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DE L'ANGOISSE A LA LIBERTÉ

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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DE L'ANGOISSE

A LA LIBERTÉ

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DU MEME AUTEUR

DANS LA MEME COLLECTION

PORTRAIT DE L'EUROPE, préface de André Maurois.

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SALVADOR DE MADARIAGA

DE L'ANGOISSE A LA LIBERTÉ

PROFESSION DE FOI D'UN LIBERAL REVOLUTIONNAIRE

CALMANN-LEVY, EDITEURS

3, rue Auber, PARIS

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Copyright by CALMANN-LÉVY, 1954 Tous droits de traduction, adaptation et reproduction réservés

pour tous pays, y c mpris la Russie (U.R.S.S.).

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PAR LA LIBERTE AU SERVICE PAR LE SERVICE A L'ORDRE PAR L'ORDRE A LA LIBERTE

A LA MEMOIRE DE JULIUS HOSTE

GRAND CŒUR LIBERAL

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AVANT-PROPOS

« De nos jours » — dit le professeur — « l'homme moyen ne songe guère à sa liberté mais à ses œufs au jambon. » Il dit cela d'un ton qui ne laissait aucun doute quant à son attitude à lui. Il était en parfait accord avec son « homme moyen ». Et moi de lui répondre : « Pour guérir cet état d'esprit, rien comme dix ans de prison avec des œufs au jambon tous les jours au petit déjeu- ner. » J'avais certainement raison de le corriger de son erreur de jugement; mais il avait certainement raison de penser que telle est l'attitude générale aujourd'hui chez l'homme moyen.

Chez l'homme moyen. Oui. Mais où ? Nous savons

tous, car on nous l'a assez dit à l'école, que l'abondance

d'une chose en rabaisse la valeur. Il est donc bien pos-

sible que, dans les pays libres, la liberté abonde à tel

point que l'on finit par la sous-estimer. Quoi de plus

précieux que l'air ou l'eau ? et cependant nous n'y atta-

chons guère de valeur, à tel point ils abondent. Toute-

fois, en ce qui concerne la liberté, on serait tenté de

mettre en avant une autre explication : l'évolution vers

un hédonisme purement matérialiste mène l'humanité

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vers les plaisirs du corps de préférence aux joies de l'esprit — dont la première est la liberté.

En tout état de cause, constatons que des cas sont connus d'hommes en grand besoin non pas d'œufs au jambon mais de simple pain sec, qui ont préféré la liberté. Au cours d'une des élections générales tenues sous la Deuxième République espagnole, entre 1931 et 1936, un ouvrier agricole portant tous les stigmates de la faim chronique faisait la queue devant un poste élec- toral à Grenade. Un agent des conservateurs, au service, donc, des propriétaires qui le tenaient lui et sa famille dans cet état famélique, lui montra une pièce d'argent dans le creux de sa main. Pas de réaction de l'ouvrier.

L'agent lui montra un billet de banque cinq fois plus élevé que la monnaie. L'ouvrier regarda impassible ce papier, symbole du salaire d'une semaine... quand on l'embauchait. Piqué au jeu, l'agent montra un billet quatre fois plus gros, une vraie fortune pour le squelette vivant qu'il désirait acheter. Cette fois-ci, l'impassivité fit place au mépris; et l'ouvrier laissa tomber ce mot dont la force native demande l'espagnol : En qui hambre mando yo. C'est moi qui suis le maître de ma faim.

Cette phrase lapidaire serait digne de devenir la devise et le symbole de la liberté. Il suffirait d'y élargir le sens du mot faim pour y inclure tous les besoins vitaux de l'homme. Car l'instinct de liberté n'est au fond qu'une vaste faim de l'être, une faim indéfinie, la faim de ce qu'il n'est pas encore. Et cette faim de ce qu'il n'est pas encore lui est imposée par ce qu'il est déjà, parce que l'un est déjà dans l'autre en germe, comme toute la parabole est déjà dans ses trois premiers points. En sorte que l'instinct de liberté revient à une fidélité à soi-même.

Quelle que soit l'intimité des liens qui nous unissent à d'autres êtres, chacun d'entre nous a le sens de sa propre destinée, unique et seule. Si la vie lance un défi à notre destinée, nous sentons que, quelle que soit la valeur de

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l'appui moral ou du conseil des autres, quelles que soient les conséquences que notre décision entraîne pour les autres, nous devons retenir le pouvoir souverain de déci- der : nous devons rester maîtres de notre faim.

Est donc libre qui sait garder en mains propres le pouvoir de décider, à chaque pas, le sentier de sa vie, et qui vit dans une société qui ne l'empêche pas d'exer- cer ce pouvoir. La liberté positive résulte donc de deux systèmes de forces : l'attitude de l'individu envers sa propre liberté, et l'attitude de la société envers celle de chacun de ses membres. Notre monde moderne connaît aujourd'hui deux types de sociétés : celles qui se modè- lent sur Moscou, et celles qui ont conservé chacune son évolution autonome traditionnelle, et que, en première approximation du moins, on pourrait considérer comme libres. Le premier type a détruit presque entièrement la marge de choix de ses citoyens. La liberté individuelle dans ces sociétés se meut dans un sentier extrêmement étroit. Il n'y a guère de décision vitale pour l'individu que l'Etat ne prenne pour lui.

On essaye souvent de faire valoir que, dans ces sociétés, la perte de liberté politique est compensée par un gain de liberté économique. Il n'en est rien. Certes, on constate un transfert, d'ailleurs purement théorique, de la propriété des moyens de production des « capita- listes » aux « travailleurs ». Mais du fait que, dans la réalité, le nouveau propriétaire est l'Etat, les travailleurs jouissent sous le communisme soviétique d'une liberté économique beaucoup moins large que sous le capita- lisme, ne fût-ce que parce qu'ils n'ont plus à faire qu'à un seul patron. Mais à supposer même que cette perte de liberté économique devienne un gain, à quoi servi- rait-il ? A quoi sert la liberté économique sans la liberté politique qui la garantit ? Les Etats modelés sur Moscou auront beau offrir aux travailleurs toutes les libertés économiques qu'ils voudront : sans opinion publique,

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sans liberté de la presse, d'organisation politique, de réunion, qui empêchera les bureaucrates, qui sont en fait les patrons et le gouvernement, de se moquer des libertés économiques et d'envoyer en Sibérie avec toutes leurs libertés économiques sur le dos les travailleurs qui protesteraient ?

Ces subtilités au sujet de la liberté (économique ? politique ?) ne sont que des distinguos scholastiques inventés par les stalinistes, les esprits les plus médié- vaux que le monde moderne ait jamais rêvé voir de nos jours, afin de dévier sur l'adjectif l'attention publique du substantif — liberté — qu'ils maltraitent. Si, au cours d'une discussion sur la liberté, votre adversaire se met à couper des cheveux en quatre avec des questions comme : « De quelle liberté parlez-vous exactement ? », vous pourrez en déduire que la liberté ne l'intéresse pas du tout. La liberté, comme la justice, la vérité, l'amour, est une de ces essences pures qui rejettent les adjectifs.

Imaginez un mathématicien aux prises avec un problème de calcul, se demandant si la solution de ses équations doit être politique ou économique; un juge, soucieux de savoir si sa sentence doit être dictée par des considéra- tions économiques ou politiques; Roméo disant à Ju- liette : « Je t'aime d'un amour économique. Cela compen- sera mon manque d'amour politique. » Non. Disons non à tout ce charabias, et déclarons que la liberté est une et indivisible, et que si on lui marche sur l'orteil c'est sur elle qu'on marche.

Mais l'abominable torture à laquelle est soumise la liberté dans les pays communistes ne saurait nous faire oublier qu'elle est aussi en danger dans les pays dits libres. Il ne s'agit pas des restrictions temporaires impo- sées à la liberté précisément par la menace soviétique.

Une cité assiégée est bien forcée de restreindre la liberté de ses citoyens tant que le péril dure. Mais, abstraction faite de ces restrictions provisoires, la liberté est mena-

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cée de façon tout à fait inexcusable dans l'Ouest soi- disant libre. Deux dangers se dressent contre elle : l'Etat tend à étendre sans cesse sa sphère d'action; et l'individu semble de plus en plus enclin à préférer ses œufs au jambon à sa liberté.

La tendance à acquérir toujours davantage de pouvoir est naturelle à l'homme. Comme, en fait, l'Etat s'incarne en M. Durand, ou Mr. Smith, ou Herr Schulze, ces êtres humains, déjà puissants derrière leurs encriers, désirent le devenir davantage. Ce facteur subjectif se trouve renforcé d'un autre facteur, objectif. Par exemple : le gouvernement décide que le prix de vente du lait sera réduit à X. La conséquence inévitable est que les produc- teurs qui n'arrivent pas à boucler leurs comptes à ce prix se retirent du marché. Disette de lait. Le Durand- Smith-Schulze qui en cette affaire est l'Etat doit faire quelque chose. Quoi ? Se procurer davantage de lait ? Point. Se procurer davantage de pouvoirs. Il demande et obtient le pouvoir de subventionner les producteurs marginaux que son prix arbitraire avait expulsé du marché. A l'odeur des subsides, d'autres producteurs deviennent « marginaux » ; d'où des contrôleurs, des comptables... l'Etat grossit.

Cette voracité de l'Etat envers le pouvoir rencontre le désir secret de trop nombreux citoyens de céder leur pouvoir à eux. Dostoïevski l'a dit de façon inoubliable dans son Récit du Grand Inquisiteur : « Ils nous regarde- ront avec étonnement et nous serons pour eux comme des dieux, parce que nous sommes prêts à endurer la liberté qu'ils ont trouvée si affreuse et à les commander

— telle est l'horreur qu'ils ressentiront de se savoir libres... Nulle science ne leur donnera de pain tant qu'ils resteront libres. Ils finiront par déposer à nos pieds leur liberté, et nous dire : « Faites de nous vos esclaves, mais nourrissez-nous. »

Par ces mots le grand poète russe a clairement prédit

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le déplorable changement d'orientation de l'homme moderne de la liberté vers la sécurité, qui ne fait qu'aug- menter jour à jour la puissance de l'Etat, et qui mène fatalement à une société dont l'idéal serait une écurie modèle. Chaque jour, hommes et femmes, obsédés de sécurité, mettent aux pieds de l'Etat de nouvelles aires de leur liberté. La peur évince la faim de son rôle de moteur des actes humains. La vie humaine émigre de l'hémisphère masculin au féminin de son esprit.

Qui oserait dire les conséquences de cette évolution ? Lorsque toute cette faim de vie nouvelle aura été répri- mée pendant une génération au sein placide d'une société féminine, faudrait-il s'étonner si toute cette paix et cette placidité volent en éclats sous l'effet d'une explo- sion de faim masculine ?

Et même si ce désastre n'a pas lieu, quelle perte pour l'humanité dans cette diminution constante de l'aire de la liberté humaine ! L'histoire, qui aurait pu évoluer en des directions diverses et variées, se rétrécit dans un canal uniforme, plat et gris, et la plus merveilleuse des facultés de l'homme, le pouvoir de façonner sa vie pro- pre, se voit privée de sa vigueur.

Né libéral (car on naît libéral comme on naît blond ou brun) je ne le suis devenu officiellement que lors du centenaire du parti libéral belge, en 1947. Les libéraux belges avaient invité à leur centenaire des partis libéraux de nombreux pays. Ils me firent l'honneur de m'y inviter à titre personnel.

Les partis libéraux, ainsi réunis, jetèrent les bases d'une association permanente qui est devenue l'Union Libérale Internationale. J'en ai été président jusqu'en 1952 et j'y suis resté attaché depuis.

Au cours des études faites à Bruxelles d'abord, à

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Oxford ensuite par les libéraux associés en vue de leur constitution internationale définitive, des différences considérables de points de vue se firent jour. Elles ne portaient pas uniquement sur les modalités d'application des principes du libéralisme, mais sur ces principes mêmes. C'est ainsi que les libéraux belges, les radicaux français, les libéraux italiens et espagnols et même, dans certains cas, les libéraux allemands considèrent l'anti- cléricalisme comme une partie intégrante de leur libéra- lisme; et que nombreux sont parmi eux ceux qui pous- sent leur anticléricalisme jusqu'à une farouche opposi- tion à l'Eglise de Rome, à toute Eglise, à toute religion, à Dieu même. Par contre, les libéraux britanniques voient dans leur religion le fondement même de leur libéra- lisme ; et il en est de même, quoique peut-être à un degré moindre, des libéraux des peuples du Nord et des pays de la Communauté britannique en général.

Ces différences s'expliquent peut-être par le fait que le libéralisme est une attitude et un tempérament plutôt qu'une doctrine ou une philosophie. Cette attitude pré- sente à la fois un aspect positif ou actif et un aspect négatif ou passif. Le libéral-né tient surtout à la liberté.

C'est là un de ces mots qui menacent de sombrer sous le poids des commentaires qu'on en fait. Dans les pages qui suivent il en sera souvent question, tantôt sous un angle, tantôt sous un autre; car ce mot, liberté, se prête à bien des perspectives, puisqu'il désigne une expérience humaine que l'on peut vivre à tous les étages de l'être, depuis les caves les plus obscures du subconscient jus- qu'aux miradors les plus lumineux de la pensée.

Le libéral-né sent la liberté sourdre en lui comme une source puissante de sève vitale, et n'a donc nul besoin des analyses du philosophe pour se rendre compte de son caractère essentiel. La liberté est vécue avant d'être pensée ou comprise. Tel manœuvre qui n'a jamais consa- cré une minute de sa vie à l'abstraction sait que la liberté

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lui est nécessaire et qu'elle l'est aussi aux hommes qui l'entourent, sans jamais avoir analysé les idées de liberté, de nécessité et d'homme, ni même entrevu l'existence de ces idées.

La tendance à la liberté est donc innée chez l'homme né libéral. (Elle ne l'est qu'obscurément chez tous les hommes.) Comme toute tendance naturelle elle se limite à tendre, c'est-à-dire à pousser dans sa direction à elle autant qu'elle le peut, contre les résistances exté- rieures que lui oppose le milieu naturel et social, et aussi contre les résistances internes que lui oppose l'être lui- même chez qui elle agit. Cette tendance à la liberté est donc une force de la nature, dont le rôle semblerait être d'assurer à chaque homme un rayon d'action effectif égal au rayon d'action dont il a été doué par la nature.

Cet aspect positif ou actif de l'attitude libérale et du tempérament libéral se double d'un aspect négatif. Le libéral-né n'a pas seulement, envers la liberté des autres, un respect, pour ainsi dire, déférent; il éprouve aussi une certaine impatience à se voir chargé de responsa- bilités qui ne sont pas les siennes. D'instinct, il distribue à chacun le poids de sa propre vie; ou, comme le dit le proverbe espagnol, il veut que chaque mât porte sa voile.

Cet instinct si libéral, qui veut que chacun soit maître de sa destinée, est donc fait d'un envers de respect de l'homme et d'un revers d'indépendance. Que chacun se sache libre de toute entrave provenant de moi; mais que nul ne cherche à me surcharger de ses affaires à lui.

Voilà l'actif et le passif du libéralisme.

Du libéralisme, bien entendu, à l'état naissant. Tou- jours à ce niveau fruste et profond, les conservateurs s'expliqueraient comme un groupe hétérogène composé d'une élite douée d'une forte tendance à la liberté allant jusqu'à l'emprise sur la liberté des autres, et de troupes n'ayant qu'un instinct de liberté atténué. Chez les socia- listes, la situation serait plus complexe. Pour une bonne

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part, elle serait identique à celle des conservateurs, sauf que les dirigeants s'efforceraient de cacher à la foule de leurs coreligionnaires le vrai visage de leurs ambitions;

pour une bonne part aussi, l'élite elle-même serait animée de tendances égalitaires et la masse fortement orientée vers la sécurité, ne sentirait que médiocrement l'instinct de liberté.

Si nous revenons maintenant aux libéraux, nous constaterons que l'aspect négatif de leur attitude, ce respect doublé d'indifférence envers le salut d'autrui, peut bien tendre à se traduire par une certaine neutralité à l'égard des opinions des autres. Le libéral aurait ainsi une certaine tendance à réagir par un « Vous avez peut-être raison » à l'énoncé des hérésies les plus monstrueuses. Nous sommes, encore une fois, devant une attitude à deux aspects : l'un positif, la tolérance créatrice; l'autre négatif, l'indifférence devant l'erreur.

« Moi, je me porte bien parce que je ne discute jamais.

Si on m'oppose des objections, je cède » — disait un jour quelqu'un. Et l'autre de lui opposer : « Mais il faut bien que vous discutiez quelquefois. » — « Oui, bien sûr, quelquefois. » L'anecdote est typique d'un certain genre de libéralisme, bon enfant et mou. Mais est-ce bien ce que l'on devrait entendre par libéralisme ?

C'est cette hospitalité intellectuelle à tout venant qui tend à faire du libéralisme une maison ouverte où les voyageurs les plus mal assortis se rencontrent comme dans un vaste caravansérail. A force d'ouvrir ses portes toutes grandes, le libéralisme finit par n'avoir plus de murs, par perdre, en somme, les bornes mêmes qui devraient le définir. Ce n'est pas en disparaissant dans l'air vague de l'indéfini que le libéralisme peut espérer rajeunir le monde. Il faut donc commencer par définir la doctrine libérale et puis préciser ce que le vrai libéral entend par tolérance. Car il serait absurde de voir dans le libéralisme une école prête à accepter tout, même ce

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qui est nettement contraire à son essence même et à sa raison d'être. Nous avons vu à notre époque les ennemis les plus acharnés du libéralisme, les communistes et les fascistes, se réclamer du libéralisme pour mieux le tuer;

et des soi-disant libéraux défendre le droit des commu- nistes à tuer la liberté.

Il est temps de tirer tout cela au clair. Le libéral est prêt à écouter toutes les doctrines; mais il n'admet pas qu'elles soient toutes compatibles avec la doctrine libé- rale. Il est donc prêt à entendre tout ce qui se dit sur la place publique; mais il ne saurait admettre que tout ce qui se dit est vrai, juste ou raisonnable. Une fois définie, la doctrine libérale doit être défendue par ses adeptes avec l'intransigeance qu'il faut; car l'intransigeance n'est que l'ombre portée par la lumière de notre foi.

Les pages qui suivent sont une offrande à la liberté faite au moment où elle en a le plus besoin. De toutes parts s'élève dans l'opinion publique du monde une cla- meur qui demande guide et secours intellectuel. Cette clameur, le libéralisme seul peut la satisfaire. Il faut donc qu'un débat d'envergure universelle s'ouvre sur cette question. Je n'oublie pas que des ouvrages du plus haut intérêt ont déjà été versés au débat, pour ainsi dire permanent, sur la vie collective civilisée; et que quelques- uns de ces ouvrages ont exposé avec force et clarté un point de vue libéral. Si, toutefois, j'ose mettre en avant d'autres vues c'est parce que je crois que les idées jus- qu'ici invoquées par les libéraux se ressentent d'un tra- ditionalisme timide et d'un attachement à des préjugés politiques que l'expérience de près de deux siècles rejette.

Le libéral ne pourra sauver la liberté, menacée de mort, que s'il a le courage de se prononcer en public

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contre ces préjugés. Lui, le seul révolutionnaire de nos jours, doit avoir le courage de passer pour réactionnaire aux yeux et de la réaction capitaliste-conservatrice et de la réaction marxiste-communiste. Or, ce courage, ce n'est pas aux hommes politiques qu'il faut le demander.

Certes, les hommes politiques ne manquent pas de cou- rage; mais le leur est d'une sorte toute différente; et si un homme engagé dans la politique active s'aventurait dans une exploration des idées implicites dans la foi libérale sans égard pour les conséquences positives de ses conclusions éventuelles, il ne donnerait pas une preuve de courage, mais de témérité.

L'homme politique est un homme d'action. Il se doit à l'utile. L'écrivain est un homme de pensée. Il se doit au vrai. C'est donc à l'écrivain libéral qu'il appartient d'explorer les idées implicites dans la foi libérale afin de renouveler, et, ce faisant, de définir le libéralisme et de lui rendre sa vigueur; et ce n'est que lorsque le débat ainsi commencé aura décanté les idées nouvelles et purifié les idées anciennes, qu'une opinion libérale rajeunie permettra aux hommes politiques de demain de diriger la politique positive sur des voies nouvelles.

Aux prises avec les tâches journalières de la lutte politique, l'homme politique ne saurait trop s'embar- rasser d'idées générales et de principes. Sa tâche consiste à gagner des positions tactiques; et il est humain que, de temps en temps, il se laisse désorienter dans sa stra- tégie. Mais il n'en est que plus important que ceux qui peuvent s'offrir le luxe de braver l'opinion publique d'aujourd'hui pour mieux préparer celle de demain, le rappellent parfois à l'étude de ces idées générales et de ces principes qui sont la raison d'être de sa lutte. « On peut tout faire avec des baïonnettes, sauf de s'asseoir dessus » — disait Napoléon. Il ne faut pas que le cynique puisse commenter : « On peut tout faire avec les prin- cipes, tout sans exception. »

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Or le libéralisme bon enfant et accueillant admet sous son toit hospitalier trop de gens positifs et soi-disant réalistes, qui ne voient dans les principes que des outils pour faire de l'argent. Disons-le net : Il y a des libéraux qui défendent la liberté de l'homme; et des libéraux qui défendent la liberté des dividendes. Le vrai libéral ne voit aucune objection à la recherche des dividendes.

Faire de l'argent n'est ni « bon » ni « mauvais ». L'argent est un milieu neutre, comme l'eau, l'air ou le papier. On peut dissoudre dans l'eau ou dans l'air des éléments vitaux ou des poisons; on peut écrire sur du papier des pensées sublimes ou vaines. On peut avec de l'argent faire de grandes, de petites, de belles ou de vilaines choses. Le vrai libéral n'a donc pas envers l'argent le préjugé qui afflige tant de besogneux et d'incapables.

Mais il veut que l'argent reste à sa place; que ce soit un instrument et non un but.

Le vrai libéral se rend compte des rapports étroits qui unissent le libéralisme économique au libéralisme spiri- tuel, mais sait soumettre le premier, simple instrument, au second, vrai but de sa doctrine. De ce fait, il est prêt à tempérer l'individualisme extrémiste des libéraux de jadis en l'adaptant aux exigences dont l'expérience de deux siècles a prouvé la nécessité.

C'est ainsi que le libéralisme né d'un instinct irrai- sonné, mûri par la raison et l'expérience, s'épanouit dans la sagesse. Ce libéralisme, fait d'équilibre, d'expé- rience, de connaissance des hommes et des choses, est donc l'aboutissant naturel des longues vies de bonne volonté.

Pressé par le temps, j'ai dû trop souvent me résigner à faire paraître à Paris, par d'autres soins, mes livres tra- duits en français de leurs originaux soit anglais soit espagnols. Cet ouvrage, toutefois, je l'ai écrit directe-

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ment en français. Il m'a semble, en effet, que la dévia- tion imposée au libéralisme par la Révolution de 93 et par les idées anglo-saxonnes, a porté ses effets les plus redoutables sur la vie politique des pays latins. Ni la France, ni l'Italie, ni l'Espagne (ni les vingt Espagnes d'outre-mer) ne sauraient se féliciter de la façon dont le système libéral démocratique fonctionne chez elles. La France et l'Italie sont réduites aux deux tiers de leur espace libéral par une occupation communiste du troi- sième tiers qui rend précaire la vie de leurs institutions publiques. L'espace libéral de l'Espagne est entièrement occupé par le fascisme militaire.

J'offre ce livre en français, non certes comme une panacée pour guérir les maux des trois sœurs latines, mais comme un appel au débat qui doit s'instaurer pour discuter en toute franchise et loyauté les bases mêmes de nos croyances et de nos institutions. Je me rends bien compte que, ce faisant, je vais heurter de front des idées jusqu'ici considérées comme inhérentes au libéralisme.

Je nie qu'elles le soient, et je les combats précisément parce que je les considère comme contraires au vrai esprit libéral. Mais si j'ai essayé de formuler mes opinions, même les plus « hérétiques », avec toute la netteté dont j'ai été capable, je tiens à répéter ici ce qui est dit dans le texte de l'ouvrage : que je reconnais l'extrême difficulté qu'oppose à l'esprit l'application des principes les plus clairs; et que je ne présente les exem- ples concrets de réformes politiques proposées à la fin de l'ouvrage que comme une garantie de l'importance que j'attache aux principes que ces exemples applique- raient — prêt toujours à reconnaître les erreurs que je pourrais avoir commises du fait de la complexité du problème.

Sous réserve de ces erreurs, je souhaite que cet essai

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ne soit pas trop indigne du but que je m'étais assigné : stimuler un débat qui puisse un jour aboutir à l'établis- sement d'une doctrine libérale et d'un mouvement libé- ral concrets. Trop souvent les libéraux sont considérés (même par eux-mêmes) comme des socialistes de deuxième classe. Qu'est-ce sinon l'étiquette socialiste accolée à un secteur important du parti radical ? Non.

Le libéral ne doit point faire figure de socialiste modéré ou de conservateur ouvert à l'air du temps. Il a son mot à dire. Il a même à dire le mot le plus important.

C'est le libéralisme qui seul marque et définit la ligne que doit prendre le progrès humain. Ce n'est pas en vain que l'on parle du vaisseau de l'Etat. Eh bien, dans un vaisseau, ce qu'il y a de plus avancé ce n'est ni la gauche ni la droite, mais la proue, qui, elle, est dans l'axe, à l'avant, coupant les eaux de l'histoire d'un fil bien net.

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PREMIÈRE PARTIE

L'ANGOISSE MODERNE

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1

LES RACINES DU MAL ET LE MAL AUX RACINES

Elle est si vaste et si profonde, l'angoisse moderne, qu'il nous en faudra choisir tout au plus quelques aspects si nous ne voulons pas sombrer dans un lac d'amertume. Et, dès l'abord, nous laisserons de côté toute une moitié du sujet, la plus évidente et la plus dramati- que : celle provenant de la menace redoutable qui pèse sur nous du fait que l'immense Russie est tombée sous un régime hybride de Karl Marx et d'Ivan le Terrible.

Cette menace est de prime abord d'ordre physique, car

toute extension du régime soviétique comporte la mort

de toute personne physique ou morale qui croise son

chemin. Il en résulte que la menace soviétique fascine

les peuples menacés et, en quelque sorte, attire sur elle

les regards de tous. Mais, si elle absorbe toute l'attention

elle n'occupe pas toute la scène. C'est comme si, au cours

d'une pièce de théâtre, un énergumène menace d'un pisto-

let la tempe d'une femme; tous les spectateurs ont les

yeux sur l'arme ; survient un médecin qui, sans se laisser

distraire par le pistolet, regarde la femme menacée et

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s'écrie : « Cette femme est tuberculeuse. Si cette brute au pistolet ne lui brûle pas la cervelle, elle mourra tout de même. »

L'Ouest souffre donc de deux angoisses; une, dont la source est à Moscou; l'autre qui naît dans notre Ouest lui-même. Certes, elles s'entremêlent et agissent l'une sur l'autre, et, jusqu'à un certain point, il serait peut- être plus exact de dire que nous souffrons d'une angoisse à double racine; mal de notre siècle, qui le rend à la fois vide et profond, cynique et pathétique comme ces paysages rose et cendre que Picasso, dans sa grande époque, peignait comme fond à ses acrobates.

« Acrobates ». « Acrobates ». C'est bien ces mots que nous nous disons dans notre langage mental, prononcé sans langue et entendu sans oreilles. Est-ce que nous ne serions que des acrobates ? Cette vaste scène que nous appelons l'histoire, ne serait-elle qu'un cirque pour amuser la Divinité — ou, idée encore plus sinistre — un cirque sans spectateurs, entouré de bancs vides ? La science, la morale, l'art, la poésie, la politique, et si tout cela n'était que des trapèzes où nous, les acrobates, fai- sons des sauts et culbutes et des pirouettes sans autre conscience que le salut ridicule devant un public imagi- naire et inexistant ? Est-ce que le progrès ne serait qu'un cortège de clowns, de danseurs sur la corde raide, et de dompteurs de fauves ?

Ce sont là les questions qui surgissent dans l'âme occidentale comme des fantômes dans le gris du crépus- cule. Elles surgissent inévitablement à l'appel du vide, de l'ambiance de désillusion qui prévaut à l'Occident.

Effrayés par ces fantômes, nombreux sont ceux qui vont

se réfugier dans la prison du totalitarisme, car ils pré-

fèrent sacrifier leur liberté à vivre dans l'angoisse d'être

libres. C'est ainsi que s'expliquerait le succès du commu-

nisme même le plus bâtard : il soulage les faibles du

fardeau de la liberté.

(26)

Acrobates. Acrobates. Ils ont peur. Ils craignent que leurs actes, même et surtout les plus importants à leurs yeux, ne soient que des tours de trapèze dans le vide; et pourvu qu'ils puissent se débarrasser de cette crainte, ils offrent le cou au joug qui les attellera à la machine collective. Ces forces collectives envahissent du reste l'âme et la vie de tous. Jadis, perdu dans sa hutte loin- taine, même le paysan le plus misérable du moyen âge vivait avec lui-même des semaines, des mois, des années, dans la liberté réelle et effective qui, quelles que soient les circonstances politiques, fleurit d'elle-même dans l'isolement. Qu'importent les lois si elles sont loin;

qu'importent les rois, si le receveur des impôts et le sergent du recrutement, rebutés par les cols et les marais, rebroussent chemin ? Jadis, du reste, les fonctions collec- tives étaient rares. Il n'y avait guère de communications;

les réseaux de routes, chemins de fer, téléphones, télé- graphes, qui constituent les artères, les veines et les nerfs d'un pays moderne, étaient rudimentaires ou inconnus;

sans parler de la radio et de la télévision. Chacun restait chez lui. La collectivité ne faisait acte de présence que de temps en temps, dans la gaieté de la foire annuelle, dans la tristesse d'une levée en masse, dans l'épouvante d'un tremblement de terre ou d'une invasion.

Voilà donc la belle liberté dont les Européens ont joui

pendant des siècles, vivant en des sociétés peu denses,

avec beaucoup de territoire entre leurs cités, petites, peu

actives, isolées les unes des autres. Et voilà la liberté

qu'ils ont graduellement perdue à mesure que leurs

sociétés faisaient des progrès matériels. Le loisir, la

contemplation, la possibilité, toujours ouverte, de choi-

sir ceci ou cela, le temps pour y penser et le décider —

la largeur de l'espace de la vie, en un mot — tous ces

dons inestimables étaient alors à la portée de tous, des

riches comme des pauvres. Et c'est cette largeur de

l'espace de la vie que nous avons perdue pendant le

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siècle industriel et puis pendant le siècle mécanique.

Pendant le XX siècle, la densité démographique de l'Europe augmente rapidement, et, avec elle, la densité sociologique. Ce n'est pas seulement qu'il y a davantage d'hommes, de villages, de villes, de cités; mais aussi qu'il se passe davantage de choses, que les gens se meuvent davantage, que l'argent circule plus vite, qu'il y a davan- tage d'affaires, davantage de conflits; que la porte s'éclaire de plus de joies, s'attriste de plus de douleurs.

Les inventions commencent à transformer le monde. Les égouts, l'eau courante, le gaz, l'électricité, le téléphone, font de la maison, jadis château isolé, une cellule englo- bée dans le corps social. La presse, la radio, la télévision, inscrivent de plus en plus dans un tissu social l'esprit de chaque être humain, jadis seul face à Dieu. Tel qui jadis foulait la molle terre, vivante de vers et de racines, perforée de taupes, fourmillante d'insectes, parfumée d'herbes sylvestres, frappe aujourd'hui de la semelle le ciment mort, aseptique et dur, des trottoirs urbains; tel qui jadis regardait à loisir les bois, les prés et les cieux, les laissant sombrer doucement avec leurs profils, cou- leurs, humeurs subtiles et changeants dans le lac de son silence intérieur, jette aujourd'hui un regard hâtif sur la première page de son journal ou écoute d'une oreille distraite les nouvelles que lui claironne un haut-parleur, pendant qu'il avale vite son déjeuner, craignant de man- quer son train. La cité, cancer moderne, mange la terre, mère des hommes et des nations.

L'homme moderne est un arbre déraciné. Son angoisse

lui vient de ce qu'il a mal aux racines. Il y a à peine

cinquante ans, le mal n'avait rongé que les hommes de

l'industrie : prolétaires et techniciens. La machine les

avait triturés. Dis-moi qui tu hantes et je te dirai qui

tu es. Comment éviter que des hommes condamnés par

leur métier à passer leur vie entourés de machines ne

finissent par emprunter le caractère de leurs compa-

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gnes ? Inventée pour devenir l'esclave de l'homme, la machine en fait son esclave. L'attitude qu'elle crée et développe chez ses esclaves passe du monde technique au social. D'où l'interprétation matérialiste de l'histoire et sa fameuse dialectique, c'est-à-dire la mécanisation de la sociologie.

Où et comment ? Dans le cerveau de Karl Marx, pro- phète hébreu, c'est-à-dire homme déraciné; et à Londres, c'est-à-dire dans un milieu anglo-saxon. Quelle responsa- bilité redoutable que celle des Anglo-Saxons dans l'his- toire ! Qui donc a orienté l'évolution de la pensée vers l'économisme, cette hérésie moderne qui subordonne l'aspect social à l'aspect économique, et, partant, l'aspect spirituel à l'aspect matériel ? Marx n'est-il pas l'héritier de Ricardo, et Ricardo l'héritier d'Adam Smith ? Dès que le critère économique a été reconnu comme prédo- minant, que reste-t-il à faire valoir contre la fourmilière ou la ruche ? Encore, en Angleterre, le mal économique s'adoucit à la faveur de cet enracinement profond du peuple qui attache l'Anglais à la terre et à la campagne même alors qu'il vit dans des cités gigantesques; mais le peuple des Etats-Unis, transplanté et donc déraciné, emporte aux champs le mal des villes, faisant des fermes des usines, de la terre une matière première, et des récoltes des dividendes.

Il restait les femmes. Dans son foyer, l'homme mo-

derne opprimé par la société, mécanisé par l'usine, avait

encore la compagnie de sa femme, sa mère, ses sœurs

ou ses filles — tout un monde réel, vital, irrationnel,

imprévisible et réfractaire à toute mécanisation. Grâce

à ce monde féminin, l'homme moderne pouvait mainte-

nir un certain contact, une certaine communion, avec la

vie vraie. Mais, à mesure que l'industrie l'exige, les

femmes, elles aussi, s'engouffrent dans l'entonnoir de la

machine sociale, qui les avale, les triture, et les malaxe,

les mettant en circulation dans le courant humain, déjà

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mécanisées et en série comme de simples imitations des hommes. Et ce n'est certes pas un pur hasard que, ici encore, l'évolution soit menée par les peuples écono- mistes et déracinés.

Cette activité fiévreuse, cette merveilleuse force sociale que dégagent les Etats-Unis, ne serait-elle que la somme intégrale des énergies individuelles de millions d'arbres humains désireux d'oublier le mal aux racines dans un tourbillon qui, par sa force centrifuge, les éloigne d'eux- mêmes ? Module et modèle de l'homme moderne, l'Amé- ricain vit vite afin de ne pas tomber dans le trou qu'il devine noir et vide au fond de son être. Il ne s'agit pas de le critiquer, alors qu'il donne au monde un exemple si rare de sens social, de conscience historique et de générosité. Il s'agit, au contraire, de reconnaître en lui toute l'importance qu'il a acquise comme homme repré- sentatif de l'ère moderne, comme incarnation de la tra- gédie humaine la plus profonde que l'histoire ait connue.

Ce que le peuple américain a achevé depuis la fin de la guerre dans tous les continents de la planète suffit pour affirmer que jamais un peuple quel qu'il fût n'a conçu de façon plus ample ni accompli de façon plus généreuse ses devoirs historiques au cours d'une crise si universelle.

Mais notre enquête vise à des buts au-delà du bien et du

mal dont juge l'histoire; elle a trait aux essences vitales

qui nourrisent l'homme ou le laissent affamé. Sous cette

lumière, l'Américain moderne s'avère comme le proto-

type d'une humanité incapable de résister au vide spiri-

tuel qu'elle crée autour d'elle. Sur un fond de paysage

rose et cendre à la Picasso, cynique et pathétique,

l'homme moderne se dresse, las de se remuer et de ma-

nœuvrer leviers et fils de fer sans résultat tangible, se

demandant avec anxiété : « Acrobates ? Acrobates ? »

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ACHEVÉ D'IMPRIMER LE 26 MAI 1954 SUR LES PRESSES DE L'IMPRIMERIE FORTIN, A NEVERS, POUR CALMANN-LÉVY, ÉDITEURS

N° 8342 Dépôt légal : 2 trimestre 1954

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