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Merci grand-mère

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Academic year: 2021

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Merci grand-mère

Cela fait des jours que je déambule dans ce quartier de Paris. Il est plutôt agréable en ce début d'automne. Je cours après les feuilles qui tombent, cela me distrait. Les passants me regardent bizarrement, ils semblent me fuir comme si je leur faisais peur ou que j'allais leur porter malheur à cause de ma couleur noire.

Certains me donnent des coups de pieds, des enfants me jettent des cailloux. De rares fois, j'ai un sourire ou un mot gentil. Certains après-midi, je retrouve au parc une gentille grand-mère au chapeau gris qui m'apporte un goûter et un peu de chaleur humaine.

L'autre jour, j'ai suivi dans la rue une fille qui m'avait sourit, je l'ai accompagnée chez elle. Elle m'a servi à boire, fait partager son repas et son lit.

Mais quand son ami est rentré, il a crié. J'ai dû m’échappé par la fenêtre et sur les toits.

Je suis rentré dans mon squat où j'ai retrouvé mes amis. C'est ici dans cet immeuble inhabité que je vis depuis mon enfance, quand ma famille m'a chassé.

Je n’avais plus de famille mais je n'étais pas totalement seul, j'avais trouvé des amis qui étaient dans la même situation.

Pour se nourrir, on faisait avec nos propres moyens, on fouillait les poubelles du quartier, mais il n'y avait pas grand chose. Quelques fois, le serveur de la pizzeria du coin de la rue nous donnait les restes car il avait pitié de nous.

On grattait souvent aux portes pour avoir un peu de tendresse ou de nourriture.

Certains soirs on se battait contre des bandes des quartiers voisins. Parfois des chiens nous pourchassaient dans les rues.

Mais aujourd’hui l'après-midi est calme, je vais retourner au parc voir si la mémé au chapeau gris est là. Je pars en direction du petit banc près du bassin où elle vient passer quelques heures.

Je la vois : elle est assise à l'ombre du grand chêne en train de tricoter. Je m'approche d'elle et me saisis de la pelote de laine, elle lève les yeux de son tricot, pose son ouvrage, me sourit en me tendant ses bras, je m'y précipite pour recevoir un petit câlin. Puis elle se saisit de son sac, en extrait un pochon plastique qu'elle ouvre délicatement, elle en sort deux portions de vache qui rit qu'elle déballe et me tend avec un sourire jovial.

- « Tiens mange mon petit » me dit-elle

Tandis que je mange elle pose sa main sur ma tête et me caresse amicalement tout en marmonnant quelques mots que je ne comprends pas tant je suis occupé à manger.

Tendrement elle me prend dans ses bras et nous passons un long moment blottit l'un contre l'autre. Je me sens bien dans ses moments-là, j'ai impression que le temps s'arrête, plus de galères, que du bonheur. Mais les bonnes choses ont toujours une fin. A la nuit tombante elle me dit au revoir et s'en va. Je reprends mon chemin dans le parc, je poursuis un papillon, effraies quelques oiseaux tout en me dirigeant vers la sortie.

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Soudain, un berger allemand échappé à son maître sort de nulle part et me prend en chasse je cours zigzaguant entre les passants, à l'angle d'une rue je me faufile dans une porte entrouverte et me glisse derrière une étagère. Ouf !! Le molosse ne m'a pas vu. Il y a du bruit dans le local, j'écoute des voix. Je me fais tout petit et ne bouge plus, je finis par m'assoupir.

Quand je me réveille, il fait nuit, prudemment je sors de ma cachette à la découverte des lieux. Il y a la de nombreuses étagères ça doit être un magasin ou une réserve mais il ne semble pas y avoir de nourriture. Toutes les issues sont fermées. J’essaie de grimper sur les étagères des objets s'écroulent. Je panique et me jette un peu partout provoquant d'autres éboulements. Apeuré je vais me réfugier dans ma cachette et me rendort. Au bout de quelques heures je suis réveillé par des cris, la lumière est allumée et je vois le désastre que j'ai provoqué.

- « Quelqu'un doit être dans le magasin, prévenons la police. » dit un personne avant de sortir et de refermer la porte.

Au bout de quelques minutes la porte s'ouvre à nouveau. Deux policiers pénètrent dans le local et commencent à l'inspecter. Terrorisé, je reste dans mon coin espérant qu'ils ne me trouveront pas.

- « Visiblement il n'y a personne » s'écrit un des policiers.

Ils ouvrent la porte pour sortir. Là je me précipite, passe dans leurs jambes et sort dehors en direction du parc. Ils me poursuivent. J'arrive dans le parc, je cours vers le banc en écoutant les policiers derrière moi. Quelle chance la vielle dame est là ! Je me précipite dans ses bras.

- « C'est à vous ce chat Madame ? » demande le premier policier.

- « Oui bien sûr » répondit la grand-mère

- « Et bien il a dévasté la quincaillerie du coin de rue cette nuit ».

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