Traduction
française*
ORGANISATION SCIENTIFIQUE DU TRAVAIL
DANS UNE EXPLOITATION APICOLE PROFESSIONNELLE EN PARTICULIER À L’AIDE DE LA TECHNIQUE
D’ORDONNANCEMENT
INTRODUCTION
Les travaux relatifs à
l’organisation scientifique
du travail enapiculture
sont peu nombreux
quoique
cette branche del’agriculture
soitsusceptible
d’offrir un
large champ
d’activités auxspécialistes;
eneffet,
les méthodes de travailapicoles
sont, au moins enAllemagne, susceptibles
d’une nette amélio-ration.
Parmi les
quelques
auteursqui
se sont efforcésjusqu’ici
de faire uneanalyse
du travailapicole, je
voudrais citer PIEL-DESRUISSEAUXqui
a étudiéle processus d’extraction du miel et
comparé
différentespossibilités
d’utilisa-tion des machines et du
personnel,
ainsi que KASSPARIANqui
a faitl’analyse
dela méthode de conduite des ruches de Hohenheim et
qui
a utilisé latechnique
d’ordonnancement et établi des
plans
de travail pourpetite
et moyenneexploi-
tations.
Mes recherches ont été conduites
également
pour unepart importante
à l’aide de la
technique d’ordonnancement;
elles ne concernent pas unepetite
ou une moyenne
exploitation
maisl’entreprise professionnelle
de la firme Mncm.OBJECTIFS ET MÉTHODES
Les
objectifs
des recherches étaient :égalisation
descharges
detravail,
abaissement de laquantité
de travailrequise
etaugmentation
duproduit
dans*Traduction J. LOUVEAUX.
H. FORSTER
les
exploitations apicoles professionnelles
et, enparticulier,
dans celle de la firme Macm à Illertissen en Bavière. Pour atteindre cesobjectifs j’ai
toutd’abord étudié la situation effective de
l’exploitation
dupoint
de vue del’organisation
et destechniques
de travail etj’ai essayé,
à l’aide de latechnique
d’ordonnancement,
d’obtenir uneégalisation
descharges
de travail.Ensuite,
despropositions
d’amélioration ont été élaborées et, sur cettebase, quatre
modesd’exploitation
nouveaux ont étédéveloppés.
Étude
de la situationeffective
del’exploitation
du
point
de vue del’organisation
et destechniques
de travailAu moment où les recherches ont été faites il y avait sur
l’exploitation
6apiculteurs
et 2apprentis occupés
àplein temps.
Pour les «greffages
» de larveset pour l’extraction du miel on
dispose
selon les besoins du moment de 1 à 4 autres ouvriers àplein temps
ou àmi-temps.
On travaille avec des ruches du modèle ZANDER à 9 cadres. Un second corps de ruche est utilisé commehausse. Comme
appareillage
ondispose
de deux extracteursélectriques
à 6cadres
réversibles,
d’une étuve pour le couvain et d’un véhicule.On effectue 3 à 5 transhumances avec les 1 000 colonies de
production.
En été elles sont
groupées
par 48 et en hiver elles sont rassemblées dans degrands
ruchersprès
d’Illertissen. Les colonies sont visitées 11 fois defaçon
intensive. On
pratique
le contrôle del’essaimage, principalement
pardéplace-
ment des cadres de
couvain,
parchangement
des reines tous les deux ans et par formation d’essaims artificiels.D’autre
part,
on élève environ 5 000 reines en troisséries,
aussi bien pour les besoins internes que pour la vente. Comme colonies éleveuses on utilise environ 145 colonies d’abeilles desbruyères.
Les2 !5
desjeunes
reines sontamenées dans des nuclei à un cadre vers des stations de fécondation
spéciales.
Les
3 !5
sont vendues comme reinesvierges.
Au cours des années 1967 et 1968
j’ai
étudié les travauxqui
doiventêtre faits à terme, c’est-à-dire ceux
qui
nepeuvent
être effectués quependant l’été,
selon lesjours
ducalendrier,
selon la nature du travail et selon lesproduits.
L’étude selon les
jours
du calendrier met en évidence une fortepointe
de travailen
mai, juin
etjuillet
et une autre,plus faible,
à la fin d’août et au début deseptembre.
L’étude selon la nature du travail montre que les travaux lesplus importants
sont lesvisites,
les transhumances et les extractions de mielqui,
dece
fait, justifient particulièrement
une rationalisation. L’étude selon lesproduits
des travaux
qui
doivent être faits à terme montrequ’il
faut par an, 16 minutespour 1
kg
de miel etrespectivement
5 heures 17 minutes et30,3
minutes pourune colonie et pour une reine féconde.
Un chiffre intéressant
apparaît lorsqu’on
confronte le nombre d’heures de travailexigées
au revenu enDM;
le revenu — miel et reines - par heure de travail a été en moyenne de15,01
DM en 1967 et 1968.Utilisation de la
technique
d’ordonnancement pourl’égalisation
descharges
de travailLa situation effective
ayant
été déterminée onprocéda
sur elle à desrecherches. On utilisa tout d’abord la
technique
d’ordonnancement avec pourobjectif l’égalisation
descharges
de travail c’est-à-dire ledéplacement
despoin-
tes de travail vers les creux. Un
plan
d’ordonnancement est uneespèce parti-
culière de
planning
à l’aideduquel
on peut, entre autre, déterminer de combienest la marge de
temps
pour un travail.J’ai
établi unplan
d’ordonnancement pour le semestre d’été etj’ai essayé
au moyen d’un tableau deplanning
dedécaler les travaux dans le cadre de la marge de
temps
de telle sorte que lespointes
de travail et les creuxs’égalisent plus
ou moins. Le nombre des heuressupplémentaires
n’a pu toutefois être abaissé que de 17%.
Ceci m’amena àpenser
qu’il
fallaitélargir
la marge detemps
en modifiant la conduite de l’ex-ploitation
et obtenir de cettefaçon
uneplus
forteégalisation.
Pour celaégale-
ment la
technique
d’ordonnancement est un moyenapproprié
car dans leplan
d’ordonnancement on
peut
voir clairement lesdépendances qui
limitent les marges detemps
et parconséquent
lespossibilités
dedécalage
des activités.L’élevage
desreines,
le nourrissementd’hivernage
et la transhumance deretour à l’automne
apparaissent
commeparticulièrement
intéressants pour ledécalage;
parexemple,
en avançant lesélevages
de reines onpourrait
contri-buer à faire
disparaître
lespointes
de travail estivales et à combler les creux duprintemps. Cependant,
dans la formeactuelle,
il n’est paspossible
d’avancerles
élevages
de reines car au moment des «greffages
o de larves il est nécessaire de connaître les colonies raceuses cequi signifie qu’il
faut que le travail de contrôle de la sélection soit achevé. Onpourrait
faire laproposition
de modifi-cation suivante : si on n’utilise pour la
première
séried’élevage
que les colonies lesplus âgées qui
ontdéjà
été contrôlées l’annéeprécédente,
onpeut
alorsavancer
l’élevage
sous la forme d’unepré-série jusqu’à
l’obstacle suivant - la date laplus précoce
de maturité des mâles -sqit
d’environ 17jours.
En ce
qui
concerne le nourrissementd’automne,
il est effectué au rucherd’hivernage
et constitue de ce fait l’obstacle décisif au recul de la transhumance de retourqui
lui-même conditionne l’étalement des tâches. Onpeut
faire laproposition
suivante : si aussitôtaprès
l’enlèvement des hausses et avant latranshumance,
on nourrit en utilisant des nourrisseurs degrande capacité
detelle sorte
qu’on
ne soit pasobligé d’opérer en plusieurs fois,
la transhumance de
retour devient
indépendante
du nourrissement d’automne etplus
librementdisponible.
Développement,
calcul etreprésentation
de 4 nouveaux modes de conduite Sur la base des donnéesacquises
par les recherchesj’ai développé 4
nouveaux modes de conduite avec pour
préoccupation
dominante de réaliserune
technique
de conduite des ruches aussi extensive quepossible,
c’est-à-direexigeant
moins detemps.
Dans cetesprit j’ai pris particulièrement
en considé-ration les trois faits suivants : 1° les colonies
qui
ont une reine d’un an essaiment rarement; 2° les coloniesqui
ont assez deplace
pour le couvain et le miel essai-ment moins que les colonies
qui
sont àl’étroit;
3° les colonies de force moyenne essaiment moins que les faibles et les très fortes.Compte
tenu de cesfaits,
onpourrait
réduire le nombre des visites sans que lespertes
d’essaims soientplus grandes
et se limiter au cours des différentes visites auxprélèvements
de miel et aux nourrissements. Ceci futdéjà
enpartie
réalisé dans un
premier projet.
1. Mode
d’exploitation
intensive-extensivecombinée,
selon unprojet
de HansSchlüter
Jr.
La différence fondamentale par
rapport
aux modesd’exploitation
utilisésjusqu’ici
est que pour un effectifégal
de 240 colonies on travaille defaçon plus
extensive que
jusqu’à présent.
La conduite estplus
extensive en ce sens que le nombre des visites estplus
faible(les
visites2, 4, 5,
7 et 8 sontsupprimées)
et que lestemps
de travail sur les colonies sont enpartie raccourcis; cependant
cestemps
sont, enpartie, plus longs.
Engénéral
on se contente de nourrir ou onrécolte du miel. Le
changement
de reine continue à seproduire
pour toutes lescolonies selon un
cycle
de 2 ans cequi
fait que les colonies conduites defaçon
extensive ont des reines
qui
n’ontqu’un
an.La formation d’essaims artificiels est limitée avec les colonies conduites de
façon
extensive car elles sont en été sur 3 corps et en hiver sur 2 corps avec 15 cadres. L’installation des 240 colonies conduites defaçon
extensive ne se faitplus
par groupes de 48 mais seulement de 30 àchaque emplacement
de transhu-mance. Ainsi le nombre de ces
emplacements
estaugmenté
de 3.La
répartition
descharges
de travail neprésente
aucune amélioration et, la somme detravail, qu’une
amélioration faible parrapport
aux méthodes habi- tuelles. On n’a pu calculerqu’une
diminution de 71 heuressupplémentaires.
Celles-ci
passent
de 880 à 809.(Les
heuressupplémentaires.
concernent les 6 ouvriers faisant chacun 40 heures normales parsemaine.)
Par
colonie,
le travailqui
doit être fait à terme est de 5 heures et 14 minutes contre 5 heures et 17 minutes pour les méthodes de conduite habituelles. Laquantité
de travail par reine resteinchangée.
Une
augmentation
du rendement en mielpeut
intervenir d’unepart
du faitqu’il
y a moins de colonies paremplacement
et, d’autrepart,
du faitqu’on
a des colonies
plus
fortes(colonies
sur 3corps).
On calcule par heure de travailun revenu de
15,10
DM contre15,01
DMpar les
méthodes habituelles.L’expérience
réalisée en 1968 d’un travail extensif sur 16 colonies à 3 corpsa donné pour ces 16 colonies un rendement moyen de 53
kg.
Le rendement moyen des colonies à 2 corps conduites de manière intensive a été pour les mêmesemplacements
de transhumance de 32kg.
Pour éviter toute confusion
signalons
que l’onqualifie
d’extensive la méthodequi
consiste à limiter lesopérations
de contrôle del’essaimage qui exigent beaucoup
detemps.
Les nourrissements decompensation
et les nourris-sements
spéculatifs
continuent à êtrepratiqués.
C’estpourquoi
despertes
de rendement nepourraient provenir
que de laperte
d’essaims naturels. Des 16 colonies travaillées defaçon extensive,
aucune n’aessaimé,
à ma connais-sance. Seule une colonie a été
perdue;
elle est devenue bourdonneuse. Laperte
d’une colonie entrejuillet
et octobre sur 16 colonies se tient dans les mêmes limites que pour les colonies conduites defaçon
intensive. Dans la mêmepériode
une colonie sur 20 a été dissoute
parmi
cellesqui
ont été conduites defaçon
intensive. Il est vrai que les colonies conduites de
façon
extensive avaient toutesdes reines d’un an.
Cette méthode de conduite intensive-extensive combinée a été mise en
application
en 1970 sous une formequelque
peu différente. On a installé 200 colonies avec des reines d’un an de race pured’élevage
selon la manière habi- tuelle par groupes de 48 à 50 unités. Pour contrôlerl’essaimage
on s’est contentéde mettre début mai à mi-mai un 3e corps de ruche sous la
grille
à reine entrele nid à couvain et le
magasin
à miel. Ces coloniespermettaient
pour lapremière
fois l’utilisation de la
pleine
miellée depissenlit
dansl’Allgâu,
sansessaimage
artificiel. On s’est limité dans les travaux à
quelques sondages
et à l’enlèvement du miel. Finjuillet
début août on a fait une transhumance sur une miellée desapin
relativement courte. Ce futmalgré
tout une réussite totale. On a ainsi ànouveau fait la preuve que des colonies de force convenable sont aussi
capables
en un
temps
relativement court de donner lesplus
fortes récoltes.On
peut
encoreajouter
quegrâce
àl’agrandissement généreux
de laruche au bon moment on
peut
renoncer à un contrôlerégulier lorsque
lematériel est
impeccable
dupoint
de vue racial etlorsque
les reines sontjeunes.
Pour le cas où l’on se déciderait à ne
plus
utiliserqu’une
conduite extensive des ruches on adéveloppé,
calculé etreprésenté graphiquement
une méthodede conduite
purement
extensive avec environ 1 000 ruches et 3 séries d’éle- vages.2. Méthode
d’exploitation
extensive avec environ 1 000 ruches et 3 sériesd’élevage
La
caractéristique
de cette méthode consiste dans le fait que, sans modifier l’effectif descolonies,
toutes les colonies deproduction
sont conduites defaçon plus
extensive quejusqu’ici.
Par méthodeplus
extensive il fautcomprendre
ici que, comme dans la méthode combinée
intensive-extensive,
on effectue moins de visites(les
visites2, 4, 5,
7 et 8 sontsupprimées)
et que lestemps
de travail surchaque
colonie sont enpartie
raccourcis et enpartie rallongés.
Lerallongement
destemps
de travailprovient
d’une visite d’étéunique
maisapprofondie
au cours delaquelle
onprocède
à la confection d’un nombre un peuplus
réduit d’essaims artificiels et auremplacement
de toutes les reines des colonies deproduction
selon uncycle
d’un an.Par
ailleurs,
lapériode pendant laquelle
les colonies sont resserrées dureplus longtemps
du fait quel’opération
de réduction del’espace disponible
est
conduite,
elleaussi, plus
à fond. Les colonies sont maintenues en été sur3 corps et 27
cadres,
en hiver sur deux corps et 15 cadres. L’installation des colonies deproduction
ne se faitplus
par groupes de 48 mais par groupes de 30 paremplacement
de transhumance. Le nombre de cesemplacements
se trouveainsi
augmenté
de 10. Les colonies sontgroupées
par 5 dans des habitacles résistant aux conditions hivernales sur dessupports
communs avec un espace d’unedemi-largeur
de ruche entre elles. Elles restent tout l’hiver à l’extérieur au rucherd’hivernage.
A côté des visites les
opérations
de transhumance et d’extraction sont lestravaux
qui
demandent leplus
detemps.
Pour arriver à une rationalisation aussipoussée
quepossible
on aétudié,
surtout sur cesopérations,
des amélio- rationstechniques.
On suppose que les hausses sontmanipulées
au moyen depalettes,
de chariotstransporteurs
depalettes,
detapis
roulants ou de rou-leaux,
que l’ondésopercule
au moyen de machines àdésoperculer,
que l’onextrait au moyen de 3 extracteurs radiaires de 50 cadres et que le miel est
envoyé
directement dans les maturateurs par destuyaux
à la sortie de l’extrac-teur.
Pour les transhumances on suppose
qu’on charge
les ruches 5 par 5avec leur
support
sur le camion au moyen d’unappareil
delevage hydraulique.
La
répartition
descharges
de travail etparticulièrement
le niveau dutravail
exigé présentent
uneimage
nettementplus
favorable. Au lieude,
res-pectivement
880 et809,
on descend à 343 heuressupplémentaires.
Le travail devant être exécuté à terme par colonie et par an n’est
plus
quede 3 heures et 38 minutes.
L’augmentation
du rendement sepoursuit
du fait que tous les ruchers de transhumance sontoccupés
par unplus petit
nombre de colonies et que tou-tes les ruches sont mises sur 3 corps. On arrive à
15,73
DM par heure de travail.Mais cette méthode de conduite des ruches ne constitue pas forcément un aboutissement. Par des mesures de rationalisation
supplémentaires
et enabandonnant
l’élevage
des reines l’effectif des coloniespourrait
être encorefortement
augmenté
ainsi que le montre le calcul d’une nouvelle méthode de conduite extensive.3. Méthode
d’exploitation
extensive avec environ 4 000 colonies sansélevage
dereines.
Dans cette méthode
d’exploitation
le programme deproduction
estmodifié de
façon
fondamentale. On ne conserve que les colonies deproduction
demiel. Les reines nécessaires ne sont pas élevées mais elles sont achetées à l’ex- térieur. Les essaims artificiels ne sont
produits
que pour la couverture des besoins del’exploitation
et non pas pour la vente. Les méthodes deproduction, qui
dans ce cas ne concernent que lemiel,
sont engrande partie
les mêmes que dans le cas d’uneexploitation
extensive de 1 000 ruches. La différence laplus importante provient
du faitqu’au
lieu de ramener les ruches à l’automne sur lesemplacements
d’hiver on les conduit auxemplacements
de transhumance deprintemps.
De cettefaçon
lapremière
transhumance deprintemps
devientsuperflue.
Les colonies hivernent auxemplacements
deprintemps
et non à lamaison.
Du fait de
l’hivernage
sur lesemplacements
deprintemps
les différences suivantes interviennent : les travaux deprintemps
de même que les nourris-sements d’automne n’ont
plus
lieu au rucher d’hiver mais auxemplacements
detranshumance. Pour les travaux de la fin de l’été et de l’automne on a admis
qu’à
l’enlèvement des hausses de miel les colonies viennentdéjà
à leuremplace-
ment
d’hivernage
etqu’on
yentreprend
le nourrissementd’automne,
celui-ciétant fait avec des nourrisseurs de
grande capacité qui
n’ont pas besoin d’êtrerechargés plusieurs
fois. L’enlèvement des nourrisseurs et la découverture des colonies doivent être réalisés en mêmetemps
au moment d’une visite de l’em-placement
de transhumance.La
charge
de travail est assez bienégalisée
en cequi
concerne la surveil- lance des colonies. Ce résultat a été obtenu pardécalage
et rationalisation d’activités demandantbeaucoup
de travail. Par contre les travaux d’extractionprovoquent
despointes
de travail sensibles. Alors que le nombre des heuressupplémentaires
sans extraction n’atteint que 244 il monte avec l’extraction à l’énorme valeur de 1 727 heures. L’utilisation de main-d’oeuvresupplémentaire
pour l’extraction
s’impose,
comme dans les autres cas.La
quantité
de travail nécessaire par colonie et par an a pu être encore abaissée à 2 heures et 29 minutes. En mettant en service un second véhicule utilitaire onpourrait
encore abaisser letemps
nécessaire poursoigner
les colo-nies. On ne ferait
plus
uneéquipe
de 6 hommes mais deuxéquipes
de 3 hommes.Par heure de travail le revenu atteint est de
42,63
DM.Afin de montrer une
exploitation qui pourrait
livrer les reines nécessaires àson fonctionnement on a calculé la
quantité
de travail intervenant dans uneméthode
d’exploitation
dont la dominante seraitl’élevage
des reines.4. Méthode
d’exploitation
orientée surl’élevage
avec environ 200 colonies deproduction
de race pure pour le choix des redroducteurs et 6 sériesd’élevages
avecenviron 310 colonies éleveuses.
Les colonies de
production
et les colonies éleveuses sont travaillées defaçon
intensive comme dans la méthode actuelle.L’élevage
des reines ne subitaucune transformation en ce
qui
concerne la division en sériesd’élevage
et laconduite des différentes séries. La différence essentielle réside : 1° dans une avance de
l’élevage
dereines,
2° dans un raccourcissement de
l’espace
de temps entre lespoints
dedépart
des différentesséries,
celui-ci étant ramené de 3 à 2 semaines et3° dans le doublement du nombre des séries
d’élevage qui
passe de 3 à 6.L’avance de
l’élevage
de reines est obtenu de la manière suivante : dans lapremière
série on utilise exclusivement des coloniesd’élevage qui
ontdéjà
étécontrôlées l’année
précédente
et, parailleurs,
on emmène les colonies éleveuses pour cette série dans la vallée du Rhin defaçon
àgarantir
undéveloppement rapide
des colonies et uneacceptation
de nombreuses cellulesroyales
dès lafin d’avril. De même on accélère le
développement
des mâles au moyen demesures
appropriées,
parexemple,
làaussi,
par une transhumance dans la vallée du Rhin. Parallèlement le contrôle de sélection pour la seconde série estavancé.
Les travaux allant de
l’orphelinage
des colonies éleveusesjusqu’à
la ventedes reines et au
nettoyage
des ruchettes de fécondation a étéplanifié
de tellesorte que les
opérations
serépètent
tous les 14jours
et, dans toute la mesure dupossible
le mêmejour
de la semaine.Ainsi,
au bout d’un certain temps lesouvriers savent ce
qu’ils
ont à fairechaque jour
sans avoir besoin de consulter leplan.
Autant quepossible
le mercredi est libre de travauxd’élevage
afin depouvoir régler
cejour
là l’essentiel desopérations
de conduite des ruches.La
charge
de travail est très favorable dans les mois dejuin
et dejuillet.
Les ouvriers sont presque
complètement
àjour
pour un nombre relativement faible d’heuressupplémentaires.
Iln’y
a en tout que 381 heuressupplémentaires.
Au cours des mois de mars,
avril, août, septembre
et octobre lacapacité
de tra-vail existante n’est utilisée en gros que pour un
tiers,
defaçon régulière,
pour les travaux devant être exécutés à terme.Par la diminution de l’effectif des colonies de
production jusqu’au
minimumindispensable
àl’élevage,
non seulement laplupart
despointes
de travail ontpu être éliminées mais encore la
quantité
de travail nécessaire a pu être dimi- nuée d’unefaçon générale.
Letemps
de travail devant être exécuté à termepour
produire
une reinevierge
destinée à la vente est de9,8
minutes contre10,9
minutes avec les méthodes utiliséesjusqu’ici.
Pour une reine féconde deconsommation le
temps
est de25,9
minutes contre30,3
par les méthodes habituelles.La
production
s’élèvegrâce
aux 3 sériessupplémentaires
avec chacune55 colonies éleveuses de 5 200 reines dans les conditions habituelles à environ 10 900 reines. Par heure de travail le revenu est de
14,76
DM(miel
etreines).
Une nouvelle
augmentation,
soit par élévation de laproduction
parsérie,
soit par
multiplication
des sériesd’élevage
au-delà de 6 - parexemple
enpassant
à une série par semaine - est rendueimpossible
avec les méthodes habituelles par le fait que lescapacités
de travail sont limitées. Il faudra s’adresser à des méthodesqui épargnent
letravail,
parexemple
la méthode du starter-finisseur. Ce dernierprocédé
ne pourra toutefois se révéler favorable que si l’on réussit à introduire sans grossespertes
dans les nuclei de fécondation les reinesvierges
écloses etmarquées.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Quelle
méthoded’exploitation
est finalement la meilleure ?La méthode extensive avec 4 000 colonies
représente
la meilleure méthoded’exploitation
si l’onprend
comme critères le revenu brut de42,63
DM par heure detravail,
les 2 heures et 29 minutes de travail devant être effectué à terme par colonie et par an et les 244 heuressupplémentaires,
noncompris
l’extraction. Cette méthode
d’exploitation
n’estcependant
pas réalisable à l’heure actuelle en raison despossibilités
limitées d’achats de reines. Pour lemoment il est donc nécessaire de continuer à
produire
du miel et à élever desreines.
La
comparaison
des différentescharges
de travail montre que, aussi bien la méthode extensive avec 4 000 colonies que la méthode orientée versl’élevage
ont des
exigences équilibrées.
Ce n’est pas le cas avec les deux autres méthodesqui
sont une combinaisond’élevage
de reines et deproduction
demiel,
activitésqui
sont rarement en harmonie. L’éleveur travaille selon unplan rigoureux
tandis que le
producteur
de miel doits’adapter
constamment aux conditionsatmosphériques
etprendre
sesdispositions
aujour
lejour.
Si on nedispose
pas deplusieurs
ouvriers l’une ou l’autre desproductions
estnégligée.
Cependant,
commeplusieurs
ouvriers sontdisponibles,
onpeut
serepré-
senter une méthode de conduite des ruches dans
laquelle l’apiculteur peut
profiter
desavantages
des deux méthodesspécialisées
et faire del’élevage
touten
produisant
du miel. Dans cette méthoded’exploitation l’élevage
de reines etla
production
de miel doivent êtreséparés,
aussi bien en cequi
concerne lepersonnel
que le matérield’exploitation.
Cetteséparation peut
se faire de lafaçon
suivante : unepartie
desouvriers,
parexemple deux, s’occupent exclusi-
vement des
élevages
dereines,
au moinspendant
la saisonprincipale,
l’autre par-tie,
parexemple
4ouvriers, s’occupent
des ruches. Laséparation
despersonnels
est
importante
car ellepermet
à chacun de se concentrer sur une tâche sans êtredérangé;
elle permet en outre de réaliser uneproduction
de masse ou une fabri- cation à la chaînelesquelles exigent
une fortespécialisation,
de la concentra-tion et une exécution à l’abri des
dérangements.
Pour
celà,
en cequi
concerne laproduction
dumiel,
il convient de donneraux travaux d’été une forme
plus
extensive defaçon
à éliminer lespointes
detravail estivales et à obtenir un niveau de
charge qui corresponde
à celui duprintemps
et de l’automne. Enbloquant
ou en réduisant les colonies il devientpossible
d’utiliserrégulièrement
lacapacité
de travail existante defaçon
com-plète.
L’élevage
des reines devrait se faire defaçon continue,
selon leprincipe
de la fabrication à la
chaîne,
defaçon
àrépartir régulièrement
le travail des ouvrierschargés
de cetélevage.
Celasignifie qu’on
ne devraitplus
travaillersur un nombre réduit de
grandes
séries mais au contraire en fairebeaucoup
deplus petites,
sipossible
avec la méthode dustarter-finisseur,
avec unecharge
de travail
plus régulière.
Reçu pour publication en novembre 1973.
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