MÉTABOLISME DE L’ACIDE RIBONUCLÉIQUE
ET DES PROTÉINES DANS LES SPERMATOCYTES ET LES SPERMATIDES DU BÉLIER
(OVIS ARIES)
I.
—INCORPORATION
ET DEVENIR DE LA3 H-URIDINE
M. LOIR
Station de
Physiologie
de laReproduction,
Centre de
Recherches
deTours,
I.N. R. A.,
37 -Nouzilly
RÉSUMÉ
L’analyse quantitative d’autoradiogrammes
réalisés sur des coupes de matériel fixé par le Clarke ou par leBouin,
sur desempreintes
et sur des frottis despermatozoïdes,
2heures, 4 heures,
i, 3,
6, 5 ,
iet
26jours après injection
de3 H-uridine, a permis d’étudierles caractères
etles varia- tions de lasynthèse
de l’ARN dans lesspermatocytes
et lesspermatides
duBélier,
ainsi que son devenir.L’ARN
produit
par lesspermatocytes
est essentiellementautosomal,
celuisynthétisé
auniveau des nucléoles et éventuellement des chromosomes sexuels étant
quantitativement négli- geable.
La
synthèse
d’ARN parchaque génome haploïde, après
êtrepassée
par un maximum au cours du stadepréleptotène,
est basse au début dela prophase méiotique.
Elle croît ensuiterégulièrement jusque
dans lesspermatides
rondes sans subir de variationbrusque après chaque
division
méiotique, puis
diminue pour s’annulerlorsque
les noyaux commencent àperdre
leurforme
sphérique.
Les vieillesspermatides n’incorporent pas
de 3H-uridine. Les divisions méio-tiques pourraient
être àl’origine
de la restriction de l’activitésynthétique
dela chromatine,
tandisqu’ultérieurement
c’est sa condensationqui
seraitresponsable
dublocage
total dugénome.
Selon le
type cellulaire
lesayant produits,
les ARNs de la méiose et de laspermiogenèse
secomportent
différemmentquant
à leurdurée
devie,
leur transfert dans lecytoplasme
et leur sensibilité auBouin.
22 heuresaprès synthèse,
laproportion
d’ARNdisparu
des noyaux est d’environ 20p. 100pour lesspermatocytes leptotènes-zygotènes
et de 80 p. ioo pour les sperma-tides rondes. La
proportion
d’ARN transféré dans lecytoplasme
étantplus
élevée pour ces cellules-là que pourcelles-ci,
ilapparaît
que l’ARN desspermatides
-synthétisé
engrande quantité
- estplus rapidement
détruit que celuiproduit
- en faiblequantité
- en début deprophase méiotique.
Enoutre, l’acido-solubilité
dupremier
estplus
élevée que celle du second.Seul l’ARN
synthétisé
aux stadesleptotène-zygotène persiste jusqu’à
la fin de laspermiogenèse,
soit 26
jours après
sasynthèse ;
il se rassemble alors dans lessphères chromatophiles
des corps résiduels. L’ARNproduit
par lesspermatides
rondes adisparu
15jours plus
tard. Le stadepachytène constitue
unephase
de transition.Les ARN
présents
dans les noyaux entrant en divisionpassent
dans lecytoplasme puis
reviennent dans les
noyaux-fils.
Leur forte affinité pour la chromatinequi
les aproduits prend
fin
rapidement lorsque
celle-ci secondense ;
ils sont alors transférés irréversiblement aucyto- plasme.
INTRODUCTION
I,’usage des techniques cytochimiques (DA OU ST et C LERMON T, 1 955 ) et autora- dio
g
raphiques (MONESI, 1964, ig65 ; UTAxoJI, zg66 ; I,AVArPA, 1969)
apermis d’étu-
dier la répartition de l’ARN, les fluctuations de
sasynthèse et
sondevenir dans les cellules germinales des Rongeurs. Les données obtenues sont, soit simplement appré- ciatives, soit semi-quantitatives. Quant à la nature et à la fonction des ARN’s de la spermatogenèse, elles n’ont été étudiées que chez le Hamster et uniquement pour les spermatocytes pachytènes (MuRAMATSU et al., i 9 68).
Avant d’aborder l’étude qualitative des ARN’s de la méiose et de la spermio- genèse chez
unmammifère
autrequ’un rongeur : le Bélier,
nous avonstenté de
con-naître
avecprécision les variations quantitatives de la synthèse ribonucléique et
le devenir des ARN’s synthétisés par les spermatocytes et les spermatides. Pour cela
nous avons
fait appel à la technique de l’autoradiographie quantitative utilisant
la 3 H-5 uridine
commeprécurseur marqué.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
A. - Animaux et traitements
10béliers de race Ile-de-France
âgés
de 18 moisà
¢ ans ont été utilisés au cours de la saison sexuelle(septembre-décembre).
Les
injections
et les castrations ont été faites sous anesthésiegénérale
àl’Ercylène.
Lepré-
curseur, en solution dans 2,5 ml de sérum
physiologique,
a étéinjecté
dans l’artèretesticulaire,
en 5 mn, selon HocHEREAU et al.
( 1 96 4 ),
à des doses de 2 à 4¡ L Ci
par gramme de testicule.Les castrations ont été effectuées aux
temps
suivants : 2heures,
¢heures,
1, 3,6, g,
15 et 26
jours après injection.
Pour les trois dernierstemps
nous avonsfait,
en sus des fixations defragments testiculaires,
des frottis despermatozoïdes
des différentesrégions
del’épididyme (tête,
corps,queue) ;
ils ont été fixés par les vapeurs de formolpendant
15 minutes.B. - Précurseur
marqué
Nous avons utilisé la
3 H- 5 -Uridine (C. E.
A.France ;
activitéspécifique :
19Ci/mM).
Ceprécurseur permet
un marquagespécifique
de l’ARN desspermatocytes méiotiques
et des sperma-tides ;
le traitement à la RNase ou à l’acideperchlorique supprime,
eneffet,
la totalité du marquage de ces cellules 2 ou 4 heuresaprès injection.
Dans lesspermatocytes préleptotènes,
2heuresaprès injection, 6 5
p. 100 seulement du marquage nucléaire est RNase ― et acideperchlorique
-sensible. La fraction restante
peut
êtresupprimée
par la DNase ; ellereprésente
uneproportion
du marquage total
beaucoup plus
élevée que celle observéegénéralement
dans les cellules soma-tiques (C OMINGS , 19 66 ;
SIRLIN etL OE NING, 19 68 ;
SCHAER etal., 19 6 9 )
mais elle estproche
decelle observée pour les
spermatogonies B 2
et lesspermatocytes préleptotènes
chez le Taureau(H OCHEREAU - DE -R EVIERS
, 1970 ).
Lapossibilité
d’unelégère
contamination par 1’3H-6-uridinene
peut expliquer
cette observation. Le processus parlequel
l’uridine est convertie enprécurseur
de l’ADN sans
perte
de son3 H- 5 -C (C OMINGS , 19 66),
doit êtreparticulièrement important
dansces cellules
germinales,
au moins chez les bovidés.Nous
ignorons
comment varie au cours de lapériode post injection
ladisponibilité
dupré-
curseur pour les cellules
considérées.
Nous ne savons donc pas dansquelle
mesure l’intervalle de 2heuresaprès injection peut
être assimilé à unsimple « pulse
».Néanmoins,
dans les cellulesgerminales
du Hamster(M URAMATSU
etal:, 19 68)
ainsi que dans différents organes de laSouris, l’incorporation
de la 3H-uridine(S CHAER
etal., ig6g) continue 2 heures après que le précurseur ait
été
administré. Ainsi,
il est vraisemblable que chez le Bélier la localisation du marquage observé2heures
après injection
diffère peu des sites desynthèse
del’ARN
et que ses variationsquanti-
tatives reflètent celles de la
synthèse ribonucléique.
C. -
Préparation
desauto y adiog y ammes
Des
fragments
de testicule ont étéfixés,
soit dans le Clarke( 3 h),
soit dans le Bouin Hollande( 3
j).
La fixation par le Bouin entraîne une réduction du volumedes
blocsde 45
p. 100(A TTAL
etC
OUROT
, 19 6 3 )
tandis que celleproduite
par le Clarke est seulement de 26 p. 100.Après
les deuxfixations, les
volumes nucléaires(fig. I )
sontidentiques
pour lesjeunes spermatocytes ;
ils diffèrent ensuiteprogressivement.
Lesdeux
fixateursayant
un effet contractant sur lestissus,
il est vrai-semblable qu’ils agissent
de même sur les noyaux et que les différences de volumeproviennent
du fait que le Bouin les contracte
plus
que le Clarke.Tous les ARNs
(sauf,
sansdoute,
les ARNssolubles)
sontpréservés après
fixation par le Clarke(L EBLOND
etal., I9 6 3 ;
SIRLIN etL OENING , 19 68)
tandis que leBouin, qui
contient de l’acidepicrique
concentré et a unpH
de 3,5, solubilise unepartie
des acidesnucléiques
des tissus(S
CHNEIDER
etM AURER , 19 63).
Après
inclusion dans laparaffine,
les coupes ont été faites à 4V.Nous
avons aussi réalisé desempreintes testiculaires ;
elles ont été fixées par le Clarkependant
l heure.Des
digestions
ontété effectuées, uniquement
sur des coupes de matériel fixé par le Clarke.L’ARN a été
supprimé,
soit par un traitement à la RNase(Worthington Corp. Cryst.)
à 0,1 p. Ioo dans l’eau distillée àpH 6, 5
à40 0 C pendant 4 heures,
soit par l’acideperchlorique
à Io p. 100à 20°C
pendant
le mêmetemps.
L’ADN a étésupprimé
par un traitement à la DNase(Worthington Corp. Cryst.)
à 0,01 p. 100dans untampon
Sôrensen àpH
avec o,2 mM deMg C’ 21
à37 °C pendant
24 heures.Toutes
les
lames ontété passées
dans le TCA à 5 p. 100à4 °C pendant
5 minutes et lavées2 heures à l’eau courante. Nous avons utilisé l’émulsion Ilford
K 5 , posée
selon ROGERS( 19 6 7 ).
Les
autoradiogrammes
ont été stockés à l’obscurité à4 0 C pendant
4o à 100jours,
enprésence d’actigel.
Ils ont étédéveloppés
avec le révélateur KodakD 19
et colorésaprès fixage
par l’héma-toxyline
d’Ehrlich.D. -
Analyse quantitative
desauto y adiog y ammes
I
.
Ma y quage
nucléaire desspermatocytes et
desspermatides
rondes.Sauf dans
quelques
cas où lesgrains d’argent
ont étécomptés visuellement,
lescomptages
ont été faits avec un MPV Leitz. Ce
microphotomètre
à fond noir mesure laquantité
de lumièreréfléchie par les
grains d’argent présents
sur une surface de coupe, déterminée par lediaphragme
de mesure de forme circulaire et de diamètre variable. Il y a une bonne corrélation entre les nombres de
grains
et les valeurs fournies par le MPV(ROGE RS , 19 6 1 ; H OCHEREAU - DE -R EVIERS ,
1970
).
Certainscomptages
ont été faits par les deuxméthodes ;
la similitudedes
résultats con- firme leuréquivalence.
Lescomptages
ont étécorrigés
pour le bruit de fond déterminé par lamesure du nombre de
grains présents
dans des zones sans tissu et àproximité
des cellulesmesurées.
Les noyaux des
spermatocytes
et desspermatides
rondes étantgénéralement sphériques,
leurs sections sont
régulièrement circulaires ;
lescomptages
sont faits sur la surface entière desgrandes sections,
l’ouverture dudiaphragme
de mesureétant ajustée
àchaque
section mesurée.Les valeurs ainsi obtenues
représentent
le marquagepar
section nucléaire moyenne.Il n’a pas été fait de corrections pour
l’auto-absorption.
Les variations de la masse de matière sèche par unité de surface ne sont pas connues, mais il est vraisemblable que, dans lesspermato- cytes
et lesspermatides rondes,
elles ne sont pas trèsimportantes
etqu’elles
sont de toutefaçon progressives,
de sorte que l’erreur que nous faisons en assimilant des variations de marquage à des variations dequantité
deprécurseur
doit être faible.Les nombres de
grains
par sectionnucléaire
moyenne ne constituent pas des données direc- tement utilisables. Pourpermettre
descomparaisons
entre les différentstypes nucléaires,
cesvaleurs ont été
rapportées
à l’unité de surface(densité de
marquagenucléaire). Cependant, lorsque
la taille des noyaux
varie,
l’unité de surface necorrespond
pas à unequantité
constante de chro-matine. Nous avons tenté de
rapporter
lesvaleurs
de marquage à une entitébiologique
constante : legénome haploïde.
Le marquage par section nucléaire estproportionnel
à la radioactivité d’unefraction de noyau dont le volume est
égal
à la surface S de lasection, multipliée
par uneépaisseur grossièrement identique
pour tous les noyaux.Lorsque
la taille des noyauxchange,
ce volume variecomme Sl tandis que le volume nucléaire varie comme S3ia. La radioactivité du noyau entier est donc
égale,
en valeursrelatives,
aux valeurs de marquage par section nucléaire moyenne, multi-pliées
par S( 3 / 2 - 1 )
soit Sl/2. Pour établir la courbe de variation de la yadioactivité dugénome hap- loide,
les nombres obtenus pour le noyau entier sont divisésrespectivement
par4 et
2 pour lesspermatocytes
1 et lesspermatocytes
II. Cette courbe diffère de celle de la densité de marquageuniquement
par des différencesd’amplitude plus importantes
dues au fait que la densité de mar-quage varie comme S-3/2.
2
.
Marquage
nucléaire des vieillesspermatides
Les mesures ont été faites avec le MPV Leitz non sur le noyau entier dont le
profil
n’est pas circulaire mais sur une aire circulaire de surface constante(bouchon)
et les valeurs de marquage ont étérapportées
à l’unité de surface(densité
de marquagenucléaire).
Pour les dernières sperma- tides rondes(S 8b ),
nous avonsprocédé également
de cettefaçon
pour nous assurer de l’identité des valeurs de densité de marquage obtenues avec les deux méthodes.3
.
Marquage cytoplasmique
desspermatocytes
et desspermatides
rondesSi les mesures du marquage nucléaire n’offrent pas de
difficulté du fait que les limites des noyaux
sont bien
visibles,
il n’en est pas de même pour le marquagecytoplasmique,
les limites des cellulesgerminales
et des cellules de Sertoli étant peu visibles.Les cellules
considérées, approximativement sphériques, ayant
leurs noyauxgénéralement
au
centre,
nous avons mesuré le marquage sur une couronne circulaire decytoplasme,
delargeur égale
audemi-rayon
nucléaire etconcentrique
àchaque
noyau mesuré. Nous avonsrapporté
lesvaleurs obtenues à l’unité de surface
(densité
de marquagecytoplasmique).
Les observations quenous avons pu faire
lorsque
les limites cellulaires étaient discernables ainsi que lesimages
obtenuesen
microscopie électronique
confirmentqu’en procédant
de cettefaçon
les valeurs obtenues sont peu influencées par lecytoplasme
des cellules de Sertoli ou des autres cellulesgerminales.
Cetteméthode
permet
de comparer les densités de marquagecytoplasmique
des différentstypes
cellu-laires entre elles et avec les densités de marquage nucléaire. Le fait
que le rapport nucléocytoplas- mique
ne varie pas defaçon significative
dans les cellules considéréespermet
d’assimiler les rap-ports
densité de marquagecytoplasmique/densité
de marquage nucléaire à desrapports
dequanti-
tés de
précurseur présent
dans ces deuxcompartiments
cellulaires.4
.
Marquage cytoplasmique
des vieillesspermatides
Nous avons mesuré le marquage sur une zone
circulaire,
de surfaceconstante,
ducytoplasme post
nucléaire etrapporté
les valeurs obtenues à l’unité de surface. Pour lesspermatides S8 b ,
nous avons utilisé cette méthode en mêmetemps
que celleappliquée
pour lesspermatides
rondes pour vérifier la concordance des valeurs obtenues dans les deux cas.Nous
ignorons
comment varie le volumecytoplasmique
des vieillesspermatides
chez le Bélier.Chez le Rat
(RO O SEN-RuNGE,
i955 ; PALKOVITSet al., i 9 66), il diminue progressivement après que
le noyau ait fini de se condenser. Il est
possible qu’il
évolue de même chez le Bélier.Quoi qu’il
en
soit,
ceproblème
n’entre pas enligne
decompte
pourl’interprétation
des résultats si nous com-parons les densités de marquage
cytoplasmique
de la mêmecatégorie
de vieillesspermatides
àdes
temps post injection
différents.E. -
Représentation
des courbes de marquageChez le
Bélier,
ORTAVANT(i 95 8)
a divisé lecycle
del’épithélium
séminifère en 8stades (tabl. 1);
il en a déterminé la durée ainsi que celle des stades de la
prophase méiotique.
A la suite d’observa-tions réalisées sur
squashs (LOIR, 1971 ),
nous avonsremplacé l’appellation
du stadediplotène
selon ORTAVANT par
pachytène
2, le stadepachytène
étantappelé pachytène
I. CLERMONT etL
EBLOND
( 1955 )
ont défini chez le Bélier 15 stades despermatides (tabl. i) ;
nous avons subdivisé le 8een8 a
et8 6 d’après
l’évolution dunucléoplasme.
Nous avons utilisé un
système
de doubleabscisse,
c’est-à-dire que nous avonsporté
le mar-quage en fonction simultanément des stades du
cycle de l’épithélium
séminifère(chiffres romains)
etdes stades cellulaires
(préleptotène... spermatides rondes...), l’importance
de chacun d’eux étantproportionnelle
à sa durée.Lorsque
l’intervallepost-injection
est court(deux
ouquatre heures),
les stades - du
cycle
de l’ES et cellulaires -auxquels
les cellulesmarquées
sont observées sontceux
auxquel
elles se trouvaient lors del’injection. Lorsque
l’intervalle devientplus long,
cecin’est
plus
vrai. Dans ce cas, il est nécessaire de faire la distinction entre le stadeauquel
les cellulessont parvenues
lors
de la castration et lestade auquel
elles se trouvaientlorsqu’elles
ontincorporé
le
précurseur injecté.
Lessynthèses
de molécules et leur devenir ultérieur étantdépendants
desphases
ducycle cellulaire,
nous avons choisid’indiquer
les stadesd’incorporation
par les stades cellulaires(leptotène, zygotène... spermatides rondes...)
et les stades atteints lors de l’observation par les stades del’épithélium
séminifère. Ledécalage
entre les deux échelles est déterminé par l’intervalle detemps séparant l’injection
de la castration.Les valeurs de marquage
portées
en ordonnéescorrespondent
- oudécoulent pour les
densitésde marquage et la radioactivité du
génome haploïde
- soit à des nombres degrains d’argent,
soit à des
quantités
de lumière réfléchie(MPV)
en unités arbitraires. Dans les deuxcas, les
nombresindiqués
n’ontqu’une signification
relative et nepermettent
pas descomparaisons
en valeur abso-lue,
soit entre deuxgraphiques différents,
soit sur un mêmegraphique
entre courbes pourlesquelles
il est
indiqué
des échelles d’ordonnées distinctes. Ceci parce quel’importance
du marquage d’unautoradiogramme dépend
entre autresparamètres :
- des variations individuelles entre les animaux
injectés,
- de la distribution non
homogène
etaléatoire
desprécurseurs
dans lestesticules,
- des traitements
autoradiographiques.
Pour éliminer l’influence de ces
facteurs,
il aurait fallu utiliser ungrand
nombred’animaux, prélever
etanalyser
un nombre élevé defragments
testiculaires et traiter simultanément tous lesautoradiogrammmes
des différentesexpériences ;
cequi
n’a pu être fait.RÉSULTATS
A. - 2 et 4 heures après injection
I
.
Localisation du marquage
Deux heures après injection, le marquage
estexclusivement nucléaire pour toutes
les catégories cellulaires, sauf celles
en coursde division. Les noyaux leptotènes et
zygotènes étant compacts,
surcoupes aussi bien que
surempreintes, la localisation
du marquage
nepeut pas
yêtre précisée. Dans les noyaux pachytènes dont les chro-
mosomes
sont bien individualisés, le marquage
està peu près exclusivement chromo- somal. Dans les spermatocytes II et les spermatides rondes, le marquage
estdisséminé
sur
le noyau mais les
massesd’hétérochromatine
ne sontpas marquées. Les cellules
en
division sont, soit marquées
surle cytoplasme ( I re division), soit
nonmarquées (
2
e division). Les spermatides dès qu’elles s’allongent
ne sontjamais marquées quel
que soit le temps d’exposition.
Sur coupes, la vésicule sexuelle
estgénéralement
nonmarquée. Sur empreintes,
il n’y
apas de grains d’argent
surla partie hétérochromatique mais il
y en a souventun ou
plusieurs à la périphérie
et surle
centreeuchromatique (88 noyaux pachytènes observés). Ces marquages, périphérique et central, sont plus intenses dans les noyaux
pachytènes
2que dans les noyaux pachytènes
i(tabl. 2 ). Ces observations
nepermet-
tent pas,
enl’absence de données complémentaires, de conclure à l’inactivité de la vésicule sexuelle,
commechez les Rongeurs (M ON ES I , ig65 ; UT AKOJI , 19 66 ; L AVA P P A, i
9 69).
Le marquage des nucléoles
estdifficile à détecter du fait de leur petite taille.
Cependant, il apparaît que dans les jeunes
noyauxpréleptotènes la densité de marquage
estlégèrement plus forte
surles nucléoles que
surle nucléoplasme
etque, ensuite, les nucléoles sont marqués légèrement
austade pachytène. Cette observation indique qu’ils
nesont pas totalement inactifs
comme ceuxdu Hamster (U TA K OJI , ig66 ;
M URAMATSU
et al., 19 68), mais qu’ils incorporent
unpeu d’uridine
comme ceuxde la Souris (S OLARI
etTRES, zg6 7 ). I,’ARN nucléolaire est quantitativement négligeable comparé à celui d’origine chromosomique.
Quatre heures après injection, le marquage des noyaux diffère peu de celui observé à
2heures. En outre, le cytoplasme est très légèrement marqué ; toutes les cellules
en coursde division
sontmarquées, principalement
surle cytoplasme.
2
.
Variaüon quantitative
Deux heures après injection (matériel fixé par le Clarke) (fig.
2,3
et4 ), l’incor- poration de 3 H-uridine dans l’ARN synthétisé par les génomes haploïdes passe par
un
maximum
au coursdu stade préleptotène, est faible
austade leptotène-zygotène
puis augmente rapidement et progressivement du stade pachytène
auxspermatides Sa.
Elle s’annule brièvement lors des divisions I et II. Ces deux courtes solutions de continuités mises à part, elle
nesubit pas de variations brusques à la fin de la méiose.
Autrement dit, les spermatocytes I
enfin de prophase incorporent 4 fois plus de
3
I-I-uridine que les très jeunes spermatides
etles spermatocytes II deux fois plus.
L’incorporation d’ B H-uridine diminue à partir des spermatides Sg,
endeux phases.
La première correspond
auxspermatides Sa Se dont l’allure interphasique du nucléoplasme
nevarie pas. La seconde, plus rapide,
concerneles spermatides S8e dont la chromatine
commenceà
secondenser. L’incorporation d’uridine est nulle dans les vieilles spermatides.
Les données obtenues
surle matériel fixé par le Bouin Hollande (fig. 4 ) diffèrent
du point de
vuequantitatif, mais l’allure du phénomène n’est pas modifiée. Il appa- raît que la proportion de 8 H-uridine incorporée dans de l’ARN dissous par le Bouin
dépend du type nucléaire ; elle est basse
audébut de la prophase, augmente réguliè-
rement
dans les noyaux pachytènes
et resteconstante dans les spermatides rondes.
La réduction relative du volume nucléaire après la fixation par le Bouin (fig. i) varie
de la même façon.
B.
-24 heures après injection (fig. 5)
La localisation intranucléaire du marquage
estidentique à celle observée
2et
4
heures après injection mais
sadistribution dans les cellules
etentre les différents
types cellulaires est très différente. En outre, les noyaux des spermatides 8 9 et S,.
sont marqués. Le pic de marquage nucléaire n’est plus dans les jeunes spermatides
rondes mais dans les spermatocytes pachytènes moyens. Le cytoplasme des différents types cellulaires
estbien marqué. Le rapport des densités de marquage cytoplasmique
et nucléaire varie dans les cellules considérées : il
estconstant pendant les stades lep-
totène et zygotène, diminue
austade pachytène et garde
unevaleur constante dans
les spermatides rondes. I,e marquage des spermatocytes
endivision
nediffère pas de celui observé 4 heures après injection.
Les données obtenues
surle matériel fixé par le Bouin
ne sontpas très différentes de celles obtenues après fixation par le Clarke surtout
en cequi
concerneles noyaux ; le marquage cytoplasmique
estrelativement plus bas.
Le traitement par la RNase entraîne l’absence totale de grains d’argent
sur toutesles catégories cellulaires sauf
surles noyaux des jeunes spermatocytes leptotènes dont
le marquage, résultant d’une incorporation
austade préleptotène,
estréduit seule-
mentde 4 o p. 100 , le marquage restant pouvant être supprimé par la DNase.
C.
-3 jours ap y ès injection (fig. 6)
Le front de marquage
sesitue dans les spermatides S is qui ont leur noyau
etleur cytoplasme marqués. Les spermatocytes ayant incorporé 1&dquo; , H-uridine
auxstades
leptotène
etzygotène
ont unmarquage cytoplasmique plus dense que leur marquage nucléaire tandis que les deux sont identiques pour les spermatocytes suivants
etles spermatides. Il n’y
a aucunmarquage sur
ces 2dernières catégories cellulaires après
traitement par la RNase. Pour les spermatocytes leptotène-zygotène (stade III), marqués
austade préleptotène, 8 2 p.
100du marquage nucléaire n’est pas supprimé
par la RNase mais peut être supprimé par la DNase.
Après fixation par le Bouin, les résultats
sontrigoureusement identiques ; les
courbes obtenues après les deux fixations
sontsuperposables.
D.
-6,5 jours après injection (fig. 7 )
Le front de marquage
sesitue dans les spermatides S ls du stade VI dont seul le cytoplasme est marqué. Le marquage nucléaire des spermatides s’annule plus tôt,
au
stade II. Les spermatocytes
enfin de prophase
ont unmarquage cytoplasmique
2
fois plus élevé que celui des noyaux. Les spermatocytes pachytènes du stade VI
ont un
fort marquage nucléaire
etcytoplasmique correspondant à
uneincorporation
au
stade préleptotène. Il n’a pas été fait de digestions enzymatiques. Les spermato-
zoïdes épididymaires
nesont pas marqués.
E.
-15 jours après injection (fig. 8)
I,es spermatides rondes ont
unedensité de marquage cytoplasmique double de
celle du marquage nucléaire. Dans les spermatides commençant à s’allonger (fin
stade
i etstade II), le marquage nucléaire s’annule brusquement tandis que le marquage
cytoplasmique augmente. Jusqu’au stade VII (S u ), les spermatides allongéesontleur cytoplasme marqué. Il n’y
apas de grains d’argent
surles corps résiduels
austade VIII. Les spermatocytes II
etles spermatides post-télophasiques
ont unfort marquage
nucléaire
etcytoplasmique résultant d’une incorporation
austade préleptotène. Il
n’a pas été fait de digestions enzymatiques. Les spermatozoïdes épididymaires
nesont
pas marqués.
F.
-26 jours après injection (fig. 9 )
Les spermatides allongées des stades IV, V
etdébut VI,
ont untrès fort marquage nucléaire insensible à la RNase
età l’acide perchlorique froid. Au stade V, l’ADN de
ces
spermatides devient progressivement résistant à la DNase ; cette enzyme supprime
ou
réduit le marquage des seuls noyaux
nontotalement réfractaires à
sonaction
(après DNase ils sont peu
oupas du
toutcolorés par l’hématoxyline d’$hrlich).
Les cytoplasmes des spermatides allongées
sontmarqués
et enparticulier les sphères chromatophiles,
ycompris celles
en coursde résorption dans l’épithélium
séminifère
austade I. Les spermatozoïdes épididymaires
ne sontpas marqués.
DISCUSSION
A.
-Aetivité synthétique des spermatocytes et des spermatides
Dans les spermatocytes, la synthèse ribonucléique varie
commechez les Ron- geurs (M ONESI , 19 6 4 , zg6 5 ; U T nxo J i, 19 66), jusqu’au stade pachytène. Ensuite, elle
diffère. Au lieu de diminuer progressivement jusqu’à la métaphase I
etd’être faible
ou
nulle dans les spermatocytes secondaires
etles spermatides, la production d’ARN
continue à croître jusqu’à la fin du stade pachytène, c’est-à-dire la fin de la prophase.
L’absence de variations brusques à la fin de la méiose, dans l’activité synthétique
des genomes haploïdes, mise
enévidence chez le Bélier, n’a pas été rapportée chez
les Rongeurs, du fait de l’absence d’observations quantitatives. Ce résultat confirme
l’indépendance, quant à l’aspect quantitatif, de la synthèse d’ARN par chaque génome haploïde dans les cellules polyploïdes ; elle
adéjà été mise
enévidence pour des cel- lules cultivées de Hamster (C RIPPA , 19 66)
etdes cellules d’embryon de Loche (K
A FI
ANI
etal., rg68).
Le parallèle existant dans les spermatocytes I
entrel’augmentation du volume
nucléaire
etcelle de l’incorporation de &dquo;H-uridine peut être rapproché d’observations
mettant
enévidence
unerelation
entrel’activation de la synthèse ribonucléique et
l’accroissement du volume du
noyau(H ARRIS , zg6 7 ; G URDON , ig68 ; G URDON
etW
OODI , AND
, ig68). Selon G URDON
etH ARRI S, l’augmentation du volume nucléaire
constitue
unprocessus de dérépression
nonspécifique. Dans les spermatides rondes, le volume nucléaire continue à croître. Pourtant, dès les spermatocytes II, l’incorpo-
ration de 8 H-uridine par chaque génome haploïde augmente moins rapidement qu’en
fin de prophase puis décroît
endeux temps. Il
estvraisemblable que les événements
responsables de la réduction de l’activité synthétique de la chromatine diffèrent
au coursdes deux. Le fait que
cesoit après les spermatocytes I que la production d’ARN
cesse
d’évoluer parallèlement à la variation du volume nucléaire, suggère que
ceuxagissant
enpremier peuvent être liés
auxdivisions méiotiques. En
cequi
concernela phase finale conduisant à la répression complète du génome, l’hypothèse proposée
par G LEDHILL
etal. ( 19 66) peut être reprise. Selon
cesauteurs, la diminution du
nom-bre des groupes DNP-P0 4 libres serait
enrelation
avecla condensation croissante de la chromatine des spermatides
età l’origine de l’arrêt de la synthèse de l’ARN.
Les observations effectuées chez la Souris (B R AC H ET
etH ULIN , 196 9 )
etle Taureau
(D AR z YN Kmw l
cz et al., 19 6 9 ) après incubation
avecl’actinomycine D marquée,
vont dans le même
sensque les données obtenues
avecla I I-I-uridine quant à l’arrêt de la transcription du génome
au coursde la spermiogenèse.
B.
-Devenir des ARN’s de la Prophase méiotique
et de la spe y miogenèse
Chez le Bélier, selon O R T AVAN T ( 195 8)
etH O C H !£ R E AU et al. (i 9 6q.), c’est
austade préleptotène que l’ADN
sereplique pour la dernière fois
au coursde la spermatoge- nèse. Le marquage RNase-résistant
etDNase-sensible de
cesnoyaux
2 ou4 heures après injection,
etdes noyaux de certains spermatocytes
oude certains spermatides
pour des temps post injection plus longs, correspond à
uneincorporation de la 3 H-
uridine dans l’ADN. I,a quantité de précurseur ainsi incorporé
nevarie plus ensuite
au cours
de l’évolution des spermatocytes et des spermatides. Elle constitue, de
cefait
unmarqueur qui permet,
outrede
testerque le déroulement temporel de la sper-
matogenèse n’est pas modifié par les injections de 3 H-uridine, de connaître approxi-
mativement quelle fraction d’ARN synthétisé
austade préleptotène reste dans les
noyaux
auxdifférents temps de castration et,
enconséquence, de connaître l’évolution dans le temps de la quantité d’ARN nucléaire des
autrestypes cellulaires.
La proportion d’ARN disparaissant des noyaux
au coursdes 3 jours suivant la synthèse (fig. 6) dépend du stade cellulaire. Notamment, 24 heures après, environ
8
0 p.
100de l’ARN des noyaux des spermatides
ontdisparu
contreenviron
20p.
100seulement pour les spermatocytes leptotènes et zygotènes. Au
coursdes
2eet3 e jours,
la diminution
estbeaucoup moins importante,
enparticulier pour les vieux sperma- tocytes
etles spermatides. La quantité d’ARN transféré
aucytoplasme 24 heures
et3 jours après
sasynthèse est proportionnellement beaucoup plus importante
endébut
de prophase méiotique qu’ensuite. Le passage d’ARN dans le cytoplasme n’explique
donc pas l’importante disparition d’ARN des noyaux des vieux spermatocytes et des spermatides, principalement
au coursdes premières 24 heures.
Dès 3 jours, l’ARN produit parles noyaux leptotènes et zygotènes est celui qui persiste dans les cellules (noyau
etcytoplasme)
enquantité la plus importante; il parvient dans les corps résiduels 2 6 jours après
sasynthèse. Au contaire, l’ARN pro- duit par les spermatides
atotalement disparu 15 jours plus tard.
Il apparaît donc que les ARN’s de la prophase méiotique et de la spermiogenèse
ont un
comportement variable quant à leur durée de vie, à leur tendance à passer dans le cytoplasme. Ceux synthétisés
engrande quantité par les spermatides rondes
se
comportent de façon identique quel que soit le stade. Ils
sontpour leur plus grande part métabolisés dans les 24 heures suivant leur apparition ;
ceuxrestant alors dispa-
raissent de
toutefaçon plus vite que
ceuxproduits par les spermatocytes ;
on enretrouve une
proportion relativement faible dans le cytoplasme. Ceux des stades lep-
totène
etzygotène
sontrès stables et passent dans le cytoplasme
enproportion rela-
tivement importante. Quant à
ceuxsynthétisés
au coursdu stade pachytène, ils
ont
uncomportement
nonhomogène du fait qu’ils correspondent à
unephase de transition
entreles
2précédentes. Chez le Hamster,
unefraction importante de l’ARN
testiculaire disparaît
au coursdes 1 8 heures suivant
sasynthèse (M URAMATSU
etal., i 9 68). Il apparaît ici que toutes les cellules germinales
neproduisent pas
cesARN’s
rapidement métabolisés
enquantité égale ; ils sont essentiellement présents dans les
vieux spermatocytes et dans les spermatides. Chez le Hamster, ils sont hétérogènes
et ont une
taille moléculaire élevée. Chez le Bélier, le fait :
-
que la quantité d’ARN nucléaire solubilisé par le Bouin
2heures après fixa- tion et la quantité d’ARN disparu des noyaux après 24 heures évoluent parallèlement,
-
que le marquage nucléaire soit moins sensible
auBouin à 24 heures qu’à
2
heures
etqu’il n’y soit plus du tout 3 jours après,
suggère qu’ils sont facilement dissous par l’acide picrique concentré ;
cecaractère,
comme
l’a proposé K ASTEN ( 19 65) pourrait refléter
unepetite taille moléculaire
etdans
ce casle fait que la sensibilité de l’ARN
auBouin change dans les spermato- cytes et les spermatides pourrait être lié à
uneévolution des types moléculaires pro- duits. Il peut aussi être
enrelation
avecd’autres facteurs tels qu’une réduction du couplage
avecdes protéines (GE USK E NS , i 9 6g). L’investigation de
cespoints appor- tera des informations
surles caractères et les fonctions des ARN’s de la fin de la sper-
matogenèse.
Des ARN’s
«rapidly labelled
»ont été trouvés dans des types cellulaires divers
(A TTARDI
et al., 19 66 ; S HEARER et M C C ARTHY , 19 6 7 ; B ILLING et al., 19 6 9 ; C HURCH
et M C C ARTHY , 1970 ). C’est dans le noyau qu’ils
sontmétabolisés. Il n’est pas possible
de dire actuellement où
sefait leur destruction dans les spermatocytes et les sperma- tides du Bélier.
C.
-Comportement de l’ARN nucléaire lors des divisions méiotiques Lorsque les spermatocytes entrent
endivision, l’ARN nucléaire passe très rapi-
dement dans le cytoplasme. Ce phénomène
estgénéral pour les cellules
entrant enméiose
ou enmitose. RA O et PRESCOTT (1970), NEY!AKH
etKOSTOMAROV (1971) et
N EYFAKH
et al. ( 1971 ) ont démontré que dans le
casde la mitose, cet ARN revient,
au
moins
enpartie, dans les noyaux fils. Chez le Bélier, quel que soit le temps post- injection ( 24 h à 6, 5 jours), les marquages nucléaires et cytoplasmiques
nesont pas différents de
cequ’ils pourraient être
enl’absence de divisions. Pour expliquer le marquage des noyaux post méiotiques, l’hypothèse d’une néosynthèse à partir de
nucléotides marqués persistant dans les cellules
estinvraisemblable pour des temps post injection si longs. Une
autrepossibilité serait que l’ARN dispersé dans le cyto- plasme
ysoit détruit
etque les nucléotides résultants soient utilisés pour
unenéosyn- thèse ;
ceprocessus entraînerait
unesolution de continuité du marquage des cellules
en
division ;
nousn’en
avonspas observé. Il est donc plausible que les ARN’s ayant quitté le noyau des cellules
endivision reviennent dans les noyaux fils. Ce retour
seferait dans les cellules
entélophase avancée qui à 4 h ont à la fois leur noyau
etleur
cytoplasme marqués. Cette observation
met enévidence la forte affinité des ARN’s pour la chromatine qui les
aproduits et établit que la mitose
etla méiose
nediffèrent pas quant
aucomportement de l’ARN présent dans les noyaux entrant
endivision.
D.
-Passage dans le cytoplasme des spermatides
en coursd’allongement
de l’ARN nucléaire
Lorsque le noyau des spermatides
commenceà s’allonger, l’ARN qu’il contient
passe dans le cytoplasme. Les spermatides du stade II
-qui
nesynthétisent pas
d’ARN ― sont les dernières dont le noyau
encontienne. L’hypothèse d’une impossibi-
lité de détecter ultérieurement la 3 H-uridine, éventuellement présente, du fait de l’auto-
absorption,
nepeut être
retenue au vudes résultats obtenus
avecles acides aminés tritiés (LOIR, 1972 ). L’évolution des marquages nucléaire
etcytoplasmique i 5 jours après injection suggère que le départ de l’ARN des noyaux des spermatides S s -S io
résulte d’un phénomène actif.
Reçu pour publication
enseptembre
1971.REMERCIEMENTS
Nous remercions le
professeur J.
BRACHET et le docteur B. L. GLEDHILL pour leurscritiques,
lors de la
préparation
du manuscrit.SUMMARY
PROTEIN AND RIBONUCLEIC ACID METABOLISM IN SPERMATOCYTES AND SPERMATIDS OF THE RAM
(OVIS ARIES).
I. - INCORPORATION AND FATE OF
3 H-URIDINR
Spermatozoa prints
and smears fixedby
Clarke or Bouin werequantitatively analyzed by autoradiograms
2hours,
4hours,
and 1, 3, 6, 5, 15. and 26days
after 3H-uridineinjection,
thusenabling
us tostudy
the characteristics and variations of RNAsynthesis
in ramspermatocytes
and
spermatids
as well as the fate of 3H-uridine.The RNA
produced by spermatocytes
ismainly autosomal,
thatsynthesized
in the nucleoli andpossibly
in the sex chromosomesbeing quantitatively insignificant.
RNA
synthesized by
eachhaploid
genome is low at thebeginning
of the meioticprophase
after
passing through
a maximumduring
thepreleptotene stage.
Then it increasesregularly
up to the roundspermatid stage
withoutundergoing
sudden variation after each meioticdivision,
then decreases to zero when the nucleibegin
to lose theirspheric shape.
Oldspermatids
do notincorporate
3H-uridine. Meiotic divisions may cause restriction of thesynthetic activity
of thechromatin,
while its condensation wouldsubsequently
beresponsible
forcomplete
genome bloc-kage.
Depending
on the celltype producing them,
meiotic andspermatogenetic
RNAs behavedifferently
as to their life span,cytoplasmic transfer,
andsensitivity
to Bouin. 22 hours aftersynthesis,
about 20p. roo of the RNA hasdisappeared
from nuclei ofleptotene-zygotene
sper-matocytes
and about 80 p. 100from roundspermatids.
Theproportion
of RNA transferred in thecytoplasm being higher
for the firsttype
of cells than for thesecond,
it seems thatspermatid
RNA ―
synthesized
inlarge quantity
- is morerapidly destroyed
than thatproduced
in smallquantity
at thebeginning
of the meioticprophase. Moreover, acido-solubility
of the former ishigher
than the latter.Only
RNAsynthesized
at theleptotene-zygotene stages persists
to theend of
spermiogenesis
or 26days
after itssynthesis.
Then itgathers
in thechromatophilic spheres
of the residual bodies. RNA
produced by
roundspermatids disappears
15days
later. Thepachy-
tene
stage
constitutes a transitionphase.
The RNAs
present
in thedividing
nuclei pass into thecytoplasm
and then return in thedaughter
nuclei. When the chromatin whichproduced
themcondenses, they
are nolonger strongly
attracted