C. Métropole et colonies
1) L’expansion coloniale française à la fin du XIX° siècle
Extraits du discours de Jules Ferry le 28 juillet 1885 à l’Assemblée NaConale défendant une augmentaCon de crédits pour l’expédiCon de conquête de Madagascar
Pour lire le discours avec les contradic0ons des députés opposants voir :
h5p://www2.assemblee-na0onale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-discours-parlementaires/jules-ferry-28-juillet-1885
« Messieurs, je suis confus de faire un appel aussi prolongé à l'a5en0on bienveillante de la Chambre, mais je ne crois pas remplir à ce5e tribune une tâche inu0le. Elle est laborieuse pour moi comme pour vous, mais il y a, je crois, quelque intérêt à résumer et à condenser, sous forme d'arguments, les principes, les mobiles, les intérêts divers qui jus0fient la poli0que d'expansion coloniale, bien entendu, sage, modérée et ne perdant jamais de vue les grands intérêts con0nentaux qui sont les premiers intérêts de ce pays.
Je disais, pour appuyer ce5e proposi0on, à savoir qu'en fait, comme on le dit, la poli0que d'expansion coloniale est un système poli0que et économique, je disais qu'on pouvait ra5acher ce système à trois ordres d'idées ; à des idées économiques, à des idées de civilisa0on de la plus haute portée et à des idées d'ordre poli0que et patrio0que.
Sur le terrain économique, je me suis permis de placer devant vous, en les appuyant de quelques chiffres, les considéra0ons qui jus0fient la poli0que d'expansion coloniale au point de vue de ce besoin de plus en plus impérieusement sen0 par les popula0ons industrielles de l'Europe et par0culièrement de notre riche et laborieux pays de France, le besoin de débouchés. […]
Messieurs, il y a un second point, un second ordre d'idées que je dois également aborder, le plus rapidement possible, croyez-le bien : c'est le côté humanitaire et civilisateur de la ques0on.
Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures...
(Rumeurs sur plusieurs bancs à l'extrême gauche.)
M. Jules Ferry. Est-ce que vous pouvez nier, est-ce que quelqu'un peut nier qu'il y a plus de jus0ce, plus d'ordre matériel et moral, plus d'équité, plus de vertus sociales dans l'Afrique du Nord depuis que la France a fait sa conquête ? Quand nous sommes allés à Alger pour détruire la piraterie, et assurer la liberté du commerce dans la Méditerranée, est-ce que nous faisions oeuvre de forbans, de conquérants, de dévastateurs ? Est-il possible de nier que, dans l'Inde, et malgré les épisodes douloureux qui se rencontrent dans l'histoire de ce5e conquête, il y a aujourd'hui infiniment plus de jus0ce, plus de lumière, d'ordre, de vertus publiques et privées depuis la conquête anglaise qu'auparavant ?
[...] le côté poli0que de la ques0on. [...]
Messieurs, dans l'Europe telle qu'elle est faite, dans ce5e concurrence de tant de rivaux que nous voyons grandir autour de nous, les uns par les
perfec0onnements militaires ou mari0mes, les autres par le développement prodigieux d'une popula0on incessamment croissante ; dans une Europe, ou plutôt dans un univers ainsi fait, la poli0que de recueillement ou d'absten0on, c'est tout simplement le grand chemin de la décadence !
[…] Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, en se tenant à l'écart de toutes les combinaisons européennes, en regardant comme un piège, comme une aventure, toute expansion vers l'Afrique ou vers l'Orient, vivre de ce5e sorte, pour une grande na0on, croyez-le bien, c'est abdiquer, et dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'est descendre du premier rang au troisième ou au quatrième. […]
Il faut que notre pays se me5e en mesure de faire ce que font tous les autres, et, puisque la poli0que d'expansion coloniale est le mobile général qui emporte à l'heure qu'il est toutes les puissances européennes, il faut qu'il en prenne son par0, […]
on ne pouvait pas proposer à la France un idéal poli0que conforme à celui de na0ons comme la libre Belgique et comme la Suisse républicaine, qu'il faut autre chose à la France : qu'elle ne peut pas être seulement un pays libre, qu'elle doit aussi être un grand pays exerçant sur les des0nées de l'Europe toute l'influence qui lui appar0ent, qu'elle doit répandre ce5e influence sur le monde, et porter partout où elle le peut sa langue, ses mœurs, son drapeau, ses armes, son génie… »
Pourquoi la Troisième République parBcipe-t-elle aux conquêtes coloniales ?
Organisa0on en binôme
Travail individuel
- B1 répond aux ques0ons suivantes
1) Présentez Jules Ferry. Quelle est sa fonc0on lorsqu’il prononce son discours ? 2) Quelle est la situa0on coloniale de la France en 1885 ?
3) Quels objec0fs Jules ferry poursuit-il en s’adressant à l’Assemblée na0onale ? - B2 répond à la ques0on suivante
4) Quels sont les trois arguments présentés par Jules Ferry pour jus0fier la poli0que coloniale de la France ?
Travail collec0f
- B1 et B2 construisent collec0vement une carte mentale répondant à la probléma0que
Texte « Discours de Jules Ferry à l’Assemblée na0onale le 28 juillet 1885 »
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2) La poliBque coloniale de la III° République
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