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MÉTABOLISME DE L’ACIDE RIBONUCLÉIQUE ET DES PROTÉINES DANS LES SPERMATOCYTES ET LES SPERMATIDES DU BÉLIER (OVIS ARIES). III.
– ÉTUDE CYTOCHIMIQUE DES
TRANSFORMATIONS PROTÉIQUES DANS LES VIEILLES SPERMATIDES
M. Loir
To cite this version:
M. Loir. MÉTABOLISME DE L’ACIDE RIBONUCLÉIQUE ET DES PROTÉINES DANS
LES SPERMATOCYTES ET LES SPERMATIDES DU BÉLIER (OVIS ARIES). III. – ÉTUDE
CYTOCHIMIQUE DES TRANSFORMATIONS PROTÉIQUES DANS LES VIEILLES SPER-
MATIDES. Annales de biologie animale, biochimie, biophysique, 1972, 12 (4), pp.531-544. �hal-
00896732�
MÉTABOLISME DE L’ACIDE RIBONUCLÉIQUE
ET DES PROTÉINES DANS LES SPERMATOCYTES ET LES SPERMATIDES DU BÉLIER
(OVIS ARIES)
III. —
ÉTUDE
CYTOCHIMIQUE DES TRANSFORMATIONSPROTÉIQUES
DANS LES VIEILLES SPERMATIDES
M. LOIR
Station de Recherches sur la Physiologie de la Repyoduction,
Centre de Recherches de Tours, I. N. R. A., Nouzilly B. P. 1, 3%380 Monnaie
RÉSUMÉ
Les modifications des DNPs des vieilles spermatides du Bélier et spécialement celles de
leur contenu en arginine, lysine et cystine et de leur basicité, ont été étudiées à l’aide de tech-
niques cytochimiques semi-quantitatives. Les résultats obtenus ont été confrontés à ceux fournis par l’autoradiographie.
Le contenu des noyaux en lysine (réactions à la ninhydrine-Schiff et au DNFB) diminue progressivement au cours de la phase d’élongation ; simultanément la basicité des histones décroît.
Le fait que la teneur en lysine du cytoplasme augmente dans le même temps suggère l’existence d’un transfert de la lysine nucléaire dans le cytoplasme. Le rôle de granules nucléaires protéiques
et
basiques
dans ce processus reste hypothétique. Il en est de même quant à la forme sous laquellela lysine quitte le noyau et nous ignorons si ce départ correspond à une élimination de protéines
nucléaires.
Dans le cytoplasme la lysine est liée à des protéines qui sont soit dispersées soit rassemblées dans des structures granulaires. Celles-ci disparaissent à la fin de la spermiogenèse dans les
corps
résiduels et contribuent alors à la formation de la sphère chromatophile.
Les noyaux des spermatides allongées, pauvres en lysine, s’enrichissent fortement en arginine
- (test de Sakaguchi) et en cystine (réactions au DDD, au ferricyanure ferrique et au tétrazo-
lium alcalin). L’incorporation de ces 2acides aminés correspond à l’apparition et à l’accumulation de
protéines
trèsbasiques
dont les caractères cytochimiques sont du type histones et qui restentstables dans les spermatozoïdes, au moins pendant la durée du transit épididymaire.
INTRODUCTION
Une étude
autoradiographique
des modifications affectant lesnucléoprotéines
des cellules
germinales
à la fin de laspermatogenèse
a confirmé l’existence chez le Bélier(LOIR,
1972b)
desphénomènes
mis en évidenceprincipalement
chez les Ron-geurs (L ISON ,
1955 ;M ON E SI , zg6q ; V AUGHN , z 9 66). Elle
apermis
en outred’acquérir
des données nouvelles notamment
quant
àl’origine
de lalysine
et de lacystine
desnucléoprotéines
duspermatozoïde. Cependant,
les observationsautoradiographiques
fournissant des
renseignements
detype
« différentiel o sur l’évolutionquantitative
des acides aminés considérés et étant par
ailleurs d’interprétation parfois difficile,
il est apparu nécessaire de les
compléter
par des observationscytochimiques,
les-quelles
fournissent des « bilans »quantitatifs.
Nous
rapporterons
ici les données obtenues.MATERIEL
ETMÉTHODES
Nous avons utilisé des Béliers de race Ile-de-Fyance âgés de 3 à ans au cours de la saison sexuelle. Les castrations ont été effectuées sous anesthésie générale à l’ercylène.
Des fragments testiculaires ont été fixés par les mélanges suivants : Bouin Hollande, 3 jours ;
formol neutre à 10 p. 100, 6 ou 12h ; alcool trichloracétique, 24 h et Clarke, 3 h. Des frottis de
spermatozoïdes de la tête, du corps et de la queue de l’épididyme furent fixés par le formol pen- dant 2 h. Après inclusion à la paraffine, les coupes ont été réalisées à q et à 8 y.
A. - Techniques cytochimiques utilisées
I . Protéines.
a Bleu de Bromophénol (BPB) (MAzIA et al., 1953).
Fixation : Bouin Hollande.
, 2. Protéines basiques; variations quantitatives et qualitatives.
! Fast green (FG) à pH 8,I (ALFERT et GESCHWIND, 1953).
! BPB à pH 8,2 (RINGERTZ et ZETTERBERG, 1966).
! FG-éosine à pH 8,3 (BLOCa, 1966).
Pour ces 3
techniques,
fixation par le formol. L’extraction des acides nucléiques a été réaliséesoit par l’acide picrique à 60°C soit par l’acide trichloracétique (TCA) à 90°C à 8 p. 100, cette concentration étant moins susceptible que celle à 5 p. Ioo d’entraîner une éventuelle perte d’his-
tones riches en lysine (ROSSELET et Rues, 1968), soit encore par Ia RNase ou par la DNase
(LOIR, 1972 a).
Pour la dernière coloration des mesures ont été faites par la méthode du bouchon avec un
microspectrophotomètre MPV Leitz à 530 et 650 mjjt et le rapport des extinctions a été calculé pour chaque cellule.
3
. Protéines basiques; rapport g. guanidyl/g. e-NHa.
! FG à pH 8,I après traitement par l’acide nitreux.
! BPB à pH 8,2 ; idem.
4
. Groupes NH2; lysine liée aux protéines.
! Réaction à la ninhydrine-Schiff (YASUMA et ICHIKAWA, 1953).
Réaction au DNFB (Br.ocx, 1966).
Réaction au DNFB-2,4-dichloro a-naphtol (d’après DANIELLI, 1949) -
Pour ces 3 techniques, fixation par le Bouin Hollande. Les protéines basiques nucléaires
étant liées à l’ADN au niveau de leurs groupes basiques, la possibilité que certains groupes
F.-NH, ne soient pas révélés par les 3 réactions précédentes a été testée. L’extraction préalable
des acides nucléiques a entraîné une légère diminution générale de la coloration, due sans doute à la perte de quelques protéines ou polypeptides. Le couplage des protéines avec l’ADN n’empêche donc pas la détection d’une partie de leurs groupes s-NH.. Une observation similaire
a été faite pour la coloration par le dansylchlorure (ROSSELET et RucH, 1968).
5
. Groupes guanidyl; arginine liée aux protéines.
Test de Sakaguchi (NOTENBOOMet al., 1967).
Coupes fixées par le Clarke, le formol et le Bouin Hollande et frottis de spermato-
zoïdes épididymaires.
6. Groupes SH.
Méthode au ferricyanure ferrique (CHEVREMONT et FRÉDÉRIC, 1943). Fixation par le formol.
Réaction au DDD (BARNETTet SELIGMAN, rg5!). Fixations par le Bouin et l’alcool- TCA.
7
. Groupes SS + SH.
Réaction au tétrazolium alcalin (GomoRi, 1956). Fixation par le Bouin et l’alcool- TCA.
Méthode au ferricyanure ferrique après traitement par le sulfure d’ammonium.
Réaction au DDD après traitement par le thioglycérol. Elle a été appliquée, en outre
des coupes, sur des frottis de spermatozoïdes épididymaires.
8. Groupes SS.
Réaction à l’acide performique-Schiff (PEARSE, i954)! Le blocage des groupes SS ne réduit pas la coloration nucléaire des vieilles spermatides. La cystine n’est donc
pas à l’origine de la coloration.
Réaction au DDD
après
traitement par l’acide iodoacétique puis par le thioglycérol.B. - Dépouillement semi-quantitatif des colorations
Mis à part la coloration au FG-éosine à pH 8,3, les autres colorations n’ont pas fait l’objet
de mesures microspectrophotométriques. Les empreintes, qui constituent les préparations adé- quates pour faire valablement de telles mesures, ne permettent pas, contrairement aux coupes, de reconnaître les différents stades de spermatides. Pour cette raison nous avons effectué les différentes colorations essentiellement sur coupes et nous les avons dépouillées de la
façon
sui-vante. L’intensité de coloration des noyaux et dans certains cas des cytoplasmes a été estimée,
par un seul observateur, selon une échelle subjective allant de o à 5, cette estimation étant faci- litée par la comparaison simultanée de 2 ou 3 stades différents. Seuls les noyaux des spermatides
S io-Spz (isolés et à plat) ont été considérés ; en effet, l’assimilation des variations de l’intensité de coloration à des variations de quantité de colorant fixé par les noyaux entiers n’est
possible
que pour eux du fait que leurs profil et volume varient peu et qu’ils sont généralement en entier
dans l’épaisseur des coupes. Dans certains cas, les estimations ont été répétées à plusieurs mois
’
d’intervalle ; la reproductibilité de telles déterminations semi-quantitatives est apparue satis- faisante. Leur validité a été confirmée par les mesures réalisées dans ce laboratoire avec un
UMSP Zeiss sur des cellules garminales de Bélier colorées par le FG à pH 8,2 ou par le test de
Sakaguchi (EsNauLx, non publié).
Les graphiques ont été établis en fonction des stades des spermatides et des stades du cycle
de l’épithélium séminifère (LOIR, 1972a).
OBSERVATIONS
A. - Granules nucléaires et
cytoplasmiques
Après
coloration par le bleu debromophénol acide,
lenueléoplasme
des sper- matides S 8 b esthomogène.
Il en est de même pour lesspermatides
S ir-spz. Au contraire dans le noyau desspermatides
S 9 surtout et S 10, il existe desgranules BPB-positifs (pl.
IA).
La même observation est faiteaprès
les colorations des groupesE -NH 1
tandis que de telsgranules
sont peu visiblesaprès
le test de Saka-guchi
et très difficilement observablesaprès
les réactions au DDD pour les groupes SS et SH.Le bleu de
bromophénol
acide met en évidence dans lecytoplasme
des sperma- tides S m l’existence degranules
intensément colorés dont le nombreaugmente rapidement (pl.
IB).
Dans lesspermatides
S 13 et S 14 leur taille croît et leur nombre diminue. Au stade VIII ils sont accolés auxsphères chromatophiles (Pl.
IC) ;
ils ne sontplus
visibles à la fin de ce stade. Les 2 réactions des groupesNH,
colorent cesgranules,
moins fortement toutefois que ceux des noyaux.Après
le test de
Sakaguchi
lescytoplasmes
sont abîmés et il n’est paspossible
depré-
ciser l’existence de tels
granules (pl.
IID).
B. - Observations
cytochimiques
i. Coloration au bleu de
bromophénol
acide.Après
coloration au BPB acide(pl.
IA-C),
les noyaux desspermatides
S i-S II sont
moyennement colorés ;
àpartir
desspermatides
S z2, la coloration nucléaire croît et devientrapidement
intense.L’intensité
de colorationcytoplas-
mique,
faible dans lesspermatides rondes,
croît notablement àpartir
des sperma- tides S 8 b-S 9 pour être maximum dans lesspermatides
S 12-S 13 et décroître ensuite. Dans lesspermatides
S13 -S
14 les corps d’Ebner sont peuvisibles ;
au stadeVIII,
lessphères chromatophiles
sont bien colorées.2
. Colorations au FG et au BPB alcalins.
I,es colorations au FG ou au BPB alcalins
permettent
les observations sui- vantes. Laqualité
de colorantfixé
par le noyau diminue dans lesspermatides
Supour
augmenter ensuite,
d’abordrapidement (S 12 -S 13 ) puis
lentement(S 14 -Spz) (fig.
2 ;pl.
ID-F),
cette dernièrephase
duphénomène
n’étant observablequ’après
extraction des acides
nucléiques
par leTCA,
l’ADN desvieilles spermatides
allon-gées
étant extraitincomplètement
ou pas du tout par l’acidepicrique
et la DNase.Mis à
part
lessphères chromatophiles,
aucune structurecytoplasmique
n’est coloréequel
que soit le mode d’extraction utilisé.Après
traitement à l’acidepicrique
ouau
TCA,
ou à laRNase,
lessphères chromatophiles
sontd’autant plus
coloréesqu’elles
sontplus
grosses ;après DNase,
elles sont invisibles. Lescolorations
sont inexistantes en l’absence desuppression
des acidesnucléiques.
Lorsque
lescolorations
au FG ou au BPBalcalins
sontprécédées
par unedésamination, les
noyaux desspermatides
S12 -S PZ .
sont seuls colorés(fig. 3 ).
Tout comme les noyaux des autres cellules
germinales
et des cellulessomatiques,
les
sphères chromatophiles
ne sont pas visibles.3
. Coloration
par le mélange
FG-éasineà pH 8,3.
Les mesures effectuées
après
coloration par lemélange FG-éosine
àpH 8, 3
montrent que
l’éosinophilie
des histonesaprès
êtrepassée
par une valeur minimum dans lesspermatides
rondesprésente
unpic
dans lesspermatides
S9 -S
10 et està nouveau basse à
partir
desspermatides
S 12(fig. 6). L’éosinophilie
de larégion
antérieure des noyaux S I et S 12 diminue
plus rapidement
que celle de larégion postérieure ;
la limite entre les deux zones est nette et reculeprogressivement
versl’arrière du noyau. Au stade
VIII, l’éosinophilie
dessphères chromatophiles
estbien
supérieure
à celle desspermatozoïdes.
4
. Réactions à la
ninhydrine-Schiff
et au DNFB.Les données fournies par les réactions à la
ninhydrine-Schiff
et au DNFBsont
identiques.
Laquantité
de colorant fixé par les noyaux estélevée
dans lesspermatides
S 10(fig.
5 ;pl.
IIA) ;
ellediminue rapidement
ensuitemais
cephéno-
mène n’affecte pas le noyau de
façon homogène. En effet, tandis
que l’intensitéde coloration
de lapartie
antérieure diminue dans lesspermatides
S ttpuis
variepeu
ensuite,
celle de lapartie postérieure change
peu mais c’estl’importance
decette zone
qui diminue,
sa limite antérieureprogressant
versl’arrière
du noyauqu’elle atteint
dans les vieillesspermatides
S 12. Dans lesspermatides
S13 -S P z
la
coloration
des noyaux restebasse (fig.
5 ;pl.
IIB).
Les variations notées avecle BPB acide concernant les
cytoplasmes,
les corps d’Ebner et lessphères
chroma-tophiles,
se retrouvent avec les deuxréactions,
lessphères chromatophiles
étantalors intensément colorées. Dans le cas de la réaction au
DNFB,
la coloration n’est pas sensiblement modifiée par leblocage
des groupes -SH. Parcontre,
elleest fortement atténuée par une désamination de
quelques
heures et totalementsupprimée après 4 8
h.5
. Test de
Sakaguchi.
.
Après
le test deSakaguchi,
l’intensité de coloration nucléaire desspermatides S
1 -
11
est faible(fig.
3 ;pl.
IIC).
Dans lesspermatides
S 12et lesjeunes spermatides
S
13, laquantité
de colorant fixé par les noyauxaugmente rapidement (fig.
3 ;pl.
IID).
Il semblequ’elle
varie peu ensuite tant dans lesspermatides
que dans lesspermatozoïdes épididymaires.
Les corps d’Ebner et surtout lessphères chromatophiles
sont biencolorées,
toutefoisl’intensité
de coloration de ces der- nières restelégèrement
inférieure à celle desspermatides
S15 -Spz.
6. Réaction au DDD.
La
spécificité
de la réaction au DDD pour les groupes-SH
a été confirméepar
le fait que le traitement par l’acideiodoacétique
ou lasuppression
de l’incu-bation avec le DDD
empêchent
totalementl’apparition
de la coloration.Lorsque
la réaction est effectuée
après
le traitementréducteur,
l’intensité decoloration
nucléaire(SH -!- SS),
moyenne dans lesspermatides
S à à S maugmente
dans lesspermatides
S 12 et S 13. En l’absence de réductionpréalable,
l’intensité de coloration(SH)
ne varie pas defaçon
détectable au cours de laspermiogenèse.
Après
mise en évidence desgroupes -SS- seuls,
l’intensité decoloration,
très basse dans lesspermatides
S i Su(fig. 4 ; pl.
IIE),
croîtrapidement
dansles
spermatides S
12 et S 13puis
ne varieplus
defaçon
détectable ensuite(fig ;
4pl.
IIF) ;
elle est alorslégèrement supérieure
à celle due aux groupes -SH:Après
la mise en évidence de l’un ou l’autre des
groupes soufrés, l’intensité
decoloration
cytoplasmique
desspermatides S
io-S 13 croîtlégèrement ;
celle des corpsd’Ebnèr
augmente
avec leur taille etles sphères chromatophiles
sontbien
colorées. Il nesemble
pasqu’il
y ait de différences sensibles entre latête,
le corps et la queue del’épididyme quant
au contenu nucléaire desspermatozoïdes
en groupes SH + SS.7. Test de CHEVREMONT et FRÉDÉRIC et réaction au tétrazolium alcalin.
I,orsque
les groupes-SH, présents
ourésultant
de la réduction des groupes- SS-,
sontbloqués
avant l’une ou l’autre des deux réactions des « fonctions réductrices », les colorationsn’apparaissent
pas ; ceciétablit
laspécificité
de cesréactions pour les groupes -SH dans les cellules considérées.
Les
résultats sont similaires avec les deux réactions bien queplus
nets avec le test de CHEVREMONTet Fit!n!RiC. Avec cette
réaction,
en l’absence de traitement réducteur la colora- tion desspermatides
et desspermatozoïdes
est trèsfaible ;
lessphères
chromato-philes
sontlégèrement
colorées.Après réduction,
la colorationgénérale
est aug-mentée ;
l’intensité de coloration nucléaire devient élevée dans lesspermatides
S 12-S 13 et le reste
ensuite ;
la coloration dessphères chromatophiles
estégalement
accrue.
DISCUSSION
A. - Coloration des
protéines basiques
Certaines observations ont conduit à
envisager
que letemps
de 15 minutesclassiquement
utilisé pour le traitement par le TCA avant les colorations au FG ou au BPB alcalins n’est pasoptimum pour
tous lestypes
cellulaires. Pour cetteraison,
nous avons faitagir
le TCA chaudpendant
destemps
variant de 3 à 28
minutes ; simultanément,
ladisparition
des acidesnucléiques
a été suivie sur lamescouplées
colorées i h par le bleu de toluidine àpH
4,1. Il est apparu que, si letemps
pourlequel
laquantité
de FG fixée par les noyaux estmaximum,
sesitue pour les
spermatocytes
I et lesspermatides
rondes entre 14 et 21minutes,
il se situe entre 7 et 14 minutes pour lesjeunes spermatides allongées
etau-delà
de 28 minutes pour les
spermatozoïdes testiculaires (fig. i).
Ces observations sont confirmées par une étudequantitative
réalisée dans celaboratoire
avec un UMSP Zeiss(E SNAULT ,
nonpublié).
Les noyaux desspermatocytes
I n’étantplus
colorés par le bleu de toluidine
après
14 minutes de traitement par le TCA tandis que ceux desspermatozoïdes
testiculaires le sont encoreaprès
22minutes,
il est vraisemblable que ces différencescorrespondent
à des différences de sensibilité de l’ADN au TCA chaud. Cette observation est en accord avec celle de BRACHET et al.( 19
68)
selonlaquelle
il existe dans l’ADN desspermatozoïdes
unecomposante
acido-résistante. Ces résultats nous ont conduit à considérer pour l’établissement des courbes de variation de la colorabilité au FGalcalin,
non les valeurs obtenues pour untemps unique
de traitement par leTCA, mais,
pourchaque type cellulaire,
la valeur maximumparmi
celles fournies par les différentstemps
utilisés.Des
observations
réalisées surplusieurs systèmes
modèles ontpermis
à BLOCH(
19
66)
de proposer quel’éosinophilie
observéeaprès
coloration par le FG-éosine àpH 8, 3
serait due à une « histone riche enlysine ».
Le mécanisme de la réaction n’est pas connu ; ceci invitedonc
à être trèsréservé quant
àl’interprétation
des observa- tionspermises
par cettetechnique. Néanmoins,
nous devons noter que celles faites chez le Bélier vontgénéralement
dans le sens del’hypothèse
de BLOCH.Ainsi,
dansles
spermatocytes
et lesspermatides l’éosinophilie augmente
lors desphases pré-
sumées de
synthèse
d’histonessomatiques (Lorx,
1972b).
Lessphères
chromato-philes
riches enlysine
ont uneéosinophilie
élevée.Enfin,
dans lesspermatides
S ii-S 12 son évolution est
parallèle
à celle de laquantité
delysine
dans le noyau.B. -
A y ginine
etcystine
nucléaires des vieillesspermatides
Le test de
Sakaguchi
confirme l’existence chez le Bélier d’une forte augmen- tation du contenunucléaire
des vieillesspermatides
enarginine.
La considération des observationsrapportées
ici et de la variation du tauxd’incorporation
de la3
H-arginine (LOIR,
1972b) indique
une absence de turnover desprotéines
dans les-quelles l’arginine
estincorporée.
La constance de laquantité d’arginine
nucléairedans les
spermatides allongées
et lesspermatozoïdes épididymaires
adéjà
été établiechez le Taureau
(G LTDHIIL
etal., ig66).
Dans les
spermatides
S I2-S 15 labasicité
deshistones devient élevée ;
cecipourrait indiquer
uneaugmentation
de leurquantité
mais reflèteplutôt
une modifi-cation de leur
composition.
Eneffet,
lerapport
nombre de groupesguanidyl/nombre
de groupes
E -NH 1
de ces histones devientgrand.
Cecisuggère
quel’arginine
estincorporée
essentiellement dans les histones des vieillesspermatides
Les résultats obtenus avec les réactions des groupes soufrés montrent que leur
quantité
totaleaugmente
dans les noyauxaprès
laphase d’allongement
et que cettevariation est due
uniquement
à un enrichissement des DNPs en groupesSS,
c’est-à- dire en
cystine.
Laquantité
de cet acide aminéqui
était inférieure à celle decystéine
dans les noyaux desspermatides
rondes lui estsupérieure
ou tout au moinségale
dans les
spermatozoïdes
testiculaires. Laconfrontation,
d’unepart
de l’évolution du contenu nucléaire en groupes SS et de l’autre de la variation del’incorporation
dela
35 5-cystine (LOIR,
1972b) indique,
comme pourl’arginine,
que lesprotéines
danslesquelles
lacystine
estincorporée
sontquantitativement
stables. Chezcertains
mammifères,
selonC ALVIN
et BEDFORD( 1971 ),
ellessubiraient
au cours de la matura- tionépididymaire
un remaniement paroxydation progressive
des groupes SH enliaisons SS. Chez le
Bélier,
nous n’avons pas étudié l’évolution de ces groupes dans lesspermatozoïdes épididymaires
mais seulement celle de la totalité des groupessoufrés, laquelle
ne varie pas. Il est vraisemblable que le remaniement structural mis en évidence par CALVIN et BEDFORD, entre autres chez leTaureau,
existe aussi chez le Bélier.Les
comportements
en fin despermiogenèse,
tantautoradiographiques
quecytochimiques
de lacystine
et del’arginine permettent
de supposer que les deux acides aminés sontincorporés
dans les mêmesprotéines
c’est-à-dire dans les « nou- velles histones ». Parmi les histonessomatiques,
c’estprécisément
celle riche enarginine qui
contient desgroupements
soufrés(O RD
etS TOCK E N , ig66).
C. - Devenir de la
Lysine
nucléaire desspe y matides
i. Réduction du contenu nucléaire en
lysine.
Le contenu du noyau en
lysine
liée à desprotéines diminue
dans lesspermatides
S II-S 12 bien que le taux
d’incorporation
nucléaire de la8 H-lysine
passe par une valeur maximum dans ces mêmesspermatides.
Ce fait met en évidence l’existenced’un processus
quantitativement important
de réduction du contenu nucléaire de cet acideaminé,
sinon desprotéines
lecontenant,
simultané à unesynthèse
deprotéines 4’incorporant.
Dans lesspermatides
S 8 b-S 12, la basicité relative ducytoplasme augmente
et ilapparaît qu’il
s’enrichitparticulièrement
enlysine
liée à desprotéines.
La confrontation de cette observation avec la
précédente, suggère l’existence d’un
transfert de lalysine,
du noyau aucytoplasme,
cephénomène commençant dans
lesspermatides
S 8 b etayant
uneimportance
maximumapproximativement
dans lesspermatides
Su.La
colorabilité des
noyaux desspermatides
S9 -S
Ipar le
FG ou le BPB alcalinsdiminue. Ce
changement peut
êtredû
soit à une réduction de laquantité
des histonessoit à une diminution de leur basicité par réduction de leur contenu en un ou
plusieurs
des trois acides aminés
basiques,
soit encore aux deux mécanismes. Dans le casprésent
rien nepermet d’opter
pour l’une deshypothèses.
Chez leRat,
VAUGHN( 19 66)
a considéré que les histones
somatiques
étaient totalement transférées aucytoplasme
à
l’apparition
des nouvelles histones. Chez ceRongeur
comme chez leBélier,
le seulfait établi est
l’appauvrissement
des DNPs enlysine.
Le fait que cet acide aminésoit retrouvé ultérieurement dans le
cytoplasme
lié à desprotéines basiques
nepré- juge
ni des mécanismesaccompagnant
sondépart
du noyau, ni de laforme
souslaquelle
il estéliminé,
ni desprotéines
nucléaires dont il tireorigine,
celles-cipouvant être,
outre deshistones,
certainesprotéines
non histones.Les colorations des groupes
NH I
mettent en évidence que, dans lesspermatides
S m et S 12au
moins,
lephénomène
de réduction de lalysine nucléaire
ne concerne pas le noyau defaçon homogène. L’appauvrissement
enlysine
intéresse d’abord lapartie
antérieure du noyau
puis
s’étendprogressivement
à lapartie postérieure.
La réductionde
l’éosinophilie procède
defaçon identique.
Ces observationspeuvent
êtrerapprochées
de l’évolution structurale des noyaux
(I,oiR, 1970 ) :
la condensation de la chroma- tineprocède
de l’avant vers l’arrière. Si laperte
delysine
par la DNPcorrespondait
au moins pour une
part
à des histones riches enlysine,
laspermiogenèse
constitueraitune
exception
au fait que ce sont les histones riches enlysine qui
sontresponsables
de l’état condensé de la chromatine
(I;iTTA U
etal., r 9 65 ;
MiRSxv etal., ig6$).
2
. Devenir
cytoplasmique de la lysine.
Chez le Rat
(V AUGHN , 19 66)
unepartie
de lalysine quittant
le noyau serait associée à desgranules
d’abord nucléairespuis cytoplasmiques.
Chez leBélier,
lasignification
desgranules nucléaires, basiques,
riche enlysine,
observés dans les sper- matides S9 -S
10restehypothétique :
ils n’existent quependant
unepartie
de laphase
d’élimination de la
lysine.
Ils sontdisparus lorsque
commencent àapparaître
lesgranules cytoplasmiques,
eux aussibasiques
et riches enlysine ;
ce fait établit que lesgranules cytoplasmiques
nepeuvent
être lesgranules
nucléairespassés
telsquels
dans le
cytoplasme ; elle
n’exclut pascependant
que les constituants des unspuissent
être à
l’origine
des autres.Les
granules cytoplasmiques pourraient
résulter del’agrégation de protéines cyto- plasmiques
contenant lalysine d’origine
nucléaire. Cettehypothèse
est soutenue par le fait que dans lesspermatides
Si 3 -S
14 leur teneur enlysine augmente
tandis que celle ducytoplasme diminue ;
cecisuggère qu’il
existe une concentration des pro- téines riches enlysine
au niveau de cesgranules.
Un telphénomène
concerneraitégalement
lescorps
d’Ebnerpuis
lessphères chromatophiles
dont la colorabilité auDNFB et à la
ninhydrine-Schiff augmente progressivement.
Il estimprobable
quecette
augmentation
soit due auxprotéines basiques
des ribosomes(B UTTLER ,
COHNet
S IMSO N, ig6o) qui
s’accumulent dans ces corps, VAUGHNayant
établi chez le Rat( 19
66)
que lalysine
etl’ARN
de ces structures ont uneorigine
différente.A la
fin
de laspermiogenèse,
lesgranules cytoplasmiques disparaissent
àproxi-
mité des
sphères chromatophiles
dont la richesse enprotéines somatiques
similairescytochimiquement
aux histonessomatiques
et enlysine
devientélevée ;
il est vrai-semblable
que, comme chez le Rat leurs constituantsparticipent
àl’élaboration
deces structures.
Le transit de la
lysine
du noyau auxsphères chromatophiles s’effectuerait
doncsous deux formes : des
protéines dispersées,présentes
dans lecytoplasme
dès le début de laphase
d’élimination et des structuresorganisées apparaissant
au cours dela
seconde
partie
de cettephase.
La
signification
del’association,
dans lessphères chromatophiles,
des ribosomes desspermatides
à desprotéines basiques
dont lalysine
estd’origine
nucléaire restehypothétique
mais l’éventualité d’une relation avec la coordination locale du déroule- ment de laspermatogenèse
mérite d’êtreenvisagée.
Reçu pour
publication
en octobre 1971.REMERCIEMENTS
Nous exprimons notre gratitude au Professeur M. GaaE et au Docteur B. L. GLEDHILLpour la lecture critique
qu’ils
ont faite de ce manuscrit.SUMMARY
RIBONUCLEIC ACID AND PROTEIN
METABOLISM
IN RAM SPERMATOCYTES AND SPERMATIDS.
III. - CYTOCHEMICAL STUDY OF PROTEIN TRANSFORMATION IN OLD SPERMATIDS DNP modification of late spermatids in the ram, and especially that of spermatid arginine, lysine and cystine content and basicity, are studied using
semi-quantitative
cytochemical tech- niques. The results are compared with those obtained by autoradiography.Nucleus lysine content (ninhydrine-Schiff and DNFB reactions)
progressively
decreases during the elongation phase ; histone basicity simultaneously decreases. The fact that cyto- plasmic lysine content increases in the same time suggests that there is a nuclear lysine transferin the cytoplasm. The role of protein nuclear granules in this process remains hypothetical. The
same is true of the form in which lysine leaves the nucleus, and we do not know if this corresponds
to nuclear protein elimination.
Lysine in the cytoplasm is bound to proteins which are either dispersed or gathered in granular
structures. These disappear at the end of spermiogenesis in the residual bodies and contribute to forming the
chromatophilic
spheres.The lysine-poor nuclei of elongate spermatids become rich in arginine (Sakaguchi’s test) and
in cystine (D.D.D, ferric ferricyanide and alkaline tetrazolium reactions). Incorporation of
these 2 amino acids corresponds to the appearance and accumulation of very basic proteins having cytochemical characters of a histone type which remain stable in the spermatozoa, at least
during
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