I.
-MÉTHODES DE PRÉPARATION DES LOTS
J.-C.
LASSERANM.
BALLACEY,
P. BARTHÉLÉMY G. MONTAGU F. VILLEDEYInstitut
Technique
des Céréales et desFour y ages, 8,
avenue du PrésidentWilson,
Paris 16e
RÉSUMÉ
Une étude
ayant
pour thème « l’influence du mode de conditionnement sur laqualité
dumaïs » a été
entreprise
en19 68.
Six traitements ont été réalisés dans des conditionsdifférentes,
considérées comme bonnes oumauvaises,
mais bien déterminées.Trois modes de
préstockage
du maïs humide ont étépratiqués
avantséchage :
1
° Court
séjour
en cellule deréception,
d’une durée inférieure à 30heures, soitpratiquement
un
séchage
immédiataprès
récolte(R).
2
°
Séjour prolongé
encellule,
d’une durée de 6jours, ayant provoqué
des échauffementsspontanés (E).
3
° Conservation en cellule
pendant
45jours
par ventilation d’air refroidi au moyen d’un groupefrigorifique (F).
Les
opérations
deséchage
ont été réalisées en un seul passage dans un séchoir continu etaux deux
températures
suivantes :- 8o!C :
température
considérée comme modérée(8 0 ) ;
-
x4o!C : température
considérée comme excessive(i 4 o).
L’ensemble des mesures effectuées au cours de ces essais a
permis
l’établissement de don- nées chiffrées relatives à latechnique
deséchage
utilisée. Lesprincipaux
résultatsqui
ressortentde cette étude sont les suivants : le rendement de
séchage,
la consommationthermique
mas-sique,
letemps
deséchage
et le débit du séchoir sont considérablement amélioréslorsque
leséchage
est effectué à hautetempérature.
A la suite de ces traitements, les
spécialistes
de la commercialisation desgrains
et de l’uti-lisation du maïs en
amidonnerie,
les biochimistes, lesmicrobiologistes
et les zootechniciens don- neront leur avis sur laqualité
du maïs obtenu.INTRODUCTION
Le
maïs esttoujours récolté à
une teneur en eauélevée. Il faut le sécher arti- ficiellement aussi rapidement que possible pour
assurer saconservation. Mais
undélai
sépare obligatoirement l’instant de la récolte de celui du séchage. Son importance
est
fonction d’un très grand nombre de facteurs (J OUIN , ig66 a ; M AQU E T , 19 66).
Le séchage est à juste titre présenté
comme ungoulot d’étranglement dans les
conditions existant actuellement
enFrance
auniveau des organismes stockeurs.
Cette situation peut conduire à choisir des solutions d’équipement mal adaptées
à
uneproduction de
maïs :1
°
Une installation de séchage surdimensionnée absorbe immédiatement les apports massifs de grain, mais elle nécessite des investissements importants entraî-
nant
uncoût d’amortissement élevé
enraison de la réduction du temps de fonction-
nementannuel.
2
°
Une installation de puissance insuffisante risque de provoquer
uneaccumula- tion de grain humide difficile à résorber ; plusieurs jours, voire
unesemaine, peuvent s’écouler
entrela récolte
etle séchage. Certes, les coûts d’amortissement
sontplus
bas que dans le
casprécédent, mais ils peuvent être compensés par des pertes de qualité dues, par exemple, à des échauffements (C AL ET, MERCIER, 19 66) lorsque l’organisme stockeur
nepossède pas les
moyensefficaces pour
assurer unbon pré- stockage
encellule d’attente par
uneventilation de maintien d’air frais
ourefroidi
(JOUI N
, 1957, 1965, 1966
a etb ; M A TTEI, ig6g
aet b).
I,’incidence de la température de séchage
surla valeur alimentaire
ettechnolo-
gique du grain
estmal
connue :il n’existe pas de règle précise
etla tendance actuelle des utilisateurs
estd’augmenter la température jusqu’à
z2o ou130 °C afin d’accroître le débit de leur séchoir. Signalons à
cetégard que les études américaines d’H ATHA -
W A
Y et
al. (1952), CABELL
etal. (1958), MILNER
etWOODxORDI; (1965) n’ont pas été entreprises à des températures dépassant io 5 o C.
Par ailleurs, l’influence de l’interaction
entrele délai d’attente et la température
de séchage
surla qualité du
maïsn’a
encorejamais été étudiée.
Ces considérations
nous ontconduit à comparer les effets de séchage soit immédiatement après récolte, soit après échauffements spontanés
ouaprès
unpré- stockage par ventilation d’air refroidi,
enchoisissant deux températures de séchage
extrêmes.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
I. - Culture et récolte du mais
grain
Le maïs
(variété
INRA258)
a été cultivé en19 68
dans unchamp homogène
de 10hectareset récolté à l’automne
après
éliminationdes 4 rangées périphériques
au moyen d’un corn sheller automoteur à deux rangs.La
quantité
totale demaïs-grain
humide destinée à ces essais était de l’ordre de 540quin-
taux ; celle-ci a été
transportée
dans les meilleurs délais au C.N.E.E.M.A àAntony,
pour y subir les traitementsprévus
dans leprotocole expérimental.
L’humidité moyenne à la récolte était de3 6
p. 100parrapport
à la substance fraîche.II. -
Description
des installations utiliséespour effectuer
les traitements Ledispositif expérimental comprend
les éléments suivants :- une
fosse de réception
dugrain humide ;
- un
appareil de nettoyage, type nettoyeur-trieur-séparateur ;
- une manutention par bandes
transporteuses
et élévateurs àgodets ;
- un ensemble de 9 cellules de
stockage identiques disposées
en carré de 3 cellules X 3 cellules.Les
caractéristiques
de chacune d’elles sont les suivantes : section carrée de 2 X 2mètres ;
hau- teur moyenne de 3mètres ; capacité
de 12 mètrescubes ;
contenance de goquintaux
environ.De
plus,
les cellules sont à fondpyramidal
et munies de tubesantidynamiques
pour faciliter lavidange.
Unegaine
de distribution d’air située sous unerangée
de 3 cellulespermet
la venti-lation d’une à trois cellules au moyen de
registres mobiles ;
les ventilateurs de 2rangées peuvent
être alimentés avec de l’air refroidi par l’intermédiaire d’un
générateur
d’airfroid,
d’unepuissance
maxima de 24o0o
frigories
àl’heure ;
les 6 cellules ainsiéquipées
sontthermiquement
isoléespar des
plaques
depolystyrène expansé
de 10cmd’épaisseur. Enfin,
une installation de silothermo- métrie parthermocouples permet
de mesurer etd’enregistrer
latempérature
dugrain
en différentspoints
des cellules.- Un séchoir de
type classique
avec zone deséchage
et zone de refroidissement(voir
schémade la
figure i).
Le séchoirpossède
une seule colonne danslaquelle
legrain
s’écoule pargravité ;
ses dimensions sont les suivantes : 0,20m
d’épaisseur,
2,oo m delargeur,
3,00m dehauteur,
dont 2, 4o m
correspondant
à la zone deséchage
et o,6o m à la zone derefroidissement ;
le volume de lazone de
séchage
est deo, 9 6 m 3 ;
lesparois
de la colonne sont constituées de cadresgrillagés
démon-tables. L’air chaud est fourni par un
générateur
àéchangeur thermique
dont lapuissance
calori-fique peut
varier de 100 00o à 30000okcal/h,
assurant ainsi unetempérature variable,
maispouvant
être maintenue constantependant
la durée de l’essai par unerégulation automatique.
Les débits d’air nécessaires au
séchage
et au refroidissement sontréglables
au moyen d’un varia- teur de vitesse installé entre le moteur et le ventilateur. Le débit degrain séché,
ainsi que l’humi-dité finale sont
réglés
par deux minuteriescommandant,
parpériodes successives,
letemps
defonctionnement du
dispositif
d’extraction et letemps
d’arrêt.Enfin,
le séchoir estéquipé
d’undoseur d’humidité en continu
(type HYC) ( 1 ) permettant
de suivre etd’enregistrer
l’humiditéfinale du
grain
séché.III. - Mesures diverses
a)
Mesures destempératures.
Toutes les mesures de
températures
ont été effectuées parthermocouples
etpotentiomètres enregistreurs.
b)
Mesure du débit d’air deséchage.
- Celui-ci est déterminé par la méthode du « Caisson réduit
» (Norme
NF X 10.200 p.ig).
L’organe
de mesure estplacé
sur la conduite d’évacuation de l’air usé.c)
Mesure du débit degrain.
Il a été mesuré à l’aide de deux bascules
automatiques placées
en amont et en aval du séchoir.d)
Mesure de la teneur en eau dugrain.
La teneur en eau,
exprimée
en pour cent de la substance humide(p.
100S.H.),
a été mesurée suivant la méthodeproposée
par GUILBOT(z 9 68) : étuvage
à13 o o C
d’un échantillon de 10grammes environ degrains
de maïs entierspendant 3 8
heures( 2 ).
IV. -
Description et signification pratique
des traitements.Désignation
etcodification
des échantillons et des lotsLe
protocole prévoyait
6traitements,
associant - suivant unplan
factoriel - 3 modes depréstockage
du maïs humide et 2températures
deséchage :
a)
Modes depréstockage.
1
0
Pvéstockage de
courte durée(20
à 30heures)
en cellule non ventilée(R).
Le délai
séparant
la récolte de la mise en cellule n’a pas excédé 8 heures :chargement
ducamion, transport, prénettoyage.
Cettefaçon
deprocéder représente,
à l’heureactuelle,
ce que l’onpeut
faire de mieux pour réduire au minimum letemps
s’écoulant entre la récolte et leséchage.
C’est
pourquoi
ce traitement seradésigné
ainsi : «séchage
immédiataprès
récolte », et leproduit
obtenu « maïs séché immédiatementaprès
récolte »,symbolisé
par la lettre « R ».2
0
Pvéstockage
delongue
durée(6 jours),
en cellule non ventilée(E).
Ce traitement
représente
unséjour prolongé
du maïshumide,
en boisseaux d’attente avantséchage,
à la suited’apports
massifs degrain
dans unorganisme
stockeur nedisposant
pas, soit d’un séchoir decapacité suffisante,
soit de celluleséquipées
d’une ventilation.Des échauffements
spontanés importants
ont étéconstatés ;
aussi le traitement seraappelé :
« échauffements » et le
produit
obtenu : « maïs échauffé »,symbolisé
par la lettre « E ».3
0 Pvéstockage de
trèslongue
durée(45 jours)
en cellule ventilée avec de t’airrefroidi (F).
La
technique
utilisée pour réaliser ce traitement est celle choisie par certains pour faire face àl’augmentation
et àl’irrégularité
desquantités
de maïs récolté : ellepermet
de constituerun volant de
grain
humide, et de le sécher ultérieurement. La durée de cet essai(un
mois etdemi) correspond
auxcampagnes
de récolte lesplus longues.
Les conditionsexpérimentales
sont lessuivantes :
- débit d’air de renouvellement : 100
m 3 /h
et par m3 degrain ;
-
température
de l’air refroidi à la sortie dufrigorifère : 5!C ;
-
caractéristiques
de l’air de ventilation :(
1
) Appareil fabriqué
par laCompagnie
desCompteurs, 9 i-Massy.
( 2
) Proposition
de normalisation faite à une réunion «Dosage
de l’eau a de l’International Cereal Chemist,19 68.
!
température : 70 C (réchauffage
de 20C dû au ventilateur et auxdéperditions frigorifiques
dans les
gaines) ;
!
hygrométrie : 8 5
à go p. 100d’humiditérelative ;
-
température
de conservation du maïs :entre et 9 0 C.
Les conditions étaient telles que, a
priori,
la conservation étaitsupposée possible quant
à la stabilisation de latempérature
dugrain (M ATTEI ig6g)
mais assezrisquée quant
à l’évolution de lamycoflore (L AGRANDEUR
et POISSON19 68).
Ce traitement sera ainsi
désigné :
conservation par ventilation d’air refroidi et leproduit
obtenu : maïs conservé par ventilation d’air
refroidi, symbolisé
par la lettre « F ».b) Températu y e
destockage.
Il
s’agit
de latempérature
de l’airchaud,
mis en contact avec legrain.
1
°
Température
minima : 8oaCrégulée
à -!-2 0 C, symbolisée
par le nombre « 80».2
°
Température
maxima :i4o!C régulée
à -f-5 °C, symbolisée
par le nombre « 140D.Les
températures
deséchage
choisies pour ces essais(8 0
et140 0 C)
se situent aux extrêmesde la fourchette rencontrée dans la
pratique,
en cequi
concerne lemaïs-grain
destiné à l’alimen- tation animale(L ASSERAN , ig6g).
Le schémaexpérimental
estfactorialisé ;
on aura toutefoisune
appréciation
de l’effetsimple
dû auxtempératures
sur les maïs« R » ;
sur les maïs « E » et « F », on étudiera l’interactionpréstockage-température.
c) Codification
des échantillons et des lots.Des échantillons ont été
prélevés
pour lesanalyses
et tests de laboratoire à différents stades de l’évolution des traitements :Stade 1 : échantillons
prélevés après
récolte aucorn-sheller,
au moment de laréception
auC.N.E.E.M.A;
ces échantillonsreprésentent
le témoin de traitement pour chacun des 3 modes depréstockage.
Ondistinguera
donc :TTR, TTE, TTF, respective-
ment témoins de traitement de a R », « E » et « F ».
Stade II : échantillons
prélevés après l’opération
depréstockage, juste
avant leséchage ;
seulsles traitements « E » et « F n
permettent
d’obtenir des échantillons de ce stade. On lesdésignera
par lessymboles
suivants «E o
» et «F o
».Stade III : échantillons
prélevés après séchage
etrefroidissement ;
on lesdésignera
par unsymbole
associant celui du
préstockage
et celui de latempérature
deséchage ;
on aura ainsila codification suivante :
Stade IV : échantillons
prélevés après
une conservation de 6 mois(décembre 19 68
à mai19 6 9 ).
A ce
stade,
se situent enplus
des échantillons pour certainesanalyses,
les lots destinésaux essais
zootechniques.
Pour cesderniers,
on utilisera la notationsymbolique
du stade
III,
étantsous-entendu,
biensûr,
et poursimplifier
larédaction, qu’il s’agit
du stade IV.Remarques :
W Pour le traitement « R », les stades I et II sontpratiquement confondus,
étant donné la courte durée depréstockage.
2
° Les échantillons
prélevés
aux stades 1 et II ont été séchés dans un conditionneur degrain
par ventilation
énergique
d’airambiant,
ou très peu réchauffé(au
maximum de5 °C) pendant
2
q à
3 6 heures,
sauf ceux destinés auxanalyses microbiologiques qui
ont étéenvoyés
humidesau laboratoire.
3
0
Enplus
des témoins detraitement,
il existe un témoin de récolte(TR)
obtenuaprès échantillonnage d’épis
cueillis à la mainquelques jours
avant la récolte. Cesépis
ont ensuite été séchés auconditionneur, puis égrenés ;
ce témoin de récolte estreprésentatif
despotentialités
du
champ
de maïs.4
0
Pendant laphase
de conservation de 6mois,
entre les stades III etIV,
latempérature
du
grain
a été maintenue en dessous de 100C par une ventilation intermittente d’air froid ourefroidi.
RÉSULTATS DES ESSAIS
-DISCUSSION I.
-Opérations de préstockage
a) Échauffements (maïs
«E »).
L’évolution de la température du grain
enfonction du temps est représentée
sur
les figures
2(maïs destiné
auséchage à 8o o C) et 3 (maïs destiné
auséchage à 140
°C). Une
courteventilation de
20heures
aété pratiquée le 3 e jour pour égaliser les températures initiales,
enraison du décalage des échauffements provoqué par le
remplissage progressif des cellules. On note que la température du tiers supérieur
de la cellule passe de
20à 55 °C
en 2jours
etdemi (6 0 heures) ; celle du tiers médian évolue moins rapidement ; quant à celle du tiers inférieur, elle
sestabilise
entre 21ret 22 °C ;
onpeut expliquer
cephénomène par l’accumulation du gaz carbonique
dégagé par la respiration dans le fond des cellules et le blocage consécutif des méca-
nismes respiratoires du grain
etdes microorganismes. Les deux lots de maïs échauffé
étaient donc hétérogènes
austade
n°II ; toutefois
onpeut penser qu’à la suite
des manipulations ultérieures (passage du grain
auséchoir, nettoyage, ensachage)
ces
lots étaient suffisamment homogènes pour les essais zootechniques.
b) Conservation par ventilation d’air refroidi (maïs
ccF n).
Ce traitement
a eupour effets d’éviter les échauffements
etde maintenir le
grain
endessous de 9 0 C pendant 45 jours. Ces résultats confirment les travaux de M ATTEI (ig6g). La germination apparente
aainsi été évitée, toutefois
on anoté la présence de tâches verdâtres de moisissures, observations qui recoupent celles de I, A G RAND E UR
etPOISSON ( 19 68) :
eneffet, selon
cesauteurs,
10jours suffiraient pour obtenir le demi-développement microbien
surdu
maïsà 35 , 2 p.
100de
teneur en eau etventilé
avecde l’air à 5 0 C,
audébit de renouvellement de i 5 o m 3 /h/m 3 de maïs.
De plus, à la vidange des cellules,
on aconstaté des prises
en massedu grain ; les
zones
affectées par
cephénomène étaient les plus atteintes par les feutrages de myceliums. On peut penser que
cesanomalies
se sontproduites dans des
zonesmal ventilées, à la suite de cheminements préférentiels de l’air dans la
massede
grain.
II.
-Opérations de séchage
a) Évolution de la
teneur en eaudu grain
au coursdes traitements (tabl. i).
Les échauffements
ontprovoqué
unebaisse de
teneur en eaude l’ordre de
3 p.
100.Cet abaissement
estplus prononcé pour le traitement de conservation
par la ventilation d’air refroidi (6 à 7 p. 100 ). Dans les deux
cas,mais à des échelles différentes, la ventilation
etla production de chaleur due
auxphénomènes de respiration
sontresponsables de l’évaporation d’une partie de l’eau du
maïs.Les six lots de
maïsont été séchés à
uneteneur
en eaurelativement basse, comprise
entre13
et14 p.
100(SH)
etsituée
auniveau du seuil de stabilisation
(G UILB
OT, POISSON, 19 6 3 ) pour éviter les effets secondaires dus à
unstockage de plusieurs mois
avantutilisation.
b) Évolution des températures moyennes de l’air pendant les opérations de séchage.
Rendement de séchage (tabl. 2 ).
1
0
La température de l’air chaud mesurée dans la chambre de mise
enpression (colonne
n°i) est très proche de la température de référence.
2
0
La température
moyennede l’air usé mesurée dans la conduite d’évacuation
(colonne
no2 )
estparadoxalement plus basse pour les séchages à 140 0 e ; ceci
estlié
aurendement de séchage (colonne
n°5 ).
3
0 La température de bulbe humide de l’air chaud, obtenue par lecture du dia- gramme de l’air humide
estmentionnée à la colonne
n°3
sousl’appellation de
« tem-pérature de l’air usé saturé
n.K NEULE ( 19 6 4 ) la définit aussi
commeétant la tempé-
rature
limite de refroidissement, obtenue pour
unrendement théorique de séchage
de
100p.
100.4
° Dans la colonne
n°4
estindiquée la température de l’air usé
enfin de séchage
que l’on
amesurée
aubas de la
zonede séchage. Cette température
estplus élevée
que la température moyenne de l’air usé : dans les dernières phases de l’opération
de séchage, la vitesse d’évaporation
estralentie de façon progressive
enraison de la baisse de diffusion de l’eau. I,’effet évaporatoire étant moins intense
au coursde
cettephase, la température de l’air usé augmente ; il
en estde même pour la tempé-
rature
de surface des grains ; ceux-ci peuvent subir
unetorréfaction partielle super- ficielle lorsque le péricarpe, surséché par rapport à l’intérieur de l’amande, subit des
températures trop élevées. Nous
neconnaissons pas la température de début de torréfaction ; de plus,
au coursdes essais, il
ne nous apas été possible de
mesurerla température du grain
enfin de séchage. Nous
avonsseulement constaté
unepropor-
tion importante de grains brûlés après les séchages à 140 0 C. Toutefois, il faut éviter de généraliser à
tousles séchoirs,
etsouligner que les conditions expérimentales
sont
autant responsables de
cetincident que la température de r4o!C ;
eneffet
dans la colonne de séchage, les couches de grain
ne semélangent pas lors de leur descente ; il
y adonc
unsurséchage pour celles placées du côté de la chambre de mise
enpression de l’air chaud ; par ailleurs, le phénomène
a encoreété accentué par le fait que l’humidité finale
moyenne aété volontairement abaissée
endessous des
normescommerciales.
5
0 Les colonnes 5
et5 bis présentent les rendements de séchage : rendement global (ou moyen)
etrendement de fin de séchage. La formule utilisée pour les calculer
estcelle proposée par A GUI I, AR
etBOYC! ( 19 66). On constate
uneamélioration considérable de ceux-ci pour les séchages à i4o!C ; pour les deux modes de séchage,
on note une
diminution du rendement de fin de séchage.
c) Évolution des caractéristiques de séchage (tabl. 3 ).
1
0
Les débits spécifiques d’air chaud (colonnes
i et ibis) sensiblement constants
pour
unmême mode de séchage
ontdu être abaissés dans le second afin de permettre
une
montée de la température jusqu’à 140 0 C. Par débit spécifique, volumique
oumassique,
ondésigne le débit rapporté à l’unité de volume de grain compris dans la
zone
de séchage.
2
0
La puissance thermique utile (colonne
no2 )
aété maintenue constante pour
unmême mode de séchage. Il s’agit de la puissance thermique effectivement utilisée pour le séchage du grain, obtenue à partir du débit
massed’air
etde la diffé-
rence
enthalpique entre l’air chaud
etl’air ambiant extérieur considéré à 20 0 C.
3
0 La puissance d’évaporation (colonne
n°3 )
estobtenue par le calcul à partir
des
mesuresde débit et de
teneur en eaudu grain (B AR T H E L E MY , L ASS E RAN , i 9 66).
Malgré
uneréduction du débit d’air de l’ordre de 30 p.
100pour les séchages à r4o!C,
elle subit, à
cettetempérature,
uneaugmentation très importante d’environ go p.
100.Le maintien du même débit d’air lors des essais à 140 0 C aurait permis
unaccrois-
sement de la puissance d’évaporation de l’ordre de
110à
120p.
100.Le débit de grain
séché aurait varié dans les mêmes proportions. A
noter encoreque pour les séchages
à 8ooC, la puissance d’évaporation est affectée, soit par la
teneur en eaudu grain
avant séchage (tabl. i), soit par le traitement de préstockage.
4! La consommation thermique massique (colonne
n°4 )
estle rapport de la puissance thermique utile à la puissance d’évaporation. Cette caractéristique
est unecomposante du prix de revient du séchage. Elle
estnotablement influencée par la température de l’air chaud,
commeles rendements de séchage. A 8 0 0 C,
sonévolution
est
inverse de celle de la puissance d’évaporation.
5 0
Enfin, dans la colonne
nO5,
estmentionné le temps moyen de séchage (temps
moyen de séjour du grain dans la
zonede séchage). Il
estbeaucoup plus
courtà 140 0 e qu’à 8 00 C et, pour
unmême mode de séchage, il augmente lorsque la teneur
en eaudu grain
avantséchage
estplus élevée.
CONCLUSIONS
Les 6 traitements réalisés
surle maïs-grain sont loin de représenter toutes les
combinaisons possibles des modes de préstockage
avecles températures de séchage.
Toutefois,
cesessais doivent apporter des renseignements utiles
surles principales
erreurs
à éviter
et surla nature des traitements expérimentés puisqu’ils associent
méthodes courantes
etconditions extrêmes, travail soigné et pratiques déconseil-
lables.
Les essais de séchage ont permis de confirmer
oude préciser certains points :
-
l’échauffement du maïs-grain humide
encellule
estextrêmement rapide :
le temps de demi-échauffement, pour
uneélévation de la température du grain
de 15 à 35°C,
estde q.o heures ;
-
la conservation par ventilation d’air refroidi est
unprocédé qui permet de stabiliser la température du grain,
sanspour autant éliminer les développements
de moisissures si la durée de stockage
esttrop longue ;
-
le séchage
en unseul passage du
maïstrès humide s’accompagne d’une baisse de rendement lors de la phase finale de séchage,
enraison de la baisse de diffu- sion de l’eau interne ;
-
le séchage s’effectue dans de meilleures conditions à haute température,
d’un point de
vue,à la fois thermodynamique (augmentation du rendement de
séchage, abaissement de la consommation thermique massique) et quantitatif (accroissement du débit de grain, diminution du temps de séchage),
cequi
est unavantage économique important dans la
mesureoù celui-ci n’est pas annulé par des
pertes de qualité affectant la valeur commerciale, alimentaire
outechnologique
du
maïs.SUMMARY
L- METHODS FOR PREPARATION OF THE SAMPLES
A
Study
on « the influence ofconditioning
method in the maizequality
» was undertakenin
19 68.
Six treatments were carried out under well-established differentconditions, bearing
inmind some of them are the
good
ones and some of them not.Three methods of wet-maize
preliminary storage
have been worked out beforedrying.
1
0 Short
stay
in bin of less than 30hours,
say an immediatedrying
after harvest(R).
2
0
Long stay
in bin of 6days having
created aspontaneous heating (E).
3
0
In-binstorage during
45days
withcooling
airby
means of arefrigerating plant (F).
Drying
processus were effected in onepassing through
a continuousdryer
at thefollowing temperatures :
a) 8o o C, temperature regarded
as moderate(8 0 ) ; b) 140 0 C, temperature regarded
as excessive( T40 ).
The whole measures carried out
during
tests allow to establish some numerical datarelating
to the
drying
methodemployed.
The main results obtained of thisstudy
are as follow :drying yield,
mass heatconsumption, drying period
and drier outflow rate areconsiderably
betteredwhen the
drying
process is carried out athigh temperature.
After these treatments,
experts
ongrain trading
and maize starchindustries,
biochemical researchworkers, microbiologists
and animal scientists are liable togive
theiropinion
onquality
of maize obtained thuswise.
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