A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J ULIO C. R EBELO
Réalisation de germes de feuilletages holomorphes par des champs semi-complets en dimension 2
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 9, n
o4 (2000), p. 735-763
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_2000_6_9_4_735_0>
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- 735 -
Réalisation de germes de feuilletages holomorphes
par des champs semi-complets
endimension 2 (*)
JULIO C. REBELO (1),(2)
jrebelo@mat.puc-rio.br
jrebelo@math.sunysb.edu
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. IX, n° 4, 2000
pp. 735-763
RÉSUMÉ. - Nous considérons les champs de vecteurs holomorphes de
dimension 2 ayant deux valeurs propres non nulles à l’origine. Il est
démontré que, un facteur inversible près, tous ces champs sont semi-
complets. On classifie aussi les singularités du type col-noeud
(une
valeurpropre
nulle)
qui sont semi-complètes. Finalement nous donnons des ex-emples de champs de vecteurs semi-complets avec une courbe de singu- larités et tels que le feuilletage singulier induit n’est pas linéarisable.
ABSTRACT. - We consider the singularities of 2-dimensional holomomor- phic vector fields which have two non vanishing eigenvalues. It is proved that up to an inversible factor all these vector fields are semi-complete.
We also classify the semi-complete singularities of type saddle-node
(one
vanishingeigenvalue).
Finally examples of semi-complete vector fields hav- ing non isolated singularities and non linearizable singular foliations areprovided as well.
~ * ~ Reçu le 8 octobre 1998, accepté le 18 décembre 2000
1 ~ Adresse permanente
Departamento de Matematica, PUC-Rio, Rua Marquês de Sâo Vicente 225, Gâvea Rio
de Janeiro RJ, Brasil CEP 22453-900
Adresse actuelle
Institute for Mathematical Sciences, State University of New York at Stony Brook, Stony Brook, N.Y. 11794-3660 USA
(2) Partiellement soutenu par le CNPq-Brésil.
1. Introduction
La différence locale entre une
singularité
d’unchamp
de vecteurs holo-morphe complet
et un germe defeuilletage holomorphe (ou
un germe dechamp holomorphe quelconque)
est essentiellement contenue dans la no-tion de
singularité semi-complète.
Cette notion semble être intéressante enelle-même mais elle s’est aussi révélée très utile pour la
compréhension
dessingularités
deschamps holomorphes complets
sur les surfacescomplexes (non
nécessairementcompactes).
L’utilité dessingularités semi-complètes
résulte d’une
part
du fait que toutes lessingularités
deschamps complets
sont
semi-complètes et,
d’autrepart,
au moins en dimensioncomplexe 2,
du fait que ces
singularités peuvent
être décrites d’unefaçon
assezprécise.
Un
exemple
de cela sera donné dansl’appendice
où nous considérerons les surfaces de Stein. Un autreexemple joli
et récentpeut
être trouvé dans[DOT].
Une
question
naturellequ’on
pose sur leschamps semi-complets
estcelle de la linéarisabilité. Cet article est consacré surtout à cette
question.
Considérons un
champ
de vecteursholomorphe X
défini auvoisinage
de(0, 0)
EC2
et supposons que(0, 0)
est unesingularité
isolée de Xayant
deux valeurs propres non nulles. L’une desquestions qui
ont été àl’origine
de ce
papier
est celle de savoir si un tel Xsemi-complet
est nécessairement linéarisable. Cettequestion
estrépondue négativement
par notrepremier
théorème :THÉORÈME
A. - Soit .~’ unfeuilletage holomorphe singulier
défini auvoisinage
del’origine
deC2
et soit w une 1-forme différentielleholomorphe (à singularité isolée) qui
définit .~’.Supposons
que lapartie
linéaire de w àl’origine possède
deux valeurs propres non nulles. Alors il existe unchamp
de vecteurs à
singularité
isoléeX,
, défini etsemi-complet
auvoisinage
del’origine,
tel que lefeuilletage singulier
défini par les orbites locales de X coïncide avec(la
restrictionde)
F.Autrement
dit,
le théorème A établit que, à un facteurmultiplicatif
in-versible
près,
tout germe dechamp
de vecteursayant
deux valeurs propresnon nulles à
l’origine
estsemi-complet.
Enparticulier,
ceci montrequ’un champ
de vecteurssemi-complet
n’est pas nécessairement linéarisable(nous
laissons au lecteur le soin de se convaincre que le facteur
multiplicatif
in-versible mentionné ne
joue,
eneffet,
aucunrôle).
Nous observons que dans
[Rebl]
et[Gh-Reb],
nous avons classifié les germes deschamps
de vecteursholomorphes
etsemi-complets
àsingularités
isolées dont les deux valeurs propres à
l’origine
s’annulent. D’autrepart
le théorème
(4.1)
donne la classification deschamps semi-complets
dontprécisément
une valeur propre est nulle(ces champs
ont "nombre de Milnor"égal
à1,
"À" entier et sontanalytiquement normalisables).
La combinaison de ces deux théorèmes montre que la classification obtenue dans ces travaux estoptimale.
Par
ailleurs,
on trouve dans[Reb2]
la classification deschamps
semi-complets ayant
unesingularité
non isolée. Cette classification est moinsprécise lorsque
lechamp
a l’allure X == oùf (o, 0) ~
0 et lapartie
linéaire deX’
àl’origine
estny8/ 8y (ni,
n sont des entiers strictementpositifs).
Eneffet,
dans ce caslà,
l’existence de telschamps qui
soientsemi-complets,
outre lechamp
linéarisable(i.e.
le cas où X’ estlinéarisable),
n’est pas évidente. Dans[Reb2]
nous avons annoncé l’existence de ceschamps.
En fait nousdisposons
du résultat suivant :THÉORÈME
B. Soientk,
m et n des entiers strictementpositifs (l~ > 2).
Alors lechamp
de vecteurs X défini parest
semi-complet
auvoisinage
del’origine
deC~.
.Remarque.
Il est intéressant d’observer que cechamp
n’est pas semi-complet
pour k =1, (cf.
remarque(5.7)).
Insistons sur le fait
qu’un
"théorème de réalisation" dustyle
théorème Aest
probablement
vrai dans ce contexte desingularités
non isolées(ce qui équivaut
à dire que, sauf si k =1,
toutes les formes normales de Martinet- Ramis(voir [M-R2])
restentsemi-complètes lorsqu’on
lesmultiplie
par . Nous n’avonscependant
pas cherché une telle démonstration. On déduit de cette familled’exemples
que la classification donnée dans[Reb2]
est aussioptimale.
Comme les théorèmes A et B montrent que la linéarisation n’est pas
toujours possible,
le "côtépositif"
de l’article consiste en le théorème(4.1) (classification
descol-n0153uds)
et le théorème(6.3) (sur
les Surfaces deStein).
Cependant l’analyse
des cas"plus dégénérés"
dechamps semi-complets
laisse
envisager
quepeut-être
tout ces germes dechamps
admettent unprolongement
en unchamp complet
sur une variétéadéquate.
Nous obser-vons que, si cela est
vrai,
alors les théorèmes A et B doivent nouspermettre
de découvrir de nouveauxexemples
de surfacescomplexes (peut-être
noncompactes)
munies deschamps complets
avec unedynamique
riche.Je suis très reconnaisant au referee de cet article pour sa
patience
avecles
premières
versions ainsi que pour ses diversessuggestions.
Enparticulier
le referee a trouvé une faute sérieuse dans l’énoncé du théorème
(4.1),
dansune version
preliminaire,
et a aussiindiqué
la correctionadéquate.
C’est
toujours
unplaisir
de remercierE.Ghys qui
adirigé
mespremiers
travaux sur ce
sujet.
Une
première
version de cet article a étérédigé
lors d’unséjour
del’auteur à la
"Chuo-University"
deTokyo
quej’aimerais
remercier pourson
hospitalité.
L’auteur apartiellement
conduit ce travail pour leClay
Mathematics Institute.
2.
Champs semi-complets
etapplications développantes Rappelons qu’un champ
de vecteursholomorphe
X défini sur un ouvertU d’une variété
complexe
est ditsemi-complet
dans U s’il existe un ouvert HC
C x U et uneapplication holomorphe 03A6 : 03A9 ~ C U ~ U (appelée
leflot
semi-global
deX) qui
vérifie :1.
X(p)
=d~ (T, p) /dT
en T = 0.2.
(Tl +T2 , p)
_, ~ (T2 , p) )
dès que les deux membres sontdéfinis ;
3. si
(Ti,p)
E ~2 est une suiteconvergeant
vers unpoint
du bord deS~,
alors
~(Ti, p)
converge vers le bord de U.Soit X un
champ
de vecteursholomorphe,
nonidentiquement nul,
définiau
voisinage
U del’origine
de Cn. Les orbites locales de X définissent unfeuilletage holomorphe singulier
,~’ dans U. Les orbitesrégulières
L de Xsont des surfaces de Riemann
équipées
d’une 1-forme différentielle holomor-phe dTL,
àsavoir,
cellequi
vaut 1 lelong
de X(en particulier dTL
n’estpas
singulière). Rappelons
quedTL s’appelle
la 1-formetemps.
La 1-forme temps est bien sûr fermée et, à translationprès,
elle définit uneapplication D,
ditedéveloppante,
du revêtement universelL
de L à valeurs dans C.L’application
D estappelée semi-injective
sil’intégrale
dedTL
lelong
deschemins
plongés (injectivement)
dans L est non nulle.Dans
[Rebl],
nous avons montré quel’application développante
corre-spondante
à une orbiterégulière
L d’unchamp semi-complet
X est semi-injective.
Le résultatprincipal
de ceparagraphe
est une sorte deréciproque
de cette
afhrmation ;
nous allonscependant
considérer tous les chemins ouverts(Le.
ceuxqui
vérifientc(o) ~ c{ 1 ) )
et non seulement les cheminsplongés.
PROPOSITION 2.1. - Soit X un
champ
de vecteursholomorphe défini
au
voisinage
U del’origine
deSupposons
que pour toute orbiterégulière
L de X et pour tout chemin c
: ~0,1~
-~ L tel quec( 0) ~ c( 1 ),
,l’intégrale
dedTL
sur c est non nulle. Alors lechamp
X estsemi-complet
dans U.Dans la
suite,
sauf avis ducontraire,
tous les ouverts serontsupposés
connexes. Nous commençons
l’approche
à laproposition (2.1)
par le lemme suivant :LEMME 2.2. - Soit U un ouvert d’une
surface
de Riemann munie d’unchamp
de vecteursholomorphe
Xqui
ne s’annule pas dans U. Soit dT la1-forme temps
associé à X et supposons que :a)
pour tout chemin ouvert c contenu dansU, l’intégrale
de dT sur c estnon
nulle
;b) l’intégrale
de dT sur tout lacet contenu dans U vaut zéro.Alors X est
semi-complet
dans U.Démonstration. Il
s’agit
de construire un flotsemi-global 03A6 qui
soitengendré
par lechamp
X sur l’ouvert U. Pour cela nous considéronsl’appli-
cation I : U x U --~ C définie par
r9I
L’application
I est bien définie(i.e.
elle nedépend
pas du cheminjoignant
x à
y) puisque l’intégrale
de dT lelong
des lacets est nulle. Pourchaque
x E U
fixé,
on définit l’ensembleOx ç
C parOx
={T
EC ;
;I(x, y)
=T ~,
pour
certain ?/
E U. Il estclair, d’après
le théorème d’inversionlocale,
queSZx
est un ensemble ouvert de C. Nous posons Q =
x). Évidemment
Q
C
C xU,
deplus
on a :AFFIRMATION. - 0 est un ensemble ouvert de C x U.
Démonstration de
l’affirmation.
Soit(To, xo)
E SZ. On choisit uneboule
Br(xo)
de centre en xo et de rayon r > 0 suffisammentpetit
pourqu’elle
soit contenue dans U. Pourchaque
x E nous considéronsl’application
donnée par = dT. .Nous observons que est un
difféomorphisme
local en ro, et doncque son
image
contient unvoisinage
ouvert de 0 E C. Pour démontrerl’affirmation
1,
il suffit de montrer que, si x est assezproche
de ro, alorsl’image
de contient unvoisinage
uniforme de 0 E C.Or,
il se trouveque pour tout y G
Br (xo )
on a = +xx0
dT. Commel’intégrale
de dT sur le chemin
(contenu
dansBr (xo ) ) qui joint
xo à x converge vers zérolorsque x
converge vers xo, il résulte immédiatement quel’image
decontient un
voisinage
uniforme de 0 G C pour x trèsproche
de Xo. Cecidémontre l’affirmation. D
Maintenant nous définissons une
application ~
de Q à valeurs dans Upar
~ (T, x)
- y, oùy)
- T . Cetteapplication
est évidemment bien définie. Eneffet,
si yo, 2/1 sont deuxpoints
distincts de U tels queI (xo, yo )
_I(xo, l’intégrale
de dT lelong
d’un cheminplongé
dans U etjoignant
yo à yi vaut
zéro,
cequi
contreditl’hypothèse a)
de l’énoncé.Finalement,
il est clair quel’application ~
satisfait les conditions 1 et 2 pour être le flotsemi-global
associé à X. Deplus,
si(TZ, x)
est une suite depoints
de Hconvergeant
vers unpoint (T, x) qui appartient
à la frontièrede
H,
alors converge versT
E~03A9x
et doncx)
converge vers lafrontière de U
(i.e.
ellequitte
tous lescompacts
contenus dansU) .
Il résulteque ~
est un flotsemi-global
associé à X. Ceci achève la démonstration du lemme. DOn
poursuit
la preuve de laproposition (2.1)
avec le lemme suivant : :LEMME 2.3.2014 Soit U un ouvert d’une
surface
de Riemann munie d’unchamp
de vecteursholomorphe
Xqui
n’a pas desingularité
dans U. SoitdT la
1-forme temps
induite par X dans U. Considérons un revêtement U de U etdésignons
dT le relevé de dT àU.
Finalement on suppose que :a) l’intégrale
dedT
sur les chemins ouverts contenus dans U est nonnulle ;
b) l’intégrale
de dT sur les lacets contenus dansU
est nulle.Alors X est
semi-complet
dans U.Démonstration. Soit
X
le relevé de X àU. Évidemment
la 1-formetemps
induite par Xsur U
n’est autre que dT. Grâce au lemme(2.2),
ilrésulte que
X
estsemi-complet
dansU.
Onpeut
donc considérer le flotsemi-global : SZ Ç
C x~ U correspondant.
Nous allons utiliser ce flotsemi-global
pour démontrer que X lui-même estsemi-complet
dans U. Pour cela nousdésignons
par 7rl’application
de revêtement deU
sur U.AFFIRMATION. - Soient
p, q points
deU.
Soit T ESZp (Le.
tel que~ (T, p)
estdéfini)
et supposons que _~r(q)
Alors~ (T, q)
est défini etde
plus
7r~ (T, p)
= 7r~ (T, q)
.Démonstration de
l’affirmation.
Dans la démonstration du lemme(2.2),
nous avons vu que
~ (T, p)
est caractérisé comme le seulpoint
deU
tel que(où l’intégrale
nedépend
pas du cheminchoisi).
Ils’agit
donc d’assurer l’existence d’un certain
point qT
E!7
tel quel’intégrale
dedT
sur le cheminqui joint ~
àqT
soit T(d’après
la remarqueci-dessus,
cecientraîne en
particulier
l’unicité de cepoint).
Cepoint
doit encore satisfairela condition =
~r ( ~ (T, p) )
. Pourcela,
nous considérons un chemin ciC S~p joignant
0 G C à T G C.Ensuite,
on définit le cheminci C !7
parcl (t)
_(t), p) (en particulier cl ( 1 )
_~ (T, p) )
.Appelons
c le chemin C U.Finalement,
nous relevons c en unchemin
C2
C~7
tel quec2 ( 0) == ~ (ce qui
estpossible puisque
=7r(p)
=7r(ci(0))
=c(0) ) .
Maintenant il suffit de définirqT
comme étant l’extrémité finale dec2 (i.e. c2 ( 1 ) ) . Évidemment
on a :De
plus 7r(c2(l)) -
=c(1)
= = Ceci achève la preuve de l’affirmation. DDans
Q
nous identifions deuxpoint (Tl, p)
et(T2 q)
siTl
=T2
etLe
quotient n
deS2
par cette relationd’équivalence
est un ouvert deC x U. Dans Q on
peut
définir uneapplication holomorphe 03A6
à valeursdans C x U par = 7r
~ (T, p) , où fi est un point
de la fibre ~r-1 ( p)
.
D’après l’affirmation,
cetteapplication
est bien définie(i.e.
elle nedépend
pas du
point p
Echoisi). Comme ~
est un flotsemi-global
pourX,
,on déduit aisément
que ~
est un flotsemi-global
pour X. Il résulte que X estsemi-complet
dans U et la démonstration du lemme est terminée. ~L’étape prochaine généralise
le lemme(2.2)
en s’affranchissant del’hypo-
thèse
b).
LEMME 2.4.2014 Soit U un ouvert d’une
surface
de Riemann et X unchamp
de vecteursholomorphe
sanssingularité
dans U.Appelons
dT la1-forme temps
induite par X sur U et supposons quel’intégrale
de dT surtout chemin ouvert c C U est
différente
de zéro. Alors X estsemi-complet
dans U.
Démonstration. Nous
désignons
par ~rl(U)
le groupe fondamental de U(avec
unpoint
basefixé).
Dans7rl(U)
nous observons que l’ensemble des lacets surlesquels l’intégrale
de dT est nulle définit un sous-groupe de ~r1(U)
que l’on dénote par N.
Soit Û
le revêtement de U dont le groupe fondamental estisomorphe
à N et soit 7r :U
-~ Ul’application
de revêtement associée.On remarque, même si cela n’est pas
nécessaire,
que N est un sous-groupe normal de de sorte que!7
estunique
àisomorphisme près.
Lechamp
de vecteurs X se relève en un
champ X
sur!7
dont la 1-formetemps
seradésignée dT.
. Nous affirmons quedT
satisfait dans!7
leshypothèses
dulemme
(2.2).
Eneffet,
observons d’abord que pour tout chemin c C~7
on af~ dT
=f~~~)
dT. Si c est unlacet,
alors~r(c) appartient
à N et donc lesintégrales
ci-dessus sont nulles. Il faut donc montrer quel’intégrale
de dTsur les chemins ouverts contenus dans U
n’est jamais
nulle. Soit alors c unchemin ouvert de
!7
et considérons7r(c)
C U.Supposons
par l’absurde quel’intégrale
dedT
sur c vaut zéro. Il en est donc de même pour celle de dTsur
Cependant ~r (c)
est ou bien un lacet dont la classed’homotopie n’appartient
pas à N(puisqu’il
se relève en un chemin ouvertc),
ou bienun chemin ouvert. En tous les cas
l’intégrale
de dT sur ce chemin nepeut
être nulle. La contradictionqui
en résulte prouve l’affirmation ci-dessus.Il découle du lemme
(2.2)
que X estsemi-complet
dans~7.
Le lemme(2.3)
entraîne alors que X est
semi-complet
dans U. La démonstration du lemme est achevée. DNous sommes finalement en mesure de donner la démonstration de la
proposition (2.1).
Démonstration de la
proposition (~.1).
Soit .~’ lefeuilletage
holomor-phe singulier
défini dans U par les orbites locales de X. .Chaque
feuillerégulière
L de ,~’ est donc(un
ouvert connexed’)
une surface de Riemann.Comme la restriction de X à toutes les feuilles
régulières
de .~’ est semi-complète,
àchaque
telle feuillecorrespond
un flotsemi-global engendré
par X.
Étant
donné unpoint p E U,
nous définissons un ouvertQp C
C par larègle
suivante : si p est unpoint singulier
de X(i.e.
siX (p)
=0)
alors onpose
SZp
= C. Par ailleurs siX (p) ~ 0,
alors on considère la feuillerégulière Lp
de .~’qui
contient p et le flotsemi-global Ï~ : Lp correspondant.
Finalement on définit
Qp
={T
EC ;
;(T, p)
EMaintenant,
soit Q = Soit deplus ~ :
SZ -~ Ul’application
donnée par
~{T, p)
= p siX(p)
= 0 et par~(T, p)
_(T, p)
siX (p) ~
0(rappelons
queLp
est la feuillerégulière
de .~’qui
contientp).
.’
AFFIRMATION. - H est un ensemble ouvert de C x U.
Démonstration de
l’affirmation.
Soit(TP,p)
unpoint
de SZ. Nous voulons démontrerqu’il
existe 8 > 0 tel que, si~ T
- TP~
~ etd(p, q) b,
alors
(T, q) appartient
à Q.Considérons une boule
Br(P)
contenue dansU,
de rayon r >0,
centréeen
p
= . Soit ~ > 0 tel qued( Br (p) , ~U)
> ~. Nous affirmonsqu’il
existe81
> 0 tel que,si q appartient
àB~1 (p) (la
boule de centreen p et de rayon
bl ),
alorsq)
est défini(Le. Tp
E03A9q)
etappartient
à
Br(p).
. Pour vérifiercela,
nous observons d’abord que pour T - 0 on a=
X (x)
. Donc pour T ESZp
n on a - -p - q + -
q) ) ~ ds (où
p - qdésigne
le vecteurd’origine
en q E Cn et d’extrémité en p e Si K dénote la constante de
Lip-
schitz du
champ X,
, on en déduitque ) 1
-03A6(T, q)
p - q)
- ~-I~ ~ô ~~(s, p) - ~(s, 9)! ds. L’inégalité
de Gronwall entraîne doncd’où il résulte aisément l’existence du
bl
désiré.Posons
( p)
C U la boule de centre enfi
et de rayon r + ~ Nous con-sidérons une borne
supérieure
C pour le module de X restreint à Fi-nalement,
on choisi 6 > 0 satisfaisant b03B41, ~/2C}.
L’affirmation consiste donc à prouver que(T, q) appartient
à H dès queT - Tp ~ ~
etq)
b.Supposons
par l’absurde que cela estfaux,
i.e. il existe q EB8(p)
et unnombre
complexe Tq, | Tq-Tp | b, qui n’appartient
pas à03A9q.
On remarqueque nécessairement
X (q) ~
0 autrementSZq -
C. D’autrepart,
comme la restriction de X à la feuilleLq
de .~ contenant q estsemi-complète,
nouspouvons supposer
qu’il
existe une suite {Ti}(Ti
E03A9q) convergeant
vers Tqet telle que
q)
converge vers le bord deLq.
Enparticulier,
sidésigne
lacomposante
connexecontenant q
de l’intersection nLq,
alors
q)
n’est pas dans(pour
i suffisammentgrand,
vu queq) quitte
tous lescompacts
deLq ) Cependant
(où
nous avons utilisé le fait queappartient
àBrCjj) puisque
~
ôl ).
Il en découle une contradictionqui
prouve l’affirmation. DNous avons donc
que ~ :
SZ --~ U est uneapplication holomorphe (car
elle est localement donnée par le flot local de
X).
Deplus
elle satisfait lesconditions 1 et 2 de la définition de flot
semi-global.
Il nous reste à montrerque si
p E U (X (p) ~ 0)
et si~Ti ~
est une suite depoints
deSZq convergeant
vers un
point T
E alors converge vers le bord de U.Supposons
par l’absurde que cela est faux. La suite
p)
reste donc dans unepartie compacte
de Uet, quitte
à choisir unesous-suite,
elle converge vers un certainpoint q E
U. Comme X définit un flot local auvoisinage
de q, toute solution de Xpassant
par cevoisinage peut
êtreprolongé
pour tout T ~ Cavec ) 1 T ~ (pour
un certain c >0).
Ceci montre queT
nepeut
pasappartenir
à~03A9p.
La contradictionqui
en résulte démontre laproposition.
D
3.
Singularités
avec deux valeurs propres non nullesDans ce
paragraphe
nous allons donner la preuve du théorème A de l’introduction. Soit c~ une 1-forme différentielleholomorphe ayant
deux valeurs propres non nulles àl’origine
deC2.
Nousappelons
a et/3
cesvaleurs propres. Le cas où la
partie
linéaire de eu n’est pasdiagonalisable
sera traité dans le lemme
(3.1),
donc pour l’instant nous pouvons supposer que 03C9 s’écrit 03C9 = axdy
+{3y
dx +(où
03C92 est une 1-forme différentielle dont l’ordre enl’origine
est au moins2).
On a lespossibilités
suivantes :a) R+
etpuis -a/,~ (resp. n’appartient
pas à N.b)
a =(ou (3
=-na)
pour certain n E N.c)
eR+.
On remarque que le cas
b)
pour n = 1 contient le cas où lapartie
linéairede w n’est pas
diagonalisable.
Dans le cas
a),
la 1-forme 03C9qui
en résulte est nécessairement linéarisable(grâce
au théorème dePoincaré)
et afortiori
elle est associée à unchamp
de vecteurs
semi-complet
auvoisinage
del’origine
deC2.
Dans le casb),
la 1-forme 03C9
correspondante
est ou bien linéarisable(et
donc associée à unchamp semi-complet)
ou bienconjuguée
à sa forme normale de Poincaré- Dulac(pour
les démonstration de ces résultats le lecteurpeut
consulter parexemple [Arn]).
De notrepoint
de vue, le casc)
est leplus
intéressant.En
effet,
dans ce cas cette 1-forme n’est pas nécessairement linéarisable et d’autresphénomènes dynamiques peuvent
avoir lieu.Cependant,
avantd’étudier ce cas, nous
réglons
laquestion
concernante à la forme normale de Poincaré-Dulac par le lemme ci-dessous :LEMME 3.1. 2014 Soit X un
champ
de vecteursholomorphe défini
au voisi-nage de
l’origine
deC2. Supposons
que lapartie
linéaire de X àl’origine
s’écrit
(une
constantemultiplicative près) (n G N ).
Alors(un facteur
inversibleprès)
lechamp
X estsemi-complet
auvoisinage
del’origine.
Démonstration. Le cas où X est linéarisable étant
évident,
nous sup- poserons que X estconjugué (à
un facteur inversibleprès)
à sa forme nor-male de Poincaré-Dulac. Cela veut dire
qu’il
existe unsystème
de coor-données où X =
(nx
+yn )
+y8/8y.
On vérifie immédiatement que
l’application ~ ( (xo, Yo), T)
-((xo
+définit un flot
semi-global
associé à X. Ceci démontre le lemme. DDans la suite et
jusqu’à
la fin de la preuve du théorèmeA,
nous sup- poserons que cv est une 1-formedifférentielle,
définie auvoisinage
de(0,0)
EC2,
dont lapartie
linéaire en(0,0)
est ax dx aveca/,~
ER+. Quitte
à
multiplier
cette 1-forme par une constante nonnulle,
onpeut
se ramenerau cas où cx et
~3
sont des nombres réelspositifs.
Soit .~ le
feuilletage (singulier
enl’origine)
défini par c~. Il est connu que .~’possède
deuxséparatrices
lisses et transverses.Quitte
à faire un nouveauchangement
decoordonnées,
nous pouvons considérer que cesséparatrices
sont données par
{rc
=0 ~ et {y
=0 ~ .
On
désigne
par - x laprojection
deC2
sur lapremière
coor-donnée et on considère un nombre réel
positif
r ER+
c C.Étant
donné6’ G
R+,
nous définissons une section transverse 03A3par 03A3
-{(x, y)
E( y ~ ~~.
Pour 6; suffisammentpetit,
les feuilles de .~’ sonttransverses à E
et,
enfait,
aux fibres de ~rl distinctes de{x
=0~.
Nous allons utiliser la section E pour construire un certainvoisinage
U de(0,0)
EC2
qui
seraimportant
dans la démonstration du théorème A(cf. [Ma-Mo]).
Désignons
parEjr
le saturé de £ par .~’. Soit E CC2
la réunion deE~-
avec E
C2; ~ y ~ ~~.
Commea, j3
sont des nombres réelspositifs,
il est bien connuque E
contient unvoisinage
U del’origine.
Considérons la restriction de .~’ à U.
D’après
onpeut
choisir levoisinage
U de sorte que lefeuilletage
,~’possède
unepropriété remarquable
concernant le relèvement de chemins. En
effet,
supposons quez2 )
est unpoint
de U et queLz
est la feuille de .~’ contenant cepoint.
Alors le cheminc :
[0,1]
--~~ y
=0~
donné parc(t)
=((1 - t)zi
+trzl / ~ zl ~ , 0) (où
r estcomme dans la définition de
E)
se relève entièrement(par rapport
à7rl)
enun chemin cLz C
Lz
cU tel que _(zl , z2 ) .
Démonstration du théorème A.
2014 Évidemment
il existe unchamp
devecteurs
holomorphe
X dont lefeuilletage
associé est une restriction de .F etqui,
deplus,
s’écrit :où
f
est une fonctionholomorphe
etf (o, 0)
= 0.Soit U le
voisinage
décrit ci-dessus et considérons la restriction du feuil-letage
,~’ à U.Désignons
par L une feuillerégulière
de F et pardTL
la 1-formetemps
induite sur cette feuille par X. Grâce à laproposition ( 2.1 ) ,
il nous suffit de montrer que si eL est un chemin contenu dans L sur
lequel l’intégrale
dedTL
estnulle,
alors cL est un chemin fermé.Supposons
donc par l’absurde que cL C L est un chemin ouvert lelong duquel l’intégrale
dedTL
vaut zéro. Soit c C{y
=0~
laprojection
de cL dans lapremière
coordonnée(i.e.
c = ~rl(cL ) )
On déduit queIl résulte que c est un chemin
fermé
ethomotopiquement
trivial de~y
=0~ B (0,0).
Fixons un cercle S =0), (t
E[0,1])
tel que c soit contenu dans l’intérieur de S c{?/ = 0~.
En"poussant"
le chemin c lelong
desdroites
radiales,
nous réalisons unehomotopie
entre c et un chemin c contenudans S. De
plus
cettehomotopie
se relève par ~rl en unehomotopie
contenuedans L entre cL et un chemin cL
qui
est un relevé en L de c(grâce
à laremarque faite sur
?~l ).
D’autrepart,
comme c esthomotopiquement trivial,
il en est de même pour c. On
peut
donc considérer unehomotopie
contenuedans S entre c et un chemin constant. Cette
homotopie
se relève évidemment par ~r1 en unehomotopie
contenue dans L entre cL et un chemin constant.Ceci est une contradicition avec
l’hypothèse
que cL est un chemin ouvert.Il découle que
l’intégrale
dedTL
nepeut
s’annuler que sur les chemins fermés. Ceci démontre le théorème. D4. Les col-n0153uds
Soit encore X un
champ
de vecteursholomorphe
àsingularité
isoléedéfini au
voisinage
de(0,0)
EC2. Désignons par F
lefeuilletage
holo-morphe singulier
associé à X et considérons aussi une 1-forme différentielleholomorphe
cv(à singularité isolée) qui
définit ,~’.La référence la
plus complète
sur les col-n0153uds est sans doute l’article[M-R1],
le lecteur y trouvera tous les faits concernants aux col-n0153udsqui
seront utilisés dans la suite. En
effet,
les auteurs obtiennent la classification des cessingularités
à deschangement
de coordonnéesholomorphes près.
Lebut de ce
paragraphe
est de caractériser les col-n0153uds Fqui
sont associésà des
champs
de vecteurssemi-complets
auvoisinage
de(0,0)
GC2.
Celaest parvenu par le théorème
(4.1)
ci-dessous.THÉORÈME
4.1.2014 Soit F un col-n0153uddéfini
auvoisinage
de(0, 0)
EC2
et considérons une1-forme di,fférentielle
w(à singularité isolée) qui définit
.~’. Lefeuilletage
.~’ est associé à unchamp semi-complet
si et seulsi w admet la
forme
normaleavec À G Z .
Avant de commencer la preuve du théorème
(4.1),
nous avons besoin derappeler quelques propriétés
fondamentales des col-n0153uds. Soit donc Fun col-noeud associé à un
champ
de vecteurs àsingularité
isolée X et con-sidérons aussi une 1-forme différentielle 03C9
qui
définit .F.D’après
le théorème de forme normale de Dulac(voir [Dul]),
il existe unsystème
de coordonnées où 03C9 s’écritoù À G
C,
p E N* et l’ordre de R en(0,0)
parrapport
a x est au moinsp+1.
Le lemme ci-dessous montre que si ,~’ est associé à un
champ
semi-complet
alors p = 1.LEMME 4.2. - Soit X un
champ
de vecteursholomorphe, défini
auvoisinage
de(0, 0)
EC2; qui
s’écritSupposons
que X estsemi-complet.
Alors p = 1. .Démonstration.
Supposons
par l’absurde que p > 2. Soit 7r2 laprojec-
tion de
C2
dans l’axe{x
=0~.
Les fibres de 7r2 sont évidemment transversesaux feuilles du
feuilletage
,~’ associé à X. Fixons unbidisque B~~
de centreen
(0,0)
EC~
et de rayons E > 0 surlequel
X estsemi-complet.
Pour r E
R+ (r ~),
nous considérons le cheminc(t)
==(0,
(t
E[0,1]).
Pour 0 trèspetit,
le chemin c serelève,
parrapport
à 7r2,en un chemin cL contenu dans la feuille L de :F
qui
passe par{xo, r)
SoitdT~
la 1-formetemps
induitepar X
sur L.Supposons
que Xo converge vers0,
alors on a :où la constante cst ne
dépend
que du résidu de la 1-formef (o, ~)
.Comme c est un chemin ouvert
(p > 2),
il en est de même pour cL. Parailleurs,
comme ypeut
être choisi arbitrairementpetit
et si0,
ilest clair
qu’on peut compléter
cL en un chemincL,
encoreplongé
dansL,
sur
lequel l’intégrale
dedTL
est nulle. Il découle une contradiction avecl’hypothèse
que X estsemi-complet.
Ceci montre que p = 1. DDans la suite nous supposons donc p = 1. Un
changement formel
decoordonnées de la forme
(x, y) (~p(x, y), y),
oùcp(x, y)
=x-E-~1°
avec les coefficients ~p~
holomorphes
sur un mêmevoisinage
de 0 GC,
nouspermet
d’écrire c~ commeLa 1-forme est dite
la forme
normaleformelle
de w. Observonscependant
que cj et ne sont pas nécessairement
analytiquement (holomorphique- ment) conjuguées.
Il résulte des formes normales ci-dessus
(i.e.
la forme normale de Dulac et de celleformelle)
que l’axe{y
=0}
est invariant par 03C9 et Cet axeest
appelé
la variétéforte
de w(ou
de wa ou du col-noeud,~’).
Par ailleurs l’axe{x
=0~
est invariant par etappelé
la variétéfaible
de w(resp.
wa,.~’) .
Dans le casparticulier
a effectivement deux courbesanalytiques invariantes,
on dira que la variétéfaible
de w estconvergente.
Bien que et ne soient pas
analytiquement conjuguées
auvoisinage
de
l’origine,
elles sontconjuguées
dans des "secteurs" convenables. Cela résulte d’un théorème dû à Hukuara-Kimura-Matuda(cf. [HKM])
que nousexpliquons
dans le cadre p = 1. D’abord onappelle
secteurangulaire d’angle
8 27r et de rayon r l’intersection d’un secteur
angulaire
de sommet en0 E C et
d’angle 9
avec la bouleBr
~ C de centre en 0 G C et de rayon r.Soit alors U un secteur
angulaire
de rayon r etd’angle
strictement inférieur à 27r.D’après [HKM],
si r est choisi assezpetit (l’angle
de U étantfixé),
il existe uneapplication holomorphe
bornée :Br
x(U B ~0~)
-~C x
(U B ~0~)
telle que~o;
= 0. Deplus y)
_(cpu(x, y), y)
oùpu est