiatrie tropicale (en collaboration avec le groupe de pédiatrie tropicale de la Société française de pédiatrie) 11 février 2004 Vaccinologie tropicale (124)

7 et 8 septembre 2004 Les épidémies de fièvre hémorragique dues au virus Ebola en Afrique centrale (2001-2003). Quelles straté- gies adopter pour contrôler les futures flambées ? (en collaboration avec l’Institut Pasteur et l’OMS) (133) 7 juin 2006 Le laboratoire en zone tropicale (143)

15 décembre 2006 Chirurgie sous les tropiques (en collaboration avec la Société française de médecine des armées) – au Val- de-Grâce (147)

17 octobre 2007 Les maladies d’importations (en collaboration avec la Société de médecine des voyages)

9 avril 2008 La maladie de Chagas – au Val-de-Grâce Réunions thématiques à Paris

Tableau IV.

Séances délocalisées depuis 2000

19 mai 2000 Marseille (IMTSSA-Pharo), Situation et perspectives en prophylaxie antipaludique (110)

20 mars 2002 Marseille (IMTSSA-Pharo), Hommage au Médecin général L. LAPEYSSONNIE : Méningites à méningoco- que, trypanosomose humaine africaine, choléra (113) 27 février 2003 Phnom-Penh (Cambodge), Communications libres dans

le cadre du congrès Cambodge Santé (131) 26 septembre 2003 Nantes, en collaboration avec le laboratoire de parasi-

tologie du Pr M. MARJOLET de la faculté de médecine de Nantes, Santé sous les tropiques : 100 ans après Laveran (123)

10 octobre 2003 Conakry (Guinée), dans le cadre du congrès Santé Guinée

20-22 avril 2005 Yaoundé (Cameroun), en collaboration avec l’OMS et l’AUF, Évolution des stratégies de lutte contre les endé- mies africaines (130)

9 février 2006 Dakar (Sénégal), séance commune avec la Société de médecine d’Afrique noire de langue française 2 et 3 novembre 2006 Ouagadougou (Burkina Faso), dans le cadre des

Journées « Progrès des recherches en médecine tropi- cale », séance organisée par le correspondant national de la SPE J.-N. PODA, avec l’appui du siège et la participation d’une importante délégation nigérienne derrière le correspondant national A. GARBA (145) 25 janvier 2007 Cotonou (Bénin), communications libres en collabora-

tion avec la Société de médecine du Bénin 29 novembre 2007 Dakar (Sénégal), séance commune avec la Société de

médecine d’Afrique noire de langue française à l’occa- sion de son cinquantenaire

(5)

Comités locaux et correspondants nationaux

Sous la présidence de Pierre SALIOU, des comités locaux de la SPE sont formés dans les départements français d’Outre- mer et des correspondants nationaux sont nommés dans des pays étrangers.

Créé sous l’impulsion de B.-A. GAÜZÈRE et P. AUBRY à la fin de l’année 2002, le comité local de la Réunion a été officia- lisé en 2003. Depuis, il se réunit régulièrement deux fois par an, la douzième réunion étant intervenue en mars 2008. Les résumés des communications sont régulièrement publiés dans le Bulletin (115, 117, 122, 126, 129, 136, 138, 146, 149, 154).

Le 4 novembre 2004, B. CARME a organisé à Cayenne la première réunion du comité local de Guyane, vite devenu comité régional Antilles-Guyane. Ce comité s’est de nouveau réuni à Cayenne le 28 novembre 2005 et à Fort-de-France le 14 février 2007. Les résumés des communications sont égale- ment publiés dans le Bulletin. (128, 137, 152).

Dans la perspective de développer les relations internationa- les, le Conseil d’administration de la SPE a décidé, en 2004, de coopter des correspondants nationaux, obligatoirement citoyens des pays qu’ils représentent, et dont le mandat de 4 ans coïncide avec celui du Président de la Société. Leurs missions consistent à faire le lien avec les sociétés savantes de leurs pays, à susciter des articles pour le Bulletin de la SPE, à encourager les adhésions de nouveaux membres et, éventuel- lement, à organiser des réunions délocalisées de la Société en concertation avec le siège parisien. Actuellement, la SPE est représentée par ces correspondants dans 6 pays (Bénin, Bur- kina Faso, Cambodge, Cameroun, Niger et Sénégal).

Anciens présidents &

secrétaires généraux

J

usqu’à la révision des statuts de décembre 1962, le rôle du Président était précisé par l’article IV : le Président dirige les discussions et fait exécuter le règlement. Il est nommé pour quatre ans et n’est pas immédiatement rééligible. Il est élu à la majorité absolue des membres d’honneur, des membres titulaires et titulaires-honoraires de la Société. Mais c’est le trésorier-archiviste qui représente la Société en justice et dans tous les actes de la vie civile.

À la fin de leur mandat, les présidents restaient membres du Conseil.

Depuis 1963, le président, choisi par le conseil d’administra- tion parmi ses membres, toujours pour quatre ans non renou- velables, ordonnance les dépenses et représente, conjointement au trésorier, la Société en justice et dans tous les actes de la vie civile. La révision des statuts de 1992 prévoit que le président sortant fait de droit partie du conseil d’administration pendant quatre ans. Il est ensuite nommé président d’honneur.

En 1993, A. DODIN écrivait, dans sa chronique annuelle qu’il intitulait Éphémérides, « Aucun de ces dix-huit présidents [qui se sont succédés à la tête de la Société] n’a considéré son élection comme un aboutissement ; bien au contraire, tous ont œuvré dans le sens du développement de la Société par leur connaissance de l’Outre-mer mais aussi par leurs connaissances Outre-mer. » (164). Cette assertion est applicable à ceux qui leur ont succédé.

Anciens présidents

1908-1920 Alphonse LAVERAN (1845-1922) cf p. 200 1920-1924 Albert CALMETTE (1863-1933) cf p. 176 1924-1928 Félix MESNIL (1869-1938) cf p. 184 1928-1932 Émile MARCHOUX (1862-1943) cf p. 183

1932-1936 Émile BRUMPT (1877-1951) cf p. 191 1936-1946 Émile ROUBAUD (1882-1962) cf p. 187 1946-1950 Adolphe SICÉ (1885-1957) cf p. 188 1950-1954 Léon LAUNOY(1876-1971) cf p. 181 1954-1958 Georges GIRARD (1888-1985) cf p. 179 1958-1962 Henri GALLIARD (1891-1979) cf p. 179 1962-1966 Marcel VAUCEL (1894-1969) cf p. 189 1966-1970 François BLANC (1899-1979) cf p. 174 1970-1974 Paul GIROUD (1898-1989) cf p. 179 1974-1978 Lucien BRUMPT (1910-1999) cf p. 175 1978-1982 Maurice PAYET (1908-1993) cf p. 185 1982-1986 Guy CHARMOT (né en 1914)

Guy CHARMOT, né à Toulon, est admis en 1934 à l’École du Service de santé des armées à Lyon et suit le stage d’application au Pharo, de janvier à juillet 1939. En mars 1940, il est affecté à Batié (Haute-Volta) et, en août 1940, il rejoint au Cameroun les Forces françaises libres. Il fera toutes les campagnes de la 1re DFL et recevra la croix de compagnon de la Libération des mains du Général DE GAULLE en juin 1944, en Italie.

Après la guerre, il est affecté au Tchad, à Abéché, d’octobre 1945 à juin 1948. En 1950, il est reçu premier au concours de médecin des hôpitaux coloniaux et nommé chef de service à l’hôpital principal de Dakar. Ses travaux porteront notam- ment sur l’origine virale probable des cancers du foie et sur les maladies cardiaques.

À son retour en France, il présente sa candidature à la Société de pathologie exotique et est élu en 1954. L’année suivante, il est reçu au concours de l’agrégation et est affecté à l’hôpital général de Brazzaville. Ses travaux, en très étroite collabora- tion avec ses camarades de l’Institut Pasteur, ont porté sur la drépanocytose, les anémies ferriprives, les splénomégalies chroniques et la recherche des hyper-IgM dans les maladies tropicales.

Guy CHARMOT est ensuite professeur de médecine tropi- cale au Pharo, puis chef de service à l’hôpital Girard-et-Robic à Tananarive, où il travaille sur le diabète de type 2.

Il quitte l’armée en 1965 pour orienter, dans le groupe Rhône- Poulenc-Spécia, les recherches en médecine tropicale. Paral- lèlement, il est attaché de consultation à l’hôpital de l’Institut Pasteur et à l’hôpital Claude-Bernard.

Membre du Conseil d’administration depuis 1968, il est élu président de la Société en janvier 1983, succédant à Maurice PAYET. Pendant les quatre années de cette fonction, il orga- nisera un congrès à Sousse-Monastir du 14 au 16 octobre 1985.

Guy CHARMOT est commandeur de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération et titulaire de quatre citations.

Il est l’auteur de près de 300 publications, dont 60 dans le Bulletin de la Société dont il est le doyen.

G. Charmot

photo : A. Epelboin

Guy CHARMOT à Paris en 2001.

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1986-1990 Henri FELIX (1923-1998) cf p. 178 1990-1994 Pierre PÈNE (né en 1924)

Le Professeur Pierre PÈNE a commencé sa carrière médicale à Bordeaux.

Ancien interne des Hôpitaux de Bordeaux, ancien Chef de Cli- nique, admissible à l’agrégation de médecine générale 1952, il a été détaché en octobre 1952 au titre de la coopération universi- taire auprès de l’École de médecine de Dakar comme professeur suppléant des Écoles de médecine et assistant à titre hospitalier du Pr PAYET, alors Directeur de l’École de médecine.

Agrégé de médecine générale en 1958, Pierre PÈNE a été nommé en 1961 Professeur titulaire de pathologie médicale la Faculté de médecine de Dakar qui avait été créée en 1959.

Le Professeur Pène a été nommé Directeur de l’École de méde- cine d’Abidjan qu’il a contribué à créer en 1964 avant d’être élu doyen de la Faculté de médecine d’Abidjan en 1967.

Professeur de clinique des maladies tropicales de la Faculté de médecine de Marseille en 1971, et Chef du service de médecine générale et tropicale de l’Hôpital Michel-Levy, il a dirigé de 1973 à 1983, l’UER de médecine et santé tropicale de l’Univer- sité d’Aix-Marseille, avant de devenir de 1983 à 1993, Direc- teur du Centre de formation et de recherche de médecine et santé tropicale qui a succédé à l’UER.

De 1978 à 1991, le Professeur PÈNE a été Chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Marseille, à l’hôpital Houphouët-Boigny, tout en continuant à assumer la direction des enseignements des maladies infectieuses et tropicales auprès de la Faculté de médecine de Marseille.

Pendant sa carrière professionnelle à Marseille, le Professeur PÈNE a été, de 1975 à 1990, membre du comité consultatif des universités, expert de l’OMS pour l’éducation médicale et la santé tropicale de 1975 à 1985, membre du comité consultatif de la médecine militaire de 1973 à 1980, et consultant de la J. Macy Foundation de New York de 1975 à 1982.

Retraité de l’Université au 1er octobre 1993, le Professeur PÈNE est maire de Carry-le-Rouet depuis 1989, et 1er vice- président de la Communauté urbaine de Marseille depuis 2000.

Il a été élu membre de l’Académie nationale de médecine en 1988 et Président de la Société de pathologie exotique de jan- vier 1991 à fin décembre 1994.

Le Pr PÈNE est l’auteur de très nombreuses publications consacrées à la médecine et à la santé tropicale et de plusieurs ouvrages de médecine.

Il est également Commandeur de l’Ordre national de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre national du Mérite, Commandeur de l’Ordre des Palmes Académiques et titulaire de nombreuses autres distinctions françaises et étrangères.

P. Pène 1994-1998 Marc GENTILINI (né en 1929)

Né à Compiègne le 31 janvier 1929, il fit ses études secondai- res au Collège des Jésuites de Reims où il débuta également sa médecine, qu’il poursuivit ultérieurement par l’externat et l’internat des Hôpitaux de Paris, en médecine interne, en assurant parallèlement un assistanat en parasitologie (M. Gal- liard et L. Brumpt). Il effectua son service national en Algérie (Hamada du Guir), au Soudan Français (Mali) à Gao et au Sénégal à Thiès.

Chef de clinique assistant des Hôpitaux de Paris, il fut nommé à l’agrégation en 1966 et, la même année, élu membre de la Société de pathologie exotique.

À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, il occupa successivement les emplois de professeur de parasitologie, de santé publique et

de clinique des maladies infectieuses et tropicales au Pavillon Laveran. L’ensemble de ces trois disciplines constitua une entité aux activités cliniques et biologiques complémentaires, conforté par la première unité de parasitologie de l’Inserm 313 à Paris sur le « paludisme et le sida en Afrique ». C’est du Pavillon Laveran de la Pitié-Salpêtrière que partit le ganglion dans lequel Luc MONTAGNIER et ses collaborateurs purent identifier le virus du sida.

Élu Président de la Société de pathologie exotique, c’est au cours de son mandat qu’une cérémonie solennelle eut lieu à l’Académie de Médecine, en présence du Président de la République, en 1995, au cours de laquelle furent décernées trois médailles d’or au Médecin général LAPEYSSONNIE, à l’Inspecteur général Jean MOUCHET (de l’ORSTOM- IRD) et à Sœur Emmanuelle pour son œuvre au service des plus pauvres.

Marc GENTILINI, à la fin de son consultanat des hôpitaux, fut élu Président de la Croix Rouge Française et exerça cette fonction pendant sept ans et demi, de juin 1997 à décembre 2004. Au cours de ses deux mandats, il créa et développa la direction des opérations internationales et, en liaison avec l’Organisation PanAfricaine de Lutte contre le Sida (OPALS), créée dès 1988, il mit en place, dans une dizaine d’États afri- cains, les premiers centres de traitement ambulatoire des mala- des du sida en Afrique.

Il est actuellement Président de l’Académie de médecine, membre du Conseil économique et social où il rédigea un avis en 2006 sur la «coopération sanitaire française dans les pays en voie de développement». Il est membre de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), Président de l’Académie de l’eau et a été l’un des dix membres du premier collège de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE).

M. Gentilini 1998-2002 Alain CHIPPAUX (né en 1928)

Né à Paris le 24 février 1928. Élève de l’École annexe de santé navale de Rochefort (1948-1949) puis de l’École du Service de santé militaire de Lyon (1949-1954) et de l’École d’appli- cation du Pharo (1955). Première affectation à Brazzaville, au secteur du Service général mobile d’hygiène et prophy- laxie de l’Afrique équatoriale française, héritier des équipes mobiles de JAMOT et de MURAZ (1955-1958). « Grand Cours » de microbiologie et de sérologie immunologie de l’Institut Pasteur (1959-1960). Il fut désigné par M. VAU- CEL pour ouvrir le nouvel Institut Pasteur de Bangui avec Claude HYPPOLITE qui était par chance sa femme, car si deux postes de biologistes avaient bien été prévus, il n’y avait qu’une seule maison de construite pour les accueillir. Rentré en France pour passer le concours de spécialiste (biologie) des hôpitaux outre-mer, A. Chippaux est affecté de 1966 à 1971 au Pharo comme chef du laboratoire de recherches en virologie et épidémiologie appliquées aux arbovirus (le virus West Nile venait d’être isolé en Camargue). En 1971, L. CHAMBON, responsable des Instituts Pasteur hors métropole, lui propose d’ouvrir l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, dont l’installation s’achevait et dont la virologie tropicale était l’objectif essentiel.

Il accepte avec enthousiasme et y reste jusqu’en 1979, date de son retour en France. Il est alors chargé du département du contrôle des vaccins viraux et des produits dérivés du sang ; à ce service était rattaché le centre de référence du virus vario- lique et autres Orthopoxvirus, au Laboratoire national de la santé, organe technique du Ministère de la santé. En 1989, il obtient le poste de directeur du Centre national de référence et Centre collaborateur de l’OMS pour les arbovirus, ce qui lui

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permet de réaliser son souhait de terminer sa carrière à l’Ins- titut Pasteur mais l’oblige à « demander sa mise à la retraite » du Service de santé des armées (avec le grade de médecin chef des services hors classe).

À partir de 1979, il a participé au travail de diverses com- missions nationales et internationales et, de 1988 à 1993, l’ONUDI lui a confié deux missions concernant la mise en oeuvre d’un laboratoire régional de biologie en Afrique de l’Ouest ; il a par ailleurs collaboré à plusieurs ouvrages d’en- seignement en virologie, en vaccinologie, ainsi qu’à une série de monographies sur la sécurité au laboratoire.

Élu membre titulaire de la SPE en 1966, puis au Conseil d’ad- ministration de la Société en 1986, il a dés lors participé aux travaux du comité de rédaction du Bulletin. Représentant de la Fédération européenne des Sociétés de médecine tropicale, il en fut le secrétaire dès sa fondation en 1995 jusque en 2000, date à laquelle il céda sa place à Pierre AMBROISE-THO- MAS pour se consacrer plus complètement à la SPE.

A. Chippaux 2002-2006 Pierre SALIOU (né en 1940)

Pierre SALIOU, ancien élève de l’École du Service de santé des armées de Lyon, est Docteur en médecine depuis 1964.

Après le stage à l’École d’application du Val-de-Grâce à Paris, il a été médecin d’unité aux forces françaises en Allemagne à Constance et à Baden-Baden, avant d’être successivement Assistant (1969) puis biologiste des Hôpitaux des armées (1973).

Diplômé de microbiologie, d’immunologie (1969-1970) et d’épidémiologie (1971) de l’Institut Pasteur de Paris, il a été détaché de 1973 à 1977 au Ministère de la coopération pour servir au Centre Muraz de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) comme chef de la section biologie.

De retour en France, il est affecté à Paris au laboratoire de biologie médicale de l’Hôpital Bégin (1977-1981) puis à celui de l’Hôpital du Val-de-Grâce (1981-1986) dont il devient chef de service en 1983.

En 1980, il a été nommé professeur agrégé du Val-de-Grâce dans la chaire d’épidémiologie.

De 1986 à 2003, il effectue une carrière de Directeur au sein du groupe devenu aujourd’hui Sanofi-Pasteur en y assurant diverses fonctions. Bio-épidémiologiste, il a effectué de nom- breux travaux dans le domaine de la vaccinologie, tant sur le terrain en Afrique et dans les Armées que dans le cadre de ses fonctions bio-industrielles.

Membre titulaire de la SPE depuis 1977, élu au CA en 1999 et trésorier de 1999 à 2002, il occupe la présidence de la société de janvier 2003 à décembre 2006.

Il préside également depuis 2004 le Groupe d’intervention en santé publique et épidémiologie (GISPE). Il est le coordon- nateur pédagogique du Cours international francophone de vaccinologie.

Membre titulaire de l’Académie des sciences d’outre-mer, il est Chevalier de la Légion d’Honneur, Chevalier de l’Ordre national du Mérite et Chevalier des Palmes Académiques.

P. Saliou

Anciens secrétaires généraux

Initialement (art. VI des statuts), « les secrétaires généraux sont chargés de la publication des travaux de la Société et de la correspondance ». Ils peuvent être réélus et, après un pre- mier mandat, restent membres du Conseil. Depuis 1963, leur rôle n’est plus précisé et, depuis 1992, ils quittent le Conseil lorsque leur mandat est achevé.

La version 1908 du règlement intérieur fait obligation à au moins l’un d’entre eux d’assister aux obsèques des membres de la SPE.

Le rôle de certains secrétaires généraux a été plus important que celui de maints présidents, probablement en raison de la longévité de leur mandat (dix ans et plus pour près de la moitié d’entre eux), mais leur forte personnalité n’y fut certainement pas étrangère. Plusieurs furent successivement secrétaire géné- ral puis président comme É. Marchoux, F. Mesnil, É. Brumpt, É. Roubaud et plus près de nous A. Chippaux.

Titulaires de la Médaille d’or de la Société

L

es médailles d’or de la SPE, décernées par le Conseil de la Société, sont destinées à honorer des personnalités scientifiques éminentes et militantes dans le domaine de la Médecine tropicale.

La décision de créer une médaille d’or à l’effigie du fonda- teur de la SPE est prise en 1927. Attribuée sans distinction de nationalité, elle doit récompenser l’auteur de travaux rentrant dans le cadre de la Société et dont le dernier remonte à moins de dix ans. Il ne sera pas fait acte de candidature. La médaille est attribuée tous les deux ans en comité secret sur proposition d’une commission comprenant : le président en exercice, les anciens présidents, les secrétaires généraux et quatre membres nommés par la Société. Elle est remise en séance publique.

« C’est au sculpteur M. PRUD’HOMME qu’il a été demandé de fixer dans le métal l’effigie de LAVERAN et de surveiller la frappe de cette belle médaille que notre Société destine aux savants qui ont le plus marqué en pathologie tropicale. » C’est en ces termes que le Président É . MARCHOUX a inauguré la cérémonie de remise de la seconde médaille d’or de la Société à Ed. SERGENT en présence de Madame LAVERAN (199).

En 1938, il est décidé de ne décerner cette médaille que tous les quatre ans. Mais la guerre survient et ce n’est qu’en 1956 que la 7e médaille est remise à un Britannique, Sir Leonard ROGERS. Dés lors, le rythme d’attribution ne sera plus aussi régulier qu’avant-guerre.

En 1980, le Conseil, présidé par M. PAYET, décide de refaire frapper par la Monnaie de Paris une médaille de la Société. Son avers comprend deux champs séparés par un bandeau vertical portant le nom de Laveran et un microscope de taille réduite ; du côté droit du bandeau, est gravé le buste de LAVERAN en uniforme et du côté gauche, un anophèle stylisé. Le revers est occupé dans sa plus grande partie par une représentation de

Tableau V.

Anciens secrétaires généraux 1908-1920 Émile MARCHOUX (1862-1943) 1908-1920 Félix MESNIL (1869-1938) 1920-1924 Émile BRUMPT (1877-1951) 1919-1932 Émile ROUBAUD (1882-1962) 1925-1930 Charles JOYEUX (1881-1966) 1930-1934 Marcel LEGER (1878-1934)

1931-1978 Robert DESCHIENS (1895-1978) (cf. p. 177) 1935-1946 René PONS

1946-1950 Jean COLAS-BELCOUR (1894-1975) 1951-1965 M. RIOU

1966-1973 Augute RIVOALEN 1973-1975 Roger REYNAUD

1975-1995 André DODIN (1926-1995) (cf. p. 177) 1978-1982 Louis LAMY (1914-1997)

1984-1994 François RODHAIN (né en 1939) 1995-1999 Alain CHIPPAUX (né en 1928) 1995-1999 Yves BUISSON (né en 1948) 1999-2002 Jean-Pierre NOZAIS (né en 1935) 2003-2007 Yves BUISSON (né en 1948) 2003-2007 Jean- Félix ROUX (né en 1937)

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la ville de Constantine ; au-dessous, figure un petit médaillon avec l’insigne de l’école de santé militaire de Lyon, composé des armes des villes de Strasbourg et de Lyon. Il s’agit sans doute de l’évocation du fait que LAVERAN avait fait ses études à l’École impériale de santé militaire de Strasbourg.

Cette médaille, la seule version de la médaille de la SPE actuel- lement attribuée, se décline, en or, argent et bronze.

De 1927 à 2002, sous les mandats de 14 présidents, 21 per- sonnalités dont douze étrangers et seulement deux femmes, reçurent la médaille d’or à l’effigie d’Alphonse LAVERAN.

1927 A. THEILER (Sir) (1861-1936) cf p. 189 1929 Ed. SERGENT (1876-1969) cf p. 187 1931 J. RODHAIN (1876-1956) cf p. 186 1933 É. ROUBAUD (1882-1962) cf p. 187 1935 A.W. SELLARDS (1884-1942) cf p. 187 1937 G. BLANC (1884-1963) cf p. 175 1956 L. ROGERS (Sir) (1868-1962) cf p. 186 1959 G. GIRARD (1888-1985) cf p. 179

1962 N.H. SWELLENGREBEL (1885-1970) cf p. 189 1964 M.L.R. MONTEL

1966 A. DUBOIS (1888-1977) cf p. 178 1968 M. VAUCEL (1894-1969) cf p. 189 1971 P.C.C. GARNHAM (1901-1994) cf p. 198 1976 F. BLANC (1899-1979) cf p. 174

1983 L. Jan BRUCE-CHWATT (1907-1989) cf p. 175 1983 I.A. McGREGOR (Sir) (1922-2007) cf p. 184 1989 F. HOUPHOUET-BOIGNY (1905-1993)

Plusieurs fois ministre du gouvernement français de 1956 à 1959, puis premier président de la Côte d’Ivoire lors de l’in- dépendance en 1960 et régulièrement réélu jusqu’à sa mort, il avait fait ses études à l’école William-Ponty de Gorée, puis à l’École de médecine africaine de Dakar, dont il était sorti lauréat et major de sa promotion en 1925. Il n’a exercé la médecine qu’une dizaine d’années, avant la seconde guerre mondiale ; en effet, désigné par les Anciens du peuple Baoulé pour succéder au chef défunt, il a alors opté pour une carrière politique au service de son pays. Il a su développer la Côte d’Ivoire et en faire un grand pays.

A. Chippaux et P. Pène 1995 J. MOUCHET (né en 1920)

Élu membre titulaire en 1957.

Jean MOUCHET, après des études de pharmacie à Stras- bourg, de sciences à Clermont Ferrand et de biologie à Paris, entre à l’ORSTOM (aujourd’hui IRD), où il se spécialise en entomologie, discipline à laquelle il consacrera sa carrière scientifique en conservant une ouverture pluridisciplinaire favorisée par sa vaste culture scientifique.

Au Cameroun de 1954 à 1962 et en Haute Volta en 1966, 1971 et 1972, le terrain lui enseigne le bon sens et la modestie indis- pensables au bon fonctionnement des campagnes de contrôle des grandes endémies transmises par des insectes vecteurs, notamment du paludisme, de la filariose et des trypanosomo- ses mais également des arboviroses et de la peste.

Inspecteur général de recherches depuis 1973, Jean MOU- CHET a présidé le comité technique de microbiologie, para- sitologie, entomologie médicale à l’ORSTOM et participé à différents programmes de recherche fondamentale et appli- quée avec des équipes européennes, américaines, asiatiques, africaines et des organismes multilatéraux.

Jean MOUCHET a toujours eu le souci de développer la for- mation des jeunes scientifiques français et des pays tropicaux ; il a favorisé la diversification des thèmes et l’interdisciplina- rité en développant la collaboration de l’ORSTOM avec les

Universités, les Instituts Pasteur, les Instituts de recherche étrangers : ICIPE au Kenya, Evandro Chagas au Brésil, IBBA en Bolivie, en Haïti, etc.

Auteur de plus de 350 publications, sa mise à la retraite en 1980 avec le titre d’Inspecteur général de recherche honoraire de l’IRD n’interrompt pas ses activités et il publie en 2004 l’ouvrage Biodiversité du paludisme dans le monde qui fera encore référence longtemps sur ce sujet (215).

J. Mouchet et S. Blanchy 1995 Sœur EMMANUELLE (née Madeleine CINQUIN) Née en 1908, elle prononce ses vœux en 1931 dans la congré- gation de Notre Dame de Sion et enseigne les lettres dans des collèges et lycées confessionnels, successivement en Turquie, en Tunisie puis en Égypte, tout en essayant de sensibiliser ses élèves issus des classes aisées aux problèmes des exclus. Ce n’est que très tardivement (1971) qu’elle décide de partager la vie des plus pauvres et qu’elle s’installe, après un court séjour dans la léproserie d’Abou Zaabal, chez les chiffonniers du Caire où elle commence à créer dispensaires et écoles. En quelques années, grâce aux fonds récoltés de par le monde qu’elle parcourt et qu’elle séduit pas son charisme, de nom- breux autres dispensaires, écoles, centres d’apprentissage et jardins d’enfants sont construits, comme le Centre Salam inau- guré en 1980 par la femme du Président SADATE. La même année, sœur Emmanuelle crée une association humanitaire en utilisant son nom pour pérenniser son œuvre : l’ASME ou association de Sœur Emmanuelle.

En 1993, sur la demande de ses supérieures, elle quitte définiti- vement l’Égypte pour prendre, en France, une retraite « théo- rique », car elle continue bien entendu à inspirer sa relève, et à faire des apparitions très médiatisées, utilisant habilement l’image d’elle même, très consensuelle et dans l’air du temps, qu’elle a su créer.

L’Égyptien Boutros BOUTROS-GHALI, dira de son action :

« Elle est authentiquement œcuménique ; elle transcende les religions. À une époque où tant d’individus s’affrontent au nom de leur Dieu respectif, l’œuvre de Sœur Emmanuelle est un vrai message d’amour, d’espoir, de paix ».

Centenaire, elle vient d’être faite Grand Officier de la Légion d’Honneur par le président Sarkozy.

A. Chippaux & J.-F. Pays 1995 L. LAPEYSSONNIE (1915-2001) cf p. 181 2002 M. D’ALMEIDA-MASSOUGBODJI

(née en 1946)

Elle débute ses études médicales à Dakar en 1969, obtient son doctorat d’état en médecine à l’Université de Montpellier et devient spécialiste en cardiologie à la Faculté de médecine de l’Université de Bordeaux-II en 1980.

Elle est la première femme agrégée de cardiologie en Afrique de l’Ouest d’expression française et professeur à la Faculté des Sciences de la Santé de Cotonou au Bénin.

De retour dans son pays en 1981, elle a été nommée ministre de la santé, de la protection sociale et de la condition féminine puis ministre de la santé publique.

Durant ces cinq années de mandat ministériel, elle a eu à présider les conseils d’administration de l’Organisation de coordination et de coopération pour la lutte contre les gran- des endémies (OCCGE) en Afrique, du Programme de lutte contre l’onchocercose (OCP) puis membre du comité exécutif de l’OMS en 1997 et 1998.

Marina MASSOUGBODJI possède une bonne expérience de terrain en ce qui a trait aux activités de recherche opéra- tionnelle en matière de santé et de négociation. Elle a effectué

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plusieurs missions et participé à de nombreuses conférences à travers le monde. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

Elle est actuellement Chef de service adjoint à l’Unité de soins, d’enseignement et de recherche en cardiologie au Cen- tre national hospitalier et universitaire de Cotonou au Bénin.

Elle est également conseillère à la santé au Centre de recherche pour le développement international (CRDI) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

M. Massougbodji

Prix & bourses décérnés par la SPE

Prix Noury-Lemarié

Le prix Noury-Lemarié a été créé le 14 février 1980, pour récompenser un travail de pathologie tropicale, soit de recher- che fondamentale, soit de recherche épidémiologique, clini- que, thérapeutique, présenté à une séance de la Société de pathologie exotique par un jeune chercheur et publié dans le Bulletin. Ce prix, d’une valeur de 10 000 F, pouvait être partagé. Les premiers lauréats ont été récompensés au cours d’une cérémonie à laquelle assistaient le directeur général de l’Institut Pasteur, le délégué général aux IPOM et les direc- teurs des Instituts Pasteur « hors métropole ».

Le Dr NOURY était né à Saint-Malo en septembre 1898 et, après son internat à l’hôpital Pasteur, avait été assistant d’Al- bert CALMETTE de 1930 à 1932. Il fut appelé par Georges BLANC à l’Institut Pasteur de Casablanca, lorsque celui-ci le créa en 1932. Il y resta jusqu’à son départ en retraite en 1965. Résidant l’hiver à Paris, il était hébergé dans les locaux de la SPE. À sa mort, en 1977, Mme le Dr Gilberte NOURY fit un don généreux en souvenir de son époux et de son oncle LEMARIÉ, d’où le nom donné au prix créé en reconnaissance de ce geste (29, 169).

Tous les bénéficiaires de ce prix ont fait carrière au service de la pathologie exotique. Plusieurs d’entre eux sont restés étroitement liés à notre Société et l’un d’eux est même un des actuels vice-présidents.

En 1997, le fonds consacré à ce prix étant épuisé, il a été rem- placé par une bourse de la SPE.

Prix-bourse Rouyer-Mugard

Le Dr ROUYER et sa femme Hélène travaillaient sur les protistes ophryoglènes et euglènes, dans le laboratoire de R. DESCHIENS, installé dans le local de la SPE du pavillon des « IPOM ». À la mort de son mari, en 1983, Mme ROU- YER-MUGARD poursuivit, seule, les travaux de son mari et décida de financer un prix-bourse à attribuer à des étudiants ou de jeunes chercheurs remarqués par le conseil d’admi- nistration de la SPE (161). Ce prix disparut en 1996, avec la disparition de la donatrice.

Bourse de la SPE

Cette bourse a été créée en 1997 par le conseil d’administration, sous la présidence de Marc GENTILINI, pour aider de jeunes scientifiques (moins de 35 ans), déjà qualifiés, à réaliser des travaux personnels dans le domaine des maladies tropicales de l’homme et des animaux, de l’hygiène et des mesures sanitaires destinées à empêcher l’extension des épidémies et des épizooties d’origine exotique, de tout problème de médecine, de biologie et santé tropicales, ainsi que de ceux qui sont posés par les expa- triations et les voyages. Cet objectif reprenait les propres termes des statuts de la Société. La bourse, d’un montant de 50 000 F, était attribuée par un jury composé de spécialistes appartenant

aux disciplines concernées désignés par le conseil d’adminis- tration de la Société et n’appartenant pas obligatoirement au conseil. La bourse pouvait être partagée entre deux chercheurs.

Ce fut le cas en 1999, en 2001 et 2003, Les résultats obtenus par les lauréats étaient publiés dans le Bulletin de la Société.

Depuis 2003, la bourse dont le montant a été porté à 5 000 € par an pendant 3 ans, est attribuée chaque année à un docto- rant dans les conditions suivantes : moins de 35 ans, théma- tique tropicale et inscription du travail dans un protocole de recherche partagée Nord-Sud comportant obligatoirement un travail de terrain complémentaire au travail de laboratoire. Le

1983 O. IBRAHIM-GRANET 1984 H. MARCHAIS & J. CHANDENIER 1985 G. KERDRAON

1986 F. MICHEL 1988 I. TARDIEU 1989 I. KONE

1991 R. MAYORGA SAGASTUME 1992 S. WANJI

1994 L. DELORME & PUECH 1995 J. GARDON & A. AHMED Tableau VII.

Lauréats du prix-bourse Rouyer-Mugard

1998

F. ARIEY, France.

R. TAHAR, Algérie/

1999-2000

M. MOHAMMADI, Institut Pasteur d’Iran – Typage génotypique des souches iraniennes d’Helicobacter pylori basé sur la PCR-RFLP des gènes conservés et non conservés. (211)

M. IDRISSA-BOUBOU – Étude de la prévalence des cellules endothéliales circu- lantes et de leurs profils d’expression dans le paludisme cérébral. (43) 2001-2002

N. LY, Institut Pasteur, Phnom Penh, Cambodge – Étude de la résistance aux anti-rétroviraux au Cambodge.

H. TINTO, Centre Muraz, Bobo-Dioulasso, Burkina-Faso – Étude moléculaire des mutations génétiques en relation avec la résistance du Plasmodium falciparum à la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine au Burkina-Faso.

2003

G. MEJIA (Brésil) – Déforestation et risque pour la trypanosomose américaine dans un front pionnier d’Amazonie brésilienne.

H. BOGREAU (France) – Analyse de la chimiorésistance et de la structure des populations autochtones et importées de Plasmodium falciparum à Djibouti.

2004

Étienne WALECKX – Étude des facteurs génétiques de l’hôte déterminant la résistance ou la susceptibilité à la leishmaniose viscérale en Inde : application pour la prévention et le traitement.

2005

M. Khué PHAM (Vietnam) – Surveillance de la résistance de Mycobacterium tuberculosis à travers des réseaux : méthodes, évaluation, résultats. L’exemple de la France et du Vietnam.

2006

Z. ZHOU (Chine) – Évaluation des facteurs prédictifs du devenir fonctionnel et vital des hémiplégiques vasculaires.

2007

H. RASAMOELINA ANDRIAMANIVO (Madagascar) – Étude épidémiologique des pestes aviaires (influenza aviaire et maladie de Newcastle à Madagascar).

Tableau VIII.

Lauréats de la bourse de la SPE Tableau VI.

Lauréats du prix Noury-Lemarié 1980 P. DESJEUX & B. CARME

1981 J. LE BRAS 1982 P. DRUILHE 1983 J.P. CHIPPAUX 1984 Y. BUISSON 1985 D. RAOULT 1986 M. DEVELOUX

1988 Y. GERMANI & P. M’PELE-KIBELOU 1990 A. JOUAN

1992 P. BROUQUI 1993 M. STROBEL 1994 E. MONLUN

(10)

lauréat est tenu de soumettre chaque année à la SPE un rapport sur l’état d’avancement de ses travaux.

Les publications ; le Bulletin, son évolution

L

e Bulletin est la publication essentielle de la SPE. Il a naturellement beaucoup évolué au cours du siècle, tant dans son contenu que dans sa présentation.

Évolution de la composition des numéros du Bul- letin.

Paru en 1908, le tome 1 comprend 665 pages.

Chaque numéro commence par le procès-verbal de la séance précédente, suivi par la correspondance reçue (qui corres- pond à la présentation du courrier adressé par les membres, à des documents officiels, à du matériel biologique ou pho- tographique envoyé par les correspondants…). On distingue les communications qui sont des observations ou des notes techniques, et les mémoires, plus étoffés, qui correspondent à des mises au point sur un sujet vu dans son ensemble. Les remarques des assistants aux séances et les réponses qui leur sont faites occupent une place souvent importante. Chaque année, le président présente ses vœux à l’ensemble des mem- bres et fait un bref bilan de l’année écoulée ; cette allocution est publiée dans le premier numéro de chaque tome ; elle le sera jusqu’à la fin du siècle.

Dans le numéro 3, le président rappelle (déjà !) que les auteurs des communications doivent remettre leur texte aussitôt après la présentation pour parution dans les quinze jours suivants (depuis, les délais ont sérieusement augmenté !). Tous les tex- tes présentés au cours des séances sont publiés in extenso, sans « relecture » préalable, avec une iconographie souvent abondante.

Les numéros se terminent par les ouvrages reçus, plus tard par la liste des périodiques échangés…

Il est précisé que les communications en langue anglaise et allemande sont admises : il y a deux articles en anglais dans le tome 1 (252, 157). Le tome 2 en contient également deux, le tome 3 treize (158), et le 4, trois. En 1919, on trouve même un article en italien.

Dans le tome 11, le secrétaire général rappelle les règles de publication : les notes présentées en séance sont publiées dans le numéro correspondant à la séance ; les mémoires, dont la publication a été autorisée par le Bureau, sont publiés ulté- rieurement en entier ou par fractions ; leur publication peut être ajournée si la place manque. Une contribution financière peut être demandée aux auteurs.

Jusqu’en 1940, 10 numéros paraissent chaque année, un par mois (sauf en août et en septembre) ; ils constituent un tome relatant le contenu des séances mensuelles correspondantes.

Chaque tome comporte au début, après l’ours de la SPE, la liste complète des membres, par catégorie. À la fin, figurent les tables analytiques des sujets traités et des auteurs.

Plusieurs fois par an, on publie les résultats des élections (nou- veaux membres admis dans la Société), puis viennent les com- munications faites au cours de la séance, ensuite les mémoires, éventuellement renvoyés à un numéro suivant.

Rédaction et comité de lecture

Dans les années 1960-1970, le comte de BROSSARD, qui appartenait à la famille CALMETTE, administrateur bénévole et bienfaiteur de la Société, prépare les manuscrits pour les envoyer à l’imprimeur… et aide souvent le Bulletin à boucler les fins de mois difficiles.

Dans sa séance du 11 janvier 1978, le conseil d’administration décide de créer un comité de rédaction confié à G. CHAR- MOT, A. DODIN, L. LAMY et F. RODHAIN, et un comité de lecture constitué de 19 membres (165). Plusieurs de ces membres figurent toujours dans le comité actuel, bel exemple de fidélité.

En 1984, le président Guy CHARMOT redéfinit les règles d’acceptation des articles, les recommandations aux auteurs, les conditions de publication (53). Vingt années d’expérience et l’informatisation nous ont permis de les affiner.

Jusque dans les années 1980, le Bulletin est placé sous la res- ponsabilité directe des Secrétaires généraux qui signent le bon à tirer donnant le feu vert à l’imprimeur mais, jusqu’en 1995, date à laquelle la SPE décida d’éditer elle-même son Bulletin, le directeur de la publication, aujourd’hui le Président de la SPE, était une personne étrangère, imposée depuis 1908 par l’éditeur Masson.

Alain EPELBOIN est recruté comme rédacteur en 1980, chargé de la relecture, des corrections et de la gestion des rapports avec les lecteurs et les auteurs, en accord avec les secrétaires généraux et/ou le président. Il est aidé dans cette tâche, pendant quelques années, par J.-P. DEDET et secondé d’abord par Mme BALTAZARD qui assure le secrétariat de la rédaction puis, de 1995 à 2004, par sa fille Suzanne, et enfin par Isabelle BORLOZ. Compte tenu de l’évolution du contenu du Bulletin et d’une volonté déterminée à améliorer le niveau scientifique de la publication, Alain CHIPPAUX, en 1987, et Jean-François PAYS, en 2000, rejoignent A. EPELBOIN comme co-rédacteurs ; Marie-Estelle ROYER assure la cor- rection des épreuves jusqu’en 2003. En 2005, Nicolas HA- CHETTE rejoint le secrétariat de la rédaction pour s’occuper plus particulièrement du site Internet créé par Alain EPEL- BOIN fin 1995.

Les traductions en anglais, des résumés en particulier, sont assurées par Hélène BELLANDE.

Au fil du Bulletin

Dans le tome 4, on trouve en éditorial le texte d’une con- férence du Président A. LAVERAN prononcée en séance publique à l’Institut Pasteur, le 25 octobre 1910 : Les progrès de la pathologie exotique (189).

Références

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