Détermination des paramètres optimaux d’exposition
aux
rayons X
enmicrodensitométrie du bois
P. DUPONT, J. FAGOT.
A. CUL
M.
LEUSCH, )T, L.
FRAIPJ.-M. GODEFROID )NT
A.
CULOT,
Chaire de Tec
L. FRAIPONT
hnologie forestière
Chaire de
Technologie forestière
Faculté des Sciences
Agronomiques
de l’Etat, 5800 Gembloux,Belgique
Résumé
Cette étude définit,
puis
formalise la notiond’exposition optimale
compte tenu des contraintestechniques
rencontrées dansl’analyse microdensitométrique
d’échantillons de bois. Deplus,
ellemontre, par un
exemple, qu’il
est facile,empiriquement,
de rechercher cetoptimum,
danschaque
cas
particulier,
enjouant
sur la tension aux bornes du tube, le tempsd’exposition
et(ou)
lecourant de
chauffage
de la cathode.Mots clés : Bois, conditions
d’exposition,
densité, rayons X, microdensitométrie.1. Introduction
Les
paramètres d’exposition
aux rayons X des échantillons de bois soumis àl’analyse microdensitométrique (P OLGE , 1966)
varient de manièreimportante
d’un labo- ratoire à l’autre(E VERTSEN , 1982).
Ces différences sont dues
principalement
autype
de film, à la source de radiation,à la distance source-film et à
l’épaisseur
des échantillons. Nous voulonsprésenter
ici,non seulement les conditions et le matériel
d’exposition
que nous utilisons au labora- toire de microdensitométrie deGembloux,
mais surtout la méthodequi
nous a conduitsau choix des
paramètres (tension,
intensité ettemps).
2.
Type
de filmSelon
l’enquête
réalisée par EVERTSEN(op. cit.),
les films utilisés dans les différents laboratoires sedistinguent
par leurrapidité
et par leur structure(monoface
ou doubleface). Cependant,
ils’agit toujours
de films de marque Kodak.Dans notre laboratoire, nous utilisons des films Structurix D4 de la marque
Agfa-
Gevaert.
Ceux-ci,
de format 18 x 24 cm,possèdent
ungrain
trèsfin ;
leur effetcontrastant est élevé et leur
rapidité
moyenne.Nous
présentons
à lafigure
1 la courbesensitométrique
de ce film tellequ’elle
estfournie par le fabricant
(Acrn-GEVnERT, 1969). D’après
cette courbe, on peut constater que la relation entrel’exposition (1)
et la densitéoptique (D)
est, pour Dcompris
entre 0,5 et 2,5 en tout cas, exactement du type :
D =
ae!l&dquo;l (1)
Ce
phénomène
semblegénéral
pour les émulsionsradiographiques exposées
aux rayons X(P OLGE , 1966).
3. Source de r adiation
Comme les autres
laboratoires,
nous utilisons des rayons X àgrande longueur
d’onde
émis,
dans notre laboratoire àGembloux,
par un tuberadiogène
à fenêtre debéryllium (de 1,5
mmd’épaisseur
monté dans unegaine hermétique
isolée à l’huile(Machlett
OEG60).
Le refroidissement de l’anode se fait par circulation d’eau. Latension aux bornes du tube et le courant
cathodique
ontrespectivement
pour maximum 50 kV et 40 mA pour unfoyer
de 6 x 6 mm.4. Distance de radiation
Nous avons choisi pour des raisons
pratiques
une distance source-film de2,1
m(D
UPONT
, 1978).
Il semble que cette distance soit aussi celleadoptée
par les autres laboratoires : 2 à2,5
m selon EVERTSEN(op. cit.).
5. Paramètres
d’exposition
Nous avons
rappelé
dans l’introduction lesprincipales
sources de variationpouvant expliquer
les valeurs très différentes choisies par les laboratoires pour la tension auxbornes du tube
(10
à 35kV),
le courant dechauffage
de la cathode(5
à 21mA)
et letemps d’exposition (1
minute àplusieurs heures) (EvEaTSerr,
op.C il. ; P OLGE ,
op.C it.).
En
radiographie
letemps
et l’intensitéjouent
un rôleapproximativement équivalent.
Une fois fixé le type de matériel
employé,
la détermination desparamètres d’exposition
ne peut être faite que de manière
empirique.
L’objectif
est d’obtenir un contraste et un noircissement tels que la gamme demesure de microdensitomètre couvre la gamme des densités
optiques correspondant
à lagamme de variation de masse
volumique
dubois,
et ce, pourchaque épaisseur
d’échantillons.
Les
paramètres d’exposition
sont modifiés pour atteindre cetobjectif :
une augmen- tation dutemps d’exposition augmente
le contraste, une diminution de la tensionpermet
de ramener la densitéoptique
maximale à un niveauacceptable.
Un autre choixaurait pu être
proposé,
pour arriver au mêmerésultat,
à savoir : une diminutionimportante
de la tension(pour
enrichir lespectre
engrandes longueurs d’ondes) jointe
à une
augmentation
dutemps d’exposition.
5.1. Recherche du contraste
optimum
Augmenter
le contraste, c’est traduire une même différence de massevolumique
par un
plus grand
écart de densitéoptique
de manière àaugmenter
laprécision
desmesures.
L’optimum
necorrespond cependant
pas à un contrastetrop
élevé. En effet, pourun
réglage donné,
lemicrodensitomètre, équipé
du coinoptique
linéaire !*! dont nousdisposons, peut enregistrer
simultanément des densitésoptiques
distantes de 2 unités au maximum.(
*
) Il faut savoir que du fait des lois de noircissement des émulsions radiographiques, les déplacements des
coins linéaires (i.c. dont les densités optiques varient linéairement d’une extrémité à l’autre) ne sont pas reliés linéairement aux variations de la densité du bois.
5.2. Gamme de mesure du microdensitomètre
Notre microdensitomètre fournit une
réponse
correctejusqu’à
des densitésoptiques
de 3. Certains
peuvent
allerjusqu’à
6.Cependant,
pour que lesradiographies
restent aisément observables àl’ceil,
cettepossibilité
ne nous semble pas intéressante et il nousparaît préférable
de fixer ladensité
optique
maximale à2,5.
La gamme utile de densité
optique
pour uneanalyse
s’étend donc de0,5
à2,5 (voir 5.1.).
5.3. Gamrrve de variation de la masse
volumique
du boisDe manière à définir les
paramètres d’exposition
pour unlarge
éventaild’essences,
nous avons retenu les valeurs suivantes :
Masse
volumique
minimalepossible : 0,1 kg/dm 3 .
,3Masse
volumique
maximalepossible : 1,3 kg/dm - 3 .
5.4.
Epaisseur
des échantillousLe choix de
l’épaisseur
de l’échantillon est conditionné par sescaractéristiques
propres
(hétérogénéité, largeurs
d’accroissement, et orientation dufil)
et par la méthodemicrodensitométrique (PoLCF,
op.cit ).
Selon le cas, les échantillons auront de 1,5 à 20 mm
d’épaisseur.
Pour nosbesoins,
nous avons retenu :
1,5 ;
3 et 6 mm.5.5. Conclusions
Des
paragraphes précédents,
il découle que nous devons chercherexpérimentale-
ment pour chacune des
épaisseurs choisies,
la tension(kV),
le courantcathodique (mA)
et le temps
d’exposition (minute),
de manière à cequ’aux
massesvolumiques
extrêmes(0,1 kg/dm ;
et1,3 kg/dm’) correspondent
tes densitésoptiques
extrêmes(2,5
D et 0,5D).
Le
paragraphe
suivant décrit la méthode utilisée pour yparvenir
et donne lesrésultats obtenus pour nos conditions
d’exposition.
6.
Expérimentation
6.1. Bases
théoriques
On a
(Ponce,
op.cit.),
pour unrayonnement
X d’intensité incidenteh,
traversantun matériau dont le coefficient
d’absorption massique
est p,&dquo;&dquo;l’épaisseur
x et la massevolumique
d :1 =
Le’&dquo;&dquo;&dquo;! (3)
où 1 est l’intensité du
rayonnement
transmis.L’équation (3) peut
encore se mettre sous la formeInl=lnlo - J.l m
xd (4)
En
remplaçant
In I par cette valeur dansl’équation (2)
du§ 2,
on obtient :In D = In a + bln
1 0 - bi 4 xd (5)
ou, en
posant :
et on a
ou :
relation
qui
lie de mrelation
qui
lie de manièreexponentielle
et pour uneépaisseur
x constante, la densitéoptique
D à la massevolumique
d du matériau pour autant que l’on travaille avec l’émulsion décrite au§
2 et dans des densitésoptiques comprises
entre0,5
et2,5 (conditions suffisantes).
En
exprimant
la massevolumique
enkgldm 3 , l’équation (6)
est celle d’une droitequi
doit passer par lespoints
de coordonnés(0,1 ;
In2,5)
et(1,3 ;
In0,5),
les abscissescorrespondant
aux massesvolumiques
du bois extrêmes et lesordonnées,
auxloga-
rithmes des densités
optiques
extrêmes.Cette droite a pour coefficient
angulaire :
b’x = - 1,341
et pour ordonnée à
l’origine :
In
a’ = 1,050
Rechercher les
paramètres d’exposition,
c’est donc déterminerexpérimentalement
la combinaison courant
cathodique-temps-tension qui
fournira ces valeurs de coefficientangulaire
et d’ordonnée àl’origine.
Pour
augmenter
la valeur du coefficientangulaire (le contraste),
il faut augmenter letemps d’exposition
ou le courantcathodique
tout en diminuant la tension aux bornes dutube,
pour maintenir le noircissement à un niveauacceptable.
6.2. Réalisation
pratique
Pour
chaque
essaid’exposition,
la détermination desparamètres
a’ et b’peut
se faire par la méthode des moindres carrésappliquée
à différentscouples
depoints (d,
ln
D)
couvrant aussicomplètement
quepossible
les gammes de variation fixéesprécé-
demment
(§ 5.2.
et5.3.).
En
pratique,
nous avons fait varierl’épaisseur
xplutôt
que la massevolumique
den
radiographiant
un étalon d’acétate de cellulose en escalier. x et djouent,
eneffet,
un rôle
analogue
car la relation(6)
lie In D et le «poids superficiel
» dx(P OLGE ,
op.eit. ).
De
plus,
letemps jouant
le même rôle que l’intensité sur la dose reçue et donc lenoircissement,
nous avonsdécidé,
pour des raisonsd’appareillage,
de travailler à intensité constante(24 mA)
et de faire varier seulement letemps d’exposition.
6.3.
Avautages
du modèlethéorique
duparagraphe
6.1.pour le calcul de la masse
volumique
Alors que nous avons travaillé
précédemmem
avec un modèle de transformation linéarisé par l’utilisation d’un coinoptique
à variation nonlinéaire,
commebeaucoup
d’autres
laboratoires,
nous avons choisi de nous baser sur ce modèlethéorique (§ 6.1.)
et ce, pour
plusieurs
raisons :- Ce modèle est directement basé sur les
équations répondant
leplus
exactementaux
phénomènes physiques qui interviennent,
à savoir la réaction du film au rayonne- ment et l’atténuation durayonnement
transmis en fonction du «poids superficiel
» etdu coefficient
d’absorption.
Ces lois sont valides pour toute la gamme de densitésoptiques
convenables pour le microdensitomètre. Nous n’avons donc aucun biais desmesures par des lois seulement
approximatives,
ni aucuneperte
deprécision
par une limitationtrop importante
de laplage
de densitésoptiques
à utiliser.- D’autre
part,
ce modèlepermet
l’utilisation du coinoptique
linéaire, fournid’origine
avecl’appareillage, plus précis
etplus
stable dans letemps
que les coins nonlinéaires
fabriqués
parradiographie (voir
lepoint 5.1.).
- Le modèle « linéarisé » utilisé
précédemment comportait l’avantage
de lasimpli-
cité des calculs de transformation. Les moyens de traitement en série de l’information dont nous
disposons
actuellement rendent cet avantagenégligeable.
6.4.
Exemple
Pour faciliter la
compréhension
de la méthodeutilisée,
nous pensonsqu’il
est utilede
présenter
ci-dessous un essaicomplet.
Lesparamètres d’exposition
à tester sont lessuivants,
pour un échantillon de bois de 3 mmd’épaisseur,
un film Structurix D4 et unedistance
source-objet
de 2,1 m :temps
: 25 mintension : 15 kV intensité : 24 mA.
La réalisation du test se fait en
radiographiant
un étalon d’acétate de cellulose(1,310 kg/dm 3 )
constitué de 10 marches de 5 feuilles d’acétate(épaisseur
d’une feuille : 0,06mm).
L’équivalence
massevolumique-bois
dechaque palier
est obtenu de la manière suivante :d - xa
clah
--x
;
, et
d,,
sontrespectivement l’épaisseur
et la massevolumique
del’acétate,
x
h et
do, l’épaisseur
et la massevolumique
du bois.Notre microdcnsitomètre étant
équipé
d’un coinoptique
linéaire, la densitéoptique
de
chaque palier
est obtenue par unerégression
linéaire passant par deuxpoints
étalonsde densités
optiques
1 et 1,5.Les résultats sont
repris
dans le tableau 1. La gamme de densitéoptique
de ce coin(voir
§5.1.)
ne nous a paspermis d’analyser
10paliers
simultanément.L’ajustement
linéaire entre d et In D se calcule donc sur la base des
paliers
2 à 10.L’équation
obtenue par la méthode des moindres carrés est la suivante : In D =1,049 - 1,318 d h
avec un coefficient de détermination
(r r )
de 0,998.La
figure
2représente
cette droite ainsi que la droited’exposition
idéale définie au§ 6.1.
Les deux droites étant presque confondues, nous pouvons accepter les valeurs testées
(24
mA, 15kV,
25min)
commeparamètres d’exposition.
Si cela n’avait pas été le cas ou si on voulait une coïncidenceparfaite
entre la droite observée et la droiteidéale,
il faudrait dans ce cas,augmenter
letemps d’exposition (pour
que le coefficientangulaire
passe de -1,318
à -1,341)
et diminuer la tension de manière à maintenir l’ordonnée àl’origine
à sa valeur.7. Résultats
Cette méthode
expérimentale
nous apermis
de fixer lesparamètres d’exposition repris
dans le tableau 2.Il est à noter que pour des
épaisseurs
de1,5
mm, la droited’exposition
obtenuedans ces conditions est moins contrastée que la droite
théorique (coefficient angulaire
de l’ordre de —
1,15
au lieu de -1,34).
Nous avonsaccepté
cette différence pour ne pasaugmenter
trop fortement la duréequi
estdéjà
deplus
de 6 heures.8. Conclusions
La méthode décrite
précédemment
apermis
de fixerobjectivement
lesparamètres d’exposition optimaux. Quelles
que soient les conditions deradiographie,
le matériel utilisé et lesépaisseurs
deséchantillons,
il nousparaît
souhaitable de rechercher cette droited’exposition théorique
de manière à standardiser cetteétape
del’analyse
micro-densitométrique.
L’étalon d’acétate
placé
surchaque radiographie permet
de contrôler la droited’exposition
lors del’opération d’étalonnage.
Nous effectuons ce contrôle
automatiquement
sous la forme d’un test sur le coefficientangulaire
et l’ordonnée àl’origine
dans le programmemicrodensitométrique qui
a été mis aupoint
au laboratoire.De
plus,
les nombreux essais nécessaires pourapprocher l’exposition optimale
nousont
permis
de tester abondamment le modèlethéorique
décrit au§ 6.1.
et nous ontincités à l’utiliser
désormais,
comme base de transformation densitéoptique-masse volumique bois,
en lieu etplace
du modèle « linéarisé » par l’utilisation d’un coin non linéaire.Accepté
le 23 décembre 1985.Reçu
le 18juillet
1986.Summarv
Summary
Determination
of optimum X-rays
exposureparameters
inmicrodensitometry
This
study
defines, then formalizes, in microdensimetricanalyses
of wood, the notion ofoptimum
exposure toX-rays, taking
account of technical restraints : characteristics of woodspecimen, type of film, standard, source of radiation,
exposition
parameters(distance
« source-film », tension,
intensity,
time ofexposure).
One of the most important
problems
is the conversion of the film’soptical density
in wood specificgravity
of the materialanalysed.
The described method allows to avoid the use of the continued coin’sradiography
of the standard,commonly
used instead of theoptical
glass coin of the microdensitometer.It formalizes a theoric model of exposure conditions. Besides, it shows with an example that
it’s easy,
by experiments,
to get thisoptimum
in everyparticular
case,by changing
thepeak
voltage and the exposure time.Key
words : Wood, exposure,den.sity, X-rAy, microdensitometry.
,...,-- -- --- !--p- ---
Zusammenfassung
Bestimmung
deroptimalen Bestrahlungsbedingungen
bei derradiographisch-
densitometri.schen
Bestimmung
der HolzdichteDurch diesen Versuch wird der
Begriff
deroptimalen Bestrahlung
definiert und formuliert,unter
Berücksichtigung
derBeschränkungen
der mikrodensitometrischenAnalyse
des Holzes.Ausserdem
zeigt
der Versuch durch einBeispiel,
dass es leicht ist, diesesOptimum
empirisch zusuchen, in
jedem
besonderen Fall, wenn man dieBestrahlungsdauer,
dieRöntgenrohrspannung
und den
Wärmungsstrom
der Kathodeentsprechend
einstellt.Schlüsselwörter : Holz,
Bestrahlungsbedingungen,
Dichte,Röntgenstrahlen,
Mikrodensitometrie.Références
bibliographiques
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DorortT P., 1978. Etude de la densité du bois par
analyse radiographique et application
àl’épicéa
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Travail de fin d’études,81 p.,
Gembloux, Faculté des SciencesAgronomiques.
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