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[Compte rendu de :] Gefangene Gesellschaft. Eine Geschichte der Einsperrung in Sachsen im 18. und 19. Jahrhundert / Falk Bretschneider. Konstanz : UVK, 2008

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[Compte rendu de :] Gefangene Gesellschaft. Eine Geschichte der Einsperrung in Sachsen im 18. und 19. Jahrhundert / Falk

Bretschneider. Konstanz : UVK, 2008

CICCHINI, Marco

CICCHINI, Marco. [Compte rendu de :] Gefangene Gesellschaft. Eine Geschichte der

Einsperrung in Sachsen im 18. und 19. Jahrhundert / Falk Bretschneider. Konstanz : UVK, 2008.

Revue d'histoire moderne et contemporaine

, 2012, vol. 59, no. 1, p. 182-183

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:92061

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182 REVUE D’HISTOIRE MODERNE & CONTEMPORAINE

FALK BRETSCHNEIDER, Gefangene Gesellschaft. Eine Geschichte der Einsperrung in Sachsen im 18. und 19. Jahrhundert,

Konstanz, UVK, 2008, 614 p., ISBN 978-3896696243

lui-même, elle pourrait se prolonger par une étude concrète des décisions du conseil d’État lors de ses premières années de fonctionnement, période décrite par Maurice Hauriou comme celle de « l’élaboration secrète » du droit administratif français. C’est toute la postérité qu’on peut souhaiter à cet ouvrage.

Igor MOULLIER École Normale Supérieure de Lyon

Version remaniée d’une thèse de doc- torat achevée en 2005 et co-dirigée par Jacques Revel et Gerd Schwerhoff, ce livre ambitieux et imposant contribue sans aucun doute à renouveler l’histoire de la prison. Plutôt que de privilégier le problème des économies punitives et des intentions qui les sous-tendent, Falk Bretschneider aborde sur deux siècles une histoire de l’enfermement à partir des lieux, des acteurs, des activités et des relations entre individus et groupes sociaux.

La riche série des sources administratives et des registres d’écrous de l’ancien duché de Saxe lui permet de croiser une histoire sociale minutieuse et informative (plus de 50 tableaux et graphiques) avec une approche théorique particulièrement bien maîtrisée (avant tout, Foucault, Goffman, Elias). Dix-neuf chapitres, plutôt factuels et chronologiques, fournissent la matière première de l’analyse. Dans deux chapitres introductifs et dans ses conclusions, l’auteur expose le triple déplacement historiographique que son analyse entend opérer ou confirmer, à propos de la chro- nologie, du statut de la discipline et de la notion d’institution dans l’émergence de la « société enfermée ».

Se démarquant d’une tradition historiographique bien établie qui fait de l’année 1800 le marqueur temporel de l’essor de la prison comme institution pénale, Falk Bretschneider atténue fortement l’idée d’un changement brutal. Ainsi, l’enferme- ment punitif fait bien partie de l’arsenal ancien des ordonnances de police. De plus, l’identité des reclus, comme le montre l’exemple de la maison de discipline de Waldheim (créée en 1716), se modifie au XVIIIe siècle déjà. Alors que le modèle d’une institution multifonctionnelle prédomine jusque vers 1750 (où se mêlent, annuellement, quelques centaines d’hommes et de femmes, pauvres, orphelins, malades, insensés, prostituées, vagabonds, délinquants et criminels), le nombre des individus incarcérés par condamnation augmente à partir de 1770 (p. 243). Enfin, malgré la multiplication des lieux d’enfermement et un processus de différenciation institutionnelle, les anciennes pratiques d’enfermement perdurent ensuite, même à l’ère des réformes libérales du XIXe siècle.

Fidèle aux leçons du « tournant pragmatique » des années 1980, et à la démarche de Sabina Loriga à propos des armées piémontaises du XVIIIe siècle (dans Soldats, rééd. Les Belles Lettres, 2007), Falk Bretschneider insiste ensuite sur la complexité des relations sociales qu’entretiennent les divers acteurs de l’enfermement. La volonté disciplinaire est loin d’être souveraine, et ne provient nullement d’un pouvoir homogène, comme le montre l’analyse des relais institutionnels des autorités (Haus- verwalter, soldats). Si les châtiments corporels font partie du quotidien, les « niches » de liberté, dans le temps et dans l’espace, sont possibles. De cela est particulièrement exemplaire le « commerce charnel » qui sévit à Waldheim, alors que les cadres de la mixité sexuelle ne sont véritablement définis qu’à partir du début du XIXe siècle.

Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université de Genève - - 129.194.8.73 - 20/02/2017 16h19. © Belin

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COMPTES RENDUS, N°59-1, 2012 183

Enfin, l’auteur note que les institutions d’enfermement, entre XVIIIe et XIXe siècles, sont à replacer dans un espace social plus large, duquel elles ne sont séparées que par des frontières poreuses. L’évolution de la population recluse et les travaux auxquels celle-ci est astreinte sont, par exemple, considérablement affectés par la conjoncture économique et politique du duché de Saxe. De plus, malgré les contraintes vécues, les prisonniers sont aussi à considérer comme des acteurs du devenir institutionnel, comme le montre la révolte carcérale de 1825, finement restituée, qui aboutit à la destitution du directeur de la maison de discipline de Zwickau pour exercice abusif de l’autorité.

S’il compte 614 pages, la matière de l’ouvrage est très dense, et tout effort de synthèse supplémentaire aurait sans doute fait perdre des données essentielles, alimentées, rappelons-le, par deux siècles d’archives minutieusement étudiées. On peut assurément gager que ce livre fera école et conduira à ouvrir de nouveaux chantiers sur l’histoire sociale de l’enfermement : comme le souligne Jacques Revel dans la préface, il s’agit moins ici d’un cas isolé que d’un laboratoire qui, comme tel, sera appelé à faire école.

Marco CICCHINI Université de Genève

Ces actes d’un colloque à Besançon en novembre 2008 rassemblent vingt-cinq contributions, auxquelles s’ajoute une annexe présentant l’historiographie américaine sur la Révolution française (Dan Edelstein). Il s’agit d’explorer les

« coulisses du droit républicain » en interrogeant le rôle des juristes, notamment des professeurs, dans la confection de ce droit. Une telle démarche inscrit l’ouvrage dans un courant de recherche attaché à renouveler l’histoire du droit. Promouvant une approche pluridisciplinaire dont témoigne le livre en donnant la parole à des juristes, des historiens et des politistes, ce courant est attentif aux conditions sociales d’élaboration du droit et à ses modalités de circulation. Il refuse également de céder à une histoire téléologique. À ce titre, prendre comme laboratoire d’observation le droit de la Troisième République est particulièrement intéressant, tant « c’est notre propre regard qui croit voir cette présence immanente d’un droit républicain » (J.-L. Halpérin, p. 494). Certes, il y a eu des moments où ce droit a paru prendre consistance, comme quand il s’est agi de le défendre contre « la force brutale » de l’Allemagne (G. Sawicki). Mais il était surtout question de promouvoir le droit comme mode de régulation des rapports sociaux, et non le droit de la République.

Synthétisant l’apport des articles à la question de l’existence d’un « modèle fran- çais de droit républicain », J.-L. Halpérin montre de manière convaincante combien ce dernier est difficile à trouver. La continuité du droit de la République avec celui des régimes qui la précédent se manifeste en particulier dans les colonies, comme en Algérie où opère « une raison juridique » transcendant les régimes politiques (C. Jallamion) ; terrain colonial sur lequel, plus généralement, l’universalisme des droits de l’homme cède la place aux « droits des Français » (O. Le Cour Grandmaison, p. 439). Il s’agit aussi du droit des Français plus que des Françaises, car les juristes du régime républicain ne rompent pas sur ce sujet avec leurs prédécesseurs, comme le montre A. Maugère à propos de la législation sur la prostitution. Concernant les

ANNIE STORA-LAMARRE, JEAN-LOUIS HALPÉRIN, FRÉDÉRIC AUDREN (ÉD.), La République et son droit (1870-1930), Besançon, Presses Universitaires de Franche- Comté, 2011, 538 p., ISBN 978-2848673189

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