UE 2.3 S2
Promotion ARENDT
SOMMAIRE
INTRODUCTION Etat des lieux Quelles définitions ?
Caractéristiques Modèles
Modèle Biomédical Modèle Psychosocial Conséquences de la maladie
Ruptures/Identité remise en cause/ Incertitude/ Stigmatisation Phases d’adaptation à la maladie
Intégration
Distanciation de la perte Stratégie de Coping Répercussions
Changement de la relation soigné-soignant Adhésion thérapeutique
• + de 20 000 000 de Français souffrent d’une maladie chronique soit 1/3 de la population
• dont 9 000 000 sont en ALD (Affection de Longue Durée)
• réel problème de santé publique
• défi mondial selon l’OMS
Source : André Cicolella, l’Economie politique n° 080, 01/10/2018
Maladies chroniques : un enjeu de société
Le nombre de malades chroniques ne peut qu’augmenter du fait :
des progrès scientifiques
du vieillissement de la population
Diversité des maladies chroniques
Des affections incomparables :
Certaines sont mortelles d’autres non
Certaines sont stigmatisantes d’autres sont invisibles
Certaines bénéficient d’un traitement (diabète) d’autres non
…
Quelles definitions ?
•
Selon l’OMS :« Les maladies chroniques sont des affections de longue durée qui en règle générale, évoluent lentement. »
•
Selon le Ministère chargé de la Santé :« Une maladie chronique est une maladie de longue durée, évolutive, souvent associée à une invalidité et à la menace de complications graves. »
Quelles définitions ?
•
Selon les CDC aux Etats Unis (Centers for Disease Control and prevention) :-
« Les maladies chroniques sont définiescomme des affections non transmissibles, de longue durée,
spontanément une fois acquises, et
qui ne guérissent pas sont rarement curables. Une durée minimale de 3 mois est souvent requise. »
Quelles définitions ?
•
Selon STEIN et PERRIN, pour la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) :« Présence d’un état pathologique ou substratum organique, psychologique ou cognitif d’une ancienneté minimale de 3 mois, accompagnée d’un retentissement sur la vie quotidienne, pouvant inclure une limitation fonctionnelle des activités ou de la participation, une dépendance à l’égard d’un traitement, d’un régime, d’une technologie médicale ou d’une assistance personnelle, et nécessitant des soins médicaux ou paramédicaux, une aide psychologique ou une adaptation »
(s’appuie sur les travaux de WOOD)
Quelles définitions ?
•
Selon le HCSP (Haut Comité de Santé Publique)« la présence d’un état pathologique de nature physique,
psychologique ou cognitive, appelé à durer, d’une ancienneté minimale de 3 mois et un retentissement sur la vie quotidienne comportant au moins l’un des trois éléments suivants :
• une limitation fonctionnelle des activités ou de la participation sociale
• une dépendance vis-à-vis d’un médicament, d’un régime, d’une technologie médicale, d’un appareillage ou d’une assistance personnelle
• la nécessité de soins médicaux ou paramédicaux, d’une aide
Caractéristiques de cette définition
CAUSE
DUREE
EVOLUTION
CONSEQUENCES
PRISE EN SOINS
INTERDISCIPLINAIRE
En résumé :
•
La maladie chronique :-
Etat pathologique de nature physique, psychologique ou cognitive appelé à durer (étiologie – cause)-
Ancienneté minimale de 3 mois (durée)-
Retentissement sur la vie quotidienne• une limitation
• une dépendance
• Nécessité de soins médicaux ou paramédicaux
Approches de 2 modèles
1 ) Modèle biomédical 2° Modèle psycho-social
Modèles :
•
Le modèle biomédical :-
fait appel à la dimension clinique, et aboutit à la CIM (Classification Internationale des Maladies)-
axé sur l’étiologie, les dysfonctionnements tissulaires, cellulaires et moléculaires-
base du dispositif ALD (Affections Longue durée)Modèles :
•
Le modèle psychosocial :-
prend en compte les conséquences de la maladie-
s’organise autour des concepts bio-médico-psycho- sociaux et de la complexité des interactions sociales et environnementales.-
décrit par WOOD-
débouche sur la CIF (Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé)Par leur caractère : - durable
- évolutif
les maladies chroniques engendrent : - des incapacités et des difficultés
. personnelles, . familiales
. socioprofessionnelles
L’approche par les conséquences : modèle global de la santé
Il permet d’envisager un socle commun à toutes les maladies chroniques d’un point de vue des conséquences, de prise en
charge médicale, psychologique, sociale, économique et professionnelle
Le sujet rentre dans la maladie chronique
Ce n’est pas une crise passagère Il s’agit d’une rupture
Ce ne sera jamais plus comme avant et c’est pour longtemps
Conséquences des maladies chroniques
Ruptures
Identité remise en cause Incertitude
Stigmatisation
Rupture
– Avec l’autonomie
– Avec le champ social (réorganisation de la vie)
– Avec l’entourage (problème du statut) – Avec le rapport au temps
– Avec la continuité de la vie – Avec son rapport au corps – Avec sa vie intime
Rupture
l'existence dans tous
ses aspects se trouve affectée, et souvent bouleversée, par la maladie chronique :
la vie sociale et professionnelle
mais aussi la vie affective et familiale voire l'identité même de la personne
Identité remise ne cause par la maladie
La maladie provoque des
bouleversements non seulement sur les aspects extérieurs, les modes de vie et les conditions d’existence, mais aussi à l’intérieur de l’individu
=> Les malades disent « qu’ils ont changé ».
INCERTITUDE
Avant que le diagnostic ne soit posé
INCERTITUDE
// gestion au jour le jour
INCERTITUDE du déroulement de la maladie
Périodes de rémission et périodes
d’exacerbation, difficiles à anticiper sur le long terme.
Gestion de l’incertitude,
de l’ingérence des symptômes, mais également de la succession des phases d’accalmie et de crises.
STIGMATISATION
Au sens large, un stigmate est un attribut qui discrédite a priori son possesseur, et entraîne des sanctions sociales
STIGMATISATION
un individu stigmatisé " se définit
comme n’étant en rien différent d’un quelconque être humain, alors même qu’il se conçoit (et que les autres le définissent) comme quelqu’un à part."
La question du stigmate
Les sociologues différencient « l’individu
discrédité » de « l’individu discréditable » (Goffmann Erving).
La différence repose sur l’évidence ou non du stigmate, c’est à dire que le fauteuil
roulant se voit, la surdité ne se voit pas mais se découvre rapidement dans les
interactions, alors que l’épilepsie peut se masquer durablement.
La question du stigmate pour l’individu discrédité
Toute personne nouvelle porteuse d’une maladie chronique
se refuse à être étiquetée et identifiée uniquement à sa maladie
Souhaite restaurer l’image qu’elle donne d’elle- même
La question du stigmate
pour l’individu discréditable
Pour l’individu discréditable, le problème est de savoir manipuler l’information, au sens de
contrôler l’information concernant sa maladie :
• va-t-il l’exposer ou ne pas l’exposer ?
• la dire ou ne pas la dire ?
• feindre ou ne pas feindre ?
• mentir ou ne pas mentir ?
Dans chaque cas, il faut se poser la question de savoir à qui on le dit, comment on le dit, où et quand ?
La question du stigmate
pour l’individu discréditable
la dissimulation, c’est à dire ne pas vouloir le dire ; il s’agit donc de gérer un secret, mais un secret qui n’est pas total : à qui le dire ? tous les membres de la famille ? seulement certains membres, ses enfants ?
l’imputation à une autre origine. Les malades atteints de X préfèrent dire qu’ils sont atteints de Y
le maintien d’une certaine distance sociale
L’individu
discréditable
Plus on se cache moins l’adaptation aux situations est possible (faire
semblant d’y voir, d’entendre,…)
PHASES D’ADAPATION à LA MALADIE
Annonce du diagnostic Choc (stupeur)
Incrédulité passagère Angoisse Stratégies
Révolte (accusation) Déni / refus (banalisation) (honte) Confrontation Evitement
Capacité dépressive (tristesse)
Résignation (dépression) Acceptation (coping +)
ACCEPTATION ou RESIGNATION : résultat de 2 processus différents face à la maladie Anne LACROIX, 2002
P r o c e s s u s d
’ i n t é g r a t i o n
P r o c e s s u s d e d i s t a n c i a t i o n
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LES 3 PHASES D’ADAPTATION A LAMALADIE CHRONIQUE :
Intégration
Distanciation
Stratégie de coping
•
Adaptation à la maladie chronique :1)
INTEGRATION : travail de deuil /perte que représente la santéPhases de Deuil : Elisabeth KÜBLER-ROSS
• Après le choc :
• Déni
• Colère
• Marchandage
• Dépression
• Acceptation
Phases de Deuil : Elisabeth KÜBLER- ROSS
• Incapacité d’intégrer la perte que représente le deuil
• Incrédulité passagère
• Sentiments d’injustice
• Tentation de donner un sens à ce qui arrive
• Accusations (circonstances, personnes…)
• Révolte
• Agressivité
L’AGRESSIVITE :
• N’est pas dirigée contre le soignant ou l’entourage
• Mécanisme de déplacement
LA TRISTESSE :
• Nostalgie de ce qui est perdu
LA CAPACITE DEPRESSIVE :
• Permet d’entrer en contact avec ses émotions
CONSENTIR à son nouvel état :
= équilibre émotionnel qui permettra :
• Une adhésion au programme thérapeutique
• Une gestion et observance de son traitement dans la vie quotidienne
• Une intégration au sein de sa famille, sa profession, son réseau social
2) DISTANCIATION DE LA PERTE :
ANNONCE = DANGER = ANGOISSE
• DENI = Mécanisme de défense
• Protecteur
• Limite la souffrance
• DENI NON CONSTRUCTIF
• Non protecteur
• Entraîne la banalisation
AIDE EXTERIEURE pour exprimer ses émotions (colère, tristesse…)
• Dans le cas contraire, cheminement vers la RESIGNATION se manifestant par de l’IMPUISSANCE
• Se référer au stade du deuil vu ci-dessus (Kübler-Ross) :
Déni Colère Dépression Acceptation Marchandage
3) STRATEGIES DE COPING « faire face »:
« Ensemble d’efforts cognitifs et
comportementaux en perpétuel changement pour gérer les demandes externes ou internes évaluées comme mettant à l’épreuve ou
excédant les ressources personnelles » (Lazarus, Folkman, 1984).
But : s’adapter ou s’ajuster aux situations difficiles rencontrées
4 « types » ou « formes » de coping :
• Coping centré sur l’émotion : réguler la détresse émotionnelle
• Coping centré sur le problème : origine de la détresse
• Coping évitant : stratégies passives (fuite, évitement, résignation) pour diminuer la tension émotionnelle
• Coping vigilant : stratégies actives (recherche d’infos, de
Stratégies propres à chacun
Mode d’ajustement qui va varier en fonction du contexte
•
Prise de distance•
Recherche de soutien•
Expression ou non des émotions•
Fuite, évitement•
Minimisation des symptômes4) REPERCUSSIONS DE LA MALADIE CHRONIQUE : Pour la personne :
• Irritabilité, fatigue chronique, anxiété
• Impuissance, culpabilité
• Baisse de l’estime de soi
• Repli => dépression réactionnelle
• Motivation à se prendre en charge (cf. « autosoin diapo suivante)
• Professionnelle :adaptation à l’emploi, reconversion, temps partiel, mi-temps thérapeutique …
Autosoin
Le malade chronique :
• un soignant de lui-même (C.Herzilch et J.pierret 1991)
• Détient un certain savoir sur son état
• Maîtrise des techniques et des savoirs médicaux (dialyse péritonéale)
Maladie chronique
la souffrance varie d'une personne à l'autre
• selon la gravité de la maladie, douloureuse ou non, handicapante ou non, visible ou non
• selon l'importance des contraintes du traitement
• mais aussi en fonction de la trajectoire
biographique et de la personnalité de chacun, de sa plus ou moins grande aptitude au deuil
Un changement dans la relation soignant soigné
Modification de la relation soignant soigné : une autre relation thérapeutique
Relation ouverte : chaque partenaire peut influencer la relation et ses
résultats
Adhésion thérapeutique
Ensemble des conditions (motivation, acceptation, information) qui permettent
l’observance en reposant sur la participation du patient.
Le patient ne se soumet pas à sa
thérapeutique mais y adhère. Il a possibilité de s’inscrire dans une éducation thérapeutique
La relation malade-médecin est envisagée sous le mode de la négociation (Strauss)
Pour l’entourage :
• Confrontation aux émotions (les mêmes ou en décalées)
• Impuissance, culpabilité, anxiété, peur de l’avenir…
• Baisse de l’estime de soi
• Repli => dépression réactionnelle
• Risque d’épuisement (risque de tension dans l’exercice du rôle de l’aidant naturel)
• Motivation à se prendre en charge
• Ex : Inversion des rôles (dynamique familiale perturbée)
• Professionnelle : adaptation à l’emploi, reconversion, temps partiel, mi-temps thérapeutique …
(accompagnement dans les démarches, soutien…)
L’INFIRMIER face à la Maladie Chronique :
• Accepter de ne pas pouvoir guérir
• Passer par les différentes phases :
injustice/personne, colère, tristesse, impuissance
• Identifier l’étape où se situe la personne
=> Rôle d’accompagnement
Problématiques rencontrées :
• La révolte qui se traduit par de l’agressivité
• Dirigée contre la maladie et non contre le soignant
• La tristesse, les pleurs, l’expression d’une émotion intense
• Écoute, empathie, compréhension
• Pas de réassurance de type « ça va aller »
• Le refus de soins :
• Maladie = atteinte au concept de soi
• Travail d’équipe pluridisciplinaire afin d’obtenir un renforcement positif
EXEMPLES de DIAGNOSTICS INFIRMIERS:
• Domaine 5 : PERCEPTION/COGNITION
• Connaissances insuffisantes (p.310)
• Motivation à améliorer ses connaissances (p. 311)
• Contrôle émotionnel instable (p.313)
• Domaine 6 : PERCEPTION DE SOI
• Identité personnelle perturbée (p.324)
• Diminution chronique de l’estime de soi (p.326)
• Perte d’espoir (p. 322)
• Image corporelle perturbée (p. 330)
• Domaine 7 : RELATION ET RÔLE
• Dynamique familiale perturbée (p. 350)
• Interactions sociales perturbées (p. 354)
• Domaine 9 :ADAPTATION/TOLERANCE AU STRESS
Faire émerger les capacités et les compétences par :
« Processus par lequel une personne qui se
trouve dans des conditions de vie plus ou moins incapacitantes, développe par l’intermédiaire d’actions concrètes, le sentiment qu’il est
possible d’exercer un plus grand contrôle sur les aspects de sa réalité psychique et sociale »
Bossé et Lavalée 1993
CONCLUSION Lien avec :
UE 1.2 : psycho, socio, anthropologie
UE 4.6 S3 et 4.6 S4 : soins éducatifs et préventifs
Référentiel d’activité (p30) : domaine 3 - Information et éducation de la personne, de son entourage et d’un groupe
Parcours de soins (HAS)
Autonomie
En lien : TD annonce de la maladie prévu le 07/05/2020
Il est tout de même étrange que le mot " affection" signifie aussi attachement, amitié
tendresse que maladie
et grave, aiguë ou chronique. Pierre Dac, Les Pensées, 1972.
Extraits de " Le petit dictionnaire de l' humour médical " du Dr Jacques FREXINOS
36 Merci à Sylvie SIMONNET
BIBLIOGRAPHIE IMAGES
Image page de garde tirée de http://ergotooletp.e-monsite.com/pages/comprendre/la-maladie-chronique.html http://www.lentreprosophe.com/wp-content/uploads/2018/05/d%C3%A9pression-et-souffrance-au-travail-300x210.jpg https://www.infirmiers.com/images/actualites/actualites/cri-sthtoscope.jpg
https://www.ch-carcassonne.fr/imgfr/files/ANNONCEChangementMotivation2017.pdf(page 7)
SCHEMA :
Schéma du modèle interactionniste de l’anxiété, du stress et du coping (d’après Rolland, 1998) https://www.cairn.info/revue-le-travail-humain-2001-1-page-45.htm(page 6)
ARTICLES :
https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2005-1-page-97.htm https://www.cairn.info/revue-le-travail-humain-2001-1-page-45.htm
https://www.jle.com/download/bic-291473-role_infirmier_dans_lobservance_aux_traitements-fauger- XGaYNH8AAQEAAHXxdQsAAACL-u.pdf
https://www.ars.sante.fr/lorganisation-des-parcours-de-soins-de-sante-de-vie-0
https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2562157/fr/coordination-des-soins-la-has-propose-des-outils André Cicolella, l’Economie politique n° 080, 01/10/2018
SITE INTERNET :
https://compare.aphp.fr/
https://www.hcsp.fr/explore.cgi/Adsp?clef=112
https://www.afa.asso.fr/article/vivre-avec/social-emploi/maladie-chronique-et-arrets-de-travail.html 61