Théorème des fonctions implicites
2012-2013
Référence : François Rouvière,Petit guide de calcul différentiel à l’usage de la licence et de l’agrégation (3e édition), Cassini, 2009, p. 259.
Dans toute la suite, on noteBr:=B(0, r)⊂Rn et Bs:=B(0, s)⊂Rp. Théorème.
SoitU un voisinage ouvert de(0,0) dansRn×Rp.
Soitf : (x, y)7→f(x, y)une application de classeC1 deU dansRp. On supposef(0,0) = 0et Dyf(0,0) inversible.
Alors il exister >0, s >0 et un uniqueϕ:Br→Bstels que : (x∈Br, y∈Bs, f(x, y) = 0) ⇐⇒ (x∈Br, y=ϕ(x)) De plus,ϕest de classeC1 surBr.
Démonstration. On noteA:=Dyf(0,0) etFx(y) :=y−A−1f(x, y). On a : DFx(y) = Id−A−1Dyf(x, y)
Donc DF0(0) = 0 et (x, y) 7→DFx(y) est continue en x et y, donc, pour des certainsr >0 ets >0, on akDFx(y)k ≤ 12 pourx∈Br, y∈Bs.
On a :
Fx(y) =Fx(0) + (Fx(y)−Fx(0))
Donc par l’inégalité des accroissement finis, pourx∈Bs, y∈Br, on a : kFx(y)k ≤ kFx(0)k+1
2kyk etx7→Fx(0) est continue donc, quitte à diminuerr, on a :
kFx(y)k< s DoncFx(Bs)⊂Bs pourx∈Br.
Bsest complet donc, d’après le théorème du point fixe, il existe un uniquey∈Bs
tel queFx(y) =y, i.e.f(x, y) = 0 ety∈BscarFx(y) =y etFx(Bs)⊂Bs. Donc on a bien ce qu’on voulait en posantϕ(x) =y.
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Montrons queϕest de classeC1. Soitx, x0∈Br, on posey=ϕ(x), y0=ϕ(x0), on a :
y−y0=Fx(y)−Fx0(y0)
= (Fx(y)−Fx(y0)) + (Fx(y0)−Fx0(y0))
=Fx(y)−Fx(y0)−A−1(f(x, y0)−f(x0, y0)) On a :
kFx(y)−Fx(y0)k ≤ 1
2ky−y0k et :
kf(x, y0)−f(x0, y0)k ≤Mkx−x0k oùM = max
kxk≤rkDxf(x, y0)k, d’où :
ky−y0k ≤2MkA−1kkx−x0k i.e.
kϕ(x)−ϕ(x0)k ≤Ckx−x0k Doncϕest lipschitzienne donc continue surBr. kDFx(y)k ≤ 12 doncX
k≥0
(DFx(y))k converge vers l’inverse de Id−DFx(y), i.e.
l’inverse deA−1Dyf(x, y), doncDyf(x, y) est inversible.
f est différentiable en (x0, y0) donc :
0 =f(x, y)−f(x0, y0) =Dxf(x0, y0).(x−x0)+Dyf(x0, y0)+o(kx−x0k+ky−y0k) De plus,ϕest lipschitzienne donco(kx−x0k+ky−y0k) =o(kx−x0k). D’où :
ϕ(x)−ϕ(x0) =−Dyf(x0, y0)−1◦Dxf(x0, y0).(x−x0) +o(kx−x0k)
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