Nutrition minérale comparée
du Chêne sessile et du Chêne pédonculé
M. BONNEAU, I. DELMAS (*)
M. BONNEAU,
boration
technique
I. DELMAS i
e M. ADRIANM. ADRIAN Y. LEFÈVRE
On s’est
proposé
devérifier,
paranalyse
foliaire de chênes des deuxespèces,
si laréputation
d’ «exigence
» du Chênepédonculé
était fondée.Pour
cela,
desprélèvements
de feuilles ont étéopérés
dans les 3 forêts suivantes, fin août-débutseptembre
1983 :9 forêt de la Reine
(Lorraine,
environs deToul),
sur marnes callovo-oxfoi-diennesplus
ou moins recouvertes delimon ;
e forêt de
Champenoux (Lorraine,
Nord deNancy),
sur marnes du charmouthienavec couverture
partielle
delimon ;
forêt de
Tronçais (Allier,
N.E. deMontluçon),
sur matériau remanié issu degrès
etd’argiles triasiques,
dans desparcelles expérimentales
des deuxespèces,
ferti- lisées ou non.Résultats des
analyses
des forêts de la Reine et deChampcnoux
L’exploitation
desrésultats,
effectuée parcouples d’arbres,
n’a mis en évidenceque de faibles différences de
composition
foliaire(en
p. 100 de la M.S.,ci-dessous).
(*) Centre de Recherches forestières de Nancy, Station de Recherches sur les Sols forestiers, Champenoux, F 54280 Scichamps.
Il n’existe de différences
significatives
que pour lephosphore
et lepotassium
àChampenoux,
sur lepélosol,
montrant une richesse un peuplus grande
de la feuille du Chênepédonculé
pour ces deuxéléments,
tendancequi
se retrouve en forêt dela Reine mais un
degré
nonsignificatif.
La
comparaison
des deuxespèces
a été renouvelée sur le sol brun lessivé mar- morisé deChampenoux,
nonplus
en été(l’été
très sec de 1983 peut avoir occulté des différencesphysiologiques),
mais fin mai1984,
3 semainesaprès
le débourrement.N P K Ca
Mg
Sessile 3.43 0.41 1.28 0.39 0.24 Pédonculé 3.87 0.54 1.95 0.37 0.23
Cette
fois,
des différencessignificatives apparaissent
pourl’azote,
lephosphore
et le
potassium,
le Chênepédonculé
se montrant leplus
riche en ces 3 élémentsmajeurs.
On noteraaussi,
cequi
n’est pas unesurprise,
les teneurs très fortes enpériode
de débourrement.Résultats des
analyses
en forêt deTronçais
S’agissant
ici deprélèvements
effectués dans desparcelles ayant,
oun’ayant
pas, reçu une fertilisationcomplète
(azote,phosphore, potassium,
calcium etmagnésium).
on
peut
mettre en évidence non seulement d’éventuelles différences decomposition
foliaire entre les deuxespèces
dechêne,
en sol très pauvre (nonfertilisé),
mais aussi en sol enrichilorsque
l’offre d’éléments nutritifs est améliorée. Ces tests ont été faits sur deuxparcelles.
! ! !!!!! ! ! ,
La seule différence
significative
notablequi apparaisse
concerne la nutrition azotée : les chênespédonculés
desparcelles
témoins sontplus
riches en azote que leurshomologues
sessiles. Il existe aussi de faibles différences pour lemagnésium
etle
phosphore,
dans lesparcelles fertilisées,
mais en faveur du sessile.Cette étude en forêt de
Tronçais
ne fait donc pasapparaître d’exigences parti-
culières du Chênepédonculé,
que celle-ci soit« édaphique » (dans
ce cas leChêne pédonculé
devrait avoir des teneursplus
faibles en éléments dans les sols pauvres, nonfertilisés)
ou «physiologique » (dans
ce cas ses feuilles seraientplus
riches que celles du Chêne sessile en sol enrichi parfertilisation) ;
la tendance serait mêmeplutôt
inverse.
On notera
aussi,
encomparant
les teneurs enphosphore
des deuxespèces
enmilieu non fertilisé et en milieu
fertilisé,
la forte carence enphosplore
des sols de la forêt deTronçais.
Conclusion
On
peut
êtrequelque
peusurpris qu’il apparaisse
aussi peu de différences entre les deuxespèces
et que le Chênepédonculé
ne confirme pas saréputation
d’ « exi-gence », si ce n’est une tendance assez
légère
en ce sens, en cequi
concerne lephosphore
et lepotassium,
en forêt deChampenoux. L’absorption
d’uneplus grande quantité d’azote,
en situation de carencephosphatée
àTronçais. pourrait
être éven-tuellement
interprétée
dans le même sens.En
pleine
activitéphysiologique, quelques
semainesaprès
ledébourrement.
l’alimentation du Chêne
pédonculé apparaît
en revanche nettementplus
riche que celle du sessile.Il est intéressant de noter aussi que, dans les sols très acides comme ceux de