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Michael Arvaarluk Kusugak LES AURORES BORÉALES JOUEURS DE SOCCER Illustrations : Valadyana Krykorka

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Academic year: 2022

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Michael Arvaarluk Kusugak

LES AURORES BORÉALES JOUEURS DE SOCCER

Illustrations : Valadyana Krykorka

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Tous droits reserves.

Les aurores boréales : joueurs de soccer ISBN : 978-2-89611-430-6

Version française © 2014 Editions des Plaines Traduction de Northern lights: the soccer trails Texte © 1993 Michael Arvaarluk Kusugak Illustrations© 1993 Vladyana Krykorka

Publie en anglais en Amerique du Nord par Annick Press Ltd.

© 1993 Annick Press Ltd.

Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise sous aucune forme ou par quelque moyen électronique ou mécanique que ce soit, par photocopie, par enregistrement ou par quelque forme d'entreposage d'information ou système de recouvrement, sans la permission écrite de l'éditeur.

Les Éditions des Plaines remercient le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts du Manitoba du soutien accordé dans le cadre des subventions globales aux éditeurs et reconnaissent l'aide financière du

gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada et du ministère de la Culture, Patrimoine et Tourisme du Manitoba, pour leurs activites d'édition.

Nous remercions le gouvernement du Canada de son soutien financier pour nos activités de traduction dans le cadre du Programme national de

traduction pour L'édition du livre.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Kusugak, Michael

[Northern lights. Français]

    Les aurores boréales : joueurs de soccer/ Michael Arvaarluk Kusugak;

art, Vladyana Krykorka ; traduction de Carole Freynet-Gagné.

Traduction de : Northern lights.

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ISBN 978-2-89611-430-6 (couverture souple)

   I. Krykorka, Vladyana, illustrateur II. Freynet-Gagné, Carole, traducteur Ill. Titre.

PS8571.U83N6714 2014        jC813'.54         C2014-903491-1 Traduction : Carole Freynet-Gagné

Image de la couverture: Vladyana Krykorka Éditrice en chef: Joanne Therrien

Révision : Pierrette Blais Mise en page : Estée Sabourin Éditions des Plaines

C.P. 123 Saint-Boniface, Manitoba, Canada R2H 3B4

Tel. 204 235 0078 - admin@plaines.mb.ca - www.plaines.ca

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à mon père, Kusugak, qui m’a montré l’espoir à mon oncle, Kreelak, qui a donné vie aux histoires à Jack Hildes qui m’a offert son amitié indéfectible

à mon oncle, Ussak, qui m’a montré comment être patient et à ma Anaanattialluaq (la-grand-mère-parfaite-pour-moi), Tartak, qui m’a aimé.

Je les vois lorsque les aurores boréales dansent, et

à Naanasee. Le seul fait de penser à elle me rend heureux.

M. A. K.

À mon père qui, dans sa jeunesse, était un champion de soccer.

V. K.

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U

n jour, il y a longtemps, lorsque Kataujaq était petite, sa mère lui a dit :

« Nous t’avons appelée Kataujaq, car lorsque tu es née, tu étais jolie comme un arc-en-ciel. » Elle a mis son nez contre celui de Kataujaq et a dit « Mamaq », ce qui veut dire « tu sens bon ». « Tu vois, c’est comme ça qu’on s’embrasse. Il y a des personnes qui disent qu’on se frotte le nez, mais on se sent. » Et Kataujaq a pris sa mère par le cou, a pressé son nez contre le sien et a dit « Mamaq ». Kataujaq adorait sa mère.

Au printemps, le soleil brillait encore dans le ciel lorsque Kataujaq allait se coucher. Lorsqu’elle se réveillait, il était à nouveau très haut dans le ciel.

Au printemps, toute la famille allait à la pêche

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I

ls voyageaient sur la glace de mer. Kataujaq s’assoyait avec sa mère et sa grand-mère dans le grand canot sur le traineau. Le trajet était cahoteux et il y avait beaucoup d’eau sur la glace. Les pattes des chiens faisaient « sploutch, sploutch, sploutch, sploutch », et le traineau grinçait. Le père de Kataujaq courait à côté du traineau, tenant la proue du canot, poussant par- ci, tirant par-là pour guider le traineau. « Haw, haw, haw », disait-il aux chiens, et les chiens tournaient à gauche.

Parfois, ils devaient traverser de grandes crevasses dans la glace. Le père de Kataujaq lançait les chiens à l’eau pour qu’ils traversent la crevasse à la nage. Lorsqu’ils sortaient de l’eau, les chiens secouaient leur fourrure lançant partout de petites gouttelettes d’eau qui brillaient au soleil. Puis, le père de Kataujaq signalait aux chiens de tirer le traineau avec le canot par- dessus la crevasse. Kataujaq et sa mère criaient : « Aïe! » et se tenaient très fort dans les bras, car l’eau était sombre et menaçante. Parfois, ils voyaient des trous de phoque par où l’eau s’écoulait rapidement et tourbillonnait.

Kataujaq avait la chair de poule lorsqu’elle pensait à ces trous. Elle était contente de pouvoir s’accrocher à sa mère.

De retour sur Terre, ils se rendaient à un lac appelé « Le Nez ». Au milieu du lac, il y avait une série de petites iles qui avaient la forme d’un nez qui sortait de la glace. Un jour, la mère de Kataujaq a attrapé un poisson aussi gros que Kataujaq.

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À 

l’été, Kataujaq aimait faire des promenades. Un jour, en marchant dehors, elle a cueilli une fleur, une toute petite fleur avec de délicats pétales blancs. Elle s’est dit : « Ma mère va aimer cette fleur. » Elle a cueilli un grand bouquet de belles petites fleurs. Arrivée à la maison, elle les a offertes à sa mère. Sa mère lui a donné un câlin et un baiser, et lui a dit : « Comme elles sont belles. Merci ma chérie. » Elle a mis les fleurs dans un vase et les a gardées longtemps, même après qu’elles sont devenues sèches et perdu toute leur beauté. Puis, Kataujaq est nues allée faire une autre promenade et a cueilli un autre bouquet de petites fleurs.

Parfois, elle collectionnait de belles pierres : des blanches, des grises, des grosses, des petites, des plates, des lisses et des arrondies. Sa mère les aimait toutes. Elle les plaçait fièrement sur le seuil de la fenêtre. Un jour, le père de Kataujaq a essayé d’en jeter une. Sa mère lui a dit : « Mais qu’est- ce que tu fais là? Remets la pierre à sa place! » Elle l’a dit très sévèrement et il a remis la pierre sur le rebord de la fenêtre.

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À 

la fin de l’été, lorsqu’il commençait à faire frais et que les moustiques avaient disparu, c’était le meilleur temps de cueillir des baies. Le sol devenait brun mousseux, il commençait à faire sombre la nuit et les bernaches se regroupaient pour se préparer à s’envoler vers le sud avant l’hiver. C’était le moment préféré de l’année de Kataujaq, car elle avait l’occasion de passer beaucoup de temps en plein air avec sa mère.

Ensemble, elles cueillaient des baies le long de l’esker qui s’étendait juste au nord de leur maison. La mère de Kataujaq aimait cueillir des baies. Il leur fallait beaucoup de temps pour remplir un grand seau, mais elles y arrivaient. Le visage et les mains de Kataujaq étaient tout barbouillés de jus de baie, car elle mangeait la plupart des baies qu’elle cueillait. Comme c’était amusant.

Parfois, elles ne faisaient que jouer ensemble. La mère de Kataujaq jonglait des pierres en chantant :

Ai jaa ju ru jun nii A ja jaa ju ru jun nii

Une pour moi

Et trois pour mon cousin Le tonnerre gronde Le tonnerre gronde Et l’arc-en-ciel qui revient Et l’arc-en-ciel qui revient

La mère de Kataujaq lui apprenait toutes sortes de choses merveilleuses qu’elle faisait lorsqu’elle était petite. Elles s’amusaient tellement.

Mais il y a de cela très longtemp

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U

n jour, une grave maladie est apparue dans le village. Tant de gens sont tombés malades. La mère de Kataujaq toussait et toussait, alors la famille l’a envoyée très loin dans le Sud par avion. Mais, elle n’est jamais revenue. Personne n’a expliqué à Kataujaq ce qui lui était arrivée.

Elle était trop petite. Sa maman n’est plus jamais revenue à la maison.

Il y a de cela très longtemps. Aujourd’hui Kataujaq est une grande fille, ou presque. Mais sa mère lui manque tellement. Maintenant, elle cueille de petites fleurs pour sa gentille grand-maman, mais ce n’est pas la même chose. Lorsqu’elle cueille des baies le long de l’esker, juste au nord de sa maison, elle pense à sa mère. Lorsqu’elle ramasse une belle pierre, elle pense à sa mère. Parfois, lorsqu’elle est seule, Kataujaq pleure. Parfois, lorsqu’elle est dans son lit le soir et qu’elle pense à sa mère, elle pleure beaucoup.

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À 

l’automne, la glace se forme sur le lac et la mer. Le soir, lorsque le ciel est dégagé, on peut voir les étoiles, des millions d’étoiles qui brillent au clair de lune. Et parfois on peut voir de la poussière d’étoiles traverser le ciel et disparaitre avant de rejoindre l’horizon. Kataujaq adore regarder le ciel et les étoiles. Parfois, elle attend longtemps pour voir la poussière

d’étoiles dans le ciel.

Au début de l’hiver, les gens de son village aiment sortir dehors et jouer au soccer. Ils fabriquent un ballon de soccer en peau de caribou et le bourrent de mousse sèche et de fourrure. Puis le soir, au clair de lune, ils vont sur la glace de mer, installent des blocs de glace pour les buts et jouent toute la soirée. Tout le monde qui passe par là se joint au match. Ils courent pendant des kilomètres et des kilomètres. C’est tellement amusant.

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arfois, on peut voir les aurores boréales. Ce sont de minces filaments de lumière, des milliers de minces filaments de lumière qui bougent par-ci et par-là comme des milliers de personnes qui courent l’une après l’autre.

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L

a grand-mère de Kataujaq aime venir voir jouer les gens du village, et le soir, lorsque Kataujaq se sent très triste et qu’elle s’ennuie de sa mère, sa grand-mère lui raconte une histoire.

« Toutes les personnes meurent un jour, dit-elle. Et lorsqu’elles meurent, leur âme quitte leur corps et monte au ciel. Les milliers de gens qui sont morts avant nous vivent tous là-haut dans le ciel. Lorsqu’ils étaient sur la Terre, eux aussi, ils aimaient jouer au soccer. Alors, le soir lorsque la lune brille, ils sortent tous sur un gigantesque terrain là-haut et jouent au soccer.

Tu peux les voir. Ils sont des milliers qui courent et frappent le ballon partout dans le ciel. »

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ataujaq regarde intensément les aurores boréales. Les milliers de

filaments de lumière ont l’air de courir l’un après l’autre tout en bottant le ballon de soccer. La grand-mère de Kataujaq continue son histoire :

« Mais contrairement à nous, ils sont immortels et rien ne peut plus leur faire mal. Alors comme ballon de soccer, ils utilisent une énorme tête de morse gelée avec de grandes défenses. Lorsqu’ils donnent un bon coup de pied à la tête de morse, elle file à travers le ciel et ils se mettent tous à courir après la tête d’un côté à l’autre du ciel. Si tu siffles, ils se

rapprochent, et si tu continues à siffler, ils se rapprochent encore plus. Mais attention! Il se peut qu’ils viennent trop près de toi. S’ils se rapprochent trop, la tête de morse peut tomber du ciel et " baoum! " te décrocher la tête.

S’ils se rapprochent trop, frotte tes ongles ensemble pour faire « clic, clic, clic ». Et tu verras, ils prendront la poudre d’escampette. »

Alors Kataujaq décide d’essayer. Elle siffle. Les aurores boréales se rapprochent. Elle siffle encore et elles se rapprochent encore plus. Elle

pense entendre un craquement. Est-ce le bruit d’un bon coup de pied dans la tête de morse gelée? Puis elle pense entendre le sifflement d’une tête de morse qui passe tout près d’elle. C’est un bruit étrange, comme si de

grandes défenses de morse tranchaient l’air. Elle a l’impression que la tête de morse passe vraiment très près d’elle. Rapidement, elle se met à se frotter les ongles ensemble, produisant un cliquetis et, petit à petit, les aurores boréales tirent leur révérence.

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«

E

st-ce que ma mère est là-haut? », demande Kataujaq à sa grand-mère.

« Bien sûr que oui, répond sa grand-mère. Lorsque le ciel est si beau, moi aussi j’aime venir ici. Je viens voir ton grand-père. C’était un homme aimable qui adorait le soccer. Il t’aurait tellement aimée. Il avait toujours voulu une petite-fille. Maintenant, il est là-haut avec tous les autres qui ont quitté ce monde. Ça me rassure de le voir s’amuser autant. »

Kataujaq regarde longtemps les aurores boréales jouer au soccer. Elle a l’impression de voir sa mère courir avec les autres en s’amusant. Lorsque sa mère se retourne pour courir après le ballon, elle semble lui faire un grand sourire. Kataujaq est heureuse que sa mère ne soit pas vraiment partie. Elle ne s’ennuie plus. Elle se sent beaucoup mieux.

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arfois, lorsque la lune brille et que les étoiles scintillent dans l’air vif de la nuit, tu devrais aller dehors et jeter un coup d’oeil. Tu verrais peut-être des aurores boréales là-haut dans le ciel. C’est vraiment l’âme des personnes qui sont mortes et, comme nous, elles aiment sortir et s’amuser. Elles

adorent jouer au soccer. Et si tu regardes attentivement, tu verras peut-être un être cher que tu croyais parti pour toujours. Cette personne n’est pas vraiment partie. Elle est tout simplement là-haut dans le ciel. C’est tellement merveilleux.

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