Glucose, sirop de glucose
à haute
teneur enfructose (S.G.H.T.F.), ou saccharose
dans les aliments de sevrage précoce du porcelet :
influence
surl’agglomération
etl’appétibilité
A. AUMAITRE J. P. MELCION P. VAISSADE B. SEVE Jany PEINIAU, A. LAPANOUSE H. VARO Station de Recherches sur
l’Élevage
des Porcs,Centre national de recherches zootechniques, I.N.R.A., 7
8 35
o Jouy-en-Josas (France) (
*
) Laboratoire de Technologie des Aliments des Animaux, LN.R.A.,
Chemin de la Géraudière, 44072 Nantes Cedex (Fvance)
Résumé
L’appétibilité conférée aux aliments des porcelets par l’incorporation de substances à pouvoir
sucrant (saccharose, glucose, saccharine, sirop à haute teneur en fructose ou S.G.H.T.F.) a été
mesurée au cours de 4 expériences utilisant 252 animaux sevrés à 35 jours et 80 animaux sevrés à 21 jours.
L’aliment contenant du saccharose est toujours préféré par les animaux qui peuvent effectuer
un choix; les aliments contenant du glucose sont délaissés quelle que soit la dose (5ou 10p. 100).
Le remplacement de 5p. 100de saccharose par une quantité équivalente de S.G.H.T.F. augmente le rendement au pressage de rq p. 100. Cependant il fait baisser dangereusement la dureté des
agglomérés lorsqu’on en incorpore 10 p. 100 (1,9 bar/cm-1 contre 3,6 bar /cm -1 pour l’aliment
témoin). Malgré sa composition en oses identique, il n’attire pas le porcelet qui préfère les aliments à base de saccharose. Le S.G.H.T.F. ne semble donc présenter qu’un intérêt limité dans l’aliment des porcelets.
Le choix des animaux s’opère précocement, en général pendant l’allaitement, et la préférence
s’installe très rapidement et définitivement avant ou après sevrage. Toutefois, les observations effectuées sur des lots d’animaux comparables ne disposant que d’un seul aliment montrent que les quantités consommées sont identiques lorsqu’elles contiennent du saccharose ou du glucose.
De tels résultats suggèrent que la notion d’appétibilité déterminée par la présentation simultanée
de deux aliments reste un peu un artifice expérimental. Leur extrapolation à la recommandation
d’incorporer des produits à pouvoir sucrant (saccharose notamment) aux aliments de sevrage
précoce nous paraît ainsi discutable.
En effet, les sensations buccales que provoque son ingestion ne permettent pas de modifier,
donc de faire augmenter le montant de la prise alimentaire chez le porcelet sevré précocement.
I. - Introduction
I,’appétibilité
d’un aliment selon LE MAGNEN( 19 6 2 ) désigne
« le faitqu’il
est
plus
ou moins consommé enréponse
à un étatphysiologique
de l’animal ouappétence
pour ceproduit,
déterminée par l’activité sensorielle buccale de l’ali- ment au cours de soningestion
».Chez le
porcelet
allaitéqui malgré
une insuffisance desapports
nutritionnelsmaternels, répugne
à consommerprécocement
l’aliment sec offert àvolonté,
cette notion a été souvent retenue. C’est ainsi que l’on a cherché et que l’on chercheencore à rendre les aliments du
porcelet
lesplus appétibles possible
afinqu’il
s’af-franchisse
plus
vite de ladépendance
maternelle et seprépare
à un sevrageprécoce.
Pendant
longtemps,
en raison d’uneproduction
mondialeélevée,
on a démon tréexpérimentalement
que le saccharoseincorporé
à l’aliment entre 5 et 4o p. 100 conférait à l’aliment uneappétibilité
élevée parrapport
aux aliments non sucrés(I!!WIS,
CATRON etC OMBS ,
1953;NÈI,SO N ,
HAZ!I, etCATRON,
1953; SALMON- LE GAGNEUR etFÉVRIER, 195 6;
COMBS et WAI,I,AC!,1959 ).
La recherche d’autresproduits
édulcorantslorsque
le sucre est devenu rare et cher a étéenvisagée,
enessayant
sansgrand
succès la mélasse ou la saccharine(NoTZOr,D et al., 1 955 ).
Ce dernier résultat est
imputable
au faible attrait exercé chez le Porc par la saccha- rineincorporée
à l’eau deboisson,
au contraire du saccharose ou duglucose (K ENNE -
DYet
B A I,DWIN, Ig72).
Le saccharose entraîne
toujours
uneaugmentation
del’appétibilité
de l’ali-ment
qui
encontient, lorsque
les auteurs offrent un choix auporcelet;
maisl’appli-
cation de ce résultat dans la
pratique
de l’alimentation est délicate. Aussi avons- nous voulu comparer par ailleurs lesquantités
consommées suivant la nature duproduit
édulcorant et son tauxd’incorporation,
entre groupes deporcelets
recevantun seul aliment.
Enfin,
un nouveauproduit
« sucrant &dquo; est apparu récemment sur lemarché,
issu de l’isomérisation
partielle
en fructose d’unsirop
deglucose
etappelé
«High
Fructose Corn
Syrup
ouSirop
de Glucose à Haute Teneur en Fructose(S.G.H.T.F.),
il
peut
êtredisponible
engrande quantité
et à faibleprix (I ISUKA
etal., 1972 ).
Nous avons voulu vérifier l’influence de
l’incorporation
d’un telproduit
dans lesaliments. En
effet,
outre son intérêtzootechnique,
sacomposition
en oses trèsvoisine de celle du saccharose
peut permettre
d’entrevoirl’origine physiologique
du
comportement
alimentaire duporcelet.
On a recherché dans unpremier temps
les effets propres des stimulations
gustatives
de ce nouveauproduit
sur laprise préférentielle
d’alimentsqui
encontiennent,
encomparaison
avec le saccharose.II. - Matériel et méthodes
2 . 1
. - Animaux 33
2
porcelets sevrés,
soit à 35jours ( 252 ),
soit à 21jours (8 0 )
ont été affectésdans 4 expériences
successives(tabl. I ).
Des animaux sevrés à 35jours
sontrépartis
en un seul lot
(expérience I )
ou en 3 groupes d’animauxcontemporains
constituésà
partir
de deuxportées (expérience 2 ).
Desportées
entières deporcelets
sous lamère, puis
sevrés à 5 ou 3 semaines sont utilisées pour la mesure del’appétibilité
des aliments contenant le
sirop
deglucose pendant
les deuxpériodes
encadrantle sevrage
(expériences
3 et4 ).
2 . 2
. - Aliments
Les aliments de sevrage à 35
jours (expériences
1, 2 et3 )
sont à based’orge,
de tourteau de
soja,
de farine dehareng
et depoudre
de lait écrémé enquantité
constante. Seules varient les
quantités
ou la nature desglucides
parrapport
aumanioc
(tabl.
2 et3 ).
On mesurel’appétibilité comparée
duglucose
parrapport
à celle du saccharoseincorporé
à 5 p. 100, que l’animal sait reconnaîtreparfaitement lorsqu’il
aplusieurs
aliments à sadisposition (SAr.MOn-I,!GaGrr!ux
etFÉVRIER, I955)!
L’effetd’appétibilité
de la saccharine a été mesuré en considérant que cette dernière a unpouvoir
sucrantégal
à 500 fois celui du saccharose(expérience r).
On a ensuite distribué l’un des aliments
précédents
àchaque
lot d’animaux sevrés(expérience 2 ).
On acomparé l’appétibilité
dusirop
deglucose
à haute teneur enfructose
(S.G.H.T.F.) incorporé
enquantité équivalente
ousupérieure
au saccharose(expérience 3 ).
Lesirop
deglucose
a été introduit enremplacement
dequantités
croissantes de sucre pour mesurer
l’appétibilité
d’un aliment distribué avant etaprès
le sevrage à zijours (expérience q.).
Dans toutes les
expériences,
les aliments sontagglomérés
avec la même presse(GONDARD
VT40 o)
encylindres
de 2,5 mm de diamètre. Des essaisd’agglomé-
ration ont été effectués
séparément,
à l’aide d’une presse CPM de laboratoire munie d’une filière de 2,4 mm de diamètre sur3 8
mmd’épaisseur.
Lesconséquences technologiques
del’incorporation
du sucre ou dusirop
deglucose
sont étudiées(expérience 3 )
parrapport
à un aliment témoin à base de saccharoseaggloméré
soit à sec soit avec addition de 2 p. 100 d’eau.
On a
incorporé
le S.G.H.T.F. sous formeliquide
à l’alimentaprès
avoir contrôlésa
composition.
On a recherché saprésence
dans lesagglomérés après fabrication, rebroyage
et extraction à l’eau. Undosage qualitatif rapide
a été tenté à l’aide detechniques colorimétriques
automatiséespermettant
de doser les sucres réducteurstotaux réduisant le
ferricyanure,
leglucose
vrai(glucose oxydase)
ou le fructosevrai
(résorcinol alcoolique)
dans les conditions décrites parV AISSAD E,
AuMW ’rR!et RERAT
( 1973 ).
2.3. -
Expvession
des résultatsLes
principaux
résultats concernent d’abordl’analyse chimique
élémentaire.Après mélange,
on a mesuré le rendementélectrique
et le débit de la presse, ainsi que certainescaractéristiques physiques
des alimentsagglomérés,
friabilité(P FOST
et
Ai!EN, zg62; Sc HU r,TZ, 19 65)
et dureté(D!r,oxT-I,nvar,
etD R E V ET, ig 7 o).
Onexprime l’appétibilité
des aliments par lerapport
desquantités
hebdomadaires d’alimentexpérimental consommées,
à celles de l’alimenttémoin, lorsque
lesanimaux
peuvent porter
leur choix surplusieurs
aliments. Lesperformances
decroissance sont
exprimées
en moyenne pour l’ensemble de lapériode expérimentale
et par lot.
III. - Résultats
3
.r. - Cavactévisation et détection de la
présence de sirop de glucose (S. G.H.T.F.)
dans les alimevctscomplexes
Le
sirop
deglucose
isomérisé utilisé contenait uneproportion
sensiblementégale
deglucose
et de fructose.Toutefois,
une fraction de la matière sèche essen-tiellement
glucidique
n’est pas détectée(tabl. 4 ).
Eneffet,
pasplus
laquantité
de sucres réduisant le
ferricyanure
depotassium,
que la sommeglucose
-!- fructosene rendent
compte
de la totalité de la matièreorganique
dusirop qui
ne contientqu’une
très faibleproportion
de minéraux( 0 , 03
p.ioo).
Dans les aliments de se-vrage, le
dosage
des sucres réducteurs ainsi que celui duglucose
rendentcompte
de
l’augmentation
du tauxd’incorporation
dusirop,
contrairement audosage
dufructose.
3 . 2
. -
Conséquences technologiques
del’incorporation
de S.G.H.T.F.Lorsqu’on
étudiel’agglomération
àampérage
constant( 4 , 0 - 4 , 2 A), l’énergie spécifique
consommée varie fortement : elle diminue de 27 p. 100 avec 10p. 100 de S.G.H.T.F. parrapport
au témoinpressé
à sec(tabl. 5).
Le débit de la presse est accru de 55 p. 100et l’échauffement duproduit
est moindre. Latempérature
àlaquelle
sontportés
lesagglomérés
est abaissée de 8 °C. La dureté desagglomérés
est surtout diminuée par une addition de 10 p. 100 de S.G.H.T.F.
(tabl. 5) qui
apporte
environ 3 p. 100 d’eau. La friabilité de l’aliment est excessive pour l’ali- ment contenant un fortpourcentage (rq
p.100 )
de saccharoselorsqu’il
estagglo-
méré à sec, alors
qu’elle
reste très faible dans les autres cas.3!3! -
A fifiétibilité
desPrincipaux
aliments contenant du sucre ou duglucose L’aliment
renfermant 5 p. 100 de saccharose estpréféré
aux autres aliments contenant, soit leglucose
enquantité équivalente,
soit lesamylacés
additionnés de saccharine(tabl. 6).
Cettepréférence
se manifeste définitivement dès lapremière
semaine
après
le sevrage(fig. i),
car les animauxqui
ont le choix consommentl’aliment contenant le sucre en
quantité
deux foissupérieure
à celui contenant leglucose (appétibilité = o,q.6). Toutefois,
on constate une certaine variabilité ducomportement
desporcelets,
surtout dans le cas de l’alimentsupplémenté
ensaccharine : en
effet,
lesporcelets
de l’une desquatre répétitions
ontpréféré
l’ali-ment à base de saccharine alors que tous les autres ont, dès le
départ,
très nette-ment
préféré
l’aliment à base de saccharose.Lorsque
les animaux nereçoivent qu’un
seul aliment(expérience 2 ),
la variabilité desquantités
consommées est considérablement réduite entrerépétitions.
Lesquantités
d’aliment consomméesapparaissent remarquablement
constantes,quel
que soit lecomposé incorporé (saccharose
ouglucose),
etquel
que soit le taux de ce dernier(tabl. 6).
Deplus,
àquantité
d’aliment constanteconsommée, correspond
une vitesse de croissanceidentique
dans tous les lots.L’indice
de consommation est très voisin pour des animauxd’âge identique
à ceux utilisés dansl’expérience d’appétibilité;
toutefoisl’aliment contenant 10p. 100 de
glucose
semble moins bien utilisé que les autres dansl’expérience
2.3 . 4
. -
Appétibilité
des atiments contenant lesirop
deglucose (S.G.H.T.F.)
Les aliments contenant le
sirop
deglucose
riche en fructose(S.G.H.T.F.)
sont
toujours
consommés enplus
faiblequantité
que les aliments contenant le saccharosequel
que soitl’âge
des animaux et la durée d’allaitement.I,’appétibilité
est
toujours
inférieure à 0,7 parrapport
à l’aliment témoin et l’on constate que y p. 100desportées
allaitéespréfèrent
l’aliment contenant lesaccharose;
62 p. 100 des mêmesportées
sevrées continuent àpréférer
l’aliment sucré aux deux autres renfermant lesirop. I,’appétibilité
des aliments n’est pas modifiée lors du sevrage(tabl.
7 etfigure 2 ). Mais,
lesquantités
d’aliment consommées par animal varienttrès fortement : ainsi le coefficient de variation
interportées
pour les 3 aliments testés varie suivant la semaine entre9 6
et r3o p. 100 avant sevragequel
que soitl’âge
desanimaux,
et de 47 à 86 p. 100 seulementaprès
sevrage.Cependant,
lesvaleurs trouvées
après
le sevrage(fig. 2 )
semblent montrer que la hiérarchie établieau cours de la
période
d’allaitement n’est pas remise enquestion
et que lapréfé-
rence pour l’aliment témoin à base de saccharose est définitive.
On
peut
noter que la consommation relative des alimentsexpérimentaux
contenant des
proportions
croissantes desirop
varie faiblement et que l’animal de 3 ou de 4 semainesporte
sapréférence
sur l’alimentqui
ne contient que du saccharose même à faible taux(fig. 2 ).
IV. - Discussion et conclusion
Les
dosages colorimétriques
duglucose
vrai(glucose oxydase)
et du fructose sont suffisants pour caractériser le S.G.H.T.F. et contrôler saqualité. Mais,
l’iden- tificationquantitative
desglucides simples (glucose, fructose, saccharose)
dansle
mélange
d’aliment s’avèreimpossible
à l’aide des seules méthodescolorimétriques.
Le
dosage
des sucres réduisant leferricyanure
dansl’aliment
témoinpeut
rendrecompte
deplusieurs composés : présence
deglucose
dans les matièrespremières,
libération
possible
deglucose
et de fructoseprovenant
del’hydrolyse partielle
de saccharose
pendant l’agglomération (3IELCION et al., 1974 ), apport
de lactosepar le lait
écrémé, présence
de substances réductrices nonglucidiques. Ainsi,
il n’est paspossible
de caractériser l’introduction de S.G.H.T.F. dans les aliments par undosage colorimétrique.
Une caractérisationquantitative
à l’aide des tech-niques
dechromatographie
serait nécessaire afin de déceler laprésence
desirop
dans une farine
complète
pourporcelets.
I,’incorporation
de saccharose dans les aliments pour leporcelet
a été surtoutrecommandée
(N!r,soN,
HAZEL etC A T ROV ,
Ig53; LEWIS, CATRON etCoMBS, 1953)
au moment où les
disponibilités
de ceproduit
sur le marché mondial étaientgrandes.
Par
ailleurs,
lapréférence
duporcelet
pour les aliments secs contenant du saccharose et le refus d’aliments decomposition identique
n’en contenant pas, dans le casoù les animaux
peuvent
effectuer un choix entre deuxaliments,
avaient pu faire croire à la nécessité d’enincorporer
au moins 5 p. 100 dans lespremiers
alimentsde
démarrage (LE W IS,
CATRONetCoMBS,
Ig53; SALMON-LEGAGNEURetFÉVRIER, 195
6). Nlais,
le fait que leporcelet
estsusceptible
depréférer, parmi
les aliments«
sucrés »,
un aliment renfermantjusqu’à
40 p. 100 de saccharose(CO MB S
et WAL-LACE,
IgSg),
démontre ledanger
del’extrapolation
des notionsqualitatives d’appé-
tibilité à la
pratique
de l’alimentation desjeunes
animaux(W AHM T R OM,
HAUSERet
I, IBAI &dquo;
1974;AUlB1AITRE, 1975).
Ainsi les
animaux, qui peuvent porter
leur choix dans le seul casexpérimental
sur un aliment renfermant du
saccharose,
délaissent les aliments à base deglucose incorporé
à 5 ou à 10 p. 100, ainsi que les alimentssupplémentés
ensaccharine,
comme l’ont montré NoTZOI,D et
al.,
1955. Ils semblent avoir uncomportement
tout différent
lorsqu’ils
n’ontqu’un
seulaliment;
dans ces dernières conditionstoujours
rencontrées dans lapratique
del’élevage,
laquantité
d’aliment consom-mée est très exactement la même que celle observée pour l’aliment « sucré ».
Par
ailleurs,
nous observons que les aliments renfermant lesirop
deglucose (S.G.H.T.F.)
ne sont pas aussiappétibles
que ceux renfermant unequantité équi-
valente de saccharose. De
même,
les animauxrépondent toujours
défavorablement par leur choix à une diminution de la teneur en saccharose(de
14 à 7 p.100)
dansl’aliment,
même si l’on compense la différence par du S.G.H.T.F.Toutefois,
les animaux ne semblent pasréagir
en fonction descaractéristiques technologiques
de l’aliment telles que la dureté ou la friabilité.
Ainsi,
pour desagglomérés
dontla dureté varie
significativement
entre 3,2et 1,9 bar/cm -- ’, les quantités
d’alimentconsommées sont
identiques (fig. 2 ).
Dans tous les cas, laproportion
d’alimentsà base de saccharose
dépasse
60 p. 100 de la consommation totale de l’aliment considérée comme seuil minimumsignificatif
de lapréférence
par BAI,nwIrr( 197 6).
L’incorporation
de fortesquantités
de saccharose posetoujours
desproblèmes technologiques
àl’agglomération : l’énergie spécifique
consommée est élevée mêmeaprès
addition d’eau et le débit de la presse considérablement réduit. Lesirop
de
glucose (S.G.H.T.F.)
améliore incontestablement les conditions defabrication, mais, incorporé
àplus
de 5 p. 100, outrequ’il apporte
une fortequantité d’eau,
il diminue la dureté et la tenue des
agglomérés.
En
conclusion,
nos résultats montrent que leporcelet préfère
le saccharoseau
glucose
et à ses dérivés(S.G.H.T.F.) lorsqu’on
enincorpore
dans la ration.Mais la nécessité
d’incorporer
desproduits
àpouvoir
sucrant aux aliments duporcelet
sous lamère,
et aux aliments de sevrageprécoce peut
non seulement être discutable auplan économique,
mais encore auplan
de la stimulation éventuelle du montant et de laprécocité
de laprise alimentaire, qui
n’est presquejamais
démontrée. Par
ailleurs,
lecomportement
duporcelet
vis-à-vis desproduits
sucrésnous
paraît particulier. Ainsi,
les animauxqui
semblentrépondre
favorablementà la consommation d’une
quantité équivalente
d’eau sucrée ou d’eauglucosée (KE
NN E
DY
etBar,nwW, I9!2),
délaissent l’aliment sec renfermant duglucose
auprofit
de celui contenant le saccharose.Par
ailleurs,
onpeut
dire que leporcelet
s’écarte d’un aliment danslequel
on a
incorporé
dusirop
deglucose
à haute teneur en fructose auprofit
de l’aliment à base desaccharose,
par une réactionbuccopharyngée
augoût
de l’alimentplutôt
que par une
régulation d’origine métabolique. Enfin,
onpeut
se demander si au cours de l’isomérisation industrielle duglucose,
d’autrescomposés
ne sont pas forméspuisque
4 p. ioo au moins de la matière sèche desproduits
testés nepeuvent
être assimilés à la fraction « sucres réducteurs »(tabl. 4 ),
modifiant legoût
du pro- duit final. Dans notreessai,
leporcelet
neréagit
pas favorablement à laprésence
de S.G.H.T.F. ou au
goîit qu’il
confère à l’aliment. Ceproduit
nepeut
donc être substitué ausaccharose,
que l’on continue àincorporer plus
par habitude que parnécessité aux aliments de sevrage
précoce.
Accepté pour publication en mai 1978.
Remerciements
A la Société des Produits du Maïs, MM. DUMONDet THIEULMN, 92140 Clamart;
A l’Union des Coopératives d’Alimentation du Bétail, biM. COLLET et LERICOLLAIS, 02400
Château-Thierry, pour leur participation à l’expérience.
Summary
Use
of glucose, fraectose
richglucose syrup (H.F.C.S.)
or sucrose in dietsof early
weasaedpiglets: influence
onfielleting
andpalatability
The effect of incorporating sweet substances (sucrose, saccharin, fructose rich glucose syrup
or (H.F.C.S.) into piglet feeds upon the palatability of the latter was measured during 4experi-
ments using 252 animals weaned at 35days and 80animals weaned at 21 days.
The incorporation of sucrose reduced the pelleting yield; use of 5 p. 100H.F.C.S. increased the rate of passage of the feeds at pelleting, but with i o p. i oo, the hardness of the pellets decreased
from 3.6 bar cm-1 to 1.9 bar cm-’. ’.
When the animals had the choice between 3 diets containing 5 p. ioo sucrose, 5p. 100glucose
or 5 p. ioo starchy substances -!- saccharin, their daily mean intake was qi2, y and 141g, respec-
tively. These results clearly show that the animals prefer sucrose containing feeds. When increasing levels of H.F.C.S. were incorporated into the diets, the animals still preferred those containing the sucrose. Thus, H.F.C.S. is not as palatable as sucrose although their molecular composition is similar. The palatability ratio only represented o.69for the piglets weaned at 5 weeks versus 0.48 for those weaned at 3 weeks.
However, when only one diet was available for each group of piglets, no difference was
observed between glucose and sucrose; the average feed intake was 644or 651g /day /piglet during
the experimental period.
Accordingly, the notion of palatability is an experimental artifice and values recorded when two diets were offered do not allow to conclude in favour of an incorporation of sucrose or sweet
substances into the diets of early weaned piglets.
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