Article
Reference
Sur la présences de hyaloclastites dans la région des Gets (Haute-Savoie)
BERTRAND, Jean
BERTRAND, Jean. Sur la présences de hyaloclastites dans la région des Gets (Haute-Savoie).
Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève , 1968, vol. N.S., vol. 3, no. 3, p. 112-121
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:153965
Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.
1 / 1
Jean BERTRAND. - Sur la présence de hyalodastites dans la région des Gets (Haute-Savoie).
Parmi les auteurs qui portèrent intérêt aux roches éruptives de ce secteur des Préalpes chablaisiennes, J. W. ScHROEDER (1938) eut le mérite de découvrir, au Vuargne, les plus importants témoins d'épanchements diabasiques sous-marins connus dans la chaîne préalpine. Cette découverte permit de préciser l'origine de nombreuses brèches, visibles en plusieurs autres affleurements de cette contrée, et que l'on admet, depuis lors, formées par éclatement ou démantèlement de coulées analogues. Plus récemment, une description détaillée de toutes ces formations a été donnée par F. JAFFE (1955) dans une excellente étude pétrographique.
Dans le cadre de nouvelles recherches sur l'ensemble des roches cristallines (granitiques et ophiolitiques) incluses dans les flysch du secteur des Gets (thèse en préparation), nous avons pu relever, en certains des pointements mentionnés plus haut, la présence de hyaloclastites.
Cette découverte ne fait que s'accorder avec les observations faites en d'autres domaines d'épanchements de basaltes subaquatiques (basaltes en plateau de la Columbia, Islande, Sicile, ou encore Apennins) où les formations clastiques (brèches de pillows et hyaloclastites) s'associent communément aux laves en coussins. Dans les Alpes, M. VuAGNAT et L. PuszTASZERI (1965) signalent des hyaloclastites au Mont-Genèvre, alors que V. DIETRICH (1967) les décrit dans la nappe pennique de la Platta (Grisons).
Proposé par A. RITTMANN (1958), le terme « hyaloclastite » définit les roches clastiques formées au détriment des croûtes vitreuses qui accompagnent les effusions sous-marines; il remplace celui de « tuf palagonitique », autrefoi� employé (les débris de verre volcanique étant très souvent constitué par de la palagonite, substance dont la nature minéralogique, comme les conditions de formation, commencent à être mieux définies aujourd'hui), mais qui incitait à considérer ces formations comme de vrais tufs résultant d'un dépôt de matériel pyroclastique. Or, les auteurs admettent qu'il s'agit de roches formées in situ, lors de la mise en place d'une coulée subaqua
tique, selon le mécanisme suivant: les enveloppe<; vitreuses entourant les bour
geonnements successifs de la lave brusquement refroidie au contact du milieu aqueux, se craquellent, s'effrittent sous la poussée du magna, s'accumulant ainsi entre les pillows; J. HüNNOREZ (1963) et M. VUAGNAT et L. PuszTASZERI (1965) envisagent également un phénomène de granulation, de pulvérisation de la lave à son arrivée brutale dans l'eau.
V. DIETRICH (1967) englobe sous la désignation de « hyaloclastites s.1. » diverses formations, telles que brèches de pillows et brèches diabasiques, avec les hyaloclas
tites s. str. A la suite de M. VuAGNAT (1967), nous pensons qu'il faut laisser à ce