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Revue Médicale Suisse–
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15 juin 2011actualité, info
revue de presse
Financement des hôpi- taux : les médecins traités comme des «pseudo- partenaires»
Parmi les multiples révisions de la loi sur l’assurance maladie, l’une doit ins
taurer un nouveau système de finan
cement hospitalier. Elle a toutefois été votée en 2007 déjà, avec une entrée en vigueur repoussée à 2012, pour permettre aux cantons de s’adap
ter. C’est à ce stade de la prépara
tion (à six mois de l’échéance) que le Conseil des Etats a choisi d’interve
nir, en urgence, pour imposer de nou
velles règles. Prenant ainsi à contre
pied le Conseil fédéral, les cantons, les hôpitaux, les médecins – mais pas les assureurs.
Hier, donc, par 24 voix contre 14, le Conseil des Etats a approuvé une initiative parlementaire qui exige que le passage au nouveau financement des hôpitaux n’entraîne pas de haus
ses de tarifs ni de primes maladie.
Une clause à intégrer par voie d’ur
gence à la révision de 2007.
Une initiative apparemment bien in
tentionnée. «On veut éviter qu’un des partenaires concernés ne profite du changement de système pour justifier des hausses», a expliqué Eugen David (pdc/SG), au nom de la commission préparatoire. Les assureurs ont en
effet publié ce printemps leur esti
mation des hausses de primes dues au changement : 1,6% en moyen ne, mais pouvant aller jusqu’à 7,5%.
Mais Liliane Maury Pasquier (ps/GE) conteste la validité de ces chiffres.
Ils se basent sur des tabelles datant de 2005, ditelle, alors que des chan
gements importants interviendront en 2012 : financement par les cantons des séjours en division privée et des hospitalisations hors canton, prise en charge par les assureurs d’une partie des investissements hospita
liers, etc. (…)
Une majorité du Conseil des Etats a passé outre ces arguments. Le Con
seil national doit se prononcer la se
maine prochaine. Mais les cantons ont déjà averti des risques d’un tel vote. Ce seront à eux d’assumer la part des coûts de transfert qui ne pour
ront pas être répercutés sur les pri
mes, ou alors on économisera sur la qualité des prestations fournies.
Pour Didier Burkhalter, toutes les ques tions encore à résoudre d’ici à 2012 (concernant les investisse
ments, les structures tarifaires, la pro
tection des données) doivent être discutées entre véritables partenaires.
Là, on traite les cantons comme des pseudopar tenaires, de même que les hôpitaux et les médecins, qui se préparent au changement depuis 2007.
François Nussbaum La Liberté du 8 juin 2011
Système de santé
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